Catégorie : Politiques

Escalade de violences et barrages en Martinique, symptômes d’une profonde crise sociale

Vers un accord pour apaiser la crise? Des négociations sous tension!

Depuis 48 heures, la Martinique se retrouve plongée dans une tourmente sociale sans précédent, marquée par une escalade de violences. Les forces de l’ordre peinent à maintenir l’ordre sur l’île, alors que des barrages se dressent et se redressent sur plusieurs axes majeurs. Le sud de l’île est particulièrement touché, notamment autour de Rivière-Salée où les automobilistes doivent faire face à des routes encombrées de débris et de carcasses de voitures, tandis que les gendarmes tentent d’intervenir, appuyés par des véhicules blindés.

La nuit de couvre-feu n’a pas calmé les esprits. Au contraire, elle a été le théâtre d’incendies criminels, d’émeutes et de pillages d’une ampleur rarement vue. L’aéroport a été l’un des points névralgiques des tensions, où des affrontements entre manifestants et policiers ont éclaté. Des incendies ont ravagé plusieurs concessions automobiles et commerces de la région. Des magasins emblématiques comme Carrefour et Auchan ont été pillés, tandis que d’autres bâtiments, tels qu’une pharmacie au Carbet, ont été réduits en cendres.

Les témoignages affluent, et les barrages continuent de paralyser les principales routes.

→   Lire Plus

Matinik konba-la angagé. Gwadloupéyen doubout !

— Communiqué de l’UPLG —
Solidarité totale avec le peuple martiniquais
L’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG) exprime sa profonde solidarité avec le peuple martiniquais dans sa lutte légitime contre les pratiques économiques abusives qui sévissent sur les territoires colonisés. Nous dénonçons fermement les marges exorbitantes appliquées aux produits vendus en Martinique, pratiques encouragées par la bienveillance de l’État colonial.
La situation en Martinique témoigne d’un climat insoutenable né d’une gestion coloniale injuste et inefficace.
Depuis le 1er septembre, la Martinique est le théâtre de manifestations courageuses, marquées par un ras-le-bol face à la vie chère et les promesses non tenues des autorités. Les écoles ont dû fermer leurs portes, et les violences éclatent, témoignant de l’intensité de ce mouvement.
Nous sommes préoccupés par les violences commises contre les manifestants, violences qui viennent museler des voix revendicatrices de dignité et de justice sociale. Notre organisation condamne avec force ces actes répressifs et renouvelle son soutien entier aux organisations en lutte sur le terrain.
Il est clair que la situation est très difficile malgré les tentatives de dialogue à travers des tables rondes qui n’ont produit que des résultats infructueux.

→   Lire Plus

« Fidel Castro » par Gary Klang

Fidel Castro (tout comme le Che) représente à mes yeux l’un des plus grands héros de tous les temps.
— Par Gary Klang —

Avant la prise du pouvoir, j’habitais à Port-au-Prince, dans le quartier de Bourdon, et à côté de chez moi se trouvait une pension de famille qui appartenait à ma grand-tante et où logeait l’ambassadeur de Batista, un certain Valdivia. Comme à l’époque il y avait couvre-feu, car le vieux fou de Duvalier jouissait de terroriser son peuple et que tout le monde s’ennuyait, Valdivia venait tous les soirs s’entretenir avec mes parents. La zone étant isolée, il n’y avait aucun danger. Les deux voisins, qui habitaient de l’autre côté, venaient eux aussi se joindre à nous. Il s’agissait de l’avocat Georges Rigaud et d’Hubert Legros, deux opposants à Duvalier qui tuaient le temps en ourdissant des complots qui, hélas, furent tous des échecs. Je revois encore Valdivia disant en souriant malicieusement que Fidel était un hurluberlu qui n’avait aucune chance de vaincre. Mais le Destin fit mentir Monsieur l’Ambassadeur qui fut rappelé à la Havane et fusillé.

