Catégorie : Politiques

Haïti : une crise humanitaire qui perdure, exacerbée par la violence des gangs

— Par Jean Smblé —
Depuis janvier 2024, Haïti vit une escalade sans précédent de la violence, exacerbée par les activités des gangs criminels. Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), plus de 3 600 personnes ont été tuées en seulement quelques mois, illustrant l’ampleur de la crise. Ce pays, déjà marqué par une instabilité politique chronique, fait désormais face à une urgence humanitaire grave, alimentée par des conflits armés et un sous-financement des efforts internationaux.

Une violence en hausse et des répercussions dévastatrices

Haïti, en proie à la violence des gangs depuis des années, a vu la situation se détériorer rapidement ces derniers mois. Le rapport de l’ONU publié en septembre 2024, qui couvre la période de janvier à juin, dresse un tableau sombre : 860 personnes ont été tuées et 393 blessées lors d’opérations de police dans des zones comme Port-au-Prince et d’autres départements autrefois épargnés. Parmi les victimes, des enfants, dont au moins 36, victimes d’un usage disproportionné de la force.

En plus des homicides, la violence sexuelle a pris une ampleur alarmante. L’ONU souligne que les gangs utilisent cette forme de violence comme une arme pour punir, terroriser et contrôler les populations, avec des cas horrifiants de viols collectifs d’enfants, certains âgés de moins de 5 ans.

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La possibilité du pire, l’urgence du meilleur !

— Le n° 363 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

En quelques heures seulement, la cristallisation de notre situation coloniale s’est étalée dans des faits et gestes lourds de conséquences pratiques ou de force symbolique.

Le gouvernement le plus à droite depuis celui de Vichy, installé avec l’aide ouverte de l’extrême droite, arrive aux affaires en France. Dans sa besace, il amène quatre cadeaux empoisonnés pour les peuples coloniaux, dit d’«outre mer » : deux nouvelles victimes de la répression en Kanaky, un budget réduit de 9,2%, un ministre qui vient de s’illustrer dans le vote d’une loi provocatrice détruisant des décennies d’une paix fragile en Kanaky, l’envoi en Martinique des CRS chassés du pays suite à la révolte de Décembre 59, il y a un 65 ans.

Ce pouvoir, dont l’instabilité prévisible est évidente, baigne dans un environnement international lourd de menaces de guerre, sur une toile de fond de génocide à Gaza et en Cisjordanie, de conflit meurtrier d’Israël avec le Liban, de guerre impérialiste russe contre l’Ukraine, de montée de l’extrême droite dans le monde entier.

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L’éphéméride du 29 septembre

16 septembre 1929 : le brusque réveil de la Pelée

Massacre de Babi Yar les 29 et 30 septembre 1941

— Par André-Marc Belvon —

Une vue de la ville de Saint-Pierre en 1929. – Archives Territoriales de Martinique

Il était environ 22 heures ce lundi 16 septembre 1929 quand une détonation surprenait les Pierrotins qui avaient fait le pari de rebâtir la ville martyre. Le cratère de la Pelée venait de vomir une grande colonne composée de vapeurs et de cendres. 27 ans après, le volcan se réveillait en grondant et en fumant.

«Les quelques nouveaux toits épars et les passants déjà nombreux rencontrés par les voies déblayées, semblent légitimer la confiance de ceux qui espèrent voir renaître la ville de ses ruines. La crainte du volcan chez beaucoup a disparu (…) ». Ces quelques lignes sont de Gustave Thomas Louis Achille, premier Noir en 1905 à être reçu au concours d’agrégation d’anglais, ancien président de l’Union des sociétés martiniquaises des sports athlétiques (USMSA) (Lire Mémoire Sensible du 22 octobre 2021), dont le stade de Bellevue porte le nom. Elles sont extraites d’une étude qu’il a publiée en décembre 1915, dans le Bulletin d’Histoire de la Martinique N°8.

