Catégorie : Politiques

Quel avenir pour la Martinique compte-tenu de sa situation démographique ?

–Par Julie Ostan-Casimir, Psychologue clinicienne, Docteure en Psychologie —

Comment l’extrême droite française exploite les concepts de Césaire : le génocide par substitution, l’ensauvagement, fait référence à Fanon.

Jean-Luc Mélenchon de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale se réclame de Glissant avec le thème de la créolisation.

« Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral. au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sur, de l’ensauvagement du continent. » Aimé Césaire(1950) : Discours sur le colonialisme, p.12

Situation démographique de la Martinique,

Le déclin démographique noté depuis des années se poursuit. La population vieillit et décroit. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques(Insee), au 1er janvier 2020, la population de la Martinique est estimée à 359 820 habitants. En dix ans, le pays a perdu 35 000 habitants.

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Martinique post-électorale : Le retour de la politique ?

— Communiqué de «Révolution Socialiste» le journal du GRS —

Bien que les trois quarts du corps électoral aient ignoré les urnes, battant à nouveau les records d’abstention, les gislatives en Martinique amènent une nouvelle donne politique.

Depuis une date que peu de gens situent avec précision, la vie politique dans notre pays est stérilisée par une guerre de religions insipide entre P.P.M. et M.I.M., ou si on préfère entre Marie-Jeannistes et Letchimystes : disparition de tout débat politique hors des questions de gestion, alignement de toutes les composantes de chaque camp sur la position de chaque chef, examen de toutes les questions taraudant la vie quotidienne, non pas sous l’éclairage des idées mais à travers le prisme de la concordance avec la position du clan, et les intérêts de boutiques électorales.

Cette situation était le fruit de la combinaison de deux choses : un système électoral non démocratique (absence de proportionnelle intégrale) et de l’opportunisme évident d’une bonne partie du personnel politique.

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Sauver le M.I.M.

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Chers amis, 

C’est avec une certaine tristesse, que j’ai assisté au naufrage de Alfred MARIE-JEANNE, dit Chabin, notre héros politique, celui avec lequel nous avons grandi dans l’espérance de grands changements de notre Martinique, ce Pays-nôtre.

Non pas à cause de sa cuisante défaite électorale. Des élections, nous en avons perdu, nous en avons gagné, nous avons dû faire des alliances, voire des compromis.

Non, c’est avec sa fin électorale malheureuse, le naufrage politique du MIM. C’est l’évaporation continue du contenu politique. C’est L’absence ou l’interdiction de la confrontation libératoire des idées. Ceux qui ont voulu sauver le MIM en 2018 ont eu le sentiment que « l‘idée nationale martiniquaise » leur avait été confisquée. C’est tout cela qui me rend triste, mais pas du tout aigri et revanchard.

Je viens d’écouter mon ami Loulou Duville, sur la radio RCI., combattant de la première heure (Parole au Peuple, Création du MIM, élu), lui le fidèle des fidèles, le conseiller non écouté qui était prêt à organiser une sortie de la politique, la tête haute, de AMJ.

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La déconstruction du citoyen martiniquais a conduit la Martinique dans l’impasse.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

On est tous inquiets de l’avenir économique, celui de notre jeunesse, celui de la Martinique dans la France et dans son environnement. Beaucoup de questions peu de réponses : c’est l’impasse. Les contradictions permanentes selon lesquelles les autonomistes ne veulent pas de l’autonomie, les indépendantistes ne sont pas pour l’indépendance, les députés refusent d’être ministres, les antiassimilationnistes proclamés se révèlent être de parfaits assimilationnistes -, ont eu pour résultat la déconstruction du citoyen martiniquais. Aucun élu ne veut se dire Français mais tous veulent voter la loi française et parfois la dicter : pléthore de candidats pour un électorat qui s’est auto-asséché. Ainsi depuis 1981, en 40 années d’ouverture de la part de l’Etat et de mandatures parlementaires, les mots « autonomie » et « indépendance » n’ont pas été prononcés une seule fois dans les palais nationaux.

