Catégorie : Politiques

Soldats du refus, soldats de la lutte

— Par Inès Pierre —

Chaleureuse ambiance, ce samedi 4 mars 2017, au siège du Secours populaire français, autour de quelques-uns – ils furent une quarantaine – des soldats français, la grande majorité d’entre eux communistes, qui refusèrent naguère de porter les armes contre le peuple algérien et qui le payèrent de l’enfermement dans les geôles de deux Républiques. On imagine leur émotion, car certains ne s’étaient pas revus depuis des années. C’est l’Association Agir aujourd’hui contre le colonialisme (ACCA) qui avait été à l’origine de cette rencontre. Et, comme un symbole, ce fut Julien Lauprêtre qui, naguère, mena tant et tant de luttes pour aider ces soldats et leurs familles, qui les accueillit, au nom de son cher SPF. Pour qui pouvait faire rapidement un calcul mental, en regardant ces hommes, il y avait là quelques dizaines d’années de prison pour la cause de l’indépendance de l’Algérie et, par delà, pour l’émancipation humaine. Mais aucun d’entre eux n’accepte ni n’acceptera le nom de « héros ». Ils ont fait, quand ils avaient 20 ans, ce que leur conscience d’hommes et de communistes (même si certains ne furent pas immédiatement compris par leur Parti) leur commandait.

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Les Antillo-Guyanais en France hexagonale et le temps politique aujourd’hui

 La foi comme support

— Par Pierre Pastel, sociologue, psychothérapeute —

Notre contribution, ici, revisite un parcours sur près de 40 ans dont nous avons été témoin actif soit à travers nos travaux de recherche, soit en tant qu’acteur participant à l’éclosion d’actions sociales, culturelles ou politiques ou d’actions de formation dans l’hexagone.

Faire entendre sa note dans le concert « communautaire »

Depuis que nous avons débuté (1978) notre observation du mode organisationnel de nos compatriotes en France hexagonale, les temps ont bien changé.

De l’immigration massive à l’adaptation, de l’adaptation à l’interrogation, de l’interrogation au doute, du doute à l’installation malgré tout, de l’installation à l’observation, de l’observation encore et encore à l’organisation du groupe, voici venu le temps de la détermination à l’engagement politique et à la prise de sa pleine part dans la construction et la transformation collective.

Nous parlons bien ici de construction citoyenne et de transformation de la vie commune dans cette société à visée « démocratique », « égalitaire » et « fraternelle » où nous évoluons.

L’ère est manifestement à tenter la participation « naturelle » et à faire entendre sa note dans le concert communautaire (entendons ici la Communauté Nationale, la Communauté française) sans ne plus avoir à s’interroger sur sa légitime volonté à s’impliquer à tous les niveaux.

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Les partis politiques martiniquais doivent-ils ignorer Marine Le Pen ?

— ParYves-Léopold Monthieux —

Dans la chronique publiée sur divers supports, le 30 novembre 2015, je posais la question suivante : Que feront les martiniquais si Marine Le Pen devient présidente de France ? Je disais « des hommes politiques martiniquais, [qu’] ils seraient bien inspirés de se pencher sur la perspective de l’arrivée au pouvoir du Front national qui, comme l’explique l’historien François Durpaire, ne peut plus être considérée comme une vue de l’esprit. L’avenir de la Martinique mérite mieux qu’une ruée vers l’aéroport Aimé Césaire pour s’opposer à la descente de l’avion d’une présidente de la république ».

Nous sommes en mars 2017. « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ». Cette citation pourrait s’appliquer au rapport de Marine Le Pen aux Antillais. Si cette dernière n’est pas venue aux Antilles, des Antillais sont allés à elle, à la Foire agricole de Paris, où ils lui ont offert l’un des meilleurs accueils. Aux résultats de la prochaine élection présidentielle, il sera possible de mesurer le nombre d’électeurs martiniquais approuvant l’évènement. Si la présence de Juvénal Rémir n’a pas surpris, des martiniquais sont consternés par celle de Jean-Charles Brédas.

