Catégorie : Politiques

Le rendez-vous, en Guyane, de mars 2021

— Par René Ladouceur —
Chassez les intrigues de la politique, elles reviennent toujours au galop ! Alors que les Guyanais commencent à peine à goûter les plaisirs de «l’allègement des mesures de freinage » engagées contre la propagation de la Covid-19, des rumeurs courent les couloirs du pouvoir et les calculs y vont à la vitesse des ordinateurs. La machine politicienne s’est remise en route à plein tube, à supposer d’ailleurs qu’elle ne se soit jamais arrêtée. La politique est en effet un monde sans repos dans lequel on ne dort toujours que d’un œil.
A dire vrai, le contexte actuel n’est vraiment pas de nature à détendre l’atmosphère. Tant s’en faut. La crise sanitaire a modifié tant de choses que l’on est obligé de prendre en compte l’état du territoire d’aujourd’hui pour faire face à l’infernal calendrier qui l’attend d’ici l’an prochain : élections sénatoriales à la fin du mois de septembre, suite des élections municipales en octobre prochain puis cap sur l’élection à la CTG de mars 2021, avec une campagne ouverte probablement dès le mois de novembre.
Si la Covid-19 ne se réveille pas, c’est donc une furieuse course de haies électorales qui attend les partis politiques et les Guyanais.

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Dans la presse, le dossier : Rimbaud et Verlaine au Panthéon ?

Les temps sont difficiles, chantait Léo Ferré… alors évadons-nous en compagnie des chanteurs et des poètes, rêvons un peu, avec Jean-Louis Aubert et le groupe Téléphone,  d’un autre monde où la Terre à nouveau tournerait rond… où des polémiques – tantôt enflammées jusqu’au ridicule – n’auraient plus pour sujet le port ou non du masque, la crédibilité ou non d’un Professeur Raoult, la légitimité de Madame ou Monsieur le Ministre “de”…, toutes questions suscitant autant de commentaires qu’une nouvelle affaire Dreyfus ! Le débat dans la presse est aujourd’hui lancé sur le sort qu’il serait bon de réserver aux tristes mais célèbres cendres d’un couple éphémère, à tort ou à raison mythique, à deux icônes de nos manuels scolaires en vigueur : qui n’a pas autrefois frémi d’émotion, ou transpiré à en retenir les vers pour ce qui était la traditionnelle heure de récitation, sur Le dormeur du Val de l’un, Le ciel est par-dessus le toit de l’autre ? Et si c’était là tout bonnement l’occasion pour chacun d’aller découvrir ou relire, débarrassé de toute injonction pédagogique, les merveilles engendrées par Verlaine et Rimbaud – les poètes, pas les hommes dont peu nous importe la vie intime ?

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Maintenir les emplois au Centre de Santé Polyvalent de Martinique

— Communiqué de la CGTM Santé —

La CGTM SANTE apporte son plus complet soutien aux salariés du CDSPM, qui depuis le mois de mai 2020, sont mobilisés au travail. Durant cette période de pandémie covid, les salariés ont travaillé pour continuer leur mission de service publique, et maintenir leurs actions en faveur des plus vulnérables.

Nous rappelons, que notre conception du centre de santé médico-social s’inscrit dans la solidarité pour soigner et accompagner la population martiniquaise.

Nous insistons sur l’urgente nécessité que des moyens nous soient alloués à hauteur des besoins de nos services de santé et d’aide à la personne. Le Centre de Santé Polyvalent de la Martinique à apporter une prise en charge globale des martiniquais avec une approche à la fois médicale et sociale.

Le CDSPM est une structure de soins ayant plus d’un siècle d’engagement en matière de santé, sans aucune discrimination, il se veut multidisciplinaire et pluri professionnel, alliant le soin, la prévention, l’éducation sanitaire et thérapeutique.

Nous dénonçons, un CA et une direction, méprisant l’humain favorisant un budget excédentaire.

Le but non avoué est bien de vider le CDSPM de salariés soit disant trop bien payés balayant le côté social et le travail de proximité.

