Catégorie : Sociologie

Incendie de la maison du docteur Aliker

Par Yvon-Joseph Henri

Comme si les braises qui s’enflamment brutalement le soir, en fin de semaine à Fort-de-France ne suffisaient pas, comme si ce brasier qu’on a laissé trop longtemps couver en laissant croire que tout était possible avait franchi un étage supplémentaire, voilà que la maison du Docteur Aliker est incendiée.

Renaissance Martinique pleure, comme sans doute la majorité de notre population meurtrie par le virus exponentiel qui met en œuvre la grande faucheuse, pour nous rappeler combien les lieux sont l’empreinte qui devrait être éternelle de nos pas, tout au long de notre histoire. C’est comme si ce roc, soudain vacillait du fait sans doute d’un manque de soin concernant un lieu que tous nous devrions vénérer et sacraliser.

Le docteur Aliker a forgé avec Césaire notre profonde conscience martiniquaise et la voie dans laquelle nous nous sommes jusque là engagés. Puisse cet incendie conduire à une remise en état de sa demeure et pousser nos responsables politiques à veiller avec ferveur au bâti, aux statues, voire aux traces les plus infimes de ceux qui nous précèdent.

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Covid-19: Jacob Desvarieux, cofondateur du groupe antillais Kassav’, est mort à l’âge de 65 ans

Le guitariste guadeloupéen Jacob Desvarieux, mort vendredi à 65 ans des suites du Covid-19, était l’un des fondateurs du groupe Kassav’, monument aux Antilles qui a connu un énorme succès dans les années 80 en mélangeant des musiques locales pour créer un style, le zouk. De santé fragile depuis une greffe rénale, le musicien avait été hospitalisé le 12 juillet à Pointe-à-Pitre après avoir été contaminé par le coronavirus. Parmi les nombreuses réactions à son décès, celle du judoka guadeloupéen Teddy Riner, qui a rendu hommage à « une immense voix des Antilles », tandis que l’ancienne ministre Christiane Taubira, originaire de Guyane, disait sa tristesse, se remémorant « sa voix, sa dégaine, son talent, sa joie, ce sourire, cette inclinaison de la tête et même sa salopette des débuts ». « Les Antilles, l’Afrique et la musique viennent de perdre l’un de ses plus grands Ambassadeurs. Jacob grâce à ton art, tu as rapproché les Antilles à l’Afrique. Dakar où tu as vécu te pleure. Adieu l’ami », a tweeté le chanteur sénégalais Youssou Ndour. – Interroger les origines – « Au départ, c’était un laboratoire: nous cherchions à trouver une bande-son qui fasse la synthèse de toutes les traditions et sons antérieurs, mais qui soit exportable partout », avait raconté le musicien au journal Libération en 2016.

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Le Canada sous le choc après la découverte de 751 tombes près d’un pensionnat pour autochtones

Plus de 750 tombes ont été découvertes lors de fouilles près d’un pensionnat pour autochtones géré par l’Église catholique, moins d’un mois après la découverte des restes de 215 enfants à proximité d’un établissement similaire. Cette annonce, jeudi, témoigne des abus et mauvais traitements subis par des dizaines de milliers d’enfants indigènes victimes d’assimilation forcée à la culture occidentale.

Une nouvelle découverte macabre oblige le Canada à plonger dans l’un des pans les plus sombres de son histoire. Une communauté autochtone a annoncé, jeudi 24 juin, la découverte de plus de 750 tombes anonymes sur le site d’un pensionnat pour enfants indigènes dans l’ouest du pays. Cette découverte, qui intervient un mois après l’identification des restes de 215 d’écoliers près d’un autre établissement autochtone géré par l’Église catholique, illustre le calvaire vécu par des milliers d’enfants indigènes.

« Nous avons repéré 751 tombes non marquées », sur le site d’un ancien pensionnat hébergeant des enfants autochtones à Marieval, en Saskatchewan, dans l’ouest du Canada, a déclaré jeudi le chef de la nation Cowessess, Cadmus Delorme.

« Ce n’est pas une fosse commune, ce sont des tombes non-identifiées », a-t-il ajouté.

