Catégorie : Politiques

Claire Hédon. « La société ne veut pas voir les pauvres, ils dérangent »

— Entretien réalisé par Ixchel Delaporte —

L’association ATD Quart-monde fête ses 60 ans Place de la République, à Paris, où elle présentera les nombreuses actions qu’elle mène tout au long de l’année. Un travail indispensable pour tenter de changer le regard de la société sur la pauvreté explique Claire Hédon, présidente d’ATD-Quart Monde.
Quel message souhaitez-vous faire passer à l’occasion de cet anniversaire ?
Claire Hédon. La société doit faire reconnaître et faire respecter l’égale dignité de tous. Nous considérons la misère comme une violation des droits de l’homme. Notre but est de montrer avec une multitude d’initiatives que chacun peut s’engager à son niveau. La bataille se joue aussi sur le plan des idées et sur l’opinion publique. Hélas, ce regard devient de plus en plus dur, de plus en plus culpabilisant. Ces deux jours de débats ont pour but d’affirmer l’indivisibilité des droits. Si l’on n’agit pas sur l’ensemble de ces droits (logement, santé, travail, éducation), on n’aura pas de politique de lutte efficace contre la pauvreté.

Vous vous battez contre la pauvreté. Le gouvernement n’a pas fait d’annonces à ce sujet.

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Le Monument aux Morts s’est-il transporté à la Joyau ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ainsi donc, en décidant de saluer l’illustre pensionnaire du cimetière de la Joyau, Aimé Césaire, plutôt que les morts pour la République, le Premier ministre paraît sceller un passage de symboles. C’est une décision que les Martiniquais afro-caribéens, qui ont bonne conscience de ce qu’ils doivent à Césaire, pourraient traduire comme la reconnaissance à cet homme, par l’Etat, de la qualité de Père de la nation. La reconnaissance de cette nation, elle-même ! Cette distinction est rare en démocratie et le geste aurait du sens, qui exprimerait un message fort de la France.
Quand Césaire cessera-t-il d’apparaître comme appartenant à un clan ?
Mais alors, toutes les autorités officielles de la collectivité devraient y être conviées, comme c’est le cas lorsque l’évènement se produit autour du Monument aux Morts : le président de la collectivité, le préfet, les anciens combattants, etc. Celui qui écrit ces lignes a eu l’occasion de déplorer le caractère exclusif des célébrations de mémoires martiniquaises. En effet, lorsqu’on célèbre Fanon, le Parti progressiste martiniquais n’est pas invité à la fête et lorsqu’on honore Césaire les choses se passent en famille.

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Révolution russe et mort du Che

Commémoration du centenaire de la révolution russe et du cinquantenaire de l’assassinat du Che

L’émancipation humaine reste notre bannière!

Il y a 100 ans, le 7 novembre 1917, les révolutionnaires prenaient le pouvoir dans le vieil empire russe. Il y a 50 ans le 9 octobre 1967 la C.I.A. et ses valets boliviens assassinaient CHE GUEVARA.
Ce double anniversaire est l’occasion d’un retour sur le passé éclairant sur l’espérance toujours vivante du genre humain de sortir de l’exploitation, de l’oppression, de la misère et de la guerre.           
Le GRS contribuera à ce débat indispensable avec son invitée Christine POUPIN, l’une des porte-paroles du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) avec Philippe Poutou et Olivier Besancenot.

Notre conférence débat se déroulera
vendredi 10 novembre à 18h
après une exposition sur la révolution russe de 17h à  18h-débat
dans les salons de l’hôtel l’Impératrice au 5eme étage.

A 18h deux thèmes particuliers seront abordés concernant l’émancipation des femmes et le sauvetage de nos éco systèmes en partant de ces grandes expériences du passé.          

Christine POUPIN pourra aussi répondre à la presse sur la situation en France, six mois après l’élection de Macron.

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#1femmesur2

14Monsieur le Président,

Nous savons votre agenda chargé. Vous n’avez pourtant pas pu passer à côté. Depuis des jours, plusieurs centaines de milliers de messages sont apparus sur les réseaux sociaux pour témoigner de l’ampleur des violences sexuelles que subissent les femmes en France.

