Catégorie : Sociologie

La Martinique face à son avenir démographique : l’enjeu d’une transition incertaine

— Par Jean Samblé —

La Martinique est aujourd’hui confrontée à une profonde mutation démographique qui dessine un avenir incertain pour son développement socio-économique. Pour la quatrième année consécutive, l’île connaît un recul significatif de sa population, marquée par des soldes naturel et migratoire négatifs. Cette tendance met en lumière des dynamiques préoccupantes : un exode massif des jeunes, un vieillissement accéléré de la population et une chute constante du taux de natalité. Ces éléments combinés fragilisent la capacité de l’île à renouveler ses forces vives et à assurer son développement futur.

Une jeunesse en exil

Le départ des jeunes adultes en quête d’opportunités professionnelles ou de formations universitaires est devenu une réalité persistante en Martinique. Le solde migratoire, déficitaire depuis 2006, s’est aggravé en 2023 avec un déficit de 3 040 personnes. Cette fuite de talents affecte directement la vitalité de la région, puisque les jeunes représentent un moteur essentiel du dynamisme économique et social. En 2023, la Martinique se classe parmi les régions françaises avec la plus faible part de jeunes de moins de 25 ans, ceux-ci ne représentant plus que 25 % de la population, un chiffre en baisse notable par rapport à 2013 où ils en constituaient 30 %.

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Martinique, éléments d’analyse d’une crise sociétale majeure

— Par André Lucrèce, sociologue —
En s’enfermant dans la seule problématique de la vie chère, nous pratiquons un aveuglement instinctif, s’agissant de la crise sociétale majeure qui affecte notre pays. Certes la vie chère est une des questions vitales que nous nous devons de régler, tant le différentiel entre les prix de vente des éléments de première nécessité dans l’hexagone et la Martinique, s’avère scandaleux. Nous subissons les effets d’une dépendance issue d’une colonialité qui tend à prolonger une relation politique et économique qui ne correspond pas au statut de département.

Mais cette question n’est pas la seule. Plusieurs éléments m’ont en effet interpelé à propos de l’évolution de l’humaine condition à l’œuvre dans notre société martiniquaise. J’ai souligné que certaines de mes analyses pouvaient nous faire craindre que notre société tendrait vers le statut d’une chaumière morale et intellectuelle qui se dégrade de plus en plus. J’avais également souligné que cette tendance à la décivilisation n’était pas une opinion, mais une analyse conçue à partir d’une observation attentive. Ce travail exigeait une intelligibilité plus ample et une mise à nu qui révèlent le fond des orientations signifiantes d’aujourd’hui.

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Assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020

L’assassinat de Samuel Paty, parfois désigné comme l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, est une attaque terroriste islamiste perpétrée le 16 octobre 2020 dans la commune française d’Éragny-sur-Oise, située dans le Val-d’Oise.

Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, est assassiné par arme blanche et décapité peu après être sorti de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. L’assassin, Abdoullakh Anzorov, est un citoyen russe d’origine tchétchène âgé de 18 ans et qui bénéficie du statut de réfugié, accordé à ses parents alors qu’il était mineur. Il est abattu par la police quelques minutes après l’attentat.

Dix jours auparavant, Samuel Paty montre deux caricatures de Mahomet issues du journal satirique Charlie Hebdo lors d’un cours d’enseignement moral et civique sur la liberté d’expression avec ses élèves de quatrième. L’enseignant a préalablement demandé aux élèves ne souhaitant pas regarder ces images de sortir de la salle de classe. Cela provoque la colère du père d’une collégienne qui n’assistait pas à son cours, lorsque sa fille lui en parle. Celui-ci, ainsi que le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, publient alors sur divers réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles ils insultent Samuel Paty. Son nom et l’adresse de l’établissement scolaire où il exerce sont divulgués sur les réseaux sociaux.