Par ailleurs, depuis le moratoire le principal parti autonomiste a voté à deux reprises contre l’augmentation des compétences. A force, ces paradoxes ont anesthésié la volonté populaire et formé les électeurs à désigner des élus qui portent des discours totalement opposés à leurs comportements d’élus.

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S’opposer au Rassemblement National

Communiqué de  la Fédération guadeloupéenne de la Ligue des Droits de l’Homme à propos du  Second Tour des Législatives

Le premier tour des élections législatives a livré dans la soirée du samedi 11 juin 2022 son verdict en désignant les candidats qualifiés au second tour et ce, dans un contexte d’une forte abstention, accentuée par la crise sanitaire et les oppositions politiques et syndicales à la politique gouvernementale.

Un résultat en particulier met en relief la percée du Rassemblement National. Ce parti qui n’est autre que le Front National doté d’un nouveau logo a su distiller au sein d’une partie de la population son idéologie d’extrême droite et, grâce à un habile maquillage, affirmer son ancrage dans une autre partie. Nous voyons, en effet, le RN et ses représentants – tout sourire – surfer sur une imposture sociale en parlant de l’emploi, du pouvoir d’achat, et des retraites pour l’électorat populaire – sans oublier le rétablissement des soignants suspendus –, mais dont les idées, au-delà de la rhétorique sociale, ne peuvent résoudre aucune des crises que connaît le pays. Son succès grandissant interpelle la Fédération de la LDH.

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Combattre Macron et sa politique dans les urnes et dans la rue !

— Communiqué du Groupe Révolution Socialiste —

Quelles que soient les limites des enjeux électoraux dans le système institutionnel français, limites encore plus évidentes dans le cadre colonial, la neutralité n’est pas de mise dans la confrontation du second tour des législatives entre Pamphile/Marie-Jeanne d’un côté, Nadeau/Nilor de l’autre.

Les premiers sont toujours dans la ligne Macron-compatible du « ni droite ni gauche » théorisée depuis belle lurette et régulièrement rappelée par Daniel Marie-Sainte, idéologue en chef du MIM. Dans la « logique » de cette position, il ne fallait pas « se mêler » des choix du peuple français.

JeanPhilippe Nilor a été un fidèle lieutenant de ce « patriotisme » classique. Il s’en est démarqué en s’impliquant dans certaines batailles de la gauche française puis en soutenant ouvertement le mélenchonisme présidentiel. Marcellin Nadeau, d’abord supporter officiel de Jadot, et Jean-Philippe Nilor, se présentent donc aujourd’hui en alliés de la « Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale » (N.U.P.E.S.), nouvelle version de l’Union de la Gauche Française. Ce tournant a évidemment ses limites, qui sont d’abord celles de la N.U.P.E.S.

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Législatives: « ça passe ou ça casse » pour Macron, avance la presse

Paris (AFP) – « Ça passe ou ça casse », titre en Une lundi Le Télégramme, s’interrogeant sur la capacité du camp du président Emmanuel Macron à réunir une majorité absolue au deuxième tour des législatives face au désormais opposant numéro un Jean-Luc Mélenchon.

« Macron vers une majorité étriquée », croit savoir Le Figaro, sous un portrait en Une du chef de l’Etat regardant au loin, l’air soucieux.

« Vite un barrage pour me retenir! », dit, dans le dessin humoristique du Courrier Picard, un Emmanuel Macron peinant à surnager, pris dans des eaux tumultueuses, sous le regard goguenard, depuis la rive, de Jean-Luc Mélenchon.

« Abstention et indécision », titre La Voix du Nord, évoquant le « doute sur une majorité absolue pour Emmanuel Macron ».

« La majorité fragilisée », titre sobrement en Une le quotidien économique Les Echos. « La Nupes fait jeu égal avec la majorité présidentielle », écrit Le Monde.

