— Par Max Dorléans (G.R.S.)
Il importe, me semble t’il, d’introduire la question passée sous silence de la délégation de service public pour voir clair – au delà des affrontements partisans (CTM/MIM contre CACEM/PPM) absurdes faisant fi des souffrances de la population – dans le récent (et long) conflit qui a affecté l’organisation du transport en commun de passagers sur la circonscription du centre de Martinique, la CACEM.
Une notion essentielle, car sans elle, on reste à la surface des choses, et on ne saisit rien au fond du conflit, notamment aux intérêts en jeu. D’une part, ceux globalement du patronat, le grand comme le petit, avec en creux ceux d’une fraction du grand patronat du secteur automobile (concessionnaires automobile, et reste du secteur lié au véhicule individuel comme pneumatiques, pièces détachées, assurances, produits pétroliers…) – totalement invisibles dans le conflit en cause, alors même que c’est l’existence du véhicule individuel comme moyen privilégié de déplacement qui est à la racine, du conflit – et ceux immédiats et au centre du conflit, du petit patronat, avec ses sociétés et entreprises individuelles, chargé très pratiquement de la réalisation de la mission de service publique, par le biais de la délégation de service public (DSP).
Catégorie : Politiques
Politiques
Quelques remarques à propos des éditoriaux de Jean-Marc Party sur La 1ère radio.
— Par Marie-Hélène Léotin —
L’éditorial du 3 mai 2018 s’intitule « Commémorer l’abolition de l’esclavage en Martinique est-il encore utile ? » À propos de l’action des collectivités locales, dans le cadre de la commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage, nous sommes heureux de constater que l’éditorialiste salue l’action conjointe des maires du Prêcheur et de Saint-Pierre. Nous aussi, nous saluons cette initiative.
Plus surprenant est le fait de parler des initiatives de la CTM sur un mode folklorique.
En 2016 et 2017, la CTM ne s’est pas contentée d’une « kermesse », soit dit en passant, « kermesse » où nous avons programmé des groupes et des artistes martiniquais.
En 2016, deux journées ont été programmées dans nos centres culturels et musées: une autour du thème « L’Eglise et l’esclavage » au Domaine de Fonds Saint-Jacques le 21 mai 2016 et une autour du thème « Joséphine et l’esclavage » au Domaine de la Pagerie le 22 mai 2016. Thèmes éminemment à débats, à réflexion et à construction de notre avenir.
En 2017, une journée a été programmée au Domaine de Fonds Saint-Jacques autour du thème « Le train des plantations », avec plusieurs intervenants et la présentation d’un projet culture-patrimoine -économie-tourisme pour un futur train reliant les trois habitations : Fonds Saint-Jacques, Fourniols et Union.
Aimé Césaire, Politiques
Césaire, la « cause noire » et le prolétariat martiniquais…
Lettre ouverte à propos du colloque Aimé Césaire
— Par Marie-Hélène Léotin —
La Collectivité Territoriale de Martinique a organisé, le 17 avril 2018, en salle de délibérations Camille Darsières, un colloque intitulé « Aimé Césaire, l’écrivain et l’homme politique ». Depuis cette date, la CTM et sa conseillère exécutive en charge de la culture, sont l’objet d’articles surprenants, pour ne pas dire effarants, émanant de l’organe d’un parti politique local. Pourtant, il était tout à fait normal qu’une institution majeure en Martinique rende hommage – c’est la première fois qu’elle le fait – à cet écrivain et cet homme politique incontournable qu’était Aimé Césaire dans notre XXe siècle martiniquais. Nous n’aurions rien fait à l’occasion du 10e anniversaire de sa mort, beaucoup de Martiniquais, je crois, nous l’auraient reproché. C’est une institution qui a organisé ce colloque, pas un parti politique ou des femmes et des hommes partisans. Ce sont des universitaires en grande partie qui sont intervenus. Ce colloque, même s’il n’était organisé que sur une seule journée, a revêtu un caractère scientifique et international.