1 femme sur 2 a déjà été victime de violences sexuelles. Certaines ne sont plus là pour signer cette tribune, mortes sous les coups. Certaines sont plus particulièrement concernées parce qu’elles sont en situation de handicap, lesbiennes ou subissent le racisme.

L’avez-vous en tête lorsque vous vous déplacez, rencontrez des citoyennes et citoyens, présidez une réunion ou un dîner officiel ? Une sur deux.

Monsieur le Président, les premières signataires de cette lettre ont été, comme tant d’autres, harcelées, agressées ou violées. Comme tant d’autres, elles ont souvent du faire face au déni de leurs entourages, à l’absence de prise au sérieux par les services de l’État, à la tentative de notre société de leur faire croire que ce n’était pas si grave ou qu’elles avaient bien dû faire quelque chose pour en arriver là.

Toutes et tous, nous sommes témoins du silence vertigineux de notre société.

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Soutien à notre consœur Nadia Daam harcelée en ligne et menacée

Depuis quelques jours, notre consœur Nadia Daam est assiégée par des nervis abrités dans l’anonymat d’Internet, sur Twitter, Discord ou sur les forums de discussion 18-25 de la plateforme jeuxvidéo.com.

Attaques contre ses comptes électroniques, injures pornographiques, menaces de mort, menaces de viol, menaces sur son enfant, tentative d’intrusion à son domicile au milieu de la nuit.

Voilà ce que subit une journaliste pour avoir dénoncé, dans une chronique diffusée sur Europe1, le sabotage d’un numéro de téléphone destiné à aider les femmes victimes de harcèlement de rue par des activistes issus de ce forum 18-25, lieu d’une parole libre qui parfois dérape dans une violence faussement ludique.

Ce qui arrive à Nadia Daam depuis cette chronique lui donne tragiquement raison.

Nous, femmes et hommes, consœurs et confrères de Nadia Daam, et pour certains ses amies et amis, voulons simplement dire aux brutes qui la persécutent qu’elle n’est pas seule, que nous pensons, comme elle, qu’ils sont des êtres lâches, minables et méprisables, et que nous attendons patiemment, mais avec confiance, que la justice et la communauté même du web les mettent hors d’état de nuire.

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C’est ici le pays mort pour les jeunes et pour les vieux…

— Par Roland Tell —

Une grande somme de force et de courage est actuellement demandée aux jeunes et aux vieux de la Martinique. En effet, les uns et les autres ne sont plus redevables des politiques de leurs beaucoup-trop-nombreuses collectivités, s’agissant des possibilités offertes de travail et de sépulture. N’est-ce pas symptomatique de l’inertie de certains élus majeurs, dont l’égo, centré sur leur personne, crée délibérément l’émigration hors du pays martiniquais ?
Dans la phase d’évolution où nous sommes, le sens du travail et de la mort entre dans un processus d’expatriation, à la recherche de structures extérieures, pour imprimer décidément sur chacun, qu’il soit jeune ou vieux, la marque de son individualité, de sa personnalité, de sa vie humaine. En effet, l’élu est plus soucieux de construire sa propre image, comme exemplaire de « fonctionnaire » de collectivité au jour le jour, préférant donc utiliser ses prébendes de maire , de conseiller, ou de président, à la libération d’obsessions de pouvoir personnel, qu’à l’entretien du progrès collectif, pour le bien-être de ses mandants. Donc, tout ce désordre dans la gestion commune, tous ces glissements, toutes ces déviations vers le culte de la personnalité, entraînent tout naturellement le départ massif des jeunes en quête d’emploi, la misère morale de la condition des vieux, en quête de cimetières extérieures pour mourir, et être inhumés.

