Catégorie : Sociologie

Disparition de Paulo Albin, une légende de la musique antillaise

Jean-Paul Albin, plus connu sous le nom de Paulo Albin, est décédé ce mardi 19 novembre 2024 à l’âge de 78 ans, au CHU de la Martinique. Chanteur emblématique du groupe La Perfecta, il laisse derrière lui une trace indélébile dans le paysage musical antillais. Avec son timbre unique, il s’est imposé comme l’une des voix les plus marquantes de la Caraïbe, capable de s’illustrer dans une multitude de styles, du kadans au zouk, en passant par la salsa et la biguine.

Né à la fin des années 1940, il rejoint La Perfecta au début des années 1970, peu après sa formation. Ce groupe, qui a marqué une époque, a fait découvrir au public son talent vocal inimitable. Avec des titres comme « La Divinité », « Vagabond » ou « Reste avec moi », Paulo Albin a su conquérir plusieurs générations d’auditeurs, aussi bien en Martinique qu’en Guadeloupe, en Guyane et au-delà.

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Accessibilité et diversité dans les médias : avancées et défis

En 2023, l‘Arcom a dressé un bilan mitigé de l’accessibilité des programmes audiovisuels et de la représentation des personnes en situation de handicap dans les médias. Si certains progrès ont été réalisés, notamment en matière d’augmentation du nombre de programmes sous-titrés et audiodécrits, ainsi que dans l’inclusion des personnes handicapées dans les émissions, de nombreuses disparités persistent, tant en termes de visibilité que de qualité de représentation.

Une avancée notable en matière d’accessibilité

L’un des principaux progrès en 2023 a été le respect global des obligations en matière de diffusion de programmes accessibles aux personnes sourdes et malentendantes. Presque toutes les chaînes de télévision ont respecté leurs engagements concernant les sous-titres et l’audiodescription. Toutefois, quelques chaînes d’information en continu, comme CNews et BFM TV, ont encore des lacunes, en particulier en matière d’audiodescription.

L’Arcom a également renforcé les obligations de certaines grandes chaînes, telles que TF1 et M6, qui se sont engagées à améliorer l’accessibilité de leurs programmes. Parallèlement, des éditeurs de services de vidéo à la demande (SMAD) comme UniversCiné, FilmoTV et BrutX ont été soumis à des obligations d’accessibilité, garantissant que 1 % de leurs catalogues soit accessible aux personnes sourdes ou malentendantes.

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Salariés des TPE et employés à domicile : vous pourrez élire vos syndicats à partir du 25 novembre

Vous êtes salarié d’une très petite entreprise (TPE) ou vous travaillez pour un particulier employeur ? Entre le 25 novembre et le 9 décembre 2024, vous pourrez voter pour élire vos représentants syndicaux. Ces élections concernent près de 5 millions de personnes, salariés et employés à domicile.

L’élection syndicale TPE se tient tous les 4 ans. Elle se déroulera cette année entre le 25 novembre et le 9 décembre.

Elle permet aux salariés qui n’ont pas de représentant ni de CSE (Comité social et économique) au sein de leur entreprise, d’être représentés, défendus et conseillés par les syndicats de leur choix.

Les syndicats ont pour rôle de :

  • vous représenter dans les accords de branches ou dans les accords collectifs interprofessionnels ;
  • vous représenter au sein des Commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI) pour défendre vos droits en matière de : formation, santé au travail, conditions de travail, égalité professionnelle, etc.
  • vous représenter au sein des conseils des prud’hommes en cas de litige avec un employeur.

À noter

Vous pouvez vous informer sur les syndicats candidats et leur programme sur election-tpe.travail.gouv.fr

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Jacques Adélaïde-Merlande : pionnier de l’enseignement supérieur et figure majeure de l’histoire des Antilles

Jacques Adélaïde-Merlande, historien français, est né le 1er juin 1933 à Fort-de-France, en Martinique, et est décédé le 14 novembre 2024 à l’âge de 91 ans. D’origine guadeloupéenne et martiniquaise, il a marqué l’histoire de l’enseignement supérieur aux Antilles et en Guyane.

