Catégorie : Politiques

« Fèt Kaf » à la Réunion le 20 décembre

[…]En Martinique l’abolition a été anticipée face à une révolte d’esclaves survenue au Carbet : le décret du 27 avril était certes connu dans l’île, mais toute attente du délai de deux mois prescrit par le gouvernement risquait de précipiter l’insurrection générale tant redoutée. L’abolition effective dès le 22 mai 1848 a pu ainsi être interprétée comme une abolition imposée par la révolte et non comme une « liberté octroyée » depuis Paris.

A la Réunion le processus de « sortie » de l’esclavage est, à l’opposé, resté dans le cadre prévu par le Gouvernement provisoire.

Joseph Napoléon Sarda, dit Sarda-Garriga, a été nommé « Commissaire général de la République » pour la Réunion avec pour mission explicite de mettre en application le décret du 27 avril 1848, abolissant immédiatement l’esclavage dans toutes les colonies françaises.

Il arriva, après un long périple, dans l’île le 13 octobre. A cette date l’abolition était déjà appliquée dans les colonies américaines. Malgré les pressions des colons qui demandèrent un sursis de quelques mois, Sarda-Garriga appliqua à la lettre ses instructions : il promulgua le décret le 18 octobre, applicable deux mois plus tard, conformément aux instructions officielles.

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Non à la violence, Non au dogmatisme !

Quand des organisations syndicales tournent définitivement le dos à toute éthique humaniste, et ne sont mues que par le dogmatisme écervelé et la haine, alors ce sont des organisations moribondes. Trop, c’est trop !

— Collectif —

Depuis quelques jours, après avoir échoué à faire aboutir leurs revendications sur l’abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale des professionnels de santé, le collectif des organisations en lutte a décidé à nouveau d’entraver la libre circulation des soignants et des patients à l’entrée du CHU de Pointe-à-Pitre. Mais, loin de se contenter de protester pacifiquement, certains éléments extrémistes de ce collectif ont gravement porté atteinte, une fois de plus – la fois de trop ! –, à la sûreté et la dignité des personnes et des biens de l’hôpital : agressions physiques, menaces de mort, insultes, dégradations de véhicules des personnels soignants, saccage de bureaux et de matériel ! Le directeur du CHU, M. Gérard COTELLON, déjà très éprouvé par des menaces répétées à son encontre depuis le début du mouvement, a été une nouvelle fois particulièrement visé par ces attaques.

Comment peut-on encore prétendre défendre la santé de nos compatriotes quand par de tels actes de terreur on met délibérément la vie des Guadeloupéens en danger, en empêchant notamment l’accès de certains malades au CHU ?

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« Christiane Taubira, c’est la gauche morale, la gauche des poncifs »

— Par Natacha Polony —

Quelqu’un a-t-il déjà entendu Christiane Taubira prononcer autre chose que quelques poncifs sur les inégalités sociales ? Peu importe. Les plus anciens se souviendront peut-être qu’en 1993 la grande figure de gauche avait, en tant que députée, voté le budget Balladur, un des plus libéraux qui soient…

On peut être de gauche, théoriser la nécessité de faire prévaloir les enjeux collectifs sur les destins individuels, et n’en être pas moins ravi d’apparaître en sauveur, en deus ex machina, capable par sa seule apparition de sortir du marasme un camp politique en décomposition. Christiane Taubira est à l’abri d’un excès d’humilité, qui lui ferait douter de ses capacités à rebattre les cartes dans cette campagne présidentielle. Et si sa première expérience en la matière, en 2002, laisse un cuisant souvenir, c’est à cause de ces méchantes langues qui lui reprochent d’avoir alors fait perdre Lionel Jospin. Reproche indigne, bien sûr, et qui ne s’explique pas par le fait qu’elle était députée, membre de la majorité, et n’avait pas une once de divergence idéologique avec l’intéressé, mais uniquement par le fait qu’elle est femme et noire.

