Catégorie : Politiques

L’avertissement prophétique de Pierre Mendès France

— Par Edwy Plenel —

mediapart_logoEn 1957, lors du débat sur le Traité de Rome, Pierre Mendès France mettait en garde contre un projet inspiré par « un libéralisme du XIXe siècle ». Cette mise en garde oubliée résonne dans notre présent où éclate la crise d’une Europe qui a perdu la confiance majoritaire des peuples.

Le 18 janvier 1957, Pierre Mendès France (1907-1982) intervient à l’Assemblée nationale dans le débat sur le projet du Traité de Rome qui, signé deux mois plus tard, le 25 mars, instituera la première communauté économique européenne, composée de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et des trois pays du Benelux, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas. Alors figure du Parti radical, il avait quitté la présidence du Conseil deux ans auparavant, après sept mois et dix-huit jours de gouvernement dont la brièveté n’empêchera pas le souvenir durable, celui d’un homme d’État vertueux, averti en matière économique, soucieux des comptes publics, respectueux du débat démocratique et, de plus, en quête d’une issue à la crise coloniale.

À bientôt soixante ans de distance, ce discours oublié semble une mise en garde prophétique, tant Mendès France y met en évidence les vices originels d’un marché économique commun qui, politiquement, ne pouvait que produire un éloignement progressif des peuples de l’idéal européen.

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Grève : l’essence doit-elle précéder l’existence ?

— Par Jacky Dahomay —

essence_existenceComment comprendre, lors de cette grève déclenchée par la CGT dans les raffineries, que le manque d’essence puisse provoquer une telle angoisse chez les consommateurs ? Certains psychologues expliquent que cela relève d’un complexe appelé à tort ou à raison syndrome de Diogène qui consiste en une syllogomanie, pathologie caractérisée par une obsession d’accumulation d’objets. Nous voudrions montrer ici que cela éclaire plutôt le type de subjectivité produite par la domination néolibérale.

Car ce qui interpelle, c’est que tout se passe chez certains automobilistes comme si, au-delà même de tous ces inconvénients bien réels créés par cette grève, on portait atteinte à leur être même, comme si toute leur subjectivité était dépendante de ce produit de consommation, comme si, au fond, l’automobile était le prolongement de leur être et que l’essence déterminait en grande partie leur existence. Un tel comportement nous montre là le type réussi de l’ « homme consommateur » de ce nouveau sujet individuel produit par le néolibéralisme dans sa logique biopolitique et dont le désir se rabat en une quête de jouissance effrénée s’assouvissant dans la multiplication des objets de consommation.

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«Casseurs» : renverser l’accusation

— Par Collectif —
violences_policieres-2Voilà deux mois que le gouvernement ne sait plus que faire pour venir à bout d’un mouvement auquel il ne comprend rien. Après avoir usé jusqu’à la lie la rhétorique anticasseur, il inaugure depuis la semaine dernière une nouvelle stratégie afin d’écraser ce qui lui résiste. Cette stratégie consiste à isoler, sur les suggestions des services de renseignement, des «groupes organisés» constitués policièrement en «associations de malfaiteurs», puis à les accuser de faits dont on exagère la gravité afin de pétrifier tant la population que ceux qui luttent. Ainsi, on annonçait jeudi 19 mai l’arrestation à Rennes d’un groupe de 20 «casseurs», jeunes «radicalisés» appartenant à la «mouvance anarcho-autonome», une «association de malfaiteurs» qui s’apprêtait à «saboter» le métro de la ville. Renseignements pris, le sabotage en question était une action de blocage économique décidée en assemblée générale interprofessionnelle et menée de concert avec la CGT-Route qui bloquait les axes routiers en périphérie de la ville. L’«association de malfaiteurs» se réunissait dans les locaux de Sud-Solidaires et s’apprêtait, en fait, à coller des autocollants sur les composteurs de billets, voire, pour les plus extrémistes, à y introduire de la mousse expansive.

