Catégorie : Sociologie

Service public d’information et medias sociaux

— Par Max Dorléans (GRS) —
Les medias et réseaux sociaux ont, depuis quelques années, pris une place considérable dans le champ de l’information au point de représenter, pour une fraction de la population, le lieu privilégié, voire unique, de l’information.

Si évidemment ils présentent, à la différence des medias dominants ordinaires, aussi bien publics que privés, une série d’avantages liés à la masse et à la vitesse de circulation des informations de natures diverses, dans trop de cas, ils nuisent à celle-ci, en ne fournissant pas des informations suffisamment travaillées, argumentées, investiguées, et donc justes et de qualité. Avec un immense travers pour bien d’entre eux, qui en se donnant la mission de contrer l’info dominante dépolitisée, servile et soumise à l’idéologie dominante, prennent eux aussi, à tort, beaucoup de largesse avec la réalité des faits, les travestissent au besoin, répandent de nombreuses informations approximatives, voire carrément fausses, c’est-à-dire rivalisent de façon abjecte, avec les faiseurs d’opinion dominants avec notamment les « fake news ».

Or, ce dont il s’agit fondamentalement, c’est de fournir une information claire, non faussée et de qualité, de façon à correctement informer la population et lui donner l’envie de connaître, de comprendre et de sa faire sa propre opinion.

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Décès de Pierre Petit

— Comuniqué de presse de Renaissance Martinique —

C’est la loi de la vie, mais la loi est dure. J’apprends la mort de Pierre PETIT et c’est une immense tristesse qui m’envahit à titre personnel et aussi comme porte-parole de RENAISSANCE MARTINIQUE.

Car la Martinique perd un de ses grands acteurs politiques. C’était un humaniste, et un homme attentif à l’autre quel qu’il fût. C’est à ce titre d’abord qu’il va nous manquer.

Mais il fut aussi un témoin et un acteur attentif et agissant de la vie politique de la Martinique qui restera comme un des grands par sa rigueur, la pertinence de ses analyses et son attachement au pays dans une rigueur que tous n’ont pas toujours eu malheureusement.

A titre personnel, à mes débuts de syndicaliste, nous nous étions croisés sur le parking de Martinique 1ère où il était attendu pour une émission de télévision. Nous nous sommes croisés et nous avons longuement échangé avec un plaisir immense de ma part. Pierrot Petit était attentif à l’autre et il a répondu au journaliste venu le presser, « j’ai pris le temps de parler de mon professeur » – mon père au lycée Schoelcher an tan lontan -.

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Misié Arman

(Ba Armand Nicolas)

— Par Daniel M. Berté —
Chapo-ba Misié Arman
Papa 22 Mé Matnik
Woulo baw Misié Arman
Djoubatè listwa Matinik
Lonnè baw Misié Arman
Rézistan kont lé kolonialis
Rèspé baw Misié Arman
Militan pou la koz Matinitjèz

Chapo-ba Misié Arman
Révélatè Sèptanm 70
Woulo baw Misié Arman
Mèt-a-mannyok PC Matnitjé
Lonnè baw Misié Arman
Fowmatè pèp Matnik
Respé baw Misié Arman
Konbatan pou la koz Matinitjèz

Daniel M. Berté 60315

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Décès d’Armand Nicolas un historien inestimable

—Communiqué de Renaissance Martinique —

Renaissance Martinique apporte sa voix aux éloges unanimes qui s’élèvent à l’annonce du décès de l’historien Armand Nicolas. Qu’il s’agisse d’anciens collègues, et d’anciens élèves tous reconnaissent la qualité du professeur et la profondeur de ses analyses. Armand Nicolas a contribué à exhumer l’histoire de la Martinique, permettant à tous ceux qui se cherchaient des racines de les trouver et de poursuivre la voie qu’il avait contribué à creuser.

Au moment des réécritures fallacieuses de notre histoire, pour la faire coller à des idéologies dangereuses pour la démocratie, son absence nous fait cruellement défaut.

A sa fille qui fut à son tour professeur au lycée Schoelcher, à toute sa famille, nous adressons nos sincères condoléances.