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Haïti en crise : une spirale de violence et d’urgence humanitaire

— Par Jean Samblé —

Depuis plusieurs mois, Haïti vit l’une des crises humanitaires et sécuritaires les plus graves de son histoire récente. Les gangs criminels contrôlent désormais plus de 80% de la capitale Port-au-Prince et étendent leur emprise sur les principales routes du pays, plongeant la population dans un climat d’insécurité généralisée. Selon l’ONU, au moins 3661 personnes ont été tuées depuis janvier, tandis que plus de 700 000 Haïtiens ont dû fuir leurs foyers, dont plus de la moitié sont des enfants. Cette montée de la violence exacerbe une situation déjà désespérée où près de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé cette spirale de violence, appelant à une intervention internationale urgente. « Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’un embargo efficace sur les armes, qui continuent d’affluer dans le pays malgré les sanctions en place. Les gangs utilisent non seulement la violence physique, mais aussi la violence sexuelle comme arme de terreur, des enfants étant souvent victimes de viols collectifs.

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De la Révolution à la Révolution …

…le parallèle de 1789 à 2024-2025 !

— Par Bernard Leclaire(*) —
Je ne ferai pas de commentaire direct sur la dissolution de l’Assemblée nationale décrétée par le président de la République. Sachons que cette facture revient à 28,5 millions d’euros pour l’instant. Le temps perdu pour les élections législatives, la longue attente pour la nomination d’un premier ministre et encore le temps compté pour la constitution d’un gouvernement Barnier.  Quel gâchis ! Situation inédite, la France n’a jamais aussi longtemps demeuré dans le flou artistique politique ! Le pire est-il à venir ?

La géopolitique est sur la braise avec la guerre en Ukraine et le torchon continue de brûler entre Israël et la Palestine. Nous pouvons à tout moment déboucher sur une énorme catastrophe. Les grandes puissances nucléaires n’hésitent plus à affirmer leur choix en cas de conflit majeur.

Que se passe-t-il aujourd’hui en France et dans les DOM-TOM ?

Y aurait-il même, quelques similitudes contextuelles entre la période de la prise de la Bastille et la situation de notre époque ? Pourrait-on établir un parallèle entre les conditions de la Révolution française de 1789 et une éventuelle révolution en 2024 ou 2025 à venir ?

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Le retour des CRS en Martinique : entre provocation et souvenirs amers

Le retour des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) en Martinique suscite une vague de réactions mêlées de crainte, de colère et de nostalgie amère. Depuis les émeutes sanglantes de décembre 1959, au cours desquelles trois jeunes Martiniquais avaient trouvé la mort, la présence des CRS était devenue un symbole de tensions profondes entre l’île caribéenne et l’État français.

Aujourd’hui, l’envoi de la CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, enflamme à nouveau les esprits. Pour Yann, 43 ans, habitant de Fort-de-France, cette décision est « la goutte d’eau qui va faire déborder le vase ». Dans un contexte où les Martiniquais expriment leur colère face à la vie chère, l’arrivée de cette unité répressive apparaît comme une provocation. « Au lieu de s’engager dans un dialogue sincère, l’État choisit la répression », s’insurge Yann.

Mi-septembre, les tensions s’étaient déjà accentuées lorsque le collectif RPPRAC, fer de lance de la mobilisation, avait quitté les négociations en raison du refus du préfet de retransmettre les débats en direct. La préfecture, bien que promettant une nouvelle table ronde, n’a pas encore annoncé les modalités précises de ce dialogue, laissant place à l’incertitude.

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Suppression ciblée de l’Octroi de Mer en Martinique : une première réponse à la crise sociale contre la vie chère

Face à la montée des tensions sociales et aux revendications croissantes contre le coût élevé de la vie en Martinique, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) a annoncé le mercredi 25 septembre 2024 la mise en place d’un dispositif exceptionnel. Ce dernier prévoit la suppression de l’octroi de mer, une taxe sur les biens importés, pour des milliers de produits de première nécessité, tels que les pâtes, conserves et couches. Cette mesure concerne 54 familles de produits essentiels, soit plus de 5 900 articles, et sera proposée à l’Assemblée de Martinique lors de la session prévue les 3 et 4 octobre 2024.