Après des études d’histoire à la Sorbonne, où il s’intéresse à la colonisation et au mouvement ouvrier, il obtient l’agrégation en 1962. Deux ans plus tard, il devient le premier directeur du Centre d’enseignement supérieur littéraire de Pointe-à-Pitre, précurseur de l’Université des Antilles et de la Guyane. De 1972 à 1977, il occupe le poste de président du Centre universitaire Antilles-Guyane, jouant un rôle clé dans la structuration et le développement de l’enseignement supérieur dans la région.

Jacques Adélaïde-Merlande est reconnu pour sa contribution à l’histoire des Antilles, en particulier sur les périodes révolutionnaires et les origines du mouvement ouvrier. Il a dirigé plusieurs volumes de l’**Historial antillais**, ouvrage de référence sur les études historiques antillaises, et publié de nombreux articles dans des revues spécialisées. En 2000, il est fait docteur honoris causa de l’Université des Indes occidentales, en reconnaissance de son travail de coordination des recherches historiques dans la Caraïbe.

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Misère sociale et complexité d’une réalité martiniquaise

— Par Christian Jean-Etienne, président —
Le Comité Devoir de Mémoire Martinique, préoccupé par la situation de crise que nous vivons depuis trop longtemps s’interroge sur la Vie chère en Martinique. Elle est le résultat direct de mécanismes économiques issus de l’époque coloniale. On peut remonter à 1670, siècle de l’absolutisme pour l’installation du pacte colonial afin de comprendre cette situation. Cette doctrine économique avait pour but de favoriser les intérêts économiques de la Métropole coloniale en consolidant son pouvoir financier et en contrôlant son monopole sur le commerce et le système de l’exclusif. Selon cette doctrine, la colonie est autorisée à exporter uniquement vers la Métropole les matières premières indispensables au développement de son industrie et à n’importer que des produits venant de la Métropole.

Ce rappel historique est utile pour mieux appréhender la complexité de la réalité vécue et pour comprendre le ras-le-bol légitime des Martiniquais. Cette réalité illustre un contexte social et économique caractérisé par un taux de pauvreté 5 à 10 fois plus élevé qu’en France et une cherté de la vie hors du commun, jusqu’à 40% plus élevée.

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Martinique : vision pour demain

— Réflexions d’Alfred Marie-Antoinette sur la Martinique —

En ce mois de novembre, loin mais si près de ma belle île de la Martinique, je ressens encore l’écho du slogan « Baissez, baissez les prix », qui retentit comme un cri de désespoir et surtout de colère face à la crise de la vie chère. Deux mois après le début des protestations, je constate que la grande distribution est souvent montrée du doigt comme responsable de l’augmentation des prix alimentaires. Cependant, je perçois que ce conflit dépasse la simple problématique économique ; il s’agit d’une quête plus profonde pour un nouveau modèle économique et social pour notre île. Je suis convaincu que la Martinique mérite mieux, et je souhaite partager ma vision pour un avenir plus juste et plus solidaire.

La vie chère et ss conséquences
Je suis sensible à la beauté exceptionnelle de la Martinique, mais je ne peux ignorer la lutte quotidienne de mes compatriotes pour subvenir à leurs besoins fondamentaux. Les prix des denrées essentielles, comme les cuisses de poulet truffées d’hormones, sont devenus le symbole de notre inégalité.

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Nos utopies à l’épreuve de la réalité sociale.

