Catégorie : Politiques

Non à la loi liberticide «sécurité globale»

 —Par un collectif d’organisations syndicales et d’associations —

Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, un collectif d’organisations syndicales et de journalistes demande le retrait des articles 21, 22 et 24 au nom du respect des libertés fondamentales.

  • Non à la loi liberticide «sécurité globale»

Tribune. Monsieur le président de la République, depuis le 8 novembre, des centaines de milliers de personnes se mobilisent pour défendre le droit d’informer et d’être informées, ainsi que plus généralement les libertés fondamentales, gravement menacées par la proposition de loi dite «sécurité globale», votée en première lecture par l’Assemblée nationale.

Aujourd’hui, près d’une centaine d’organisations représentant les journalistes et professionnels de la presse et de l’image, des avocats, des magistrats, des défenseurs des libertés publiques et de l’Etat de droit ou encore des victimes de violences policières ont rejoint la coordination à l’origine de cette mobilisation. Elles se retrouvent sur une demande claire et précise : le retrait des articles 21, 22 et 24 de la proposition de loi, ainsi que le retrait du nouveau schéma national du maintien de l’ordre (SNMO).

En faisant de tous ceux qui filment l’action des forces de l’ordre des délinquants potentiels, ces dispositions entravent la capacité des habitants à contrôler l’action de leur police.

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Un régime autoritaire soutenu par le crime s’installe en Haïti

— Par François Bonnet —

Massacres, kidnappings, assassinats d’opposants : Haïti sombre sous les coups d’une alliance entre le pouvoir et les bandes criminelles. Washington vient de sanctionner deux proches du président Jovenel Moïse qui construit un appareil répressif à sa main. Les institutions du pays sont à l’arrêt et les manifestations se multiplient.

Les États-Unis, faiseurs de roi et principal acteur politique en Haïti, se sont enfin décidés à bouger. Depuis 2016, Washington soutenait contre vents et marées le président Jovenel Moïse et son clan, malgré l’effondrement du pays. Cette fois, l’avertissement est sévère. Le 10 décembre, le département américain du trésor a annoncé prendre des sanctions contre trois personnages clés, deux officiels du régime et un chef de gang. Tombant sous le coup du Magnitski Act, leurs avoirs aux États-Unis sont gelés et ils sont interdits de visas.

C’est une décision importante car elle frappe au cœur de ce qu’est devenue la présidence de Jovenel Moïse : une alliance d’un pouvoir autoritaire avec les gangs criminels pour terroriser la population et éteindre les mobilisations sociales qui n’ont pas cessé depuis plus de deux ans (lire notre reportage).

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Michel Zecler au « Monde » : « Il fallait que ces trois policiers se sentent en confiance pour aller aussi loin dans leurs actes »

— Par Nicolas Chapuis et Simon Piel —

Depuis trois semaines, le producteur est devenu le visage de la lutte contre les brutalités des forces de l’ordre. Il n’a pourtant rien du porte-parole de la cause, et est souvent là où on ne l’attend pas.

Les fêlures de la vitrine sont dissimulées à grand-peine derrière les pétales d’une orchidée déposée opportunément là. Sur le sol, des traces de combustion trahissent l’endroit où la grenade lacrymogène a explosé. Au mur, un portrait de la chanteuse Diam’s semble contempler la « scène de crime ». Et dans l’angle de l’entrée de ce studio de musique du 17arrondissement de Paris, la caméra de vidéosurveillance, sans laquelle Michel Zecler, 41 ans, n’en « serai[t] pas là aujourd’hui », à échanger avec des journalistes du Monde.

Trois semaines après l’agression dont il a fait l’objet par un équipage de policiers, le 21 novembre, le producteur de musique « ressasse les images de ce qui s’est passé ». « Sur le plan psychologique, j’ai vraiment du mal, j’ai pris rendez-vous avec un psychiatre », explique-t-il d’une voix blanche. Les nuits sans sommeil, les cauchemars, l’impossibilité de travailler, de passer à autre chose… Une attelle articulée qui lui soutient le bras témoigne de l’opération qu’il vient de subir, à la suite de la rupture du tendon qui retient le biceps.

