Catégorie : Politiques

Non aux tentatives d’intimidation, non aux violences policières, non aux comportements de domination

 

La répression atteint un niveau inacceptable en Martinique. En effet, alors que deux jeunes femmes manifestaient devant le commissariat, l’une d’elle aurait été emmenée, enfermée et brutalisée dans le garage du commissariat par des policiers avant d’être dirigée dans un bureau dédié.
Notre association féministe martiniquaise Culture Egalité dénonce encore une fois les tentatives d’intimidation, les violences policières sans discernement et les comportements de domination à la fois étatique et masculine.
Elle exige que la lumière soit faite sur d’éventuels agissements contraires à la loi de la part des forces de l’ordre et que les droits des militant.es inquiété.es soient intégralement respectés.

Fort-de-France, le 24 mars 2021

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En Guadeloupe, la directrice du Mémorial des victimes de l’esclavage suspendue de ses fonctions

Laurella Rinçon, directrice générale du musée national de l’esclavage en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, a été suspendue de ses fonctions en raison d’irrégularités financières, dont des frais de taxis, a indiqué Georges Brédent, le président du conseil d’administration, à l’AFP mardi 23 mars. La suspension de Laurella Rinçon de ses fonctions à titre conservatoire, qui lui a été notifiée mardi par lettre d’huissier, est justifiée par «des irrégularités financières liées à des déplacements entre le domicile de la directrice et son lieu de travail», ainsi que par un «durcissement des relations entre la direction et les salariés, rendant impossible le fonctionnement de l’établissement», a précisé le président.

Pas de permis de conduire

Lors de sa prise de poste, en octobre 2019, la directrice générale était dépourvue de permis de conduire, ce qui l’aurait contrainte à prendre le taxi qu’elle facturait au mémorial. Elle avait eu, pour ce faire, l’accord initial du conseil d’administration. Mais «cette prise en charge devait être temporaire», assure M. Brédent qui explique également «ne pas avoir été informé du recrutement d’un chauffeur en 2020».

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«L’antiracisme ne peut jamais être une guerre des races mais doit toujours être une guerre contre la notion de race»

— Par Dominique Sopo, Président de SOS Racisme —

Evoquant les « réunions non mixtes racisées » au sein de l’UNEF, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, rappelle dans une tribune au « Monde » que le combat contre le racisme ne peut jamais se fonder sur une séparation.

Le 17 mars 2021, Mélanie Luce présidente de l’UNEF, lors d’une interview sur Europe 1, admettait la tenue de « réunions non mixtes racisées » au sein de l’organisation étudiante, s’attirant des critiques venues de la droite et de l’extrême droite sur le fait de séparer les personnes en fonction de leurs origines ou couleur de peau.

Laissons d’emblée de côté l’extrême droite, dont les élus du Rassemblement national (RN) qui la représentent sont les membres d’un parti fondé sur le racisme et dont la chef participa naguère à Vienne à un bal organisé par des corporations étudiantes interdites aux juifs et aux femmes.

Pour le reste, les commentaires outrés sur une information déjà révélée il y a plus de trois ans ne doivent impressionner quiconque. D’autant moins lorsque leurs auteurs, dont plusieurs ont ces dernières années activement participé à l’ethnicisation du lien social et ne sont jamais perturbés d’évoluer dans des assemblées ou des espaces ségrégés, consacrent souvent l’essentiel de leurs efforts privés à vivre ou à scolariser leurs enfants dans des endroits exempts de pauvres et d’Arabes.

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Département d’Outre-Mer : la plasticité d’un statut de 75 ans

Par Yves-Léopold Monthieux —

Alors que les résultats de l’assimilation sont dévorés à pleine dents dans un consensus à peine écorné, un soin jaloux est apporté à effacer son symbole, le département, comme pour faire juste un écart à la phrase de Musset : « peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ». En l’occurrence il s’agissait carrément de jeter le flacon-image, ce qui fut fait après la consultation de 2010 par le remplacement du vocable « département » par « collectivité territoriale ». En effet, dans ce pays où les commémorations et célébrations annuelles se bousculent, c’est toujours avec une gêne non dissimulée qu’est évoquée la date de création du département d’Outre-Mer.

