ÉTUDE Une étude, présentée mercredi à Sciences Po, met en évidence « une élite salariale de plus en plus concentrée et séparée des salariés de la moitié inférieure de la hiérarchie salariale ».
La ségrégation socio-économique au travail s’est accentuée depuis trente ans, du fait de la désindustrialisation et des restructurations, selon une étude menée en France et dans 11 autres économies avancées, qui s’inquiète des conséquences sur la cohésion sociale. Cette étude, qui sera présentée mercredi à Paris à Sciences Po lors d’un colloque « que sait-on du travail ? », met en évidence « une élite salariale de plus en plus concentrée et séparée des salariés de la moitié inférieure de la hiérarchie salariale ».
« En 1993, les membres du dixième supérieur des salaires en France travaillaient dans des établissements où 27 % de leurs collègues faisaient aussi partie du même groupe salarial (…) En 2019, ce taux atteint 36,5 % », écrit Olivier Godechot, directeur de recherche au CNRS et coordonnateur de cette étude. Inversement, alors qu’en 1993 en France, « les membres du top 10 % comptaient parmi leurs collègues d’établissement 26 % de salariés de la moitié inférieure nationale », ce taux a diminué à 16,5 % en 2019.