Catégorie : Politiques

Le crime du béké de Reynal et du nègre Gadet

— Par Dominique Domiquin —

Ainsi, dans une librairie de Fort-de-France, le 9 juillet 2022, le Martiniquais Emmanuel de Reynal a reçu des injures et un crachat. Ceci en réponse à un livre commis avec le Guadeloupéen Steve ‘Fola’ Gadet. Après le mollard du footballeur Marcus Thuram sur son adversaire Stefan Posch ; le glaviot adressé au détestable Eric Zemmour par un jeune descendant d’immigrés, voici le vert-vert à la sauce créole craché à la face d’un béké par un « activiste » antiesclavagiste du XXIe siècle.

Cet acte est condamnable quelle que soit la victime visée. Mais ne soyons pas naïfs, une part des békés se réjouira : « Sa bon ba’w Emannyèl, nou té di’w pa mélanjé kô’w épi nèg ! Luil é dlo pa kay ansanm ! Chak moun dwèt rété an plas-yo, sé konsa sa toujou maché ! Ou wè jan sé moun-tala rayi nou ? » En face, une portion des noirs en redemandera : « Enfin, nous brisons nos chaînes ! Les békés doivent nous demander pardon à genoux sous les coups de fouet !

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A un carrefour d’importance

Pour alimenter la contribution participative

— Par Guy Pollier —

Un peu de recul aura été nécessaire pour essayer de comprendre « comment ça se passe » selon la formule populaire usitée.

Les 2 jours de travaux prévus auront finalement « tourné court » pour ne garder que la cession de la première journée dominée par des élans d’enthousiasme, des envolées lyriques, volontaristes, dont certaines dans la sincérité et l’émotion. Dans une accusation décomplexée et exclusive d’un État jacobin (mais ô combien providence !). Point d’auto critique et d’introspection ?

J’ose espérer que le maximum de martiniquais auront pu assister en Visio à la journée marathon de ce Congrès, dont l’objectif était de donner à voir, en dehors du cadre de la CTM, les intentions de chaque parti à participer à la reprise en main d’un destin commun. Une belle intention en soi.

D’autant que je n’ai pas vu d’opposition notoire sur le fond de cette ambition. Si ce n’est sur la forme et dans le détail par un conseiller pointilleux dans l’étalage de son idéologie portée par son parti à la forme d’Eurl.

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Et si le mot « Liberté » gardait son sens…

— Par Frantz Succab —

Il me revient très souvent, à propos des anticolonialistes, qu’il leur faut le courage et l’honnêteté de se remettre en question. En substance, ils devraient se demander si « un certain discours militant » ne tourne pas en rond. An ka pwan’y pou mwen osi, puisque je suis des leurs jusqu’à nouvel ordre. Ces exhortations légitimes, pourvu qu’elles soient bien intentionnées, appellent en effet pour y répondre du courage et de l’honnêteté. D’autant plus, de mon point de vue, que le courage de l’autocritique va de pair avec l’honnêteté, dont celle de ne jamais abandonner les valeurs qui devraient animer tout anticolonialiste. Savoir admettre qu’on se trompe sur la forme de son discours si elle reste figée en dépit du contexte, cela n’empêche pas d’appeler les choses par leur nom : gris, noir ou échaudé, un chat reste un chat et l’eau froide, l’eau froide.

On parle bien de « valeurs » quand il s’agit de la conviction relative au droit de chaque peuple du monde à être souverain en son territoire. Libre de s’autodéterminer.

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« Crachat et lutte de classes » & « Cyniques et indécents »

—  Le n°258 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

CRACHAT ET LUTTE DE CLASSES

RCI nous apprend qu’à l’occasion d’une séance de signatures pour le livre qu’il à coécrit avec le militant afrodescendant Steeve Gadet, un « activiste » aurait craché sur le béké Emmanuel de Reynal. On sait que ce débat improbable entre les deux hommes, a réjoui ou choqué, suivant les points de vue. Parmi les mécontents, il y en a qui ont choisi l’invective virulente contre Steeve Gadet. L’activiste du jour a, lui, visé physiquement de Reynal.

Pendant ce temps, les élu-e-s réuni-e-s en congrès, lancent un débat d’où elles et surtout ils, espèrent tirer un ou des plans « pour la Martinique », pour le plus grand bien « de tous les Martiniquais ». Et comme il se doit pour une si généreuse intention, les premiers pas de ce nouveau départ sont salués par une unanimité de bon aloi. On se croirait en plein « Gran Sanblé pou ba péyi a an chans » des débuts !