Deux dates de commémoration me reviennent, d’autres ont pu m’échapper. En 1976, le 30ème anniversaire m’avait permis d’assister à un très beau débat public entre le député Victor Sablé, partisan du département et Edouard Delépine qui était encore un leader indépendantiste affûté. Il s’était déroulé à l’Institut Vizioz, l’ancêtre de l’UAG, où les opinions opposées pouvaient encore s’exprimer. Trente ans plus tard, un entretien entre Aimé Césaire et Paul Vergès ne fut possible qu’en visioconférence et diffusé qu’à la Réunion, où il eut fête.

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Nos vies, leurs stocks et leurs profits

— Par Max Dorléans, GRS —

S’il y a une chose qui compte en général chez tout capitaliste, ici comme ailleurs, c’est le profit. Et cela, sans souci particulier pour les dommages collatéraux que sa recherche peut occasionner.

De ce point de vue, les dégâts écologiques multiples faits à la planète à l’échelle mondiale pour les intérêts des multinationales, comme la déforestation de l’Amazonie pour les industries de l’élevage ou l’agriculture intensive au détriment des populations indigènes, ou encore l’extractivisme concernant le pétrole, les gaz de schiste, l’or en Guyane…sont une parfaite illustration en ce sens.

Et ce qui vaut à l’échelle internationale, vaut également chez nous même. Ainsi l’exemple fourni ces jours derniers par le Groupe Bernard Hayot (GBH), avec son besoin d’écouler (pour ne pas perdre un seul euro) ses derniers stocks de bouteilles de rhum portant encore des effigies à la gloire de la période coloniale (écusson aux 4 serpents…), indépendamment de la douleur et de la blessure que celles-ci peuvent coûter à la mémoire et à la conscience populaire martiniquaise.

Une vérité confirmée par l’un de ses représentants, Charles Larcher, pour lequel l’écoulement des stocks reste une priorité, malgré une situation sociale où la question de l’esclavage et de ses symboles est d’une actualité brulante, qui préoccupe une importante fraction de la population.

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Le cimetière de Caracas, refuge des sans toits et proie des pilleurs de tombes

Caracas – Tirant un rat mort attaché à une cordelette, Jendry, 11 ans, court un seul patin à roulette au pied, entre les tombes profanées dans le Cimetière général du Sud de Caracas.

Ce décor morbide jonchés d’ossements humains, cercueils éventrés, il ne le voit plus vraiment, il y réside depuis des années. Toujours en service, le cimetière historique de Caracas avec des tombes datant notamment du XIXe accueille de nombreuses familles démunies sans toit qui doivent cohabiter avec les morts mais aussi des pilleurs de tombes. 

– Cuisiner sur les tombes – 

Jendry et sa soeur Wineisis, 9 ans, qui vivent de la mendicité avec leur mère alcoolique et absente, font partie de ces habitants.  

La soeur aînée de Jendry, Winifer, 17 ans, s’est installée avec son époux Jackson, 19 ans, et leur fille de 5 mois, dans une sorte de chapelle accueillant 4 tombes.  

« On peut dire que j’ai vécu toute ma vie ici au cimetière« , confie la jeune femme qui ne sait ni lire ni écrire. 

Certains se sont aménagé des cabanes autour de concessions, posant leur matelas sur les tombes ou coupant le manioc à même les dalles, entreposant sacs et affaires entre les sépultures.

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« Les Statues de la discorde », un essai de l’historienne Jacqueline Lalouette

Le 22 mai 2020, deux statues martiniquaises de Victor Schœlcher furent brisées. Mais le bruit provoqué par ces destructions fut vite couvert par le fracas médiatique suscité par la mort de l’Afro-Américain George Floyd tué à Minneapolis, par la police, le 25 mai. Les images de son agonie agirent comme un catalyseur et déchaînèrent dans le monde des actes iconoclastes contre les statues glorifiant de « grands hommes » blancs, dont l’action est condamnée à divers titres (esclavagisme, colonialisme, racisme).