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« L’art humain est le petit-fils de Dieu » ( Citation de Dante )

Par Roalnd Tell —

La Martinique aime-t-elle l’art ? Le Conservatoire des Arts attend toujours sa deuxième pierre, quelque part à Fort-de-France. Hélas, il en va ici différemment de ce qui est à créer, et de ce qui est l’action de créer ! Voilà près de trente ans, que le projet en question attend de venir à l’existence. Si l’art relève du faire, la politique ne relève guère de l’agir. Aujourd’hui, à la Martinique, ne se nourrit-elle pas uniquement de projets, sans jamais produire d’œuvre propre ? Alors, le Conservatoire des Arts continue d’habiter dans l’esprit collectif, tel un mirage, auquel se livrent, d’année en année, les artistes martiniquais. Tout cela est vrai pour la peinture, la sculpture, l’architecture, mais aussi, en général, pour la culture et l’histoire. Où se trouve ici, pays natal du chantre de la négritude, quelque Mémorial Act, susceptible de rendre témoignage de notre mémoire collective ?

Aucune oeuvre de maçonnerie, aucun marbre de haute postérité, parfois même aucune statue, ne veillent aujourd’hui sur les heures et sur les temps de notre vie humaine. Comment questionner l’histoire, autrement que dans les livres ?

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La Catalogne et du bon usage du référundum

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Le référendum catalan est évidemment illégal mais la victoire du OUI pourrait avoir transformé l’illégalité en légitimité. D’ailleurs, y a-t-il d’indépendance légale ? Lorsqu’elle n’est pas obtenue par la violence elle fait souvent l’objet de bricolage juridique susceptible de la légitimer. La légitimation n’est-elle pas finalement le maître-mot en la matière ?
L’indépendance de la Catalogne me rappelle, en effet, le cours de droit constitutionnel du professeur Claude Emeri sur le référendum. Il nous indiquait que le referendum était le mode de scrutin suprême en démocratie en ce qu’il faisait appel au vote de tous les Français. Il se référait au référendum de 1962 sur l’élection du président de la république au suffrage universel direct et sur les controverses qu’il avait suscitées. De nombreux juristes estimaient que ce référendum était anticonstitutionnel. C’est à cette occasion que le général de Gaulle mît en disgrâce le président du Sénat, le Guyanais Gaston Monnerville. En effet, le second personnage de l’Etat avait marqué son opposition à cette initiative en faisant usage du mot « forfaiture ». Il devenait ainsi le leader des opposants à l’organisation du référendum de 1962.

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Donnons-nous les moyens d’agir contre le harcèlement sexuel

— Par un collectif —
Les députés de La France insoumise saluent le courage des femmes qui dénoncent le harcèlement sexuel. Ils estiment que le  » budget d’austérité  » ne permet pas de combattre ce fléau

Le fait n’est plus divers mais social, culturel, politique. C’est une rupture majeure. La libération massive de la parole contre le harcèlement sexuel et les violences sexistes marque une étape décisive pour que cessent, dans la réalité, tous ces actes qui humilient, agressent, violentent les femmes par millions. Après les affaires DSK puis Baupin – ce dernier a obtenu un non-lieu – , les révélations concernant Harvey Weinstein et, dans la foulée, le flot impressionnant de témoignages dans les médias et plus encore sur les réseaux sociaux constituent un point d’appui exceptionnel. Des femmes osent parler, précisément, massivement, là où le silence était la norme. Cette parole est rendue possible parce qu’elle devient collective, publique. Nous saluons le courage des femmes qui mettent au jour des comportements inadmissibles dans une société qui prétend viser à l’égalité et à la liberté.

Ce qui se dénoue concerne toute la -société : les violences sexuelles ne sont évidemment pas réservées à l’univers politique ou aux stars de cinéma.

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Le prix Sakharov à « l’opposition au Venezuela » : un « jour noir » au Parlement européen

— Par Jean-Jacques Régibier —

En décernant le prix Sakharov à « l’opposition au Venezuela », le Parlement européen a choisi d’utiliser les droits de l’homme comme une arme politique au service d’un camp. Les Verts parlent de « jour noir » au Parlement européen.

On n’a pas eu droit à l’habituel tonnerre d’applaudissement, encore moins à la standing ovation, ni à « l’émotion palpable » qu’ont toujours l’air de ressentir en pareille occasion les commentateurs avisés. Non.