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C’est pour le Pouvoir de Vie que nous devons nous battre !

Éditorial du n° 195 de « Jik An Bout », journal du CNCP

A l’approche des dernières élections présidentielles françaises, Marine LEPEN et Emmanuel MACRON, ont tous deux brandi l’appât magique qui, selon eux, pourrait rallier des électeurs : « Nous augmenterons le Pouvoir d’achat !». Ils avaient bien conscience que, dans un contexte où tous les sondages annonçaient une forte abstention, les Français étaient préoccupés, plus que tout, par l’augmentation du coût de la vie, par l’impossibilité grandissante pour eux de payer leurs factures et, au bout du compte, par la dégradation de leurs conditions de vie. On aura constaté que, dans toutes les élections, les politiciens opportunistes en quête de mandat s’engagent à défendre ce fameux « pouvoir d’achat».

Dans le système capitaliste que les occidentaux ont pu imposer au niveau mondial, tout est soumis au règne de l’argent. La hausse des salaires et la diminution des prix se retrouvent très souvent au cœur des revendications populaires. La question du « pouvoir d’achat » est donc un enjeu important. Mais, quand des couches exploitées y voient l’espoir de disposer des moyens de mieux vivre, les intentions des représentants du système sont bien différentes.

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Le président Serge Letchimy reprend la main et prend date.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Lorsqu’à la fin des années 1990 l’incertitude planait sur l’avenir du PPM, le parti de Césaire détenait outre la ville de Fort-de-France qui comprend le quart de l’électorat martiniquais, le conseil régional, un sénateur, un député et trois autres municipalités, Le Robert, Le Carbet et Le Marin. Seule la personnalité hors normes d’Alfred Marie-Jeanne disputait au PPM la présidence du conseil régional, mais Chaben n’avait rien derrière, comme on dit chez nous. Les difficultés du parti étaient d’ordre interne, l’animosité entre deux hommes : le secrétaire général Camille Darsières et celui qui était alors au firmament des sondages, le président du conseil général Claude Lise. Dès lors, l’annonce de la déroute du PPM au départ de Césaire m’avait paru d’une grande légèreté. Et de fait, la suite allait faire bon marché des supputations et tout indique qu’en l’absence de Serge Letchimy, Claude Lise aurait été élu maire de Fort-de-France.

A nouveau, le faible score réalisé aux dernières élections législatives par les candidats soutenus par le PPM a été vu comme le présage de jours difficiles pour ce parti.

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« À tous ces gens-là »

De Philippe Besson à Jack Lang en passant par Boris Cyrulnik, Michèle Rubirola ou encore plusieurs élus issus de la majorité, plus d’une centaine de personnalités dénoncent, dans un texte que publie le JDD, les propos de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Caroline Cayeux. Cette dernière, lors des débats sur la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe en 2013, avait notamment décrit le mariage pour tous comme « un dessein qui va contre la nature ». Voici leur tribune :

« À tous ces gens-là »
« Le 14-Juillet, jour de la fête nationale, célèbre l’union de la nation autour des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité. Ces valeurs nous rassemblent tous pour défendre un même idéal consacré par notre Constitution en son premier article : “La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.”

Comment accepter les propos tenus par la ministre chargée des Collectivités territoriales à la veille de la fête nationale ?

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Défenseur des droits : une forte hausse des réclamations en 2021

Le Défenseur des droits, institué en 2011 pour veiller au respect des droits et des libertés selon l’article 71-1 de la Constitution, a fêté ses 10 ans en 2021. Le bilan de l’année 2021, publié le 5 juillet 2022, compte environ 115 000 dossiers de réclamations, soit une hausse de 18,6% des réclamations par rapport à 2020.

Avec 114 898 dossiers de réclamations reçus et 84 599 appels aux plateformes téléphoniques traités, le Défenseur des droits a connu une hausse de 21% de demandes d’intervention ou de conseils par rapport à 2020. © Florence Piot – stock.adobe.com

Relations avec les services publics, défense des droits de l’enfant, lutte contre les discriminations, protection des lanceurs d’alerte… Les domaines de compétences du Défenseur des droits sont multiples.

