Catégorie : Politiques

Une mise au point des Activistes N.R.V. (Noir, Rouge, Vert)

— Communiqué du collectif des Martiniquais.e.s éveillé.e.s —

Suite aux nombreuses actions et manifestations menées à Fort-de-France durant ces derniers mois, la population martiniquaise se retrouve malheureusement troublée, perturbée et parfois manipulée du fait de nombreuses incompréhensions.
Vu les tensions initialement suscitées par l’action du dimanche 2 août au sein du peuple martiniquais, il s’agit aujourd’hui de rétablir la vérité, à l’aide de l’honnêteté.

Suite à l’appel citoyen lancé pour la destruction des statues de Joséphine et Desnambuc, nous nous sommes rendus devant la porte du tricentenaire de la colonisation afin de mettre en lumière son histoire et son rôle tragique, malheureusement méconnus. Initialement, nous avions, devant cette porte, lancé un appel à sa destruction, et nous l’assumons. Dès le lendemain, Lundi 27/07 nous avons amendé l’action, en appelant plutôt au nettoyage et à la rénovation de la fresque de Khokho, et à la distribution de repas aux personnes précaires vivant aux alentours de la porte célébrant les 300 ans de colonisation, le tout en compagnie de Béatrix Renée-Corail, héritière du savoir-faire légendaire de Khokho.

C’est donc dans un esprit de paix, d’amour mais surtout par respect pour le travail de réappropriation, mené par AIMÉ CESAIRE, que nous avons vu toute légitimité dans notre action.

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« Sexe et pouvoir » : Joséphine de Beauharnais l’enjôleuse

— Par Jean-Michel Normand —

Fille de planteurs créoles, l’épouse de Napoléon avait peu de raisons d’aimer le régime républicain. Mais elle ne semble avoir joué ni de son charme ni de son influence politique en vue du rétablissement de l’esclavage, effectif en 1802.

La figure victimaire de l’impératrice répudiée pour n’avoir pas donné d’héritier à Napoléon a longtemps pris le dessus sur l’autre Joséphine de Beauharnais. La femme de réseaux, mobilisée en faveur de la noblesse déchue, voire le bras armé d’un lobby esclavagiste.

Le 26 juillet 2020, à Fort-de-France, sa statue a été déboulonnée par des activistes dénonçant un symbole du passé colonial de la Martinique. La belle Créole avait, il est vrai, peu de raisons d’aimer un régime politique qui avait aboli la traite des Noirs, en 1794.

Lire aussi  Deux nouvelles statues déboulonnées en Martinique

Incarcérée avec son vicomte de mari, qui sera guillotiné en 1794, elle échappe in extremis à l’échafaud grâce à l’arrestation de Robespierre. Par l’intermédiaire de Paul Barras, avec lequel on lui prête une liaison, elle rencontre Napoléon Bonaparte, qu’elle épouse (en se rajeunissant de quatre ans et lui se vieillissant d’un an pour atténuer leur différence d’âge) en 1796.

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Manifeste pour la Martinique

Pour donner la parole au peuple. Pour préserver notre espace démocratique.

—Collectif —

Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes.

Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société.

On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber.

Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin.

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La commémoration du centenaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises (1848-1948)

— Par Nelly Schmidt —
Étudier une commémoration, c’est aborder deux séries de questions relatives tant au sens et aux fonctions du phénomène qu’à la mémoire — ou à l’amnésie — collectives qu’elle sous-tend bien souvent, malgré son objectif de remémoration. Par-delà les discours, les symboles, les signes, les différents types de fêtes et manifestations auxquels donne lieu la commémoration, l’analyse fait intervenir le problème d’une certaine conscience commémorative, de la place de l’histoire dans la société qui veut ainsi se souvenir. De même se pose un ensemble de questions relatives à l’actualisation de l’événement ainsi rappelé, des fonctions que les organisateurs de la commémoration lui attribuent de manière souvent non explicite, au-delà d’hommages presqu’inévitablement simplificateurs. Autant de thèmes de réflexion qui s’imposent à l’historien. Autant de questions qui, dans le cas de la commémoration du centenaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1948, prennent une dimension et une signification particulières. Là où le mythe politique, là où l’amnésie collective prédominent, là où, dès 1848 on prôna, de tous les horizons politiques, I’ «oubli du passé »1, la commémoration de l’abolition de l’esclavage prit dès la fin du XIXe siècle des accents particuliers.