Par Marcel Luccin

La dynamique historique et sociale entre la communauté « afro descendant » et la mère patrie est à la fois paradoxale et édifiante. Paradoxale, parce qu’elle remet au goût du jour la page sombre du passé esclavagiste. Édifiante, parce que les faits et les opinions ne cessent de montrer que les pratiques discriminatoires sont récurrentes, en contradiction avec les valeurs républicaines. Des efforts sont déployés pour améliorer les relations sociales mais les rejets restent des sujets particulièrement douloureux pour ceux qui les vivent. Par conséquent, prendre nos désirs pour des réalités c’est faire preuve de naïveté oubliant que le « plafond de verre » destiné à gêner l’émancipation est toujours en place. Incontestablement, le sentiment d’appartenance peine à s’affirmer, sachant qu’au-delà de la nationalité, la citoyenneté donne la possibilité d’accéder à l’égalité sociale. Sans possibilité d’expression individuelle et collective, le vivre ensemble apaisé n’est que pure illusion.

La République semble oublier progressivement que le fait d’avoir reconnu ses enfants « dewo » (nés hors hexagone), lui confère des obligations atypiques. Le passage de sous-citoyens à citoyens à part égale ne doit pas être assimilé comme un simple élan charitable d’après-guerre.

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L’éphéméride du 7 novembre

Début du procès à grand spectacle de Landru le 7 novembre 1921

Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris (19e arrondissement) et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ».

Biographie
Origines
Henri Désiré Landru est issu d’une famille modeste. Il est né en 1869, au 41 rue de Puebla (aujourd’hui avenue Simon-Bolivar) dans le quartier de Belleville à Paris et est le fils cadet de Julien Alexandre Silvain Landru, 34 ans, chauffeur aux Forges Vulcain (qui se suicida au Bois de Boulogne le 28 août 1912), et de Flore Henriquel, 34 ans, couturière et blanchisseuse à domicile (décédée en 1910). Le couple avait déjà une fille, Florentine Marguerite Landru (née en 1854). La famille est établie à Paris, rue du Cloître-Notre-Dame, où Landru a passé l’essentiel de son enfance heureuse.

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Gestion de la Caisse Générale de Sécurité Sociale en Martinique : un rapport accablant de la Cour des Comptes

— Par Jean Samblé —
Dans un récent rapport, la Cour des comptes a dénoncé la gestion défaillante de la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS) de la Martinique, pointant un fonctionnement inefficace et une qualité de service largement insuffisante pour les assurés. Ce constat accablant, fondé sur des évaluations précises de la gestion des prestations de santé et de retraite, révèle une série de dysfonctionnements administratifs, financiers et humains. La Cour insiste sur l’urgence d’une réforme structurelle pour garantir un service de qualité aux Martiniquais.

Des délais de traitement démesurés et des préjudices pour les assurés

La Cour des comptes révèle que les Martiniquais font face à des délais de traitement bien au-dessus de la moyenne nationale. En effet, le temps nécessaire pour examiner une demande de retraite atteint 183 jours, soit 60 % de plus que les standards nationaux. Ces retards ne se limitent pas aux pensions, la branche maladie étant également touchée. Les feuilles de soins non remboursées représentent un montant de 300 000 euros, laissant de nombreux assurés dans une situation de précarité. La juridiction relève que ces dysfonctionnements, bien que légèrement atténués en 2024, restent préoccupants.

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Des ombres du passé aux lumières de l’avenir : parlons de la Vie Chère…

(Guadeloupe – Martinique – Guyane).

— Par Bernard N’Dendelé Leclaire —

                  Ce concept de Vie Chère demeure dans nos régions depuis l’abolition de l’esclavage. Jusqu’en 1848, tant qu’il fallait travailler sans salaire, sous les coups de fouet et les brûlures d’un soleil ardent afin de produire du sucre et du rhum, jamais le Pays n’a été aussi riche. Évidemment, une richesse pour ceux qui portaient des pantalons et qui avaient des poches aussi vastes que l’Atlantique pour percevoir toute l’abondance du monde. C’est bien cette manne qui est à l’origine du statut de grand argentier de certains. 

