Le sénateur de La Réunion et doyen du Sénat, qui a dominé la vie politique de l’île pendant six décennies est décédé dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé sa famille en début de matinée. Âgé de 91 ans, il était hospitalisé depuis le 23 octobre à Saint-Denis, chef-lieu de l’île.
Il était le plus connu des hommes politiques réunionnais et aussi le détenteur du record de longévité parmi les élus français, ayant occupé différents mandats depuis sa première élection en 1955 comme conseiller général. Sénateur de La Réunion depuis septembre 2011 – après l’avoir déjà été de 1996 à 2004 –, ancien président du conseil régional, ancien député de La Réunion et ancien député européen, Paul Vergès était né le 5 mars 1925 à Oubone, dans le royaume de Siam (aujourd’hui Ubon Ratchathani, Thaïlande), d’une mère institutrice, Khang Pham-Ti, d’un père, Raymond, médecin et consul de France. Pour des raisons restées obscures, ce dernier déclare le même jour l’autre enfant, Jacques, que le couple a eu un an plus tôt. Paul et Jacques (le futur avocat, mort en 2013) passeront de ce fait longtemps pour des jumeaux.
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Politiques
CRC : « Aucun argument tangible ne vient étayer les graves accusations d’AMJ »
Le 4 octobre 2016, à l’occasion de la plénière de la collectivité territoriale de Martinique, Alfred Marie-Jeanne avait dans un discours virulent critiqué le travail « orienté » de la CRC relatif aux comptes régionaux de l’année 2015. La juridiction concluait alors à un excédent de 535 000 euros de l’équipe Letchimy, et mettait à mal les accusations de déficit avancées par les nouveaux arrivants. Un discours auquel la juridiction nationale a choisi d’apporter un démenti argumenté, et sévère, le 24 octobre 2016, par la voix de son président Didier Migaud. (Politiques Publiques)
« Monsieur le Président,
J’ai eu connaissance de la teneur du discours que vous avez prononcé en séance plénière du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique (CTM), le 4 octobre 2016.
Vous y qualifiez le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de la Martinique de « tendancieux et outrancier » et de « pamphlet » dont l’« unique but est de nuire à la majorité actuelle ». Vous ajoutez que « toutes les règles de droit ont été violentées volontairement, sans aucun scrupule » et que – je cite toujours – « ce rapport pue la politique politicienne et la servilité ».
Politiques
La victoire de Trump est-elle une défaite pour l’intelligence?
—Par Romain Ligneul* —
Dans quelle mesure l’intelligence des électeurs a-t-elle déterminé l’issue des présidentielles américaines ? Une étude scientifique parue le 3 novembre s’est penchée sur la question.
Intitulé «Capacité cognitive et autoritarisme : comprendre le soutien pour Trump et Clinton», l’article de Becky Choma et Yaniv Hanoch décrit le rapport complexe existant entre capacité cognitive et soutien au nouveau président américain, Donald Trump.
Concrètement, les chercheurs ont invité 400 électeurs américains à remplir un test de quotient intellectuel (très abrégé, d’où l’emploi du terme vague de «capacité cognitive») et une série de questionnaires. Parmi ces derniers, des questions sur les intentions de vote et les opinions pro-Trump, mais également deux échelles de personnalité connues sous le nom de SDO (pour Social Dominance Orientation) et RWA (pour Right-Wing Authoritarism).
Le SDO est très fréquemment utilisé en psychologie pour évaluer la tendance à légitimer les rapports hiérarchiques au sein des sociétés (ex : hommes-femmes, blancs-minorités, etc.). Le RWA est quant à lui utilisé pour évaluer la tendance à désirer un gouvernement autoritaire, conservateur et faisant respecter les traditions, notamment religieuses.
Le lien indirect entre Trumpisme et intelligence
Si les résultats indiquent qu’il n’existe pas de lien direct entre intelligence et vote Trump, ils soulignent en revanche l’existence d’un lien indirect.