→   Lire Plus

Retour du couvre-feu en Martinique après une nuit de violences

Face à une escalade de violences sans précédent, la préfecture de Martinique a réinstauré le couvre-feu à compter du jeudi 10 octobre, de 21h à 5h du matin. Cette décision fait suite à une nuit de chaos marquée par des violences urbaines d’une intensité inédite. Le directeur de cabinet du préfet, Paul-François Chira, a annoncé sur les ondes de RCI que toutes les manifestations sur la voie publique seraient interdites sous peine de sanctions, afin de restaurer l’ordre dans l’île.

Une vague de violences d’une ampleur exceptionnelle

La nuit du 9 au 10 octobre a été le théâtre d’actes de vandalisme généralisés. Des bandes organisées ont déferlé dans plusieurs communes de l’île, semant la destruction à travers des incendies et des pillages. Le bilan est particulièrement lourd : 500 véhicules incendiés, 30 policiers et gendarmes blessés, 12 arrestations, et un mort par balle au Robert. Une vingtaine de commerces ont été pillés, dont une quinzaine également incendiés, ainsi que deux bâtiments publics entièrement détruits par les flammes.

Des barricades enflammées ont été signalées dans plusieurs zones de l’île, notamment sur la rocade de Fort-de-France, où des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de chaos.

→   Lire Plus

Retour de la CRS en Martinique : un symbole lourd de tensions

Le 21 septembre dernier, une compagnie de CRS a débarqué en Martinique pour la première fois depuis 1959, marquant un retour historique et lourd de symboles. À l’époque, l’intervention des CRS avait déclenché de violentes émeutes à Fort-de-France, dans un contexte de tensions liées à la décolonisation. Ces affrontements avaient coûté la vie à trois jeunes Martiniquais et marqué la mémoire collective de l’île. Aujourd’hui, soixante-cinq ans plus tard, la situation sociale explosive, alimentée par la lutte contre la vie chère, ravive les fantômes du passé.

Le retour de la CRS 8 dans un climat de révolte sociale

Cette nouvelle compagnie de CRS, la CRS 8, réputée pour son expertise en maintien de l’ordre et ses interventions musclées, est perçue par une grande partie de la population comme un outil de répression. Depuis son déploiement, elle est au cœur de violentes confrontations avec les militants du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (RPPRAC), le collectif à l’origine du mouvement contre la vie chère. Le dernier incident en date a eu lieu lors d’un blocage au Lamentin, où les CRS ont été accusés d’user de la force de manière disproportionnée.

→   Lire Plus

Réunion de la Quatrième commission de l’ONU : un pilier de la décolonisation et des questions politiques spéciales

La Quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, également connue sous le nom de Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, joue un rôle clé dans le traitement de questions sensibles liées à la décolonisation et à d’autres sujets d’importance internationale. Ses travaux couvrent un éventail de thématiques allant de la décolonisation des territoires non autonomes aux effets des radiations atomiques, en passant par les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales. La Commission se réunit chaque année dans le cadre de l’Assemblée générale, et son programme de travail est rythmé par des sessions qui s’étendent généralement d’octobre à novembre.

Missions et enjeux de la Quatrième Commission

La Quatrième Commission a pour mandat d’examiner la situation des 17 territoires non autonomes encore sous administration coloniale, dont la Nouvelle-Calédonie, les Samoa, le Sahara occidental, Gibraltar et les Îles Vierges britanniques. Son objectif principal est de garantir que ces territoires progressent vers l’autodétermination conformément à la Déclaration de 1960 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Cette déclaration affirme la nécessité de mettre rapidement et inconditionnellement fin au colonialisme sous toutes ses formes.

→   Lire Plus

Le fascisme à nos portes : comment le vaincre ?