Comme d’autres pays, la France, où tout avait donc commencé un peu plus tôt, fut touchée. Pour mieux comprendre la réalité et les enjeux du débat, et après avoir rendu compte de la situation sur plusieurs continents, Jacqueline Lalouette étudie le cas de la France ultramarine et continentale, où diverses statues liées à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation furent contestées, vandalisées et, pour certaines, détruites. L’auteur s’interroge ensuite sur les solutions préconisées, de leur retrait à la réalisation de statues de nouveaux héros. Elle donne au final les clés de compréhension de ce débat passionné, en lui-même révélateur des oppositions mémorielles, parfois violentes, qui traversent la France.

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Prendre du recul et faire le bilan

Par Marie-Laurence Delor —

Pour mémoire – puisque c’est la « mémoire » qui le plus souvent manque à ceux qui disent en faire un devoir – je livre à nouveau à la lecture ou à la relecture des uns et des autres mon « Mot du jour » du vendredi 29 janvier  2021. Il s’intitulait « Les insurgés fêtards ou des paradoxes rouges, vert, noir » :

« Que disent sur nous même ces vidées qui jouent à la dissidence? Car, c’est bien cela l’essentiel: notre capacité à prendre du recul sur ce que nous croyons être, sur notre culture et nos traditions. Ces « vréyé-monté et ces raché-pwèl hautement militant » confirment, d’une part, le délitement rouge, vert, noir: la même bannière qu’on brandit pour exiger réparation pour le désastre écologique, sanitaire et social de la chlordécone flotte au dessus des « insurgés fêtards » qui essaiment allègrement le covid 19 et ses variants. Ces vidées soi-disant dissidents témoignent, d’autre part, de notre égoïsme festif et de notre  faible inclination à l’effort pour le bien commun. Cet hédonisme englué dans l’instant traduit quant au fond une vision désespérée de l’avenir, de notre capacité à faire peuple….

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Les tueries d’Atlanta étaient-elles racistes ou misogynes? Ou les deux?

Washington – Un homme blanc a tué mardi huit personnes à Atlanta, dont six femmes d’origine asiatique. Il jure qu’il n’était pas motivé par le racisme mais par une « obsession sexuelle ». Depuis, les Etats-Unis se déchirent sur la qualification des faits.

Manifestation d’Américains d’origine asiatique le 18 mars 2021 à Minneapolis
afp.com – Kerem Yucel

En rapportant que Robert Aaron Long voulait éliminer « la tentation » que représentaient selon lui les salons de massage visés, la police en a froissé plus d’un(e). 

« Ces déclarations renvoient à la perception des femmes asiatiques comme des objets sexuels« , relève Catherine Ceniza Choy, professeure d’études ethniques à l’université Berkeley. « Et ça fait mal. » 

Les Américaines d’origine asiatique « sont victimes de stéréotypes » spécifiques qui renvoient « aux fantasmes des hommes blancs« , dit-elle à l’AFP, en citant l’exemple type de la prostituée au grand coeur, héroïne du film « Le Monde de Suzie Wong« . 

« Ils sont racistes car ils visent spécifiquement les femmes asiatiques, mais ils sont aussi sexistes et sexuels« , note-t-elle. 

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Pour une nouvelle approche des questions démographiques(2/2)

— Par Raphaël Vaugirard —

Suite de l’article :Pour une nouvelle approche des questions démographiques (1/2)