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La mort du père du Concombre masqué

Nikita Mandryka, dit Mandryka (pseudonyme Kalkus à ses débuts), né le 20 octobre 1940 à Bizerte et mort le 13 juin 2021 à Genève[1], est un auteur de bande dessinée français d’ascendance russe.

Nikita Mandryka est le petit-fils d’un officier de marine russe resté fidèle au tsarisme, Alexandre Manstein. Lors des dernières convulsions de la Révolution russe la flotte de la Mer Noire, ralliée au baron Wrangel, appareille d’Odessa à destination de la Méditerranée, une odyssée qui prend vite des allures de débandade et se termine par l’internement de la « Flotte de l’Armée Blanche » à Bizerte en Tunisie, alors sous mandat colonial français en décembre 1920. Une véritable colonie russe « blanche » s’établit dans ce port et une des figures marquantes en est Anastasia Manstein-Chirinsky, tante de Nikita Mandryka et fille d’Alexandre Manstein, qui commandait le torpilleur Jarky, parvenu de justesse et en piteux état à Bizerte.

Nikita Mandryka passe son enfance en Tunisie française avant de faire ses études secondaires en France, en particulier à l’Institut des hautes études cinématographiques. Il commence à publier ses premières bandes dessinées chez Vaillant, le journal de Pif : Les aventures potagères du Concombre masqué et Les Minuscules.

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Enlèvement du journaliste Olivier Dubois : Des rassemblements organisés à Paris et à Bamako

Le journaliste a été enlevé il y a deux mois au Mali par un groupe djihadiste

Une centaine de personnes se sont réunies ce mardi à Bamako, et un nombre équivalent à Paris, pour réclamer la libération du journaliste français Olivier Dubois, deux mois jour pour jour après son enlèvement au Mali par un groupe djihadiste, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Mardi matin, des confrères et amis d’Olivier Dubois se sont rassemblés à la Maison de la presse de Bamako, où une photo du journaliste avait été accrochée, ainsi qu’une grande pancarte noire sur laquelle était écrit #FreeOlivierDubois (Libérez Olivier Dubois).

« Amplifier la mobilisation »

« Je suis très émue, j’ai confiance dans le Mali et dans la France, tout le monde a un but commun, qu’Olivier rentre auprès de ses enfants, à qui il manque », a déclaré à la tribune l’ex-compagne et mère de ses deux enfants, Déborah Al Hawi Al Masri. Il faut « amplifier la mobilisation au Mali et en France » et « ne pas lâcher prise car, sans ça, ceux qui veulent cacher la vérité l’emporteront », a dit sur place à l’AFP l’ex-ministre malien des Affaires étrangères et ancien journaliste Tiébilé Dramé.

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#TjenbéOlivier

Détention d’Olivier Dubois, 60 jours de trop

Ce mardi 8 juin 2021, cela fait deux mois que notre confrère Olivier Dubois a été enlevé au Mali par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, alors qu’il était en reportage. Depuis l’annonce officielle du Ministère des affaires étrangères de son rapt, plus aucune nouvelle.

En ce soixantième jour de sa détention, le Club Presse Martinique se mobilise aux côtés de son épouse, ses enfants et sa famille pour leur témoigner sa vive solidarité. Le Club se joint également aux comités de soutien à Olivier Dubois à Bamako et Paris, et aux côtés de Reporters Sans Frontières, pour appeler les autorités françaises et maliennes à tout mettre en œuvre pour la libération immédiate d’Olivier Dubois.

Soutenons Olivier Dubois !

Le Club Presse se mobilise aux côtés des comités de soutien de notre confrère Olivier Dubois, ce mardi 8 juin, pour marquer les 60 jours de sa détention.

Au Mali et en France, des manifestations seront organisées simultanément en solidarité et pour demander sa libération rapide.

En Martinique, nous invitons tous ceux qui le souhaitent, journalistes, communicants, étudiants, citoyens… à nous envoyer :

des selfies, au format carré avec l’inscription #TjenbéOlivier

Ces photos seront partagées sur la page Facebook et le compte Twitter du Club et envoyées aux comités de soutien français et malien.

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La captation par les « Sachants » du « Génocide par substitution » : une rare escroquerie intellectuelle.