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A «l’Obs», un licenciement très politique

— Par un collectif —presse_free
A l’état d’urgence, à la déchéance de la nationalité, au 49.3, il manquait encore une vilenie pour achever le quinquennat, et la voici : la presse aux ordres. A un an de la présidentielle, le premier hebdomadaire de la gauche française, l’Obs, a brutalement décidé d’engager une procédure de licenciement à l’égard de sa numéro 2, Aude Lancelin. On a du mal à croire que les raisons de cette éviction puissent revêtir un caractère «managérial», comme s’obstine à le soutenir curieusement la direction du journal.

On lit, en effet, dans la presse qu’il y aurait eu un conflit entre la prétendue ligne de M. Croissandeau, dite «de toutes les gauches», et celle d’Aude Lancelin que certains ont voulu mensongèrement réduire à la «gauche de la gauche». Il suffit de lire les éditoriaux dudit directeur de la rédaction pour s’apercevoir que «toutes les gauches», ce sont, en fait, les seules «gauches» de Hollande, Valls et ­Macron…

Nous autres savons très bien, au contraire, que l’un des seuls lieux réellement ouverts à toutes les gauches dans ce journal était précisément les pages dédiées aux idées, aux interventions intellectuelles, aux débats, dont Aude Lancelin avait plus particulièrement la charge.

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L’Alliance Française de La Havane fait un tabac

— Par Michèle Jacobs-Hermès —

cuba_alliance-france_palis_gomezLe Palacio Gomes qui abrite l’Alliance française a été inauguré le 11 mai 2015 par François Hollande.

Cuba a le vent en poupe. Les touristes européens et canadiens, notamment, s’y précipitent. Au cœur de ce pays, le réseau des Alliances Françaises joue sa partition. Avec succès. L’apprentissage du français y attire de très nombreux habitants de l’île, désireux de bien accueillir les étrangers francophones.

Les jeunes, ici, sont assoiffés de culture !

Ici, le « Mes de la culture francesa » doublé du festival de « Cine Francés en Cuba » font un tabac ! Aux manettes, l’Alliance de La Havane qui fête le 1er anniversaire de sa nouvelle implantation.

François Hollande était venu en personne pour inaugurer, en 2015, le Palacio Gomez, restauré sous le regard vigilant de Eusebio Lea Spengler, le grand historien de la rénovation de La Havane. Il a été mis à disposition par le gouvernement cubain pour devenir le siège principal de l’Alliance française dans la capitale. Le Président de la République française avait alors déclaré, carrément, que le bâtiment était
« la plus belle Alliance au monde » !

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Parlementaires martiniquais et Loi-Travail

serge_&_brunoTribune –  GRS – Philippe Pierre-Charles & Jacqueline Tally |

Ainsi donc il suffisait d’attendre un peu. La CDMT dans les premières semaines du débat sur la « loi travail » avait invité tous les Parlementaires martiniquais à venir s’exprimer dans un rassemblement de travailleuses et travailleurs à la maison  des syndicats sur ce sujet. La même CDMT, lors d’une rencontre avec Mr Yann Monplaisir, à l’initiative de ce dernier au nom de la CTM, avait demandé à connaître la position de cette institution sur la fameuse loi. Aucune réponse n’est venue ni de la majorité, ni de l’opposition, ce qui est soi un bon début de réponse !

C’est la proposition d’une motion de censure de la gauche du PS contre le gouvernement, qui a permis de déduire les positions des députés au delà des rumeurs n’allant d’ailleurs pas dans le même sens. Ignorons ceux-ci et tenons nous au fait : Serge Letchimy et Bruno Nestor Azérot ont refusé de signer la dite motion. Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor l’ont signée.

On sait que cette motion présentée par l’aile gauche des socialistes n’avait guère de chance d’être votée, mais avait au moins le mérite de rendre palpable, enfin, la position des uns et des autres : entre la solidarité avec les travailleurs mobilisés contre la loi, et la défense inconditionnelle d’un gouvernement anti-ouvrier.