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Diffraction du temps et tensions au sein de la société martiniquaise

— Par André Lucrèce, Sociologue, Écrivain —
La plupart des réactions aux tensions existantes dans la société martiniquaise ne produisent pas de sens et encore moins d’analyses ou de solutions à une situation qui risque de perdurer. Diffraction du temps car tandis qu’une jeunesse en colère – et je ne parle pas seulement de ceux qui se revendiquent du drapeau « rouge, vert, noir » – dénonce une situation intolérable dans notre pays, la réponse de certains « analystes » et de certains médias est de tomber dans l’emphase historique.
Je l’ai rappelé récemment lors une interview donnée à France Culture à l’occasion d’une émission sur Fanon : Fanon a fertilisé à un niveau jamais atteint la connaissance du monde colonial. Son introspection de ce monde, intelligente et sensible, est éminemment précieuse. Une des idées fondamentales de Fanon est de ne jamais être en état de créance ou de débit vis-à-vis de l’histoire.
« Je ne suis pas prisonnier de l’histoire. Je ne dois pas y chercher le sens de ma destinée » affirme-t-il et il ajoute : « Je ne suis pas esclave de l’Esclavage qui déshumanisa mes pères », « Je n’ai ni le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués ».

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Gloriyé Septanm 1870 : Cent cinquantenaire de l’Insurrection du sud Septembre 2020

Manifestation commémorant les 150 ans de l’Insurrection de Septembre 1870

Pour commémorer la grande Insurrection du Sud de septembre 1870, date particulièrement marquante de l’Histoire des Martiniquais, la Collectivité Territoriale de Martinique organise une manifestation solennelle et artistique, le samedi 19 septembre 2020, à partir de 17h.
Cet événement qui célèbre les 150 ans de l’Insurrection de septembre 1870, s’articule autour de 3 idées :

     • Marquer nos lieux de mémoire
     • Réciter l’Histoire « du dedans »
     • Faire appel à nos artistes.

Est donc organisée, au Polygone Desclieux à Fort-de-France, outre un dépôt de gerbe en hommage à tous les Insurgés tombés lors de ce soulèvement, une soirée culturelle dont les temps forts sont les suivants :
• Mot de bienvenue par Marie-Hélène Léotin, Conseillère exécutive en charge du patrimoine et de la culture de la CTM
• Intervention & Discours
Michel Michalon, Comité Gloriyé Septanm 70
Alfred Marie-Jeanne, Président du Conseil Exécutif de la CTM
• Dépôt de Gerbe sur la stèle
• Prestations artistiques :
– Loriane Zacharie
– Mapie (slam)
– AM4.
(Un QR Code est installé sur le site du Polygone pour permettre aux visiteurs d’accéder aux informations disponibles en ligne).

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Venezuela: Maduro et des ministres à l’origine de crimes contre l’humanité, selon l’ONU

Selon un rapport présenté mercredi 16 septembre par des enquêteurs des Nations unies, le président vénézuélien Nicolas Maduro ainsi que des membres de son gouvernement sont à l’origine de possibles crimes contre l’humanité au Venezuela.

Ce rapport était attendu et, selon de nombreux experts, ses conclusions ne pouvaient être différentes. Malgré l’impossibilité de se rendre sur place pour mener à bien leur travail, les enquêteurs des Nations unies ont acquis la certitude que le président Nicolas Maduro, ainsi que le ministre de la Défense et celui de l’Intérieur, ont « donné des ordres ou coordonné des activités menant à de graves violations de droits de l’Homme ».

L’enquête se base sur plus de 270 entretiens menés à distance avec des victimes. D’après Marta Valinas, la cheffe des enquêteurs de l’ONU, ces actes sont loin d’être isolés.  « Ces crimes ont été coordonnés et commis au nom de directives d’État en connaissance de cause et avec le soutien direct d’officiers supérieurs et de hauts responsables du gouvernement », affirme-t-elle.

Nos conclusions sont claires. Sur la base des informations recueillies, la mission a des motifs raisonnables de croire que de graves violations des droits de l’Homme et des crimes internationaux ont eu lieu au Venezuela au cours de manifestations, mais aussi via une répression politique ciblée et dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre.