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En Guadeloupe, une cinquantaine d’élus locaux déplorent un « climat de terreur »

Des élus guadeloupéens « déplorent le climat de terreur » dans un communiqué diffusé jeudi soir, alors qu’une grève générale, émaillée de violences, se poursuit depuis un peu plus d’un mois en Guadeloupe à l’appel d’un collectif contre l’obligation vaccinale.

A l’issue d’une réunion jeudi, une cinquantaine d’élus locaux ont déclaré « déplorer le climat de terreur actuellement entretenu et dénoncent les atteintes inadmissibles à l’intégrité physique de nombreux professionnels de santé ». de cette réunion, le sénateur Dominique Théophile aurait déclaré que sa maison avait été « saccagée », selon les dires d’un élu local à l’AFP.

Une source judiciaire confirme qu’une enquête est en cours à ce sujet.

Mercredi, les bureaux du directeur du CHU de la Guadeloupe et son équipe ont été pris pour cible, selon la direction de l’établissement jeudi. « Une demi-douzaine d’hommes portant des masques chirurgicaux » ont lancé « deux gros cailloux » contre la fenêtre du bureau du directeur de l’établissement, Gérard Cotellon, qui y était présent, selon la direction du CHU.

Le bureau du directeur de la communication a aussi été la cible de jets de pierres, selon cette même source.

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Canada: vers l’indemnisation de milliers d’autochtones arrachés de leur famille

Au Canada, le gouvernement vient d’annoncer qu’il va bientôt indemniser des milliers d’autochtones qui ont été arrachés de leur famille et de leur communauté depuis 2006. Faute de services locaux de protection de la jeunesse, ces enfants ont été envoyés dans des centres pour jeunes ou des familles canadiennes qui n’avaient rien à voir avec leur culture. Après une quinzaine d’années de bataille judiciaire, le gouvernement canadien consent désormais à les compenser financièrement, tout en mettant sur pied de nouveaux services proches des communautés autochtones. 

Avec [la] correspondante  [de RFi] à Québec, Pascale Guéricolas

Dès 2006, des familles, dont les enfants ont dû aller vivre dans un milieu totalement différent de leur culture autochtone, ont porté plainte contre le gouvernement canadien. L’avocat Armand Mackenzie, lui-même Innu, l’une des communautés des premières nations, les a soutenus dans ce combat : « Malheureusement, ce qui arrive encore, c’est que les enfants sont amenés loin de leur village, loin de leur culture, loin de leur langue, et puis on ne les revoit plus, ces enfants-là, si ce n’est qu’après l’âge adulte. Ils reviennent à l’âge adulte, ils recherchent leur identité, ils veulent connaître leur famille, leur parenté, leurs cousins et tout ça.

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Pour une identité martiniquaise républicaine

Une île en état de siège. Des populations prises en otage, empêchées, parfois par la force, de circuler.

Par Jean-Pierre Maurice —

En cette fin d’année 2021, la Martinique a vécu des moments de folie où des maîtres de l’île ont organisé de manière méthodique le blocage des secteurs névralgiques tels que l’approvisionnement en essence et le port maritime.

Mais derrière cette victoire apparente de l’intersyndicale, il en est une autre. Celle de l’opinion publique, exprimée sur les ondes radios dans les coups de gueule des habitants abasourdis par la rudesse des barrages et leur côté implacable, excédés par la durée et les méthodes d’un conflit mettant en panne la scolarité des enfants, ou encore l’ensemble des services de santé à la population.

Tous ici le savaient : nous n’avions pas vidé l’abcès de 2009 et de sa grande grève contre la « profitation » et ses excès notamment de vie chère. Mais ces événements de 2012 ont révélé davantage : l’existence d’une violence capable de prendre pour cible forces de l’ordre bien -sûr et aussi populations de tous âges, tout sexe et toute couleur.

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Mieux que des coups de gueule, s’organiser

— Par Max Dorléans ( GRS) —

Dès le début de la grève du 22 novembre dernier, et surtout depuis qu’ont fleuri aussitôt des barrages sur toute la Martinique, on a entendu toutes sortes de commentaires. Sur la grève comme sur les barrages.