Il ne faut pas sous-estimer les flux de retour d’individus et de familles qui sont aussi une réalité. Les motivations observées sont : la retraite, le rapprochement familial de conjoints, les mutations d’agents de la fonction publique et autres. Contre toute attente, dans la période 1980-90, on a vu apparaître un gonflement significatif des flux de retour. H. DOMENACH a observé que de 1.500 retours, dans les années 1970, le processus s’est constamment accéléré pour atteindre 3 à 4000/an pour la Martinique dans les années 1980. Ce phénomène a été dénommé « rémigration ». Au point qu’en 1990, l’INSEE pronostiquait, « si ces tendances observées se maintenaient… », l’hypothèse d’une Martinique de 500.000 habitants en 2020 ! En plus des motivations citées plus haut, cette « rémigration » s’expliquait aussi par les difficultés croissantes d’absorption de MO de l’économie française (la France a atteint les 2 millions de chômeurs incompressibles en 1982). Ces difficultés se doublaient du sentiment de rejet et de xénophobie lié à l’irruption du Front National de J.M.

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« L’empoisonnement au chlordécone n’est pas prescrit »

— Par Harry Durimel, avocat et maire de Pointe-à-Pitre —

Il est vrai que, lors de l’audition des parties civiles qui s’est déroulée les 20 et 21 janvier 2021 en Martinique et en Guadeloupe, les magistrats instructeurs ont évoqué la probabilité que la prescription serait encourue dans cette affaire, la plainte avec constitution de partie civile des concluantes ayant été déposée le 23 février 2006. Mais les parties civiles ont adressé, le 4 mars 2021, une requête démontrant qu’il n’y a point de prescription. Dans le respect du secret de l’instruction, nous nous devons de dire la vérité au peuple. Selon l’article 7 du Code de procédure pénale en vigueur au moment des faits « en matière de crime, l’action publique se prescrit par dix années révolues à compter du jour où le crime a été commis si, dans cet intervalle, il n’a été fait aucun acte d’instruction ou de poursuite. S’il en a été effectué dans cet intervalle, elle ne se prescrit qu’après dix années révolues à compter du dernier acte. Il en est ainsi même à l’égard des personnes qui ne seraient pas impliquées dans cet acte d’instruction ou de poursuite.

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Il y a 150 ans : La Commune de Paris

Gabriel Jean-Marie –Combat Ouvrier —

Commémorer la Commune de Paris, c’est commémorer la première prise de pouvoir politique par la classe ouvrière. En 1871, le petit peuple, les artisans, les ouvriers de Paris s’insurgent contre le pouvoir en place. Après la fuite du gouvernement suite à la défaite de la guerre contre la Prusse, les communards ont pris les armes pour exercer le pouvoir. Ils gardèrent ce pouvoir durant 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Les troupes de la bourgeoisie mirent fin à la Commune par une répression sanglante.

En juillet 1870 la France déclare la guerre à la Prusse. Très rapidement, en septembre 1870, l’empereur Napoléon III capitule. La nouvelle provoque une agitation dans la population et les courants républicains. Il est décidé de déchoir l’empereur, et la 3ème république est proclamée pour continuer la guerre. Adolphe Thiers se retrouve à sa tête.

Durant l’hiver 1870-1871, Paris est assiégé et connait une grave famine. Les artisans, les ouvriers et leurs familles sont ceux qui souffrent le plus. Ils rejoignent en grand nombre la garde nationale avec l’idée de défendre eux- mêmes Paris contre l’armée de Prusse.

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République dominicaine-Haïti: à la frontière, scepticisme autour du mur à construire

Dajabón (République dominicaine) – Pantalons retroussés aux genoux, chaussures en main, des Haïtiens traversent la rivière Dajabon qui sépare leur pays de la République dominicaine : chaque jour, ils sont des centaines à franchir ainsi la frontière pour aller travailler et échapper aux formalités administratives souvent synonymes de pots-de-vin.

Commerçants, ouvriers agricoles ou dans la construction, employés de maison se rendent chaque matin chez le voisin insulaire plus riche et rentrent chez eux le soir, va-et-vient quotidien sur cette frontière poreuse de 380 km que le gouvernement dominicain veut désormais renforcer par un mur.  

« D’ici à deux ans nous voulons mettre un terme aux graves problèmes d’immigration illégale, de trafic de drogue et de transit de véhicules volés que nous connaissons depuis des années« , a déclaré fin février le président dominicain Luis Abinader. 