Pointe Savane, le 29 janvier 2022

Pour Renaissance Martinique

Yvon Joseph Henri

 

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Réparation de l’esclavage par la France: nouveau revers pour des associations martiniquaises

Deux associations avaient fait une demande de recherche de fosses communes, afin d’en faire des sépultures et des lieux de mémoire.

Fort-de-France – La Cour d’appel de Fort-de-France a rejeté mardi la demande de deux associations de descendants d’esclaves concernant la recherche de charniers où des milliers d’esclaves auraient été enterrés en Martinique, aux abords des plantations.

Elle a rejeté la demande émanant du Mouvement international pour les réparations (MIR) et du Comité national pour les réparations Martinique (CNP), confirmant le jugement de première instance et invoquant la prescription des faits. 

Les associations avaient saisi la justice dans le cadre de la réparation des crimes de la traite et de l’esclavage pour « qu’une expertise soit ordonnée, avec comme (…) mission de retrouver les fosses communes qui sont essaimées sur le territoire de la Martinique où les corps des esclaves assassinés ont été jetés et oubliés depuis plus de deux siècles et demi« , explique la Cour d’appel dans un arrêt du 25 janvier consulté par l’AFP. 

La procédure avait été initiée en février 2020 par le MIR qui milite pour l’indemnisation des descendants d’esclaves dans les Antilles et en Guyane. 

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La Gendarmerie de Martinique a lancé une alerte « arnaques et cambriolages »

Sur sa page Facebook la Gendarmerie de Martinique affiche un message d’alerte contre des arnaques en cours. Devant l’ampleur du phénomène, les militaires ont sollicité les médias, pour une large diffusion. Si vous êtes contactés par des sociétés vous proposant des diagnostics divers (énergie, isolation, termites…), appelez une brigade ou composez le 17.

Vous pourriez être contactés par des sociétés qui se déplacent jusqu’à vos domiciles pour des diagnostics (énergétiques, de nettoyage des toitures, d’isolation, de termites…) …🏠
👉 Votre Mairie ou les pouvoirs publics ne mandatent jamais ces sociétés. Il s’agit d’une démarche purement commerciale ! 😈
Alors restez attentifs, prévenez vos proches, notamment les personnes âgées, vos anciens qui peuvent se faire abuser par des individus pressants et insistants !!! 😡
👉 Si vous ou vos proches êtes démarchés, nous vous conseillons de ne rien signer. Si vous avez déjà signé un document sachez que vous bénéficiez d’un délai de 14 jours de rétractation sans engager de frais.📞☎️
👉 N’hésitez pas à signaler ces pratiques à vos gendarmes. Parlez en autour de vous !!!
👉 Relevez une immatriculation, demandez une carte de professionnelle…
Ayez le réflexe « Faites le 17!

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Qu’est-ce que l’aquamation, cette pratique funéraire alternative choisie par Desmond Tutu ?

— Explication par Nils Sabin —

La mort du Prix Nobel de la paix Desmond Tutu a mis en lumière l’aquamation, une méthode de crémation par l’eau. Non autorisée en France, cette forme de sépulture choisie par le Sud-Africain serait une option plus écologique que la crémation.

Desmond Tutu avait fait savoir, de son vivant, son souhait d’être « aquamaté » et non pas incinéré. NIC BOTHMA/AFP

C’était le choix de Desmond Tutu, décédé le dimanche 26 décembre, à l’âge de 90 ans. Cet archevêque anglican et défenseur des droits de l’homme avait fait savoir, de son vivant, son souhait d’être « aquamaté » et non pas incinéré. Interdite en France, l’aquamation est une méthode de crémation alternative par l’eau. Ses défenseurs soulignent ses avantages, notamment écologiques, car cette forme de sépulture ne rejette pas de gaz dans l’atmosphère.

► En quoi l’aquamation consiste-t-elle ?

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Anse Mitan — Pointe du Bout : est-ce un ghetto ?

— Par Florent Melach —

Un article de journal est paru la semaine dernière sur mon quartier : l’Anse Mitan aux Trois-Ilets. Chaque fois qu’il est question de mon quartier, je ne peux que rebondir sur ce qui est dit.

        Il est question dans cet article de  la vive réaction de résidants vis-à-vis du propriétaire d’un restaurant en raison des nuisances sonores de son établissement. Celui-ci se considère victime d’un harcèlement de la part des riverains et des forces de l’ordre !?