Par Yves-Léopold Monthieux

« Il n’y a pas de génocide par substitution », ose écrire Mme Nadia Chonville qui dit pourquoi. Dénuée du romantisme habituel qui accompagne le récit national, son argumentation est lumineuse. De la part d’une intellectuelle martiniquaise, l’affirmation est courageuse. Heureusement qu’elle a pu se construire une crédibilité dans la presse locale. Sinon elle aurait rencontré des difficultés à se faire entendre.

Ainsi donc, sous la plume de la sociologue qui pourrait être la petite fille de bien d’entre nous, on peut lire un article iconoclaste sur le « génocide par substitution ». Pour la chercheuse martiniquaise, l’expression de Césaire est un « marronnier de la vie politique antillaise » qui, tel que présenté au peuple ne répond pas à la réalité. Il s’agit d’une formule commode véhiculée par les « sachants » martiniquais qui écrivent « l’histoire à côté de l’histoire ». Elle fait partie de ces « vérités » construites dans le cadre du cahier des charges dicté par les fabricants du roman national martiniquais. Plus précisément, la formule de Césaire est une aubaine.

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Agression de journalistes : qui veut du respect s’en procure!

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

La prise à partie de journalistes et la détérioration de leur matériel professionnel qui ont eu lieu à l’occasion des festivités du 22 Mai ont soulevé l’indignation générale et une vague de protestations émanant des milieux les plus divers ; de tels faits, assurément délictueux, sont inadmissibles en Démocratie et mettent en péril la liberté d’expression qui en constitue la base. Sans aller jusqu’à considérer, comme certain personnage infatué de lui-même, que “leur personne est sacrée “, les journalistes agressés sont pleinement fondés à requérir des autorités publiques la protection qui leur est due du fait de la mission d’information, essentielle au bon fonctionnement de la société, qui leur incombe. Cela n’est pas discutable mais implique en retour une contrepartie incontournable : le respect scrupuleux par les intéressés des règles déontologiques garantissant à tout citoyen l’accès à une information, pluraliste et objective de qualité . Ce n’est malheureusement pas toujours le cas et force est de constater la multiplication de manquements caractérisés à ces règles élémentaires dont se rendent coupables certains journalistes dans l’exercice de leur activité professionnelle; interviews orientées, présentations biaisées, commentaires approximatifs voire tendancieux fourmillent, quant il ne s’agit pas tout simplement, sous-couvert de rétrospectives historiques, dites de “ mémoires sensibles”, de grossières manipulations; l’affaire de l’OJAM, déclinée en de multiples épisodes, à la veille d’élections territoriales majeures, en est une parfaite illustration.

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Thomas Piketty annonce un projet de recherche sur l’esclavage et la dette de l’indépendance d’Haïti

— Par Thomas Lalime —

Esclavage et indemnités  est la nouvelle base de données en ligne sur les indemnités payées par Haïti en 1825 à la France et celles versées par la France en 1849 aux propriétaires d’esclaves de l’empire français. Les deux indemnités sont équivalentes à une somme actualisée de 65 milliards d’euros aujourd’hui (27 milliards payés par Haïti et 38 milliards par La France), précise Thomas Piketty, le célèbre économiste français, dans un tweet en date du 8 mai 2021.

La page du site consacrée à la dette de l’indépendance d’Haïti retrace brièvement l’histoire en ces termes : « Le 1er janvier 1804, après deux ans de combats acharnés contre les troupes du général Leclerc puis de Donatien de Rochambeau, venus rétablir l’esclavage, au nom de Napoléon Bonaparte, Jean-Jacques Dessalines proclame l’indépendance de l’ancienne colonie française de Saint-Domingue, sous le nom d’Haïti. Pour la première fois de l’histoire, d’anciens esclaves émancipés depuis 1793, fondent un État indépendant. »

La création de la base de données est une initiative du projet REPAIRS qui poursuit l’objectif de faire une étude de l’indemnité, des réparations et des compensations au titre de l’esclavage.