Cette décision intervient en réponse à un large mouvement de protestation contre la vie chère, qui a débuté en septembre sous l’impulsion du collectif RRPRAC (Rassemblement pour la Réduction des Prix et la Réforme de l’Octroi de Mer). Le collectif exige une harmonisation des prix des produits alimentaires avec ceux de la France métropolitaine, où ils sont en moyenne 40 % moins chers.

Le dispositif, d’une durée expérimentale de 36 mois, représente un effort fiscal annuel de 5,98 millions d’euros pour les collectivités locales.

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Martinique : un retour au « calme », qui ne règle rien

Après plusieurs jours de tensions intenses en Martinique, les autorités ont annoncé un retour progressif au calme. Les manifestations contre la vie chère, qui avaient débuté début septembre 2024, ont donné lieu à des violences urbaines sans précédent, marquant profondément l’île des Caraïbes. Le préfet Jean-Christophe Bouvier, représentant de l’État, a déclaré lors d’une conférence de presse le 24 septembre que « l’ordre avait été rétabli » après des nuits marquées par de graves incidents.

Malgré ce regain de stabilité, la préfecture a maintenu un couvre-feu partiel instauré le 18 septembre, interdisant les déplacements de 21 h 30 à 5 h dans plusieurs quartiers de Fort-de-France et de Lamentin. Cette mesure, prolongée jusqu’à jeudi, a été élargie au quartier de Sainte-Thérèse, épicentre des violences. En marge de ce dispositif, les forces de l’ordre ont procédé à une série d’interpellations, avec 33 personnes arrêtées depuis le début de la crise, et plusieurs barrages levés.

Le mouvement social a cependant été marqué par des épisodes particulièrement graves. Trois personnes ont été blessées, dont une par balle, et plusieurs incidents ont menacé la sécurité des policiers.

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Les CRS n’ont jamais tué personne en Martinique

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Le sujet n’est pas de porter de jugement sur l’envoi de la CRS 8 en Martinique. Dans les circonstances difficiles, le préfet a toujours fait appel à des forces spéciales de police venant de l’Hexagone. Malgré les protestations convenues, toujours au rendez-vous, comme celles d’aujourd’hui, les élus et les syndicalistes s’en sont toujours trouvés satisfaits à la fin. Oubliant leurs préventions, l’ordre rétabli sans bavures, c’est comme s’ils en étaient à l’origine. Il en fut ainsi des gendarmes mobiles, à plusieurs reprises, comme du GIGN, il y a 3 ans, et comme il en sera probablement de la CRS 8. Si, à entendre ses contempteurs, l’acronyme CRS est devenu un mythe fantasmé et diabolisé, de sorte qu’une compagnie d’exception ne peut être à leurs yeux que plus proche du diable. Sauf qu’en réalité, les de bavures policières, comme pour toutes les professions, sont plus à craindre des services et des hommes inexpérimentés que l’inverse. Reste qu’aucun élu ne veut être en retard d’une bavure possible de la part d’un corps aussi sulfureux et idéologiquement signifiant que celui des CRS.

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L’éphéméride du 24 septembre

La Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française le 24 septembre 1853

Les premières sources écrites concernant l’histoire de la Nouvelle-Calédonie remontent à son exploration en 1774 par James Cook, l’archipel était alors déjà habité par une population mélanésienne : les Kanak. La Nouvelle-Calédonie est une collectivité sui generis de la France.
Le contexte géographique
D’une superficie totale de 18 575,5 km21, la Nouvelle-Calédonie est un territoire d’une surface comparable à celle d’un État comme la Slovénie. La population est estimée à 245 580 habitants (recensement 2009), dont 99 078 d’origine mélanésienne. La Nouvelle-Calédonie est un territoire notoirement sous-peuplé avec une densité de 13 hab./km2 (119 hab./km2 en France métropolitaine).