Si évidemment nous entendons en général les coups de gueule concernant les incivilités de nature variée, les dénonciations relatives aux carences et/ou dysfonctionnements des diverses institutions, services publics…, n’en rester qu’à ce niveau, c’est ne pas s’aider soi-même à résoudre sérieusement les choses dénoncées. Ça vaut pour les incivilités et autres, comme pour les coups de gueule proférés récemment à l’encontre de beaucoup de barrages, et précisément les exactions et autres violences à l’endroit de la population qui s’y sont déroulées.

Aussi, si comme nous l’avons par ailleurs écrit, nous nous opposons aux exactions et violences faites à cette occasion – dont il faut saisir la racine – il reste que sur la grève, sur la faible mobilisation du monde des salarié/es, beaucoup de ceux qui vocifèrent, sur les médias comme ailleurs, devraient s’interroger sur eux-mêmes, sur leur propre responsabilité (et irresponsabilité), plutôt que constamment vouer aux gémonies, critiquer allègrement et sans recul, l’intersyndicale, sa direction, et ce que certain/es ont appelé ses faiblesses, voire pire….

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Considérant la Kanaki

— Par Patrick Chamoiseau —

1 – Il existe des inaliénables qu’un référendum, ou qu’une mécanique électorale, ne saurait annuler.

 2 – Aucun acte démocratique ne saurait, sans sortir de la Démocratie, légitimer l’annulation des droits fondamentaux concernant les peuples, les individus, ou toutes les formes connues et inconnues du vivant.

 3 – Le droit de vote des femmes, le droit à l’avortement ou l’abolition de la peine de mort en France, et bien d’autres fondamentaux, ont été décidés par ordonnances et lois. Autrement, ces avancées majeures auraient été rejetées. Le Droit éclaire la voie par ce qui s’impose à lui.

 4 – Dans les pays où ces droits sont encore offusqués démocratiquement, ils n’ont rien perdu de leur légitimité. Ils hurlent toujours.

 5 – Un référendum ou une mécanique électorale, encore plus quand ils sont frappés d’aberrations, ne sauraient donc annuler le droit des Peuples premiers à disposer de leurs terres.

 6 – La démocratie est fondée sur le respect de ces droits fondamentaux. Elle ne saurait ruiner ces fondations sans se ruiner elle-même. Ils s’imposent à elle comme chant inaugural, vertébrale de maintien.

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Eau en Guadeloupe: la défenseure des droits saisie par des députés LFI et LREM

Paris – Jean-Luc Mélenchon et la cheffe du groupe parlementaire LFI, ainsi qu’un député LREM, ont annoncé lundi avoir saisi la défenseure des droits sur la « violation du droit à l’eau » pour la population de la Guadeloupe.

« Nous souhaitons attirer votre attention sur la situation particulièrement inquiétante » en Guadeloupe, écrivent dans leur courrier M. Mélenchon, la présidente du groupe LFI au Palais Bourbon Mathilde Panot et le député LREM de la Guadeloupe Olivier Serva.

« Le droit à l’eau et à l’assainissement de nos concitoyens y est bafoué, entraînant la violation en cascade de droits fondamentaux connexes: notamment le droit à l’éducation et le droit à la protection de la santé« , ajoutent-ils.

« Le droit à une eau potable salubre et propre est un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme« , poursuit le courrier adressé à la défenseure des droits, Claire Hédon.

En Guadeloupe, 56% de la population n’est pas raccordée à un réseau d’assainissement, une situation encore plus préjudiciable en période de pandémie car « sans eau, les Guadeloupéens ne peuvent pas accomplir le premier des gestes barrières, se laver les mains« , souligne également LFI dans un communiqué.

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Et maintenant on fait quoi?

— Par Marie-Hélène Léotin(*) —

Des mois de mobilisation des personnels soignants, de l’intersyndicale de la santé, d’autres catégories sociales concernées par l’obligation vaccinale. Bien des réflexions et analyses ont été portées sur notre situation sanitaire mais aussi économique, sociale, sportive et culturelle. Je me contenterai de poser une question et d’essayer d’y répondre.

Quel est aujourd’hui l’intérêt supérieur du peuple martiniquais ?

