Catégorie : Politiques

Lettre ouverte du collectif des ouvriers (ères) agricoles empoisonnés (es)…

…par les pesticides au  peuple martiniquais

— Par Yvon Sérénus, pour le collectif —

Le Collectif des Ouvriers (ères) Agricoles Empoisonné(e)s par les Pesticides s’est constitué en décembre 2019 pour défendre les droits des milliers de victimes du crime d’empoisonnement. Ceux qui, alors qu’ils étaient en première ligne dans l’épandage des produits toxiques, décimés par de nombreuses et lourdes pathologies, étaient totalement ignorés, avaient décidé de s’organiser pour obtenir Justice et Réparation.

Le combat mené aux côtés d’autres organisations et avec un soutien quasi unanime de la population et des élus a permis quelques avancées, comme le dépistage gratuit du chlordécone et la création du CRPPE (Centre Régional de Pathologie Professionnel et Environnemental). La médiatisation internationale concernant le «scandale du chlordécone» et la dénonciation du non-lieu prononcé par la justice dans cette affaire ont contraint le Gouvernement à reconnaître sa part de responsabilité et à proposer des dispositifs d’indemnisation à une petite partie des victimes au titre de maladies professionnelles.

Notre collectif tient à dénoncer les manœuvres scandaleuses de l’État et de ses administrations visant à empêcher une véritable réparation des préjudices subis par les victimes.

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C’est bien le 22 mai 1848 et à la lutte héroïque de nos ancêtres que nous devons notre liberté !

— Par Marie-Hélène Léotin, historienne —

J’ai dit et je répète qu’au mois de Mai 1848, personne en Martinique ne connaît l’existence du décret du 27 avril 1848 signé par le Gouvernement Provisoire de la République française et pris à l’initiative de Victor Schoelcher. L’acte fondateur de la Liberté pour nos ancêtres est l’arrêté du gouverneur Rostoland du 23 Mai 1848, signé aux lendemains de l’insurrection du 22 Mai à Saint-Pierre. Ce jour-là, tous les esclavisés martiniquais se sont réveillés libres !

Bien sûr qu’on est au courant qu’un décret ou une loi doivent être votés. Le processus historique qui mène à l’abolition est un cheminement long qui répond à un certain nombre de conditions. Les historiens parlent du « siècle des abolitions » entamé dès la première abolition en 1793 en Ayiti. Après l’Abolition Act en Angleterre en 1833, le gouvernement français lui aussi met en place une Commission chargée de préparer l’émancipation, dès l’époque de la Monarchie de Juillet. Les rumeurs d’abolition ne datent ni de 1848, ni de la République. On n’a pas attendu la République pour réfléchir à la question de l’abolition de l’esclavage.

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À Sainte-Philomène, ce mercredi : manifestation unitaire de mercredi 22 mai

— — Le n° 349 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Nous nous félicitons de (et nous y participons !) ce rassemblement unitaire qui se tient avec l’implication de la municipalité du Prêcheur dirigée par PÉYI-A, de PÉYI-A lui-même, et de son autre municipalité Ducos, du syndicat CSTM, d’une organisation citoyenne de Saint-Pierre, du GRS et de RÈSPÉ.

Le rendez-vous est à Sainte-Philomène, sur la route entre Saint-Pierre et Prêcheur à 9 h 30. Sainte-Philomène est le lieu de la terrible fusillade du 22 mai 1848 contre les esclavisé·e·s du Prêcheur. C’est le début de cette grande révolte des 22 et 23 mai 1848. Chaque organisation présente aura la parole pour cet hommage, 176 ans après.

Pour celles et ceux qui viennent de Fort-de-France et de plus loin au sud, la CSTM offre des places dans son bus qui part à 8 heures à la maison des syndicats. Il faudra toutefois vérifier qu’il reste des places, sinon se tourner vers les covoiturages qui auront lieu.

Retrouvons-nous, nombreuses et nombreux !

Palestine, Kanaki, ( et Ukraine ) faut-il manifester ?

