— Par Yves-Léopold Monthieux —
L’insatisfaction institutionnelle de la France étant permanente, on parle de plus en plus de la venue de la 6ème République. C’est même une curiosité française, après le béret, le pain et la bouteille de vin. Mais personne ne dit ce qu’il faudra mettre à l’intérieur de la nouvelle constitution. Sans doute par crainte que sitôt fait le projet ne soit soumis à la critique.
Deux éléments fondamentaux caractérisent la 5ème République : l’élection du président de la République au suffrage universel et l’élection de l’assemblée nationale au scrutin majoritaire à 2 tours. Projeter que le président de la République ne soit plus élu au suffrage universel, il est difficile de l’imaginer à un moment où les gilets jaunes entendent non seulement élire directement leurs dirigeants, mais aussi les révoquer. Par ailleurs, instaurer l’élection à la proportionnelle de l’assemblée nationale, c’est le retour de la 4ème République et à l’instabilité ministérielle. C’est de cette instabilité qu’est née la toute-puissance de la haute administration qui a été conduite à pallier la vacuité du pouvoir. Déjà, si l’assemblée nationale devait être dissoute aujourd’hui, la faiblesse des partis politiques, in-susceptibles de réunir une majorité cohérente, pourrait conduire à une situation d’instabilité proche de celle de la « quatrième ».