 On a bien indemnisé les esclavagistes en 1848, alors que ceux qui, des siècles durant, sous l’emprise de l’asservissement, ont travaillé strictement pour rien au détriment du déshonneur. Celles et ceux qui ont été volés, violés, tués et bien sûr délaissés et enfin lâchés dans les rues, en pâture de la vie comme des bandits de grands chemins. Ironie de l’histoire, ils étaient ensuite arrêtés pour vagabondage. 

Dès lors, il a fallu que chacun se débrouille, cette populace n’est-ce pas vous indiffère. Ainsi, ce monde a avancé, bon gré, mal gré.

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Marche unitaire contre la vie chère : dénonciation des abus et solidarité populaire en Martinique

—- Déclaration de la CGTM —

Vendredi 25 octobre 2024, plusieurs organisations (CDMT, CGTM, Associations religieuses, RPPRAC) ont appelé à une marche unitaire allant du Marché de Gros de Dillon jusqu’à la zone commerciale Les Mangles où se trouve le siège du Groupe Bernard Hayot (GBH). Cette manifestation s’inscrivait dans le cadre de la mobilisation pour dénoncer la “vie chère” et exiger l’augmentation des revenus (salaires, pensions de retraite, minima sociaux).

De son point de départ et jusqu’au niveau du concessionnaire Citroën, en passant les zones d’activités de Rivière Roche, de Jambette, de Californie, aucun acte de violence envers des personnes ou des entreprises n’a été rapporté. Plusieurs entreprises ont même baissé leurs rideaux sous la pression de leurs salariés en solidarité avec l’objet de la manifestation : la dénonciation de la vie chère et le bas niveau des revenus des classes populaires.

Arrivée à une centaine de mètres du siège du GBH, les manifestants ont eu droit

  • un accueil musclé des forces de répression sous forme de tirs de gaz lacrymogènes. Ce qui entraina une réaction de ces manifestants qui poursuivirent leur progression, contraignant alors les forces de répression à reculer face à la marée humaine.

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L’éphéméride du 29 octobre

Jeanne de Brigue, dite La Cordelière, fut la première personne jugée pour sorcellerie par le Parlement de Paris, le 29 octobre 1390.

Elle fut brûlée vive le 19 août 1391.

Illustration : Sorcières cuisinant des enfants – tiré du Compedium maleficarum de Francesco Maria Guazzo, 1608

Biographie
Jeanne de Brigue est une paysanne de la région de Brie. Elle est connue pour ses dons de guérison et de voyance. Son procès a lieu à Paris et elle est incarcérée à la prison du Châtelet. Le 13 août 1391 elle est menée au marché aux pourceaux rue Saint-Honoré.

La chasse aux sorcières est la poursuite, la persécution et la condamnation systématique et en masse de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie. Si la condamnation des pratiques de sorcellerie se rencontre à toutes les époques et dans toutes les civilisations, cette chasse aux sorcières du Moyen Âge tardif et surtout de la Renaissance est particulière par la croyance en un complot organisé de sorcières se réunissant en sabbat pour détruire la chrétienté en faisant un pacte avec le diable, et par la persécution et la traque massive de ces prétendues sorcières.

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L’éphéméride du 26 octobre

Fusillade d’O.K. Corral le 26 octobre 1881

La fusillade d’O.K. Corral est un affrontement qui s’est déroulé le mercredi 26 octobre 1881 dans la ville de Tombstone en Arizona aux États-Unis.

Bien que seulement trois hommes aient été tués durant le combat, il est généralement considéré comme la plus célèbre fusillade dans l’histoire de la Conquête de l’Ouest, grâce à des films comme Règlements de comptes à OK Corral. Il vit s’affronter les frères Wyatt Earp, Morgan Earp, Virgil Earp, associés de Doc Holliday contre Frank McLaury, Tom McLaury, Billy Claiborne, Ike Clanton et Billy Clanton. Ike Clanton et Billy Claiborne s’enfuirent du combat, sains et saufs. Morgan Earp, Virgil Earp et Doc Holliday furent blessés. Les deux frères McLaury et Billy Clanton furent tués. Ils ont été enterrés dans le cimetière de Tombstone : Boothill

Analyse
La cause directe du conflit qui conduisit à la fusillade fut l’arrestation de deux cow-boys par Virgil Earp, agissant en sa qualité de Marshall fédéral, pour un vol de diligence. Un autre cow-boy sous l’emprise de la boisson proféra des menaces contre les Earp, ce qui les mit en garde.