Lors de l’arrivée des premiers explorateurs la population mélanésienne était estimée entre 40 000 et 80 000 habitants2.

Peuplement et préhistoire (xiiie siècle av. J.-C. – xixe siècle)
Il y a 5 000 ans environ (v. 3 000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, appelés Austronésiens par les archéologues, commencent à traverser le détroit pour s’installer à Taïwan. Vers 2 000 av.

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Barnier aux commandes : l’alliance des perdants pour un crash annoncé

— Par Jean Samblé —

Après des semaines de tractations intenses, Michel Barnier a dévoilé la composition de son nouveau gouvernement le 21 septembre, marqué par une nette inflexion à droite. Réunis autour de 39 ministres, ministres délégués et secrétaires d’État, ce cabinet reflète une alliance stratégique entre Les Républicains (LR) et les anciens alliés du président Emmanuel Macron. Malgré des appels à l’ouverture, notamment vers la gauche, la formation de ce gouvernement montre un choix résolu : un recentrage vers la droite conservatrice, tranchant ainsi avec les premières années du quinquennat macroniste, où la logique du « en même temps » semblait encore d’actualité.

Une orientation à droite toute

Le poids des Républicains dans cette nouvelle équipe est évident. Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR, hérite du ministère de l’Intérieur, un poste de premier plan, confirmant le recentrage à droite des priorités sécuritaires et migratoires. D’autres figures importantes du parti, comme Annie Genevard à l’Agriculture ou Laurence Garnier à la Consommation, traduisent ce retour en force des conservateurs dans l’appareil d’État. Garnier, par exemple, dont les positions polémiques sur le mariage pour tous et l’IVG ont fait couler beaucoup d’encre, incarne cette droite idéologiquement ancrée dans des valeurs traditionnelles.

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L’éphéméride du 22 septembre

La République est proclamée en Martinique le 22 septembre 1870.

Dans le sud, l’annonce de ce régime qui avait permis l’émancipation des esclaves en 1848 donne le top départ pour un soulèvement organisé contre les blancs les plus racistes et la mise en place d’une république sur le modèle haïtien. À Rivière-Pilote d’où est originaire Léopold Lubin, la population incendie l’habitation de Codé, blanc esclavagiste, royaliste et surtout responsable de la condamnation qui a mis le feu aux poudres. L’état de siège est déclaré le 23 septembre si bien que le commandant Mourat assume le pouvoir civil et militaire. L’insurrection sétend à Saint-Esprit, à Rivière-Salée, à Sainte-Luce, à Sainte-Anne, à Ducos, au Lamentin, au Marin et au Vauclin. « La classe noire tout entière était dans le mouvement» d’àprès un rapport. Elle sèn prend aux biens et non aux personnes, exception faite pour Codé qui, ayant fui dans les mornes, est retrouvé le 24 septembre rôti comme un cochon. Les békés prennent peur. Les troupes militaires, avec des armes à feu contre des coutelas ou des bambous afffités, parviennent à étouffer le mouvement insurrectionnel dès le 26 septembre.

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Ansanm, ansanm kont lavi chè-tala !

Wosé sé saler la, sé ritet la, sé alokasion an pou nou pé viv !
Dignité, Respè pou lé maléré