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Lettre ouverte (1) à Oliwon Lakarayib sur les évènements de décembre 1959.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La reprise systématique d’infos empilés sur les vieilles étagères des rédactions confirme une récurrence à laquelle les médias semblent avoir définitivement renoncé à se détacher : la répétition d’une histoire écrite à partir de vérités fabriquées sur les tréteaux électoraux. Le BUMIDOM est-il évoqué sur un plateau de télévision, aussitôt on vous ressort mécaniquement des placards une vidéo racontant l’histoire des enfants réunionnais de la Creuse. Non, messieurs-dames les nouveaux journalistes, les archives laissées par vos aînés ne sont pas des pages d’Évangile.

Lire aussi : Émeutes de décembre 1959 : une présentation scandaleuse de l’Histoire.

« Les archives laissées par vos aînés ne sont pas des pages d’ Évangile  »

On ne sait pas pourquoi, on a encore ressorti ce samedi le couplet convenu relatant, en deux lignes et trois photos misérabilistes, les incidents de décembre 1959, de l’OJAM ou de la fusillade du Lamentin. Il n’est pas tenu compte, par exemple, des travaux conduits sous la direction de l’éminent historien Benjamin Stora, spécialiste mondial de la décolonisation. Pour s’en tenir aux évènements de 1959, entre les allégations politico-historiennes tendant à y voir une quasi-révolution et les conclusions de la commission Stora affirmant qu’il n’en fut rien, la doxa intellectuelle – presse, historiens et autres adeptes des sciences humaines – soucieuse de ne pas heurter la bien-pensance, a décidé une fois pour toutes de tourner le dos à la vérité historique.

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« Charlie Hebdo » : « Nous ne vous laisserons pas seuls »

Élisabeth de Fontenay, Ariane Mnouchkine, Marcel Gauchet, Carlo Ginzburg et d’autres intellectuels saluent la décision du journal d’avoir republié les caricatures qui avaient fait de lui une cible des islamistes.

« Car nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais. » Ces mots, d’une clarté sans fioritures, Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo, les écrit dans son édito du 2 septembre 2020, jour de l’ouverture du procès des tueries de janvier 2015.

Au cours de ces journées tragiques, furent assassinés : à Charlie Hebdo, Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Wolinski. A Montrouge : Clarissa Jean-Philippe. A l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes : Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada. D’autres furent gravement blessés, dans leur chair, et dans leur âme à jamais.

Riss écrit aussi : « Si le crime est si difficile à nommer, c’est parce qu’il fut commis au nom d’une idéologie fasciste nourrie dans les entrailles d’une religion. Et rares sont ceux qui, cinq ans après, osent s’opposer aux exigences toujours plus pressantes des religions en général, et de certaines en particulier.

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Le poids de l’assimilation est encore réel

— Par Frantz Succab —

Quand le président Macron annonce une loi contre le « séparatisme », c’est le vieux républicanisme nationaliste français qui redevient d’actualité ; celui-là même, qui prôna l’assimilation comme crédo pour l’ensemble de ses possessions coloniales. La lutte de l’État français contre le séparatisme dans les outremers a une histoire singulière.  Qui qualifiait-on ici de « séparatistes » ? Ceux qui voulaient sortir du statut de colonisés assimilés. Sous ce rapport, une récente publication intitulée « Aux Antilles, le socle culturel de l’assimilation n’est plus d’actualité » signée Jean-Marie Nol (Madinin’art 31/8/2020) suscite en nous une réflexion critique.

De notre point de vue, pour commencer, l’assimilation ne fut jamais le « socle culturel » de la problématique politique en Guadeloupe, mais le couvercle institutionnel et idéologique qui pèse en permanence sur l’esprit public. Qu’est-ce qui conduit l’auteur à poser comme dépassé un obstacle qui paralyse encore toute volonté de faire peuple, voire nation singulière ?

Même lorsque le constat est fait qu’en Martinique et en Guadeloupe il y a rejet par une partie de la jeunesse des symboles de la présence française, pourquoi minimiser en parlant de « banalisation de la radicalisation des esprits ».

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Mort de George Bizos, infatigable avocat de Nelson Mandela

L’avocat des droits de l’homme et combattant contre l’apartheid George Bizos est décédé en Afrique du Sud ce mercredi, à l’âge de 92 ans. Il était l’avocat et proche ami de Nelson Mandela, et a également défendu les grandes figures de l’ANC. Il avait pris sa retraite il y a quelques années, mais il aura marqué la vie politique du pays par ses plaidoiries et son combat pour les opprimés.