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La mort de Stella Walters

Martinique la 1ère nous apprenait le 24 mai le décès, la veille, d’une crise cardiaque, de la créatrice de bijoux Stella Walters à l’âge de 67 ans. « Elle travaillait les bois de son pays notamment l’arbre à pain. Opérée d’un cancer du sein en 2020, elle s’accrochait à la vie avec le soutien de ses proches. »

Tropiques-Atrium lui rend hommage par l’intermédiaire de son directeur Manuel Césaire.

Son sourire radieux, ses yeux pétillants, son altruisme inaltérable, son ingéniosité artistique nous manqueront.

Les équipes, la Direction et le Conseil d’administration de Tropiques Atrium Scène nationale expriment leur vive émotion suite au départ de Mme Stella Walters, artiste aux multiples talents et combattante de la vie. Enracinée dans son environnement, elle n’a eu cesse de créer avec la complicité de Dame Nature, donnant une deuxième vie artistique aux matières végétales les plus diverses. Sa sensibilité et son regard artistiques l’ont amenée à évoluer dans les métiers de la scénographie, de l’audiovisuel, de la mode et des accessoires, écrivant sa propre page du bijou.

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En Martinique, l’impératrice Joséphine, fille du pays devenue symbole de l’esclavage

Les statues de plusieurs personnalités, associées à l’esclavage, ont été déboulonnées dans l’île. Parmi elles, l’impératrice et épouse de Napoléon, dont la figure controversée continue d’exciter les passions.

En Martinique, trois statues de personnalités jugées esclavagistes par des activistes ont été déboulonnées depuis un an. Parmi elles, celle de Joséphine de Beauharnais, une fille du pays devenue impératrice, et qui attire les touristes, mais dont la figure est très controversée sur l’île. Sur l’île, le 22 mai est un jour férié où ne résonnent que les tambours et les chants traditionnels pour fêter l’abolition de l’esclavage.

Il y a un an, c’est cette date que les militants anticolonialistes ont choisi pour déboulonner les statues de Victor Schoelcher. L’artisan de l’abolition de l’esclavage, longtemps adulé sur l’île, est devenu persona non grata pour ces jeunes activistes qui rappellent que ce sont les esclaves qui ont, seuls, arraché leur liberté en 1848, avant que n’arrive sur l’île le décret d’abolition. Le débat historique a ensuite entraîné la chute de deux autres statues en juillet 2020, celles de Pierre Belain d’Esnambuc, premier colon de Martinique et de Joséphine de Beauharnais, née Marie-Joseph-Rose Tascher de la Pagerie en 1763 sur l’île et épouse de Napoléon Bonaparte, qui a rétabli l’esclavage en 1802.

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Du dynamisme de la jeunesse martiniquaise, en trois exemples ! 

« Le livre à voyager dans le temps »: un long métrage créé par des élèves de maternelle et leur instituteur

Par Lola-Jeanne Cloquell et Pascale Lavenaire, le  20/05/2021 –

Après deux années de tournage, des écoliers de la maternelle Flech Kann’ à Chateauboeuf à Fort-de-France voient l’aboutissement d’un grand projet… Un projet de longue haleine : sous la direction de leur instituteur Ludovic Litha, devenu pour l’occasion scénariste, réalisateur, technicien son et lumière, ou encore monteur, une quarantaine d’élèves âgés de 4 à 6 ans ont réalisé un long métrage de 60 minutes, intitulé « Le Livre à voyager dans le temps ».

Un projet pédagogique, une véritable aventure : « L’idée de base était de faire quelque chose de différent avec les élèves, qui pourrait leur permettre de développer leur potentiel et de laisser un souvenir impérissable. »

Après avoir participé à l’écriture des dialogues tirés d’une histoire étudiée en classe, les enfants ont passé un casting pour le choix des rôles principaux : Katarina, la petite fille et rôle principal, Gabrielle la directrice d’école, Kaély la professeure de sport.

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La France comptait 16,7 millions de retraités fin 2019, pension moyenne à 1.393 euros

Paris – La France comptait fin 2019 16,7 millions de retraités, qui percevaient une pension moyenne de 1.393 euros net par mois, selon une étude publiée jeudi par le service statistique des ministères sociaux (Drees).