Cette fois, quand le président du Parlement européen, l’ancien porte-parole de Berlusconi, Antonio Tajani, a annoncé le gagnant, la droite (PPE) a applaudi, une partie des libéraux (ALDE) aussi, mais pas tous, les députés d’extrême-droite, avec ferveur, certains socialistes, et d’autres du bout des doigts. A gauche de l’hémicycle, beaucoup ont souri, puis franchement ri quand Tajani a prétendu que le Parlement européen défendait la démocratie et les droits de l’homme partout dans le monde, sans exclusive.

Autant dire que le prix Sakharov 2017 est loin d’avoir réuni le sacro-saint consensus européen qui prévaut habituellement dans ce genre de récompense symbolique. Les Verts (Verts-ALE), estiment même que c’est « un jour noir au Parlement européen.

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Prix Sakharov 2017 à l’opposition démocratique vénézuélienne

Le Parlement européen distingue l’action de l’Assemblée nationale du Venezuela, privée de son pouvoir législatif, et les opposants emprisonnés.

Comme chaque année depuis 1988, le Parlement européen a décerné son prix «pour la liberté de l’esprit». Après deux femmes yazidies rescapées de Daech en 2016, c’est au tour de l’opposition vénézuélienne de se voir distinguée.

Après un long processus de sélection, en cours depuis juillet dernier, le Parlement européen a finalement choisi son lauréat 2017 du prix Sakharov «pour la liberté de l’esprit». Déjà sélectionnée pour cette distinction en 2015, c’est l’opposition vénézuélienne qui a été distinguée par la Conférence des présidents, composée du président du Parlement Antonio Tajani et des présidents des groupes politiques.
Le prix Sakharov, destiné à «honorer des personnalités collectives ou individuelles qui s’efforcent de défendre les droits de l’homme et les libertés fondamentales», a été créé en 1988. Il tire son nom du dissident soviétique Andreï Sakharov (1921-1989), récipiendaire du prix Nobel de la paix en 1975. Le premier prix Sakharov (1988) a été attribué conjointement à titre posthume à Anatoli Martchenko, lui aussi dissident russe, et à Nelson Mandela.

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La Guyane fait face à une vague migratoire sans précédent

—Par Laurent Marot —
Depuis 2015, le nombre de demandeurs d’asile a explosé, la plupart venus d’Haïti

Emmanuel Macron, qui se rend en Guyane du jeudi 26 au samedi 28 octobre, devrait faire des propositions pour mieux lutter contre l’insécurité et l’immigration irrégulière dans ce département. Des mesures attendues par les élus locaux. Le 2 août, sur le mont Baduel à Cayenne, le président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) a voulu marquer les esprits pour annoncer le lancement d’une procédure judiciaire pour détruire un bidonville : devant les habitants, Rodolphe Alexandre a fait voler un drone diffusant sur grand écran une vidéo de ce quartier de cases construites illégalement.

Selon la CTG, la population a triplé en deux ans, pour atteindre 1 400 habitants, la plupart venus d’Haïti, demandeurs d’asile ou déboutés de leurs demandes.  » Pour les demandeurs d’asile, l’Etat doit mettre en place un campement de réfugiés sur l’un de ses terrains, avec un suivi des ONG « , a plaidé le président de la CTG, dénonçant une  » situation intolérable, avec des marchands de sommeil qui louent une chambre 200 euros, sans eau potable « ,  » des personnes illégales « , et  » un risque d’effondrement de la colline « .

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L’absence de la Droite de la scène politique martiniquaise

— Par Yves-Léopold Monthieux —

« Une « droite de gauche ». Je viens d’entendre cette expression de la bouche d’un politologue, elle désignait le parti d’Emmanuel Macron, La République en marche (LREM). La droite martiniquaise n’est-elle pas plus proche de Macron que de Wauquiez ? Les dirigeants martiniquais de LR devraient y réfléchir. C’est en tout cas cette droite de gauche qui a mis en place la départementalisation sociale pendant les 20 années (sur les 70) où elle a été au pouvoir. C’est cette droite de gauche qui fait de La Rivière-Salée l’une des villes martiniquaises les mieux dotées en équipements sociaux de qualité et sans déficit. Je me répète : le principal allié de cette droite fut le Parti communiste martiniquais, par l’entremise de son syndicat, la CGTM. Tandis que le premier prônait l’autonomie le samedi soir sur les tréteaux, le second militait dans les rues le jeudi pour l’extension des droits sociaux.