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PS : Ce n’est pas à une instance éthique de régler un problème politique

— Par un collectif de députés socialistes —

loi_travail-&49-3Nous étions cinquante-six députés de gauche et écologistes à signer ce mercredi 11 mai un projet de motion de censure afin d’exprimer notre opposition à la loi Travail, élaborée à contresens de nos engagements et qui produit une profonde fracture dans notre pays.

Le Premier secrétaire de notre parti a saisi la Haute autorité éthique afin d’examiner cette situation inédite. Ainsi choisit-il de traiter devant une instance éthique un problème politique grave.

Nous sommes fondés à nous étonner de cette « judiciarisation » du débat politique. Il serait plus conforme à notre démocratie de discuter devant le prochain conseil national des raisons qui conduisent de nombreux socialistes à agir ainsi en conscience et en responsabilité.

Nos désaccords doivent être clairement exposés :

– un projet de loi voulant réformer le code du travail provoque une tension dans la société française qui n’a pas d’équivalent depuis 1981 dans les périodes où la gauche est au pouvoir. Des mouvements sociaux se multiplient contre cette loi et s’installent dans la durée. Dans le même temps, des actes de violences inacceptables se produisent à travers le pays.

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Au secours papa blanc

—Tribune de Thierry Renard pour le Front de Gauche —

pouvoir_colonial Le problème du transfert du lycée Schœlcher est arrivé maintenant au niveau étatique. Cette information nous a été donnée de façon si naturelle que l’on pense que cette ingérence est normale. Il n’en est rien.

Avant les élections de la CTM, il aurait été impossible aux représentants de l’État de s’immiscer dans les affaires relevant des compétences de la Région Martinique.

Depuis la loi de décentralisation de 1982, la compétence pour le bâti des lycées a été transférée aux Régions. Ce sont donc les Régions qui sont les seules habilitées à décider où elles veulent implanter des lycées, qu’ils soient de transit ou non. Alors, que se passe-t-il chez nous ?

Il faut savoir que depuis la loi du 27 juillet 2011 qui crée la CTM, on nous fait croire que nous aurons plus de pouvoir de décision. Décider nous même, pour nous même. C’est la base d’une certaine autonomie que l’on nous a vendu le 24 janvier 2010.

Or, ce que l’on a omis de dire à la population, c’est que dans le texte créant la CTM, on a donné au représentant de l’Etat, « Monsieur le Préfet », un pouvoir de Gouverneur.

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« Les intellectuels se terrent, ils se taisent »

— Par Livie Pierre-Charles * —-

intellosTelle est la remarque faite par un écrivain célèbre de chez nous, parue dans le quotidien France Antilles du 09 avril dernier. Plus tard, dans l’édition du 16 avril de ce même quotidien, une universitaire déclare : « Nous vivons aussi une crise intellectuelle ».

Mais qu’est ce qu’un intellectuel?

« C’est une personne qui a un goût affirmé pour les activités de l’esprit », nous précise LE LAROUSSE. Ces activités de l’esprit se ramènent pourrait-on dire à la production d’idées.

Dans son célèbre ouvrage intitulé « La cabale des dévots », Jean François REVEL, philosophe contemporain présente les intellectuels comme une caste dite « supérieure », en tout cas différente du commun des mortels, en ce qu’elle créée et manie avec une remarquable aisance des concepts qui se solidifient en théories, lesquelles inspirent des comportements individuels autant que des « croyances » de masse.

A l’image de l’honnête homme du 16ème siècle, l’intellectuel se pose en homme cultivé, ayant des lumières de tout, un éclaireur du peuple en quelque sorte avec comme outil essentiel, l’étendue de ses connaissances –livresques la plupart du temps.