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Que faire de l’âme des statues ?

— Rudy Rabathaly —
La tête de d’Esnambuc a été déposée sur les grilles de la préfecture. La représentation coloniale a été rendue à l’Etat. Peut-être aurait-il même fallu l’envoyer par Chronopost au président de la République française… Aussi fort soit le symbole, il ne restera que symbole parce qu’il n’est porté par aucune revendication politique assumée et déclamée.

D’Esnambuc, Schoelcher, Joséphine…sont incontestablement des héros de la domination des pouvoirs politiques. Si se débarrasser de leurs visions suffisait à garantir tant la réhabilitation psychique que la souveraineté des peuples et des races opprimés, toutes les révolutions seraient de velours. Remplacer Fort-de-France par Fodfwans ne saurait apaiser notre aliénation et réhabiliter notre passé, notre mémoire, notre histoire, notre présent et donner sens à notre avenir.

La vraie question est de savoir : quand est-ce que l’on va arrêter de déchouker des statues pour déchouker des vivants ? Est-ce que l’on va se complaire à établir une liste des oppresseurs, des esclavagistes, des colonialistes, des révisionnistes d’hier qui fleurissent nos rues et possèdent nos places ? Et que faire de ceux d’aujourd’hui qu’on pourrait déboulonner sans même passer par la justice de l’histoire ?

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« Angélina joli bato », un chant politique dédié à Victor Schœlcher

Angélina joli bato est un chant politique dédié à Victor Schœlcher. Chaque Île des Antilles françaises a sa version.

Depuis des générations, les écoliers des Antilles françaises savent pourquoi la montagne est verte, et ils disent avec ces mots tout simples le souvenir de Schoelcher – Victor Schoelcher, l’infatigable militant de l’abolition de l’esclavage qui, en 1848, a obtenu de la Seconde République la libération de 250 000 esclaves des colonies françaises – Martinique le 23 mai 1848, Guadeloupe le 27 mai, Guyane le 10 juin, La Réunion le 20 décembre…. Lire la suite sur FranceInfo

Origines
Bien qu’auune source ne donne d’éléments probants concernant les origines du chant, il semblerait que ce dernier ait été composé et diffusé par les ouvriers originaires des Antilles et de la Guyane qui participèrent à la construction du Canal de Panama, dont les travaux s’étalèrent de 1880 à 1914.

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Fort-de-France : Deux appels liés à La Porte du Tricentenaire, un arrêté d’interdiction

Vendredi 31 juillet 2020- Journal France Antilles
Pour donner la parole au peuple – Pour préserver notre espace démocratique.

Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes. 

Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société. 

On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber. 

Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin.

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Le mot «ensauvagement» s’avère le plus sûr toboggan vers l’extrême droite

— Par Antoine Perraud —
Gérald Darmanin croit pouvoir jouer avec le feu d’un mot. Mais c’est la langue qui se joue de lui, en révélant son indécence et sa vacuité de civilisé non avenu. D’où cet arrêt sur lexique, de Montaigne à Césaire, en passant par les « sauvageons » de Jean-Pierre Chevènement et Bernard Cazeneuve.
[…] Voici les deux derniers paragraphes de cet article publié dans Mediapart le 29/07/20
Dans un tel monde saisi par une telle rage, la remarque imbécile et prétentieuse de Gérald Darmanin quant à « l’ensauvagement » joue sur du velours aussi écœurant que poussiéreux. Cela fait en effet 70 ans qu’Aimé Césaire, dans son Discours sur le colonialisme (1950), retournant comme des gants les mots et les préjugés, démontra avec force que le colonialisme « décivilise » le colonisateur et produit « l’ensauvagement du continent ». Césaire résumait en une phrase ce que les études décoloniales mettront un demi-siècle à élaborer : « On a cru n’abattre que des Indiens, ou des Hindous, ou des Océaniens, ou des Africains. On a en fait renversé, les uns après les autres, les remparts en deçà desquels la civilisation européenne pouvait se développer librement.