Nous avons une économie à relever. Il faut faire repartir le tourisme. Il faut permettre à nos restaurateurs, nos propriétaires de snacks, nos hôteliers y compris la petite hôtellerie, nos loueurs de gites, nos loueurs de voitures, de vivre. L’argent de la France ne tombera pas éternellement. Les gites permettent à beaucoup de nos retraités de compléter leurs ressources, de faire marcher le commerce et l’artisanat (il faut meubler, équiper en électro-ménager, réparer, entretenir y compris les espaces verts, blanchir les draps et linges de maison, remettre à neuf tous les 5 ans…). Ce sont nos artisans du bâtiment, nos prestataires de service qui y trouvent leur compte. Même la marchande de pistache haïtienne sur le Malecon s’en sort.

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Décembre 1959 : l’obscénité est-elle de dire la vérité ?

Par Yves-Léopold Monthieux

Le titre de ce papier m’est venu à la lecture des premières pages du Prix Goncourt 2021 La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr. Son sujet est un auteur africain quasiment « inconnu », qui avait été déclaré « honteux de l’entre-deux-guerres ». Or, selon l’auteur « la seule obscénité de son livre perdu dans un couloir du temps était d’être radicalement honnête ». On le sait, dire la vérité ou être honnête c’est un peu la même chose. On le déplore, l’histoire retenue de décembre 1959 n’est pas tout à fait faux mais, à certains égards, juste malhonnête.

Soyons honnêtes, les derniers jours de ce mois de décembre dont on fêtera bientôt l’anniversaire resteront un moment décisif de l’histoire contemporaine de la Martinique et de l’ensemble des départements d’outre-mer. Pour les uns, il s’agit d’un nouveau départ de la départementalisation en Outre-Mer, pour les autres, c’est une colonisation certes plus softnéocolonisme – que la précédente qui justifie le mouvement nationaliste naissant. Pour le pouvoir, il faut éviter tout risque de répétition de l’affaire algérienne, pour les nationalistes, le fer est chaud il faut le battre.

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Des défaillances de l’État à l’impossible autonomie

— Par Michel Herland —

Les violents mouvements sociaux à la Martinique et à la Guadeloupe, un peu plus d’une décennie après ceux de 2009, illustrent une fois de plus l’impasse dans laquelle se trouvent tant les ultramarins que le gouvernement de la France. Contrairement à la Grande-Bretagne qui a su faire en sorte que ses colonies soient autonomes financièrement, la France a laissé s’installer des habitudes de dépendance des colonies par rapport à la Mère patrie. C’est sans doute pourquoi nul n’a vu d’objection, en 1946, quand les habitants des quatre « vieilles » colonies (Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion) de tous les bords politiques ont demandé par la voix d’Aimé Césaire, alors député communiste, leur transformation en départements. La France se trouve dès lors dans la situation pour le moins anachronique d’être légalement souveraine de territoires tropicaux peuplés majoritairement par des citoyens de couleur issus d’ancêtres esclaves, des citoyens habiles à mettre en avant ce passé douloureux pour faire pression sur un gouvernement adepte du « pas de vagues ». Conscient du rapport de force en leur faveur, les Antillais usent de la violence pour appuyer leurs revendications.

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Appel citoyen : répondre à l’urgence et préparer la suite

Nous soussigné-e-s partageons la conviction que la Martinique et la Guadeloupe font face à une situation où le pire est possible mais n’est pas sûr et que le devoir des filles et des fils de nos deux peuples en lutte est de tout faire pour donner une chance à l’avenir en conjurant les dangers de l’immédiat.

Le renforcement sans précédent des forces de répression sur nos deux territoires, le langage martial irresponsable tenu par le pouvoir laissent peu de doute sur ses intentions d’obtenir par la menace la soumission de celles et ceux qui se lèvent contre les diktats et le mépris.

Il existe aujourd’hui une chance de dresser face à cette perspective inacceptable un front capable de fournir aux travailleurs, aux travailleuses, à la jeunesse, aux femmes, aux forces populaires de nos pays un répit et une occasion de poser d’autres jalons pour leur combat légitime.