       En lisant attentivement l’article je ne peux m’empêcher de relever des contradictions de la part du restaurateur-victime.

         Le restaurateur se plaint des visites répétées des gendarmes qui lui demandent de baisser le niveau sonore de la musique. Il dit s’y soumettre. Si la maréchaussée repasse pour le même ordre c’est que celui-ci  n’est pas respecté une fois qu’elle n’est plus présente. Il est étrange qu’il ne vienne pas à l’idée de ce Monsieur que, s’il se pliait aux injonctions, il se ferait oublier et que ses clients ne seraient pas l’objet de contrôles excessifs.

          Les gendarmes font simplement leur travail qui est de faire respecter l’ordre.

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La violence dans cadre du travail doit être taboue

— Collectif —

La violence physique dans le cadre du travail, sous toutes ses formes, est et doit être interdit absolu, pour aujourd’hui et pour demain, si nous voulons avoir des dirigeants et cadres à haut potentiel

L’agression du DG du CHUde Pointe à Pitre G Cotellon, de son Adjoint et de leur assistante , par des personnes qu’il faut absolument identifier et sanctionner , n’est pas acceptable et doit être condamnée sans détour et avec force.

Cet acte de Groupe ne peut être une méthode de négociation car il est lâche, et au-delà du caractère odieux de la méthode, il est choquant de voir des Antillais vouloir lyncher leurs propres frères sur leur lieu de travail. De plus il est contre-productif quant au but recherché .

Il accélère l’isolement de ses auteurs dans l’opinion, il renforce la fermeté du pouvoir face aux revendications du mouvement social et aux exigences de négociation. Il est donc inacceptable à tout point de vue, y compris celui de l’intérêt des acteurs du mouvement.

Nous déplorons l’aveuglement des auteurs et des commanditaires de ces agressions qui savent pertinemment que G Cotellon, fonctionnaire des Hôpitaux, n’est ni le décideur, ni l’autorité principale, ni le centre du pouvoir sur place, ni le législateur à l’origine des mesures à mettre en œuvre.

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Parfait*? Parfaite*?

— Par Pierre Pastel, sociologue, psychothérapeute —

« Certains que nul n’est couvert du sceau de l’infaillibilité, considérons que « notre perfectibilité » est une heureuse opportunité offerte à chacun, un chemin intérieur à parcourir dans l’humilité et pour le bien de tous. »

Nombreux sommes-nous à rêver devenir parfait.
Combien d’entre nous y parviennent-ils ?
Si vous en connaissez un, c’est déjà parfait pour vous,
Votre phare, votre référent est dans votre ligne de mire…
Soyez déterminé à l’imiter, vous vous assurerez une vie apaisée.
Cependant, Dieu, que c’est difficile de côtoyer un être qui se pense parfait.
Il s’inflige une vie extrêmement tourmentée et malheureuse.
Il ne peut supporter que les autres soient comme lui, imparfaits.
Il voit l’imperfection partout.

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Une pétition en faveur d’Olivier Dubois, actuellement le seul otage français au monde

Olivier Dubois est un journaliste français âgé de 47 ans qui est porté disparu au Mali depuis avril 2021. Il est aux mains d’un groupe armé terroriste sahélien. Sa famille se bat qu’il ne soit pas oublié. Une proche de l’otage, sa sœur Canèle, a accepté de témoigner; elle annonce le lancement d’une pétition pour sensibiliser les autorités françaises et maliennes et les faire œuvrer à la libération de l’otage.

Que sait-on des circonstances de sa disparition ?
Olivier Dubois est mon frère. Il est actuellement le seul otage français au monde. Journaliste basé au Mali depuis 2015, il a disparu le 8 avril dernier dans l’est du pays. Il tentait d’y rencontrer l’un des chefs du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (le JNIM). Certains de ses contacts dans la sphère djihadiste s’étaient portés garant de sa sécurité. On sait qu’il a laissé ses affaires (téléphone, passeport) dans sa chambre du Motel des Askia, à Gao. Son fixeur l’a accompagné dans une rue où attendait une voiture avec plusieurs hommes.
L’alerte sur sa disparition a été donnée discrètement par l’ambassade de France au Mali deux jours après, quand il ne s’est pas présenté à son vol retour vers Bamako.