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La loi du 20 mai 1802 rétablit l’esclavage

La loi du 20 mai 1802 (30 floréal an X) est un retour sur les principes du décret du 4 février 1794 (16 pluviôse) qui avait aboli l’esclavage sur tous les territoires de la République française. Il faut constater que cette abolition n’a pas été effective dans plusieurs colonies françaises. La Réunion a entravé son application, la Martinique l’a refusée au terme d’une insurrection royaliste similaire à celle de Vendée. En effet, soulevée depuis le 16 septembre 1793, la Martinique signe, représentée par le planteur Louis-François Dubuc, un accord de soumission à la royauté anglaise (traité de Whitehall). Le 6 février 1794, les Anglais entament la conquête militaire de l’île qu’ils terminent le 21 mars 1794. Les planteurs martiniquais évitent donc ainsi l’abolition effective de l’esclavage sur leur territoire.

La loi du 20 mai 1802 concerne explicitement les territoires qui n’ont pas appliqué la loi abolitionniste du 4 février 1794, elle est liée au traité d’Amiens du 26 mars 1802 qui restitue la Martinique, Tobago et Sainte-Lucie à la France. En conséquence, elle ne s’applique en théorie ni à la Guadeloupe, ni à la Guyane, ni à Saint-Domingue.

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L’État français a pris fait et cause pour le camp loyaliste, quoiqu’en disent l’Élysée et Matignon

Un collectif de spécialistes de la Nouvelle-Calédonie estime que les tensions à Nouméa n’ont rien d’étonnant face au passage en force tenté par Emmanuel Macron et risquent d’anéantir vingt-cinq ans d’efforts de décolonisation pacifique

Depuis trente-six ans et les accords de Matignon (1988), la Nouvelle-Calédonie vivait dans la paix, et des avancées sociales, politiques, économiques considérables avaient été acquises,rendant de plus en plus réelle la construction d’une citoyenneté calédonienne. Et pourtant, il y a quelques jours, Louis Le Franc, le plus haut représentant de l’État français dans l’archipel,constatait : « On s’engage tout droit dans une guerre civile. » Qu’y a-t-il d’étonnant à cela,quand on considère la brutalité de la méthode choisie par Emmanuel Macron pour sortir de l’accord de Nouméa ratifié en 1988, celle du passage en force ? Le 23 novembre 2021, nous-alertions dans une tribune publiée dans Le Monde sur les risques de la méthode choisie.

Contrairement aux affirmations du chef de l’État, les référendums successifs en 2018, 2020 et 2021 ne constituent en rien un règlement définitif du contentieux colonial, comme l’avaient espéré en 1998 les signataires de l’accord [de Nouméa], engageant alors l’archipel sur la voie inédite d’une décolonisation négociée.

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Le M.I.M. réaffirme sa solidarité avec les frères de la Kanaky

— Communiqué du Mouvement Indépendantiste Martiniquais

Il va sans dire que le MIM apporte son plein soutien au Peuple Kanak dans sa revendication juste et légitime.

La situation actuelle en KANAKY est de la seule responsabilité de l’État français.

Une déstabilisation voulue et programmée.

Depuis plus de 30 ans, tous les stratagèmes possibles et inimaginables ont été utilisés pour tenter de décourager les kanaks, discréditer leur lutte, et les rendre minoritaires dans leur propre pays.

Accord de Matignon bafoué,

Accord de Nouméa bafoué,

Et le dégel du corps électoral vient aujourd’hui confirmer ce plan inique de l’État Colonialiste.

Le gouvernement français doit respecter les accords passés avec le Peuple Kanak.

Le gouvernement français doit respecter la réalité du Peuple Kanak et la revendication de sa pleine souveraineté.

Plus que jamais aux côtés du Peuple Kana

Martinique, le 15 mai 2024

Alfred MARIE-JEANNE

Président du MIM

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Kanaky : alerte et solidarité

— Communiqué du G.R.S. —
Le danger d’un nouveau bain de sang en Kanaky est malheureusement réel et imminent.

L’État français organise un recul colossal par rapport aux accords avec le peuple kanak et ses représentants.