L’initiative salutaire serait que les élu-e-s dignes de Guadeloupe et Martinique se mettent aux côtés du mouvement social pour réclamer ensemble :

 la fin des menées répressives contre les mouvements populaires en lutte

 la fin d’une obligation vaccinale et d’un pass sanitaire dont la grande majorité de la population ne veut pas

 l’ouverture d’une négociation transparente entre le mouvement social, les élu-e-s et l’État sur les revendications les plus urgentes de la population.

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Pour une Martinique un tout petit peu responsable

Par Yves-Léopold Monthieux

La seconde partie de cette tribune avait été écrite en 2013, 2 ans après la loi de juin 2011 créant la Collectivité territoriale de Martinique. Elle n’avait pas été publiée à un moment où cette création était regardée comme une promesse de progrès. La CTM mettait fin à près de 20 années d’activisme institutionnel qui avaient mobilisé les intelligences martiniquaises et immobilisé les énergies positives du pays. On ne compte pas le nombre d’entreprises tombées en faillite dans l’intervalle ou parties s’installer ailleurs, notamment en Guadeloupe. Ni le nombre de martiniquais – pas seulement des jeunes et pas seulement des diplômés – qui ont quitté la Martinique pour des cieux plus prometteurs. Ils sont près de 30 000, d’après les évaluations.

Dix ans après, les compétences nouvelles ne sont pas mises en œuvre. A une exception près, les habilitations qui avaient fait l’objet de discussions homériques sont totalement ignorées, tandis que les concours d’ego ont succédé aux joutes oratoires à propos des articles 73 ou 74, le tout servant de cache-sexe à une impéritie largement partagée.

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Les directeurs des médias et les sociétés de journalistes en appellent au respect de la liberté de l’information

Près d’une vingtaine de directrices et directeurs de l’information de la presse écrite et audiovisuelle ont appelé jeudi les candidats à l’élection présidentielle au respect de la liberté de l’information, après les violences survenues dimanche lors du meeting du candidat d’extrême droite Eric Zemmour. « Après les violences qui ont émaillé un meeting dimanche dernier et qui ont entravé le travail de plusieurs journalistes, nous souhaitons rappeler solennellement la liberté de l’information dans notre démocratie et la nécessité impérieuse pour nos journalistes de pouvoir exercer leur métier dans des conditions de sécurité élémentaires », exposent les signataires de cette tribune, dont Catherine Nayl, directrice de la rédaction de France Inter, fait partie.

« Devant la multiplication des incidents entravant ces derniers mois le travail de nos rédactions, nous en appelons à la responsabilité de chacun des candidats afin que la couverture de cette campagne électorale puisse se dérouler de manière exemplaire », demandent-ils. Les 19 signataires de cet appel représentent les rédactions de Libération, franceinfo, Les Echos, BFM/RMC, L’Opinion, France Culture, Le Figaro, La Croix, L’Agence France-Presse, RTL, Radio France, France Télévisions, France Bleu, Le Monde, Arte, Le Parisien-Aujourd’hui en France, TF1, L’Humanité et France Inter.

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Crise sanitaire ou crise de la représentation politique ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

La Martinique, après la Guadeloupe connaît depuis ce mois de novembre 2021 une crise sanitaire majeure consécutive à l’application de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire. Cette crise sanitaire est sous-tendue par une crise sociale mettant en évidence les nombreux problèmes affectant ces sociétés: chômage et exode des jeunes, vieillissement démographique, inégalités criantes, malaise identitaire et pollutions diverses dont notamment celle liée à la chlordécone. Mais il est un autre aspect, plus politique celui-la qui ne doit pas être négligé ; ce que cette crise a mis en évidence, c’est l’inadéquation du système institutionnel mis en place par la loi du 27 juillet2011 ayant crée la collectivité territoriale de Martinique ( dualité de Présidence entre l’ Exécutif et l’Assemblée et Proportionnelle assortie d’une prime majoritaire de onze sièges ), qui n’a fait qu’accentuer la crise fondamentale de sa représentation politique. L’examen des résultats de la consultation électorale des 20,et 27 juin 2021 pour le renouvellement des instances de la CTM est à cet égard édifiant : la liste gagnante, avec un seul siège de majorité ( 26 / 25 ), ne totalise en tout et pour tout que 50 104 voix sur les 306 500 électeurs inscrits sur les listes électorales, soit moins de 16,35 % ; on mesure par là la très faible représentativité pour ne pas dire légitimité des actuels dirigeants de la CTM,et ceci d’autant plus que le total des voix des trois listes ayant obtenus des sièges au second tour est largement supérieur à celui de la majorité ( 82741 contre 50104, soit 32637 de plus), le taux d’abstention dépassant lui les 55%.