« Macron: Une semaine pour arracher la majorité absolue », prédit le Parisien/Aujourd’hui en France, sous un portrait du président Macron cerné par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

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La lettre ouverte de la société civile congolaise au roi des Belges

Dans une lettre ouverte, des intellectuels, des militants syndicaux et associatifs congolais pointent les limites des « regrets » exprimés par le roi des Belges en visite au Congo. Pour eux  » exprimer des regrets, c’est également annihiler toute chance de questionner certes la Belgique d’hier, mais également la Belgique d’aujourd’hui qui s’est installée dans une relation néocoloniale avec le Congo depuis son indépendance et qui a travaillé à rigoureusement miner toute possibilité d’éclosion d’une réelle démocratie au cœur de l’Afrique en mettant à mal sa souveraineté comme à l’époque ». Ils demandent au roi des Belges d’avoir « ce courage que n’ont pas eu (ses) prédécesseurs et qui permettra à votre Nation de construire son avenir en se regardant dans le miroir de l’Histoire. Faire une déclaration publique en faveur de la justice et des réparations pour les conséquences de la terreur initiée par votre famille sur nos terres ».

Lettre au Roi des Belges

Monsieur,

Nous vous écrivons au moment où vous vous trouvez sur le sol congolais depuis le mardi 7 juin 2022.

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Plus de 170 économistes signent une tribune de soutien au programme de la Nupes

Réduction du temps de travail, retraite à 60 ans, smic à 1 500 euros nets par mois… Mardi, la Nupes a dévoilé son programme économique que l’union de la gauche appliquerait en cas de victoire aux élections législatives . Des mesures aussitôt critiquées par ses adversaires, notamment par la majorité présidentielle et le gouvernement. Dans une tribune que publie le JDD, plusieurs dizaines d’économistes, parmi lesquels Thomas Piketty, Julia Cagé ou Bernard Friot, défendent à l’inverse le contenu du programme économique. Voici leur texte :

« Nous soutenons le programme économique de la Nupes aux élections législatives » 

« Pour la première fois au XXIè siècle, la gauche en France est rassemblée pour mettre en œuvre une rupture avec le néolibéralisme. Tournant le dos aux politiques qui accroissent les inégalités, fragilisent les services publics et abiment les écosystèmes, la Nupes porte aux législatives un projet de transformation sociale et écologique. Son but est de faire advenir au cours de la prochaine mandature une société plus égalitaire et solidaire, respectueuse des impératifs écologiques.

En tant qu’économistes nous savons que ce programme est ambitieux.

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Refusons l’inhumain ! Les écrivains aux côtés des migrants

— Par le Groupe de recherche Achac —

Dans l’ouvrage collectif Refusons l’inhumain ! Les écrivains aux côtés des migrants (Philippe Rey, 2022), dirigé par le romancier Patrick Chamoiseau et la codirectrice du festival littéraire Étonnants Voyageurs Mélani Le Bris, vingt-trois écrivains — dont Mohamed Mbougar Sarr, Michel Agier, Achille Mbembe, Sébastien Thiéry, Pascal Blanchard, Éric Fottorino, Alexis Jenni, Christiane Taubira ou encore Souleymane Bachir Diagne — plaident pour la mise en place de la politique mondiale de l’hospitalité voulu par les regrettés Mireille Delmas-Marty, grande figure de l’humanisme juridique, et Michel Le Bris, écrivain et fondateur d’Étonnants Voyageurs. Les droits d’auteur de l’ouvrage seront reversés au Gisti, association d’aide aux migrants. Le festival Étonnants Voyageurs, la week end dernier leur a rendu hommage autour de ce livre-événement.