En 1988 puis en 1998 les accords de Nouméa et de Matignon, malgré toutes leurs limites, prévoyaient au moins des référendums d’autodétermination avec un corps électoral fermé aux derniers arrivants, français ou autres. A plusieurs reprises ce corps électoral fut à élargi grâce à la générosité et la souplesse des indépendantistes . Deux référendums successifs ont montré un progrès des suffrages pour l’indépendance, un certain nombre de Calédoniens non kanaks ayant rejoint de façon réaliste le camp de la décolonisation . Le 3eme référendum se présentait comme celui de la victoire probable des partisans de la souveraineté nationale Kanak. Mais il fit programmé en plein Covid malgré l’opposition de Édouard Philippe lui-même . Des milliers de décès dus aux Covid ont créé une situation ou toute campagne électorale devenait impossible pour le peuple Kanak dont les coutumes imposent un cérémoniel spécifique pour les enterrements. La demande par les indépendantistes du report des élections fut refusée avec arrogance par la Macronie.

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Mobilisons nous au côté du Peuple Kanak pour mettre définitivement fin à la domination coloniale française !

— Déclaration du CNCP

L’histoire de la France coloniale c’est un long fleuve de massacres, de répression, de subversion, de pillage, d’accords secrets et léonins, de duplicité et de mensonges. Aujourd’hui, le pouvoir français prétend interdire définitivement que le Peuple kanak exerce son légitime droit à l’autodétermination en manipulant encore le corps électoral. En aucun cas les ressortissants de la puissance coloniale ne doivent participer à un référendum d’autodétermination déjà frelaté par le vote de ceux dont Pierre Messmer avait cyniquement planifié la venue à cette fin.

Le Peuple Kanak a le droit de se révolter contre l’agression qu’il subit!

Au niveau mondial, les puissances impérialistes occidentales sont sur la défensive, ce qui les rend plus agressives et dangereuses encore. Elles instrumentalisent les institutions internationales pour défendre leurs seuls intérêts. Le respect des droits les plus élémentaires des peuples sont bafoués. Le génocide du peuple Palestinien commis par l’armée sioniste israélienne avec leur complicité objective le démontre amplement.

La France, chassée de son «pré-carré africain», espère renforcer son emprise sur ses colonies pour retarder son inéluctable déclin. C’est ce que disent les manœuvres visant à maintenir la Kanaky sous domination, le rapt de l’île comorienne de Mayotte, au mépris du droit international, l’accélération de la politique de «génocide par substitution» ainsi que le démantèlement de l’économie endogène en Martinique et, partout, la militarisation à outrance des territoires.

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Le septennat perdu d’Emmanuel Macron

Le 14 mai 2017 la passation de pouvoir entre François Hollande et Emmanuel Macron a lieu au palais de L’Élysée. Elle est suivie de la cérémonie d’investiture du nouvel élu où il prononcera ces mots :« Je ne céderai rien sur les engagements pris vis à vis des Français »

7 ans plus tard, l’équivalent d’un septennat Macron, où en sommes nous ?

Au delà des beaux discours et des mesures symboliques, ces 7 ans constituent un recul sur l’écologie, la justice sociale, la démocratie et l’Europe. Téléchargez le bilan complet

Un septennat perdu pour l’environnement

👉 Soutien de la répression de Sainte-Soline, soutien à Gérald Darmanin qui traite les écologistes 
d’ “écoterroristes”.

👉 Malgré les promesses d’interdiction, le glyphosate est toujours autorisé.

👉 Un président pro-chasse : baisse le coût du permis de chasse, promulgation d’arrêtés autorisant la chasse “traditionnelle” aux oiseaux pourtant illégales…

👉 Poursuite de la construction de l’A69 malgré l’expertise des scientifiques.

👉 80% des mesures proposées par la Convention citoyenne ont fait l’objet de dérogation.

👉 Sacrifice de la sécurité nucléaire avec la fusion des 
2 instances de sûreté : l’ANSN et l’IRSN.

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Ne détournons pas le regard ! Manifestons encore et encore !