— Le n° 365 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Une tentation dangereuse consiste à présenter la menace fasciste (ou fascisante, ou d’extrême droite, comme on voudra) comme une menace purement extérieure. Il suffirait alors, pour conjurer le danger, de « ne pas l’importer », de fermer les frontières, d’accélérer le combat pour l’indépendance.

« C’est penser à son aise », dirait le roi Christophe de Césaire. Et justement, dans le pays qui partage la grande île jadis baptisée Saint-Domingue par le colonisateur, des hordes de citoyen·ne·s ordinaires, avec la complicité du pouvoir officiel, reprend le chemin de la haine xénophobe et raciste contre la communauté haïtienne. On sait l’odieux massacre que cette même haine, attisée par le dictateur Trujillo, avait produit en 1937.

Saint-Domingue est loin ? Ah bon ? Et feu Ibo Simon, le chanteur guadeloupéen aux terribles appels « kont lé Ayisyen »? La Guadeloupe c’est encore loin ? Ah oui ? Et les graffitis anti-haitiens d’il y a quelques mois chez nous mêmes ?

→   Lire Plus

L’éphéméride du 9 octobre

Promulgation de la loi abolissant la peine de mort le 9 octobre 1981

La peine de mort a été abolie en France en 1981, faisant ainsi de la France le seul pays à avoir procédé à des exécutions tout en étant membre de la Communauté économique européenne, ancêtre de l’Union européenne.

Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas Christian Ranucci mais Hamida Djandoubi, guillotiné le 10 septembre 1977 à la prison des Baumettes de Marseille, qui est la dernière personne à avoir subi la peine de mort en France.

Dernière décapitation à Fort-de-France, celle de Landry-Lambert Gau, le 22 juin 1965.

Histoire
Époque gauloise
Certains condamnés étaient conduits au lieu du supplice qui était le bord d’une falaise d’où ils étaient précipités.

César rapporte que les criminels étaient exécutés à l’occasion de grandes fêtes propitiatoires au cours desquelles ils étaient enfermés dans de grands mannequins de paille auxquels on mettait le feu1.

Époque gallo-romaine et Bas-Empire
Sous le Bas-Empire, les Romains utilisaient le crucifiement pour les voleurs et les vagabonds ; ils les envoyaient parfois contre des gladiateurs, voire des bêtes sauvages ou encore leur coupaient la tête[réf.

→   Lire Plus

Affrontements en Martinique : Rodrigue Petitot et onze policiers blessés lors des manifestations contre la vie chère

Deux militants placés en garde à vue

Lundi 7 octobre, la Martinique a été secouée par de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des militants mobilisés contre la vie chère. Au cœur de cette agitation, le giratoire de Mahault, situé au Lamentin, s’est transformé en véritable champ de bataille. Onze policiers ont été blessés, tandis que Rodrigue Petitot, figure emblématique du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a été lui aussi blessé, à la main et à la jambe, lors des altercations.

Tout a débuté lorsque les forces de l’ordre ont tenté de dégager un barrage routier installé par des manifestants, composé de poids lourds, de véhicules hors d’usage et de matériel de chantier. Après les sommations habituelles, les forces de l’ordre ont essuyé des jets de pierres et de bouteilles, auxquels les policiers ont répondu par la force. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser la foule, ce qui a conduit à l’interpellation de cinq individus.

De son côté, le RPPRAC a vivement dénoncé ce qu’il considère comme une « répression policière ».

→   Lire Plus

L’éphéméride du 8 octobre

Capture en Bolivie de Che Guevara le 8 octobre 1967. Il est assassiné le lendemain.

Ernesto Guevara, plus connu comme « Che Guevara » [ (t)ʃe ɡevara](en espagnol : [ t͡ʃe ɡeˈβaɾa]N 3) ou « le Che », né le 14 juin 1928 à Rosario en Argentine et mort exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera en Bolivie, à l’âge de 39 ans, est un révolutionnaire marxiste-léniniste et internationaliste argentin ainsi qu’un homme politique d’Amérique latine. Il a notamment été un dirigeant de la révolution cubaine, qu’il a théorisée et tenté d’exporter, sans succès, vers le Congo puis la Bolivie où il trouve la mort.