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Manmay pa gomé listwè nou

Dimanche 2 août 2020 à 8h 30 Place José Marty à Fort-de-France

— Communiqué de la CGTM-SOEM —

Face aux évènements sociaux inédits de ces dernières semaines, le dimanche 2 août 2020, la CGTM-SOEM appelle la population à se mobiliser en masse au Parc Aimé Césaire. Un lieu ou des milliers d’entre nous ont été formés en matière de culture et grâce à ceci, peuvent nourrir leur famille.

Nous informons les martiniquais que la porte principale (place José Marty, face à la croix mission) du Parc Culturel Aimé Césaire, représente, c’est vrai, le passage de l’explorateur, colonisateur, Pierre Belain d’Esnambuc. Dès la conclusion de la vente du parc, le bâtisseur de la ville de Fort-de-France, Aimé Césaire et les élu.es de l’époque ont fait réaliser une fresque par l’artiste sculpteur KHOKHO René-Corail, qui représente le massacre des amérindiens par les colonisateurs.

Aimé Césaire n’a pas démonté l’œuvre mais a ajouté la vérité sur ce mur dû au passage de d’Esnambuc. Il s’est donc démarqué de ce pan douloureux de l’histoire de la Martinique. Il nous semble qu’il serait entre autre plus constructeur par exemple, de dédier un lieu à ces statues afin, non pas de masquer l’histoire, mais de toujours la rendre visible, ce qui permettrait à nos enfants d’en avoir connaissance et de s’en imprégner.

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Les petits-fils de Césaire et ses héritiers ont rendez-vous ce dimanche place José Marti.

— Par  Yves-Léopold Monthieux —
Il était possible d’intituler autrement cette tribune : « Les petits-fils de Césaire, maîtres des horloges » ou « Les enfants du Moratoire et les petits-enfants de « Discours » ou encore : « Les activistes ne sont pas tombés du ciel ». Mais par le titre retenu, votre serviteur a choisi de montrer que si la formule « nous sommes tous des enfants de Césaire » fait grincer des dents, le différend qui oppose le maire de Fort-de-France et ceux que l’on nomme les « activistes » n’est qu’une affaire de famille Rouge-Vert-Noir. Les jeunes ont choisi de manifester leur turbulence, mais le déboulonnage de Césaire n’est pas pour demain. Que vont-ils se dire dimanche entre deux sons de tambour ?
Ainsi donc, lorsque dans Discours sur le colonialisme, on observe avec quelle force Césaire dénonce la théorie d’Ernest Renan sur la « régénération des races inférieures par des races supérieures » ; la défense par le professeur Albert Sarraut des entreprises européennes contre « un prétendu droit d’occupation » des autochtones ; le prêche du R.P Barde réaffirmé par celui du R.P Muller, affirmant que la colonisation est « conforme aux desseins de Dieu » ; lorsqu’on considère de quels feux Césaire incendie les « monstruosités », les « boucheries » et autres « barbaries » et qu’il désigne les « conquérants », pacificateurs et autres missionnaires, comme le colonel de Montagnac en Algérie, le compte d’Hérisson, Saint-Arnaud, le maréchal Bugeaud, le commandant Gérard, et consorts ; lorsque, osant citer Hitler, Césaire résume tout cela en « une sorte d’expropriation pour cause d’utilité publique », transformant son libelle en brûlot du siècle ; et que ce bref ouvrage est regardé comme un véritable petit livre rouge de la révolution ;
Lorsqu’on considère tout cela, les jeunes Martiniquais ne peuvent pas accuser le Nègre fondamental de complaisance à l’égard de colonisateurs, esclavagistes ou non.