Origine et Jeunesse

Né dans une famille juive de Grèce, George Bizos est le fils de Antonios (connu pour sa famille et ses amis comme « Antoni ») Bizos, maire du petit village de Vasilitsi, au sud de Koroni et Kalamata sur la péninsule de Messine du Péloponnèse. Sa mère est une femme au foyer.

En mai 1941, durant la seconde guerre mondiale, George Bizos, alors âgé de treize ans, et son père aident sept soldats néo-zélandais (Don Gladding, Mick Karup, Peter Martin, John Lewis et trois autres), qui se cachaient dans les collines, à échapper à l’occupation nazie en Crète. Les soldats et leurs sauveteurs parviennent à quitter la Grèce sur un bateau de pêche, dérivant pendant trois jours, avant d’être repérer par l’équipage du destroyer britannique, l’HMS Kimberley, en route pour la bataille de Crète.

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 Pour Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes »

Pétition : des milliers de personnes demandent à l’ONU de protéger le docteur Denis Mukwege, menacé de mort

Menacé de mort parce qu’il demande une enquête internationale sur les viols et mutilations de guerre commis par les milices dans son pays, le docteur Denis Mukwege est retranché dans l’hôpital de Panzi, où il exerce et répare les femmes violées et mutilées par les milices de la région. Son amie, la psychiatre française Muriel Salmona, a lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 35 000 signatures pour demander à l’ONU de déployer une brigade armée pour le protéger, ainsi que ses collègues hospitaliers et ses patientes.

Des milices armées évoluant au Sud-Kivu, région à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), veulent faire taire le gynécologue, prix Nobel de la paix 2018, qui dénonce leurs exactions et réclame qu’elles soient jugées par un tribunal pénal international. Depuis vingt-cinq ans, la région est en proie à des conflits autour de revendications territoriales et des minerais (or et coltan, utilisé dans la fabrication des smartphones) qui s’y trouvent en masse.

Dénonciation des milices

« Denis Mukwege est, pour ces milices, l’empêcheur de tourner en rond, parce qu’il dénonce haut et fort, comme lors de son discours au Nobel, par exemple, ces guerres de milices qui sèment la mort, et leur impunité », pointe Muriel Salmona.

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A quoi jouent les intellectuels martiniquais?

—Par Pierre Alex Marie-Anne —

Leurs interventions tournent quasi-exclusivement sur deux thèmes de prédilection : la question de l’esclavage et de sa réparation d’une-part, la décolonisation de notre île de l’autre.

Tous d’eux ont un point commun, la mise en accusation de la France, responsable à leurs yeux de tous leurs malheurs .

Ainsi à l’orée du XXI° siècle, où la menace du changement climatique suscite les plus grandes inquiétudes pour le maintien de nos conditions d’existence, rien ne serait plus important pour ces intellectuels que de discourir sans fin, les yeux rivés sur le rétroviseur, de ces deux questions.

D’abord celle de l’esclavage, pourtant aboli en 1848 pour ce qui nous concerne, mais qui continue à hanter leurs esprits au point d’y voir la source originelle de tous nos problèmes : selon eux nos gènes porteraient les stigmates de l’esclavage, d’où notre incapacité à agir sur notre destin et à , affronter les défis du monde moderne.

Le seul résultat tangible de cette obsession maladive, est d’imprégner dans le cerveau de nos concitoyens l’idée qu’ils sont les victimes d’une sorte de malédiction ancestrale qui les condamne, pour le présent et le futur, à l’impuissance et justifie à l’avance tous leurs renoncements.

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Présence cubaine et liberté de plume

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Alors que je m’apprête à retrouver une tribune que j’ai publiée en 2007 dans Contrechroniques de la vie politique martiniquaise, je relis la première page de ce livre qui commence par une citation de Georges Orwell. Votre serviteur observe que 13 ans plus tard, il ne s’est pas départi d’un propos différent de tout ce qui se dit et s’écrit en Martinique, mais qui rejoint souvent ce qui se pense. Aussi, selon Georges Orwell, « Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire ce que les gens n’ont pas envie d’entendre ». J’ai écrit depuis des centaines de tribunes et j’en écris encore qui, ouvertes à la critique, n’aspirent pas à l’unanimité.