La guerre en Ukraine a révélé que les politiques migratoires des pays européens sont sélectives et discriminatoires. En effet, l’Europe a déployé des moyens considérables pour venir en aide aux exilés ukrainiens, trouvant en un temps record ressources et logements pour les accueillir, après plusieurs années de refus politique d’accueillir les réfugiés venant d’Afrique et du Moyen-Orient.

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Législatives : dans les sondages, la Nupes au coude-à-coude avec la majorité présidentielle

Par Arnaud Focraud —
– Le camp d’Emmanuel Macron et le bloc de la gauche, unie derrière Jean-Luc Mélenchon, sont donnés à égalité dans les sondages d’intentions de vote au niveau national, à trois jours du premier tour des élections législatives. Les projections, elles, placent En Marche et ses alliés en tête, sans certitude désormais d’obtenir la majorité absolue des sièges à l’Assemblée.

Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon se disputent la première place dimanche aux législatives. (AFP)
Qui sera en tête des élections législatives dimanche au soir du premier tour ? D’habitude, le vainqueur, quand il suit l’élection présidentielle, ne laisse guère planer de suspense : il s’agit du camp du chef de l’État. Cette fois encore, une majorité semble promise pour Emmanuel Macron , sans que l’on ne sache vraiment – et c’est la question centrale de ces élections – quelle sera précisément son ampleur. Mais cette fois, le doute porte aussi sur celui qui sortira en pole position dans trois jours, avant d’affronter le second tour une semaine plus tard. Les macronistes sont concurrencés dans les intentions de vote au niveau national par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), incarnée par Jean-Luc Mélenchon .

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La Nupes défie les macronistes dans les circonscriptions de l’étranger

— Par Aurélien Soucheyre —

Les Français de l’étranger ont voté dimanche pour le premier tour des élections législatives. Dans dix circonscriptions sur onze, le second tour opposera dans une semaine des candidats macronistes à des candidats de la gauche rassemblée au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
Parmi toutes les circonscriptions des Français de l’étranger, celle sur laquelle les projecteurs se sont les plus braqués dans la nuit de dimanche à lundi est évidemment la 5e, celle de la péninsule ibérique, où Manuel Valls était candidat. L’ancien premier ministre, soutenu par Emmanuel Macron, sort vaincu dès le premier tour. Le candidat de la Nupes Renaud Le Berre arrive en tête avec 27,88 % des voix, devant le député sortant Stéphane Vojetta que LaREM n’avait pas souhaité réinvestir et qui obtient 24,59 % des suffrages. Manuel Valls arrive troisième, avec 16,16 % des voix. Stéphane Vojetta a d’ores et déjà sollicité le soutien du gouvernement et indiqué qu’il souhaite siéger avec les élus macronistes à l’Assemblée.

Législatives 2022 Carte interactive : qui est le ou la candidat.e

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Martinique : la non-participation au gouvernement n’est pas une opinion, c’est un fait politique.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

«  Les renseignements que je possède sur l’état de l’armée sont tels que les événements risquent d’aller mal. Il faut vous préparer au pouvoir pour constituer un cabinet et faire la guerre « . Ainsi, dans le plus grand secret, alors qu’il était ambassadeur de France en Espagne, le maréchal Pétain se faisait convaincre par un sénateur français d’accepter de se porter à la direction du gouvernement. Devant ses hésitations, le parlementaire assura le vieil homme qu’il pourrait lui préparer un ministère et lui suggéra quelques noms dont celui de Pierre Laval. Ce sénateur s’appelait Henry Lémery, il était martiniquais. Finalement, il fut nommé ministre des Colonies du premier gouvernement Pétain. Il fut le dernier martiniquais à occuper la fonction de ministre en France. On est en 1939 !

Par la suite, si de nombreux ministres d’origine africaine ont été nommés sous la 4ème République, certains d’entre eux y ayant fait leur apprentissage de chefs d’Etat, il n’en fut pas de même jusqu’à l’arrivée de la gauche au pouvoir, en 1981, pour les départements et territoires d’Outremer.