On peut mesurer la perte d’influence de la droite bien que c’est sur ses fondamentaux, encore présents dans l’opinion publique, que la gauche s’appuie pour prospérer. En effet, celle-ci vit particulièrement bien l’assimilation et, au moindre souci domestique, se retourne vers l’Etat.

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La caverne de Plateau Roy et son théâtre d’ombres….

Par Roland Tell —

La mutation de la politique que vit actuellement le peuple martiniquais comporte une triple crise, dont les conséquences pèsent lourd sur les institutions régionales, et sur les doctrines des partis en cause : crise la moralité, crise des idées, crise de la démocratie, étroitement imbriquées, agent et effet l’une de l’autre.

Par crise de la moralité, il faut entendre la rupture du lien rationnel, se rapportant aux principes et aux solutions politiques, sur lesquels se fonde l’engagement militant de toujours, dont on se veut garant de la validité, pour chercher à les élever jusqu’à l’exercice du pouvoir. La gestion politique n’est-elle pas avant tout affaire de fidélité à son corps de doctrine, au parti qui s’y rapporte, à la parole donnée aux électeurs, à travers la longue et large route du militantisme ? N’est-il pas nécessaire d’éviter de se compromettre, de se dévaloriser, de chercher à porter atteinte à sa capacité de distinction idéologique, à sa dignité humaine, pour ne pas se trouver à subir toutes les conséquences d’une hideuse trahison ? Comment donc, en l’espèce, à travers un contrat d’alliance, accepte-t-on de porter en bandoulière le butin de chasse électorale d’un parti adverse, aux antipodes de son école doctrinaire ?

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Oui, « la mauvaise foi érigée en mode de vie »

— ParYves-Léopold Monthieux —

J’approuve totalement l’article paru dans Montraykreyol : « La mauvaise foi érigée en mode de vie ». Je le répète : je ne suis nullement choqué que des parlementaires français soient assistés par des auxiliaires français. Il ne fait pas de doute qu’en raison de la débâcle électorale du parti socialiste, les élus pro-socialistes d’outre-mer aient été sollicités par les députés battus pour recaser leurs attachés. Cependant je ne trouve pas dans le papier de Confiant la réponse à ma question, comme m’y invite une amie de Facebook, : pourquoi un Martiniquais doit-il refuser d’être ministre ?
Je trouve aussi de la mauvaise foi chez ceux qui disent ou qui approuvent leurs partis lorsque ceux-ci l’enseignent, qu’il est inadmissible pour un Martiniquais d’exercer la fonction de ministre français. En effet, tous les arguments utilisés pour justifier que 4 parlementaires martiniquais fassent appel à 4 attachés parlementaires métropolitains valent pour toutes les autres fonctions publiques exercées par des Martiniquais dans l’Hexagone. Qu’on me dise où est la cohérence.
Je refuse donc de m’embarquer au tollé de contestations contre ceux qui se disent choqués par la photo parue.

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L’après Irma : reconstruire le même modèle et toujours sans… les populations!