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Salaire des patrons: l’appel des 40 au CAC 40

— Collectif —

cac_40Parce que nous vivons une période ­inédite dans l’histoire du capitalisme contemporain. Alors que, dans les ­années 60, les rémunérations des PDG ­représentaient 40 fois le salaire moyen ­pratiqué dans les plus grandes entreprises améri­caines, cet écart a explosé pour at­teindre aujourd’hui plus de 200 au sein de ces dernières et 120 dans les sociétés ­françaises.

Parce que le gouvernement a fait en 2013 le pari de l’autorégulation et que celui-ci a échoué. Rien qu’en 2015, la rémunération ­totale des patrons du CAC 40 a augmenté ­entre 5 % et 11 % selon les évaluations, pour atteindre un montant moyen de 4,2 millions d’euros par an, soit 240 Smic.

Parce que le principal argument patronal pour justifier de telles pratiques – celui d’un marché mondial des très hauts dirigeants qui nécessiterait un alignement des salaires par le haut – n’est corroboré par aucune étude économique sérieuse et aucune réalité ­concrète.

Parce que plusieurs institutions internationales, comme l’OCDE et le FMI, s’alarment depuis plusieurs années du poids croissant des inégalités et de leurs conséquences négatives sur le potentiel de croissance de nos économies occidentales.

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Que recherche « l’ami » Manscour ?

—Par Jean-Claude Duverger —
gardez-mi_de_mes_amisJ’aurai pu ne pas répondre, ignorer complètement les dires et écrits du député européen. Seulement, ma qualité de chef de file d’un groupe composé de 18 élus (que certains trouvent trop sages, trop tolérants, trop permissifs.), m’impose d’interroger ce flirt étrange qu’engage Monsieur Manscour qui veut s’apparenter à une posture politique. Monsieur le député européen, jusque-là considéré comme un ami – même si pendant les 5 dernières années où Serge Letchimy letchimy a été violemment attaqué sur sa personne, sa famille, sa politique… cet « ami » n’a jamais levé son petit doigt pour venir au secours d’EPNM et du coup de l’éminente socialiste qu’est @Patricia Telle – donc tout au moins à un sympathisant, me fait penser en lisant sa tribune à une chanson que nous avons tous fredonné : « préféré ou ni afè épi ènmi’w… »

En effet, quelle mouche l’a piqué au point d’interrompre son sommeil et sa léthargie le rendant aussi chimérique ?

Mais revenons au contenu de ce qui se veut être une « analyse ».

Mr le Député découvre que : « Les martiniquais aspirent à un climat politique apaisé… » De ce qui est une évidence, il en fait une pensée profonde.

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« Les Martiniquais aspirent à un climat politique apaisé! »

— Par Louis-Joseph Manscour, député européen —

agir_en_paixEn tant que responsable politique et élu martiniquais, je ne puis rester impassible face à cette dégradation constante et sans fin du climat politique, qui ternit l’image de notre pays et, pire encore, disqualifie au passage, la classe politique et bafoue la démocratie, la politique et les hommes politiques martiniquais.
Depuis ce mémorable 13 décembre 2015, je me suis tu. Certainement parce que je me suis senti, coupable de ce que l’on ait pu obtenir de moi ce que ma raison réprouvait ; ou que je me sentais comptable de cette perte de confiance, que le peuple martiniquais, avec enthousiasme, nous avait accordée, nous, membres d’EPMN. Depuis ce mémorable 13 décembre 2015, dans ce tinta-marre politico-médiatique, on est loin du débat d’idées, des conceptions démocratiques, des projets politiques pour la responsabilité martiniquaise. Tout se passe comme si les protagonistes du 2e tour, continueraient l’affrontement, oubliant par la même, le sens des responsabilités et l’intérêt supérieur de notre pays.
Dans un tel contexte, notre actualité est ponctuée dans les médias et les réseaux sociaux, de querelles entre perdants et vainqueurs, faisant fi de l’intérêt supérieur du pays-Martinique.