Politiques
Défaite par Trump, Clinton a pourtant remporté le scrutin populaire
Le républicain est désormais certain d’être le 45e président américain même si son adversaire démocrate l’a devancé de plus de 180.000 voix. Explications.
Il s’est posé en adversaire du système et c’est pourtant ce système qui permet à Donald Trump de devenir président des Etats-Unis. Alors qu’il a remporté plus de 270 grands électeurs, soit plus que la majorité absolue nécessaire pour être élu, Hillary Clinton, qui a reconnu ce soir sa défaite, a pourtant obtenu davantage de voix dans les urnes: 59.483.240 pour la candidate démocrate contre 59.294.288 pour le Républicain.
Une situation qui peut surprendre de ce côté de l’Atlantique, mais qui n’en est pas moins parfaitement légale: pour devenir président des États-Unis, le 12e amendement de la Constitution américaine stipule qu’un candidat doit remporter l’assentiment d’au minimum 270 grands électeurs composant le «Collège électoral», soit les 538 grands électeurs répartis à travers les 51 États américains et le district de Columbia. En revanche, la Constitution ne contraint pas le candidat à obtenir la majorité dans les urnes…
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Cinéma, Politiques
Trump président: le jour où la prophétie de Michael Moore s’est réalisée
Dès le mois de juillet, le documentariste américain Michael Moore prédisait la victoire du milliardaire républicain. Son article ne cesse d’être partagé sur les réseaux sociaux ce mercredi matin, depuis que son présage est devenu réalité.
Le réalisateur américain Michael Moore avait détaillé, près de quatre mois avant le scrutin, les raisons pour lesquelles Donald Trump sera élu.
« Il est temps de sortir de votre bulle pour faire face à la réalité ». Michael Moore, le réalisateur américain de documentaires (Fahrenheit 9/11, Bowling for columbine…) a publié mi-juillet sur son site un article prophétique: « Cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner ». Depuis que le candidat républicain s’est assuré d’accéder à la Maison Blanche en déjouant tous les pronostics, ce mercredi matin, l’article, ne cesse d’être partagé sur les réseaux sociaux, aussi bien dans sa version américaine que française, traduite par Le Huffington Post.
Le réalisateur, qui sortira prochainement Michael Moore in TrumpLand, un documentaire sur le milliardaire new-yorkais, esquisse un constat implacable: « Ce clown à temps partiel et sociopathe à temps plein va devenir notre prochain président ».
Politiques
Contrôles au faciès: L’Etat définitivement condamné par la Cour de cassation
Discrimination : « Il s’agit d’une faute lourde », a estimé la juridiction…
La réponse de la Cour de cassation était très attendue. L’Etat a définitivement été condamné ce mercredi pour des contrôles d’identité discriminatoires. La juridiction a estimé dans un communiqué qu’il lui revenait de « démontrer l’absence de discrimination » quand une personne contrôlée dispose d’« éléments » laissant en présumer l’existence.
« Un contrôle d’identité fondé sur des caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou supposée, sans aucune justification objective préalable, est discriminatoire : il s’agit d’une faute lourde qui engage la responsabilité de l’Etat », a écrit la Cour de cassation dans un communiqué.
« C’est une grande victoire »
L’affaire avait commencé en 2013, lorsque treize hommes d’origine africaine ou nord-africaine avaient attaqué l’Etat, dénonçant des contrôles abusifs, parfois associés à des palpations, des insultes ou du tutoiement.
Politiques
Ce que dit l’élection de Donald Trump
— Par Robert Saé pour le CNCP —
Les commentateurs et l’opinion publique qu’ils influencent, presque unanimement, parlent de séisme à propos de l’élection de Donald TRUMP. Selon eux, il y a quelques semaines encore, il était absolument impensable d’imaginer sa victoire. Celle-ci n’a en réalité rien de surprenant. Elle confirme, au contraire, qu’à l’échelle internationale, la démocratie représentative – même si elle n’était souvent qu’une façade – laisse de plus en plus place à la dictature des marchés. Quand un Donald remporte une élection présidentielle cela ne fait qu’illustrer la prise directe du pouvoir politique par les « Picsous ».