Votre serviteur écrivait donc :

« Ce mot de Georges Orwell répond à une exigence universelle de diffusion tous azimuts de la vérité : entre les pouvoirs et les oppositions, entre les populations et les Etats, entre les pays pauvres et les pays riches. Peut-on concevoir des cas de rétention de cette liberté ?

La controverse existe en France même où la question se pose de savoir si la liberté de l’information des journalistes est à ce point précieuse qu’elle puisse faire obstacle à la divulgation du secret d’Etat.

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Le recteur de la grande mosquée de Paris: «Que Charlie Hebdo continue d’écrire, de dessiner, d’user de son art et surtout de vivre»

— Par Hafiz Chems-eddine, Recteur de la Grande Mosquée de Paris.—

Alors que s’est ouvert le procès de l’attentat de Charlie Hebdo le 2 septembre, le recteur de la grande mosquée de Paris Hafiz Chems-eddine qui avait pourtant engagé une procédure de justice contre le journal satirique il y a une quinzaine d’années condamne les crimes qui ont été commis au nom de la religion musulmane et «veut avant toute chose s’incliner devant la mémoire des victimes».

Je suis algérien. De naissance, de filiation et de cœur. Je suis originaire de la rive sud de la méditerranée, élevé dans des valeurs de respect de l’altérité, de générosité, d’ouverture à l’autre.Je suis français. D’adoption, d’adhésion et d’adhérence, car amoureux de la République, attaché à ses principes, respectueux de son histoire, avec une mémoire apaisée face à ses pages noires et un attrait pour l’esprit des Lumières qui fut le prélude de la Révolution et de la laïcité.

Je suis musulman par conviction, par héritage et par engagement. Mes parents, eux-mêmes croyants et pratiquants, ne m’ont pas enseigné la tolérance seulement, mais l’acceptation de l’autre, de la différence, la sacralité de l’intégrité physique et le respect de l’espèce humaine.

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7 septembre : l’incroyable procès à la liberté d’expression

— Par Philippe Pierre-Charles & Max Rustal —

La Martinique aurait tort de s’installer dans la routine du spectacle des procès à répétition et à rallonges qui permettent aux autorités de tenter une diversion au lieu de faire face aux écrasantes responsabilités de l’État dans le scandale nommé chlordécone.

Outre son côté surréaliste, le procès du 7 septembre a tout l’air d’être celui d’une certaine modernité. C’est le procès d’un lanceur d’alerte que l’on aurait cru improbable en France, le procès de l’investigation libre et critique qui insupporte les puissants, de la vigilance citoyenne face aux violences policières qui prennent un nouvel essor en France et dans les colonies. C’est le procès des vidéos et des réseaux sociaux. Le procès du rejet de l’attentisme devant ce qui indigne et révolte. Le procès du droit à l’insoumission devant l’inhumain et l’insupportable. C’est parallèlement l’offensive d’un pouvoir cherchant à s’imposer jusque par la brutalité judiciaire, faute d’être en mesure de convaincre en s’attaquant aux vrais problèmes et aux réelles responsabilités, les siennes en premier lieu.

« Christian le gilet jaune » — serait-ce aussi le procès des Gilets Jaunes ?

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150 ans en République : « L’histoire ce n’est pas un bloc auquel on adhère », dit Nicolas Offenstadt après le discours d’Emmanuel Macron

— Propos recueillis par Rachel Garrat-Valcarcel —

Le président de la République a défendu l’idée selon laquelle l’histoire de France est un bloc. Pour l’historien Nicolas Offenstadt cette vision, proche du « roman national », est dépassée

  • Emmanuel Macron a choisi de célébrer une date un peu disparue des calendriers mémoriels : la proclamation de la Troisième République, le 4 septembre 1870
  • L’occasion de donner sa vision de la République et de son histoire, au moment où les mouvements sociaux antiracistes mais aussi féministes demandent des débats sur les questions mémorielles.
  • Mais pour Emmanuel Macron, pas de débat : l’histoire est ainsi et pas autrement. Une vision que conteste l’historien Nicolas Offenstadt, interrogé par 20 Minutes.