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Martinique “merveille du monde”, plutôt terre d’anarchie, sommes nous encore en Démocratie ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Depuis quelque temps ,un groupuscule de jeunes activistes, manipulés par des militants politiques indépendantistes chevronnés, se livre à toute sorte de dégradations sur les monuments et repères historiques de la cité, lesquels font partie du patrimoine commun des martiniquais.

On reste confondu par la puérilité des arguments invoqués par ces jeunes gens, en particulier les jeunes filles: restaurer dans leurs esprits un état de bien-être mental perturbé par la représentation matérielle de personnages ayant appartenu à l’histoire.

Comme si le fait de supprimer la statue de d’Esnambuc ou de Joséphine de Beauharnais avait le pouvoir rétroactivement de les empêcher d’exister ,d’ enlever au premier sa qualité de fondateur de la colonie au nom du roi de France et pour la seconde ,de première Impératrice couronnée des français.Par contre , ce qui n’est pas contestable, c’est qu’en faisant disparaître toute trace matérielle visible de cette réalité historique incontournable , ce comportement infantile prive les générations futures de la possibilité de s’interroger , comme ils ont eu la chance de pouvoir le faire , sur les tenants et aboutissants d’ une époque essentielle pour la compréhension de notre destinée.

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Mort de Gisèle Halimi : Tunisiens et Algériens saluent « une grande figure de la cause féminine » et une « militante anticolonialiste »

L’une des icônes du féminisme français est morte mardi à Paris. 

En Tunisie, son pays natal, et en Algérie, où son nom reste associé à la défense des combattants du Front de libération nationale (FLN) qui ont milité pour l’indépendance du pays, les hommages se multiplient depuis la disparition de Gisèle Halimi, mardi 28 juillet, à l’âge de 93 ans, au lendemain de son anniversaire. 

L’avocate franco-tunisienne, qui a consacré sa vie à la défense des droits des femmes, est née le 27 juillet 1927 dans « une famille de confession juive du quartier de la Goulette, en banlieue de Tunis », rappelle l’agence de presse tunisienne TAP, en soulignant que son combat « est reconnu à Paris comme à Tunis ou même à Alger, où elle avait défendu les droits des militants pour l’indépendance ».

Le ministère tunisien des Affaires culturelles rend ainsi hommage à une « grande figure tuniso-française de la cause féminine, des droits humains et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». 

« Lorsque son nom est évoqué chez nous, c’est instantanément celui de Djamila Boupacha qui frappe à la porte et dans nos consciences », peut-on également lire dans les colonnes du journal algérien El Watan qui revient sur le parcours d’ « une grande militante anticolonialiste ».

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À redécouvrir, l’ouvrage « Sexe, race et colonies » 

La domination des corps du XVe siècle à nos jours

Édition : Paris, La Découverte. Parution : septembre 2018

Relire la mise au point publiée au moment de la parution, dans Madinin’art, « Autour de sexe et colonies »

Préfaciers et co-directeurs : Pascal Blanchard, Jacques Martial, Achille Mbembe, Leïla Slimani, Nicolas Bancel,  Gilles Boëtsch, Christelle Taraud, Dominic Thomas. Le site du groupe de travail Achac présente un portrait de chacun de ces contributeurs.

Que dit l’éditeur ?  » Ce livre s’attache à une histoire complexe et taboue…  C’est le récit d’une fascination et d’une violence multiforme… Une histoire dont les traces sont toujours visibles de nos jours, dans les enjeux post-coloniaux, les questions migratoires ou le métissage des identités. C’est aussi la révélation de l’incroyable production d’images qui ont fabriqué le regard exotique et les fantasmes de l’Occident. Projet inédit tant par son ambition éditoriale, que par sa volonté de rassembler les meilleurs spécialistes internationaux, l’objectif de Sexe, race & colonies est de dresser un panorama complet de ce passé oublié et ignoré, en suivant pas à pas ce long récit de la domination des corps ».