Quatre points de passage officiels séparent Haïti (11 millions d’habitants) et la République dominicaine (10,5 millions) occupant respectivement l’ouest et l’est de l’île d’Hispaniola. La plupart des Haïtiens n’ont pas de papiers d’identité et seule une minorité obtient un visa qui permet de voyager en bus entre les deux pays. 

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Débordé par la pandémie, le Brésil bat son record journalier de morts

Sao Paulo – Le Brésil a battu mardi son record journalier de décès du Covid-19, avec 1.972 décès officiellement signalés, sans aucun signe de ralentissement de la pandémie dans un pays où le système hospitalier est débordé et où la vaccination progresse lentement.

Depuis le début de la crise sanitaire il y a un an, 268.370 décès dûs au Covid-19 ont été recensés au Brésil, dépassé uniquement par les États-Unis. 

Le ministère de la Santé a également signalé 70.764 nouveaux cas, faisant un total de 11,1 millions d’habitants. 

Le précédent record de décès avait été établi le 3 mars avec 1.910 morts en 24 heures. Au cours des sept derniers jours, la moyenne est de 1.573 décès par jour, un chiffre en constante augmentation au cours des deux dernières semaines.² 

Le pays, qui compte 212 millions d’habitants, connaît une situation dramatique. Selon un rapport publié mardi par la Fondation Fiocruz, qui dépend du ministère de la Santé, les unités de soins intensifs sont occupées à plus de 80% dans 25 des 27 capitales d’État du Brésil. 

« La lutte contre le covid-19 a été perdue en 2020 et il n’y a pas la moindre chance de renverser ce scénario tragique au cours du premier semestre 2021« , a déclaré à l’AFP Jesem Orellana, un épidémiologiste de Fiocruz/Amazone.

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Destruction de statues : ceci est scandaleux !

— Par Dominique Celma —

Et le scandale est encore plus grand car la majorité, jusque là silencieuse, ne réagit pas massivement contre un groupuscule dont le travail de sape de notre société se poursuit depuis près de quarante ans afin d’instaurer ses terribles valeurs.

Il faut une manifestation durable contre ces attaques d’une faible minorité qui met en péril notre société déjà fragile. Que l’opinion publique envoie un message clair à l’Etat pour qu’il réagisse fermement vis-à-vis de ces actions. Notre silence facilite de désengagement de l’état français garant de la sécurité des personnes et des biens mais aussi de la stabilité et la prospérité dont nous bénéficions. Effet de notre silence, les gouvernants qui se succèdent, au nom de nos spécificités, laissent depuis plusieurs années se dénouer les liens qui nous unissent à la France et ceci, sans que nous nous en préoccupons.

A moins d’adhérer à ces exactions, il est nécessaire maintenant que toutes les personnalités de notre communauté fédèrent autour d’eux la riposte vis-àvis de cette propagande du faux et des actions qu’elle entraîne. Les politiciens, les responsables d’associations professionnelles et de clubs, les personnalités de le la culture doivent tous élever leur voix et être soutenus par la majorité restée muette jusque là.

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« La destruction des statues de Victor Schœlcher en Martinique », un ouvrage de Rodolphe Solbiac

Avant-propos
Cet ouvrage nait de la volonté de porter une contribution à l’analyse des caractères de la société martiniquaise qui ont conduit à la destruction des statues de Victor Schœlcher le 22 mai 2020. Il existe également dans le but d’apporter un éclairage sur les significations profondes des réactions de désapprobation de ces actes, publiées le jour même ainsi que les jours suivants.

Cet ouvrage s’est écrit dans le contexte des sentiments contradictoires qu’ont provoqué la rencontre de ces événements du 22 mai en Martinique avec l’indigne assassinat de George Floyd le 25 mai. La vague sans précédent de destruction de symboles et monuments racistes et coloniaux que ces deux événements ont déclenchée mêlait l’incrédulité et l’espoir à l’indignation.