Leur argent est roi
Jusqu’alors, dans la plupart des pays dits démocratiques à économie libérale, ceux et celles qui contrôlaient l’économie et possédaient d’immenses fortunes se contentaient de financer des partis politiques et de téléguider des candidats dont le rôle était de défendre leurs intérêts. Aujourd’hui, fort de leur puissance financière, ils s’installent directement aux commandes des Etats. De plus en plus, dans ce monde « globalisé », les dirigeants des « démocraties » n’ont rien à envier aux monarques du Golfe, du Maroc, de Thaïlande ou d’ailleurs.
Politiques
Le Mémorial ACTe en questions
Lettre ouverte à Monsieur Le Président du Conseil Régional
Conseil Régional Petit Paris
BASSE TERRE
Monsieur le Président,
Au nom du Collectif « Mémoire et Respect », les Avocats signataires ont l’honneur de porter à votre attention les faits suivants :
Les grandes avancées sur la connaissance de faits historiques ne sont pas forcément le fait d’historien de profession, les travaux de Cheikh Anta Diop en sont une illustration.
L’’histoire est soumise à l’idéologie dominante. Paul Ricœur, dit de l’historien qu’il est amené à faire des « jugements d’importance », en mettant en lumière tels faits et en laissant dans l’ombre tels autres faits: la scénographie de l’exposition permanente censée supervisée par un comité scientifique n’y a pas échappé.
L’objectif proclamé du Mémorial Acte était de « réinsuffler de la fierté » , »d’autoriser la filiation et la coalescence des descendants à leurs aïeux », de « réconcilier les communautés avec l’Afrique, l’Europe », force est de constater que le but inavoué, poursuivi par l’exposition permanente du Mémorial Acte est la banalisation de l’esclavage, la déculpabilisation de s descendants des esclavagistes et le rejet de l’Afrique.
Politiques
Le racisme, gangrène de l’Amérique
— Par Max Pierre-Fanfan, journaliste/réalisateur, écrivain
Le mardi 8 novembre 2016, le 45 ème président des États-Unis sera élu, au terme d’une campagne électorale au cours de laquelle le républicain Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton auront davantage brillé par leurs « dérives » et leurs « affaires »que par une véritable vision d’avenir pour la première puissance économique du monde.
Face à une crise financière et économique qui a frappé l’Amérique en 2008, le bilan des deux mandats de Barack Obama, premier président noir des États-Unis, apparaîtra pour beaucoup comme « globalement positif ». Mais l’Amérique d’Obama aura laissé également sur le bord de la route un grand nombre d’Américains et parmi eux de nombreux Afro-Américains. Les États-Unis ont attendu 1965 pour accorder aux citoyens noirs la pleine jouissance de leurs droits civiques. Aujourd’hui ces droits sont attaqués. Une quinzaine d’États républicains (Mississippi, Kansas, Alabama, Tennessee…) ont durci les conditions de vote pour la présidentielle 2016 avec l’espoir de réduire le vote des jeunes et des minorités. Si la conjonction de démocratie libérale et de capitalisme mondialisé a affaibli les classes moyennes, elle a surtout fragilisé les minorités et en particulier les noirs, une des minorités la plus touchée, avec les latinos, par le chômage, la violence,la pauvreté, la brutalité policière, le décrochage scolaire.
Politiques
Le système pervers de la CTM
— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Beaucoup parmi les partisans de la fusion du Département et de la Région au sein d’une collectivité unique baptisée C.T.M. ne voulaient y voir que des avantages : fin des chevauchements de compétences et des financements croisés entre ces deux collectivités de plein exercice ,économie de moyens humains, matériels et financiers, plus grande cohérence dans la définition et la conduite des politiques suivies ,poids plus important vis-à-vis des représentants de l’ETAT.
Un an après l’entrée en vigueur de la CTM les Martiniquais découvrent ,avec un certain effarement, la réalité du système mis en place par cette réforme statutaire : l’hyper-concentration du pouvoir entre les mains d’une même personne ,qui décide de tout comme il l’entend ,et ravale tous les autres rouages de l’institution au rang de simples exécutants et de figurants.