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Procurations de vote : ce qui change en 2022

Vous prévoyez un voyage au mois de juin ? Vous souhaitez faire une procuration pour qu’un électeur vote à votre place aux élections législatives des 12 et 19 juin 2022 ? Vous pouvez désormais donner procuration à un électeur inscrit sur la liste électorale d’une autre commune que la vôtre. Service-Public.fr vous explique les nouvelles règles en vigueur en 2022 et comment faire pour donner procuration à l’électeur de votre choix.

Depuis le 1er janvier 2022, le vote par procuration a été assoupli et répond à de nouvelles règles. Un électeur peut désormais donner procuration à l’électeur de son choix même s’il n’est pas inscrit dans la même commune. Toutefois, la personne désignée pour voter à votre place (mandataire) devra toujours voter dans le bureau de vote où vous êtes inscrit.

Pour établir votre procuration, vous pouvez utiliser la nouvelle version du téléservice de demande de procuration en ligne.

La suppression de la condition d’attache du mandant et du mandataire dans la même commune est prévue par la loi du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de l’action publique (article L.

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Ce pouvoir d’achat qui nous éloigne des autres caribéens.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Alors que le pouvoir d’achat et le plus d’Etat envahissent les ondes et la campagne législative, je vous soumets une réflexion, non dénuée de dérision, parue le 16 janvier 2008 et intitulée : « Le vouloir d’achat peut rendre fou (Contrechroniques) ». Notons qu’en ce moment électoral où le populisme règne plus que jamais en maître, les mots autonomie et indépendance sont couverts d’un voile sémantique impénétrable verrouillé par les coups de menton en provenance, notamment, du bouillant parti communiste martiniquais. Mais pas que… Un jour « la responsabilité martiniquaise avance », huit jours plus tard, elle est « expressément exigée » … pour tout l’Outre-Mer français, comme pour se rappeler que l’idéal du défunt communisme avait eu vocation à être international. Le même langage utilisé post-mortem que celui du temps de la prospérité du PCM qui put diriger l’ex-conseil régional avec seulement trois élus.

Voilà donc, avant de conclure, ce vouloir d’achat qui peut rendre fou.

« L’un des principaux débats de ce début d’année est celui de la baisse du pouvoir d’achat.

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Démocratisation culturelle : des résultats en demi-teinte selon la Cour des Comptes

L’objectif de démocratisation culturelle et d’élargissement des publics a été au cœur de la politique du spectacle vivant depuis plus de 60 ans. Malgré des efforts soutenus et des financements accrus, les résultats apparaissent en demi-teinte. En particulier, la politique d’inclusion à et par la culture suppose des articulations à renforcer avec d’autres politiques publiques, et notamment l’éducation nationale.
La faible diffusion des spectacles, la difficulté à produire des séries ou à augmenter le nombre de représentations constituent un autre point faible de la politique développée depuis 50 ans. À titre d’exemple, la Cour a pu calculer qu’en 2019 le nombre moyen de représentations pour un spectacle était de 3,7 dans un centre dramatique national et de 2,3 pour une scène nationale. Ce constat était déjà celui du rapport de la mission de Bernard Latarjet, Pour un débat national sur l’avenir du spectacle vivant, en 2004. Une partie de ce qui est créé et financé n’est que très peu diffusé. Même si les facteurs qui y concourent sont multiples, cette situation est imputable, pour l’essentiel, à des systèmes d’aide publique historiquement centrés sur le renouvellement de la création.