— Le n° 348 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Samedi 18 mai 18h au kiosque Guédon à Fort-de-France :

À l’appel de Martinique-Palestine Solidarité et d’une liste d’organisations qui s’allonge, nous serons dans la rue ce samedi 18. Ce n’est pas seulement un indispensable réflexe contre le cours génocidaire abject de l’État d’Israël à l’encontre du peuple palestinien. Ce n’est pas seulement un geste élémentaire de solidarité avec un peuple martyr. C’est aussi parce que dans le massacre qui se déroule sous nos yeux, dans l’affrontement international auquel on assiste, se jouent en fait des enjeux qui concernent la paix du monde.

La montée de la solidarité internationale avec la Palestine, solidarité dont le caractère trop discontinu explique l’arrogance sioniste, est le seul fait positif de la situation. Nous devons y contribuer de toutes nos forces.

Rendezvous samedi !

 

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Et si le 22 mai

Le 22 mai approche à grands pas. Jadis, on discutait longuement pour savoir si c’était la « date de naissance du peuple martiniquais ».

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Peuple Kanak, vous n’êtes pas seuls !

— Communiqué de presse —

À bas la répression.

Respect du droit du peuple kanak à la libre disposition.

Depuis plusieurs jours la situation se détériore en Kanaky Nouvelle Calédonie. Alors que les droits du peuple kanak colonisé par la France depuis un peu plus d’un siècle, sont reconnus par la communauté internationale et que la France s’était engagée à travers deux accords, accords de Nouméa puis accords de Paris à accompagner le peuple kanak vers sa souveraineté ou au moins pour lui permettre de s’autodéterminer, l’actuel gouvernement de la France a décidé d’effacer toutes les dispositions de ces accords et de renforcer la mainmise française sur ce territoire.

Depuis plusieurs jours, le peuple kanak est mobilisé pour s’opposer à la volonté du pouvoir français de continuer dans sa politique d’écrasement de l’expression souveraine kanak. Il dit : NON au dégel du corps électoral.

Avec le peuple Kanak, nous devons partout dans le monde dire aussi : NON au dégel du corps électoral.

Autodétermination et libre disposition du peuple kanak.

Décolonisation pour la Kanaky-Nouvelle Calédonie.

Non à l’envoi de force de répression massive pour mater et tuer le peuple colonisé qui demande la reconnaissance de son droit à l’autodétermination.

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Un plan Marshall pour la Martinique  

3 questions à… Jean-Pierre Maurice, auteur, chroniqueur lanceur d’alerte martiniquais

Le chroniqueur martiniquais Jean-Pierre MAURICE vient de lancer un appel intitulé « Allez Martinique » invitant État, responsables administratifs et élus locaux, acteurs économiques et citoyens de l’île à un sursaut démocratique au bénéfice des populations. Plan Marshall, jouer collectif, combattre les abus : il explique ici sa démarche.

Avec cet appel, êtes vous pessimiste ou optimiste au sujet de l’avenir de la Martinique ?

Sans doute ni l’un ni l’autre : ni pessimiste, ni optimiste. Je dirais plutôt que je suis lucide. Lucide face aux enjeux qui nous attendent et aux handicaps, aux obstacles même, qui menacent notre marche vers le progrès.

Pourquoi cet appel « Allez Martinique » ?

Il y a deux raisons principales : la première, c’est que le pire est devant nous et que, habitués au fameux « débrouilla pa péché » hérité de l’époque d’esclavage de notre histoire, nous ne le voyons pas, chacun espérant toujours s’en sortir, tel le Compè Lapin des contes des Antilles.

La deuxième raison est que les solutions proposées sont bien souvent davantage empreintes d’émotion que de raison.

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En Martinique, pas pour le plaisir : de l’exil à la prostitution