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Nòt pwotestasyon kont zak asasinay atis Jean Junior Alphonse (PAPADA)

Pòtòprens, 11 desanm 2020. – Nou menm òganizasyon ak aktè kiltirèl nou denonse ak tout fòs nou zak asasinay ki fèt sou atis eskiltè Jean junior Alphonse (PAPADA) jou ki te madi 8 novanm lan sou Granri.

Nan temoyaj fanmi atis la, PAPADA jwenn lanmò nan yon diskisyon ak yon ajan Polis Nasyonal dAyiti. PAPADA se youn nan viktim konpòtman zak kriminèl sèten polisye ki la pou pwojete ak sèvi tout yon popilasyon ap fè depi plizyè tan. Zak kriminèl sa pa dwe rete enpini se poutèt sa nou mande pou lajistis ak otorite konpetan yo fè limyè prese prese sou zak sila epi arete koupab la ki komèt asasinay sa.

Depi kèk tan, nap asiste enpwisan divès zak ensekirite nan peyi a, zak sa yo pa epanye pèsonn e sektè kitirèl la touche anpil. Lanmò PAPADA se twòp atò, nou pa ka kontinye ap viv nan yon peyi kote zantray nou ap rache, pèsonn pa alabri, kote sèl bandi ap fè lalwa. Nou di NON ! Twòp san koule !

 

Lavi se bagay ki sakre, PAPADA dwe jwenn jistis !

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Covid-19 : la pandémie, « un prétexte pour restreindre les droits démocratiques » des citoyens

— Par Marie Campistron —

Usage excessif de la force, atteintes à la liberté d’expression, surveillance redoublée… Près de la moitié des États démocratiques ont mis en place des « restrictions de liberté illégales ou disproportionnées » durant la pandémie de Covid-19, selon un rapport de l’Institut international pour la démocratie publié jeudi 10 décembre.

Le constat n’étonnera personne : la démocratie a également souffert de la crise sanitaire liée au Covid-19. Un rapport de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale publié jeudi 10 décembre déplore un recul des libertés fondamentales aussi bien dans des pays autoritaires que dans de nombreuses démocraties depuis le début de la pandémie.

Si la plupart des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire apparaissent comme « justifiées », 43 % des États démocratiques ont mis en place des « restrictions de liberté illégales, disproportionnées, illimitées dans le temps ou non nécessaires », estiment les auteurs de l’étude. « Il s’agit essentiellement de pays dont le système démocratique se montrait déjà fragile avant la pandémie », précise l’Institut basé à Stockholm. Parmi ces pays, la Malaisie, la Birmanie, l’Inde ou encore le Sri Lanka, où l’on constate un usage excessif de la force par les policiers et une montée des discriminations envers les populations musulmanes.

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Un maire peut-il autoriser le stationnement des véhicules sur les trottoirs de sa commune ?

Pendant la période des achats de Noël, il peut être tentant de stationner sa voiture sur les trottoirs. Mais qui peut l’autoriser ? Les autorisations de stationnement sur les trottoirs sont de la responsabilité du maire, au titre de ses pouvoirs de police de la circulation. Il doit ainsi concilier deux choses : les droits des usagers de la voie publique d’une part, et les contraintes liées à la circulation et au stationnement des véhicules d’autre part. C’est ce qu’a rappelé le Conseil d’État dans sa décision du 8 juillet 2020.

Une association de piétons avait demandé au maire de supprimer les marquages au sol autorisant le stationnement des véhicules sur les trottoirs. Sans réponse de sa part, elle saisit les juridictions administratives.

Le Conseil d’État rappelle d’abord que le maire ne peut pas prendre de mesures contraires au code de la route. Or ce code n’empêche pas l’autorisation de stationner sur une partie des trottoirs compte tenu de difficultés particulières de circulation automobile. En revanche, le stationnement doit permettre un passage suffisant pour le cheminement des piétons, notamment ceux qui sont à mobilité réduite.