A la vérité tout était déjà inscrit dans les conditions qui ont présidé à cette réforme.
D’abord la méthode suivie : c’est peu de dire en effet que le processus retenu pour la création de cette nouvelle institution a été totalement biaisé au plan démocratique ( Assemblée Unique devenant Collectivité Unique ,double consultations référendaires au mépris des dispositions formelles de la Constitution et surtout absence de toute consultation préalable de la population citoyenne sur le projet de statut élaboré).
Politiques
60 millions de Français fichés dans une base de données unique
— Par Paul Louis —
Un décret publié pendant la Toussaint (!) autorise désormais la création d’un immense fichier regroupant les données personnelles de 60 millions de Français. Nombreux sont ceux qui s’opposent aujourd’hui à son instauration. Explications.
C’est un fichier qui aurait pu passer inaperçu. Publié au Journal Officiel dimanche 30 octobre, un nouveau décret autorise «la création d’un traitement de données à caractère personnel relatif aux passeports et aux cartes nationales d’identité», autrement appelé fichier «TES» (Titres Électroniques Sécurisés). En 2012, le gouvernement Fillon avait déjà proposé la mise en place d’une base données regroupant les données personnelles de la plupart des Français. Le Conseil constitutionnel avait finalement censuré le projet de loi. Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent contre la création d’un tel fichier national en invoquant notamment le risque d’atteinte aux libertés individuelles.
• Qu’est-ce que le ficher «TES»?
Le fichier TES consiste à créer une immense base de données regroupant les informations personnelles et biométriques de près de 60 millions de Français. Autrement dit, pour chaque citoyen titulaire ou ex-titulaire d’une carte d’identité ou d’un passeport, des données à caractère personnel (nom de famille, prénom, date et lieu de naissance, sexe, couleur des yeux, taille, adresse, image numérisée du visage et des empreintes digitales, adresse de messagerie électronique…), seront enregistrées dans un fichier unique…
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Politiques
Il y a 60 ans les troupes soviétiques écrasaient la Révolution hongroise
L’insurrection de Budapest ou révolution de 1956 (en hongrois : 1956-os forradalom) désigne la révolte nationale spontanée contre la République populaire de Hongrie et ses politiques imposées par l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) qui dura du 23 octobre au 10 novembre 1956.
La révolte commença par une manifestation étudiante qui rassembla des milliers de personnes alors qu’elle progressait dans le centre-ville de Budapest vers le Parlement hongrois. Une délégation étudiante entrée dans le bâtiment de la radio nationale afin de diffuser ses revendications fut arrêtée. Lorsque sa libération fut demandée par la foule, la Államvédelmi Hatóság (ÁVH) ouvrit le feu depuis le bâtiment. Les nouvelles se répandirent rapidement et des émeutes éclatèrent dans toute la capitale.
La révolte s’étendit rapidement en Hongrie et entraîna la chute du gouvernement. Des milliers de personnes s’organisèrent en milices pour affronter l’Autorité de protection de l’État (ÁVH) et les troupes soviétiques. Des communistes pro-soviétiques et des membres de l’ÁVH furent souvent exécutés ou emprisonnés tandis que les prisonniers politiques étaient libérés et armés. Des conseils improvisés luttèrent contre le contrôle municipal du Parti des travailleurs hongrois au pouvoir et demandèrent des changements politiques.
Politiques
Elie Domota: fondamentalement, M. Fillon est un colon…
...Il a la même philosophie, il se considère comme un être supérieur par rapport aux « sauvages » auxquels on a appris ce qui lui semble bon à ses yeux »
—Propos recueillis par Sébastien Crépel —
Le syndicaliste guadeloupéen Elie Domota expose dans l’Humanité ce qu’il n’a pas pu dire au candidat à la primaire de la droite sur France 2, jeudi soir, après les déclarations de l’ancien premier ministre évoquant un « partage de culture » à propos de la colonisation.