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Syndicat de la magistrature. Dans Etat de droit, il y a « droit »

—Communiqué du Syndicat de la magistrature —
Dans sa mise en cause de l’institution judiciaire, François Fillon franchit un nouveau palier. Avant-hier à l’occasion de l’annonce de sa convocation par trois juges d’instruction, il défigurait l’Etat de droit et la démocratie. Dans la foulée, il en appelait au peuple contre la justice, organisant ce dimanche une manifestation aux airs de coup d’Etat.
En invoquant tour à tour la violation systématique de l’Etat de droit, « l’assassinat » de l’élection présidentielle, la percussion violente de la liberté du suffrage et de la démocratie politique, François Fillon tonne pour impressionner, c’est-à-dire faire pression. Pour sa défense, il déploie un écran de juridisme, maniant éléments de faits et de droit également inexacts.

La vision de l’Etat de droit qu’il nous propose est toute personnelle : il s’agirait d’un système dans lequel un responsable politique ne devrait répondre que devant ses électeurs et non, comme tout un chacun, devant l’autorité judiciaire pour les infractions qu’il est susceptible d’avoir commises. L’Etat de droit se satisferait de cette impunité.

Le contresens est délibéré.

Dans un Etat de droit, la puissance publique se soumet au droit, à des normes hiérarchisées, contrairement à un pouvoir arbitraire.

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Elections présidentielles et Cie :ou « Qu’est-ce que la politique ? »

— Par Philippe Pierre-Charles pour le « Groupe Révolution Socialiste » — 
Pour une militante ou un militant politique digne de ce nom, la politique c’est le combat pour l’amélioration du sort du plus grand nombre au bénéfice des générations d’aujourd’hui et de demain. Pour une politicienne ou un politicien, la politique se réduit aux élections. Mais il y a pire : pour ce beau monde les élections n’auraient rien à voir avec la lutte des classes qui d’ailleurs n’existerait plus depuis le dix neuvième siècle !
Ainsi se trouveraient évacuées toutes les questions concernant la façon dont le petit peuple gagne sa vie, sa situation matérielle et morale. Or, en évacuant tout cela d’un revers de main aristocratique, que reste-t-il ? il reste les phrases creuses, les promesses démagogiques, le combat des égos, la lutte des places. Trop souvent le spectacle des empoignades pour ambitions personnelles ou politiciennes envahit tout l’espace, entrainant avec lui le dégout pour la chose politique. Mais dans les périodes de crise politique comme celle que vit en ce moment la France (et de façon moins spectaculaire, la Martinique), rien ne peut plus être caché sous les tapis.

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Aux assises de la présidentielle

— Par Roland Tell —

Quoi faire pour dérouiller la vieille politique du culte sauvage et féroce de l’argent ? C’est la dernière infirmité de l’Etat, dont la Justice souhaite se défaire, en l’examinant avec attention, à travers deux candidats présidentiels de poids, sur l’un et l’autre des plateaux de sa balance. Mais voilà ces derniers, qui se promulguent soudain des clauses dérogatoires au droit commun, destinées à établir des limites et des empêchements à l’intervention des juges ! La justice pour le citoyen ordinaire n’est-elle pas une charité pour eux, bien plus que partout ailleurs, notamment en période de vote populaire, exercice civique de sélection par le suffrage universel – autorité souveraine, dont aucun autre pouvoir ne saurait lui être correctement superposé, fermant, pour ainsi dire, toutes les procédures de déstabilisation. Ces dispositions naturelles, car non écrites, constituent autant de déterminations nouvelles pour la finalité recherchée, c’est-à-dire parfaire sa propre personnalité, pousser celle-ci vers un surcroît, une gloire, se manifestant alors dans la plénitude de l’actualité électorale. A dire vrai, le candidat présidentiel n’est-il pas à la fois perfection intérieure et amour du bien commun ?

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Retour sur l’affaire Fillon

RÉCAP – Alors que le candidat de la droite a confirmé ce mercredi qu’il était convoqué par les juges en vue d’une mise en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs de Penelope, la femme de François Fillon, et de ses enfants, un point s’impose sur la chronologie de cette affaire. Un scandale qui met à mal la campagne de l’ancien Premier ministre à l’élection présidentielle.