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Déconstruisons la doxa gouvernementale

— Par Serghe Kéclard —

Déconstruisons, désormais, les discours gouvernementaux à partir de ce simple postulat : les plus grands pourvoyeurs de fake news sont souvent les gouvernements et, en ce qui nous concerne, nous, originaires de ces territoires dits ultra-marins, singulièrement, le gouvernement français (avec sa Justice, son École, ses médias mainstream…)

Des exemples ? Ils sont à ramasser à la pelle, afos i ni doukwé !

  • L’Afrique est un continent pauvre (et non appauvri par les cupides grandes puissances européennes, comme le signale l’historien guyanien Walter Rodney dans son ouvrage : How Europe underdeveloped Africa / Et l’Europe sous-développa l’Afrique) : «Le développement de l’Afrique n’est possible que sur la base d’une rupture radicale avec le système capitaliste international qui a été le principal agent du sous-développement de l’Afrique au cours des cinq derniers siècles.»;

  • Christophe Colomb a découvert l’Amérique (dépouillée, dès lors, de son nom originel et de ses premiers habitants génocidés) ;

  • Nos Ancêtres étaient gaulois et habitaient des huttes en bois… (et non des hommes, des femmes, des enfants spolié.e.s d’Abya-Yala, déporté.e.s

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Le Grand Prix de l’humour politique décerné à Marlène Schiappa

Le jury du prix « Press Club, humour et politique » a choisi parmi 16 « petites phrases » concourant au titre du mot le plus drôle de l’année en politique

« On ne va pas s’interdire les plans à trois »… C’est avec cette phrase, utilisée pour défendre son projet de loi visant à lutter contre la polygamie, que la ministre chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a remporté le Grand Prix de l’humour politique 2021, ce mardi.

Le jury du prix « Press Club, humour et politique », présidé par Olivier de Lagarde, a choisi cette précision apportée par la ministre au micro de Radio J parmi 16 « petites phrases » concourant au titre du mot le plus drôle de l’année en politique.

Prix de la récidive pour François Hollande

Le Prix du Jury est attribué au candidat souverainiste à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan pour sa déclaration : « Je suis fort chez les gens qui sont à la limite du vote ». Le Prix du Jeu de « Miot » (en hommage à Jean Miot, créateur du prix) et le Prix Spécial du Jury sont attribués à Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre : « Quand la droite se durcit, elle se rétrécit ».

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Nobel: Maria Ressa pourra se rendre à Oslo pour recevoir son prix

La journaliste philippine Maria Ressa a été autorisée lundi 6 décembre par la justice de son pays de se rendre à Oslo pour recevoir en personne le Prix Nobel de la paix. Maria Ressa, 58 ans, bénéficie actuellement d’une liberté conditionnelle en attendant un jugement en appel après sa condamnation l’an dernier pour diffamation, ce qui l’a contrainte à demander à trois tribunaux la permission d’aller chercher son prix. La cour d’appel fiscale a estimé dans une décision rendue publique lundi que la cofondatrice du site d’information Rappler pouvait se rendre en Norvège du 8 au 13 décembre.

» LIRE AUSSI – Comment la Prix Nobel de la Paix Maria Ressa et l’ancien patron du New York Times Mark Thompson se mobilisent pour la liberté de la presse

L’ancienne correspondante de la chaîne américaine CNN a réagi auprès de l’AFP en disant se sentir «très bien» après avoir franchi ce dernier obstacle judiciaire. Maria Ressa, qui ne ménage pas ses critiques à l’égard du président philippin Rodrigo Duterte, et le journaliste russe Dmitri Muratov, ont été récompensés en octobre pour leur combat pour la «sauvegarde de la liberté d’expression».