La Conseillère exécutive en charge de la Culture, ancien professeur d’histoire et géographie en lycée, a dit, lors d’une interview, à propos de 1956 et de la rupture de Césaire avec le PCF, qu’en ce qui concerne les conséquences en Martinique, Césaire avait opté pour le choix de défendre la « cause noire » et qu’il avait quelque peu abandonné le prolétariat martiniquais.
Cinéma, Politiques
La couleur à l’écran,
— Par Max Pierre-Fanfan —
Le cinéma français comme la télévision se font l’écho de préjugés et de stéréotypes… Ces deux médias tournent encore trop souvent en « blanc…et… noir »; dans une société française si riche pourtant de ses couleurs et de sa diversité.
En effet, alors que le festival de Cannes bat son plein, des actrices noires et métisses dénoncent un racisme latent dans le cinéma français. Seize comédiennes(dont Eye Haïdara, nommée aux Césars) mettent l’accent sur, « les manifestations de racisme ordinaire entendues dans l’exercice de leur travail ». Elles veulent ainsi provoquer un sursaut contre les productions encore teintées de clichés hérités d’un autre temps. Ces seize artistes ont recensé dans un livre intitulé, « Noire n’est pas mon métier », des plaisanteries douteuses, voir racistes entendues dans l’exercice de leur métier: « vous parlez africain »… « Heureusement que vous avez les traits fins »… « Notre présence dans les films français est trop souvent due à la nécessité incontournable ou anecdotique d’avoir un personnage noir…Les choses évoluent mais tellement lentement », constate l’actrice Aïssa Maïga.
Politiques
Une histoire à côté de l’histoire
— Par Yves-Léopold Monthieux —
La Martinique n’a pas de héros. Elle n’a ni Toussaint-Louverture ni Delgrès. C’est une frustration. Comment la compenser ? On ne compte pas le nombre de thèses rédigées sur la date du 22 mai 1848 où ne figure même pas le nom de l’esclave Romain, celui par qui ces incidents sont arrivés. Souvent, la mention « un esclave » suffit. C’est dire l’ambiguïté d’une date dont celui qui en est à l’origine, absent des places publiques alors qu’y figure Alain Plénel, ne parvient pas à trouver une vraie place dans l’histoire martiniquaise. Ainsi donc se développe une histoire martiniquaise en parallèle à l’histoire officielle.
La déférence au 22 mai 1848 est d’abord la réponse à une frustration, celle du manque d’histoire martiniquaise. C’est la correction de cette frustration, la conjuration de l’inconfort d’une abolition obtenue sans révolution, venue du colonisateur, comme l’explique Paul Vergès. Sauf que l’historien Armand Nicolas a recherché et retrouvé cette révolution. Celle-ci a eu lieu en Martinique, bizarrement après la signature de l’acte officiel, un mois plus tôt. Suivi par la meute politique, ce dirigeant du Parti communiste martiniquais écrit que les Martiniquais se sont libérés par leurs propres forces.
Politiques
L’Eglise et l’esclavage des Africains
L’église catholique, tout en condamnant l’esclavage en général, est restée silencieuse de 1444 (date des premières razzias des Portugais) jusqu’en 1839 quand il s’agissait de condamner formellement la mise en esclavage des Africains. Ce silence coupable fut une approbation implicite.
Le 13 janvier 1435, le pape Eugène IV condamne formellement l’esclavage dans l’encyclique Sicut Dudum. Il est explicitement fait référence à la situation des indigènes des Canaries dont la mise en esclavage par les Portugais est réprouvée sous peine d’excommunication. La question des Africains ne se pose pas encore.
Moins de 20 ans plus tard, le 8 janvier 1454, alors que les Portugais on mis dès 1444 des Africains en esclavage, le pape Nicolas V publie la bulle Romanus pontifex qui, sans approuver ouvertement l’esclavage des Africains, encourage « l’exploration » de l’Afrique et la « soumission » des « Sarrasins » et « autres infidèles ».
Le pape déclare être informé que « beaucoup de Guinéens et autres nègres , pris par la force, par le troc contre des articles non-prohibés , ou par un autre contrat légal d’achat , ont été envoyés [au Portugal] « .