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Chers compatriotes silencieux

— Par le Pr Aimé Charles-Nicolas, président de First Caraïbes —

Après ces nuits de chaos, je veux redire ma solidarité à tous ceux qui ont subi les pillages et les déprédations, à ceux qui, du jour au lendemain, se sont réveillés chômeurs, à tous les jobeurs qui ont perdu des journées de salaire, à ceux qui se retrouvent au chômage partiel, à ceux qui avaient réussi, non sans mal, à créer leur entreprise et qui la voient disparaitre dans un incendie volontaire.

Je formule le souhait que les discussions autour du problème complexe de la cherté de la vie en Martinique trouvent rapidement une issue favorable. En espérant que yo pa kaï brilé kaï la pou an rat ; Ayiti pa loin.

Ce ne sont pas des « dégâts collatéraux »

Il est clair que ces pillages, ces échauffourées, et ces incendies gratuits présentés comme « explicables » et « compréhensibles », voire « prévisibles » (!) risquent de décrédibiliser la revendication de lutte contre la vie chère en en faisant un prétexte. Ce que l’on comprend, c’est que ces pillages, incendies et échauffourées ne sont pas un effet indésirable de la manifestation, ils font partie de la manifestation.

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Escalade de violences et barrages en Martinique, symptômes d’une profonde crise sociale

Vers un accord pour apaiser la crise? Des négociations sous tension!

Depuis 48 heures, la Martinique se retrouve plongée dans une tourmente sociale sans précédent, marquée par une escalade de violences. Les forces de l’ordre peinent à maintenir l’ordre sur l’île, alors que des barrages se dressent et se redressent sur plusieurs axes majeurs. Le sud de l’île est particulièrement touché, notamment autour de Rivière-Salée où les automobilistes doivent faire face à des routes encombrées de débris et de carcasses de voitures, tandis que les gendarmes tentent d’intervenir, appuyés par des véhicules blindés.

La nuit de couvre-feu n’a pas calmé les esprits. Au contraire, elle a été le théâtre d’incendies criminels, d’émeutes et de pillages d’une ampleur rarement vue. L’aéroport a été l’un des points névralgiques des tensions, où des affrontements entre manifestants et policiers ont éclaté. Des incendies ont ravagé plusieurs concessions automobiles et commerces de la région. Des magasins emblématiques comme Carrefour et Auchan ont été pillés, tandis que d’autres bâtiments, tels qu’une pharmacie au Carbet, ont été réduits en cendres.

Les témoignages affluent, et les barrages continuent de paralyser les principales routes.

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Le Prix Nobel de la Paix 2024

Le prix Nobel de la paix 2024 a été attribué à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo, un groupe réunissant les survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. Cette récompense met en lumière l’engagement incessant de l’association contre les armes nucléaires, en soulignant l’importance de maintenir le tabou autour de leur utilisation, un sujet de plus en plus préoccupant dans le contexte international actuel.

Nihon Hidankyo, fondée en 1956, représente les hibakusha, ces survivants des deux attaques nucléaires qui ont fait plus de 214 000 morts et marqué la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le groupe a consacré des décennies à sensibiliser le monde aux horreurs des armes atomiques, par des témoignages poignants et une campagne visant à leur abolition totale. Ce prix Nobel, salué par des figures comme le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient renforcer l’appel à un monde sans armes nucléaires.

Les discours autour de la guerre en Ukraine et les menaces récurrentes de la Russie et de la Corée du Nord d’utiliser ces armes renforcent l’urgence de protéger ce tabou. « Les armes nucléaires sont le mal absolu », a rappelé le maire d’Hiroshima, et la remise de ce prix met en lumière la responsabilité collective des nations nucléaires de garantir que de telles tragédies ne se reproduisent jamais.

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Journée mondiale du Deuil périnatal le mardi 15 octobre

Le mardi 15 octobre marque la Journée mondiale du Deuil périnatal, dédiée à la sensibilisation sur une épreuve qui affecte de nombreuses familles à travers le monde. Le deuil périnatal concerne les parents qui perdent leur bébé entre la 22ème semaine de grossesse et les premiers jours suivant la naissance. Qu’il s’agisse d’une interruption naturelle ou médicale, cette perte représente une épreuve d’une intensité émotionnelle et psychologique profonde pour la mère, le père, et l’ensemble de la famille.