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125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô

Alors que la disparition de la chaîne des outre-mer est prochainement programmée, des personnalités dont Erik Orsenna, Lilian Thuram, Marius Trésor et Audrey Pulvar lancent un appel pour maintenir et transformer France Ô.
125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô
Tribune. Avec son réseau de neuf stations dans les départements et territoires d’outre-mer et sa station de Malakoff, France Ô est une chaîne unique dans le paysage audiovisuel français.

La décision annoncée en juillet 2018 de la supprimer a suscité un vif émoi parmi les ultramarins qui y ont vu une manière d’être traités comme des «citoyens entièrement à part» et par les téléspectateurs de la chaîne qui louent la qualité de ses programmes.

A travers la diffusion de ses concerts de zouk, de maloya, ou de ukulélé, de ses émissions littéraires, de ses pièces de théâtre d’Aimé Césaire, de ses fictions venant de Nouvelle-Calédonie ou de l’île de la Réunion, de ses documentaires sur l’histoire et la mémoire, la chaîne France Ô est le reflet de ce que l’écrivain martiniquais Edouard Glissant qualifiait de créolisation du monde, un espace où dialoguent les cultures de l’archipel France.

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D’accord on déboulonne, oui mais et après ?

— Par Danik I. Zandwonis —
Le grand déboulonnage qui a débuté a ouvert un débat sur le statut des statues qui depuis des décennies font partie de « notre « environnement colonial. J’ai presque envie de dire qu’on s’est « habitué » à vivre avec et que leur disparition ne change pas grand-chose à l’ordre colonial.

Bien entendu, quand leur idole est mise à mal, ceux et celles qui ont décidé de vouer un culte ad vitam eternam à Schœlcher, expriment avec force leur colère. Car pour eux Victor Schœlcher a été l’illustre « libérateur » des nègres réduits en esclavage, oubliant que c’est ce même Schœlcher qui organisa le dédommagement financier des esclavagistes au lendemain du décret d’abolition.

Nos schoelchéristes en colère et nostalgiques, préfèrent oublier la face cachée du pseudo « libérateur ».

Mais le déboulonnage de Schœlcher est en somme toute un mouvement très épidermique voire cosmétique qui a vu le jour avant le meurtre de George Floyd et s’est amplifié ensuite.
Peu après les colonisés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane se sont souvenus, qu’il existait des monuments emblématiques de la période coloniale.

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Dans le bloc-notes de Steve Gadet

« Sans projet politique, on ira de coup d’éclat en coup d’éclat »

Partout où il y a de l’injustice, il y aura des réactions. Éliminons l’injustice et il y a aura un peu moins de remous. Notre pays est jeune et il se construit.

Cette colère et cette impatience sont enracinées dans notre réalité mais on les voit aussi dans plein d’endroits où le peuple réclame autre chose. Je dois reconnaître que c’est une bonne décision de ne pas avoir envoyé les forces du désordre hier matin (dimanche 26 juillet 2020).

Ce n’est pas la première fois que des statues tombent. Plusieurs peuples dans le monde en ont fait tomber plusieurs à plusieurs époques de leur histoire. Ce ne sont pas les Martiniquais, les Guadeloupéens ou les Guyanais qui sont plus indisciplinés que les autres. J’en parlais avec une amie et ce qui s’est passé me rappelle une expression : « Power to the people ».  Je rappelle que les statues ne sont pas l’histoire. Elles sont des choix politiques, idéologiques à des moments précis. Les faits, mêmes les plus dérangeants, demeurent avec ou sans les statues.

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Qu’adviendra-t-il de La Porte du Tricentenaire ?