Invité ce jeudi soir à s’exprimer sur France 2 en direct depuis la Guadeloupe pour apporter la contradiction à François Fillon dans l’Emission politique, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) Elie Domota n’a pas pu développer son argumentation face au candidat à la primaire de la droite et du centre, la chaîne l’empêchant de s’expliquer jusqu’au bout. Cela est d’autant plus regrettable qu’il accusait l’ancien premier ministre d’avoir tenu des « propos racistes » dans son discours à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), le 28 août. L’Humanité a contacté l’ancien animateur de la grève générale de 2009 en Guadeloupe pour lui proposer d’exposer dans nos colonnes ce qu’il n’a pas pu dire à l’ancien premier ministre.
Les chroniques de Jean-Marie Nol, Politiques
L’histoire donnera -t-elle raison à François Hollande ?
— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
Et si le but ultime du dessein secret de François Hollande, et la raison d’être de sa stratégie actuelle pour redresser la France, était de déconstruire idéologiquement le parti socialiste pour recomposer le paysage politique de la France .
«Il faut un acte de liquidation. Il faut un hara-kiri» pour le PS, assure François Hollande dans le livre. Le chef de l’État aurait voulu en finir avec le parti qu’il a dirigé pour créer une nouvelle structure progressiste, le Parti du progrès. Une ambition qui a heurté la direction de l’actuel PS, à commencer par Jean-Christophe Cambadélis, pourtant soutien du chef de l’État: «C’est une réflexion du président de la République que je ne partage pas», a-t-il réagi.
Que pèse encore François Hollande ? Les Français sont nombreux ( 70% )à estimer l’action politique de François Hollande comme totalement insatisfaisante et seuls 4% trouvent encore son action satisfaisante . Également nombreux sont les hommes politiques à traiter le président d’amateur . Qu’est-ce que cela nous dit de notre époque et que penser d’une telle situation ?
Politiques
« Créer et pérenniser des instances de valorisation et de légitimation en Haïti. »
Entretien avec Lyonel Trouillot. Propos recueillis par Faubert Bolivar pour Madinin-Art
Bien souvent déterminé par le marché éditorial des pays occidentaux, notre regard sur la littérature haïtienne contemporaine ne porte pas toujours aussi loin qu’il le devrait. Quand nous savons que ce qui vaut pour la littérature vaut aussi pour tout le reste, nous pensons qu’il est important que nous prenions l’habitude d’aller à la rencontre d’Haïti, en Haïti. C’est dans cette optique nous avons rencontré l’écrivain Lyonel Trouillot, qui vient de signer son accession à la direction éditoriale de C3 avec sept (7) nouveaux titres et deux (2) rééditions1.
Lyonel Trouillot, bonjour. Vous êtes écrivain. En France, vos romans sont publiés chez Actes Sud. Mais vous êtes aussi connu comme un intellectuel engagé et, les deux vont de pair, activiste culturel. Vous avez créé les Vendredis littéraires qui existent depuis plus de vingt ans, et il y a une dizaine d’années, les Ateliers du jeudi soir. Vous venez de prendre la direction éditoriale d’une jeune maison d’édition haïtienne, C3. A ce titre, vous venez de lancer les premiers ouvrages choisis par vos soins.
Politiques, Sociologie
« Le monde libre » par Aude Lancelin
Une plongée sans précédent dans les eaux troubles du « quatrième pouvoir » ! Aude Lancelin, ancienne directrice adjointe de L’Obs et de Marianne, raconte de l’intérieur un système médiatique français à la dérive… et en miroir, une gauche en pleine déliquescence qui a perdu tous ses repères.
Un an avant une élection présidentielle, la « numéro deux » du plus célèbre hebdomadaire de la gauche française est brutalement licenciée. Rapidement, des causes politiques à cette éviction seront évoquées par les médias. Le parti au pouvoir, traître à toutes ses promesses, se verra ainsi soupçonné d’avoir voulu remettre au pas « sa » presse, tandis que les actionnaires du « Monde libre », auquel appartient le journal, seront interpellés au sujet de leur rôle dans l’affaire.