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La mort de Desmond Tutu : réactions

Renaissance Martinique
Renaissance Martinique, comme tous les hommes de paix, et tant d’autres, pleure la disparition de Desmond TUTU, une grande âme, de celles qui ont marqué et illuminé non seulement l’histoire de leur pays mais aussi l’humanité, telles que : Nelson MANDELA, Frederik de KLERK, Martin LUTHER KING, GANDHI…

Ces âmes qui ont éclairé leur temps, par leurs combats en faveur de la paix, la justice sociale, l’amour d’autrui, ont fait bouger les choses du monde, reculer l’apartheid, changer les a-priori, bousculer les opinions, uniquement par l’Amour de l’humanité, en prônant partout la non-violence comme lutte pacifique mais déterminée.

Renaissance Martinique se reconnaît fondamentalement dans ces valeurs de liberté, de respect d’autrui, de fraternité, d’égalité et d’amour, indispensables à l’équilibre de toute société civilisée et démocratique.

Au moment où certains privilégient la violence et la destruction des mémoires collectives chez nous, la mort de Desmond TUTU nous rappelle qu’avec ses commissions Vérité et Réconciliation, un pays comme l’Afrique du Sud, souillé par la discrimination raciale, a su trouver les sentiers de la paix pour surmonter les douleurs et les haines d’un peuple meurtri !

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Une troisième voix entre immobilisme et violence

Par Laurent Cypria, président du Forum territorial de la jeunesse martiniquaise —

À la suite de son conseil d’administration, le Forum territorial de la jeunesse martiniquaise (FTJM), appelle à la reprise de dialogue urgente entre l’intersyndicale, l’Etat et la CTM, ainsi que la mise en œuvre dans les plus brefs délais de l’ensemble des projets qu’elle porte depuis de nombreuses années. Il nous apparait urgent que tous les Martiniquais, quel que soit leur âge, leur couleur de peau, leur sexe, leur origine sociale, leur religion… prennent du temps pour se parler et de trouver des solutions aux maux de la société. Comme le disait le Docteur Aliker « les spécialistes de la Martinique sont les Martiniquais eux-mêmes ».

A l’heure des « négociations » sitôt ouvertes et sitôt fermée, nous craignons l’embrasement dans la nuit de la Saint-Sylvestre et un début d’année 2022 chaotique. Alors même que la Martinique doit faire face à une situation sociale et sanitaire d’une exceptionnelle gravité, un amer constat s’impose à nous. Seule la fureur, le bruit des balles, les incendies, les barrages et les pillages ont réussi à attirer l’attention de ceux-là même que nous avions alertés sur des sujets de fond.

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Race et histoire dans les sociétés occidentales (XV-XVIIIe siècle)

De Jean-Frédéric Schaub & Silvia Sebastiani

Ce livre présente les processus de racialisation qui ont ponctué la transformation de l’Europe et de ses colonies de la fin du Moyen Âge à l’âge des révolutions.  Cette histoire éclaire l’évolution des sociétés, des institutions, des cultures et des théories. Elle décrit la volonté de catégoriser les individus et les groupes, de les enclore dans des identités présentées comme intangibles, de discriminer les collectifs dominés, voire d’organiser l’oppression à grand échelle contre des populations définies par leur race.
La racialisation procède par naturalisation des rapports sociaux et des caractères physiques et moraux  qui se transmettent de génération en génération, à travers la procréation. Elle repose sur une contradiction : le racisme affirme que les gens sont prisonniers de leur race et s’emploie néanmoins à gérer la transformation des races.
Quatre coups de projecteur permettent de rendre compte de cette histoire : la noblesse de naissance face à l’anoblissement, la nature juive ou musulmane qui persiste dans le sang des convertis, l’origine ineffaçable des métis dans l’Amérique coloniale, la déshumanisation des Africains par la traite esclavagiste.

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Antivax – Les marchands de doute

Disponible sur Arte du 14/12/2021 au 25/06/2022

Comment se propagent le refus de la vaccination contre le Covid-19 et les théories aussi fantaisistes que complotistes qui l’accompagnent ? Une incursion éclairante au coeur de la galaxie antivax, auprès de ses adeptes et de ses réseaux d’influence.