— Communiqué de Combat Ouvrier —

Véhicules calcinés en travers du boulevard Maurice Bishop, mobiliers urbains et chaussées démontés, tirs à balle réelles face à des policiers et gendarmes qui balancent des grenades de gaz lacrymogène à tout va … pour rétablir l’ordre dans la nuit du 17 au 18 septembre ! Les jours suivants, les interventions de groupe de jeunes en colère ont gagné d’autres quartiers. Des pillages ont eu lieu.
On nous avertit que la situation peut déraper à tout moment !
Ce ne sont pas ceux qui manifestent contre la vie chère qui sont les responsables ! Ce ne sont pas les A COMBAT OUVRIER nous affirmons que les véritables fauteurs de troubles, voire incendiaires ne sont pas sur le terrain !
Ce sont bien ceux, grands propriétaires des chaines de distribution et alliés, qui pratiquent des prix élevés depuis des mois créant la disette dans les familles laborieuses, les personnes âgées, les jeunes sans emploi. Ce sont ceux qui ont le toupet de venir s’asseoir en table ronde sans jamais présenter les marges « verticales » ou horizontales qu’ils se font sur les produits importés et les produits vendus !

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Unir les exploité.e.s contre les oppresseurs !

— Le n° 362 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Prix, salaires, services publics, écosystème, droits humains, autodétermination : unir les exploité.e.s contre les oppresseurs !

Au sein des forces populaires comme dans la bouche des Dominants, une petite musique renaît tout le temps et sème une confusion qui sera toujours au bénéfice des gens d’enhaut et toujours au détriment des gens d’enbas. Cette petite musique prône « l’unité martiniquaise », la « revendication martiniquaise », le « tous dans le même bateau » etc.

Oui, nous sommes tous et toutes « dans le même bateau » martiniquais et même planétaire. Oui, mais sur ce bateau, comme notre histoire devrait nous l’enseigner, il y a les gens qui circulent sur le pont supérieur, et puis les gens qui sont enchaînés dans l’entrepont. La question essentielle n’est pas de donner ou pas un titre de « Martiniquais » aux personnes qui déambulent sur le pont, mais d’unir le peuple de l’entrepont pour se soulever et prendre la direction du navire.

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Impasse des négociations à EDF-PEI : la Guadeloupe plongée dans des délestages massifs

Les négociations entre EDF Production Électrique Insulaire (EDF-PEI) et le syndicat FE-CGTG sont dans l’impasse à la centrale de Pointe Jarry, située à Baie-Mahault, en Guadeloupe. Malgré la médiation de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), les discussions peinent à avancer. Ce blocage est survenu après une interview radiophonique de la directrice d’EDF-PEI, Gaëlle Paygambar, qui a suscité l’indignation des grévistes. Lors de cette intervention, la directrice a évoqué une indemnité de transport de « 1000 euros en moyenne » versée à chaque agent, une déclaration vivement contestée par la FE-CGTG, qui exige un démenti avant toute reprise des pourparlers.

Pendant ce temps, la situation électrique sur l’île se dégrade. Depuis le début de la grève, le 16 septembre 2024, huit des douze moteurs de la centrale de Pointe Jarry sont à l’arrêt, entraînant un déficit de production. Ce manque a des répercussions directes sur la distribution d’électricité, avec des délestages qui s’intensifient au fil des jours. Ce mardi 17 septembre, EDF Archipel Guadeloupe signalait que 12 300 foyers, principalement situés aux Abymes, à Trois-Rivières, à Morne-à-l’Eau et au Moule, étaient privés de courant dès l’après-midi.

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Sabotage massif : des bipeurs piégés frappent le Hezbollah et révèlent l’infiltration israélienne

Un incident d’une ampleur inédite a frappé le Hezbollah ce mardi 17 septembre, provoquant la mort de neuf membres et blessant près de 2800 personnes. À la source de cette tragédie, un élément inattendu : l’explosion simultanée de milliers de bipeurs utilisés par les membres de cette organisation pro-iranienne. Ces petits appareils de communication, tombés en désuétude depuis l’avènement des téléphones portables, avaient été réintroduits par le Hezbollah comme une alternative discrète aux smartphones, espérant ainsi échapper à la surveillance israélienne. Mais ce qui devait être un outil de communication sécurisé s’est transformé en véritable bombe à retardement.