Alors qu’il est jeune étudiant en médecine, Guevara voyage à travers l’Amérique latine, ce qui le met en contact direct avec la pauvreté dans laquelle vit une grande partie de la population. Son expérience et ses observations l’amènent à la conclusion que les inégalités socioéconomiques ne peuvent être abolies que par la révolution. Il décide alors d’intensifier son étude du marxisme et de voyager au Guatemala afin d’apprendre des réformes entreprises par le président Jacobo Arbenz Guzmán, renversé quelques mois plus tard par un coup d’État appuyé par la CIA.

→   Lire Plus

Haïti : des accusations de corruption ébranlent le nouveau pouvoir

En Haïti, une grave crise politique et institutionnelle secoue le Conseil présidentiel de transition, mis en place en avril 2024 suite à la démission de l’ancien Premier ministre Ariel Henry. Trois membres de ce Conseil, Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, sont au cœur d’une enquête menée par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Ils sont accusés d’avoir sollicité un pot-de-vin de 100 millions de gourdes (environ 685 000 euros) auprès de Raoul Pierre-Louis, président du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC), en échange de sa reconduction à ce poste stratégique.

L’enquête a révélé que, faute de pouvoir verser cette somme, Pierre-Louis aurait proposé des avantages sous forme de lignes de crédit et de cartes bancaires. Ces avantages ont effectivement été utilisés, et les preuves reposent sur des échanges téléphoniques et des transactions confirmées. Cette situation met en péril la crédibilité du Conseil de transition, chargé de stabiliser Haïti dans un contexte déjà marqué par des crises multiples.

Le scandale éclate alors que Smith Augustin s’apprête à prendre la tête du Conseil dans les jours à venir.

→   Lire Plus

L’instrumentalisation des CRS, quel cinéma !

— Par Yves-Léopold Monthieux 
L’instrumentalisation des CRS à des fins politiques est à la fois ridicule et grave : ridicule pour les politiques et grave pour l’histoire.

De 1970 à 1975, un commandant de police martiniquais venant des Compagnies Républicaines de sécurité (CRS) était nommé à la tête du corps urbain de Fort-de-France. Il retrouvait ainsi plusieurs gardiens de la paix qu’il avait eus sous ses ordres en France. Il fit un parcours sans faute en Martinique et ne laissa pas de souvenir désagréable de la part des partis politiques, alors que cette période fut très certainement la plus chaude de ce département depuis le début de la Cinquième République. Il a terminé sa carrière à Paris comme Directeur adjoint à la Direction centrale des Compagnies républicaines de sécurité.

Ce CRS avait été l’ami indéfectible de l’indépendantiste Guy Cabort-Masson, de l’école primaire jusqu’à l’école des Officiers de St Cyr, en passant par le lycée Schoelcher. Officier de l’armée française condamné à mort par contumace pour son engagement politique en Algérie et recherché par toutes les polices, l’insoumis avait rendu visite en djellaba à son ami, un dimanche matin, au domicile de ce dernier à Paris.

→   Lire Plus

Un avant et un après Kémi Séba

— Par Yves-Léopold Monthieux 

J’aime bien les analyses de Fred Constant, professeur de sciences politiques à Paris qui nous changent des prises de position orientées auxquelles nous sommes habitués. Il en est ainsi de ses réflexions sur les Déclarations russes sur la Martinique. Il nous apprend que la venue de Kémi Séba en Martinique en 2018 avait été financée par la Russie. C’est le genre d’information qui, en Martinique, est juste apte à attirer les ricanements des sachants qui, eux, nous font rarement connaître leurs savoirs. Cela peut néanmoins surprendre lorsqu’on sait que le passage de l’hôte panafricain avait précédé le déclenchement de la guerre d’Ukraine et avait été bien avant le point de départ des mouvements activistes « décoloniaux ». La visite de Kémi Séba avait servi en quelque sorte à « déniaiser » ces derniers. En effet, en prenant la tête de l’équipée qui allait envahir le supermarché de Génipa et répandre sur le sol le sucre du Gallion, il avait en deux coups de cuillère à pot initié ses affidés, médusés, et semblé leur dire : « voilà comme il faut faire ».