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Castoriadis, ou l’imagination au pouvoir

— Par Philippe Petit —

Les Éditions du Sandre publient les deux derniers volumes des œuvres de Cornelius Castoriadis. L’occasion de nous plonger dans la pensée du philosophe, historien, économiste, psychanalyste et défenseur d’une démocratie radicale, décédé en 1997.

Contrairement à celle de Sartre, qu’il n’appréciait guère, la renommée du philosophe et psychanalyste Cornelius Castoriadis (1921-1997) ne faiblit pas avec le temps. On le cite souvent dans la presse et sa réputation posthume perdure. Le relire aujourd’hui n’est donc pas inutile. D’autant qu’un éditeur courageux, ayant entrepris de publier ses œuvres complètes, les deux derniers volumes (Écrits politiques 1945-1997, VII et Écrits politiques 1945-1997, VIII), parus récemment, redonnent vie à ses écrits politiques et écologiques. Et la correspondance, qui les accompagne, produit sur le lecteur un réel effet de proximité. On y retrouve le ton inimitable de ce penseur total qui s’intéresse à tout. À la science, aux techniques, à la politique, à la culture. Qui entend prendre « la défense de l’homme contre lui-même ». Et ne rien lâcher sur l’exigence de rationalité propre à l’activité intellectuelle.

Du trotskisme à « Socialisme ou barbarie »

Son parcours n’est pas étranger à cette persévérance.

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Séguineau : Vous ne parlez pas en notre nom

— Par Collectif —

Un certain nombre de conseillers à l’Assemblée de Martinique (11 sur 51) ont, curieusement, déposé deux recours devant le Tribunal Administratif pour « excès de pouvoir », contestant deux initiatives visant pourtant à assurer, dans les meilleurs délais, la fourniture d’eau à la population, à savoir :

  • « La décision du 4 novembre 2020 par laquelle le Président du Conseil Exécutif sollicite l’établissement d’un arrêté préfectoral instituant une servitude de passage pour la conduite d’eau à Séguineau » ;
  • « L’arrêté en date du 26 novembre 2020 par lequel la préfecture prescrit et organise une enquête publique préalablement à l’instauration de la dite servitude ».

Nous ne donnons pas caution à cette démarche unilatérale et déclarons solennellement que le Président de l’Assemblée et les dix autres conseillers n’ont pas mandat pour parler et agir en notre nom.

Le Président du Conseil Exécutif, de par les prérogatives que lui accorde la loi du 27 juillet 2011, a parfaitement le droit d’entrer en contact avec le préfet sur une question qui concerne l’ensemble des Martiniquais.es : la question de l’eau. Il en a le droit, au-delà des délégations données par l’Assemblée.

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Haïti: un comité créé pour rédiger une nouvelle constitution

— Avec la correspondante de Rfi à Port-au-Prince, Amélie Baron —

L’insécurité gangrène tant la capitale que la province. Quotidiens, les enlèvements contre rançon affectent toutes les couches socio-économiques de la société. Dans ce contexte, la classe politique, elle, débat de l’opportunité ou non de changer la constitution du pays. Le comité en charge de la rédaction du projet de loi a déclaré ce lundi 7 décembre que le texte serait finalisé avant le 26 février. 

Ancien président de la République par intérim de 2004 à 2006, Boniface Alexandre a été choisi pour présider ce comité et il s’assure que ce groupe de travail, qui compte cinq personnes, agit en toute indépendance. 

« N’écoutez pas ceux qui disent que c’est un travail politique ou encore qu’on travaille pour le gouvernement, affirme Boniface Alexandre. Non, c’est un travail technique et non politique. Nous ne recevons aucune instruction de personne. Depuis que nous avons commencé à travailler, personne au pouvoir ne nous a appelés pour dire : « Voilà ce que je veux, voilà ce que je ne veux pas. » » 

Boniface Alexandre tente de rassurer : « Ne laissez pas les politiciens vous dire que le travail est déjà tout préparé, qu’on ne fera que signer.