Partant de ces événements, la journaliste Aude Lancelin livre ici le récit de ses quinze années passées au cœur des médias français, entre décadence d’un métier, opérations de police intellectuelle, et socialisme d’appareil à l’agonie. Une plongée sans précédent dans le « quatrième pouvoir », par quelqu’un qui l’a connu de l’intérieur. Un appel aussi à la résurrection d’une vraie gauche, et à la libération des journalistes.
Politiques, Sociologie
Police : « « Il y a un sentiment de peur et de perte de sens »
Pour Évelyne Sire-Marin,’ex-présidente du Syndicat de la magistrature, seule une minorité de policiers oppose justice et police. Mais Évelyne Sire-Marin alerte sur la dureté du mouvement et sa remise en cause des institutions.
Que signifie pour la magistrate que vous êtes des policiers qui se mettent hors-la-loi, en bravant leur obligation de réserve, pour manifester leur ras-le-bol ?
Cela signifie un immense malaise dans la police nationale et l’expression d’un sentiment de ne pas avoir d’interlocuteurs et de ne pas être entendus. C’est quand même très grave pour un corps dit « régalien », c’est-à-dire qui doit normalement préserver l’ordre public. Il y a un sentiment de peur, de danger dans l’exercice de leur fonction et de perte de sens. Quand on demande à un policier de la police judiciaire, qui travaille sur les dossiers, quel est le sens de sa fonction, il n’a aucun problème à y répondre. Je suis magistrat, j’ai été juge d’instruction, je travaille beaucoup sur des dossiers d’enquête de la police judiciaire et il n’y a pas de difficulté. Les policiers sont très conscients de leur fonction de faire des enquêtes, dans lesquelles ils font part d’initiatives pour les besoins de la justice.
Politiques
Nou Pèp La : est-ce du ripolinage politique ?
— Par Yves-Léopold Monthieux, —
La rentrée politique de NOU PEP-LA à Terpsichora, au Lamentin, avait de la gueule. On se rappelle que Marcellin Nadeau avait su donner un air original à sa participation à l’élection de la collectivité de Martinique, en décembre 2015. Les adversaires les plus déterminés de l’indépendance avaient reconnu l’intelligence du discours de celui qui avait su élever le courant politique qu’il représente (GRS, CNCP et MODEMAS) à un niveau électoral jamais atteint. Ce ne sont pas ses vieux compagnons, les spécialistes du passé, qui diront le contraire. Seul le slogan, « An nou poté mannèv » , emprunté au vocabulaire guadeloupéen, pourrait faire tiquer les défenseurs de l’identité martiniquaise. Mais l’import en tous genres n’est-il pas devenu, avec la culture du passé, la marque de fabrique de la Martinique ?
Lorsque la science est portée par le militantisme c’est toujours le militantisme qui l’emporte
Cette originalité s’est retrouvée lors de la rentrée politique de NOU PEP-LA, à Terpsichora. Elle s’est distinguée de celle des autres partis politiques en ce qu’elle a paru vouloir donner la primeur au débat d’idées.
Echos d'éco, Politiques
L’avenir de la monnaie européenne
Les recettes du bon professeur Stiglitz
Les fédéralistes sont partisans de l’euro qui constitue une avancée majeure vers l’intégration économique et politique qu’ils appellent de leurs vœux. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à se montrer attachés à cette monnaie dont l’attractivité se mesure aisément par l’augmentation du nombre de pays qui sont entrés dans l’union monétaire. Les particuliers comme les entreprises apprécient à leur juste valeur les facilités apportées par la monnaie commune dans leurs relations avec les autres pays de l’eurozone.
Impossible, cependant, de ne pas percevoir le désenchantement qui se manifeste par ailleurs. En dehors des quelques pays qui tirent plus ou moins leur épingle du jeu, l’Europe ne tient plus ses promesses aux yeux de bien des citoyens et l’euro est désormais pris bien souvent comme le bouc émissaire.