La Défenseure des droits, Claire Hédon(nouvelle fenêtre), rappelle d’ailleurs, en introduction du rapport annuel 2021, les nombreuses missions du Défenseur des droits. Pour remplir ces missions, l’institution fait appel à 231 agents et à 550 délégués répartis sur 870 points d’accueil sur l’ensemble du territoire.

Une forte augmentation des réclamations

Avec 114 898 dossiers de réclamations reçus et 84 599 appels aux plateformes téléphoniques traités, le Défenseur des droits a connu une hausse de 21% de demandes d’intervention ou de conseils par rapport à 2020

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Salaires, Prix & Profit

 Le n°255 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
Le titre de cet article n’est pas seulement un clin d’œil au petit ouvrage de Karl Marx. (on ne saurait trop en recommander la (re) lecture). C’est aussi l’indication des trois notions liées, dont l’examen est indispensable si l’on veut s’orienter dans le débat actuel sur la vie chère, et les moyens de la réformer. Ce débat, en effet, ne peut faire abstraction de la division en classes sociales de la société.

Tout récemment, un intellectuel engagé dans le débat économique et social, a proposé une trouvaille : on supprimerait l’abattement de 30% du revenu imposable dont bénéficient les contribuables, et on consacrerait ce supplément de recettes fiscales encaissé au financement de paniers repas de produits agricoles locaux au bénéfice des défavorisés.

 Ainsi, on réaliserait le transfert d’un avantage des classes moyennes vers les plus pauvres. Quand on lui demande ce que mettraient de leur côté dans le pot, les grosses fortunes des colonies, déjà fort allégées en matière d’impôts, il répond que « la révolution sociale » n’est pas à l’ordre du jour !

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Le cinéaste iranien primé Jafar Panahi arrêté dans son pays

Téhéran – Le cinéaste et opposant iranien Jafar Panahi, Ours d’Or du meilleur film du festival de Berlin 2015, a été interpellé lundi à Téhéran, selon une agence de presse iranienne, portant à trois le nombre de réalisateurs arrêtés dans le pays en moins d’une semaine.

Âgé de 62 ans, M. Panahi est l’un des cinéastes iraniens les plus primés. Il avait obtenu notamment le Prix du scénario à Cannes en 2018 avec « Trois Visages« , trois ans après l’Ours d’Or pour « Taxi Téhéran« . 

Les autorités iraniennes avaient déjà arrêté vendredi deux cinéastes, Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad, accusés de « troubles à l’ordre public« . 

« Jafar Panahi a été arrêté aujourd’hui (lundi) à son arrivée au parquet de Téhéran pour suivre le dossier d’un autre réalisateur, Mohammad Rasoulof« , détenu depuis vendredi, selon l’agence de presse Mehr. 

« Il n’y a toujours pas d’information sur la raison de l’arrestation de Panahi, son lien avec le dossier de Rasoulof ou avec d’autres personnes arrêtées la semaine dernière« , a-t-elle ajouté. 

Artiste dissident, M.

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Dans les outre-mer, les choix de Macron attisent la colère et l’inquiétude

— Par Ellen Salvi —

En plaçant les territoires ultramarins sous la tutelle du ministère de l’intérieur et en chargeant des personnalités clivantes de s’en occuper, le président de la République a consterné bon nombre d’élus et de hauts fonctionnaires. Des Antilles à la Nouvelle-Calédonie, la situation est aujourd’hui critique. Et la rupture bientôt consommée.

Quelques mots, une poignée de promesses et de grandes généralités. Le passage de la déclaration de politique générale d’Élisabeth Borne consacré aux outre-mer n’aura pas suffi à rassurer les ultramarins, dont le niveau de défiance à l’égard du pouvoir exécutif et de la politique d’Emmanuel Macron est désormais abyssal. « Pour le moment, on reste sur notre faim », résume auprès de Mediapart Justin Daniel, professeur de sciences politiques de l’université des Antilles (UA).

Dans son discours du mercredi 6 juillet, la cheffe du gouvernement a rappelé les « doutes », les « craintes » et les « colères » qui se sont exprimées ces derniers mois dans le bassin océanique, mais aussi à la Réunion et à Mayotte, où Marine Le Pen a tutoyé les nuages des suffrages exprimés au second tour de l’élection présidentielle. 