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Carjacking : la Martinique est-elle en voie accélérée de « Brésilianisation »  ?

— Par Jean-Michel Salmon(*) —

« Sa ou ka di di sa ? Matinik sé pli bel péyi ? » comme le chantait Francisco. Mé ès i ka viré an ti Brésil ?

Comparaison n’est pas raison ? Et pourtant…

Le phénomène de carjacking est commun au Brésil, à Rio de Janeiro notamment, où l’extrême richesse (comme à Ipanema) est juxtaposée à l’extrême pauvreté (favelas du Complexo do Alemão, ou encore de Jacarezinho, dans le nord de la ville), ceci explique cela, qu’on le veuille ou non. Expliquer n’est pas justifier. C’est identifier les causes.

Ce phénomène vient de se manifester avant-hier soir en Martinique, quartier Batelière, non loin de ce que la bourgeoisie locale aime à qualifier de triangle d’or (Clairière-Cluny-Didier), d’après une comparaison douteuse avec celui de Paris (Montaigne-Champs Elysée-George V)? « Triangle d’or » local quitté depuis longtemps par l’aristocratie béké fuyant une fiscalisation locale foyalaise élevée pour se redéployer où chacun sait dans l’est de l’île.

Certes, dans ce dernier cas, il s’est agi d’un carjacking à connotation politique en quelque sorte, puisque le véhicule fut ensuite ramené pour être volontairement brûlé sur le lieu de la guérilla urbaine.

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Les masques et postures tombent

— Tribune d’Habdaphaï(*) —
La Martinique traverse une crise profonde sous la pression exercée par le Rpprac, et il est impératif que nos politiciens reprennent le pouvoir pour restaurer nos libertés. Dès les premières heures de cette mobilisation, j’ai soutenu la légitimité des revendications contre la vie chère, convaincu que c’était une cause juste et noble. Cependant, cette cause a rapidement dérivé vers l’autoritarisme, incarné par le « R », le Rpprac et les extrêmes. Ce que j’ai vu m’a révélé une réalité inquiétante et sombre que je ne peux plus ignorer.
Le malaise est palpable. Il n’y a aucune considération pour les travailleurs et les entrepreneurs dont les activités se sont effondrées. Ces acteurs, pourtant essentiels au dynamisme de l’économie martiniquaise, sont marginalisés. En lieu et place du soutien, on assiste à une glorification du vandalisme et des barrages sauvages, comme si le chaos était un mode d’expression légitime. Ce n’est pas acceptable.
Monsieur Eli Domota a exposé le vrai visage du « R » et du Rpprac, révélant la manipulation qui les anime. Ils détournent une situation sociale à des fins politiques, prétendant parler au nom des populations sans aucune légitimité.

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Matinik, kisa NOU lé vréman ?

— Par Olivier Ernest Jean-Marie (*) —

1. Martinique : redécouvrir, redéfinir, clarifier nos raisons d’être. 

La crise que traverse la société martiniquaise depuis quelques semaines a révélé le besoin de choisir ou de redécouvrir les raisons d’être de la communauté martiniquaise.

Je précise que j’entends par communauté martiniquaise, l’ensemble du vivant, humain et autre qu’humain accueilli sur et autour de notre archipel.(humains, animaux, végétaux, minéraux, les milieux vivants qui les abritent, la mer, les rivières, les mangroves, l’air, la terre, …),

La raison d’être d’un collectif, qu’il s’agisse d’une association, d’un syndicat, d’une entreprise, d’une collectivité publique, ou d’une communauté comme la Martinique, définit les finalités du collectif et les activités fondamentales qui constituent sa mission.