— Par Max Dorléan, du GRS —
Après avoir étalé leur totale incurie et leur manifeste irresponsabilité durant la phase antérieure et les 2 jours suivant le passage d’Irma, la France (cinquième puissance mondiale) a cherché, par la voix de Macron, de son gouvernement et de ses différents experts de service à reprendre la main, face à la masse des critiques qui leur ont été adressées.
La main sur le cur, Macron – comme les siens – s’est précipité auprès des populations de St Martin et de St Barthélémy pour déclarer vouloir reconstruire vite, mais avec une intransigeance redoutable concernant le respect des procédures, règles, et principes qui n’auraient, à ses yeux, dû faire l’objet d’aucune distorsion. Une forme larvée de critique des différentes autorités (gouvernements antérieurs ?, responsables et élus locaux), trop souples pour leurs intérêts divers, en matière de respect de règlementations, normes, comme par exemple la délivrance de permis de construire à tout va (permis de construire sur la zone des 50 pas géométriques, déclassement de zones non constructibles, VRD non réalisés…), la bétonisation à outrance, le mauvais ou l’absence d’entretien des canalisations, des déboisements inconsidérés…
Sans le moindre doute, la reconstruction à venir n’est rien d’autre que la reproduction du même modèle de développement choisi pour St Martin et de St Barthélémy – et autres iles de notre région Caraibe – à savoir un modèle basé sur le tout-tourisme, sur l’importation de l’essentiel de ce qui est consommé, sur l’absence de production diversifiée significative, riche en emplois (qualifiés notamment) autre que la banane, sur le tout-automobile…C’est-à-dire un modèle bien connu de chez nous, producteur de chômage et précarité croissantes, d’injustices sociales et de pauvreté grandissantes pour un nombre chaque jour plus important, et de richesses toujours plus grandes pour une minorité.

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La Martinique entravée

— Tribune par Pierre Alex MARIE-ANNE —

Au rebours du magnifique exemple d’unité ,de solidarité et de pragmatisme offert par la mobilisation générale des forces vives syndicales, associatives et politiques pour la sauvegarde des contrats aidés, le syndicalisme dévoyé et l’écologie dénaturée , pratiqués par certains groupuscules activistes, sont deux comportements déviants majeurs qui empêchent la Martinique d’avancer.
La première de ces déviances , s’acharne délibérément sur tout ce qui marche , toute entreprise dynamique et novatrice pour s’efforcer de la casser sous couvert de défendre les travailleurs, qui se trouveront le bec dans l’eau quand elle aura été forcée de mettre la clé sous la porte ; il ne restera plus alors à ceux-ci qu’à aller grossir la foule des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi.
Pour ce faire toute une panoplie de pratiques parmi les plus pernicieuses et destructrices est mise en œuvre : déclenchement sans préavis de mouvements de grèves inopinés ,absence de concertation préalable permettant la recherche d’un compromis dans l’intérêt bien compris des deux parties, positions d’emblée maximalistes assorties de l’exigence du tout ou rien, harcèlement continuel pour des motifs de plus en plus futiles tenant plus à la forme qu’au fond, menace de grève générale illimitée agitée en permanence (pour rassurer évidemment d’éventuels investisseurs !),

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Entre les yeux cernés et le rire aux abois…

— Par Roland Tell —

Voici ce qu’à la Collectivité Territoriale, on appelle la « plénière ». Maintenant s’entendent tous discours de ceux qui aiment discourir. Et d’un président d’exécutif, devenu point de mire des médias, qui se laisse à croire qu’il n’existe personne au-dessus de lui dans l’échelle politicienne. Rien ne s’oppose à ces diatribes, de type cyclone, jaillissant de sa gorge ! C’est le surréalisme en ses œuvres démagogiques ! Surréalisme, où notre président prétend jouir d’une supériorité absolue sur tous les autres élus.., autrement dit que la politique, le social, l’économie, le culturel, trouvent en lui seul, leur achêvement. Même le soit-disant président de la dite assemblée se fait poussière en son fauteuil présidentiel, pour servir le peu, attendu de lui.
Le surréalisme de Plateau Roy ne partage pas, puisque, en son bunker interdit d’accès, le Chef du national-droitisme fait en sorte que toutes paroles et toutes rumeurs se taisent pour l’écouter, lui seul, jusqu’à ce que, sur des licenciements professionnels, devenus soudain silencieux, pèsent la crainte et les tremblements. De telles pratiques, cultivées de longue date, sont au point de paraître, aujourd’hui, comme étant la marque de fabrique d’une politique paranoïa-critique, dont l’irritabilité nie les antinomies, les oppositions, les syndicats, et toutes réalités sociales extérieures.