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Violences et racisme dans la police : il ne faut pas se mentir (II)

— Par Yves-Léopold Monthieux

L’idée fait son chemin qu’il faille faire un sort à la langue de bois et que l’homme politique doive désigner les choses par leurs noms. Si le vieux monde médiatico-politique tolère encore ce langage et s’accommode de demi-vérités, comme pour laisser à l’homme de pouvoir une porte de sortie, les jeunes sont fermés à cette connivence et n’hésitent pas à le pousser dans ses derniers retranchements. Depuis ce vendredi 4 décembre 2020 où il s’est adressé aux jeunes par un canal bien particulier, Emmanuel Macron fait les frais de cette intransigeance juvénile. Cependant n’était-ce pas finalement le vœu du président de la république de livrer son opinion, en une manière de coming out, par le biais des jeunes ? Car malgré les réactions syndicales, les déclarations que lui ont arrachées ces jeunes seraient sans doute plus mal reçues si elles avaient été proférées dans des circonstances plus ordinaires et moins chaudes. Par ailleurs, si les représentants des policiers ne peuvent pas demeurer sans réactions, c’est aussi leur fonction d’assurer l’interface entre le pouvoir et les policiers, et d’éteindre les feux qui pourraient monter des rangs de ces derniers.

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Universalisme ou domination raciale ?

— Par Georges Trésor —

Lors de la conférence-débat organisée par la section Camille Mortenol de la LDH de la Guadeloupe pour le le 71ème anniversaire de la DUDH, Georges Trésor a fait l’intervention dont la contraction est la suivante.

Depuis quelques années, la racialisation de plus en plus marquée des rapports sociaux dans les sociétés libérales, soulignerait l’existence d’une nouvelle ligne de fracture. Cela a pour conséquence d’alimenter des crispations et des tensions identitaires qui trouveraient leur source dans les ratés de la fonction inclusive des idéaux universalistes dans ces sociétés. En France par exemple, les pratiques discriminatoires fondées sur l’origine ou la couleur de la peau, opérées y compris par des agents de l’État, seraient l’illustration la plus achevée du caractère systémique d’un « racisme d’État » en contradiction avec les principes universalistes républicains. S’inspirant de la pensée décoloniale, s’est développé en réaction un courant antiraciste, plus ou moins composite, de plus en plus présent dans l’espace public. Ce courant cherche à s’identifier politiquement en se démarquant notamment des traditionnelles associations antiracistes comme la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), SOS racisme et par extension La ligue des Droits de l’Homme.

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La réparation de la route de l’AFU d’Acajou : que fait le maire du LAMENTIN ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —-

Depuis un an et demi que cette route est fermée,les riverains ainsi que les nombreux usagers qui la fréquentaient journellement attendent avec impatience sa réouverture; c’est que cette voie qui relie le rond-point du garage Mercedès au carrefour Mahault ,porte d’entrée de la ville du LAMENTIN, est devenue au fil du temps un axe essentiel pour plusieurs raisons: d’abord il facilite l’accès à cette localité à partir des importantes zones qui la bordent aussi bien commerciales (GALERIA, AutoGM,Sodauto, ets VIEULES ,ORANGE etc) que résidentielles: les logements de toute nature (Grands ensembles HLM, lotissements,villas particulières) y poussent comme des champignons ,entraînant dans leur sillage les habituelles professions libérales et artisanales (médicales et para médicales notamment) ; de plus le transfert à ce niveau du Centre de la Sécurité Sociale autrefois situé en plein bourg rend plus indispensable que jamais l’utilisation de cette voie par les ressortissants du Lamentin. J’entends déja l’objection que ne manqueront pas de faire ceux pour qui tous les prétextes sont bons pour justifier leur inaction; il s’agirait d’une voie à statut privé; cet argument est irrecevable pour plusieurs raisons : D’abord parce que cette portion de voie fait partie intégrante du chemin communal n°1 dit du “vieux chemin de californie dont le caractère est évidemment public, ensuite et c’est déterminant , parce qu’à sa construction elle a bénéficié d’une importante subvention de l’ex Conseil Général qui aurait du conduire normalement depuis longtemps à son classement dans la voirie publique .Si

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Cyril Dion à Emmanuel Macron : « Tenir parole, pour un président de la République, c’est le socle de nos démocraties »

— Tribune de Cyril Dion. Cinéaste et écrivain —

En réponse aux propos du chef de l’Etat sur « Brut », le cinéaste demande le respect de l’engagement à soumettre, « sans filtre », au Parlement ou par référendum, les propositions de la convention pour le climat.