Cette journée vise à mettre en lumière la réalité souvent méconnue du deuil périnatal, un sujet encore insuffisamment pris en compte dans le débat public et les systèmes de santé. Elle permet aussi de rappeler l’importance d’un accompagnement personnalisé pour les familles concernées, où le rôle des soignants est primordial. Par ailleurs, des avancées administratives ont permis aux parents endeuillés de reconnaître leur enfant et de lui donner un nom, apportant ainsi une forme de reconnaissance essentielle à leur processus de deuil.

Symbole de soutien et de solidarité, le ruban rose et bleu est utilisé pour témoigner de la perte d’un nourrisson ou pour manifester son soutien aux familles endeuillées.

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Élus démissionnaires, le pouvoir à la rue

Par Guy Flandrina

Après les « injonctions » faites par le RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens) aux pouvoirs publics, la Martinique est entrée, à compter du 1er septembre 2024, dans un cycle infernal où la démocratie, le suffrage universel, ont été néantisés.

Le pouvoir s’est transposé des institutions à… la place publique !

Des personnes, non-élues, se sont autoproclamées représentantes du Peuple et les personnes mandatées par ce dernier se sont alignées sur les positions extrémistes de cette dictature de la rue. 

S’il est un fait avéré qui emporte l’unanimité des suffrages en Martinique c’est bien la problématique de la cherté de la vie. Les territoires français transocéaniques en font beaucoup plus les frais que ceux du continent. Les experts s’accordent sur un différentiel des prix allant parfois au-delà de 40%.

Les événements de février 2009 avaient déjà fait la démonstration de cette insupportable pression, singulièrement sur le pouvoir d’achat des plus démunis.

Tout de même, certains points des revendications, mis en avant par le mouvement qui mène la fronde depuis le 1er septembre 2024, ne manquent pas d’interpeller, sur les plans économique et politique.

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« Complainte d’une conscience à têtes multiples »

À monsieur Grand Timonier de la caste béké !

Par Yves Untel Pastel

Vous César en votre trône siégeant sans faiblesse,
Je m’adresse à l’homme, au mortel, à votre conscience.

Vous puissant, qui êtes prêt à faire tuer et qui le pouvez
D’un seul doigt levé à l’adresse des préfets ou des malfrats,

Vous qui pouvez éliminer quand selon vous la nécessité fait loi,
Vous qui tuez déjà de mille façons nos peuples aux abois,

Vous qui vous regardez toujours comme fils de roi
Et qui nous considérez comme votre peuple de trait,

Ne croyez-vous pas que le temps est déjà venu
De laver votre conscience de cette fierté sanguine ?

Ne sentez-vous pas le poids des cadavres peser sur votre sommeil ?
Mais vous ne dormirez plus, ni vous, ni les vôtres !

Vous apprendrez à entendre les plaintes, les hurlements,
Les bruits d’agonies scellés dans vos fondations.

Vous dormirez satisfaits de vos œuvres d’affairiste séculaire
Mais vous entendrez plus vaste et entêtante
La rumeur des suppliciés sans repos escaladant vos colonnades.

Vous ne connaîtrez pas la paix des innocents, la paix des braves.

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« Aidants, il est temps de les aider »

Mardi 8 octobre 2024 à 21h05 sur France 5
Avec Théo Curin, Bruno Solo & Clémentine Célarié
Aujourd’hui, un Français sur cinq est aidant et s’occupe d’un proche en perte d’autonomie, malade, ou en situation de handicap. Créée en 2010, la journée nationale des aidants a pour objectif de rendre visibles les aidants et de faciliter l’accès à l’information sur les aides existantes, les différentes solutions de répit et d’accompagnement afin de soutenir et de prévenir l’isolement social des aidants. La thématique retenue pour cette 15e édition est : l’auto-reconnaissance des aidants. À l’occasion de cette nouvelle journée nationale des aidants, tour d’horizon des événements organisés en France, des principaux outils et des dispositifs à connaître. Mon Parcours Handicap revient aussi sur les interlocuteurs prêts à vous conseiller et vous accompagner au quotidien, sans oublier la première campagne de communication nationale de sensibilisation auprès des aidants.