→   Lire Plus

Procès de Mazan : « Nous, parlementaires socialistes, demandons à mettre fin au mythe du devoir conjugal »

Collectif

Dans une tribune au « Monde » rédigée sous la forme d’une lettre adressée à Gisèle Pelicot, cent sept élus demandent l’amélioration du traitement judiciaire des violences sexuelles et un débat parlementaire sur la définition pénale du viol.

Chère Gisèle Pelicot,

Nous ne cessons de repenser à ces dix années d’horreur que vous avez vécues, à votre insu, tant cela paraît irréel. Irréel et glaçant, irréel et effrayant, irréel et effroyable. De l’indicible à la lumière d’un procès que vous avez voulu public et médiatisé, votre courage est immense.

Votre combat pour que la honte change de camp, vous l’avez voulu public, vous avez voulu le donner à voir à la France entière, et au-delà. Ce procès est un combat pour toutes les femmes, toutes nos filles, qui sont victimes de violences, d’agressions, de viols, pour laver votre honneur, pour réhabiliter toutes nos sœurs.

Votre conviction, nous l’avons entendue. Porter plainte après un viol est une épreuve supplémentaire infligée aux femmes, et trop peu s’y risquent. Votre détermination vous rend forte, forte de ne pas vous laisser ébranler par les excuses grotesques présentées par la défense.

→   Lire Plus

Annulation de la co-officialisation du créole en Martinique : une délibération controversée

En mai 2023, l’Assemblée territoriale de la Martinique avait adopté une délibération historique visant à reconnaître le créole comme langue co-officielle de l’île, aux côtés du français. Cet acte marquait un moment fort, survenant peu après les célébrations du 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Cependant, cette initiative a rapidement été contestée par le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, garant de la légalité des actes des collectivités locales. Il avait demandé à la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) de retirer ce texte, avant de saisir le tribunal administratif de Fort-de-France.

En novembre 2023, la cour administrative d’appel de Bordeaux avait temporairement suspendu cette délibération, après une première décision favorable à la CTM. Ce jeudi, le tribunal administratif de Fort-de-France a finalement annulé la décision de l’Assemblée territoriale, s’appuyant sur l’article 2 de la Constitution française, qui stipule que « la langue de la République est le français », ainsi que sur la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française dans les services publics. Selon les juges, l’article 1er de la délibération de mai 2023 ne respectait pas ces dispositions, rendant illégale la co-officialisation du créole.

→   Lire Plus

En Haïti plus de 700 000 déplacés internes face à la violence et à la précarité

Autre aspect de la crise humanitaire d’une ampleur sans précédent,que traverse Haïti l’augmentation dramatique du nombre de déplacés internes. Plus de 700.000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été contraintes de fuir leur foyer, une conséquence directe de la montée en flèche de la violence des gangs et de la précarité croissante des conditions de vie. Selon les derniers rapports de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de déplacés a augmenté de 22% depuis juin, illustrant l’aggravation rapide de la situation.

La majorité de ces personnes, environ 75%, se sont réfugiées dans les provinces, avec un afflux particulièrement massif dans la région du Grand Sud, qui héberge 45% des déplacés. Ces déplacements massifs mettent une pression énorme sur les communautés d’accueil, qui, malgré leur résilience admirable, peinent à répondre aux besoins croissants. Les ressources, déjà limitées, sont insuffisantes pour faire face à la demande en nourriture, soins de santé, et services de base.