Monsieur le Président,

Puisque vous m’avez apostrophé avec une certaine véhémence dans votre live pour le média Brut [vendredi 4 décembre], je me permets de vous adresser ici une réponse.

Vous semblez touché que je vous ai « aidé » et qu’aujourd’hui je vous critique. Vous me traitez « d’activiste » comme si c’était un gros mot. Vous dites que je ne suis pas « honnête », que je fais une « caricature ». Au-delà de la perplexité que m’évoque cette morgue à mon endroit dans la bouche du président de la République, il me semble que c’est vous qui ne respectez pas la parole que vous avez donnée. Et que c’est préoccupant pour plusieurs raisons.

En février 2019, je suis effectivement venu, avec Marion Cotillard, vous proposer d’organiser une assemblée citoyenne pour le climat, reprenant la proposition que nous vous avions faite avec le collectif des « gilets citoyens » le 23 janvier dans Le Parisien.

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Liberté d’expression à Cuba : dialogue rompu entre gouvernement et artistes

La Havane – Une semaine après une mobilisation historique d’artistes, le dialogue est rompu : le ministère cubain de la Culture a annoncé vendredi qu’il refusait de discuter de liberté d’expression avec des personnes qu’il accuse d’être financées par le gouvernement américain.

« Avec les mercenaires, nous ne pouvons pas nous entendre« , assure le ministère dans un communiqué, reprenant la formule généralement utilisée par les autorités communistes pour décrédibiliser les dissidents en les qualifiant d’agents de Washington. 

« Le ministère de la Culture ne se réunira pas avec des personnes qui sont en contact direct et qui reçoivent un financement, un soutien logistique et un appui en termes de propagande du gouvernement américain et de ses fonctionnaires« , indique-t-il. 

« Les opportunités de dialogue restent ouvertes » avec tous ceux qui « n’ont pas compromis leur oeuvre avec les ennemis de la nation cubaine« , assure le ministère. 

L’engagement à dialoguer cette semaine était l’un des principaux accords noués dans la nuit du 27 au 28 novembre, à l’issue d’une mobilisation rarissime pendant quinze heures de quelque 300 artistes face au ministère. 

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Non à l’expulsion inhumaine des frères haïtiens !

Rassemblement le samedi 5 décembre à 10hsur la place de la Victoire de Pointe à Pitre

Malgré le contexte sanitaire, nous avons appris que la préfecture de la Guadeloupe organise un vol spécial groupé le 7 décembre pour expulser une trentaine de femmes, d’hommes haïtiens dont certains sont retenus au Centre de rétention administratif (CRA). Parmi eux se trouvent des parents d’enfants français, des personnes malades, de futurs parents, des personnes vivant en Guadeloupe depuis plusieurs années et des personnes arrivées en Guadeloupe avant leur majorité.
Or, depuis le mois de mars, il n’y a aucun vol commercial direct entre Guadeloupe et Haïti.
Dans ces conditions, l’ensemble des associations franco-haïtiennes dont Tet Kolé, la fédération d’associations franco-haitiennes de la Guadeloupe, Lakay Concept, Family Band, CODIGH, tous les amis de la communauté haïtienne de Guadeloupe et tous ceux qui sont épris de justice et de dignité vous appellent à un grand rassemblement le samedi 5 décembre à 10h sur la place de la victoire de Pointe à Pitre, en face de la sous-préfecture pour dire :
NON !!
Un seul message sur les pancartes : NON !!

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Non ! Pas en notre nom !