Episode après épisode. Comme un mauvais feuilleton qui donne une image négative du monde politique ou des médias – tout dépend de quel bord on se place -, chaque jour, chaque semaine, « l’affaire Fillon » connaît un rebondissement. Au grès des révélations du Canard Enchaîné et des autres, ou du calendrier judiciaire, l’échéance électorale approche, et cette élection, qui dépend tout de même beaucoup du sort de François Fillon, semble toujours aussi incertaine. Alors, pour vous aider à y voir plus clair dans ce qui au départ était appelé « l’affaire Penelope Fillon », voici un petit retour en arrière sur ce feuilleton politico-judiciaire.

25 janvier : la bombe du Canard
Le Canard enchaîné révèle dans son édition du 25 janvier que Penelope Fillon a été rémunérée, entre 1998 et 2007, comme attachée parlementaire de son mari ou de son suppléant Marc Joulaud, sur l’enveloppe réservée à cet effet pour les parlementaires.

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Là maintenant, il faut choisir !

— Par Jean Abaul, Alain Limery, Robert Saé —
A l’approche des échéances électorales, chacun de nous doit être conscient de la responsabilité personnelle qui lui échoit. Est-il imaginable que nous puissions par notre vote, continuer à avaliser des orientations politiques et des candidatures qui, se cachant derrière des considérations budgétaires fallacieuses et brandissant l’étendard de l’austérité, pour accroitre les profits des banques, des multinationales et des spéculateurs, piétinent les acquis sociaux des travailleurs, bafouent leur simple droit à la vie ? Toute « prospérité » économique qui sème sciemment misère et détresse au sein des populations est éthiquement inacceptable et relève du crime contre l’humanité.

Allons-nous cautionner la folie du productivisme, du consumérisme et de la compétitivité ou, au contraire, conscients des menaces et des dangers qu’ils entrainent, rallierons-nous le camp des peuples qui luttent contre ces fléaux ? Allons-nous alimenter les virus de la xénophobie et du « chacun pour soi » ou serons-nous de la famille des humains qui, communiant avec les exploités, les opprimés, les discriminés, s’engagent dans la construction d’un monde d’équité et de partage ?

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Il n’existe pas d’homme ou de femme providentiels.

— Par Collectif —

Nous, signataires de cet appel, ne croyons pas que les responsables politiques seuls ont le pouvoir de transformer la société. Il n’existe pas d’homme ou de femme providentiels.

Pour que les responsables politiques et économiques engagent des changements, ils ont besoin d’être portés, accompagnés, contraints parfois, par un mouvement puissant, par des millions de personnes qui s’unissent et s’engagent dans leur quotidien.

Nous sommes face à un choix historique.

Choisir le monde dans lequel nous vivrons dans les décennies qui viennent ou ne pas choisir et laisser les événements suivre leur cours.

Ce qui, au regard de l’écrasante majorité des données scientifiques que nous connaissons, ressemblera à peu près à cela : disparition d’une grande part des animaux sauvages, des forêts, de milliers d’espèces sur terre et dans les mers, augmentation des sécheresses, des inondations, des tornades, des typhons, territoires submergés, millions de réfugiés lancés sur les routes à la recherche d’un endroit où vivre, de moins en moins d’eau, des émeutes de la faim, des conflits pour s’approprier les ressources naturelles, une aggravation des inégalités, des tensions sociales et géopolitiques, des violences de toutes sortes parmi lesquelles le terrorisme, une explosion de la dette, des chocs économiques à répétition, du chômage… Inutile de continuer, et de dire où pourrait nous conduire cette litanie.

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Où mène ce chemin !