— Par Yves-Léopold Monthieux 

De la dissidence au Bumidom, le révisionnisme à l’envers

Même pour les plus avertis, quel que soit son format, il y a toujours quelque chose à apprendre d’une intervention de Gilbert Pago, historien engagé à qui on peut faire crédit de son honnêteté et son effort de neutralité. En ce petit pays, cela s’appelle aussi avoir du courage. Lorsque ses amis communistes, PPM, rouge-vert-noir, maoïstes, ou même trotskystes lui reprochent de dire certaines choses, “mais c’est l’histoire !” », s’écrit l’ancien élève de l’anthropologue Jacques Soustelle, l’un des pères, gaulliste, du statut des départements d’Outre-Mer. “Tout historien a une opinion personnelle”, pourvu qu’il soit “objectif et honnête”, rappelle le co-leader du mouvement indépendantiste du Groupe Révolution Socialiste (GRS). N’est-ce pas cette aptitude à suivre cet étroit chemin de crête qui rend incontournable l’historien martiniquais ? Qu’ils me pardonnent ce compagnonnage, j’ai retrouvé ce sens de la nuance qui n’est pas toujours bien compris chez Raphaël Confiant au cours d’une soirée littéraire consacrée à Frantz Fanon.

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24yèm Konvwa ba réparasyon

Du lundi 13 mai au mercredi 22 mai 2024

— Par Jean Samblé —

Depuis vingt-quatre ans, le Mouvement International pour les Réparations (MIR) réunit les cœurs et les esprits lors du mois de mai pour le « Konvwa ba réparasyon ». Un événement marquant, qui s’inscrit dans le sillage de la révolution anti-esclavagiste de 1848, rappelant aux Martiniquais leur histoire, leurs richesses naturelles et culturelles, et surtout, la nécessité de réparations pour la libération totale de leur peuple.

Chaque année, le thème choisi reflète les défis et les aspirations du pays. Cette fois-ci, c’est sous le thème « Réparasyon pou palantjé matjoukann péyi-a » que se déploie le « 24yèm Konvwa ba réparasyon ». Une invitation à regarder en face les injustices passées et présentes, à défendre le patrimoine et à lutter contre la spoliation des terres.

Le parcours du « Konvwa » est jalonné de symboles et de récits. Il débute le lundi 13 mai à Sainte-Anne, berceau de l’organisateur Garcin Malsa, avec une réflexion sur la protection des Salines. Puis, de Rivière-Pilote à Fort-de-France, de Ducos au Morne-Rouge, les marcheurs honorent leurs ancêtres et discutent des enjeux agricoles, artisanaux et environnementaux.

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Haïti : vers une gouvernance en transition, entre dissensions Internes et pressions externes

— Par Jean Samblé —

La scène politique en Haïti demeure tendue alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) cherche toujours son rythme de croisière. Face à des dissensions internes persistantes, les membres du CPT ont récemment opté pour une approche de présidence tournante, dans l’espoir de stabiliser la gouvernance provisoire du pays.

Cette décision, annoncée après de longues délibérations, reflète les défis auxquels est confronté le CPT depuis sa création il y a quelques semaines. Initialement prévu pour être dirigé par un coordonnateur unique, le Conseil a dû revoir sa stratégie à la lumière des désaccords persistants sur le choix du leader.

Désormais, la présidence du CPT sera confiée successivement à quatre de ses membres, chacun ayant un mandat de cinq mois pour diriger la transition. Edgar Leblanc Fils inaugurera cette rotation, suivi par Fritz Alphonse Jean, puis Leslie Voltaire et enfin Louis Gérald Gilles. Cette approche vise à assurer une représentation équitable des différents blocs politiques au sein du Conseil, mais soulève également des questions quant à la stabilité et à la continuité de la gouvernance.

Outre la question de la présidence tournante, d’autres points cruciaux ont été discutés lors des récentes réunions du CPT.

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Le refus de voter l’interdiction des activités rémunérées des eurodéputés pour les lobbys : une polémique européenne

Par trois fois Max Orville, député Renaissance martiniquais, a voté contre l’interdiction

À l’approche des élections européennes prévues du 6 au 9 juin, la question de l’intégrité émerge comme un enjeu central dans la campagne. Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise (LFI), a suscité une vive controverse en attaquant ses principaux adversaires, y compris de gauche, sur le terrain de la probité.

Dans un article récent publié dans Libération, Aubry a appelé à l’interdiction des activités annexes rémunérées des eurodéputés, susceptibles de créer des conflits d’intérêts, afin de réduire leur vulnérabilité aux influences des lobbys. Cette proposition exclut les droits d’auteur et les indemnités d’élus. Pourtant, cette mesure a été rejetée à plusieurs reprises par une grande partie des eurodéputés français, selon les comptes rendus de votes.