— Par Jacky Dahomay—

Ainsi, le Préfet de Guadeloupe a décidé d’affréter un avion spécial pour expulser un certain nombre d’Haïtiens de notre territoire. Quelle est l’urgence ? Quel est le danger ?
En vérité, il ne fait qu’appliquer le durcissement de la politique macroniste concernant l’immigration. Si on peut admettre que tout État doit pouvoir contrôler ses frontières notamment concernant le banditisme et le terrorisme, tous les immigrés ne sont pas des délinquants en puissance. Le durcissement du gouvernement macron concernant l’immigration est l’option politique de se rapprocher des idées d’exxtrême droite, tendant à dominer en France. En effet, le vocabulaire de l’extrême droite et du RN en particulier, a envahi l’ensemble du champ médiatique et politique français. On utilise comme allant de soi les expressions telles que « identité nationale » (qui apparaît pour la première fois avec Jean-Marie Le Pen). Ou encore le « communautarisme », l’ensauvagement », le « séparatisme ».
La problématique de l’identité propre à l’extrême droite n’est pas du tout celle d’une tradition authentiquement républicaine. Pour cette dernière, la nation est volonté, la nation est contrat et ne peut se réduire à l’identité culturelle, fût-elle majoritaire.

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Césaire et Giscard d’Estaing : la rencontre manquée.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La rencontre entre le président de la République Valéry Giscard d’Estaing et le maire de Fort-de-France Aimé Césaire prévue lors de la visite présidentielle de décembre 1974 en Martinique, était annoncée comme un moment de solennité où le député-maire reviendrait sur l’autonomie. Ce serait en quelque sorte la réponse du maire au succès qu’avait rencontré le président dans l’après-midi sur la place de la Savane. Il était attendu un duel de haut niveau intellectuel entre le champion martiniquais et le président de la république. De sorte que l’annulation de la rencontre a été perçue par certains comme une dérobade de la part du président de la République. On ne connaîtra pas le contenu des projets de discours respectifs prévus par les illustres intervenants. Mais on attendait plutôt la survenue de rapports apaisés. VGE, qui avait déjà pris quelques mesures libérales au plan national, voulait semble-t-il rompre la glace avec les DOM.

En cette soirée de décembre 1974, le Groupe Révolution Socialiste (GRS) a pu être un facteur involontaire du renoncement du président de la République à se rendre à la mairie de Fort-de-France.

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Ça suffit !

— Pétition de SOS Racisme & Le Cran —

La Démocratie est le pilier de notre vie collective par la garantie des droits pour tous et chacun qu’elle apporte grâce à son principe du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Le peuple, tout le peuple, est donc la réalité humaine qui constitue la légitimité d’existence de nos institutions et du droit, du chef de l’État aux corps intermédiaires et des collectivités aux administrations. La police est une administration régalienne de l’État dont la raison d’être est la protection du peuple et donc de chaque citoyen sans distinction d’origine, de genre, de religion, de profession et ce quelle que soit sa position sociale.  

La police n’est pas hors de la loi, la police n’est pas au-dessus des lois, et la police n’est pas au-dessous des lois. Son autorité ne procède pas de la force dont elle est autorisée à faire preuve, mais de son rôle éminent de gardienne de la paix et protectrice de l’ordre public. C’est ce rôle au sein de la société et au service du peuple qui légitime les interventions qu’elle peut avoir à mener.

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« Nous assistons à l’assassinat tragique de la culture par la culture »

Le philosophe Guillaume Pigeard de Gurber craint que la crise actuelle de la culture limite encore davantage la capacité des éditeurs, producteurs ou diffuseurs à faire exister le romancier inconnu, la cinéaste en herbe ou les comédiens en germe.

— Par Guillaume Pigeard de Gurbert, professeur de philosophie —

Tribune. Mise sous perfusion par le confinement, la culture est en train d’être achevée sous nos yeux par le reconfinement. Dans l’espoir de sauver ce qui peut encore l’être, les acteurs de la culture se recroquevillent par instinct de survie sur l’existant. Le tragique de cette situation est que la culture qui existe encore tue dans l’œuf celle qui n’existe pas encore.

Quel éditeur, quel producteur, quel diffuseur, quel média, dans l’arène du tout-marchand, aura encore, sinon l’idée, ne serait-ce que les moyens de ménager le droit à l’existence du romancier inconnu, du cinéaste en herbe, du comédien en germe, du poète éclaireur, du philosophe pionnier ? C’est bel et bien à cet assassinat tragique de la culture par la culture que nous assistons.