La constitution disait déjà que la République française était une et indivisible, pour Emmanuel Macron l’histoire de France est aussi une et indivisible : un « bloc », à prendre ou à laisser et où on ne fait pas son marché. Vendredi matin, le président de la République célébrait les 150 ans de la France en République depuis la proclamation de la République (la Troisième, à l’époque), par Léon Gambetta, en 1870.

Un discours attendu du chef de l’État sur sa vision de la République et donc de son histoire.

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La République? Une gamine d’à peine 150 ans à la santé fragile!

Proclamée il y a un siècle et demi, le 4 septembre 1870, la République s’installe dans des conditions difficiles.

Les attentats de janvier 2015 nous questionnent très fortement sur le « vivre ensemble » que notre République prétend incarner puisqu’ils ont été commis par des Français qui ne se reconnaissaient pas en elle et qui ont cherché à la déstabiliser durablement à travers le double acte terroriste qu’ils ont commis. La République nous est ainsi apparue, du jour au lendemain, bien plus fragile que nous ne l’imaginions. Retour sur une naissance chaotique.

Après la défaite de 1870, l’installation de la Troisième République n’est pas acquise d’emblée. Créée sous le règne d’une majorité parlementaire conservatrice, plutôt monarchiste et bonapartiste, elle va perdurer pendant près de soixante dix ans, sans véritable Constitution. C’est pourtant l’apogée du régime parlementaire. La Chambre des députés exerce une influence décisive sur l’action des gouvernements successifs. L’oeuvre de la Troisième République est considérable, aussi bien en matière d’instruction publique que du point de vue des libertés et de l’épanouissement d’une société démocratique. La Troisième République remporte la terrible épreuve de la Grande Guerre, mais elle succombe à la défaite militaire du 10 mai 1940.

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Caricatures de Mahomet : « Il existe en Europe une loi – non écrite – sur le blasphème »

Tribune. Le journaliste danois Flemming Rose avait commandé les dessins qui furent ensuite publiés par « Charlie Hebdo ». Il s’inquiète des ravages de l’autocensure.

— Par Flemming Rose —

Septembre 2005, au Danemark. Voyant qu’une amie travaillant dans une maison d’édition jeunesse ne parvient pas à trouver un illustrateur pour représenter le prophète de l’islam, Flemming Rose, alors rédacteur en chef des pages culture du quotidien « Jyllands-Posten », lance un concours. Il demande aux caricaturistes du pays de dessiner Mahomet et s’engage à publier leur création. Ce sont ces dessins qui vaudront au journal des menaces, puis des projets d’attentats, et qui pousseront « Charlie » à les reproduire, en 2006, dans ses pages.

À l’occasion du procès des attentats de janvier 2015 à Paris, Flemming Rose nous écrit depuis Copenhague. Il travaille désormais pour un think tank américain et a rompu avec « Jyllands-Posten », qui refuse aujourd’hui de republier les caricatures. Mais il vit toujours dans la capitale danoise, escorté 24 heures sur 24 par des gardes du corps. Voici sa tribune pour « Charlie ».

Je n’oublierai jamais le 7 janvier 2015. J’étais dans mon bureau à Copenhague quand j’ai reçu le premier texto d’un ami à Paris : « Cher Monsieur Rose, je pense que vous voudriez savoir qu’il y a 45 minutes les bureaux de Charlie Hebdo ont été attaqués et que des coups de feu ont été tirés. » Ensuite,

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Le pragmatisme des élus communaux et communautaires…

— Par Léon Mastail —
Dès le lendemain, si ce n’est le soir même du second tour des élections municipales, les différents groupes ou partis politiques de la Martinique, comme d’ailleurs ceux d’autres territoires, ont certainement dû procéder au décompte de leurs pertes et de leurs gains en voix et en élus, et donc mesurer à chaud le degré d’influence et de confiance qui leur a été, à cette occasion, accordé.