La situation à Port-au-Prince reste particulièrement préoccupante. La capitale accueille un quart des déplacés, vivant dans des conditions souvent insoutenables. Les gangs armés y règnent en maîtres, contrôlant des portions importantes de la ville et exacerbant les difficultés pour les habitants et les déplacés.

→   Lire Plus

Grande distribution : l’ouverture des livres de compte est une revendication déterminante !

— Le n° 364 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Il faut beaucoup de toupet pour présenter cette revendication comme une lubie idéologique. Dans la négociation avec le RPPRAC, on entend la grande distribution affirmer que ses marges sont faibles, égales à celles de France (comme si d’ailleurs c’était un modèle), qu’elle peut s’engager à les baisser.

On entend Serge Letchimy dire que la CTM veut participer à un organisme de contrôle, mais parler en même temps du « secret des affaires » comme règle admise.

On entend le Préfet déclarer que ses services sont sans complaisance. Ah bon !... Et on doit vous croire, braves gens ?

Au pays du mensonge systémique, croire sur parole serait faire preuve d’une grande naïveté. Nous opposer le « secret des affaires », c’est dire clairement qu’on ne veut une négociation sérieuse, ni sur les prix, ni sur les salaires alors que les deux choses sont liées, et conditionnent le niveau de vie.

 

Retour de flamme assimilationniste 

C’est au prix d’une révision idéologique déchirante, que le mouvement ouvrier antillais s’est sorti de la gangue assimilationniste, qui lui faisait dire « la Martinique, c’est la France », même être un « lambeau de la France palpitant sous d’autres cieux », et réclamer « Nous voulons tout comme en France ».

→   Lire Plus

Haïti : une crise humanitaire qui perdure, exacerbée par la violence des gangs

— Par Jean Smblé —
Depuis janvier 2024, Haïti vit une escalade sans précédent de la violence, exacerbée par les activités des gangs criminels. Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), plus de 3 600 personnes ont été tuées en seulement quelques mois, illustrant l’ampleur de la crise. Ce pays, déjà marqué par une instabilité politique chronique, fait désormais face à une urgence humanitaire grave, alimentée par des conflits armés et un sous-financement des efforts internationaux.

Une violence en hausse et des répercussions dévastatrices

Haïti, en proie à la violence des gangs depuis des années, a vu la situation se détériorer rapidement ces derniers mois. Le rapport de l’ONU publié en septembre 2024, qui couvre la période de janvier à juin, dresse un tableau sombre : 860 personnes ont été tuées et 393 blessées lors d’opérations de police dans des zones comme Port-au-Prince et d’autres départements autrefois épargnés. Parmi les victimes, des enfants, dont au moins 36, victimes d’un usage disproportionné de la force.

En plus des homicides, la violence sexuelle a pris une ampleur alarmante. L’ONU souligne que les gangs utilisent cette forme de violence comme une arme pour punir, terroriser et contrôler les populations, avec des cas horrifiants de viols collectifs d’enfants, certains âgés de moins de 5 ans.

→   Lire Plus

La possibilité du pire, l’urgence du meilleur !

— Le n° 363 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

En quelques heures seulement, la cristallisation de notre situation coloniale s’est étalée dans des faits et gestes lourds de conséquences pratiques ou de force symbolique.

Le gouvernement le plus à droite depuis celui de Vichy, installé avec l’aide ouverte de l’extrême droite, arrive aux affaires en France. Dans sa besace, il amène quatre cadeaux empoisonnés pour les peuples coloniaux, dit d’«outre mer » : deux nouvelles victimes de la répression en Kanaky, un budget réduit de 9,2%, un ministre qui vient de s’illustrer dans le vote d’une loi provocatrice détruisant des décennies d’une paix fragile en Kanaky, l’envoi en Martinique des CRS chassés du pays suite à la révolte de Décembre 59, il y a un 65 ans.