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Il y a cinquante ans la révolution culturelle…

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— Par Dominique Bari —

— Papier initialement publié en 2006—

Chine. Le 16 mai 1966, une directive de Mao accélère la crise qui couvait au sein de la direction du Parti communiste. Le Grand Timonier précipite le pays dans une décennie de chaos.

«Refaire la révolution », « La rébellion est justifiée », « Osez penser, osez agir », « Bombardez le quartier général » ! C’est par de tels slogans séducteurs que Mao Zedong enivre les jeunes instruits chinois corsetés par un système hiérarchique étouffant, la pénurie, le conformisme et provoque leur soulèvement contre l’appareil du Parti communiste. En ce mois de mai 1966, il y a quarante ans, le Grand Timonier lance sa « grande révolution culturelle prolétarienne », un mouvement de masse répressif et réprimé qui déchire la Chine et amène le pays au bord de la guerre civile. Elle allait faire des millions de victimes, pousser la société et l’économie dans le gouffre et laisser ses stigmates sur toute une génération. Le déclencheur en est le 16 mai 1966, une directive de Mao fustigeant « les représentants de la bourgeoisie » ayant infiltré tous les niveaux du Parti communiste.

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« L’impunité, c’est fini ››

sexisme_politiqueTribune contre le sexisme  – « Nous ne nous tairons plus. » Alors que l’affaire Baupin secoue la classe politique, 17 anciennes ministres* lancent dans le JDD ce dimanche un appel pour dénoncer les remarques et comportements sexistes.

Nous nous sommes engagées en politique pour des raisons diverses, nous défendons des idées différentes, mais nous partageons la volonté que le sexisme n’ait pas sa place dans notre société. Ce fléau n’est pas propre à notre univers, loin de là, mais le monde politique a un devoir d’exemplarité. Ceux qui écrivent les lois, les votent, sont chargés de les faire appliquer, se doivent de les respecter et donc d’être irréprochables.

Il y a eu l’affaire DSK, la tribune des journalistes politiques << Bas les pattes ! ›› et, cette semaine, les témoignages sidérants de quatre femmes politiques accusant Denis Baupin de faits présumés relevant de harcèlement et d’agression sexuelle. Cela concerne tous les partis, tous les niveaux de pouvoir. Nous prenons donc la plume pour dire que, cette fois, c’est trop, l’omerta et la loi du silence ne sont plus possibles.

Nous avons été ministres, nous sommes ou avons été élues.

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Motion de censure citoyenne: j’ajoute mon nom

motion_de_censure_citoyenneFrançois Hollande et Manuel Valls n’ont pas trouvé de majorité pour voter la Loi Travail, ni dans le pays ni à l’Assemblée. A l’aide de l’article 49.3, ils commettent un “déni de démocratie” (dixit François Hollande en 2006) et empêchent le parlement de se prononcer.

Comme lors de la mobilisation du Contrat Premier Embauche, le 49.3 ne marque pas la fin de l’histoire. Nous pouvons obtenir le retrait de cette loi en nous mobilisant nombreuses et nombreux.

Nous lançons aujourd’hui une motion de censure citoyenne, soutenue par 150 personnalités, parmi lesquelles : Annie Ernaux, Christophe Alévêque, Juliette, Corinne Masiero, Kaddour Hadadi (HK), Rokhaya Diallo, Didier Porte, le collectif #OnVautMieuxQueCa (onvautmieux.fr), François Ruffin, Michel Broué, Philippe Torreton, des syndicalistes de la CGT, de Force Ouvrière, de Solidaires, de la FSU, de l’UNSA, des chercheuses et chercheurs, des responsables associatifs …

En voici le texte :

Depuis des mois, nous sommes des millions à exprimer notre opposition et notre colère face au projet de loi « travail ». Nous ne voulons pas d’un texte qui facilite les licenciements, permette de contourner la loi dans les entreprises pour abîmer nos conditions de travail et menace notre vie quotidienne.