Les effectifs de retraités « de droit direct » (hors pensions de réversion) des régimes français ont augmenté de 1,8% par rapport à fin 2018, soit 301.000 personnes de plus, une hausse « dans la tendance des dernières années« , indique la Drees dans ce panorama annuel de la retraite en France. 

En 2019, les nouveaux retraités, qui ont liquidé pour la première fois un « droit direct » en mettant fin à leur carrière, étaient un peu moins nombreux qu’en 2018 (720.000 contre 749.000). 

En incluant les retraités dits « de droits dérivés« , qui touchent des pensions de réversion, le nombre total de retraités tous régimes confondus est de 17,8 millions de personnes. 

La pension moyenne tous régimes confondus s’établit à 1.503 euros brut mensuels en décembre 2019 pour les retraités de droit direct résidant en France (1.924 euros pour les hommes et 1.145 pour les femmes).

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Martinique: halte à la violence à l’encontre des journalistes et des médias

Le Club Presse Martinique condamne avec vigueur, les agressions et menaces verbales à l’encontre de journalistes de Martinique la 1ère et de RCI, et le vol du matériel des confrères de la 1ère, en marge d’une retraite aux flambeaux organisée ce samedi 22 mai en commémoration de l’abolition de l’esclavage, au François.

Cette attitude inacceptable d’une minorité montre une fois de plus le rejet de certains de la notion de liberté d’expression, à défendre et à protéger dans notre société. Le 3 mai dernier, pour la journée internationale de la liberté de la presse, le Club avait interpellé les uns et les autres sur l’importance du respect de la démocratie notamment en cette période de crise économique et sanitaire, d’élections à venir et singulièrement durant ce mois de mai, mois des mémoires. Le Club Presse Martinique dénonce vigoureusement le caractère intolérable des menaces sur les journalistes dans l’exercice de leur fonction, les insultes proférées à leur encontre et la dégradation de leur outil de travail.

Le Club Presse Martinique se montre solidaire des confrères victimes de ces agressions et de l’ensemble des rédactions qui décident de porter plainte contre ces agissements.

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Comment a été aboli l’esclavage en Martinique

Plongée rigoureuse dans l’histoire de cette abolition.

— Par Derwell Queffelec sur Fance-Culture

Victor Shœlcher et l’esclave Romain, la République française et la population antillaise y ont œuvré… Voici comment l’esclavage a été aboli en Martinique en 1848.

27 avril 1848.

Sous l’impulsion de Victor Schœlcher, homme politique français, un décret pour l’abolition de l’esclavage est signé par le gouvernement de la IIe République. Il doit être appliqué d’ici juillet.

Un décret et un embrasement

Dans les tiroirs depuis le 4 mars, l’information du décret se répand rapidement jusqu’aux Antilles Françaises.

En Martinique, l’attente est insoutenable, en partie due au souvenir du 1er décret d’abolition de l’esclavage en 1794 qui avait été annulé quelques années plus tard. Les esclaves craignent que le décret soit une parole en l’air et le 21 mai un événement embrase la ville de Saint-Pierre.

« Il faut savoir qu’on est vraiment sur le fil du rasoir. C’est-à-dire qu’on est train d’attendre l’abolition. Le conseil municipal de Saint-Pierre, la ville la plus importante de la Martinique, va déjà se prononcer pour une abolition de l’esclavage sans attendre le décret.

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Journées Nationales de la Croix Rouge française

Du 22 au 30 mai2021, une semaine pour soutenir les actions de solidarité locale

La Croix Rouge compte sur tous pour financer ses actions sociales et ses actions d’urgence et de secourisme

Comme chaque année, depuis 1934, la quête est un rendez-vous incontournable pour tous les volontaires de la Croix Rouge française. Durant une semaine, ils iront à la rencontre du public pour collecter les dons indispensables à la poursuite des actions de solidarité locale.

La situation sanitaire ne doit pas nous empêcher d’aller vers nos concitoyens, nous adapterons les moyens des collectes pour respecter les gestes barrières.

Du 22 au 30 mai 2021, des milliers de volontaires de la Croix Rouge française seront mobilisés pour présenter leurs projets et obtenir les soutiens indispensables à l’accompagnement des plus vulnérables, qui connaissent depuis le début de la crise sanitaire, des difficultés encore plus profondes. C’est particulièrement vrai sur nos territoires.