Alors que se déroule la plus grande campagne de vaccination de l’histoire, la contestation enfle partout dans le monde. Suscitant espoir mais aussi crainte et colère, les injections anti-Covid fracturent l’opinion. Victime de ses succès, qui rendent le danger moins tangible, critiquée pour ses effets secondaires, la vaccination, qui engage de manière intime la confiance des citoyens dans les institutions, s’est toujours attiré des adversaires. Reste que le mouvement antivax, ultraminoritaire, mais très actif, prospère aussi sous l’influence de personnalités parfaitement intéressées à qui la pandémie actuelle offre un tremplin. Figure de proue du mouvement, Andrew Wakefield, un gastro-entérologue britannique radié en 2010, s’est fait connaître par une étude frauduleuse, publiée dans « The Lancet » en 1998, établissant un lien entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) et l’autisme. Le scandale qui a suivi va paradoxalement lui donner des ailes.

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Voyages à l’étranger en période de crise sanitaire : où s’informer ?

Vous prévoyez de vous rendre à l’étranger ou de revenir en France prochainement ? Les modalités prévues pour voyager varient en fonction de la situation sanitaire des pays tiers et de la vaccination des voyageurs. La liste des pays classés en zones verte et rouge évolue régulièrement en fonction de la situation sanitaire. Certains pays peuvent mettre en place des mesures temporaires. Quelles sont les sources d’information officielles ? Le point avec Service-Public.fr.

Les principales sources d’information sont les suivantes :

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Les temps marqués

Par Myriam Moïse, présidente pour la Fabrique coloniale —

La Martinique vit une période de malaise généralisé qui a été exacerbé par la crise sanitaire et le rejet du protocole de santé publique mis en place par le gouvernement français en réponse à la pandémie. Alors que la population est encore endolorie par le deuil des derniers mois pendant lesquels la pandémie aura été la plus meurtrière à l’échelle de notre territoire, l’inflation et le chômage viennent creuser davantage la fracture sociale. Cette fracture sociale existe depuis bien longtemps mais elle semblait jusque-là quelque peu compensée par l’action des associations et des politiques publiques d’aide et par les systèmes divers de débrouillardise ou de solidarité.

Historiquement, nous avons développé bien des systèmes de survie depuis la Martinique « antan lontan » des années 1930-1940 où nous mourrions plus ou moins de faim et de maladies infectieuses, où les catégorisations de couleur et de classe faisaient rage, nous poussant plus tard dans les années 1960, à partir en masse par les bateaux et les avions du BUMI-DOM pour travailler dans les bureaux de poste ou les salles d’hôpital, sombres subalternes dans le grand froid parisien.

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« Fèt Kaf » à la Réunion le 20 décembre

[…]En Martinique l’abolition a été anticipée face à une révolte d’esclaves survenue au Carbet : le décret du 27 avril était certes connu dans l’île, mais toute attente du délai de deux mois prescrit par le gouvernement risquait de précipiter l’insurrection générale tant redoutée. L’abolition effective dès le 22 mai 1848 a pu ainsi être interprétée comme une abolition imposée par la révolte et non comme une « liberté octroyée » depuis Paris.

A la Réunion le processus de « sortie » de l’esclavage est, à l’opposé, resté dans le cadre prévu par le Gouvernement provisoire.

Joseph Napoléon Sarda, dit Sarda-Garriga, a été nommé « Commissaire général de la République » pour la Réunion avec pour mission explicite de mettre en application le décret du 27 avril 1848, abolissant immédiatement l’esclavage dans toutes les colonies françaises.

Il arriva, après un long périple, dans l’île le 13 octobre. A cette date l’abolition était déjà appliquée dans les colonies américaines. Malgré les pressions des colons qui demandèrent un sursis de quelques mois, Sarda-Garriga appliqua à la lettre ses instructions : il promulgua le décret le 18 octobre, applicable deux mois plus tard, conformément aux instructions officielles.

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En Inde, les orphelins du Covid réduits en esclavage

— Par Lina Sankari —

Une multitude d’enfants laissés sans protection par la pandémie tombent aux mains de trafiquants et d’un patronat décidé à combler ses pertes. Une véritable traite qui signe une régression historique. 