« Construire, pas détruire », exhorte la ville de Fort de France, après la destruction des statues de Schœlcher, de Joséphine et de d’Esnambuc, et la menace qui pèse sur la Porte du Tricentenaire

Sources : France Antilles, RCI, Zist, People Bò Kay

Une menace

« Aimé Césaire a demandé à Kho Kho René Corail¹ de donner, par une œuvre nouvelle, un autre sens à la Porte du Parc Floral — qui porte son nom désormais — une porte qui célébrait le tricentenaire de l’installation de la France en Martinique. Ainsi a été créée la fresque racontant le génocide amérindien, explique la ville sur son site Mangovea. Cette explication est accompagnée d’une vidéo (visible sur le site Facebook, ainsi que les retransmissions du Cénacle) dans laquelle Zaka Toto, chercheur en histoire, spécialiste en études des nationalismes et identités, regrette que cette démarche de décolonisation d’Aimé Césaire n’ait pas été transmise aux jeunes générations. « Malheureusement, ce qui nous explose au visage, ces derniers jours, c’est que cela a été conçu comme cela, mais cela n’a pas été transmis », déplore le chercheur.

Cette vision d’Aimé Césaire, jusque-là inconnue, s’inscrit dans la réappropriation des symboles sur lesquels la ville de Fort-de-France travaille, en ce moment, dans le cadre d’une Commission mémorielle qu’elle a mise en place, à la suite du déboulonnage de deux statues de Victor Schœlcher par des activistes martiniquais, le 22 mai dernier, jour du 172ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique.

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Démolir des statues ? Très bien mais après ?

Pourquoi pas démolir la Bibliothèque Schœlcher ?

— Par Karl Paolo

Depuis que deux statues de Victor Schœlcher ont été jetées à bas, la fièvre qui s’est emparée d’une petite minorité de Martiniquais mais il est vrai très bruyante, fait couler beaucoup d’encre, chacun livrant son analyse et/ou se perdant en conjectures.

Pourtant, la grande majorité de nos compatriotes ne prête aucune attention à ce fracas, occupés qu’ils le sont à trouver, le plus souvent seuls, des solutions aux difficultés qu’ils traversent : précarité, bas salaires, chômage, déplacement parfois peu aisé en dépit de quelques progrès, RSA au-dessous du seuil de pauvreté, problèmes de santé liés à une mauvaise alimentation, impossibilité d’avoir accès à la culture, au sport et aux loisirs etc.

Une gifle aux élus…

Certains de nos élus, sous le prétexte d’ouvrir le dialogue avec les briseurs de statues mais plus certainement, craignant que cette agitation ne vienne perturber les élections territoriales, se muent en courtisan, manifestent de la compréhension, dégainent des déclarations de soutien, acceptent même d’être enchainés sans même se rendre compte que c’est la démocratie qui est ainsi enchainée, espérant obtenir sinon, leur bénédiction, du moins leur mansuétude.

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Tambour sacré/maire « enchaîné »

— Par Danielle Laport, sociologue —

Les journées des 16 et 17 juillet 2020 ont livré des scènes de violence choquantes et inadmissibles qu’il convient de dénoncer ! D’un côté la police lance la charge contre les manifestants bousculant et faisant chuter lourdement jeunes et moins jeunes, blessant un jeune Martiniquais et de l’autre côté les manifestants agressent le Maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, venu sur les parvis de la mairie, les écouter et échanger avec eux.

Si l’agression du jeune Keziah a provoqué l’indignation et c’est normal car inconcevable qu’un jeune soit agressé de la sorte, l’agression de Didier Laguerre a pour sa part explosé les contours de la raison. Discutant avec les manifestants, Didier Laguerre a été enchaîné, oui, enchaîné par un manifestant ! En l’enchaînant ainsi, que voulait démontrer ce manifestant ? Imaginez une seconde ce qui se passerait si Didier Laguerre avait repoussé ce manifestant pour se protéger… Visiblement le tambour cassé semble avoir beaucoup plus de valeur et d’importance pour les manifestants que la LIBERTÉ ! Le tambour ne vibre-t-il pas pour la LIBERTÉ ?