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Thomas Sankara, une révolution africaine assassinée

Le 15 octobre 1987, à Ouagadougou, une expérience révolutionnaire exaltante prenait fin dans le vacarme des kalachnikovs. Le président du Burkina Faso, Thomas Sankara, était assassiné avec douze de ses compagnons. Trente après, son héritage est toujours vivant

Il refusait de voir l’Afrique croupir dans la condition d’« arrière-monde d’un Occident repu ». Cet engagement lui a coûté la vie. Le 15 octobre 1987, lors du coup d’État perpétré par son « frère » Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, Thomas Sankara, était assassiné par un commando de militaires du régiment de la sécurité présidentielle. Sur le certificat de décès officiel de cet homme de 37 ans qui redoutait, quelques semaines auparavant, « une mort violente », on peut lire cette invraisemblable mention : « mort naturelle ». Dans le fracas des kalachnikovs, un nom, encore un, venait s’ajouter à la longue liste des révolutionnaires d’Afrique éliminés avec la complicité des capitales occidentales : Patrice Lumumba au Congo, le combattant de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert Amilcar Cabral, Ruben Um Nyobé, Félix Moumié et Ernest Ouandié au Cameroun, l’opposant marocain Mehdi Ben Barka et tant d’autres… Thomas Sankara était lucide sur toutes ces possibilités anéanties.

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Thomas Sankara était un visionaire

Déclaration de Madame Mariam SANKARA, à l’occasion de la commémoration du trentième anniversaire de l’assassinat du Président SANKARA.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers amis,

L’assassinat du Président Sankara et de ses compagnons, le 15 Octobre 1987, a interrompu une expérience de développement originale et prometteuse de l’histoire de l’Afrique contemporaine.

Je tiens à vous remercier pour votre soutien à toute la famille Sankara et à moi-même ainsi que pour votre fidélité à la mémoire du Président Thomas Sankara.

A travers sa politique, Thomas a défendu, en donnant lui-même l’exemple, les valeurs essentielles telles que l’intégrité, l’honnêteté, l’humilité, le courage, la volonté, le respect et la justice. En mobilisant les différentes composantes de la société, il s’est battu, de façon acharnée, contre la dette, pour le bien être de tous les burkinabè, la promotion du patrimoine culturel burkinabè et l’émancipation de la femme. Il a incité ses concitoyens à se prendre en charge pour vivre dignement. Bref, il a refusé la soumission au diktat des plus puissants de ce monde, a pris la défense des plus faibles et des plus défavorisés.

Imprégnés de ces valeurs et de ces idées, vous avez, à travers l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, mis fin au régime dictatorial de Compaoré.

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Odile Sankara :  » C’est maintenant que tout commence « 

— Par Stéphane Aubouard —
Au Burkina Faso, la chute de Baise Compaoré voici près de trois ans, a correspondu avec une renaissance du théâtre burkinabé. La comédienne Odile Sankara est de celles et ceux qui ont participé à le relancer.
Odile Sankara, la sœur cadette du fondateur du Burkina Faso, continue la lutte initiée par son aîné via le théâtre. Actrice et dramaturge, metteuse en scène, cette Burkinabé qui a longtemps vécu en exil en France peut aujourd’hui pratiquer son art dans son propre pays. « Depuis le 31 octobre 2014, et la chute de Compaoré, le théâtre revit au Burkina. Il est même devenu la première tribune politique du pays » insiste la comédienne. Ces derniers jours, les chanteurs, les rappeurs, les slameurs, les poètes investissent les agoras et les théâtres du pays. Certains reprennent des textes ou des discours de l’icône de la révolution burkinabé. Des textes mis en scène ou simplement dits sous forme de lecture. « ce qui est formidable aujourd’hui, c’est que ce sont les artistes qui entretiennent la flamme de la révolution » se réjouit Odile Sankara.

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« TCSP, 1/4 de siècle de retard »

Mardi 17 octobre 2017 à 19h à Fort-de-France.

Les acteurs du TCSP face au public.

Conférence débat du Club de la Presse Martinique, à partir de 19h le mardi 17 octbre 2017
Salle Emile-Maurice de la CTM (ex Conseil Général) avenue des Caraïbes à Fort-de-France.
Intervenants :
– Louis Boutrin, 1er Vice-Président de Martinique Transport
– Fernand Larmaillard, Directeur Général du syndicat mixte du transport
– Didier Laguerre, maire de Fort-de-France

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Ici, la peinture noire s’efface

— Par Aurélien Soucheyre —

La mémoire du 17 octobre 1961, cinquante-six ans après les faits, reste diffuse à Paris, malgré un travail citoyen de plus en plus actif, et la photo emblématique de Jean Texier.