Soirée spéciale présentée par Théo Curin, avec la participation de Clémentine Célarié et de Bruno Solo, à l’occasion de la Journée nationale des aidants.
Aujourd’hui, en France, près de 11 millions de personnes soutiennent au quotidien un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap.

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Affaire Karine Gonnet : une présidente de tribunal au cœur d’une enquête pour détournement de fonds publics

Karine Gonnet, présidente du tribunal judiciaire de Fort-de-France et du conseil départemental d’accès au droit (CDAD) de Martinique, est au cœur d’une enquête judiciaire depuis mars dernier, portant sur des soupçons de corruption, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts, trafic d’influence, complicité et recel. Cette enquête, menée par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), s’intéresse notamment à l’utilisation des fonds du CDAD sous la présidence de Mme Gonnet, qui auraient servi à des dépenses sans lien avec la mission de l’organisme, voire à des fins personnelles.

Les premières révélations sur cette affaire remontent à juillet, lorsque plusieurs perquisitions ont été effectuées au bureau de Mme Gonnet, ainsi qu’à ses domiciles en Martinique et en Île-de-France. Selon des sources proches de l’enquête, les enquêteurs épluchent des dépenses suspectes, telles qu’une fresque photographique de 100 000 euros, l’acquisition d’un véhicule 4×4 de 40 000 euros utilisé à titre personnel, ainsi que des frais d’avion, d’hôtel et de restaurant. Certaines de ces dépenses auraient été réalisées avec la carte bancaire du CDAD.

L’affaire aurait été déclenchée par une dénonciation de l’ancienne secrétaire générale du CDAD, Micheline Virgal, qui avait alerté par écrit les autorités judiciaires locales en début d’année.

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L’éphéméride du 4 octobre

Création de la Sécurité Sociale par l’Ordonnance du 4 octobre 1945

La Sécurité sociale est un système assurant des ressources dans un certain espace financier prévu à cet effet ainsi que l’accès aux besoins essentiels (éducation, eau, nourriture, hygiène) à certains citoyens ayants droit hors catastrophe, guerre ou calamité, qui ont accès à une couverture de santé de par leur régime lié au statut (militaire) ou leur fonction d’état et leur pauvreté (si celle-ci est reconnue réelle par les collectivités locales et régionales par exemple). La sécurité sociale fait partie de la protection sociale, elle-même faisant partie de la politique sociale qui est intégrée dans la politique publique ou politique d’État commune. Les administrations de sécurité sociale sont les organismes de droit privé, chargés d’une mission de service public ou privée lorsque celle-ci est d’intérêt public légalement. La Sécurité Sociale est instituée en France le 19 octobre 1945 par ordonnance du général de Gaulle.

Présentation
Les termes sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 :

« Art. 22 — Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays.

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Animaux abandonnés en Martinique : révélations sur un massacre programmé.

— Par Julie Bessard, adhérente de l’Association Martiniquaise de Défense des Animaux de Compagnie (AMDAC) —

« Les animaux ne vont pas en enfer, ils y sont déjà »
Victor Hugo

En Martinique, deux dates importantes approchent concernant nos animaux domestiques :

9 octobre : Assises de la prédation animale à la Préfecture pour lesquelles les éleveurs ont proposé l’éradication massive et systématique des chiens errants, divagants, abandonnés ou fugueurs, sans aucune autre solution effective que la mort au bout de la chaîne. Les quelques attaques en meute de troupeaux justifiant ce traitement massif sans alternative sérieuse, même pour les chiens divagants isolés.

10 octobre : date limite de la remise des demandes pour une dotation de 156 000 euros pour la Martinique provenant du ministère de l’Agriculture, projet adressé aux communes et EPCI, pour la stérilisation des chats et chiens errants toutes les mairies que j’ai contactées disent ne pas être au courant de l’appel d’offre et la plupart ne s’y intéressent pas.