Des calculs évidemment essentiels, et toujours très attendus, dans la vie de ces acteurs politiques puisqu’ils servent de données et d’éléments d’appréciation à la fois sur la consistance des différentes forces en présence et sur la popularité et l’audience de leurs leaders respectifs. Un exercice peut-être même incontournable, surtout à l’approche d’une nouvelle consultation majeure avec le renouvellement de l’Assemblée de Martinique. D’ailleurs, un observateur politique n’a-t-il pas effectué, à partir des résultats de ces élections municipales, des exercices de projection arithmétique sur la prochaine élection en 2021 de l’Assemblée de Martinique ! Il s’agit cependant d’indicateurs à interpréter avec la plus grande prudence dans la mesure où l’élection de l’Assemblée est très différente des municipales en ce qu’elle a, entre autres, une nature politique très marquée, avec des enjeux cruciaux à l’échelle de tout le territoire.

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Charlie Hebdo :«Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais»

Charlie Hebdo republie les caricatures de Mahomet qui en avaient fait une cible des djihadistes, a annoncé mardi 1er septembre le journal avant l’ouverture du procès de l’attentat qui a fait 12 victimes dans sa rédaction en janvier 2015.

À lire aussi : Charlie Hebdo, la liberté ou la mort

«Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais», justifie le directeur de l’hebdomadaire satirique, Riss, dans le numéro dont la couverture reprend ces caricatures, en kiosques mercredi et accessible en ligne mardi à midi.

«Indispensable» pour l’ouverture du procès

Ces douze dessins, publiés initialement par le quotidien danois Jyllands-Posten le 30 septembre 2005, puis par Charlie Hebdo en 2006, montraient le prophète portant une bombe au lieu d’un turban, ou en personnage armé d’un couteau flanqué de deux femmes voilées de noir.

À lire aussi : Cinq ans après l’attentat de Charlie Hebdo, le dessin de presse a perdu son mordant

Outre ces caricatures danoises, la une du prochain Charlie Hebdo, sous le titre «Tout ça pour ça», reprend également une caricature du prophète signée par son dessinateur Cabu, assassiné dans l’attentat du 7 janvier 2015.

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Politique, cris et tâtonnements

— Par Frantz Succab —

Les récentes élections municipales et communautaires ont provoqué à chaud des sentiments divers, de l’optimisme au dégoût en passant par le doute. Les commentaires de presse ont suivi. Ils ont souvent usé du stéréotype de « dégagisme » pour décrire l’apparition de nouvelles figures à la place de certains caciques de la vie politique.

On se dit qu’il faut que la Démocratie respire, mais respire-t-elle bien chez nous ? On sent son souffle court. La société, du côté de sa composante la plus jeune, a priori la moins conservatrice, cherche de l’air, mais loin des bureaux de vote. Cela n’empêche pas ce constant prêchi-prêcha républicain et démocratique qui sonne de plus en plus creux par déficit d’ouailles. Loin de célébrer ici la victoire de l’abstention, qui ne serait en réalité la victoire de personne, nous la constatons simplement. C’est un fait persistant, pesant, qui depuis des lustres nous procure indirectement une représentation politique par défaut. Désertion ou fatalisme ?

Au lieu de se contenter de s’en réjouir ou de le regretter, n’est-il pas temps de chercher à comprendre ce que dissimule la vie politique en Guadeloupe ?

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Affaire Obono : derrière la polémique, l’échec de la France à reconnaître son passé esclavagiste

— Par Benjamin Dodman —

La polémique sur la publication de Valeurs actuelles, dépeignant la députée noire Danièle Obono comme une esclave enchaînée, a jeté une lumière crue sur l’héritage trouble de l’esclavage en France. Le pays a en effet davantage l’habitude d’évoquer son passé abolitionniste que la lucrative traite des esclaves à laquelle il a participé.

Un article de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, publié jeudi 28 août, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et la condamnation ferme et unanime de l’ensemble de la classe politique française. Intitulé « Obono l’Africaine, où la députée insoumise expérimente les responsabilités des Africains dans les horreurs de l’esclavage », l’article – une partie du roman d’été de l’hebdomadaire – dépeint, sous couvert d’un récit de fiction, la députée de la gauche radicale en tant qu’esclave du XVIIIe siècle.