De l’aide alimentaire et vestimentaire, à l’accompagnement des personnes en situation de grande précarité, de l’accès aux soins et à la santé, au soutien psychosocial, des premiers secours aux dispositifs d’urgence suite à une catastrophe naturelle, les acteurs de la Croix Rouge française, bénévoles et salariés, se mobilisent et agissent au cœur des crises mondiales comme en proximité.

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Quel calendrier pour la nouvelle carte d’identité au format carte bancaire?

À la suite de son expérimentation dans l’Oise, le déploiement de la nouvelle carte nationale d’identité se poursuit dans de nouveaux départements à compter du lundi 17 mai 2021. Quand votre département sera-t-il concerné par la délivrance de cette carte au format carte bancaire (comme le nouveau permis de conduire) ? Un arrêté paru au Journal officiel le 13 mai 2021 précise le calendrier de son déploiement. Service-Public.fr vous rappelle les caractéristiques de cette nouvelle carte qui vise à lutter contre la fraude et l’usurpation d’identité.

Le calendrier de déploiement

Depuis le 15 mars 2021 : l’Oise.

Depuis le 29 mars 2021 : la Seine-Maritime et La Réunion.

À partir du 17 mai 2021 : l’Aisne, le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis et Futuna, la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie ainsi que les Terres australes et antarctiques françaises.

À partir du 31 mai 2021 : Paris, l’Essonne, le Val-de-Marne, les Yvelines, le Val-d’Oise, la Seine-Saint-Denis, la Seine-et-Marne, les Hauts-de-Seine, les Ardennes, l’Aube, la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, les Vosges.

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Théâtres parisiens : La cruelle alternative de mai 2021.

Manifeste de Wajdi Mouawad, directeur du Théâtre de la Colline, à Paris – 20 Mai 2021

À celles et ceux qui, / Innombrablement innombrables, /  Ne comprennent pas grand-chose, /  Ni à la non-ouverture de certains théâtres, / Ni aux mouvements de contestation qui les occupent, / Ni à ce qui les oppose, /  Ni à ce qui les relie.

Dans la famille des streptocoques, il en est un, fasciite nécrosante¹, mieux connu sous l’appellation de bactérie mangeuse de chair, qui correspond assez bien à la situation. Une dévoration née du piège dans lequel nous, directions des théâtres et occupants, sommes tombés, piège dont nous sommes en grande partie responsables, celui de devoir sacrifier soit le théâtre soit la révolte. Reprendre les activités de l’un, c’est diminuer la nécessité de l’autre, privilégier la force de l’autre, c’est empêcher l’un.

À croire que c’est une faiblesse de l’orgueil humain, sa démesure, dont les auteurs grecs n’ont eu de cesse de nous mettre en garde, qui nous conduit à retomber sur cette idée christique du sacrifice, ce streptocoque de la destruction qui exige que pour que quelque chose puisse exister, il faille nécessairement égorger quelque chose d’autre.

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Une exposition sur l’esclavage met les Pays-Bas face à leur passé colonial

. Amsterdam – Des fers à entraver les chevilles d’un esclave aux côtés du portrait d’un couple de notables amstellodamois enrichi grâce à l’esclavage : une exposition inédite consacrée au passé colonial des Pays-Bas s’ouvre mardi à Amsterdam.

. L’exposition du Rijksmuseum raconte l’histoire de dix personnes, dont des esclaves et des propriétaires de plantations, faisant la lumière sur le rôle des Pays-Bas dans l’esclavage dans les Caraïbes, au Brésil, en Asie et en Afrique du Sud. 

. Le musée souhaite rouvrir le débat aux Pays-Bas, qui ne se sont jamais formellement excusés pour leur rôle dans la traite des esclaves, même si le mouvement Black Lives Matter semble avoir fait bouger les lignes. 

. . « . C’est une page de l’histoire nationale, pas seulement pour un petit groupe mais pour chacun d’entre nous. « , déclare auprès de l’AFP Valika Smeulders, qui dirige le département d’histoire du Rijksmuseum. 