La première question serait de savoir pourquoi veut-on se débarrasser des animaux errants ?

« Ce ne sont pas les nôtres », « ils font du bruit », « ils volent de la nourriture », « ils se reproduisent trop », « ils attaquent les autres animaux ».

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Vie chère : une lecture critique des troubles en Martinique

— Par Marie Laurence Delor —

La grande majorité des martiniquais a pleinement conscience, parce qu’elle le vit au quotidien, de l’étiolement de son « pouvoir d’achat » (1) et de l’inflation alimentaire insupportable particulièrement pour les catégories les plus défavorisées. Elle est pourtant dubitative face à ce que certains médias et quelques politiques se sont évertués à qualifier « d’émeute ». Une « émeute est un « soulèvement populaire, généralement spontanée et non organisé » (2). J’insiste sur « populaire », « spontané » et « non organisé ». Ce à quoi on assiste depuis quelques jours n’a rien de « populaire », de « spontanée » et encore moins de « non organisé ».

Ce n’est pas parce qu’une petite minorité instrumentalise un problème réel (le RN a prospéré de cette façon) qu’elle peut prétendre représenter le peuple, prétendre parler et agir en son nom alors même qu’elle le violente, qu’elle l’agresse dans les faits. Rien à voir avec la grande mobilisation de masse de 2009. Combien même que le mouvement n’ait pas abouti aux bénéfices attendus il a permis aux martiniquais d’expérimenter et d’éprouver ce sentiment d’être ensemble, d’être solidaire dans le combat pour un intérêt commun.

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La « Semaine Bleue 2024 » à Schœlcher, Sainte-Anne, Le Diamant, & Fort-de-France

Du 1er au 5 octobre 2024

La « Semaine Bleue 2024 » à Schœlcher se déroulera du 1er au 5 octobre sous le thème : « Les voies d’un vieillissement réussi : quel engagement pour entretenir la flamme ? ». Cet événement, orchestré par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), met à l’honneur les personnes âgées ainsi que leurs aidants à travers un programme riche et varié.

L’édition 2024 sera axée sur l’importance de maintenir une activité physique régulière, en mettant l’accent sur la nécessité de bouger au moins 30 minutes par jour. Que ce soit à travers des balades à vélo, des ateliers de relaxation ou encore des exercices de souplesse et d’équilibre, les seniors et leurs proches sont encouragés à participer activement pour favoriser un vieillissement sain. Ce programme est soutenu par des dispositifs locaux comme le Pass’Sport Santé Seniors (P3S) et le Pass’Hand’Inclusion (PHI) pour les personnes en situation de handicap.

Durant cette semaine, diverses activités seront proposées, allant des conférences et ateliers de création, aux actions de prévention en santé. Parmi les temps forts, la journée nationale des aidants du 1er octobre permettra d’échanger autour des problématiques liées à l’accompagnement des seniors.

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Sortir du débat xénophobe : le sens de la peine

— Communiqué du Syndicat de la Magistrature —
Après plusieurs semaines de calme sur fond de crise institutionnelle, la machine politico-médiatique vient d’être relancée à fond de train sur les questions de sécurité et de justice.

L’emballement a commencé avec la nomination de Didier Migaud en tant que garde des Sceaux, au deuxième rang dans l’ordre protocolaire de l’exécutif en geste  » d’ouverture » et avec celle de Bruno Retailleau comme ministre de l’Intérieur – signe beaucoup plus explicite de l’orientation du nouvel exécutif. Si le premier a d’ores et déjà assuré qu’il défendrait l’indépendance de l’autorité judiciaire, le second n’a pas attendu 24 heures avant de mettre ce serment à rude épreuve.

Depuis hier et l’hyperfocalisation des médias sur un fait criminel visant une femme, révoltant et d’une gravité exceptionnelle, les détournements politiques, l’activation d’une rhétorique xénophobe et les classiques procès en laxisme de la justice se sont appuyés sur les propos du ministre de l’Intérieur qui, la veille, avait dénoncé l’existence d’un « véritable droit à l’inexécution des peines ».

