— Par Yves-Léopold Monthieux —
Pour les partisans de l’autonomie de l’article 74, le maintien par l’Etat des pouvoirs régaliens était la parade parfaite contre toutes les dérives du statut annoncé. Dès lors que l’Etat garderait ses pouvoirs de police, de justice et de défense, il n’y aurait plus rien à craindre. C’était, à côté de l’idée qu’il était débile d’avoir deux collectivités sur un si petit territoire, l’argument-massue de la campagne électorale. Après le refus du « 74 » et la limitation du changement au périmètre de l’article 73, cet argument parut encore plus évident, alors que le millefeuille administratif allait s’enrichir de trois communautés d’agglomérations.
Passer du discours aux actes : c’est vous qui nous avez endoctrinés…
On sait pourtant que les fonctions régaliennes ont toujours été la pierre d’achoppement entre les Martiniquais attachés à la France et ceux qui revendiquent la rupture, partielle ou absolue, immédiate ou différée, réelle ou simulée. En conséquence, on pouvait croire que les seconds ne se satisferaient pas d’un statut où l’Etat garderait ces pouvoirs. Le PALIMA, parti indépendantiste, n’estimait-il pas que même en cas d’autonomie il y avait nécessité de les transférer au pouvoir local ?