— Par Jacky Dahomay —
Difficile d’analyser des événements quand, soudain -ce qui arrive parfois- l’histoire se met à bégayer. Nous tentons tout de même cette analyse étant persuadé que sa confrontation nécessaire avec d’autres serait une contribution au débat devant traverser l’espace public dans ces temps quelque peu obscurs.
Beaucoup de jugements ont été portés sur ce mouvement inédit des Gilets jaunes. Comme il arrive toujours lorsqu’un phénomène nouveau émerge dans la société, on a recours au passé. Ainsi, certains ont cru percevoir un mouvement poujadiste, d’autres, une sorte de jacquerie d’Ancien régime, ou encore, un mouvement populiste, ou bien encore une sorte de refus de l’impôt, une passion de l’automobile, un désir de consommation, une contestation d’extrême-droite, et la liste de tels jugements pourrait être très longue. Ceci expliquerait sans doute –du moins en partie- que des syndicats (la CGT notamment) ont du mal à rejoindre un tel soulèvement populaire.
La vérité des Gilets jaunes.
Tout se passe cependant comme si la révolte des Gilets jaunes était en quelque sorte tout cela tout en étant autre chose. Cela nous fait bien sûr penser à la fameuse formule de Sartre « L’homme est ce qu’il n’est pas et n’est pas ce qu’il est » ce qui pour l’auteur de L’être et le néant est le signe de la liberté.