. . « . Le passé colonial est un élément important de notre histoire nationale. Il était donc opportun, vu que cela ne s’était pas fait auparavant, de présenter une exposition sur l’esclavage.

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Petit manuel critique d’éducation aux médias – Pour une déconstruction des représentations médiatiques

— Par Nils Solari, Sophie Eustache —

Le collectif La Friche [1] et EDUmédia [2] ont publié aux éditions du Commun le 12 mars 2021 un « Petit manuel critique d’éducation aux médias », sous-titré « Pour une déconstruction des représentations médiatiques ». Soulignons que, outre une approche critique de l’éducation aux médias, l’ouvrage rapporte des initiatives concrètes ayant vu le jour bien avant que la puissance publique ou les médias traditionnels ne se préoccupent de la question.

Dans un contexte politique post-attentat, où l’éducation aux médias a été érigée en moyen de lutte contre la radicalisation par les pouvoirs publics [3], ce « Petit manuel critique d’éducation aux médias » défend une éducation aux médias émancipatrice et populaire, et pose l’EMI comme question politique : « La nécessité de développer l’éducation aux médias et à l’information (EMI) fait aujourd’hui consensus, spécialement lorsqu’on l’envisage à destination des jeunes. Pourtant, cette unanimité masque des disparités réelles tant dans les objectifs assignés à l’EMI, qu’au niveau des dispositifs, pratiques et postures pédagogiques qui conditionnent sa mise en œuvre.

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Ce que les Français doivent à Napoléon

— Par Jacky Dahomay —

Si commémorer, c’est se souvenir ensemble, il y a toujours un risque qu’une commémoration prenne la tournure d’une célébration. Fidèle à sa dialectique du « en même temps », c’est ce risque qu’a pris le président de la République, Emmanuel Macron, en allant déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du célèbre empereur. C’est à l’évidence une célébration, ce qu’avait refusé de faire – mis à  part Georges Pompidou- les différents présidents  de la V° République, Nicolas Sarkozy y compris. Napoléon Bonaparte mérite-t-il une célébration ?

Répondre à une telle question, c’est d’abord s’interroger sur le sens du poids que constitue l’épisode napoléonien dans la constitution de l’identité nationale française. Avec Emmanuel Macron, comme président de la République, c’est la République qui vient de célébrer un empereur, Napoléon Bonaparte. Incontestablement, Napoléon est la figure la plus importante de l’histoire de France, avec Louis XIV et Colbert. La monarchie absolutiste, dans sa lutte contre l’empereur et le Pape, a joué un rôle indéniable dans la formation de la nation française. Comprendrait-on pour autant que la République puisse célébrer la monarchie ?

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Et si l’Évangile selon Marc avait été écrit par une femme ?

Pasteur protestant et spécialiste du Nouveau Testament, François Vouga éclaire sous un jour nouveau le premier des quatre évangiles, en émettant l’hypothèse que son auteur serait une femme.

— Propos recueillis par Youness Bousenna —

Entretien. François Vouga, professeur de théologie spécialiste du Nouveau Testament aux universités de Wuppertal et de Bielefeld (Allemagne), aime prendre les textes bibliques de biais. Dans Moi, Paul ! (Bayard, 2005), il imaginait déjà une confession de l’apôtre ; puis, dans Evangile et vie quotidienne (Labor et Fides, 2006), il revisitait le Nouveau Testament afin d’en montrer la portée concrète pour nos contemporains.

C’est, en quelque sorte, un mélange de ces deux intentions qui constitue son dernier ouvrage, L’Evangile d’une femme. Une lecture de l’Evangile de Marc (écrit avec la pasteure Carmen Burkhalter), essai littéraire singulier dans lequel ce pasteur protestant tente de se mettre dans la peau de l’autrice possible de l’Evangile selon Marc.

Un essai littéraire relatant l’écriture de l’Evangile selon Marc, qui aurait été une femme : comment est né ce projet original ?

François Vouga. L’idée que l’Evangile de Marc ait été écrit par une femme m’est venue il y a plusieurs années, en raison du constat de la place particulière que les femmes y occupent.

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Dans le regard de ceux qui partent.