La destruction de ces statues et l’assassinat de George Floyd ont déclenché des actions qui indiquent que les peuples commencent à repenser le Monde Atlantique au moyen d’autres savoirs que ceux fabriqués par la culture coloniale.

Cette démarche que nous analysions dans l’ouvrage intitulé Penser et repenser le postcolonial dans le Monde Atlantique, publié en 2018, connait donc une accélération qui résulte premièrement de la mobilisation des personnes racisées, Africain•e•s en diaspora, mais également de celles de femmes et d’hommes et non-racisés.

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« Tous concernés »

— Communiqué de la CGTM —
• Aucune prescription des faits
• Libération immédiate de militants emprisonnés
• Poursuite, jugement et sanctions pour les responsables

 » Selon que vous serez gros béké ou petit nègre, les juges vous protégeront ou vous persécuteront ». Quelle meilleure illustration de cette situation que vivent la Guadeloupe et la Martinique depuis l’annonce du 20 janvier. Des juges parisiens chargés d’instruire les plaintes pour empoisonnement de milliers de femmes et d’hommes et la contamination de milliers d’hectares de terre ont annoncé de fortes probabilités d’aboutir à un non-lieu ou à un classement sans suite pour cause de prescription. Un vrai mépris. Un vrai scandale.
En fait, l’Etat tergiverse, louvoie, essaie de gagner du temps, cherche la bonne parade juridique pour tenter de sauver la mise aux capitalistes békés et à leurs comparses à la suite des plaintes déposées pour l’importation, la production et l’utilisation de milliers (de millions ?) de tonnes de pesticides dont la fameuse chlordécone.
Pourtant, devant la Commission parlementaire Letchimy-Benin, :
• Un fonctionnaire d’autorité en sanglots a déclaré que l’ARS savait depuis longtemps, mais que sa hiérarchie lui avait ordonné de la fermer.

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La République dominicaine veut construire un « mur » de séparation avec Haïti

La République dominicaine a annoncé la construction d’une clôture frontalière pour réduire l’immigration illégale en provenance de son voisin Haïti, un projet controversé dont l’efficacité soulève des doutes s’il n’est pas accompagné de plans de développement, soulignent plusieurs experts. 

« D’ici à deux ans nous voulons mettre un terme aux graves problèmes d’immigration illégale, de trafic de drogue et de transit de véhicules volés que nous connaissons depuis des années », a déclaré le président Luis Abinader, élu en juillet 2020, annonçant samedi le lancement au deuxième semestre des travaux de construction d’une clôture frontalière de 380 kilomètres.

Une société israélienne spécialisée dans l’armement, Rafael Advanced Defence Systems, est en train de concevoir un projet pilote. Celui-ci devrait comprendre « une double clôture dans les parties les plus sensibles et une clôture simple pour le reste, en plus de détecteurs de mouvement, de caméras de reconnaissance faciale et de systèmes radar et infrarouge », a ajouté le chef de l’État sans en dévoiler le coût.

Quatre points de passage officiels séparent les deux pays qui se partagent l’île d’Hispaniola, dont 64% du territoire sont occupés par la République dominicaine (10 millions d’habitants), à l’ouest, et le reste par Haïti (11 millions d’habitants).

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Lagwadloup an boulvès, annou doubout pou goumé

— Déclaration de l’UPLG— 

Coordonner les luttes et préparer la prise du pouvoir

La Guadeloupe vient de connaître deux semaines intenses en mobilisation marquées par :

– Le renforcement de la mobilisation des travailleurs des Sablières de Gourbeyre et de Deshaies, ainsi que de ceux de l’hôpital de Beauperthuy à Pointe-Noire qui luttent depuis plus de deux mois face à des patrons qui se croient encore au temps de la plantation et qui ne veulent rien lâcher face aux revendications des travailleurs.

– Les manifestations autour du 14 février et le rappel des répressions sanglantes du 14 février 1952 en Guadeloupe et du 14 février 1974 en Martinique.