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Loi-Travail : Letchimy et Azérot refusent une censure de gauche

 letchimly_mansour_censure-2Avec 56 noms, il a manqué deux signatures celle de Serge Letchimy et celle de Bruno Nestor Azérot entre autres, aux parlementaires des gauches et des écologistes afin d’être en mesure de déposer une motion de censure, après le recours au 49.3 pour passer en force sur la réforme du code du travail. On notera la présence sur la liste des noms d’Alfred Marie-Jeanne et de Jean-Philippe Nilor, ce qui rachète un peu, un peu seulement, leur attitude lors du vote de la Loi sur le Mariage pour Tous. Le refus de Letchimy et d’Azérot de censurer un gouvernement qui n’aura cessé de trahir ses engagements et qui aura persisté jusqu’à la fin dans la voie du reniement en faisant passer par la force, une grave remise en cause du droit du travail dans une procédure anti-démocratique au possible est à signaler.

On s’en souviendra.

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Hollande ou le reniement sans fin

reniementsIl déclarait en 2006 : «Le 49-3 est une brutalité, un déni de démocratie»

Loi travail : le gouvernement dégaine le 49-3

À plusieurs reprises avant son arrivée à l’Élysée, François Hollande a affiché son opposition à cette procédure permettant au gouvernement de faire passer un texte sans vote.

Lire le communiqué du GRS ci-après.

Face à l’incertitude, le gouvernement a tranché: pour être sûr de faire passer la loi travail devant l’Assemblée nationale et contourner l’opposition des députés frondeurs, il optera pour le recours à 49-3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote.

La procédure a été utilisée 84 fois depuis le début de la Ve République, par des gouvernements de droite, comme de gauche: entre 1988 et 1993, la gauche des gouvernements Rocard, Cresson et Bérégovoy y a eu recours à 38 reprises. En 2015, le gouvernement de Manuel Valls est également passé en force sur la loi Macron.

La gauche ne s’est pourtant pas privée de critiquer à plusieurs reprises cette procédure. Notamment lors du dernier recours, en 2006, lorsque le gouvernement de Dominique de Villepin était passé en force pour faire adopter le projet de loi Egalité des chances comprenant le Contrat première embauche (CPE).

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COMAIMOR’

comaimorLa période des commémorations de l’abolition de l’esclavage commence avec le 27 avril (signature du décret d’abolition de l’esclavage), se poursuit avec le 10 mai (adoption par le Parlement de la loi Taubira reconnaissant l’esclavage crime contre l’humanité), le 22 mai (abolition de l’esclavage en Martinique), le 27 mai (abolition de l’esclavage en Guadeloupe) et le 10 juin (abolition de l’esclavage en Guyane).

Pourquoi une commémoration sur un mois :
Cette manifestation, étendue sur un mois, plutôt que sur une journée pour “acquérir des connaissances sur les questions de la traite négrière, de l’esclavage, des abolitions et de la mémoire.
Ces connaissances sur ces sujets ont pour objectifs de développer une réflexion civique sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l’humanité.
DATES À RETENIR
CONFÉRENCES

Les arts et les lettres contre l’esclavage : le combat abolitionniste par les arts.
Marcel Dorigny – Maître de conférence – Université de Paris VIII
– En savoir plus
10 mai 2016 / 18h30 – 20h00 – Salle polyvalente École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE)

Le devoir de mémoire : fin de l’amnésie ?

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La Martinique et la Guadeloupe ont besoin d’un acte refondateur !