Politiques
Quand tout acte contestataire peut être qualifié de «terrorisme»
— Par collectif —
Nous, chercheurs et enseignants-chercheurs des universités, condamnons avec indignation les faits au sujet desquels notre collègue Guillaume Vadot a porté plainte auprès du parquet de Bobigny ce 27 septembre. Ces faits sont les suivants : «abus d’autorité», «violences volontaires aggravées», «agression sexuelle aggravée», «menaces», «injures publiques» et «vol». Guillaume Vadot est doctorant et enseignant de statut précaire (attaché temporaire d’enseignement et de recherche, Ater) à la Sorbonne. Les menaces des policiers qui l’ont agressé («on va venir à la Sorbonne t’exterminer toi et tes collègues») s’inscrivent dans ce contexte plus large où la recherche en sciences sociales est de plus en plus accusée de fournir des excuses aux terroristes ou de relativiser l’horreur de leurs actes. Ces propos, relayés sous différentes formes par la majorité des élites politiques dans le contexte post-attentats, ne peuvent qu’être interprétés comme un chèque en blanc pour des pratiques toujours plus violentes et répressives.
Nous réagissons pour Guillaume Vadot, mais au-delà, contre toutes les formes de violences policières. La question n’est pas seulement «Que fait la police ?» mais aussi «A qui le fait-elle ?».
Politiques
Législatives 2017 : Le Centre-Atlantique de tous les possibles.
— Par Yves-Léopold Monthieux —
Les élections législatives 2017 seront placées sous le sceau du non-cumul des mandats. Aussi les nouvelles dispositions législatives interdisent aux élus d’être à la fois député et maire, président de collectivité, conseiller exécutif ou président de collectivités d’agglomération. Cette incompatibilité frappe également les maires-adjoints et les vice-présidents des dites collectivités. Deux des élus sortants, s’ils sont réélus, répondent déjà aux exigences de ce nouveau format.
Circonscriptions de Fort-de-France et du sud : des candidats à leur réélection
Le député de Fort-de-France n’a que son mandat de député, de sorte qu’en cas de victoire son statut électoral demeurera inchangé. S’il est réélu il pourra, en 2020, ajouter au mandat de député celui de conseiller municipal, non exécutif. De là imaginer que Serge Letchimy pourrait conduire la liste des municipales et renoncer à être maire, il n’y a qu’un pas qui serait inévitablement évoqué au cours de la campagne électorale. En attendant, kolé tèt kolé zépol, le député et le maire de Fort-de-France ne se quittent plus, jusqu’à parfois s’inviter mutuellement devant la presse.
L’adversaire commun, Francis Carole, vient de se déclarer en des termes peu conquérants pour le leader de l’opposition foyalaise.
Politiques, Sociologie
L’histoire de l’esclavage et de la France : un grand marché
—Par Myriam Cottias (directrice de recherche au CNRS, ancienne présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage) —
En adoptant en catimini le 5 octobre un amendement à la Loi Taubira, l’Assemblée nationale a créé une deuxième journée de commémoration autour de l’esclavage, consacrée aux « victimes de l’esclavage colonial » et entériné ainsi une vision racialiste de la nation française
« L’histoire semble être comme un grand marché où certains politiques, essayistes et autres leaders d’opinion viennent attraper un événement, un fait, une séquence, pour les cuisiner à leur façon. Ces derniers mois, cette privatisation idéologique s’est manifestée au travers de plusieurs déclarations : Laurence Rossignol, « les nègres américains qui étaient pour l’esclavage » ; l’affirmation d’Alain Mabanckou sur le fait que « Nous autres, Noirs de France, ne pouvons revendiquer ce passé (d’esclave) » ; nos ancêtres les Gaulois de Nicolas Sarkozy ; « le partage de la culture française avec les populations colonisées au XIXe siècle » de François Fillon ; le Code Noir édicté en 1685 présenté par L’Express comme un moyen de « ménager cette main-d’œuvre au fort taux de mortalité ».