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Les financements de l’État en Outre-mer : une politique sans visibilité

Les tensions sociales répétées – liées notamment à l’emploi, aux inégalités, à l’insécurité – qui ont traversé les outre-mer entre 2006 et 2009, puis de nouveau en 2017 en Guyane et en 2018 à Mayotte et à La Réunion, soulignent la permanence, voire l’aggravation des fragilités économiques et sociales de ces territoires. À chacune des crises, l’État a tenté de répondre par la mise en place de plusieurs plans d’urgence, mais aussi par une augmentation significative de son effort budgétaire. En 2021, le budget global (dépenses budgétaires et dépenses fiscales) destiné à soutenir les politiques publiques ultramarines s’est élevé à 27,3 milliards d’euros, hors dépenses sociales (soit 11% de plus qu’en 2020). Malgré cet engagement renforcé de l’État au profit des outre-mer, la Cour observe une exécution contrastée des dépenses, notamment pour les dépenses d’intervention. Par ailleurs, le document de politique transversal outre-mer (DPT) – retraçant l’action transversale de l’État en outre-mer – se révèle exhaustif, mais in fine peu utile pour éclairer le Parlement sur la stratégie de l’État et le niveau de réalisations des actions.

Dans le rapport publié ce jour, la Cour formule dix recommandations qui permettraient notamment d’améliorer sur ce plan l’information des parlementaires et des citoyens.

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Brésil: Volkswagen accusé de pratiques « esclavagistes » durant la dictature

Berlin – Le groupe allemand Volkswagen, deuxième constructeur automobile mondial, fait face à de nouvelles accusations liées à la dictature au Brésil, cette fois pour pratiques « esclavagistes » entre 1974 et 1986, affirment dimanche plusieurs médias allemands.

Selon la chaîne de télévision publique ARD et le quotidien Süddeutsche Zeitung, Volkswagen est convoqué le 14 juin devant un tribunal des Prud’hommes à Brasilia, suite à une notification qui lui a été envoyée par la justice locale le 19 mai. 

Interrogé par l’AFP, un porte-parole de Volkswagen a assuré que l’entreprise prenait « très au sérieux«  » cette affaire ainsi que les « éventuels incidents » qui se seraient produits « et sur lesquels se basent les investigations des autorités judiciaires brésiliennes« . 

Le groupe n’a toutefois pas voulu à ce stade en dire plus « en raison d’une possible procédure judiciaire« . 

Les faits qui lui sont reprochés remontent à la période 1974-1986, durant la dictature militaire qui a sévi au Brésil entre 1964 et 1985. Cela fait déjà plusieurs années que d’anciens employés du groupe durant cette période demandent des indemnisations, mais jusqu’ici sans succès. 

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Présidentielle en Colombie : l’opposant de gauche Gustavo Petro en tête du premier tour

L’opposant de gauche Gustavo Petro a récolté plus de 40 % des voix lors du premier tour de la la présidentielle colombienne, dimanche. Il affrontera au second tour l’indépendant Rodolfo Hernandez, surnommé le « Trump colombien », après l’élimination surprise du candidat de la droite traditionnelle.

L’opposant Gustavo Petro est arrivé largement en tête du premier tour dimanche de l’élection présidentielle en Colombie et a désormais de fortes chances de devenir le premier président de gauche de l’histoire récente du pays, après une déroute historique de la droite.

Il affrontera au second tour le 19 juin un candidat indépendant, le millionnaire Rodolfo Hernandez. Le candidat conservateur Frederico Gutierrez est arrivé troisième, un résultat surprise qui marque une défaite inédite de la droite traditionnelle colombienne.

Favori des sondages durant toute la campagne, le sénateur Petro, un ex-guérillero converti à la social-démocratie, économiste et ancien maire de Bogotá, a obtenu 40,32% des voix, selon les résultats officiels portant sur 99% des bulletins dépouillés.

«Trump colombien»

De l’avis de tous les observateurs, Gustavo Petro, 62 ans, a su exploiter la soif de changement manifesté par les Colombiens face aux inégalités et à la corruption, un besoin dont il a fait son emblème avec son slogan «pour la vie».

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Procès des rappeurs à La Havane : « Le régime cubain est impitoyable avec les Noirs »

— Par Axel Gyldén —

Les auteurs du titre « Patria y Vida », récompensé aux Grammy Awards, sont jugés lundi et mardi à La Havane. Ils risquent dix ans de prison ! Leur crime ? Ils s’expriment en chanson.