Une attaque coordonnée à grande échelle

Les faits sont survenus à 15h30, lorsque des milliers de bipeurs ont explosé en même temps, provoquant une onde de choc au sein de la milice libanaise. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent les membres du Hezbollah prenant leurs bipeurs en main, juste avant que les déflagrations ne se produisent. Les explosions ont été si synchronisées que les experts s’accordent sur l’hypothèse d’une attaque hautement coordonnée, visant à frapper plusieurs cibles à la fois.

Les bipeurs, un outil obsolète devenu mortel

Les bipeurs, connus pour être des récepteurs passifs de messages courts, avaient été réadoptés par le Hezbollah dans le but d’échapper à la surveillance électronique israélienne.

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Algérie, ce pays presque mien

— Par Gary Klang —

Lorsque mon ami-frère Karim Akouche m’incita à écrire un texte sur l’Algérie, j’ai tout de suite accepté car ce pays presque mien me tient autant à cœur qu’Haïti, la France ou le Canada.

Je suis né en Haïti. Ma mère et mes grands-parents maternels sont eux aussi nés dans cette île, ce qui fait de moi un vrai natif natal, comme on dit là-bas. Tandis que mon grand-père paternel a vu le jour à Bône (Annaba) en Algérie, le 6 septembre 1883. La guerre de 1870 chassa Napoléon le Petit, mais aussi mon arrière-grand-père de Metz, en Alsace-Lorraine. Voici ce qu’en dit mon grand-père, Charles Klang, dans ses Mémoires :

« Pieds nus dans la neige et sous la rigueur du froid en hiver, c’est ainsi qu’il (son père Louis-Arthur) s’est battu. A la reddition de Metz, où il se trouvait alors, les Allemands lui offrirent le choix : ou demeurer à Metz et devenir Allemand, ou laisser la ville dans les 24 heures. Avec plusieurs compatriotes, il décida, abandonnant tous ses intérêts, de partir pour l’Algérie.

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Où va la Martinique ?

— Par Jean-Pierre Maurice —
En cette rentrée de septembre, dans cette crise de la vie chère que connaît notre île aujourd’hui, une question se pose : où va la Martinique ?
Car trop d’abus, trop d’irrégularités gangrènent notre société martiniquaise : telles sont, en vérité, les raisons principales du mouvement actuel qui secoue la Martinique au nom de la lutte contre la vie chère.
Un mouvement que personne n’avait vu venir, animé par une nouvelle génération. Un mouvement qui traduit en réalité une certaine souffrance de la société martiniquaise à la recherche de moyens de lutter contre l’injustice et l’anarchie ambiantes.
Anarchie des transports, anarchie de la santé, anarchie de la décentralisation, anarchie des services publics, anarchie dans le domaine de l’environnement, anarchie des terres volées, anarchie des constructions illégales, anarchie de la vie chère… : le désordre est partout, l’intérêt collectif nulle part, dans l’indifférence de l’État, de ses services publics et des élus locaux.
Juste un exemple : un récent rapport de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a dénoncé, en ce mois de septembre 2024, des « défaillances » en matière de radioprotection dans les services de radiothérapie et de médecine nucléaire de Martinique.

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« Outre-mer » : l’urgence d’une nouvelle ère politique et institutionnelle

— Par Jean Samblé —

Les territoires d’Outre-mer français sont depuis plusieurs décennies au cœur de tensions politiques, sociales et économiques qui s’intensifient. Alors que le nouveau gouvernement de Michel Barnier s’installe, la question de la gouvernance des Outre-mer revient en force, suscitant des attentes considérables de la part des élus ultramarins. Ces derniers, confrontés à des difficultés multiples allant du chômage endémique à l’inflation galopante, réclament un retour à un ministère de plein droit dédié aux Outre-mer, jugé indispensable pour une gestion plus efficace et plus respectueuse des particularités de ces territoires.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, pas moins de six ministres se sont succédé pour gérer les problématiques spécifiques des 2,8 millions d’habitants de ces territoires éloignés, du Pacifique à l’océan Indien en passant par les Caraïbes. Cette instabilité ministérielle a contribué à un sentiment d’abandon parmi les populations concernées, exacerbant des crises sociales déjà profondes. La gestion des Outre-mer, reléguée au second plan des priorités gouvernementales depuis 2022, est perçue comme inefficace et inadaptée aux réalités locales, créant un fossé entre la métropole et ces régions ultramarines.