Aucune réprobation n’est exprimée contre cette pratique, ce qui équivaut à une approbation implicite de l’esclavage.
Politiques
La Martinique sous l’étouffoir
— Par Pierre Alex Marie-Anne —-
En dépit des dénégations outragées de l’habituel sociologue de service, la Martinique se porte mal, très mal même, pour dire la vérité, elle est en comma dépassé.
Plusieurs faits, particulièrement marquants, illustrent cette tragique situation :
D’abord et avant tout l’exode accéléré de sa jeunesse, souvent hyper-qualifiée, qui refuse de se laisser enfermer dans l’entonnoir d’une île sans perspectives d’avenir.
Ensuite l’incurie incroyable des dirigeants de la Collectivité Territoriale de Martinique qui au bout de trois ans s’avèrent incapables de mettre en service, des BHNS à un million d’euros l’unité, frappant par la-même de stérilité l’ensemble de l’investissement du TCSP, qui a déjà coûté 400 millions au contribuable.
Si ce n’est pas de la gabegie financière, qu’est-ce-que c’est ?, idem pour″ l’immeuble Victor FOUCHE‟ qui après 35 millions, au bas mot, de travaux de rénovation ne sert strictement à rien.
Idem encore , de la sous-consommation chronique des fonds européens qui, au deux tiers de la fin de la programmation n’atteint même pas les 30% ,alors que dans le même temps on se répand en lamentations sur le manque d’argent disponible.
Politiques
Guyane : procédure disciplinaire contre un chef d’escadron pour propos racistes
Un chef d’escadron de gendarmerie est visé par une procédure disciplinaire après avoir comparé la population guyanaise à des animaux dans un discours prononcé fin avril à l’issue d’une mission sur place, des propos qualifiés d’«inadmissibles» par le ministre de l’Intérieur.
LIRE AUSSI – Plan de lutte contre le racisme : les associations saluent les mesures annoncées
Lors d’un discours prononcé le 21 avril à Saint-Laurent-du-Maronie , à l’issue d’une mission de trois mois et en présence notamment d’un sous préfet, le chef d’escadron s’était lancé dans ce qu’il appelle une «allégorie» sur la population locale : «Quelle faune exceptionnelle que tous ces singes hurleurs lançant autant de jurons que de parpaings pour marquer leur territoire, ces petits caïmans trempant jour et nuit dans l’alcool», avait affirmé le gradé, selon son discours révélé par Le Monde et LCI.
Il dit se réjouir «d’avoir pu aussi compter sur certains paresseux, très nombreux dans la région, dont la réactivité et l’envie de travailler n’ont d’égal que les résultats qu’ils obtiennent», selon une copie de son allocution qu’a pu lire l’AFP.
» LIRE AUSSI – Comment le racisme s’est déplacé sur Internet
Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a dénoncé «des propos inadmissibles et choquants» et rappelé «son attachement au strict respect des règles déontologiques et à l’exigence d’exemplarité» qui «doivent encadrer l’action des forces de sécurité dans l’accomplissement de leurs missions».
Politiques
Caraïbes: 350 victimes de trafic d’êtres humains sauvées (Interpol)
Environ 350 victimes potentielles d’esclavage sexuel et de travail forcé ont été sauvées lors d’une opération coordonnée dans 13 pays des Caraïbes et d’Amérique latine qui a mené à 22 arrestations, a annoncé aujourd’hui Interpol. L’opération policière contre le trafic d’êtres humains, baptisée Libertad, a duré du 3 au 9 avril, mobilisant 500 policiers dans 13 pays: Antigua-et-Barbuda, Aruba, la Barbade, Belize, le Brésil, Curaçao, le Guyana, la Jamaïque, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Trinité-et-Tobago, les îles Turks et Caicos ainsi que le Venezuela.
« Des hommes et des femmes, dont des mineurs, ont été découverts travaillant dans des boîtes de nuit, des fermes, des mines, des usines ou des marché en plein air », a précisé dans un communiqué l’organisation policière internationale. A Saint-Vincent, des Asiatiques « employés » dans une usine ont dû donner leur passeport, devenant complètement dépendants de leurs employeurs. Ne recevant aucun salaire, ils dépendaient également d’eux pour leur logement, leur transport, leur nourriture et les produits de première nécessité, selon Interpol.