Le militantisme politique est en danger

Comment interpréter la sacralisation de ce tambour cassé et dans le même temps la privation de liberté pour le maire de Fort-de-France ?

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Faire Peuple, sans violence

— Par Yan Monplaisir —

Je tiens à exprimer mon indignation et ma totale désapprobation après les événements graves qui viennent de se produire à quelques dizaines de mètres du commissariat de police et de la préfecture de la Martinique.

La destruction des statues de Joséphine et de Pierre Belain d’Esnambuc porteuses de symboles est tout aussi bête et intolérable que les destructions perpétrées par Boko Haram, ces salafistes djihadistes qui s’en prennent au patrimoine de l’humanité. Notre système de valeurs nous a appris la tolérance et les actes violents de jeunes « activistes », irresponsables, manipulés par de pseudos-révolutionnaires frustrés, seront oubliés dans quelques années. La dérision de ce geste paraîtrait médiocre si ses effets n’étaient, eux, irréversibles. Ces statues ne seront jamais reconstruites et ne seront donc pas là pour témoigner de toutes les facettes de notre histoire et de leur intérêt artistique.

C’est à une démission de l’État et de ses représentants à laquelle nous assistons… J’appelle les élus de Martinique à une rencontre avec Monsieur le préfet, afin de lui faire part de nos interrogations et de notre exigence de voir assurer l’ordre public dans notre territoire.

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Racisme  et déni républicaniste-2

Deuxième partie: suite de Racisme  et déni républicaniste-1.

— Par Jacky Dahomay —

Nous avons voulu, dans la partie précédente, montrer le lien qu’il pouvait y avoir entre certaines pratiques policières et le racisme. Insistons d’abord sur un fait : la pratique quasi constante de contrôles d’identité par la police française est une atteinte à la liberté de circuler. Si on peut les justifier dans des cas précis et isolés, suite à de graves incidents, il n’est pas normal que des citoyens soient régulièrement contrôlés, à la sortie de du métro par exemple. Cette pratique a d’ailleurs été jugée inadmissible par les Anglais et par les Allemands.

Ensuite, ces contrôles sont nécessairement ciblés et vise une population bien particulière. Ainsi a-t-il pu exister une « police des Noirs » après l’abolition de l’esclavage dans les colonies, la police des Juifs sous Vichy et une « police des Arabes » sous la 4° république et sous les débuts de la cinquième. Dans son livre, Les origines républicaines de Vichy, l’historien Gérard Noiriel nous dit que c’est une pratique qui s’est développée sous la III° République. C’est qu’il y a eu précise-t-il, une véritable « révolution identitaire » qui se produisit dans les dernières décennies du XIX° siècle.

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« Tous écologistes ! » Par Jean Castex, Premier Ministre

« À l’heure où l’humanité traverse l’une des pires crises depuis des décennies, à l’heure où les entreprises luttent pour sauvegarder leurs emplois, à l’heure, enfin, où les Françaises et les Français craignent pour leur avenir, l’écologie est-elle une priorité ? La réponse est clairement oui.

Dans mon esprit, la netteté de cette réponse a sans doute été retardée par les tenants d’une écologie punitive et décroissante, d’une écologie moralisatrice voire sectaire qui, sans doute de parfaite bonne foi, ont beaucoup nui et continuent de desservir la cause. Mais mes années en tant que maire, mon vécu en tant que père, m’ont convaincu de l’urgence de ce combat.

Face aux périls que sont le réchauffement climatique, la pollution de l’air et des mers, la disparition de certaines espèces, notre pays agit déjà et se trouve à la pointe du combat mondial pour préserver la planète. Cependant, les scientifiques comme la jeunesse, nous poussent à aller plus loin et plus vite. Et ils ont raison. Mais je voudrais leur dire qu’ils n’y arriveront pas sans la politique, sans les politiques. Pas ceux qui sont dans l’incantation mais ceux qui sont au contact du terrain.