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Service National Universel : projet ambitieux, mais inefficace et coûteux

— Par Jean Samblé —

Le Service national universel (SNU), instauré en 2019 sous l’impulsion du président Emmanuel Macron, est aujourd’hui au cœur des débats sur son efficacité et son avenir. Conçu pour renforcer la cohésion nationale et développer un esprit civique chez les jeunes de 15 à 17 ans, le SNU n’a toutefois pas encore rencontré l’adhésion massive attendue. Son ambition de généralisation à toute une classe d’âge d’ici 2026 soulève des critiques croissantes, tant sur ses objectifs flous que sur ses contraintes logistiques et financières.

Selon un rapport récent de la Cour des comptes, le dispositif actuel ne répond pas pleinement à ses ambitions, notamment en matière de mixité sociale et d’engagement. La composition sociologique des participants, marquée par une surreprésentation de jeunes issus de milieux favorisés et de familles liées aux corps en uniforme, limite l’objectif d’inclusion. En outre, malgré un objectif initial de participation de 800 000 jeunes par an, ce nombre n’a jamais été atteint.

Un autre point de discorde concerne le coût du SNU. Estimé par le gouvernement à 2 milliards d’euros, ce chiffre a été jugé largement sous-évalué par la Cour des comptes, qui avance un coût réel se situant entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an pour sa généralisation.

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Derrière l’arbre de la vie chère, se cache la forêt du pillage capitaliste

— Par Robert Saé —
Pour nous tous et toutes qui en subissons les effets, «la vie chère» est une piqûre qui, tous les jours sans exception, vient rappeler que nous n’avons pas les moyens de répondre aux exigences d’une vie décente. Au moindre achat que nous faisons, à chaque facture que nous recevons, chaque fois qu’il faut payer les impôts, l’essence (etc.), ce sont les frustrations, le mal-être et la souffrance qui sont inconsciemment attisés et qui nous poussent, parfois, à agir de façon inconséquente. Il est donc essentiel d’analyser scientifiquement les racines de ce phénomène de «vie chère» et de définir avec lucidité les moyens d’avancer dans une direction alternative et salutaire.
Ces dernières semaines, à l’occasion des actions visant à combattre la vie chère dans notre pays, nous avons vu se succéder dans les médias, représentants d’entreprises, économistes, journalistes et dirigeants politiques, tous venus porter leurs explications quant à la racine du mal. Ce qui a été mis en avant par ceux qui s’accommodent du système, c’est que les marchandises viennent de loin, qu’il faut payer le fret et les intermédiaires et puis un diabolique «octroi de mer» qui, soit dit en passant, sert à financer les collectivités locales.

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Johnny Hajjar : Pour un nouveau modèle économique face à la crise de la vie chère en Martinique

L’ancien député de la Martinique, Johnny Hajjar, figure emblématique de la lutte contre la vie chère, continue d’œuvrer pour un changement économique structurel dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la Constitution. À travers ses prises de position et son rôle en tant que rapporteur d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale, il dénonce un modèle économique inadapté, générateur d’inégalités et de précarité dans les territoires ultramarins.

Lors d’une interview, parue dans France-Antilles du 09/09/24, Hajjar a souligné l’aspect prévisible du mouvement social en cours en Martinique. Selon lui, la détérioration constante des conditions de vie, marquée par l’appauvrissement des classes moyennes et l’extrême pauvreté des classes modestes, a inévitablement conduit à cette mobilisation populaire. « La souffrance quotidienne de la majorité du peuple martiniquais est devenue insoutenable », déclare-t-il, ajoutant que les inégalités et injustices se sont accrues de façon alarmante ces dernières années.