Au Guyana, des jeunes femmes travaillaient comme prostituées près de mines d’or dans des régions reculées, d’où elles ne pouvaient s’échapper.
Politiques
La Fondation pour la mémoire de l’esclavage sera présidée par J-M. Ayrault
Le président Emmanuel Macron a confirmé le 27 avril au Panthéon la création dans l’année d’une Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui sera présidée par l’ancien premier ministre et maire de Nantes Jean-Marc Ayrault.
Annoncée le 10 mai 2016 par François Hollande, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage sera « créée cette année », a confirmé le président Emmanuel Macron, vendredi 27 avril, au Panthéon, à l’occasion du 170e anniversaire du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.
Une cérémonie à laquelle participait l’ancienne ministre Christiane Taubira, à l’origine de la loi du 21 mai 2001 de « reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité ».
La fondation sera présidée par l’ancien premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, qui présidait déjà, depuis un an, le groupement d’intérêt public « Mission de la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions », dont l’objectif était de créer cette institution.
« Replacer l’esclavage dans le temps long de l’Histoire »
La fondation sera « logée à l’Hôtel de la Marine où l’abolition de l’esclavage fut décrétée le 27 avril 1848 » par Victor Schœlcher (1804-1893) et sera « dotée de moyens humains et financiers mais aussi scientifiques, pour mener des missions d’éducation, de culture, de soutien à la recherche et aux projets locaux », a détaillé le chef de l’État.
Politiques, Université
Université des Antilles : l’enjeu est politique et non « éthique »
— Par Serge Harpin —
La légitimité doit s’évaluer quantitativement – ou mathématiquement, dès lors qu’on affirme parler au nom de tous, dès lors qu’on prétend représenter toutes les composantes et parties prenantes d’une organisation – au sens de la sociologie des organisations. Les développements sur la « légitimité éthique » vs la « légitimité du nombre » supposés justifier le contraire sont, à proprement parler, des sophismes , des assertions ayant une apparence de bon sens mais dépourvues de toute valeur de vérité. Toute légitimité réfère à des valeurs, à un impératif moral – au sens de « l’impératif hypothétique » du philosophe KANT, c’est à dire, d’une obligation morale contextualisée. Toutefois, et cela vaut aussi pour la notion de « légalité », pour fonder une « autorité », un « droit moral opposable », il faut que celui-ci, l’impératif moral, soit reconnu comme tel par le plus grand nombre relativement à une situation donnée. Escamoter, par conséquent, la dimension comptable, récuser toute quantification, c’est se priver de la possibilité de juger objectivement du degré de légitimité dont on se prévaut. Peut-être est-ce là le but recherché par les tenants de ce bricolage hasardeux d’une opposition oiseuse « légitimité éthique » vs « légitimité du nombre » ?
Politiques, Sociologie
Le décret du 27 avril 1848 abolit l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
2018 : 170ème anniversaire de l’abolition
L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.
Décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
du 27 avril 1848
Au nom du Peuple français.
Le Gouvernement provisoire,
Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.
Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du principe de l’abolition, il en pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,
Décrète :
Art.
Politiques
Regarde en ta gestion comme en un miroir …
— Par Roland Tell —
La notion de bonne gestion politique est-elle une utopie à la Martinique ? Voilà bien la question essentielle ! C’est le noeud du débat actuel, qui consiste à savoir si la gouvernance de la Collectivité est un produit passif de la classe politique, ou si elle agit efficacement, pour transformer la vie culturelle et sociale du citoyen martiniquais, et, en même temps, développer les conditions de travail et de redistribution, nécessaires à l’oeuvre commune, à laquelle s’appliquent les entreprises. C’est à ce titre d’idéal politique, qu’il importe précisément de s’interroger..