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Les trompettes de la renommée sont soufflées par nous-mêmes

Par Yves-Léopold Monthieux

Il en est des affaires des pays ce que sont les secrets de famille. Ces derniers sont réglés entre soi et, quelle que soit l’intensité des différends domestiques, la réserve prévaut vis-à-vis du voisin ou de l’étranger. De même il n’est pas sans intérêt pour les États, les pays ou collectivités d’adopter une pareille retenue lorsqu’il peut y en avoir besoin pour se présenter aux autres. La crise sanitaire, sociale et politique qui traverse nos territoires et portée par un malaise quasi-structurel, mettent en évidence un goût surprenant pour l’exposition de nos déboires sur la place publique étrangère. Nous n’aurions donc plus la fierté de notre image à l’étranger. Au vu de la situation de dépendance totale de nos territoires, on pourrait comparer cette disposition à l’autodénigrement ostentatoire à une joyeuse tentation suicidaire.

Il ne peut pas être reproché au Martiniquais ou au Guadeloupéen de méconnaître l’histoire de la colonisation et de l’esclavage des Noirs aux Antilles. Faisons honneur aux historiens qui se sont appliqués à combler depuis la fin des années 1950 les lacunes de l’histoire.

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Communiqués de l’Intersyndicale de Martinique

Le 3 décembre 2021

La grève continue

Mercredi 1er décembre, le préfet a lancé ses gendarmes mobiles à l’assaut d’un piquet de grève à l’entrée du port, gazant les personnes présentes. Les soi-disant excuses qu’il a bafouillées à la suite de cette intervention traduisent sa crainte que les travailleurs qui exercent sur le port, en particulier les ouvriers dockers, ne rejoignent réellement le mouvement. L’Intersyndicale condamne fermement cet acte qui confirme la duperie de l’État. Par cet acte, l’Etat a fait le choix de compromettre la démarche qui visait, en concertation avec les ouvriers dockers, à permettre la sortie du port de produits, alimentaires notamment.

Loin d’une recherche d’apaisement réclamé par certains, la destruction violente des barrages par les blindés de la gendarmerie et la procédure judiciaire lancée par la direction du Grand Port de Fort-de-France assignant en référé d’heure à heure le 1er, puis le 3 décembre 2021 les syndicats CGTM, FO STIS et UGTM constituent une provocation supplémentaire, une obstruction intolérable à la recherche de solutions. L’audience se poursuivra samedi 4 décembre 2021 à 9 heures.

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Qu’est-ce que la révolte des canuts qui a eu lieu en 1831 à Lyon ?

Du 21 novembre au 3 décembre 1831 s’est produit le premier soulèvement d’ouvrières et ouvriers de la soie et des métiers rattachés au tissage, très implantés sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon. L’historienne Michèle Riot-Sarcey nous raconte cette lutte contre l’exploitation et l’asservissement qui règnent dans les ateliers.

La révolte des canuts lyonnais de 1831 figure dans les annales du mouvement ouvrier depuis son origine. Elle succéda à celle de Manchester du 16 août 1819, connue sous le nom de « massacre de Peterloo ». En hommage aux ouvriers anglais, le grand poète Shelley écrivait : « Éveillez-vous de votre sommeil, vous êtes nombreux, ils sont peu. »

À Lyon, nous devons à la poétesse Marceline Desbordes-Valmore le plus beau regard qui ait été posé sur une population ouvrière. Les canuts ne demandaient qu’une chose la « liberté ». L’idée est exprimée par ces mots : « Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant. » Plus globalement, être libre voulait dire pouvoir agir dans tous les domaines : « Politiquement, intellectuellement et matériellement. »

Ovaliste, ourdisseuse, passementière…

À Lyon, être libre, c’est être maître de son propre travail, donc en capacité de fixer, par contrat, un prix minimal de la pièce d’étoffe produite.