Politiques, Sociologie
Mumia Abu-Jamal. Souscription pour le défendre et le soigner
Pour se défendre et se soigner Mumia Abu-Jamal a toujours besoin de votre soutien financier. Téléchargez le bulletion de souscription
Appel à la solidarité finacière en faveur de Munia
Pour mémoire, le jugement rendu récemment a rejeté la requête sollicitant l’accès au traitement contre l’hépatite C dont Mumia souffre terriblement depuis près de deux ans, et ce au prétexte que ses avocats s’étaient contentés de mettre en cause l’administration pénitentiaire sans désigner les personnes responsables de ce refus. Maître Robert Boyle, son avocat, vient donc de déposer un recours sous la forme d’une plainte les désignant personnellement. Il s’agit du Secrétaire des prisons de Pennsylvanie, de cinq autres hauts responsables de l’administration du service de santé pour les prisonniers et du docteur en charge du suivi médical de Mumia.
Rappelons également que les avocates qui ont assuré la défense de Mumia et obtenu sa sortie du couloir de la mort en 2011 ont saisi la justice pour demander la révision de son procès au regard d’une nouvelle jurisprudence de la Cour Suprême des Etats-Unis. Cette dernière vient en effet de juger inconstitutionnel la possibilité pour un magistrat d’être partie prenante d’une décision en première instance puis de l’être à nouveau en procédure d’appel, ce qui fut le cas lors du procès de Mumia.
Politiques
Jackson Katz : «La masculinité blanche constitue le sous-texte essentiel de l’identité américaine»
— Par Clémentine Gallot —
Dans une campagne présidentielle aux relents sexistes, Donald Trump joue face à Hillary Clinton la carte du mâle blanc délaissé. Selon l’activiste américain, cette rhétorique du genre s’inscrit dans l’histoire américaine depuis toujours. Le pouvoir symbolique peut-il aujourd’hui changer de sexe ?
Etre président, c’est être un homme, un vrai. En atteste Donald Trump, qui n’hésite pas à mettre en scène sa masculinité en faisant allusion à ses parties génitales, à l’instar de ces enregistrements dans lesquels il déclare pouvoir «attraper les femmes par la chatte». Lors du deuxième débat télévisé, dimanche dernier, le candidat républicain n’a d’ailleurs pas hésité à renvoyer Hillary Clinton à sa condition d’épouse en accusant Bill Clinton d’abus sexuels.
Caricaturale en apparence, cette rhétorique insidieuse s’est banalisée et fait l’objet d’un essai, Man Enough ?, publié cette année (1). L’auteur et activiste américain Jackson Katz y remplace le traditionnel «It’s the economy, stupid» par «It’s the masculinity, stupid». Selon lui, le genre est un champ sémantique qui imprègne le discours politique et renforce certains stéréotypes mis en scène lors des campagnes.
Politiques, Psy_choses etc.
Sarkozy, ou la violence en politique
— Par Caroline Constant —
Gérard Miller démontre avec brio à quel point les façons d’être du politicien ont imprégné la vie et le débat politiques en France. Passionnant, surtout pour les spectateurs de gauche.
Gérard Miller n’a jamais caché ses sympathies de gauche. Quand il se lance dans un portrait psychanalytique de Nicolas Sarkozy, forcément, ça saigne. Avec Anaïs Feuillette, il retrace le parcours de l’ancien président de la République et candidat à la présidentielle, de l’enfance à sa candidature aux primaires de la droite. Mais il analyse le poids de la rhétorique et de ses méthodes sur la vie politique française. Des méthodes marquées par la violence, l’hyperréactivité et un discours toujours plus à droite. On n’y apprend pas forcément grand-chose sur le parcours de cet « homme qui courait plus vite que son ombre ». Mais ce documentaire, pour un spectateur de gauche, a deux vertus : d’abord, de remettre en cohérence les égarements de Sarkozy, qu’il montre comme un homme sans scrupule. Ensuite, le côté « vachard » de l’analyse met un peu de baume au cœur, dans un univers médiatique qui salue la moindre des sorties de l’ancien président.