Avant tout, il est primordial de retenir la notion d’alliance politique à la tête de la gouvernance, dans sa valeur morale, dans sa fonction éxécutive, compte tenu du processus historique actuel de la Martinique. N’est-ce pas, en ce cas, un processus artificiel, sans fondement idéologique, monté à la hâte, entre deux tours de scrutin, par des carriéristes de la politique, soucieux de se maintenir comme élite gestionnaire de la Martinique ? Quelles peuvent être les justifications de cette élite ? N’est-il pas possible d’y voir une sorte de recrutement, fait nuitamment, de manière expresse, pour la montée au pouvoir – la gouvernance cherchant de justification dans l’impasse de l’idéologie ?
Politiques
« La Martinique pas bien gérée » : la réponse d’André Lucrèce à Bernard Hayot
Bernard Hayot a fustigé la gestion de la Martinique le 18 avril 2018, dans les locaux de l’ex Conseil Général à Fort-de-France. Des élus, des cadres territoriaux, des représentants de l’État, des cadres des institutions financières et des chefs d’entreprises étaient invités par Yan Monplaisir, le 1er vice-président de l’Assemblée de Martinique, à échanger autour du thème : quelle dynamique économique pour la valorisation du patrimoine ?
« Je trouve que la Martinique n’est pas suffisamment bien gérée. Je trouve que la Martinique n’a pas pris conscience que dans la compétition dans laquelle nous sommes, ce sont les meilleurs qui gagnent. Je ne vais pas vous dire à quelle place je mets la Martinique mais ce n’est pas dans les premiers. L’Outre-mer est beaucoup mieux géré, ailleurs », selon Bernard Hayot.
André Lucrèce lui répond par un
Éloge de la prudence liminaire
— par André Lucrèce —
Cet éloge de la prudence se veut liminaire, c’est-à-dire énoncé sur le seuil de la parole, seuil rendu plus ferme et plus solide par des propos rationnels, plus crédibles que ceux proférés sous l’effet de l’émotion.
Politiques
Un an après les accords, les Guyanais contraints de gérer l’urgence
— Par Laurent Marot et Patrick Roger —
Si un plan de 1 milliard d’euros a été mis en place, les 2 milliards d’euros de mesures supplémentaires promis restent lettre morte.
Le 21 avril 2017, la signature, à Cayenne, de l’« accord Guyane » mettait fin à cinq semaines de mouvement social sur fond d’insécurité chronique, de croissance démographique record et de sous-équipement en matière de santé, d’éducation et de transport. Dans le document signé par le préfet, les représentants des élus et le porte-parole du collectif « Pou Lagwiyann Dékolé » (Pour que la Guyane décolle), l’Etat s’engageait sur un « plan d’urgence » de 1,086 milliard d’euros, plus 2,1 milliards d’euros de mesures supplémentaires devant faire « sans délai l’objet d’un examen prioritaire ».
Lire aussi : Guyane : 80 % des mesures d’urgence ont été mises en œuvre
Un an plus tard, seul le plan d’urgence est en cours d’application. « Sur 171 mesures, 70 ont été réalisées, 69 sont engagées, et 32 à l’étude », indique Philippe Loos, secrétaire général aux affaires régionales à la préfecture. Pour lutter contre l’insécurité, l’escadron de gendarmerie mobile envoyé en renfort fin 2017 sur l’agglomération de Cayenne a été maintenu.
Politiques
Jupiter viole ou mangot maturité ! En même temps (sic !)
— Par Lucien Cidalise Montaise —
Ecrire des mots, après les avoir choisis, pour expliquer à ceux qui nous font le plaisir de comprendre les angoisses qui nous assaillent, chaque fois que l’actualité gourmande se saisit de son rôle, est un choix politique. Quant aux Pouvoirs Publics, ils ont aussi un rôle à jouer. Précautionneusement débarrassés d’arrière-pensées stériles et réactionnaires ! Mais hélas, ils s’étalent complaisamment, divisent hypocritement, vampirisent égoïstement et se persuadent que cette sorte d’analyse de l’actualité est fondamentale à l’instauration de la Sérénité et de la Générosité dans notre petit morceau de terre. Ils appellent ça, la Démocratie!