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Guadeloupe: dans la « République de La Boucan », bastion de la contestation

Sainte-Rose (France) – Les voitures sont garées par centaines sur le bas-côté en amont, les habitants passent à pied, pour se ravitailler, aller travailler ou toute autre activité. Impossible de traverser l’épais barrage du pont de La Boucan, bastion de la contestation qui secoue la Guadeloupe depuis deux semaines.

Des carcasses de voitures brûlées, des débris en tous genres parfois enflammés ou encore une benne à ordures renversée bloquent l’entrée du pont, qui enjambe la Grande Rivière, plus long cours d’eau de l’île, à Goyave.

Seul point d’accès par le sud à Sainte-Rose, commune de la Basse Terre qui se retrouve enclavée (l’entrée par le nord est également barrée), le passage est surveillé par des hommes pour certains cagoulés.

Il faut montrer patte blanche pour entrer dans la « République de la Boucan« , surnom donné – avec humour – par ceux qui contrôlent la succession de barrages jusqu’au centre-vile de Sainte-Rose.

Ils ont chassé la maire, Claudine Bajazet, déclarée inéligible pour 30 mois, en mai, pour ne pas avoir respecté la réglementation en termes de comptes de campagne. Elle a fait appel, suspensif, devant le Conseil d’Etat.

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Nourrir notre solidarité plutôt que nos divisions

— Par Christian Rapha, maire de Saint-Pierre —
La Martinique traverse depuis mars 2020 une crise sanitaire, comme le reste du monde. La Martinique est entrée le 22 novembre dans une grève générale à l’appel d’une intersyndicale.

Aux principales et premières revendications qui étaient de reporter ou d’annuler l’obligation vaccinale de certaines professions et le pass sanitaire, se sont ajoutées des revendications liées à la vie chère, à la jeunesse et à l’emploi.

La Martinique connaît depuis près de 10 jours des barrages routiers de jour comme de nuit, des incendies, des exactions de la part de certains, dont les motivations semblent très éloignées de l’abrogation de l’obligation vaccinale ou du pass sanitaire.

Les forces de l’ordre ont essuyé des tirs à balles réelles, et certains fonctionnaires ont été blessés, parfois grièvement. La population ne peut librement se déplacer, sauf à accepter de payer un droit de passage à certains barrages.

Des personnels médicaux ont été empêchés de se rendre sur leur lieu de travail, rackettés, insultés au point qu’une pétition a été mise en ligne, alertant sur la situation globale des malades (dont les insulino-dépendants, les malades du cancer…) mis en grande difficulté, voire en danger de mort, du fait des pertes de chance qu’induisent les barrages routiers et les entraves à la circulation.

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Autonomie : la Convention du Morne-Rouge a cinquante ans.

Par Yves-Léopold Monthieux

L’introduction par le ministre des Outre-Mer du mot ”autonomie” en plein milieu du charivari sociopolitique a jeté un froid en Martinique et en Guadeloupe. Le gouvernement aurait-il décidé de larguer les Antilles ou est-ce simplement du chantage ? Qui, croyez-vous, s’en inquiètent ? Ce sont les autonomistes, eux-mêmes. Et les indépendantistes !

Retour en arrière, moins de dix ans après le vote de la loi de 1946, un bilan négatif de l’assimilation est acté par la Fédération communiste martiniquaise au sein duquel se trouve encore Aimé Césaire. La mise en œuvre de la loi avait été laborieuse et il avait fallu attendre 1948 pour lui connaître un début d’application. En réalité, cette transformation avait été surtout décidée pour des objectifs de géopolitique, la priorité étant de reconstruire le pays. A la Fédération communiste martiniquaise, dès le milieu des années 1950, l’idée d’autonomie se substitue à l’euphorie assimilationniste. Mais si l’autonomie sera incarnée par Aimé Césaire et le PPM, on doit au Parti communiste martiniquais (PCM) la date officielle de sa naissance à la Convention du Morne-Rouge, organisée par la municipalité communiste de cette commune les 16, 17 et 18 août 1971.

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