Je suis convaincu que l’absence d’actualisation, de clarification et de conscientisation des raisons d’être de notre communauté martiniquaise explique, entre autres, notre malaise sociétal, la perte de confiance mutuelle entre les acteurs de notre pays et notre atomisation. Notre incapacité à fournir des réponses collectives claires et ambitieuses aux défis démographiques, environnementaux, économiques, sociaux, culturels et psychologiques que nous devons relever peut être relié au défaut de boussole collective.

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La Martinique face à son avenir démographique : l’enjeu d’une transition incertaine

— Par Jean Samblé —

La Martinique est aujourd’hui confrontée à une profonde mutation démographique qui dessine un avenir incertain pour son développement socio-économique. Pour la quatrième année consécutive, l’île connaît un recul significatif de sa population, marquée par des soldes naturel et migratoire négatifs. Cette tendance met en lumière des dynamiques préoccupantes : un exode massif des jeunes, un vieillissement accéléré de la population et une chute constante du taux de natalité. Ces éléments combinés fragilisent la capacité de l’île à renouveler ses forces vives et à assurer son développement futur.

Une jeunesse en exil

Le départ des jeunes adultes en quête d’opportunités professionnelles ou de formations universitaires est devenu une réalité persistante en Martinique. Le solde migratoire, déficitaire depuis 2006, s’est aggravé en 2023 avec un déficit de 3 040 personnes. Cette fuite de talents affecte directement la vitalité de la région, puisque les jeunes représentent un moteur essentiel du dynamisme économique et social. En 2023, la Martinique se classe parmi les régions françaises avec la plus faible part de jeunes de moins de 25 ans, ceux-ci ne représentant plus que 25 % de la population, un chiffre en baisse notable par rapport à 2013 où ils en constituaient 30 %.

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Martinique, éléments d’analyse d’une crise sociétale majeure

— Par André Lucrèce, sociologue —
En s’enfermant dans la seule problématique de la vie chère, nous pratiquons un aveuglement instinctif, s’agissant de la crise sociétale majeure qui affecte notre pays. Certes la vie chère est une des questions vitales que nous nous devons de régler, tant le différentiel entre les prix de vente des éléments de première nécessité dans l’hexagone et la Martinique, s’avère scandaleux. Nous subissons les effets d’une dépendance issue d’une colonialité qui tend à prolonger une relation politique et économique qui ne correspond pas au statut de département.

Mais cette question n’est pas la seule. Plusieurs éléments m’ont en effet interpelé à propos de l’évolution de l’humaine condition à l’œuvre dans notre société martiniquaise. J’ai souligné que certaines de mes analyses pouvaient nous faire craindre que notre société tendrait vers le statut d’une chaumière morale et intellectuelle qui se dégrade de plus en plus. J’avais également souligné que cette tendance à la décivilisation n’était pas une opinion, mais une analyse conçue à partir d’une observation attentive. Ce travail exigeait une intelligibilité plus ample et une mise à nu qui révèlent le fond des orientations signifiantes d’aujourd’hui.

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Assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020

L’assassinat de Samuel Paty, parfois désigné comme l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, est une attaque terroriste islamiste perpétrée le 16 octobre 2020 dans la commune française d’Éragny-sur-Oise, située dans le Val-d’Oise.

Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, est assassiné par arme blanche et décapité peu après être sorti de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. L’assassin, Abdoullakh Anzorov, est un citoyen russe d’origine tchétchène âgé de 18 ans et qui bénéficie du statut de réfugié, accordé à ses parents alors qu’il était mineur. Il est abattu par la police quelques minutes après l’attentat.