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Quand on parle du « monde de la culture », on parle de la culture au mieux comme s’il s’agissait d’un monde parmi d’autres, mais au pire et le plus souvent comme d’un département secondaire du monde réel : le monde économique, aux lois duquel celui de la culture doit se plier.

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Tabassage de Michel Zecler : des réactions en Martinique

Les réactions

Serge Letchimy, député « (…)

Derrière ces images insoutenables il y a très nettement un malaise sociétal. Ce malaise oblige à repenser urgemment une autre société avec d’autres paradigmes. Notamment de reconnaître le racisme structurel dont souffre la France et combattre ce racisme sur tous les fronts, de réformer l’IGPN — qui est à la fois juge et partie — pour plus d’indépendance. Le cas de Michel Zecler ne doit pas être enterré sous un quelconque prétexte qui, une fois encore, atténuerait la cruauté de l’intervention des policiers. Ceci serait inacceptable et pas apte du tout à calmer ceux qui croient en une France des droits de l’homme (…) »

Yan Monplaisir, vice-président de l’Assemblée de Martinique

« Des vidéos circulent faisant état de violences policières choquantes et inadmissibles à l’encontre d’un de nos concitoyens. Aussi, les sanctions d’ores et déjà annoncées par le président de la République et le gouvernement dans le cas de Michel Zecler doivent tomber le plus rapidement possible afin de servir d’exemple et ne pas ternir un peu plus l’image d’une police déjà impactée par la tentation de la généralisation.

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« Le port du voile intégral n’est pas déterminé par la religion, mais par le rapport aux hommes »

— Propos recueillis par Youness Bousenna —

Loin de l’image de croyantes soumises ou d’islamistes qu’on leur accole, la sociologue Agnès De Féo s’appuie sur dix ans d’enquête auprès de femmes portant le niqab pour montrer que c’est avant tout le rapport avec le sexe opposé qui détermine leur choix.

On parle beaucoup d’elles, mais leur voix est rare. La sociologue Agnès De Féo, elle, a interrogé une centaine de femmes portant le niqab (voile intégral) dans une enquête au long cours, commencée en 2009, quelques mois avant la polémique autour du voile intégral qui a abouti à la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Derrière le niqab. Dix ans d’enquête sur les femmes qui ont porté et enlevé le voile intégral est un livre saisissant, parfois dérangeant, qui permet d’appréhender sous un nouveau jour celles qui ont fait le choix de cacher leur visage.

Vous avez travaillé sur le voile intégral en France dès 2008. Quelles raisons vous ont amenée à vous intéresser à ce sujet, alors absent de l’actualité ?

J’ai commencé à étudier le voilement du visage en 2002 en Asie du Sud-Est.

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Violences policières : lettre ouverte d’Anouk Grinberg au gouvernement

« La nuit, pendant qu’on dort, le gouvernement fait passer des lois qui nous retirent l’oxygène de nos pensées, de nos libertés. » Comme le rappelle la comédienne et écrivaine : « Nous avons besoin de vérité », pas d’impunité.

Messieurs du gouvernement, qui voudriez empêcher la vérité de circuler,

On est des millions à avoir voté Macron, pas parce qu’on l’aimait, mais parce qu’il promettait de fabriquer, avec nous, une société un peu humaine. En tout cas plus humaine que le fascisme qui nous menaçait.

Et voilà qu’en quelques petites années au pouvoir, il se croit « Dieu le papa » et nous infantilise, nous divise, frappe les faibles, frappe les forts. Jour après jour, il creuse le lit d’un fascisme débutant au prétexte de nous protéger les uns les autres et les uns des autres. La nuit, pendant qu’on dort, le gouvernement fait passer des lois qui nous retirent l’oxygène de nos pensées, de nos libertés.

Lire aussi : Des gilets jaunes à la loi sécurité globale : depuis 2017, Macron tout schuss sur la pente autoritaire

Voilà maintenant qu’il est interdit de filmer les policiers qui agissent en bêtes, en meute.