– Mois de la disparition de Roland Thésauros, de Sony Rupaire, insoumis de la guerre d’Algérie, ainsi que de Jean Barfleur, trois anciens dirigeants de l’UPLG qui ont su montrer leur grande clairvoyance dans l’avènement du mouvement patriotique guadeloupéen.

– Les attaques de la justice française contre la liberté d’expression à travers la convocation de Luc Reinette, militant patriotique, devant les forces de gendarmerie qui a mobilisé de nombreux militants.

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Steve McQueen : « Cette série était un devoir »

« Small Axe, la série coup de poing nommée aux Golden Globes, un chef d’œuvre en cinq actes » 

Steve McQueen, le  réalisateur britannique oscarisé pour Twelve Years a Slave en 2013, propose, sur la plateforme Salto, une anthologie de cinq films pour raconter le racisme qu’a rencontré la communauté noire et antillaise, à Londres, des années 60 aux années 80. Dans le  long-métrage qui lui a valu une réputation bien méritée,  il disait déjà la descente aux enfers d’un homme noir, devenu esclave dans le Sud des États-Unis, au XIXe siècle. Aujourd’hui, il choisit avec soin cinq histoires de vie, cinq histoires authentiques de harcèlement, de racisme, de discrimination et d’injustice, mettant  en scène la communauté de ces immigrés caribéens, partis de leur terre d’origine pour rejoindre l’Angleterre, et parfois aider à la reconstruire.

Télérama : En mettant en lumière des événements souvent absents des livres d’histoire britanniques, et en reconstituant avec soin les conditions de vie de la communauté caribéenne londonienne sur deux décennies, McQueen délivre une œuvre puissante, nécessaire, où l’esthétique est toujours au service du politique.

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Élections de la CTM: priorité à l’autosuffisance alimentaire

Par Yves-Léopold Monthieux

Dès 1975, après avoir écouté un ami exprimer ses doutes quant aux possibilités de développement de la Martinique et m’inspirant d’un mot de Paul Valéry (1931), il m’était venu l’idée d’intituler une tribune : « Le temps de la Martinique finie commence ? ». N’est-on pas en effet arrivé en Martinique au bout de quelque chose qui devrait nous ramener à l’essentiel ?

Peut-on continuer d’édifier encore des éléphants blancs tel le port de Grand-Rivière ou de nouvelles cathédrales comme le stade de Dillon ou le futur ex-Lycée Schoelcher ? Le caractère prétentieux de nos réalisations doit-il l’emporter sur leur utilité et la rigueur d’une saine gestion de l’argent public ? Lorsqu’on sait que la démographie est une donnée essentielle de la mise en œuvre de tout projet économique, peut-on continuer à mettre en œuvre des infrastructures nouvelles sans tenir compte de la « dépopulation massive » que connaît la Martinique ? Alors que le chiffre de 350 000 habitants est déjà prononcé par un organisme international, et que celui des véhicules devrait mécaniquement diminuer à proportion, est-il salutaire de poursuivre à grands frais et en direction de tous les azimuts l’extension du TCSP, sans qu’on connaisse par ailleurs le bilan du fonctionnement du tronçon Fort-de-France – Lamentin ?

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Haïti: Lettre ouverte à la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie

Madame Louise Mushikiwabo,

Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie,

Madame la secrétaire générale,

Nous, écrivains de langue française, représentants des cinq continents de la francophonie, préoccupés par la situation haïtienne caractérisée par la mise en place d’une dictature, le président de facto Jovenel Moïse se maintenant au pouvoir par la force au-delà de son mandat constitutionnel expiré le 7 février 2021, vous demandons de ne fournir aucun appui à un pouvoir décrié et rejeté par le pouvoir judiciaire haïtien, les églises catholique et protestante, la confédération des barreaux haïtiens, les organismes de défense des droits humains, l’association nationale des magistrats haïtiens, l’opposition politique organisée, nombre d’associations de la société civile, des personnalités haïtiennes appartenant à différents domaines d’activité.