Une telle formulation repose sur plusieurs confusions: d’une part, entre l’inexécution des peines – idée fallacieuse puisque près de 95 % des peines sont exécutées dans les cinq ans de leur prononcé – et les délais de mise à exécution de ces peines, certes parfois indus faute de moyens matériels et humains.

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René Silo : une figure emblématique de la communauté ultramarine s’éteint

Le 26 septembre dernier, la communauté ultramarine de France hexagonale a perdu une de ses figures les plus marquantes : René Silo, décédé à 76 ans à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif. Natif de Trois-Rivières en Guadeloupe, René Silo était bien plus qu’un simple membre actif de la diaspora antillaise. Il représentait un symbole de lutte, de fraternité et de solidarité pour les Ultramarins, ayant laissé une empreinte indélébile dans de nombreux domaines, notamment dans le sport, l’associatif et l’engagement communautaire.

Un pilier pour les Ultramarins

Arrivé en métropole à l’âge de 18 ans avec le Bumidom, René Silo a rapidement gravité dans l’univers professionnel et associatif. Après avoir débuté comme conducteur de bus à la RATP, il s’est hissé au rang de cadre au sein de l’entreprise, jouant un rôle majeur dans le recrutement des jeunes Antillais. Beaucoup lui doivent leur carrière et leur intégration dans la société française. Son engagement ne s’est pas limité à l’aspect professionnel, mais s’est également étendu à la défense des droits et intérêts des Ultramarins en Hexagone, notamment par le biais du Collectifdom et du CREFOM.

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L’habitat intergénérationnel : pour qui ?

L’habitat intergénérationnel est un ensemble de logements pouvant accueillir des personnes de tous âges et de situations différentes : étudiants, familles, personnes âgées, etc. Ces différentes générations partagent un même complexe résidentiel sans pour autant partager le même toit. On vous informe sur ce type de logement.

Les projets d’habitation intergénérationnelle sont le plus souvent à l’initiative de structures publiques comme les bailleurs sociaux et les communes, en partenariat avec des associations ou des investisseurs privés. Ces habitations collectives s’adressent à tout le monde, que vous soyez seul, une famille, étudiant ou retraité.

L’habitat intergénérationnel a pour vocation d’améliorer la qualité de vie des résidents :

  • en développant la solidarité entre voisins, à travers le mélange des générations ;
  • en luttant contre l’isolement des personnes vivant seules (étudiants, personnes âgées…).

Comment se compose l’habitat intergénérationnel ?

Par définition, l’habitat intergénérationnel s’adresse à tous les âges.

Les logements sont conçus pour répondre aux besoins particuliers des différentes générations et structures familiales (équipements adaptés pour les personnes âgées, plusieurs chambres pour les familles, espaces extérieurs pour les enfants, etc.).

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Plaidoyer pour une gauche universaliste : Susan Neiman contre les dérives du wokisme

— Par Sarha Fauré —

Le livre de Susan Neiman, « La gauche n’est pas woke », apporte une réflexion inédite dans le débat contemporain sur le wokisme, un terme aujourd’hui largement controversé. Alors que de nombreux essais abordant ce sujet adoptent une approche résolument réactionnaire ou conservatrice, Neiman se distingue par une perspective philosophique, nuancée et profondément ancrée dans les idéaux de la gauche universaliste et progressiste. Directrice du prestigieux Einstein Forum à Potsdam, et ayant enseigné dans des universités telles que Yale et Tel-Aviv, Susan Neiman critique les dérives identitaires qu’elle observe au sein de son propre camp politique, tout en réaffirmant son engagement en faveur des valeurs des Lumières.