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Il ne faut pas se mentir (I), ce silence est raciste

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Suite à un débat télévisé sur la bavure policière dont a été victime le martiniquais Michel ZECLER, j’ai fait quelque part état de la réflexion suivante : « Quand sur un plateau de télévision, le journaliste animateur déclare une demi-douzaine de fois qu’il ne comprend pas pourquoi Michel ZECLER a été traité de la sorte par les policiers, que tout le monde, et sans doute lui-même, tient la réponse au bout de la langue … et que personne ne répond : « PARCE QU’IL EST NOIR », je le regrette, CE SILENCE EST RACISTE ».

Pourtant les intervenants étaient tous des intellectuels et de plusieurs tendances politiques. Tous étaient comme assommés par cette violence qu’ils ont unanimement condamnée. Mais ils n’ont pas su répondre au volubile animateur qui n’attendait sans doute pas et craignait peut-être que la réponse s’invite sur le plateau, d’où son brusque passage à un autre sujet. Ce faisant, les cinq personnes présentes ont donc menti par omission et se sont menti à eux-mêmes. Ils n’ont pas osé dévoiler qu’en plus du fait de violence caractérisé il se trouvait un fait de racisme avéré et que, plus grave, c’est ce racisme qui a peut-être provoqué la violence.

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En Guyane, « certains jours, on n’a même pas de riz, on va dormir sans manger »

Des associations et responsables sanitaires ont mesuré l’insécurité alimentaire dans les quartiers précarisés de Cayenne. Leurs résultats, publiés par Santé publique France, décrivent des situations alarmantes.

— Par Mathilde Gérard et Laurent Marot —

La ruelle en latérite, la terre rouge d’Amazonie, s’enfonce sur plusieurs centaines de mètres dans le squat Bambou, avec, de chaque côté, des cases en tôle et en bois et, au milieu, des enfants qui jouent pieds nus. Dans ce bidonville de la périphérie de Cayenne de 2 600 habitants, Lucette (le prénom a été modifié) a le visage fatigué et les traits tirés. Battue la veille par son compagnon, elle s’est réfugiée chez une proche avec ses trois enfants. Elle laisse derrière elle un frigo quasi vide, qu’elle a filmé sur son téléphone portable. A l’intérieur, commente-t-elle, « un peu de maïs, de la farine, deux têtes de poissons et des épices, et c’est tout ».

Photo : Des bénévoles distribuent des denrées alimentaires dans le bidonville Source de Baduel à Cayenne, le 7 juillet 2020. JODY AMIET / AFP

Arrivée d’Haïti il y a quatre ans, elle ne travaille pas, faute de titre de séjour.

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« En exigeant une validation de nos reportages, les pouvoirs publics veulent s’octroyer un droit à la censure »

Plusieurs directeurs et directrices de l’information, rédacteurs et rédactrices en chefs, présentateurs et présentatrices des magazines d’information télévisés français, dont ceux de franceinfo, demandent aux institutions de renoncer à des conventions qui portent atteinte au droit de la presse.

Les journalistes de l’audiovisuel, réalisateurs de documentaires, rédacteurs en chef, directeurs de l’information, producteurs de magazines d’actualité tiennent par ce texte commun à dénoncer de nouvelles entraves à la liberté d’informer. Les tentatives de contrôle de nos tournages par les pouvoirs publics (police, justice, administration pénitentiaire, gendarmerie notamment) n’ont jamais été aussi pressantes.

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Un exemple illustre cette dérive : avant d’autoriser à filmer des policiers dans l’exercice de leur fonction, le service de communication de la police nationale exige désormais un droit de validation du reportage avant diffusion.

Il demande aux sociétés productrices de reportages la signature d’une convention stipulant qu’il « visionnera l’émission dans sa version définitive avant première diffusion dans un délai permettant une éventuelle modification (…) sera le seul habilité à valider définitivement le contenu produit sur les plans juridiques, éthiques et déontologiques en accord avec la société (…) Les enregistrements ne doivent pas porter atteinte à l’image de marque de la police nationale, ni comporter de scènes pouvant être considérées comme ‘choquantes’ (…) Aucun extrait ne pourra être diffusé sans l’accord express du représentant de la police nationale. 

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