En novembre dernier à Las Vegas, le rappeur Maykel Osorbo et l’artiste-performeur Luis Manuel Otero Alcantara reçoivent deux Latin Grammy Awards pour leur morceau Patria y Vida sacré « meilleure chanson de l’année ». Pendant ce temps-là à Cuba, où ces deux Afro-Cubains sont emprisonnés depuis un an, le gouvernement leur réserve un tout autre genre de… « récompense ». Jugés à partir de lundi 30 mai et jusqu’au lendemain pour diffamation contre l’Etat, ils risquent jusqu’à… dix ans de goulag tropical. Comme tous les procès politiques à sur l’île communiste, la procédure n’aura rien d’équitable. 

Le crime de « Maykel » et de « Luis Manuel » ? Avoir composé une chanson qui détourne le slogan révolutionnaire Patria o Muerte (la patrie ou la mort) pour parler d’un avenir meilleur. Plus grave: leur hymne à la liberté est vite devenu un hit.

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Selon Pap N’Diaye : racisme dans l’État et non racisme d’État en France.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La nomination de Pap N’Diaye comme ministre de l’Education ne devrait pas conduire à des réactions binaires sur la solidarité de couleur. Certes, un Noir à cette fonction est en soi un élément de fierté pour les Noirs. De même, eu égard l’importance du département ministériel concerné, la notoriété de chercheur sur « la condition noire » de son nouveau titulaire justifie que les Noirs attendent de lui des progrès dans leur rapport à la société. Mais le ministre noir n’est pas le ministre des Noirs, il est un ministre français chargé d’appliquer la politique du gouvernement même si sa sensibilité idéologique a été prise en considération pour sa nomination.

Il serait donc présomptueux de tenter de disserter sur les subtilités de la pensée de cet intellectuel de haut niveau et juger de la pertinence de sa promotion. Cependant, deux idées énoncées par N’Diaye me rappellent ma tribune du 29 novembre 2020 après la bavure policière dont avait été victime à Paris le martiniquais Michel Zécler. Suite à un débat télévisé tenu à propos de cet incident, j’écrivais : « Quand sur un plateau de télévision, le journaliste animateur déclare une demi-douzaine de fois qu’il ne comprend pas pourquoi Michel Zécler a été traité de la sorte par les policiers, que tout le monde, et sans doute le journaliste lui-même, tient la réponse au bout de la langue … et que personne ne répond : « parce qu’il est noir », je le regrette, ce silence est raciste ».

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À Cuba deux artistes contestataires du régime emprisonnés

Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel Osorbo seront jugés les 30 et 31 mai pour incitation à la révolte. Washington et plusieurs ONG réclament leur libération.

Les artistes dissidents cubains Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel Osorbo, dont Washington réclame la libération, seront jugés les 30 et 31 mai, des peines de sept et 10 ans étant requises notamment pour désordre public. «L’information est vraie», a déclaré à l’AFP Claudia Genlui, conservatrice d’art et petite amie d’Otero Alcantara, confirmant que les avocats des deux artistes avaient reçu la notification officielle d’un tribunal de La Havane.

Selon un enregistrement audio d’Otero Alcantara, diffusé lundi via les réseaux sociaux par plusieurs activistes, les autorités lui ont proposé de quitter Cuba en échange de sa liberté. «Ces derniers mois le régime m’a donné comme unique sortie de prison l’exil de Cuba, sinon je passerai sept ans en prison», déclare l’artiste de 34 ans, qui se dit «prêt à sacrifier ma chair d’artiste, mon esprit amoureux de la liberté».

Le mois dernier, la justice leur avait communiqué les réquisitions.

Luis Manuel Otero Alcantara, arrêté le 11 juillet 2021 quand des milliers de Cubains manifestaient dans les rues de l’île aux cris de «Nous avons faim» et «Liberté», est un des meneurs du collectif d’artistes contestataires San Isidro lancé en 2018.