— Par Lucien Cidalise Montaise —
La bouleversante actualité : Présidentielles, Agressions Théo, Pénélopegate, etc… nous irrite les neurones. L’événement qui s’annonce pour beaucoup désastreux « les Présidentielles » se termine dans quelques mois après avoir semé sur son passage ruines morales, déceptions, écœurement de tous. Ces élections confirment deux choses essentielles. D’abord la désunion de la Gauche française qui entraîne de facto celle de la Gauche dite martiniquaise. Par symbiose et culture politique( !) ou par suivisme ? Ensuite la démonstration de la présence effective de Marine Le Pen au premier tour avec de fortes chances d’être élue au deuxième tour ! c.-à-d. recueillir les voix de la majorité du peuple français ? Avons-nous besoin de signifier à qui veut l’entendre ce que cela cache ? signifie ? et nous inspire ? le Fascisme, le Racisme, ces désastres seront à la mode et risquent d’être demain les principaux axes de la Gouvernance en France. Le mépris affiché par cette idéologie conduira fatalement à une douloureuse division des Peuples.
Suivez avec attention cette démoniaque séquence historique.
Quel sort sera réservé aux autochtones de l’Outre Mer ? La désillusion violera toutes les consciences et arrivera l’heure de l’accablement pour ceux qui croient encore aux valeurs de la Démocratie- Violation permanente des lois sociales voulues par la République.

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Macron aura-t-il un destin national ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Je vous adresse une communication en deux parties que j’ai fait paraître sur mon mur facebook les 9 et 10 janvier 2017. Au moment où j’écris ce courrier, les deux textes ont été lus respectivement 201733 et 201716 fois. Ils m’ont été inspirés par trois idées.

La première est que la ligne de partage gauche-droite est obsolète (c’est manifeste en Martinique) et que s’y accrocher relève d’une forme de conservatisme voire de paresse. C’est ainsi que le repli identitaire remplit le vide de la pensée politique avec ses relents d’ostracisme et de xénophobie. Ce recul est classé à l’extrême-droite en métropole, à gauche en Martinique, preuve de la vacuité de ces notions.

Deuxième idée : la 5ème république est sur le point d’atteindre le record de longévité détenu par la 3ème république, 70 ans. Or elle s’essouffle : les modifications qui lui ont été apportées, le retour de la prépondérance des partis politiques ainsi que la détérioration des mœurs et des pratiques en ont altéré l’esprit et l’efficacité.

Troisième idée : au moment où des phénomènes politiques bousculent l’Europe et l’équilibre du monde, il m’est apparu que la France ne pouvait pas demeurer quasiment le seul pays occidental où il ne se passerait rien d’important au plan de son organisation politique.

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« Quand les mots du politique sont brouillés et dénaturés, c’est la démocratie qui perd »

— Par Cécile Alduy —

Dans cette année électorale à hauts risques, la campagne pour l’élection présidentielle présente un niveau d’incertitude inédit, sous lequel se dessine une reconfiguration profonde du champ politique. S’y greffent « la confusion des signes et le brouillage de la parole politique », observe Cécile Alduy.

Professeure de littérature française à Stanford University (Californie) et chercheuse associée au Cevipof (Sciences-Po), elle « ne s’intéresse pas au ballet des personnes, mais à la dynamique des discours ». Alors pour savoir « Ce qu’ils disent vraiment » – titre de son récent ouvrage –, elle a appliqué à l’expression publique, de 2014 à 2016, des candidats Le Pen, Fillon, Mélenchon et de ceux qu’ils ont supplantés – Hollande, Sarkozy, Juppé – une analyse scientifique utilisant programmes informatiques et grille de lecture sémiotique fine. Afin de « dégager les structures profondes et la vision du monde et de la société française des principales figures qui façonnent le débat politique ». Elle en présente ici les principaux enseignements et enjeux.

Rarement bataille pour l’élection présidentielle aura été une équation à autant d’inconnues.

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« Théo, Mohamed » : communiqué de la LDH Guadeloupe

Deux nouvelles affaires de violences policières sur des jeunes Noirs avec insultes racistes et homophobes se sont récemment déroulées à Aulnay-sous-Bois.

Au cours de son interpellation par un groupe de 4 policiers, le 2 février 2017, Théo, 22 ans, a eu une déchirure anale qui lui a « valu » 60 » jours d’Interruption Temporaire de Travail. Le policier mis en cause a déclaré qu’il n’avait pas eu l’intention de le sodomiser avec sa matraque télescopique.