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Martinique : la statue de Joséphine de Beauharnais démolie à Fort-de-France

Des militants ont également mis à terre un monument représentant le colon Pierre Belain d’Esnambuc, qui avait pris possession de l’île au XVIIe siècle.

Deux mois après les premiers déboulonnages de statues de Victor Schoelcher en Martinique, de nouveaux monuments ont été mis à bas ou dégradés ces derniers jours dans les Antilles. Ce dimanche, à Fort-de-France, ce sont les statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d’Esnambuc qui ont été détruites par un groupe de militants, selon La 1ère.

Fille d’un riche planteur de l’île, Joséphine de Beauharnais était également l’épouse de Napoléon Bonaparte, qui rétablit l’esclavage dans les colonies françaises en 1802. La statue de l’impératrice, déjà privée de tête depuis près de trente ans, a été renversée place de la Savane dans le centre-ville de Fort-de-France en fin de matinée. Elle a été ensuite recouverte de feuilles de palmiers avant que les militants n’y mettent le feu.

Deux mois après les premiers déboulonnages de statues de Victor Schoelcher en Martinique, de nouveaux monuments ont été mis à bas ou dégradés ces derniers jours dans les Antilles.

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Du « déboulonnage » de la statue de Joséphine de Beauharnais. 

Que faire de la statue de Joséphine ? Une histoire à rebondissements !

Lors des réaménagements du Jardin de la Savane en 1974, au centre-ville de Fort-de-France, l’administration municipale d’Aimé Césaire déplace la statue sur la bordure ouest du parc, au bord de la rue de la Liberté, sans son large socle de granit et sa grille ouvragée. Ce déplacement permet de rendre la statue moins visible et vient répondre au ressentiment d’une partie de la population.

En septembre 1991, la statue est décapitée par un commando anonyme, reprochant à Joséphine de Beauharnais, première épouse de l’Empereur Napoléon Ier, son rôle dans le rétablissement de l’esclavage en 1802. La statue n’ayant jamais retrouvé sa tête, est depuis laissée en l’état.

En 2017, 26 ans plus tard, un des membres du dit commando raconte cet épisode : « Enlever la tête de Joséphine fut très simple » ; le 23 août de cette année-là, le MIR (Mouvement International pour les Réparations) manifeste pour revendiquer le retrait pur et simple des deux statues présentes, place de la Savane : celle de Joséphine ainsi que celle de Pierre Belain d’Esnambuc, l’homme ayant pris possession de la Martinique au nom de Louis XIII en 1635.

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Racisme  et déni républicaniste-1

.— Par Jacky Dahomay —

Je livre ici les réflexions, sans doute un peu longues, que m’ont inspiré le discours de Macron du 14 juin dernier. Pourquoi Macron ? Parce qu’alors qu’il prétend représenter un nouveau monde, ses formules me semblent un condensé parfait de la vieille idéologie identitaire républicaniste française et du déni du racisme qui lui est consubstantiel. Si le fil de mon développement peut surprendre, c’est qu’il chemine à travers les affirmations du président afin d’en faire l’analyse critique, concernant 1) les violences policières 2) le séparatisme 3) le déboulonnement des statues et 4) le patriotisme républicain.

.PREMIÈRE PARTIE.

.Après le meurtre de Georges Floyd, assassiné par des policiers blancs aux Etats Unis, un vaste mouvement de protestation s’en est suivi un peu partout dans le monde, donc y compris en France. Les policiers, auteurs de cet odieux acte raciste, ont été mis en examen. De nombreux chefs d’Etat ont condamné cet horrible meurtre, Boris Johnson comme Angela Merkel. Cette dernière, en une phrase, a dénoncé le racisme aux USA en précisant, qu’en Allemagne aussi, existe le racisme.

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