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Lumière sur la «rançon» payée par Haïti à Paris pour son indépendance

Le «New York Times» met la lumière, depuis quelques jours, sur les conséquences de la dette astronomique que Haïti a dû payer à la France pour son indépendance.

Une série d’articles du «New York Times» publiés ce week-end remet en lumière la tragique histoire de l’indépendance de Haïti et la dette astronomique que le pays a dû payer à la France au XIXe siècle, un sujet peu exploité par la classe politique haïtienne.

Après plusieurs mois d’analyse d’archives, le journal américain a estimé que les paiements, versés à compter de 1825 par la première république noire de l’histoire, pour indemniser les anciens colons esclavagistes, «ont coûté au développement économique de Haïti entre 21 et 115 milliards de dollars de pertes sur deux siècles, soit une à huit fois le produit intérieur brut du pays en 2020».

Si la publication est largement partagée et commentée sur les réseaux sociaux, un silence complet prévaut tant du côté des autorités en place à Port-au-Prince que du côté de ses opposants. «Les politiciens haïtiens ont la fâcheuse tendance à ne fonctionner que dans le présent», a réagi, lundi auprès de l’AFP, l’historien haïtien Pierre Buteau.

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Le monde de la sobriété approche, les règles de la société ne seront plus les mêmes.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Lorsque les inégalités sociales sont internes aux démocraties, elles conduisent à des exigences et des mouvements sociaux tels qu’ils pourraient, en France, faire un enfer du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Alors que l’heure serait à l’effort et au renoncement, notre démocratie n’a cure de circonstances exceptionnelles. Le « pouvoir d’achat », le « toujours plus » et « le mieux-être » avant la pandémie du Covid 19 et ses suites, la situation économique précaire du pays et les incertitudes de la guerre en Ukraine. Les fluctuations de ces valeurs sont en occident ce que la gêne, la faim ou le risque de mourir sont dans les pays de l’Est, d’Afrique ou d’Amérique du Sud : un sujet de troubles, voire d’émeutes. C’est peu dire que dans leur quête, l’instituteur français, le soignant, l’ouvrier ou même le tributaire de l’assistance publique sont loin de se préoccuper de leurs collègues, parfois cent fois plus malheureux, de l’Inde ou de Chine, de Dominique ou d’Haïti. C’est l’illustration de l’égoïsme des peuples : le toujours plus chez soi avant la solidarité avec l’autre.

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Inaction climatique : le Premier ministre d’Australie, Scott Morrison, chassé du pouvoir

Le Premier ministre conservateur Scott Morrison a été chassé du pouvoir lors des législatives de samedi en Australie, dont les résultats ont traduit un rejet cinglant des électeurs à l’égard de son inaction contre le changement climatique.

Selon des projections publiées par la chaîne ABC après dépouillement de la moitié des suffrages, le Parti travailliste d’Anthony Albanese emporte le plus grand nombre de députés à la Chambre des représentants.
Mais avec seulement 72 sièges assurés jusqu’à présent, il n’était pas encore certain de décrocher la majorité absolue de 76 députés nécessaire pour former un gouvernement sans devoir se trouver un allié.
« Ce soir, j’ai parlé au chef de l’opposition et au nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, et je l’ai félicité pour sa victoire électorale », a néanmoins déclaré M. Morrison en reconnaissant sa défaite.
Quelque 17,2 millions d’électeurs étaient appelés à choisir les 151 sièges de la Chambre des représentants pour un mandat de trois ans. Quarante des 76 sièges du Sénat étaient également renouvelés pour six ans.
Après trois années marquées par des catastrophes naturelles majeures et par la pandémie, les Australiens ont plébiscité un nombre inhabituel de « petits » candidats pro-environnement qui pourraient détenir les clés du pouvoir.

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