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Un an après l’assassinat du président haïtien, l’enquête dans une impasse

Port-au-Prince – Le 7 juillet 2021 à l’aube, Haïti apprenait avec stupeur que son président Jovenel Moïse venait d’être assassiné dans sa chambre par un commando armé. Un an après, les enquêtes piétinent, commanditaires et mobile restent inconnus et le climat politique est délétère.

Ce jour-là, les assaillants semblent être entrés avec facilité dans la résidence du président. Quelques heures plus tard, la police haïtienne avait fait montre d’une rapidité exceptionnelle en arrêtant une vingtaine d’individus dont 18 anciens militaires colombiens. 

Ce fait d’armes n’a, pour l’heure, été suivi que de très lentes procédures judiciaires en Haïti et aux Etats-Unis. La présidence est depuis vacante, et aucune date n’est en vue pour un scrutin qui permettrait de nommer un successeur. 

A Port-au-Prince, pas moins de cinq juges d’instruction successifs ont déjà été chargés du dossier et aucun n’a encore formellement inculpé la quarantaine de personnes emprisonnées, dont les citoyens colombiens présumés membres du commando. 

Face au « manque de progrès tangibles« , le bureau des Nations unies en Haïti a appelé jeudi à ce que « les moyens nécessaires » soient déployés afin que les responsables de l’assassinat « soient, dans les délais les plus brefs, traduits devant la justice« . 

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Qui est Christophe Béchu, le nouveau ministre de la Transition écologique ?

C’est le nouveau ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Christophe Béchu a été nommé à ce poste ce lundi 4 juillet par Elisabeth Borne. Il remplace Amélie de Montchalin, forcée de se retirer après son échec aux élections législatives. Déjà membre du premier gouvernement Borne, il était jusqu’alors ministre délégué chargé des Collectivités territoriales.

Ancien membre du parti Les Républicains, qu’il a quitté en 2017, il est le secrétaire général du parti de centre-droit Horizons, fondé par Edouard Philippe. C’est également le maire de sa ville natale, Angers (Maine-et-Loire), qu’il a conquis en 2014, mettant fin à 37 ans de mandat socialiste. Âgé de 48 ans, diplômé de Sciences-Po, marié et père de trois enfants, l’homme va donc travailler en collaboration avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Comme elle, il aura pour mission d’épauler la Première ministre Elisabeth Borne pour mener la planification écologique souhaitée par Emmanuel Macron.

Un ministre de la Transition écologique qui peine à se mettre au vert

Le choix de Christophe Béchu à ce poste peut paraître surprenant car il ne s’est jamais fait remarquer par un quelconque engagement en faveur de la lutte contre le changement climatique.

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« Les Métropolitains à la Martinique… » : réflexions d’avant-lire.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Je viens d’ouvrir l’épais ouvrage co-écrit par Patrick Bruneteaux et Olivier Pulvar Les Métropolitains à la Martinique, une migration de confort. Dès la lecture du titre on peut se dire : tiens, voilà encore du grain à moudre pour les pointilleux de la sémantique révolutionnaire. On se serait attendu de la part d’universitaires à une approche décoloniale du titre. En effet, le mot métropolitain fait généralement bondir ceux que les grands esprits ont convaincus qu’il ne serait pas conforme à la réalité des rapports entre la France et la Martinique. Ainsi donc, cette dernière serait colonisée mais ne dépendrait pas d’une métropole ; c’est plutôt singulier. On a un colonisateur, il est la cible de nos critiques, on ne le lâche donc pas. Mais on refuse de s’encombrer du vocable « métropole » auquel il est corrélé et qui rappelle trop l’insupportable dépendance. Mais la lecture du livre devrait éclairer sur le choix sémantique des auteurs. C’est à se demander jusqu’où peut se nicher la fierté nationale martiniquaise.

Dès la page 9 de l’ouvrage, dans un « avertissement «  qui ne dépasse pas 40 lignes, plus de la moitié du texte est consacrée aux deux « marronniers » qui meublent de façon systématique le moindre essai écrit sur la Martinique : l’expression saisissante d’Aimé Césaire, génocide par substitution, et la fameuse Lettre de Pierre Messmer à son secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer.

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L’Algérie célèbre en grande pompe le 60e anniversaire de son indépendance

Alger – L’Algérie a célébré mardi en grande pompe, avec une parade militaire d’ampleur inédite, le 60ème anniversaire de son indépendance après 132 ans de colonisation française, dont la mémoire crispe toujours ses relations avec Paris.