Dix jours auparavant, Samuel Paty montre deux caricatures de Mahomet issues du journal satirique Charlie Hebdo lors d’un cours d’enseignement moral et civique sur la liberté d’expression avec ses élèves de quatrième. L’enseignant a préalablement demandé aux élèves ne souhaitant pas regarder ces images de sortir de la salle de classe. Cela provoque la colère du père d’une collégienne qui n’assistait pas à son cours, lorsque sa fille lui en parle. Celui-ci, ainsi que le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, publient alors sur divers réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles ils insultent Samuel Paty. Son nom et l’adresse de l’établissement scolaire où il exerce sont divulgués sur les réseaux sociaux.

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Chers compatriotes silencieux

— Par le Pr Aimé Charles-Nicolas, président de First Caraïbes —

Après ces nuits de chaos, je veux redire ma solidarité à tous ceux qui ont subi les pillages et les déprédations, à ceux qui, du jour au lendemain, se sont réveillés chômeurs, à tous les jobeurs qui ont perdu des journées de salaire, à ceux qui se retrouvent au chômage partiel, à ceux qui avaient réussi, non sans mal, à créer leur entreprise et qui la voient disparaitre dans un incendie volontaire.

Je formule le souhait que les discussions autour du problème complexe de la cherté de la vie en Martinique trouvent rapidement une issue favorable. En espérant que yo pa kaï brilé kaï la pou an rat ; Ayiti pa loin.

Ce ne sont pas des « dégâts collatéraux »

Il est clair que ces pillages, ces échauffourées, et ces incendies gratuits présentés comme « explicables » et « compréhensibles », voire « prévisibles » (!) risquent de décrédibiliser la revendication de lutte contre la vie chère en en faisant un prétexte. Ce que l’on comprend, c’est que ces pillages, incendies et échauffourées ne sont pas un effet indésirable de la manifestation, ils font partie de la manifestation.

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Escalade de violences et barrages en Martinique, symptômes d’une profonde crise sociale

Vers un accord pour apaiser la crise? Des négociations sous tension!

Depuis 48 heures, la Martinique se retrouve plongée dans une tourmente sociale sans précédent, marquée par une escalade de violences. Les forces de l’ordre peinent à maintenir l’ordre sur l’île, alors que des barrages se dressent et se redressent sur plusieurs axes majeurs. Le sud de l’île est particulièrement touché, notamment autour de Rivière-Salée où les automobilistes doivent faire face à des routes encombrées de débris et de carcasses de voitures, tandis que les gendarmes tentent d’intervenir, appuyés par des véhicules blindés.

La nuit de couvre-feu n’a pas calmé les esprits. Au contraire, elle a été le théâtre d’incendies criminels, d’émeutes et de pillages d’une ampleur rarement vue. L’aéroport a été l’un des points névralgiques des tensions, où des affrontements entre manifestants et policiers ont éclaté. Des incendies ont ravagé plusieurs concessions automobiles et commerces de la région. Des magasins emblématiques comme Carrefour et Auchan ont été pillés, tandis que d’autres bâtiments, tels qu’une pharmacie au Carbet, ont été réduits en cendres.

Les témoignages affluent, et les barrages continuent de paralyser les principales routes.

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Le Prix Nobel de la Paix 2024

Le prix Nobel de la paix 2024 a été attribué à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo, un groupe réunissant les survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. Cette récompense met en lumière l’engagement incessant de l’association contre les armes nucléaires, en soulignant l’importance de maintenir le tabou autour de leur utilisation, un sujet de plus en plus préoccupant dans le contexte international actuel.

Nihon Hidankyo, fondée en 1956, représente les hibakusha, ces survivants des deux attaques nucléaires qui ont fait plus de 214 000 morts et marqué la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le groupe a consacré des décennies à sensibiliser le monde aux horreurs des armes atomiques, par des témoignages poignants et une campagne visant à leur abolition totale. Ce prix Nobel, salué par des figures comme le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient renforcer l’appel à un monde sans armes nucléaires.

Les discours autour de la guerre en Ukraine et les menaces récurrentes de la Russie et de la Corée du Nord d’utiliser ces armes renforcent l’urgence de protéger ce tabou. « Les armes nucléaires sont le mal absolu », a rappelé le maire d’Hiroshima, et la remise de ce prix met en lumière la responsabilité collective des nations nucléaires de garantir que de telles tragédies ne se reproduisent jamais.