Dans cet ouvrage, Neiman dénonce ce qu’elle appelle le « tribalisme » de certains mouvements actuels qui, bien qu’animés par une volonté sincère de défendre les opprimés, adoptent des méthodes qu’elle considère comme fondamentalement réactionnaires. Selon elle, le mouvement woke repose sur des émotions traditionnellement associées à la gauche, comme l’empathie et l’indignation face aux injustices, mais se perd en appliquant des idées basées sur l’identité, qui s’opposent à l’universalisme progressiste.

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« Ainsi l’animal et nous » de Kaoutar Harchi

— Par Sabrina Solar —

Dans son essai « Ainsi l’animal et nous » (Actes Sud, 2024), Kaoutar Harchi, sociologue et écrivaine, propose une réflexion inédite et ambitieuse sur les liens profonds entre les violences subies par les animaux et celles infligées aux humains marginalisés. En explorant le concept d’ »animalisation », elle démontre comment la réduction des individus à une supposée « animalité » a servi d’outil de domination et de marginalisation à travers l’histoire, et continue de structurer les rapports sociaux contemporains.

L’animalité au cœur de la violence sociale

Partant de sa propre expérience, Harchi ancre son ouvrage dans une « scène marquante de son enfance ». Lors d’un été dans un quartier populaire, un jeune garçon nommé Mustapha est mordu par un chien policier. La réaction violente des forces de l’ordre, qui menacent la foule en criant « c’est vous les chiens », illustre la manière dont le pouvoir établit une hiérarchie entre humains, traitant certains comme des êtres inférieurs, réduits à l’animalité. Cet événement devient un exemple frappant de la façon dont « l’animalisation des minorités » a été et demeure un « instrument de domination sociale« .

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Les Petites Tables fêteront leurs 5 ans au printemps 2025!

Nous soufflerons nos 5 bougies sur la place de l’Abbé Grégoire, à Terres Sainville, à Fort de France le 27 septembre 2024 à 13h30, autour d’un cocktail convivial et d’un pain au beurre avec nos amis et partenaires !

Nous nous trouvons dans l’obligation de devoir reporter la célébration de l’anniversaire des 5 ans des Petites Tables à laquelle nous avions eu le plaisir de vous convier.
En effet, comme vous le savez, le mouvement contre la vie chère occasionne un certain nombre de troubles qui vont être incompatibles avec une réunion festive en extérieur et ouverte au public.
Nous sommes donc au regret de reporter à une date ultérieure cette manifestation ; probablement au printemps prochain.
Nous vous préviendrons à l’avance de cette nouvelle date.

En 2019, nous avons ouvert la structure d’accueil de jour Les Petites Tables, atelier table d’hôtes original où nous accueillons toute la semaine 27 adultes en situation de handicap et proposons un programme inscrit dans la dynamique de notre quartier des Terres Sainville. Aux Petites Tables, tout le monde participe : courses, cuisine et rangement, nous vivons ensemble !

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Conseil des Jeunes Citoyens de la C.T.M. : appel aux candidatures

Jusqu’au 19 octobre 2024

Le Conseil des Jeunes Citoyens (CJC) de la Collectivité Territoriale de Martinique, mis en place à la fin de l’année 2022, est une instance participative qui permet aux jeunes Martiniquais, âgés de 16 à 25 ans, de s’impliquer activement dans la vie politique et sociale de leur territoire. Composé de 22 membres, ce conseil est une plateforme de réflexion et d’action sur les politiques publiques locales, ouverte aux jeunes issus de toutes les communes du Nord, du Sud, du Centre, ainsi que des régions Nord Atlantique et Nord Caraïbes de l’île.

La démarche du CJC s’inscrit dans une volonté de renforcer la démocratie participative, en favorisant l’implication des jeunes dans les projets de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique). Le CJC permet aux jeunes de formuler des avis, de monter des projets spécifiques à destination de leurs pairs, et de prendre part à des discussions qui influencent directement leur avenir.

En parallèle, la CTM et la CAF Martinique organisent depuis novembre 2023 les États Généraux de la Jeunesse, une initiative permettant de recueillir les opinions des jeunes Martiniquais à travers plusieurs ateliers participatifs.