Après près de huit ans de guerre entre les insurgés algériens et l’armée française, les armes se sont tues le 18 mars 1962 aux termes des accords historiques d’Evian, ouvrant la voie à la proclamation d’indépendance de l’Algérie le 5 juillet de la même année, approuvée quelques jours plus tôt par 99,72% des voix lors d’un référendum d’autodétermination.

Après avoir déposé une gerbe au Sanctuaire des Martyrs à Alger, le président Abdelmadjid Tebboune débout dans une voiture au toit ouvrant en compagnie du chef d’Etat major de l’armée, le général Saïd Chanegriha, a passé en revue des unités de plusieurs services de sécurité avant de donner le coup d’envoi du défilé militaire. 

En même temps, des canons ont tiré soixante salves pour marquer l’occasion. 

Le spectacle, d’une durée de près de deux heures, a débuté par un défilé aérien ouvert par une formation de six avions d’entrainement L-39, qui ont peint le ciel en vert, rouge et blanc, les couleurs du drapeau algérien.  

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Pour la mobilisation contre le chlordécone : un sursis à mettre à profit !

 Le n°253 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Dans sa conférence de presse de retour au pays, le trio de nouveaux députés partis ensemble (Nadeau, Nilor, William) a signalé les 3 sujets qu’ils ont tenu à évoquer en urgence, avec les ministères parisiens : les sargasses, les nominations de professeurs loin du pays, la nécessaire réintégration des personnels non vaccinés. Trois sujets urgents, et on ne peut plus légitimes.

Ils n’ont rien dit d’un quatrième tout aussi réel, et qu’une pancarte leur rappelait le jour de leur départ : notre empoisonnement au chlordécone, le risque du nonlieu ! Ontils pensé que « la séparation des pouvoirs » les privait d’interlocuteur ? que le sujet est trop lourd et trop ancien pour donner lieu à une évocation sur un coin de table ? Ils nous diront sans doute ! Toutefois, une chose est sûre : la « réparation » de la catastrophe chlordécone restera au niveau des « miettes » (Letchimy), si la population n’augmente pas la pression et si tout le personnel politique digne ne s’y met pas !

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Massacre d’Oran le 5 juillet 1962

Victimes Pieds-noirs et Algériens partisans de l’Algérie française
Morts Selon l’historien Jean-Jacques Jordi : 326 Européens
Disparus Selon l’historien Jean-Jacques Jordi : 353 Européens
Auteurs Armée de libération nationale (Algérie), auxiliaires temporaires occasionnels, et civils algériens
Motif La lutte GPRA-état-major de l’ALN et l’hypothèse du coup monté
Participants Soldats de l’ALN, d’ATO et civils algériens

Guerre Guerre d’Algérie
Le massacre d’Oran ou massacre du 5 juillet 1962, se déroule à Oran en Algérie, le jour indiqué, trois mois et demi après la signature des accords d’Évian mettant fin à la guerre d’Algérie, deux jours après la reconnaissance officielle de l’indépendance, et quelques heures avant sa proclamation.

Le jour du transfert officiel de la souveraineté entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne, une fusillade — dont l’origine est inconnue — provoque panique et confusion à la place d’Armes, lieu de manifestations populaires fêtant l’indépendance. Si l’on ignore qui prend l’initiative du massacre, les témoignages font état de la présence d’éléments de l’Armée de libération nationale algérienne (en violation des accords d’Évian), d’auxiliaires temporaires occasionnels et de civils algériens, commettant des exactions à l’encontre de pieds-noirs et d’Algériens pro-français.

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Lè la rivé

Au lendemain des élections présidentielles et législatives françaises en Guadeloupe, les guadeloupéens les plus épris de dignité gardent un goût amer, voire un profond dégoût. Cependant, au-delà de l’émotion évidente, que disent réellement de nous-mêmes ces élections ?

Tout d’abord, le corps électoral qui s’est exprimé au cours de ces consultations représente moins de 30/100 des inscrits. Par conséquent, les abstentionnistes sont très largement majoritaires. Cette absence massive et persistante aux rendez-vous civiques fixés par la loi française est le signe d’une défiance à l’égard du fait politique électoral, et plus encore, d’une perte de crédit populaire des institutions et de leurs représentants.