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Journée mondiale du Deuil périnatal le mardi 15 octobre

Le mardi 15 octobre marque la Journée mondiale du Deuil périnatal, dédiée à la sensibilisation sur une épreuve qui affecte de nombreuses familles à travers le monde. Le deuil périnatal concerne les parents qui perdent leur bébé entre la 22ème semaine de grossesse et les premiers jours suivant la naissance. Qu’il s’agisse d’une interruption naturelle ou médicale, cette perte représente une épreuve d’une intensité émotionnelle et psychologique profonde pour la mère, le père, et l’ensemble de la famille.

Cette journée vise à mettre en lumière la réalité souvent méconnue du deuil périnatal, un sujet encore insuffisamment pris en compte dans le débat public et les systèmes de santé. Elle permet aussi de rappeler l’importance d’un accompagnement personnalisé pour les familles concernées, où le rôle des soignants est primordial. Par ailleurs, des avancées administratives ont permis aux parents endeuillés de reconnaître leur enfant et de lui donner un nom, apportant ainsi une forme de reconnaissance essentielle à leur processus de deuil.

Symbole de soutien et de solidarité, le ruban rose et bleu est utilisé pour témoigner de la perte d’un nourrisson ou pour manifester son soutien aux familles endeuillées.

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Élus démissionnaires, le pouvoir à la rue

Par Guy Flandrina

Après les « injonctions » faites par le RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens) aux pouvoirs publics, la Martinique est entrée, à compter du 1er septembre 2024, dans un cycle infernal où la démocratie, le suffrage universel, ont été néantisés.

Le pouvoir s’est transposé des institutions à… la place publique !

Des personnes, non-élues, se sont autoproclamées représentantes du Peuple et les personnes mandatées par ce dernier se sont alignées sur les positions extrémistes de cette dictature de la rue. 

S’il est un fait avéré qui emporte l’unanimité des suffrages en Martinique c’est bien la problématique de la cherté de la vie. Les territoires français transocéaniques en font beaucoup plus les frais que ceux du continent. Les experts s’accordent sur un différentiel des prix allant parfois au-delà de 40%.

Les événements de février 2009 avaient déjà fait la démonstration de cette insupportable pression, singulièrement sur le pouvoir d’achat des plus démunis.

Tout de même, certains points des revendications, mis en avant par le mouvement qui mène la fronde depuis le 1er septembre 2024, ne manquent pas d’interpeller, sur les plans économique et politique.

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« Complainte d’une conscience à têtes multiples »

À monsieur Grand Timonier de la caste béké !

Par Yves Untel Pastel

Vous César en votre trône siégeant sans faiblesse,
Je m’adresse à l’homme, au mortel, à votre conscience.

Vous puissant, qui êtes prêt à faire tuer et qui le pouvez
D’un seul doigt levé à l’adresse des préfets ou des malfrats,

Vous qui pouvez éliminer quand selon vous la nécessité fait loi,
Vous qui tuez déjà de mille façons nos peuples aux abois,

Vous qui vous regardez toujours comme fils de roi
Et qui nous considérez comme votre peuple de trait,

Ne croyez-vous pas que le temps est déjà venu
De laver votre conscience de cette fierté sanguine ?

Ne sentez-vous pas le poids des cadavres peser sur votre sommeil ?
Mais vous ne dormirez plus, ni vous, ni les vôtres !

Vous apprendrez à entendre les plaintes, les hurlements,
Les bruits d’agonies scellés dans vos fondations.

Vous dormirez satisfaits de vos œuvres d’affairiste séculaire
Mais vous entendrez plus vaste et entêtante
La rumeur des suppliciés sans repos escaladant vos colonnades.

Vous ne connaîtrez pas la paix des innocents, la paix des braves.

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