Lettre ouverte aux candidats à la CTM

— Par Laurent Cypria  – Président du Forum Territorial de la Jeunesse Martiniquaise —

Messieurs les candidats,
Mesdames les candidates,

Avez-vous eu l’occasion de plonger votre regard dans celui de ceux qui partent?

Ils sont si jeunes, si nombreux, si résignés; et si déçus de vous tous.
Même s’ils portent au cou comme au cœur une Martinique en or, le départ a un arrière-goût de désillusion et de déception.
En les observant bien, on comprend que certains connaissent déjà les réalités si particulières de l’exil et se disent qu’ils auront l’énergie de dépasser les obstacles du quotidien; tandis que d’autres, tout plein de rêves dans les yeux, ignorent encore la morsure du froid et l’omniprésence des discriminations.

Dans leurs valises, bien calée à coté de la bouteille de rhum, ils emportent parfois l’idée que rien en Martinique n’a changé ni ne changera. Une déception amère qui «s’affinera en fût de chênes» pendant de nombreuses années avec chaque nouveau tweet du pays.
Ces derniers n’apportent en général que trois bonnes nouvelles par an:
les préparatifs du carnaval, l’effervescence du tour des yoles, et le retour du jambon de Noël.

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Des effets positifs de la Covid-19?

— Par Dominique Celma —

Je ne peux m’empêcher d’observer qu’il y en a tout de même. Il suffit de considérer le trafic routier.

En revenant ’encore ‘ de l’agglomération de Fort-de-France. Je dis : ‘ encore ‘, car ces 3 semaines où nous avons été assignés dans un rayon de 10km autour de notre domicile, le hasard a fait que je me déplace plus fréquemment que d’habitude. Il me faut aussi préciser que l’espace dans lequel il m’était autorisé d’utiliser mon véhicule, englobait au moins la moitié du poumon économique de la Martinique et l’un des axes routiers les plus engorgés : Trois-Ilets – La Rivière-Salée- Aéroport – F-de-F – Anse Gouraud à Schoelcher ( Il ne m’était pas autorisé d’aller au-delà ) .

Dès ma première sortie j’ai pu me réjouir de la fluidité du trafic malgré un flux soutenu de voitures qui témoigne que l’activité économique n’était quand même pas à l’arrêt. Quand j’ai manifesté ma satisfaction, on m’a demandé si je préconisais un maintien du confinement. Peut-être était-ce une maladresse d’avoir aussi avancé que l’engorgement du réseau à toute heure, en temps normal, est bien dû au fait que trop nombreux sont les usagers faisant des allers et retours sur ces routes probablement pour des riens, pour satisfaire des urgences qui n’en sont pas, jaloux de leur liberté…

On m’a rappelé ne pas tenir compte que beaucoup de gens travaillaient ces jours-ci à domicile dans le cadre du télétravail, que crèches et écoles étaient fermées pour la plupart ainsi que beaucoup de commerces.

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Le Memorial ACTe a été inauguré un 10 mai. C’était en 2015.

Le Mémorial ACTe ou « Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage » est un mémorial. Il est situé dans la rade du port de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, sur le site de l’ancienne usine sucrière Darboussier.

Initié par le Président du Conseil Régional Victorin Lurel et le Conseil régional de la Guadeloupe sur proposition du Comité International des Peuples Noirs (CIPN), le Mémorial ACTe se veut un lieu dédié à la mémoire collective de l’esclavage et de la traite ouvert sur le monde contemporain. Le Mémorial ACTe se décrit comme le plus ambitieux lieu de mémoire jamais dédié à l’esclavage.

Historique
Le Mémorial ACTe est né sous l’impulsion du «Comité international des peuples noirs», mouvement indépendantiste, et s’est concrétisé sous l’égide de la région Guadeloupe. L’idée d’un « musée caribéen de l’esclavage et de la traite négrière » apparaît dès 1998. En 2007, le président Jacques Chirac confie à l’écrivain Édouard Glissant une mission en vue de la création d’un Centre national consacré à la traite et à l’esclavage, qu’il envisage d’établir à Paris. L’idée est abandonnée par le président Nicolas Sarkozy, opposé à l’idée de repentance.

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