Au-delà de l’assimilation instituée, régissant depuis longtemps le rapport de la Guadeloupe à la France, il faut mesurer un de ses ravages majeurs au sein de notre représentation politique : l’aliénation des cœurs et des esprits. Bien souvent, le discours des plus audacieux frôle sans y toucher la question du droit à l’autodétermination du peuple guadeloupéen. Il a recours à des mots-débarras tels que « Droit à la différenciation » ou « Domiciliation du pouvoir ». Au lieu de regarder la Guadeloupe comme une nation à construire nous-mêmes, il la revendique comme exception française.

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Bonnes vacances !

— Par Jean-Pierre Maurice —

En ce début de vacances au péyi, toujours propices aux événements festifs et familiaux, pas question de réécrire ici l’histoire de notre belle île. Juste d’éviter qu’elle se termine mal.

Car un congrès des élus de Martinique se prépare, en plein mois de juillet. L’occasion d’une réflexion positive sur les réponses concrètes à apporter, à court terme, à moyen terme et à long terme aux multiples handicaps du péyi et aux difficultés nombreuses de ses habitants ? Hélas pas si sûr !

Mais enfin, faut-il vraiment ajouter à la longue liste de nos difficultés cette question identitaire qui n’en finit pas, nous empêchant ainsi de nous attaquer aux vrais problèmes de la population ?

Que nos élus s’attachent à faire avancer -ou à aider à solutionner- chaque jour ne serait-ce qu’un des problèmes soulevés dans les coups de gueule radiophoniques des citoyens fatigués ou même excédés. Voilà qui serait déjà un grand progrès. Et une bonne nouvelle pour nos vacances… et pour la rentrée prochaine !

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C’est pourtant A.M.J. qui a mis fin au moratoire de Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Par sa forte personnalité et sa capacité de convaincre, au vu de la durée de son magistère et des moyens à sa disposition, Alfred Marie-Jeanne (AMJ) pouvait faire des grandes choses pour la Martinique. Parvenu au bout du chemin, cet homme de pouvoir sans partage ne transmet ni doctrine ni théorie et ne laisse ni successeur ni disciple ni, peut-être, un vrai parti politique. Je ne m’étendrai pas sur les méandres de son long parcours politique que j’ai résumé dans le livre Alfred Marie-Jeanne a bouclé sa révolution, sinon rappeler que son talent exceptionnel était d’abord au service de sa personne. Cependant les critiques négatives qui ont pu lui être faites sur son bilan politique doivent être relativisées.

Lorsqu’au début de la campagne des législatives de juin 1981, Aimé Césaire fit adopter par le PPM la suspension de la revendication autonomiste, le troisième grand moment de sa vie politique active après la départementalisation et sa démission du parti communiste, les deux seuls adversaires notoires de cette décision furent Guy Cabort-Masson et Alfred Marie-Jeanne. Le premier l’exprima dans sa « lettre à Aimé Césaire », le second par une tonitruante dénonciation qu’il formulera plus calmement à la mort de Nelson Mandela par une assertion, à mon avis discutable : « Mandela n’était pas un homme de moratoire ».

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Brésil : Bolsonaro juge «inadmissible» l’avortement d’une fillette victime de viol

Le président brésilien Jair Bolsonaro a qualifié d’«inadmissible» le fait qu’une enfant de 11 ans ait interrompu sa grossesse légalement après avoir été victime d’un viol, dans un pays où le droit à l’avortement est encore très restreint.

«Quand on parle de sept mois de grossesse, peu importe comment le bébé a été conçu, ou si l’avortement est légal ou non dans ce cas de figure. C’est inadmissible de tuer cet être sans défense», a déclaré le chef de l’État sur Twitter. «La seule certitude sur cette tragédie, c’est que la fillette et le bébé sont des victimes, des âmes innocentes, qui ne devraient pas payer pour des faits dont elles ne sont pas coupables, mais être protégées (…) du harcèlement des groupes pro-avortement», a-t-il ajouté.

Le président d’extrême droite a également publié une photo d’une couveuse avec bébé né prématuré à 25 semaines, quatre mois de moins que le fœtus de la fillette. Mercredi, cette dernière a finalement pu se faire avorter, un mois et demi après qu’une juge lui eut interdit d’interrompre sa grossesse, selon la presse brésilienne.

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Au pied du mur !

— Le n°252 de Révolution Socialiste, journal du G.R.S. —

La « nouvelle donne » dont nous parlions dans notre précédent numéro, concerne aussi bien la France que la Martinique.