Une semaine auparavant, soit le 26 janvier 2017, dans cette même cité d’Aulnay-sous-bois, le jeune Mohamed, 22 ans lui aussi, a été passé à tabac et insulté par un groupe de policiers. Le visage particulièrement tuméfié, il s’en est sorti avec plusieurs blessures au corps et 5 jours d’ITT.

Mohamed aurait reconnu parmi ses agresseurs l’un des policiers auteur ou complice du viol de Théo.

Nous observons que :

– Même si une grande majorité de policiers continue d’effectuer ses missions dans le respect des lois de la République, en France les violences policières assorties d’insultes racistes et de propos homophobes contre les jeunes Noirs se multiplient et tendent à se banaliser

– Le représentant d’un syndicat de police a déclaré sur les médias que, concernant Théo, la sodomisation était involontaire.

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Races* humaines – Races* sociales

— Tribune de Roland Tell —

Récemment, Emmanuel MACRON a soulevé la question morale des maltraitances et des souffrances, infligées autrefois aux peuples colonisés. Après les Africains, pendant des siècles de colonialisme européen, et du commerce des esclaves, les Algériens, il y a plus de cinquante ans, se levèrent, un bon matin, réfugiés sur leur propre sol, et à partir de là, victimes de toutes les formes d’aliénation, pendant que les Colonisateurs bénéficiaient de tous les avantages – la terre, les conditions de vie, de travail, de progrès. La vraie question morale, posée en fait, est de savoir si une race avait le droit de maltraiter une autre, et puis, décolonisation oblige, de s’en tirer indemne ailleurs, après des années de barbarie, de pillages, de conquêtes, pour chercher à légitimer en 2017 l’oppression du passé, et réaliser une force idéologique subversive, née des cendres de la décolonisation.
Plus d’un demi-siècle après, sur la terre de France, ils restent incapables de penser de manière communicative, et, même par leur descendance métropolitaine, ils continuent d’être des monstres de l’intolérance et du racisme. Et pourtant, et pourtant, la société multiculturelle est de plus en plus une évidence dans la France d’aujourd’hui !

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Migrants, état d’urgence : la France épinglée par Amnesty International

Dans son rapport annuel, l’ONG dénonce la restriction des droits fondamentaux dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le terrorisme.

Au total, l’ONG a dénombré 36 pays ayant « violé le droit international en renvoyant illégalement des réfugiés dans des pays où leurs droits étaient menacés ». Ces discours de rejet et de haine ont des effets directs sur les droits et libertés, pointe Amnesty : « Des gouvernements ont fait voter des lois qui restreignent le droit d’asile, la liberté d’expression, qui légitiment la surveillance de masse ou donnent aux forces de l’ordre des pouvoirs illimités. » Loin d’être l’apanage de leaders extrémistes, ces paroles stigmatisantes ont été adoptées « parfois de façon voilée, parfois de façon plus ouverte » par « des partis dits centristes », précise John Dalhuisen, directeur d’Amnesty International pour l’Europe.
La France épinglée

« Les discours déshumanisants, c’est quand le Premier ministre hongrois qualifie les migrants de poison, c’est quand Geert Wilders (député néerlandais d’extrême droite, NDLR) parle de la racaille marocaine, c’est aussi quand le Premier ministre néerlandais écrit une lettre ouverte invitant les migrants à se comporter de façon normale ou de rentrer chez eux », cite John Dalhuisen en guise d’exemple.

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Famine: 1,4 million d’enfants risquent de mourir dans 4 pays

Près de 1,4 million d’enfants risquent de mourir de la famine cette année au Nigéria, en Somalie, au Soudan du sud et au Yémen, selon Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Au Yémen, où une guerre civile fait rage depuis près de deux ans, 462.000 enfants souffrent de malnutrition sévère et ils sont 450.000 dans le nord-est du Nigeria, où sévit le groupe islamiste Boko Haram.
Fews Net, le Réseau des systèmes d?alerte précoce contre la famine, a noté que les régions les plus reculées de la province de Borno au Nigéria sont déjà frappées par la famine depuis la fin de l’année dernière.
Le désastre va aller en empirant, les agences d’aide étant dans l’impossiblité d’atteindre les victimes, souligne l’Unicef.
La sécheresse en Somalie a laissé 185.000 enfants au bord de la famine et ils seront quelque 270.000 d’ici quelques mois, a mis en garde l’agence onusienne.
Au Soudan du sud, plus de 270.000 enfants souffrent de malnutrition et la famine vient juste d’être déclarée dans certaines parties de l’Etat d’Unité (nord) où vivent 20.000 enfants.
Le directeur de l’Unicef Anthony Lake a appelé à agir vite.