Nous comprendrions mal que l’institution que vous dirigez, dont l’existence n’est fondée que sur l’exigence de solidarité réelle avec les communautés et pays de langue française, s’engage avec un pouvoir illégitime qui multiplie les exactions, les décrets et autres mesures liberticides. Vous n’êtes pas sans savoir que le pouvoir utilise des gangs lourdement armés par lui, comme force répressive aux actions meurtrières dans les quartiers populaires.

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Chlordécone : manifestation le 27 février 2021

—Communiqué de la CGTM — 
Mobilisons-nous massivement

Les juges en charge de l’instruction des plaintes déposées il y a plus de 14 ans suite à la contamination à la chlordécone ont clairement annoncé que ce dossier pourrait se solder par un non-lieu. Autrement dit, un enterrement purement et simplement de cette affaire qui réjouirait toutes les personnes qui ont été à divers titres responsables de l’empoisonnement massif de la population de Martinique, mais aussi de Guadeloupe.
Une telle issue constituerait un nouveau scandale. Une telle éventualité est clairement inacceptable.

Lire: Chlordécone: l’impossible prescription

Plusieurs associations et syndicats de Martinique dont la CGTM se sont regroupés et ont lancé un appel pour exiger que ce dossier ne soit pas classé sans suite. Elles ont appelé à une manifestation qui se déroulera samedi 27 février 2021 à Fort-de-France.
Selon les statistiques, 92 % de la population de la Martinique a été contaminée par la chlordécone. Si les ouvriers agricoles ont été les plus exposés directement en procédant à l’épandage, plusieurs autres activités sont impactées, dont les pêcheurs et les petits agriculteurs par exemple.

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Le président haïtien Jovenel Moïse plaide sa cause à l’ONU

Lors d’une intervention de près d’une demi-heure au Conseil de sécurité de l’ONU lundi, Jovenel Moïse a assuré que « la démocratie se portait bien en Haïti ». De son côté, Washington réclame au chef de l’État haïtien l’arrêt de sa politique de décrets.

Le président haïtien Jovenel Moïse a assuré lundi 22 février au Conseil de sécurité de l’ONU que « la démocratie se portait bien en Haïti » malgré la crise politique. Lors d’un rare discours (les pays sont en général représentés par un ambassadeur ou un ministre), Jovenel Moïse a indiqué que son gouvernement, en quatre ans, « avait dû faire face à sept tentatives d’interruption de l’ordre constitutionnel par la violence ».

« À la base de tout cela, il y a le refus du régime démocratique et des élections comme seul moyen d’accéder à la gestion des affaires de l’État », a-t-il dit, en évoquant les « efforts inlassables de son administration pour apaiser le climat socio-politique ». « Nous faisons face à un lobby puissant qui a de grands moyens », a-t-il aussi déclaré lors de son intervention qui a duré 27 minutes contre les 15 normalement octroyées.

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« Le problème n’est pas tant l’“islamo-gauchisme” que le dévoiement militant de l’enseignement et de la recherche »

Collectif

L’enquête sur l’« islamo-gauchisme » à l’université doit être confiée à une instance indépendante du ministère, estime un collectif de 130 universitaires.

Tribune. Le 16 février, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, a créé l’événement en alertant sur la présence de l’« islamo-gauchisme » à l’université et en demandant qu’une mission d’évaluation de ce risque soit confiée au CNRS.

Nous nous réjouissons de constater que, certes avec un certain retard, notre ministre ait enfin compris l’existence d’un problème, contrairement à la Conférence des présidents d’université, qui a répondu à cette annonce par un communiqué consternant de corporatisme et de déni du réel – communiqué qui devrait lui ôter le droit de prétendre représenter la « communauté universitaire ». Cependant, nous ne pouvons appuyer la proposition telle qu’elle est présentée par la ministre, et ce pour deux raisons.

La première raison tient au périmètre du problème à régler : en octobre 2020, après le refus de plusieurs organisations et syndicats de qualifier l’assassin de Samuel Paty d’« islamiste », l’actualité pointait clairement l’« islamo-gauchisme » comme l’objet immédiat d’une inquiétude légitime.

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