Représentée enchaînée au cou par un carcan, la parlementaire d’origine gabonaise sert d’illustration à une histoire imaginaire dans laquelle elle retourne sur son « continent ancestral » à l’époque de la traite négrière. L’image a immédiatement fait polémique, et relance la question du rapport de la France à son passé esclavagiste

L’esclavage, un passé « largement dissimulé »

Le 14 juin dernier, dans le sillage des manifestations antiracistes déclenchées par la mort de l’Afro-américain George Floyd aux États-Unis, le président français Emmanuel Macron avait promis d’être « intraitable face au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations ».

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Résistance

— Par Guillaume Goubert, Directeur du journal La Croix —
Au moment où s’ouvre le procès des attentats de janvier 2015, comment ne pas être frappé par une disproportion. D’un côté, une procédure extrêmement élaborée – 49 jours d’audience et 171 tomes de documents préparatoires. De l’autre, des accusés qui sont des personnages de second rang, les principaux acteurs des attaques étant morts ou en fuite. L’effort judiciaire en vaut-il la peine ?

Sans hésiter, il faut répondre que oui. Ce procès est utile par l’éclairage qu’il va apporter sur les faits et des enseignements qui pourront en être tirés pour faire face au terrorisme. Il est nécessaire parce qu’il va donner la parole à ceux qui ont subi les conséquences de ces attaques, dans leur chair et dans leur âme. Le dernier mot ne doit pas appartenir aux assassins.

Surtout, ce procès est la seule réponse véritablement digne d’une démocratie face à la violence aveugle. À la force des armes va répondre la force du droit, y compris celui des accusés d’être défendus par leurs avocats. À l’instantanéité sanglante des coups de feu s’oppose la longue patience méthodique de la justice.

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France Ô, Chronique d’une mort annoncé

— Par Max Pierre-Fanfan(*)

Dimanche 23 août 2020, France ô disparaissait du PAF (paysage audiovisuel français). La pétition en ligne «Sauvons France ô signée par plus de 100.000 personnes, le rapport sénatorial d’avril 2019 sur la représentativité et la visibilité des outre-mer dans l’audiovisuel public, la tribune publiée dans «Libération» du 27 juillet 2020 et signée par 125 personnalités n’ont pas suffit… Au fait, la bataille était perdue d’avance…Le groupe France-Télévisions semble toujours avoir du mal à faire paraître la couleur à l’écran… La faible audience de France ô dans l’Hexagone (0,8 % en 2016, 0,6% en 2017) ne constitue pas la seule et unique raison de sa disparition. En 2014(1) «F-T» lançait une campagne de publicité pour la promotion de ses chaînes…Des animateurs et des journalistes de France ô se voyaient gratifiés sur de larges affiches dans le métro parisien de slogans tendancieux et ambigus à souhait, du style: «je ne suis pas une sauvage», «je ne «deale» que de la musique», «je parle sans accent»…En contrepoint, dans cette même campagne de publicité France 2 encensait ses stars du petit écran, notamment, Marie Drucker, «femme 2 terrain», Michel Drucker, «club de stars», «info 2 références».

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Un buste du général de Gaulle « vandalisé » en Martinique

Cette dégradation intervient un mois après le déboulonnage de deux statues controversées par des activistes anticolonialistes.

Un buste du général de Gaulle a été dégradé samedi 29 août dans la commune du Robert en Martinique, avec des inscriptions à la peinture rouge et noire, indiquant notamment «Nous ne sommes pas Français», a-t-on appris auprès de la mairie.

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Samedi matin, les services techniques de la ville du Robert (est de la Martinique) ont constaté les dégradations sur ce buste du général de Gaulle, qui trône depuis 1978 sur son piédestal devant le monument aux morts de la commune. De la peinture rouge et noire a été appliquée sur son visage, avec des inscriptions en français et en créole. On peut y lire «Nous ne sommes pas Français», «Retirez-là». Y figure aussi «1944 : Massacre de Thiaroye», en référence aux tirailleurs sénégalais tués par l’armée française au camp militaire de Thiaroye près de Dakar en 1944.

Pas de plainte déposée pour l’heure

Cette dégradation intervient un mois après le déboulonnage des statues de Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon 1er et native de Martinique et Pierre Belain d’Esnambuc, qui a conduit l’installation de la colonie française en Martinique en 1635, par des activistes anticolonialistes.

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