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Sauver l’œuvre de Louis Caillat 

— Par Michel Herland —

A côté des Parcours du patrimoine consacrés aux différentes communes de la Martinique dont un article récent a rendu compte[1], d’autres guides sous le même format s’affranchissent du découpage géographique de l’île pour traiter d’un thème transversal[2], d’un lieu unique[3] ou de l’œuvre particulièrement remarquable d’un architecte. Dans l’article précité nous avons mentionné le guide consacré à Germain Olivier (1869-1942), l’architecte de la préfecture de Martinique et du château Aubéry. L’empreinte laissée par Louis Caillat (1901-2002) est bien plus importante puisqu’il a signé les plans de pas moins de 70 ouvrages, bâtiments publics, commerciaux ou maisons particulières.

Une particularité de cet architecte aussi prolifique que talentueux est de n’en être pas véritablement un ! En effet, son père, sculpteur sur pierre et sur bois ayant disparu dès le début de la guerre, il devient dessinateur industriel dès l’âge de 14 ans. Il découvrit l’architecture grâce à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes (Paris 1925) et à l’ouvrage de Le Corbusier, Vers une architecture. Il saisit l’occasion de partir en Guadeloupe, après le cyclone dévastateur de 1928, toujours comme dessinateur mais cette fois aux côtés d’un architecte, Ali Tur.

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La colonisation : Claude Askolovitch se rallie à Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux

« Les politiques qui fustigent Emmanuel Macron en pensant capter le pays devraient entendre un poète disparu, qui parlait il y a 67 ans de notre colonialisme; ses mots font pièce à leur ignorance. Martiniquais, Aimé Césaire était de France, de langue, peut-être de rêves, certainement de blessures, absolument d’intelligence. Il n’avait pas les délicatesses hypocrites de notre âge ». Voilà comment débute, sur Slate. Fr, l’article de Claude Askolovitch Admettons le crime contre l’humanité du colonialisme.

Ce titre aurait pu s’écrire par l’affirmatif tant l’adhésion de l’intellectuel à cette assertion paraît évidente. Il réagit à l’interview sur la colonisation française qu’a donnée Emmanuel Macron au cours de son récent séjour en Algérie. On connaît l’esprit vif et tranchant de ce turbulent chroniqueur que l’honnêteté intellectuelle n’interdit pas de revenir sur certaines de ses positions. La réaction de cette tribune ayant lieu dans l’urgence, je n’ai pas retrouvé l’article à charge qu’Askolovitch avait rédigé dans le Nouvel Obs, il y a une quinzaine d’années, contre Aimé Césaire et plus particulièrement contre Discours sur le colonialisme.

Je me souviens simplement que le chroniqueur était particulièrement remonté contre le poète pour le rapprochement que celui-ci avait fait entre le nazisme et le colonialisme.

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Manifestations contre la corruption

Des centaines de manifestants dénoncent la corruption des élus.
Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes en France sur le modèle de Nuit Debout. Les manifestations se sont déroulées dans le calme.

« Au trou les corrompus » et « à bas les privilèges » : des manifestations dans plusieurs villes, notamment Paris et Toulouse, ont dénoncé dans le calme dimanche les affaires d’emplois fictifs présumés touchant François Fillon et Marine Le Pen. Répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux sur le modèle de Nuit debout – ces rassemblements citoyens organisés au printemps dernier -, les manifestants jugent intolérable « d’être gouvernés par un corps élu qui a la possibilité de pratiquer l’inverse de ce qu’il défend », comme l’affirme le texte de l’appel.