Dans ce contexte, Hajjar estime que les acteurs économiques, en particulier les grands groupes agroalimentaires, pourraient agir pour faire baisser les prix de 20 %, simplement en jouant sur la transparence des marges arrière.

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Vie chère : Le mouvement ouvrier et syndical doit s’impliquer !

— Le n° 361 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
 —Tribune libre de Philippe Pierre-Charles (GRS)—

Le premier et plus indiscutable mérite du RPPRAC (le R et ses camarades) est d’avoir osé ! D’avoir pris ses responsabilités face à la vie chère, aux détresses et à la colère que celleci génère. De s’être ouvertement dressé contre les profiteurs qui nous mènent en bateau, à travers leurs déclarations sans conséquence ou leur « commission » préfectorale de pure consultation.

Les centaines de combattant·e·s contre la vie chère présent-e-s dans la rue ce dimanche 1er septembre, à l’appel du RPPRAC, laissent penser que les mots d’ordre lancés et répétés depuis juillet, ont rencontré un écho réel dans la population.

Nombreuses sont, dans le peuple, les personnes qui approuvent cette mobilisation, sans forcément s’y joindre activement (pour diverses raisons). L’action qui débute avec le mois de septembre, est une interpellation objective des forces dont la fonction et la nature est de défendre sans faillir les intérêts, les aspirations, la dignité et le droit à la vie du plus grand nombre.

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Comprendre et combattre la vie chère : Stratégies et enjeux d’une lutte globale

Émission RFA du 08 09 2024 (texte transmis par Léon Serveur)

Aujourd’hui, le thème que nous nous proposons de décortiquer est celui de « la vie chère ». Dans l’émission que nous avons présentée la semaine dernière et qui concernait la problématique de la violence,  nous avons insisté sur l’importance, d’une part, de dépasser les réactions seulement suscitées par l’émotion et les préjugés, d’autre part, de se défaire de l’aliénation qui conduit à porter des jugements moraux ou intellectualistes sur les événements sociaux. Concernant la la problématique de «la vie chère», il est absolument indispensable de soumettre la réflexion aux mêmes exigences. En effet, pour nous tous et toutes, qui en subissons les effets, « la vie chère » est une piqûre qui tous les jours sans exception, vient rappeler que nous n’avons pas les moyens de répondre aux exigences d’une vie décente. Au moindre achat que nous faisons, à chaque facture que nous recevons, chaque fois qu’il faut payer l’essence (etc.), ce sont les frustrations, le mal-être et la souffrance qui sont inconsciemment attisés et qui nous poussent, parfois, à agir de façon inconséquente.

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“Vie chère”, pour qui sonne le glas!

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Assurément, pour la classe politique martiniquaise ,qui s’est révélée incapable de porter avec efficacité le dossier de la vie chère dans notre île devant les plus hautes instances nationales ,afin qu’une solution pérenne lui soit apportée. Bien que comprenant pas moins de six parlementaires (4 députés et 2 sénateurs) ,deux présidents de collectivité territoriale , trois présidents d’EPCI et trente quatre maires, elle en est réduite à s’en remettre aux initiatives d’un ancien repris de justice pour faits de violence et trafic de drogue ( selon les propres dires de l’intéressé !) ,apparemment seul en mesure de mobiliser la population ,“son peuple “ (sic) ,pour ce combat légitime contre la vie chère. On ne saurait mieux démontrer à quel point le fossé s’est creusé entre ces éminents responsables politiques et la masse des citoyens. Pendant qu’ils multipliaient les réunions en congrès, pour discuter doctement du sexe des anges ,les problèmes que doivent affronter journellement leurs compatriotes ne faisaient que s’aggraver.

On en est maintenant arrivé à l’heure de vérité sur le plan politique : que demandent les manifestants rassemblés autour du “R” ?

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