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

refondationLa Martinique et plus encore la Guadeloupe seraient, dit-on, irréformables, arc-boutées toujours entre des conservatismes de tous poils, au point de ne pouvoir avancer que sous forme d’explosions de colère comme en 2009, qui elles-mêmes n’aboutissent, chaque fois, qu’à des compromis douteux, conclus dans la précipitation et la confusion… Voilà bien une idée reçue souvent portée sur les Antilles, y compris par nombre de nos compatriotes de l’hexagone.
Pour autant, la triple crise de la situation financière des collectivités locales, de l’implication citoyenne, de l’efficacité en économie, est une réalité dans nos pays au même titre que l’institutionnalisation de la grève dure et des blocages à l’économie. Il y a quelque chose de malsain dans le climat social actuel et de pathétique dans les attentes citoyennes de toujours plus d’assistanat ou de maintien des privilèges corporatistes. Les privilèges corporatistes sont un obstacle au bon fonctionnement de la société. Ils interdisent la mobilité sociale. Ils cantonnent chacun dans la case de sa naissance. Ils n’incitent ni à l’effort, ni à la créativité, qui n’ont de sens que par l’espoir de progrès.

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« Nuit debout peut être porteur d’une transformation sociale de grande ampleur »

—Collectif —

nuit_deboutLes crises ouvrent le champ des possibles, et celle qui a commencé en 2007 avec l’effondrement du marché des subprimes ne déroge pas à la règle. Les forces politiques qui soutenaient l’ancien monde sont en voie de décomposition, à commencer par la social-démocratie, qui a franchi depuis 2012 une étape supplémentaire dans son long processus d’accommodement avec l’ordre existant. En face d’elles, le Front national détourne à son profit une partie de la colère sociale en jouant d’une posture prétendument antisystème, alors même qu’il n’en remet rien en cause, et surtout pas la loi du marché.

C’est dans ce contexte qu’est né Nuit debout, qui célèbre ces jours-ci son premier mois d’existence. Depuis la chute du mur de Berlin, la contestation du néolibéralisme a pris des formes diverses : gouvernements « bolivariens » en Amérique latine dans les années 2000, « printemps arabes », Occupy Wall Street, « indignés » espagnols, Syriza en Grèce, campagnes de Jeremy Corbyn et Bernie Sanders en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis… Les historiens futurs qui se pencheront sur notre époque se diront sans doute qu’elle fut particulièrement riche en mouvements politiques et sociaux.

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La voie des nuits…

nuitdebout_02-05-16L’erreur serait de considérer le phénomène “Nuit debout” comme une solution.
Quand une refondation s’avère inévitable toute “solution”, comme toute “recette”, serait une pauvreté, pour tout dire : une impasse. Il faut y deviner un principe effervescent, une errance qui oriente, la fréquentation hors-cadre (tremblante, et en ce sens précieuse) de l’incertain, de l’imprévisible et en finale : de l’impensable.
Cheminement générique et grand désir-imaginant, Nuit debout est une “voie” au sens où le propose ce cher Edgar Morin.
Il faut y être, il faut en être.
Patrick Chamoiseau
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Mayotte, lagon de la xénophobie

— Par Emilien Urbach —
xenophobieSur l’île, des groupes violents se sont constitués et mènent une véritable chasse aux étrangers sous le regard complice des autorités françaises. Les associations tirent la sonnette d’alarme.

Un ouragan de xénophobie est en train de frapper Mayotte, l’île comorienne devenue département français, depuis 2009. Depuis le début de l’année, plusieurs centaines de comoriens originaires d’autres îles de l’archipel subissent harcèlements et expulsions de la part de groupes mahorais violents. «Du côté de la préfecture, silence radio. Indique la Cimade. Elle laisse perdurer une situation d’impunité totale et ne remplit pas ses missions de préservation de l’ordre public. Cette absence de réaction de l’État est honteuse et dangereuse pour les habitants de Mayotte.»
Femmes, enfants, vieillard jetés à la rue

En décembre, dans un village du sud de l’île, un premier groupe s’est constitué en «collectif des habitants de Tsimkoura». Il adresse alors un courrier aux autorités et fixe un ultimatum aux propriétaires afin qu’ils expulsent les étrangers à qui ils louent leur habitation. Les 10 et 17 janvier entre 200 et 300 personnes sont violemment expulsées de leurs bangas par ces groupes xénophobes.