L’eau a coulé sous les ponts. Peut-être un peu trop. Certes, la journée d’hier ne se prêtait pas forcément au recueillement. C’est un 17 octobre, que des Algériens furent massacrés à Paris. Alors le dimanche 16, sous le soleil, un sourire aux lèvres, devant une Seine qui scintille, les monuments parisiens, et des arbres encore verts, il y a de quoi être interloqué devant cette question : « Savez-vous ce qu’il s’est passé ici, le 17 octobre 1961 ? » Le petit bout d’été indien et l’interrogation inattendue n’expliquent pourtant pas complètement le flottement des Parisiens et des touristes hexagonaux face à ce douloureux souvenir.

Car la plupart des personnes croisées hier méconnaissaient largement ce que les historiens britanniques Jim House et Neil MacMaster ont qualifié de plus violente répression d’État contemporaine jamais appliquée à une manifestation de rue en Europe occidentale. C’était à cinq mois de la fin de la guerre d’Algérie.

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La Martinique n’est pas la Catalogne, on n’y trouve pas les mêmes indépendantistes

— Par Yves-Léopold Monthieux —

(Cet article a été écrit avant l‘acte d’indépendance manqué du mardi 12 octobre 2017 du président de l’assemblée de la Catalogne).

Au moment où la revendication indépendantiste de la Généralité de Catalogne fait chanceler l’Espagne et trembler les autres Etats européens, on est en droit de s’interroger sur le silence abyssal des partis indépendantistes martiniquais. On n’ose penser que la « tremblade » touche aussi ceux qui ont toujours inscrit leur raison d’être de militant politique dans la lutte pour l’accession de la Martinique à l’autonomie ou à l’indépendance. Tout au plus, quelques intellectuels présomptueux trouvent des similitudes entre la Catalogne et la Martinique. C’est peu dire qu’ils ne sont pas entendus au sein des nombreux partis indépendantistes et autonomistes et par les élus qui les représentent au sein des instances locales et nationales.

L’autonomie et l’indépendance, une affaire de riches

Au-delà de la question identitaire qui la sous-tend, l’indépendance des  régions est une question essentiellement économique. Toutes les revendications séparatrices s’appuient sur un substrat identitaire, mais seules souhaitent se détacher de leurs métropoles respectives, ou menacent de temps à autre de le faire, les régions qui s’estiment assez riches pour faire vivre leurs populations.

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Le Venezuela, un révélateur pour la gauche française

— Par Abel Mestre —
Analyse. La question vénézuélienne est aujourd’hui, en France, une fracture de plus entre deux gauches de moins en moins réconciliables.
Un spectre hante la gauche française : le spectre du Venezuela. Les manifestations contre le pouvoir en place du président Nicolas Maduro, héritier de Hugo Chavez, mort en 2013, et la réponse répressive de l’Etat – plus d’une centaine de morts dont au moins 73 sont imputables aux forces de sécurité ou aux groupes ­paramilitaires, selon l’ONU, et 15 000 blessés – ont mis en lumière de profonds clivages. Mais au-delà des analyses géopolitiques, le cas vénézuélien replace au centre du débat à gauche le rapport à l’autorité, question essentielle et structurante de cette famille.
Les communistes et La France insoumise entendent défendre l’héritage de la révolution bolivarienne

Il y a d’un côté les sociaux-démocrates, les écologistes, certains trotskistes et libertaires (Parti socialiste, EELV, NPA, Ensemble, Alternative libertaire). Tous se retrouvent dans la dénonciation d’un Etat « autoritaire » usant d’une violence disproportionnée.

De l’autre, les communistes et La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, qui, eux, entendent défendre l’héritage de la révolution bolivarienne, et dénoncent la déstabilisation du ­régime par les Etats-Unis et les forces capitalistes.

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