Nous sollicitons aujourd’hui la sagacité critique mais humaine du lecteur en l’amenant à répondre à cette interrogation. Comment peut-on de nos jours, tromper, Couillonner avec tant de mauvaise foi, ce monde que nous habitons ? Le caractère glauque de l’information est de plus, superficiel, quand il n’est pas pure invention. Prégnant serait le mot sûr et certain ! L’impossibilité de ne pas nous offrir les éléments d’analyse relatifs aux nombreux et sanguinaires évènements qui nous tombent du ciel (sic !) devient plus qu’évidente, car revêtue d’idéologie impérialiste et expansionniste.
Politiques, Santé
Financement de la dépendance : à votre portefeuille, salarié(e)s !
— Par Max Dorléans (Groupe Révolution Socialiste) —
De la même manière qu’au début du capitalisme la charité a œuvré pour limiter l’insécurité de la condition salariale et des familles populaires, de nos jours avec Agnès Buzyn (la ministre de la santé), c’est une réponse de même nature (charité imposée) qui nous est donnée au sujet du financement de la perte d’autonomie des personnes âgées, c’est-à-dire de leur dépendance.
En effet, pour Buzyn, loin d’envisager un financement par l’Etat (une pensée surannée !) à hauteur de l’enjeu, c’est toujours la logique de la responsabilité individuelle qui est privilégiée. Ce sont donc aux individus, aux familles, aux salarié(e)s en l’occurrence ici, à assurer le financement de la dépendance. Une orientation fondée sur un prélèvement individuel sur salaire, et examinée dans deux directions. La première direction, qui a sa faveur – et que Macron a repris lors de son entretien du dimanche 15 avril sur BFM TV – n’est rien d’autre que de la « charité salariale imposée » dénommée solidarité. Il s’agit ici d’une seconde « journée de solidarité » (la première étant l’œuvre de Raffarin, et Chirac en 2003), c’est-à-dire une journée de travail gratuit, imposée aux salarié(e)s.
Education Formation, Politiques
La différenciation, vivante et fertile problématique des changements..
— Par Roland Tell —
La Martinique est née, comme on sait, de cette vieille histoire d’esclavage, où le nègre n’était pas réputé blond comme le colon. En son état d’île, entourée de mers, elle paraît alors, tel un entonnoir naturel, où sont venus aboutir tous les versants géographiques d’Europe, d’Afrique, d’Asie, pour faire ici creuset de civilisation, et aujourd’hui dauphine de nation. C’est là pour ainsi dire sa différenciation, tout ce qui est sève pour l’avenir, tout ce qui est vie, tout ce qui est âme dans une communauté, où la conscience de soi révèle des possibilités inouïes de précieuses découvertes dans son environnement caribéen et américain.
La Martinique politique entre ainsi dans une croissance perpétuelle, depuis que, ces dernières années, elle est devenue consciente d’elle-même, à condition que sa politique, vivifiée, jour après jour, dans un travail créateur d’évolution, s’organise, au mieux, pour convertir la prise de conscience de sa Collectivité Territoriale, en une espèce supérieure d’émancipation. C’est la marche immémoriale vers son destin de peuple, échoué ici par l’histoire, au fil des eaux de mers, vers le milieu de la Caraïbe et des Amériques.
Politiques
Qui était Winnie Mandela ?
— Par Emmanuel Argo & Lucien Cidalise Montaise (*)
En ce moment la cause des femmes est à la une. Parler de Winnie Mandela, reconnaître sa valeur et sa détermination de résistante qui lui ont valu le titre de mère de la nation de la nouvelle Afrique du Sud, c’est montrer que, les femmes sont de véritables et authentiques forces dans le monde. Comme aussi chez nous.
Madame Madikizela-Mandela, plus connue par son prénom de Winnie, était la seconde épouse de Nelson Mandela. Elle vient de nous quitter le 2 avril 2018 à l’âge de 81 ans. De leur union sont nées deux filles, Zenani et Zindzi.
Le 11 février 1990, Winnie est venue accueillir son mari, Nelson Mandela, qui sortait de prison après 27 ans de privation de liberté. Mais c’est Zindzi, la cadette, que le monde entier a découvert officiellement pour la première fois aux côtés de son père lors des cérémonies de l’investiture présidentielle à Prétoria le 10 mai 1994 tandis que Winnie, l’épouse, était tenue à l’écart,dans le parterre des officiels.