Ce pouvoir, dont l’instabilité prévisible est évidente, baigne dans un environnement international lourd de menaces de guerre, sur une toile de fond de génocide à Gaza et en Cisjordanie, de conflit meurtrier d’Israël avec le Liban, de guerre impérialiste russe contre l’Ukraine, de montée de l’extrême droite dans le monde entier.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 29 septembre

16 septembre 1929 : le brusque réveil de la Pelée

Massacre de Babi Yar les 29 et 30 septembre 1941

— Par André-Marc Belvon —

Une vue de la ville de Saint-Pierre en 1929. – Archives Territoriales de Martinique

Il était environ 22 heures ce lundi 16 septembre 1929 quand une détonation surprenait les Pierrotins qui avaient fait le pari de rebâtir la ville martyre. Le cratère de la Pelée venait de vomir une grande colonne composée de vapeurs et de cendres. 27 ans après, le volcan se réveillait en grondant et en fumant.

«Les quelques nouveaux toits épars et les passants déjà nombreux rencontrés par les voies déblayées, semblent légitimer la confiance de ceux qui espèrent voir renaître la ville de ses ruines. La crainte du volcan chez beaucoup a disparu (…) ». Ces quelques lignes sont de Gustave Thomas Louis Achille, premier Noir en 1905 à être reçu au concours d’agrégation d’anglais, ancien président de l’Union des sociétés martiniquaises des sports athlétiques (USMSA) (Lire Mémoire Sensible du 22 octobre 2021), dont le stade de Bellevue porte le nom. Elles sont extraites d’une étude qu’il a publiée en décembre 1915, dans le Bulletin d’Histoire de la Martinique N°8.

→   Lire Plus

Haïti en crise : une spirale de violence et d’urgence humanitaire

— Par Jean Samblé —

Depuis plusieurs mois, Haïti vit l’une des crises humanitaires et sécuritaires les plus graves de son histoire récente. Les gangs criminels contrôlent désormais plus de 80% de la capitale Port-au-Prince et étendent leur emprise sur les principales routes du pays, plongeant la population dans un climat d’insécurité généralisée. Selon l’ONU, au moins 3661 personnes ont été tuées depuis janvier, tandis que plus de 700 000 Haïtiens ont dû fuir leurs foyers, dont plus de la moitié sont des enfants. Cette montée de la violence exacerbe une situation déjà désespérée où près de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé cette spirale de violence, appelant à une intervention internationale urgente. « Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’un embargo efficace sur les armes, qui continuent d’affluer dans le pays malgré les sanctions en place. Les gangs utilisent non seulement la violence physique, mais aussi la violence sexuelle comme arme de terreur, des enfants étant souvent victimes de viols collectifs.

→   Lire Plus

De la Révolution à la Révolution …

…le parallèle de 1789 à 2024-2025 !

— Par Bernard Leclaire(*) —
Je ne ferai pas de commentaire direct sur la dissolution de l’Assemblée nationale décrétée par le président de la République. Sachons que cette facture revient à 28,5 millions d’euros pour l’instant. Le temps perdu pour les élections législatives, la longue attente pour la nomination d’un premier ministre et encore le temps compté pour la constitution d’un gouvernement Barnier.  Quel gâchis ! Situation inédite, la France n’a jamais aussi longtemps demeuré dans le flou artistique politique ! Le pire est-il à venir ?

La géopolitique est sur la braise avec la guerre en Ukraine et le torchon continue de brûler entre Israël et la Palestine. Nous pouvons à tout moment déboucher sur une énorme catastrophe. Les grandes puissances nucléaires n’hésitent plus à affirmer leur choix en cas de conflit majeur.

Que se passe-t-il aujourd’hui en France et dans les DOM-TOM ?

Y aurait-il même, quelques similitudes contextuelles entre la période de la prise de la Bastille et la situation de notre époque ? Pourrait-on établir un parallèle entre les conditions de la Révolution française de 1789 et une éventuelle révolution en 2024 ou 2025 à venir ?