Manif #StopCorruption parce qu’on en a marre des gens qui pourrissent notre démocratie et la mettent en danger ! pic.twitter.com/SQ2j7VAi8N
— David Belliard (@david_belliard) 19 février 2017

« Fillon en prison, la corruption est un poison », « Il n’y a pas d’autorité sans exemplarité : Fillon 18 novembre 2016 », « Touche pas au grisbi Penelope » : de nombreuses pancartes brandies dans la foule de 700 personnes selon la police, place de la République à Paris, ont visé le candidat de la droite à la présidentielle, empêtré dans une affaire d’emplois fictifs présumés accordés à sa femme et deux de ses enfants.

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Majorité pénale à seize ans. Non, être un enfant n’est pas une excuse mineure !

Justice des mineurs, communiqué commun. Depuis le 19ème siècle et particulièrement depuis 20 ans à chaque fait médiatisé impliquant des mineur.e.s ou à chaque campagne électorale, une même rengaine revient : les délinquant.e.s sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violent.e.s !

S’inscrivant dans ce registre, la proposition formulée par François Fillon d’abaisser la majorité pénale à seize ans et tendant donc à faire comparaître les adolescent.e.s devant la justice des adultes entretient une nouvelle fois les idées fausses qu’un.e adolescent.e serait un.e adulte en miniature et non un.e être en cours de construction et que la société serait impuissante à lutter efficacement contre la délinquance des jeunes.

Contrairement à ce qui est régulièrement affirmé, la justice des mineur.e.s est déjà particulièrement répressive à leur égard. En effet, le taux de réponse pénale est plus élevé que pour les adultes, de plus les conditions pour prononcer des mesures coercitives pour les jeunes de 16 à 18 ans sont déjà comparables à celles des majeur.e.s (garde-à-vue, procédures accélérées, détention provisoire, nature des peines…), par ailleurs les condamnations à des peines d’emprisonnement – et ce dès 13 ans – ne sont pas marginales (4703 peines d’emprisonnement ferme en 2015).

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L’équilibre de la terreur

— Par Roland Tell —
Le problème de l’équilibre de la terreur prend de plus en plus une importance tragique pour la vie humaine. C’est lui qui est à l’origine de bien des formes de terrorisme, de déracinements, d’émigrations, voire de déshumanisation générale, parfois par simple processus de décret présidentiel, comme actuellement aux Etats-Unis. Et pourtant, la certitude fondamentale, c’est la victoire finale du roseau sur le chêne !
Tous les aquilons venus du Nord, tous les orages meurtriers du Sud, que d’épouvantables bombes lâchent un peu partout au Moyen Orient, ne font pas quitter le souci de la survie des peuples migrants qui, comme le roseau de la fable, plient et ne rompent pas, sans courber le dos.
Des monstres présidentiels, qui « se donnent le front au Caucase pareil », et les cheveux d’or des rayons du soleil, ont la tête au septième ciel, et les pieds tout proches de l’empire des morts à venir, du côté d’Israël. Certes, l’équilibre de la terreur est affirmé et enseigné dans la fable de La Fontaine, beaucoup mieux certes que Trump ou que Poutine !

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Théo: des artistes dénoncent les violences policières dans une tribune

Fin du tutoiement, meilleure formation des jeunes policiers, retour de la police de proximité: des dizaines d’artistes énoncent des pistes pour mettre fin aux violences policières dans une tribune publiée dans Libération à paraître mercredi après le viol présumé du jeune Theo lors de son interpellation.
Rédigée par un adjoint au maire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Steevy Gustave, cette tribune est notamment signée par les chanteurs Patrick Bruel, Hugues Auffray, les comédiens Josiane Balasko, Jean Benguigui et Mathilda May, le réalisateur Nils Tavernier, le directeur du festival d’Avignon Olivier Py ou encore l’humoriste Anne Roumanoff.
Qualifiant de « brebis galeuses » et d’ « agents du désordre » les quatre policiers mis en examen, dont un pour viol, après l’interpellation de Théo le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ils considèrent que « ces monstres ne peuvent être associés aux forces de l?ordre qui nous protègent et sauvent des vies au péril des leurs »·

Lire aussi : Mort d’Adama Traoré : «Si on se tait, c’est toute notre société qui se salit»

Mais « est-ce une bavure, un fait divers de plus qui sera, lui aussi, classé sans suite? 