Seules les délégations de La France insoumise et du Parti socialiste, ainsi que le groupe écologiste dans son ensemble, ont soutenu unanimement cette proposition lors des différents scrutins au Parlement européen au cours des deux dernières années. À l’opposé, les élus de droite et d’extrême droite, tels que Les Républicains, le Rassemblement national et Reconquête !,

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L’affaire du TCSP : l’effet guillotine de l’inéligibilité du Président

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Dans l’affaire des marchés publics du TCSP dont le jugement est prévu le 4 juillet 2024, le procureur de la République a requis des amendes et des mesures d’inéligibilité à l’encontre de la plupart des contrevenants concernés, élus ou personnels administratifs. Pour l’heure, restons aux mesures d’inéligibilité des élus et à leurs conséquences. S’agissant d’un maire, la sanction d’inéligibilité n’a aucune conséquence pour les autres conseillers municipaux. Tel n’est pas le cas lorsque cette mesure concerne le président du conseil exécutif qui a un statut unique dans le droit français.

En janvier 2016, le mois suivant son élection, puis en avril, alors que le président Alfred Marie-Jeanne avait quelques soucis avec la justice, j’avais publié trois tribunes intitulées : « L’inéligibilité du président de l’exécutif, c’est l’effet guillotine pour les huit autres », « Le jour de l’élection du président du conseil exécutif de la CMT on entre en démocrature ». Puis « Le monstre CTM tend vers ce auquel il semble voué : la paralysie de la Martinique ».

Démocrature. Au cours du fonctionnement normal de la CTM, cette appellation fait écho aux pouvoirs exorbitants du conseil exécutif, à leur incarnation en la personne d’un président tout-puissant, à l’autorité morale de ce président sur la classe politique, la presse et la société civile.

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Reconsidérer le projet d’extension du TCSP !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —
A l’origine du projet de TCSP il y a un double constat : 3/4 des déplacements se font par la route au moyen de véhicules particuliers, dont le parc ne cesse de grandir, et ceux-ci concernent pour l’essentiel le trajet domicile-travail, plus précisément entre les communes de résidence et l‘agglomération centrale de Fort-de France. Le réseau routier supportant ce trafic est à ce jour saturé (plus de 140 000 véhicules par jour, dans les deux sens, sur l’autoroute A1!) d’où de fréquents embouteillages entraînant une déperdition considérable de temps et d’argent,évaluée en 2014 à 40M€ par an pour les acteurs économiques en particulier et plus généralement l’ensemble de la population. Côté réalisation, une première réponse a été apportée à cette problématique avec la création des lignes A et B du TCSP reliant Fort-de-France et le Lamentin, ce qui a permis d’améliorer le trafic sur l’autoroute. La question qui se pose désormais est celle de la continuation ou non de l’opération, en clair du caractère judicieux ou non des extensions envisagées vers le Nord-Est ( Robert ) et ouest (Schoelcher) et le Sud (Rivière-Salée ou Sainte-Luce).

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Jours de carence : Macron et Cie s’en prennent toujours aux mêmes !

— Par Max Dorléans (GRS) —
En évoquant ces jours derniers, l’idée de faire passer le nombre actuel de 3 jours de carence (à savoir les 3 premiers jours où les salarié/es du privé ne perçoivent pas d’indemnités en arrêt maladie) à 5 jours minimum, ce sont toujours les mêmes qui sont dans le collimateur de Macron et Cie.

Avec toujours le même argument faisant état de la supposée  » fainéantise » des salarié/es, tireurs au flanc, et en permanence prompts à abuser d’une protection sociale trop généreuse.

Une nouvelle attaque contre les salarié/es, terrible, mais néanmoins jugée insuffisante pour le patronat qui souhaiterait simplement priver les salarié/es pointés comme profiteurs, de tout revenu en arrêt de travail, ce qui les forcerait à reprendre plus vite le travail, et diminuerait ce coût pour la Sécu. Pourtant, certaines statistiques très officielles contredisent ce propos, indiquant que les jours de carence ont peu d’effet sur le nombre des arrêts maladie, à contrario de la durée de ces derniers.