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Vox Populi, Vox Président !…

— Par Lucien Cidalise Montaise —
justice-couleursOu une étrange vision du Pouvoir Populaire ! Procès . Poursuites. Mise en cause. X avocats !et négligence impardonnable, suite à une plainte déposée à une mauvaise adresse ! Opinion publique mobilisée . Absence remarquée des élus, frères, cousins et cousines. Tout cela fait l’actualité chez nous.
Il y a quelques années lors des procès nés de la décolonisation, des leaders politiques utilisaient ce procédé. Alerter l’opinion sur un déni de justice. Faire mousser cette même opinion. Pousser à des rassemblements contestataires. Faire en sorte que régulièrement sans état d’âmes, les turbulents partisans de ceux qui sont inquiétés, se rassemblent partout et à tous les instants. Créer l’agitation populaire ! Pour impressionner. La stratégie a fait école . Avec aujourd’hui, comme emblème de ralliement le tee-shirt rouge et la colère. Le déni de justice en moins.
Colère d’autant plus exaspérée qu’elle est dirigée contre l’idée que les victimes poursuivies sont appréciées par un certain nombre de gens.
Ces victimes donnaient en effet l’impression qu’elles étaient différentes des autres ! Fière, frôlant l’arrogance (voir le Dico ), charmantes.

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Intermittents, ils refusent le drame social

odeon_occupationOccupation du Théâtre de l’Odéon depuis dimanche soir et dernière séance de négociations hier.

Exceptionnellement, le théâtre parisien de l’Odéon n’a pas fait relâche hier. Il est occupé depuis dimanche soir par quelques dizaines de militants de la Coordination des intermittents et précaires (CIP), qui ont accroché des calicots au fronton du bâtiment, proclamant notamment « De l’argent il y en a, construisons de nouveaux droits ». Et hier matin, alors que débutait au ministère du Travail la dernière séance de négociations sur le régime spécial des intermittents (comédiens et techniciens), entre les syndicats et les organisations patronales des professions du spectacle, ils ont confirmé au mégaphone depuis le fronton de l’édifice entouré par un cordon de policiers occuper « ce lieu public pour signifier notre complet désaccord avec les négociations en cours de l’assurance chômage comme avec le projet de loi travail ».
Le danger d’une « caisse autonome »

Des négociations qui piétinaient encore à l’heure où ces lignes étaient écrites. Cette séance intervenait après la réunion du 24 mars, qui a vu le « cadrage financier » proposé par les patrons accepté par les syndicats minoritaires CFDT, CFTC et CFE-CGC, lequel vise un plan d’économies « de 185 millions d’euros en année pleine d’ici à 2018 », le texte suggérant à l’État de mettre la main à la poche pour 80 millions d’euros.

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Un camp d’été «décolonial» interdit aux « blancs »

— Par Eugénie Bastié —
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Des proches des Indigènes de la République ont lancé un camp de formation à l’antiracisme… réservé uniquement aux personnes souffrant du « racisme d’état ». Une revendication de non-mixité de plus en plus présente dans les milieux de gauche radicale.
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Ce «camp d’été décolonial» se présente comme une «formation à l’antiracisme politique». Un stage de quatre jours, du 25 au 28 août, ouvert à 150 personnes, qui aura lieu près de Reims et qui s’inscrit «dans la tradition des luttes d’émancipations décoloniales anti-capitalistes et d’éducation populaire», expliquent sur leur site les organisatrices, qui revendiquent déjà «plus de la moitié des places réservées.»

Une forme d’antiracisme très spéciale, puisqu’elle exclut les personnes blanches. En effet, est-il précisé sur le site: «Le camp d’été est réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d’État en contexte français, nous accepterons cependant quelques inscriptions de personnes subissant le racisme d’État mais vivants dans d’autres pays.» Une précision qui exclut de facto les personnes blanches, qui ne souffrent pas selon les organisateurs de «racisme structurel». Une exclusion qui n’est pas sans susciter l’indignation.

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