Au bout du voyage, l’esclavage. Fin octobre, la police de l’État indien de l’Haryana (Nord) et la sécurité ferroviaire ont sorti 15 enfants d’un train à la gare d’Ambala. Partis du Pendjab voisin, les mineurs étaient conduits vers le lointain Bengale-Occidental. De manière probable, les trafiquants les destinaient à un travail à l’usine, à une vie de domestiques, de mendiants, d’ouvriers agricoles ou de prostitués. De telles arrestations ne sont pas rares : en août, la police du Bihar annonçait une opération similaire. « Tous les enfants secourus sont des garçons de moins de 10 ans, mais aucun document ne permet d’attester de leur âge exact », témoigne alors Sudhir Shukla, directeur de l’ONG ChildLine au quotidien « Hindustan Times ». Dans ces trains, tous sont accompagnés d’un prétendu oncle ou d’un « voisin ».

Lire aussi : Comment en finir avec l’esclavage et le travail forcé ?

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Cuisine: le thiéboudiène sénégalais inscrit au patrimoine culturel immatériel

Ceebu jën, ou encore thiéboudiène, signifie littéralement « riz au poisson » en wolof. C’est le plat national du Sénégal, un mets apprécié et ancré dans le quotidien. Il a été inscrit ce mercredi 15 décembre 2021 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, tout comme le bolon, instrument de musique traditionnel à percussion originaire du Mali.

Rumba congolaise, bolon malien, thiéboudiène sénégalais de Saint-Louis, la ville de pêcheurs. Voici donc le patrimoine culturel immatériel de l’humanité étoffé de nouveaux éléments 100 % d’origine africaine, ce jour. Le ministère de la Culture sénégalais avait introduit une demande en octobre 2020.

Le thiéboudiène fait partie du quotidien des Sénégalais : ils le mangent à la maison, au restaurant et on le trouve même au coin de la rue. Pour le président Macky Sall, le voir retenu par l’Unesco constitue donc « une belle illustration de la renommée internationale de l’art culinaire sénégalais ».

Amadou Diop est président de l’association Guides amis du patrimoine, à Saint-Louis. C’est dans cette ville du nord du Sénégal que le thiéboudiène est né. Il a participé au projet d’inscription du plat sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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Canada: vers l’indemnisation de milliers d’autochtones arrachés de leur famille

Au Canada, le gouvernement vient d’annoncer qu’il va bientôt indemniser des milliers d’autochtones qui ont été arrachés de leur famille et de leur communauté depuis 2006. Faute de services locaux de protection de la jeunesse, ces enfants ont été envoyés dans des centres pour jeunes ou des familles canadiennes qui n’avaient rien à voir avec leur culture. Après une quinzaine d’années de bataille judiciaire, le gouvernement canadien consent désormais à les compenser financièrement, tout en mettant sur pied de nouveaux services proches des communautés autochtones. 

Avec [la] correspondante  [de RFi] à Québec, Pascale Guéricolas

Dès 2006, des familles, dont les enfants ont dû aller vivre dans un milieu totalement différent de leur culture autochtone, ont porté plainte contre le gouvernement canadien. L’avocat Armand Mackenzie, lui-même Innu, l’une des communautés des premières nations, les a soutenus dans ce combat : « Malheureusement, ce qui arrive encore, c’est que les enfants sont amenés loin de leur village, loin de leur culture, loin de leur langue, et puis on ne les revoit plus, ces enfants-là, si ce n’est qu’après l’âge adulte. Ils reviennent à l’âge adulte, ils recherchent leur identité, ils veulent connaître leur famille, leur parenté, leurs cousins et tout ça.

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Covid, conflit social: le secteur du tourisme en Martinique durement touché

Fort-de-France – Le secteur du tourisme en Martinique enchaîne les coups durs: après deux ans de Covid et alors qu’il comptait sur la venue de la Transat Jacques Vabre pour lancer la saison, la crise sociale vient encore le fragiliser.

« Je ne veux pas que ce soit l’échec de ma vie » : Judith Talmann s’accroche pour sauver le bar-restaurant O’Pub en centre-ville de Fort-de-France qu’elle a racheté en janvier 2020, deux mois avant la crise du Covid.

« Le Covid et maintenant cette crise sociale« , ça commence à faire beaucoup », explique à l’AFP la jeune femme de 38 ans qui emploie quatre salariés.