Comme pour la nouvelle contre-réforme de l’assurance chômage, c’est toujours aux salarié/es et aux classes populaires que Macron et ses amis, à la recherche d’économies, s’en prennent pour boucher les trous de la Sécu qu’ils créent eux-mêmes en diminuant ses ressources (exonérations sociales patronales notamment), la menaçant quotidiennement dans son existence, et approfondissant ainsi un peu plus la crise de leur système. 

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Diên Biên Phu, étape phare de la décolonisation

Le 7 mai 1954 les troupes du Viêt Minh infligent une sévère défaite aux forces coloniales françaises!

— Par Jean Samblé —

La bataille de Diên Biên Phu, souvent désignée comme l’une des étapes phares de la décolonisation, résonne comme un symbole poignant de la fin de l’ère coloniale française en Asie. Ce conflit, s’étendant de mars à mai 1954, oppose l’armée populaire Viêt Minh, sous la direction du général Giap, aux forces françaises commandées par le général Navarre.

Au cœur de cette confrontation se trouve Diên Biên Phu, un modeste village au nord du Vietnam, où les Français ont érigé un camp retranché dans une cuvette, pensant pouvoir bloquer l’avancée des troupes vietnamiennes vers le Laos. Cette initiative spectaculaire, orchestrée par le général Navarre en 1953, révèle l’ultime effort de la France pour maintenir son emprise sur l’Indochine.

Cependant, la réalité sur le terrain se révèle impitoyable pour les forces françaises. Malgré une préparation minutieuse, le camp de Diên Biên Phu devient rapidement un piège mortel. Les troupes vietnamiennes, habilement positionnées sur les hauteurs environnantes, encerclent progressivement les positions françaises, les isolant et les submergeant.

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Haïti entre lueur d’espoir et ombre de la corruption : révélations sur fond de crise politique

Trois jours après sa création le le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est déjà en crise!

— Par Jean Samblé —
Depuis le tumulte qui a secoué les fondations de la politique haïtienne, une lueur d’espoir semble percer les nuages d’incertitude. Dans les coulisses du pouvoir, où les alliances se font et se défont, une possible issue à la crise qui étreint le pays émerge timidement.

La semaine dernière, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) avait jeté le pays dans une confusion totale en désignant, sans consultation publique ni scrutin, le Président du groupe ainsi que le Premier ministre. Une décision qui avait provoqué un tollé parmi les membres du Conseil et la population haïtienne, laissant planer un lourd poids d’illégitimité sur les épaules du nouveau gouvernement.

Cependant, les récentes nouvelles semblent indiquer un revirement dans la tempête politique qui gronde. Les quatre membres majoritaires du CPT, à l’origine de la nomination controversée, ont accepté de faire marche arrière. Ils ont convenu de choisir le leader du gouvernement de transition parmi une liste de candidats, conformément aux accords préalablement établis le 3 avril dernier.

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Une histoire d’eau en Martinique : le mythe du pont d’abord et la rivière, ensuite.

— Par Yves-Léopold Monthieux 

La légende de la responsabilité et de l’expertise martiniquaises pourrait s’écrire à travers les récits de sources, fontaines, piscines, ponts et appontements. Des histoires d’eaux sans cesse renouvelées, parfois ubuesques. Depuis une vingtaine d’années l’eau du robinet vient régulièrement rythmer nos carêmes et mesurer l’impéritie de nos élus. Ainsi a-t-il fallu deux mandatures de la CTM, des quantités d’encre et de déclarations télévisées pour régler le sort de quelques âcres de terrain sur lequel faire passer quelques mètres de tuyaux. La présence d’un béké dans l’affaire fut l’ingrédient nécessaire à l’allongement de la sauce. La victoire n’a pas fait couler ni plus d’eau dans les foyers ni plus d’encre dans les gazettes. Plus globalement, un phénomène cyclique est bien campé dans le calendrier saisonnier, lequel donne lieu, de la part des usagers, à une résilience exemplaire et, de la part des élus, à des satisfactions plastronnantes.