Malgré les réjouissances, elle était triste et des afro- américains et caribéens parmi lesquels Camilla Cosby épouse de l’acteur afro-américain, David Dinkins ancien maire de New-York, Harry Belafonte chanteur ou Colin Powell ancien Secrétaire d’État et moi-même, E.
Politiques
De la Démocratie à la défaite morale en Martinique
— Par Yves-Léopold Monthieux —
Nous sommes encore en Démocratie, Dieu merci. Même s’il y a mieux dans la Caraïbe, selon certains qui n’y vont cependant que pour chasser le gibier ou se donner une cure de bonne conscience. Avec les yeux fixés sur la date de retour, bien entendu.
Nous avons toute liberté d’être autonomistes, indépendantistes ou attachés à la France. Et d’être tous ensembles, c’est notre coquetterie, des assimilationnistes pratiquants. C’est qu’à travers ces catégorisations douteuses se recrute une armée de faux-culs, avec généraux, officiers, sous-officiers et hommes de troupe.
Nous avons toute liberté et nous prenons toutes les libertés avec la démocratie. Avec le pouvoir et la justice confondus qui, devenus frileux en souvenir d’un passé douloureux, perdent la boussole à l’idée d’entendre les mots « pouvoir colonial » ou « justice coloniale ». Un « hou » dans le dos rappelant ce passé, et la démocratie est comme paralysée.
Nous avons toute liberté mais les affaires ne se jugent plus. Les dossiers se font et se défont, les affaires pointent le nez et s’évanouissent aussitôt : pas de scandale. Au juge « colonial », au préfet « gouverneur », pas touche les Martiniquais, s’il vous plaît !
Echos d'éco, Politiques
SNCF : derrière le statut, des enjeux économiques, sociaux et environnementaux
— Par Léo Charles et Sabina Issehnane —
Le 15 février 2018, Jean-Cyril Spinetta a remis un rapport au Premier ministre intitulé « l’avenir du transport ferroviaire ». Ce rapport préconise de « recentrer le transport ferroviaire dans son domaine de compétence », de « créer les conditions d’un retour à l’équilibre économique » et de « préparer l’ouverture à la concurrence ». Cette ouverture s’inscrit dans la grande vague de libéralisation des industries de réseaux, comme l’électricité, le gaz, les télécommunications, le transport aérien ou encore La Poste. Ces industries s’appuient sur des infrastructures dont le coût est élevé, si bien que leurs opérateurs en situation monopolistique de fait étaient traditionnellement publics.
La SNCF était jusqu’en 1982 une société d’économie mixte à laquelle l’État avait concédé son réseau ferroviaire. La loi d’orientation des transports intérieurs, dite Loti, a introduit à cette date un droit au transport, celui « de se déplacer dans des conditions d’accès raisonnables, de qualité et de prix ainsi que de coût pour la collectivité, notamment par l’utilisation d’un moyen de transport ouvert au public ». Elle garantit ainsi ce droit pour tous et consacre le réseau ferroviaire comme un service « d’intérêt général ».
Politiques
Cette photo d’un manifestant vénézuélien enveloppé par les flammes remporte le premier prix au World Press Photo 2018
Elle a été prise en mai 2017, par le photographe de l’AFP Ronaldo Schemidt, pendant des émeutes à Caracas.
Elle symbolise un pays « qui brûle ». Le photographe de l’AFP Ronaldo Schemidt a remporté jeudi le prix de la photo de l’année au World Press Photo 2018 (lien en anglais), pour une image spectaculaire prise pendant des émeutes à Caracas, au Venezuela, et qui, pour les jurés, représente le conflit qui oppose une partie de la population au président Nicolas Maduro. Les jurés ont expliqué l’avoir choisie parce qu’elle « déclenche une émotion instantanée ».