« C’est difficile, le matin, on se demande si on pourra arriver au travail, si on aura de quoi servir nos clients parce que les magasins sont vides, nos fournisseurs se retrouvent bloqués sur la route« , explique-t-elle.

En 2019, la Martinique a accueilli un million de touristes, moitié moins en 2020 et en prévoit 304.000 pour cette année, selon François Baltus-Languedoc, directeur général du comité martiniquais du tourisme.

« La crise du Covid plus la crise sociale, notre visibilité en prend un coup pour 2022« , assure-t-il depuis son bureau surplombant les bateaux de la Transat Jacques Vabre, qui avait choisi pour la première fois la Martinique comme ligne d’arrivée cette année.

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La jeunesse martiniquaise dans le conflit social.

Par André Lucrèce

Dans ma communication précédente intitulée Souffrance et jouissance aux Antilles, une contribution à l’analyse du désastre, je soulignais ceci : Ma thèse est qu’une société qui accorde trop à l’entropie, qui fait excès de concession au désordre, crée sa propre fragilité. Elle devient vulnérable et sa jeunesse avec elle.

Et pourtant une partie de notre jeunesse connaît la réussite scolaire, allant même jusqu’à l’accès aux grandes écoles et une autre prend l’initiative de fonder des entreprises, y compris afin que notre pays sorte de ce système d’économie de comptoir : acheter pour revendre en ignorant la possibilité d’avoir une production diversifiée. Mais il y a aussi ceux qui souffrent de l’échec scolaire et du chômage. Certains d’entre eux ont le sentiment d’être déclassés ou de subir la relégation sociale.

Leur énergie sociale compulsive participe d’une frustration, en particulier chez certains groupes de jeunes qui manifestent sur les ronds-points. Elle s’exprime aussi bien en souffrance qu’en jouissance. On sent bien chez eux l’objet du manque qui produit la souffrance : toute l’inhibition qui résulte des incapacités à acquérir des objets par lesquels le système consumériste exerce une constante séduction.

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« Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage », le 2 décembre.

Esclavages, traites et abolition

Par Arnaud Jouve —

Chaque année, le 2 décembre, les Nations unies célèbrent la « Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage », une journée de commémorations et de reconnaissance pour rappeler un crime à portée universelle, qui a relégué des millions d’êtres humains au rang de marchandises, et pour rendre hommage aux combattants de la liberté qui ont, de tout temps, lutté pour l’affirmation des droits humains.

Aucun inventaire exhaustif ne peut rendre compte de l’abomination de l’esclavage et de l’horreur de la traite. Comme l’écrivait la directrice générale de lUnesco, Irina Bokova, « l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage a fait couler un flot de rage, de cruauté et d’amertume qui ne s’est pas encore tari. Elle est aussi une histoire de courage, de liberté et de fierté de la liberté reconquise… L’aboutissement de ce combat, mené par les esclaves eux-mêmes, est une source inépuisable d’inspiration pour lutter aujourd’hui contre toutes les formes de servitude, le racisme, les préjugés, les discriminations raciales et les injustices sociales hérités de l’esclavage.

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« Je voudrais juste un os »: au Mexique, la quête éperdue de 94.000 disparus

Matamoros (Mexique) – « Je voudrais juste un os. » Désespérée, une mère supplie un soldat pour qu’il lui laisse une chance de retrouver les restes de son fils, un parmi les quelque 94.000 disparus qui hantent le Mexique.

La mère-courage, qui a perdu la trace de son enfant il y a un an, négocie avec les forces de sécurité l’accès à un ancien champ de maïs dans l’Etat de Tamaulipas (nord-ouest), où une demi-tonne de restes humains ont été retrouvés depuis 2017. 

« Répondez-moi! Vous n’avez pas d’enfants? » insiste la femme d’une cinquantaine d’années face à des militaires qui font la sourde oreille. « Je voudrais juste un os de mon fils pour qu’il repose à côté de mon mari. » 

Ce dialogue de sourds éclate à quelques kilomètres de la capitale de l’Etat, Matamoros. A la frontière avec le Texas, la zonOKe est frappée par la violence des narcotrafiquants, en l’occurrence le Cartel du Golfe. 

La Bartolina est considérée comme un « camp d’extermination« , selon la Commission nationale de recherche des disparus (CNB, officiel).

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