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Non, ce n’est pas le même ciel !

— Par Lucien Cidalise Montaise —
Je redresse lentement la tête et respire. Un premier regard et je vois le Ciel. Dais vaporeux, arachnéen, blanchâtre et nonchalant, orné de déchirures ouvragées et changeantes sans état d’âme. Je regarde le Ciel tous les jours de ma vie et ne vois jamais le même. Un malfini passe et s’évade de mon Ciel en quelques coups d’ailes.
Les nuages goguenards s’offrent fugaces et balaient mon Univers. Muets, mais aussi grondants et meurtriers… Ils caressent tendrement le soleil impérial, jamais la Lune ! Ils dorment quelques fois et sont aussi rattrapés par d’impérieux et pressants cavaliers du Bruit qui les poussent brutalement et nous défèquent au visage. Je regarde à nouveau et profite du silence incongru qui résonne, tam tam solitaire dans ma tête et interroge un Quidam dépassé par cet épisode Présidentiel malsain, médiatiquement envahissant qui choque toutes les consciences. Donnons lui la parole. « Moins de 290€ par mois comme Retraité de l’Etat Français. Il y a pourtant un mec (et sa femme) qui palpent héroïquement des sommes flirtant avec 6 Zéros Tous les mois !

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Les vingt jours de la Commune de Shanghai

— Par Lina Sankari —

En février 1967, la Révolution culturelle accouche d’une commune populaire dans la plus grande ville industrielle chinoise. Inspirée de l’expérience parisienne, et instrumentalisée par Mao dans un premier temps, la rébellion échappe rapidement au pouvoir central.

En janvier 1967, Shanghai est en ébullition. La Révolution culturelle a été lancée quelques mois plus tôt, lorsque le président Mao a dressé les caractéristiques d’une nouvelle structure politique émancipée des bureaucrates, cette nouvelle classe privilégiée pointée du doigt pour son conservatisme. L’idée est de reprendre le pouvoir central au courant liu-denguiste (celui de Liu Shaoqi et Deng Xiaoping). Pour ce faire, il théorise l’abolition des disparités entre travaux manuel et intellectuel, agricole et industriel et la construction d’un État sur le modèle de la Commune de Paris de 1871. À Shanghai, travailleurs et étudiants se saisissent de ces directives jusqu’à déclencher la « tempête de janvier » qui, à la suite de grèves massives, aboutira au renversement de l’administration locale.

Dans les usines textiles, des mouvements rebelles surnommés « Toujours loyaux à la pensée de Mao Zedong » ou « comités de défense de la pensée de Mao Zedong », appuyés par les gardes rouges étudiants, avaient préparé le terrain à la prise de pouvoir à l’échelle municipale.

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Transparence de la vie publique, de quel argent disposent les parlementaires ?

— Par Daniel Roucous —

Assemblée Nationale

Combien sont payés les parlementaires et de quel argent public disposent-ils pour leurs frais, leurs collaborateurs ? Qu’est-ce que la réserve parlementaire ? Eclairage sur ces questions à quelques semaines des élections.

Vos députés et sénateurs disposent d’une indemnité de fonction, d’une cagnotte pour payer leurs collaborateurs (IRFM) et d’une réserve dite parlementaire.

Il s’agit d’argent public dont l’utilisation est réglementée et, en théorie, transparente depuis 2014, année d’application de la loi du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique dont les principes sont expliqués sur http://www.gouvernement.fr/action/la-moralisation-et-la-transparence-de-la-vie-publique

Normalement le contrôle de cette transparence et donc del’argent public remis aux parlementaires est exercé par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.

Cette transparence de la vie publique se concrétise par des obligations et des interdictions qui font l’objet du statut-du-deputé et du statut du sénateur

Venons-en aux questions que les citoyens sont en droit e se poser, actualité oblige.

Combien sont payés les parlementaires ?

– les députés touchent 7 185,61 euros bruts par mois. Cette indemnité se décompose en une indemnité de base de 5 581,06 euros + une indemnité de résidence de 167,43 euros + une indemnité dite de fonction de 1 437,12 euros.

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