— Par Jean-Robert Léonidas —
Adieu, Michel !
Il est parti la joie au cœur, avec son désir de vivre sa quatrième saison à Jérémie, dans la Grand-Anse natale. Sans abandonner pour autant son titre de citoyen du monde, dans cet univers où il bourlinguait sans cesse, pour rencontrer choses et gens, contempler, s’émouvoir, apprendre, vivre intensément. Quoique comblé en Allemagne par une vie réussie, son épouse, ses enfants, ses amis, sa profession de médecin, sa clientèle, Michel Roumer était toujours à la recherche d’un je ne sais quoi qui le poussait à rêver d’éternité. Au moment où les fils d’Haïti s’engagent dans une démarche centrifuge, et pour cause, lui, il fait le chemin inverse, à la recherche d’un supplément de bonheur que seul peut offrir le lieu de naissance, là où ton cordon ombilical est enterré comme on a coutume de dire chez nous.
Fils d’Emile Roumer, par une sorte d’héritage paternel, il avait une passion de la chose écrite, des langues en général, du créole en particulier. Michel et moi, nous avons passé ensemble 20 ans sur les bancs de l’école depuis la classe enfantine jusqu’à notre diplôme de médecin.