On est en 1965 : deux étudiants métros sont de passage en Martinique. Prenant un verre au bar Le Foyal, au Bord de mer, ils parlent un peu de leur voyage.

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La corruption au Fonds national de l’éducation en Haïti 

Ce que nous enseignent l’absence d’états financiers et l’inexistence d’audits comptables entre 2017 et 2024

  —Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Publié le 20 avril 2024 sur plusieurs sites en Martinique, en France et aux États-Unis, traitant d’un sujet majeur de société et amplement diffusé par courriel auprès de milliers de destinataires, notre article « Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption créé par le PHTK néo-duvaliériste » a eu un écho considérable comme en témoignent les correspondances qui nous ont été acheminées. Par son approche analytique et documentée, cet article a mis en lumière le fait que le Fonds national de l’éducation (FNÉ), à l’instar du PSUGO, est au sommet d’une vaste entreprise de corruption et de détournement des ressources financières de l’État dans le système éducatif national haïtien. Les nombreuses et pertinentes références documentaires que nous avions fournies, en plus d’éclairer et de conforter notre analyse, ont permis aux lecteurs de mieux comprendre en quoi consiste la corruption systémique qui sévit au Fonds national de l’éducation. Le présent article approfondit l’analyse élaborée dans celui du 20 avril 2024 et il explore amplement, documents à l’appui, l’une des caractéristiques majeures du FNÉ, à savoir l’invisibilisation des données financières qui est au cœur du dispositif de la corruption systémique au Fonds national de l’éducation.

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Haïti : le Conseil de Transition se choisit Edgard Leblanc Fils comme Président

Après la démission du Premier ministre contesté, Haïti entre dans une nouvelle ère sous la houlette du tout nouveau Conseil de transition. Lors d’une cérémonie solennelle, retransmise en direct à la télévision haïtienne, l’annonce retentit : Edgard Leblanc Fils, figure politique respectée, est désigné pour présider cet organe crucial.

Issu du Collectif du 30-Janvier, un regroupement politique comprenant notamment le PHTK de l’ancien président assassiné Jovenel Moïse, Edgard Leblanc Fils prend la barre dans une période critique. Son rôle de coordination au sein du Conseil est essentiel alors que le pays est en proie à une violence incessante perpétrée par des gangs.

Dans un discours poignant, en créole, il exprime sa détermination à restaurer la sécurité, une condition sine qua non pour mener à bien la mission première du Conseil : organiser des élections transparentes et crédibles d’ici le 7 février 2026, date à laquelle le mandat de l’organe devra prendre fin.

Mais le Conseil ne se limite pas à la présidence. Une autre nomination importante émerge : celle de Fritz Bélizaire au poste de Premier ministre. Ancien ministre des Sports, il apporte une expertise précieuse dans ce contexte complexe.

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L’ignorance militante de la Réforme foncière martiniquaise

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Rien de ce qui suit ne figure aux programmes des Écoles et de l’Université. Dans les années 1960 – 1970, parmi les décisions faisant suite aux évènements de décembre 1959, trois mesures majeures ont été décidées par le gouvernement. Elles ont marqué de façon indélébile la société et l’histoire martiniquaises, mais aussi sa géographie. On les nomme BUMIDOM, SMA, Réforme foncière. Fruits d’un volontarisme incontestable, ces mesures s’étaient heurtées à l’opposition de la gauche classique (PCM, PPM, PS) et des mouvements indépendantistes. Regroupés à la marge du parti communiste sous le vocable ”gauchiste”, ces derniers se recommandaient des idées maoïstes, trotskystes, castristes et autres. Un condensé sulfureux qui a pu s’expérimenter lors des événements de Chalvet, en février 1974.

Tandis que le BUMIDOM est devenu la victime expiatoire de la lutte anticolonialiste et que le SMA (service militaire adapté) a su s’arracher à l’accusation d’“armée d’occupation coloniale”, les adversaires de la Réforme foncière usèrent et usent encore d’un artifice intellectuel inédit : le silence militant et la tenue des Martiniquais dans une totale ignorance de ce moment de leur histoire.

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