Installé au Mexique, Ronaldo Schemidt avait été envoyé au Venezuela, dont il est originaire, pour couvrir les troubles au printemps 2017. Le 3 mai, il a vu des protestataires s’en prendre à une moto de la Garde nationale, dont le réservoir a soudainement explosé au visage de José Victor Salazar Balza, un manifestant de 28 ans. « J’ai senti le feu dans mon dos et j’ai réagi par réflexe : je me suis mis à prendre des photos sans savoir ce que je photographiais. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes que je me suis aperçu qu’il y avait quelqu’un qui brûlait », a raconté le photographe.
Politiques
Tarnac : dix ans après, Julien Coupat et Yildune Lévy relaxés
Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé une relaxe quasi générale dans l’affaire dite de Tarnac.
Julien Coupat, longtemps présenté par l’accusation comme le théoricien du groupe libertaire de Tarnac, était jugé avec son ex-compagne par le tribunal correctionnel de Paris.
Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé, jeudi 12 avril, la relaxe de Julien Coupat, longtemps présenté par l’accusation comme le théoricien du groupe libertaire de Tarnac, et son ex-compagne Yildune Lévy pour les faits d' »association de malfaiteurs » et la dégradation d’une ligne SNCF. Ils ont en revanche été reconnus coupables de refus de prélèvement ADN. Ils ont tous deux été dispensés de peine, « compte tenu de l’ancienneté des faits ».
« Le procès-verbal de surveillance ne démontre pas que [Julien Coupat et Yildune Lévy] seraient les auteurs des dégradations » commises dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 à Dhuisy (Seine-et-Marne), a estimé la présidente dans son jugement. « L’audience a permis de comprendre que le groupe de Tarnac était une fiction. »
Six autres militants étaient jugés en même temps que Julien Coupat et Yildune Lévy.
Politiques, Université
Céregmia : la justice doit suivre son cours avec sévérité et célérité.
— Communiqué de presse de Foyal insoumise —
La justice doit suivre son cours avec sévérité et célérité. Il ne peut pas y avoir de paix sans justice. Elle doit avec rigueur faire tomber son glaive sur tous ceux qui portent atteinte à la probité publique. Ses décisions doivent être respectées dès lors qu’elles sont applicables. Force est de constater que le retour des trois professeurs présumément impliqués dans l’affaire CEREGMIA coûterait plus qu’il n’en faut à l’Université et impacterait directement la qualité d’enseignement de nos étudiant-e-s.
La France Insoumise constate que le retour des 3 mis en cause dans l’affaire du CEREGMIA, qui, rappelons-le, ne sont pas blanchis mais toujours sous le coup d’une sanction administrative, génère un trouble à l’ordre public empêchant le fonctionnement normal de l’Université. Pour nous, cette affaire n’est que le symptôme extrême d’un dysfonctionnement de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (l’ESR) qui ne cesse d’empirer depuis les lois Pécresse et Fioraso sur l’autonomie des Universités, et que la loi Vidal s’apprête à aggraver.
Aussi, et désireuse de s’attaquer au cœur du sujet, la France Insoumise soutient tout mouvement qui viserait à permettre l’émergence d’un fonctionnement normal de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Littératures, Politiques
Le Clézio dénonce les mauvais traitements infligés aux migrants en France
Le prix Nobel de Littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio se dit, dans Le Journal du dimanche, « scandalisé » par les mauvais traitements infligés en France aux migrants, appelant le président français Emmanuel Macron a tenir « davantage » compte des défavorisés.
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« Je reste scandalisé par la manière dont sont appliquées les directives du ministre de l’Intérieur » Gérard Collomb, déclare l’écrivain français au Journal du Dimanche. « Il préconise de la fermeté mais, sur le terrain, on est au-delà de la fermeté », ajoute-t-il. « On continue à infliger de mauvais traitements à des gens sans défense ».
« Fermer ou ouvrir les frontières reste une question, mais une fois que les gens sont en France, il est inacceptable de mal les traiter », ajoute-t-il.
Le prix Nobel de Littérature avait dénoncé, en janvier, dans une tribune publiée par l’hebdomadaire L’Obs « le tri » fait entre les migrants qui fuient leur pays pour des raisons politiques et ceux qui fuient la misère, y voyant « un déni d’humanité insupportable ».