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Couvre-feu en Martinique : violences urbaines et mobilisation contre la vie chère

Un couvre-feu a été instauré à partir du mercredi 18 septembre dans plusieurs quartiers de Fort-de-France et du Lamentin, en Martinique, à la suite de plusieurs nuits de violences urbaines. Ces troubles sont survenus dans le cadre d’un mouvement de contestation contre la vie chère, qui paralyse l’île depuis début septembre. Le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a pris la décision d’imposer cette mesure exceptionnelle afin de restaurer l’ordre et de protéger les habitants. Le couvre-feu est en vigueur de 21h à 5h du matin et se poursuivra jusqu’au lundi 23 septembre 2024, avec la possibilité d’être prolongé si la situation ne s’améliore pas.

Voir les réactions politiques ci-après

Les communes de Fort-de-France et du Lamentin sont particulièrement touchées par les violences, et certains quartiers, comme celui de Sainte-Thérèse, sont exemptés du couvre-feu pour éviter de doubler la pénalisation de leurs résidents, déjà affectés par les troubles. Les déplacements nocturnes y sont interdits, sauf pour les personnes assurant des missions de service public, celles nécessitant des soins médicaux, ainsi que pour les professionnels devant se rendre à leur travail, à condition de pouvoir justifier de leurs déplacements.

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Semaine Kalinago 2024 : une célébration de résilience et de renouveau sous la première cheffe Anette Sanford

— Par Sarha Fauré —
La semaine Kalinago est un événement majeur célébré chaque année en Dominique, particulièrement sur le territoire Kalinago, une réserve de 15 km² dédiée aux descendants des premiers habitants de la Caraïbe. Créée pour préserver la culture et les traditions du peuple Kalinago, cette célébration, qui remonte au 19 septembre 1930, est devenue un symbole de résilience, de fierté et d’unité pour cette communauté.
La commémoration de la guerre de 1930, qui marque un tournant dans l’histoire des Kalinagos, honore leur lutte contre l’oppression et rappelle la mémoire des hommes tombés lors de ces affrontements tragiques. Depuis 1981, chaque année, des événements comme des débats, des hommages aux anciens, ainsi que des concours, tels que Miss Kalinago et Princess Natari, sont organisés pour renforcer les liens entre les membres de la communauté.
En 2024, cet événement a pris une tournure historique avec l’installation d’Anette Sanford comme première femme cheffe du peuple Kalinago. Lors d’une cérémonie marquante sous le grand Karbay, en présence de figures politiques dominicaines, Sanford a prononcé un discours puissant. En saluant ses invités par le mot amérindien « Mabrika », elle a rappelé l’esprit de résilience et de détermination de son peuple face à des siècles de colonialisme, de génocides et d’oppression.

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Impasse des négociations à EDF-PEI : la Guadeloupe plongée dans des délestages massifs

Les négociations entre EDF Production Électrique Insulaire (EDF-PEI) et le syndicat FE-CGTG sont dans l’impasse à la centrale de Pointe Jarry, située à Baie-Mahault, en Guadeloupe. Malgré la médiation de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), les discussions peinent à avancer. Ce blocage est survenu après une interview radiophonique de la directrice d’EDF-PEI, Gaëlle Paygambar, qui a suscité l’indignation des grévistes. Lors de cette intervention, la directrice a évoqué une indemnité de transport de « 1000 euros en moyenne » versée à chaque agent, une déclaration vivement contestée par la FE-CGTG, qui exige un démenti avant toute reprise des pourparlers.

Pendant ce temps, la situation électrique sur l’île se dégrade. Depuis le début de la grève, le 16 septembre 2024, huit des douze moteurs de la centrale de Pointe Jarry sont à l’arrêt, entraînant un déficit de production. Ce manque a des répercussions directes sur la distribution d’électricité, avec des délestages qui s’intensifient au fil des jours. Ce mardi 17 septembre, EDF Archipel Guadeloupe signalait que 12 300 foyers, principalement situés aux Abymes, à Trois-Rivières, à Morne-à-l’Eau et au Moule, étaient privés de courant dès l’après-midi.

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