La nouvelle représentation martiniquaise à l’Assemblée Nationale française est conduite par PÉYI-A, tandis que le GRAN SANBLÉ du M.I.M. et alliés perd sa capacité de cantonner la vie politique martiniquaise à sa confrontation systématique avec le P.P.M. Du coup, les camps politiques au sein de ce qu’on appellera, faute de mieux, « l’anticolonialisme », deviennent moins figés. Cette chance pour le débat politique seratelle saisie ? Il reste à le montrer.

 En France, la redistribution des cartes est encore plus profonde. La domination de la vie politique par le vieux clivage entre socialedémocratie réformiste et droite classique, a cédé la place à un jeu à trois aux évolutions plus incertaines.

L’extrêmedroite est installée dans le paysage, en phase avec toutes les formes de néofascismes qui ont fleuri sur la planète.

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Henri Peña-Ruiz : « L’analogie entre LFI et le RN est à la fois illégitime et irresponsable »

Tribune

— Par Henri Peña-Ruiz , auteur du « Dictionnaire amoureux de la laïcité » (Plon) et de « Karl Marx penseur de l’écologie » (Seuil) —

Emmanuel Macron et les députés de son camp glissent dans le même sac politique les élus de la France Insoumise et ceux du Rassemblement national : ils appartiendraient aux « extrêmes ». Argument fallacieux et rhétorique dangereuse, juge Henri Peña-Ruiz, auteur du « Dictionnaire amoureux de la laïcité » (Plon) et de « Karl Marx penseur de l’écologie » (Seuil).

Aujourd’hui comme hier dans la démocratie antique, les sophistes trompent le peuple. Par des amalgames, ils confondent volontairement deux choses distinctes. Par un chantage aux extrêmes, ils inspirent la peur contre des opinions tenues pour des outrances. Ainsi l’extrême gauche qu’incarnerait la France insoumise (LFI), et l’extrême droite qu’incarnerait le Rassemblement national (RN), sont aujourd’hui amalgamées. La Macronie, les Républicains (LR), François Bayrou, et bien d’autres cultivent cet amalgame. Peu importe si elles n’ont de commun que la qualification d’extrême et si leurs programmes respectifs diffèrent fondamentalement. Les nouveaux sophistes n’en ont cure et leur seul souci, polémique est de donner au faux l’apparence du vrai.

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Chlordécone: la justice reconnaît des « négligences fautives » de l’Etat

Paris – La reconnaissance par le tribunal administratif de Paris de « négligences fautives » de l’Etat dans le dossier du chlordécone, utilisé comme pesticide dans les Antilles, représente une avancée décisive pour les personnes touchées par la pollution, même si les demandes d’indemnisation des plaignants pour préjudice d’anxiété ont été rejetées.

« Les services de l’État ont commis des négligences fautives en permettant la vente d’une même spécialité antiparasitaire contenant 5% de chlordécone« , sous divers noms, et « en autorisant la poursuite des ventes au-delà des délais légalement prévus en cas de retrait de l’homologation« , selon cette décision.

Le chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des deux îles. 

Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. 

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L’inertie créatrice des nationalistes martiniquais.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Les nationalistes n’ayant pas eu la faveur du peuple, leur vieux slogan « élection piège à cons » s’était avéré inefficace, il a disparu. C’était aux temps de la démocratie triomphante où l’abstention aux élections était au plus bas. Aujourd’hui que les citoyens boudent les urnes, il est tentant pour les révolutionnaires d’y voir la réponse tardive à leurs vœux d’antan. C’est ce qui ressort de la production récente d’un militant nationaliste martiniquais.

Ainsi, par ces temps difficiles de la démocratie, l’abstention galopante leur apparaît comme une aubaine qu’il suffit pour s’en approprier de la déclarer « méritoire », militante, nationaliste, révolutionnaire, bref, vertueuse : des bons mots qui ne mangent pas de pain. Ils regrettent simplement que l’abstention-aubaine ne soit pas plus grande encore, faute pour les ennemis de la révolution que sont les « grands médias [de donner] la parole aux forces appelant à ne pas voter ». La bataille devrait donc se poursuivre en dormant par des révolutionnaires qui peuvent ainsi s’économiser un « maquis dans les Pitons du Carbet », comme le suggère un rebelle du nationalisme martiniquais.

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