→   Lire Plus

Le retour des CRS en Martinique : entre provocation et souvenirs amers

Le retour des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) en Martinique suscite une vague de réactions mêlées de crainte, de colère et de nostalgie amère. Depuis les émeutes sanglantes de décembre 1959, au cours desquelles trois jeunes Martiniquais avaient trouvé la mort, la présence des CRS était devenue un symbole de tensions profondes entre l’île caribéenne et l’État français.

Aujourd’hui, l’envoi de la CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, enflamme à nouveau les esprits. Pour Yann, 43 ans, habitant de Fort-de-France, cette décision est « la goutte d’eau qui va faire déborder le vase ». Dans un contexte où les Martiniquais expriment leur colère face à la vie chère, l’arrivée de cette unité répressive apparaît comme une provocation. « Au lieu de s’engager dans un dialogue sincère, l’État choisit la répression », s’insurge Yann.

Mi-septembre, les tensions s’étaient déjà accentuées lorsque le collectif RPPRAC, fer de lance de la mobilisation, avait quitté les négociations en raison du refus du préfet de retransmettre les débats en direct. La préfecture, bien que promettant une nouvelle table ronde, n’a pas encore annoncé les modalités précises de ce dialogue, laissant place à l’incertitude.

→   Lire Plus

Suppression ciblée de l’Octroi de Mer en Martinique : une première réponse à la crise sociale contre la vie chère

Face à la montée des tensions sociales et aux revendications croissantes contre le coût élevé de la vie en Martinique, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) a annoncé le mercredi 25 septembre 2024 la mise en place d’un dispositif exceptionnel. Ce dernier prévoit la suppression de l’octroi de mer, une taxe sur les biens importés, pour des milliers de produits de première nécessité, tels que les pâtes, conserves et couches. Cette mesure concerne 54 familles de produits essentiels, soit plus de 5 900 articles, et sera proposée à l’Assemblée de Martinique lors de la session prévue les 3 et 4 octobre 2024.

Cette décision intervient en réponse à un large mouvement de protestation contre la vie chère, qui a débuté en septembre sous l’impulsion du collectif RRPRAC (Rassemblement pour la Réduction des Prix et la Réforme de l’Octroi de Mer). Le collectif exige une harmonisation des prix des produits alimentaires avec ceux de la France métropolitaine, où ils sont en moyenne 40 % moins chers.

Le dispositif, d’une durée expérimentale de 36 mois, représente un effort fiscal annuel de 5,98 millions d’euros pour les collectivités locales.

→   Lire Plus

Martinique : un retour au « calme », qui ne règle rien

Après plusieurs jours de tensions intenses en Martinique, les autorités ont annoncé un retour progressif au calme. Les manifestations contre la vie chère, qui avaient débuté début septembre 2024, ont donné lieu à des violences urbaines sans précédent, marquant profondément l’île des Caraïbes. Le préfet Jean-Christophe Bouvier, représentant de l’État, a déclaré lors d’une conférence de presse le 24 septembre que « l’ordre avait été rétabli » après des nuits marquées par de graves incidents.

Malgré ce regain de stabilité, la préfecture a maintenu un couvre-feu partiel instauré le 18 septembre, interdisant les déplacements de 21 h 30 à 5 h dans plusieurs quartiers de Fort-de-France et de Lamentin. Cette mesure, prolongée jusqu’à jeudi, a été élargie au quartier de Sainte-Thérèse, épicentre des violences. En marge de ce dispositif, les forces de l’ordre ont procédé à une série d’interpellations, avec 33 personnes arrêtées depuis le début de la crise, et plusieurs barrages levés.

Le mouvement social a cependant été marqué par des épisodes particulièrement graves. Trois personnes ont été blessées, dont une par balle, et plusieurs incidents ont menacé la sécurité des policiers.

→   Lire Plus