Catégorie : Politiques

Pour une Martinique plus juste et plus fraternelle

— Par Jean-Pierre Maurice —
Santé, énergie, enthousiasme : dans notre belle île de Martinique, voilà bien-sûr les souhaits personnels à adresser à chacune et à chacun pour cette année nouvelle.

Une société plus apaisée
Mais à toutes et à tous, j’adresse également pour ma part le vœu de voir cette année notre île avancer sur le chemin d’une société plus apaisée, et d’une prospérité nouvelle valorisant la qualité de la vie. Car cette saison des vœux est l’occasion de porter un regard sur l’année écoulée et de tracer des perspectives pour celle qui commence.

En 2022, le scepticisme et les critiques ont atteint un paroxysme.
Les raisons sont multiples : fonctionnement anarchique de certains services (transports, eau potable…), révélations sur les scandales (terres volées, gestion des déchets…).

Une année positive
En 2023, nous Martiniquais, nous ne pouvons que souhaiter une année positive :

*Face à toutes ces perturbations qui nous affectent depuis de longues années, l’engagement de jeunes créateurs d’entreprise et la réussite personnelle de certains entrepreneurs feront-ils oublier aux Martiniquais notre société à deux vitesses, aux prises avec la drogue et la violence et où les moins favorisés peinent dans la galère ou même pour certains dans la misère ?

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L’an 2022 fut, l’an 2023 sera… Et après ?

— Par Frantz Succab —

Ainsi défilent les années depuis les siècles des siècles. Tous les peuples qui, bon gré mal gré, ont mesuré l’histoire à l’aune du calendrier grégorien, marquent le même jour, à quelques fuseaux horaires près, le début de chaque année nouvelle : huit jours après la supposée Nativité du Seigneur, l’Église fête Marie, mère vierge de Dieu, le 1er janvier. Quelles que soient nos origines, croyants ou non, là où nous vivons encore sous l’emprise du catholicisme romain, nous nous plions à sa règle de marquer un temps d’arrêt pour passer en revue l’année qui finit et doter l’année nouvelle de toutes les espérances. Peut-être est-ce cette tradition qui nous conditionne encore et toujours à borner notre réflexion au plus récent, dans l’oubliance convenue de ce qui persiste et signe tout au long de notre histoire.

Alors qu’on n’attende pas de nous de raconter par le menu l’année 2022 comme le commencement de nos peines les plus profondes ou de nos plus grandes joies !

Pourquoi, malgré l’injonction sournoise à l’oubli, certaines années restent-elles imprimées dans la mémoire ou la pensée ?

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Le drapeau RVN des minorités nationalistes

— Par Yves-Léopold Monthieux  —

Ainsi donc, une décision essentielle appelée à s’inscrire dans l’histoire martiniquaise sera écrite par la volonté et le pouvoir d’un homme. Après qu’il aura eu le premier mot, le président de la collectivité aura le dernier mot : d’abord, « je suis pour le drapeau rouge-vert-noir », ensuite, « le président du conseil exécutif procédera librement au choix final ». Dès le départ, le président avait dit sa préférence, il a écrit la règle du jeu qui devra l’y conduire et prononcera la sanction finale. Dans plusieurs tribunes j’ai tenté de démontrer combien, en Martinique, le politique tient la main de l’historien. Le choix et le modus operandi du patron de la CTM en est la flagrante illustration.

Le drapeau n’intéresse pas les Martiniquais, dit-on. Il demeure que les Martiniquais l’auront, ce drapeau, avec l’expression de la conscience politique qu’il véhicule : la rupture institutionnelle. Ceux qui se battent pour ce drapeau ne sont pas des malades mentaux. Ils aiment certainement la Martinique autant que chacun d’entre nous. Or dans l’ordre de priorité des urgences martiniquaises, ils placent le drapeau et l’hymne nationaux au premier rang de leurs préoccupations, avant les soucis quotidiens des Martiniquais.

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Halte aux coups d’État au Brésil comme au Pérou !

Halte à l’extême-droite putchiste et fascisante  !

— Communiqué du Groupe Révolution Socialiste (GRS) —

Le coup d’Etat rampant qui a vu le jour dès le résultat des élections du Brésil, s’est déployé sans succès dimanche janvier.

L’invasion des principaux lieux du pouvoir politique brésilien, par l’extrêmedroite bolsonariste a été contenue, mais elle prouve le danger mortel que ces courants font peser sur la démocratie et la souveraineté du peuple.

Précédemment, le président du Pérou, Roberto Castillo a été éjecté du pouvoir et emprisonné par les forces conservatrices, qui n’acceptent aucun changement même porté le plus légalement du monde par la voie électorale.

Après le Paraguay, la Bolivie, c’est avec Trump aux États-Unis que les factieux avaient déjà tenté, dans les dernières années d’entraver la plus élémentaire démocratie politique.

Nous ne pouvons qu’exprimer notre total rejet de ces menées séditieuses réactionnaires, qu’alerter à nouveau sur les dangers symbolisés par l’extrêmedroite sous toutes les latitudes, que rappeler le rôle essentiel de l’action des peuples pour barrer la route à toutes les formes de fascisme.

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Scandale du chlordécone : Mediapart publie l’intégralité de la décision des juges

Seize ans après le dépôt d’une première plainte, la justice a prononcé un non-lieu dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone. Dans leur ordonnance, les juges reconnaissent néanmoins un « scandale sanitaire » et considèrent qu’il s’agit « probablement du premier dossier judiciaire à traiter d’une pollution d’une telle ampleur ». Mediapart rend publique, en accès libre, cette ordonnance de non-lieu néanmoins historique.

LeLe non-lieu prononcé par la justice française dans le scandale du chlordécone, pesticide abondamment utilisé dans les bananeraies de 1972 à 1993 en Guadeloupe et en Martinique, n’en finit pas de faire réagir. Seize ans après le dépôt d’une première plainte, les deux juges d’instruction saisies du dossier ont prononcé la fin de leur enquête, qui ne débouchera donc pas sur un procès, le 2 janvier.

Comme l’a indiqué l’Agence France-Presse, les deux magistrates instructrices n’en reconnaissent pas moins que le recours au chlordécone est à l’origine d’un véritable « scandale sanitaire », sous la forme d’« une atteinte environnementale dont les conséquences humaines, économiques et sociales affectent et affecteront pour de longues années la vie quotidienne des habitants » des Antilles.

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Non à la mascarade judiciaire du  » Non-Lieu »

—Communiqué de la CGTM / Ouvriers agricole de Martiniquev—

Le Syndicat CGTM des Ouvriers Agricoles de Martinique, dénonce la mascarade judiciaire du « Non-Lieu » et se prépare à l’action collective !

La justice de classe, a prononcé un non-lieu, dans l’affaire jusque-là pendante, du scandale sanitaire provoqué par l’usage intensive du chlordécone sur les exploitations agricoles de Martinique. Ceci, alors que l’opinion publique s’attendait

à des condamnations, jugeant impensable, que ne soit pas poursuivi et puni ceux à qui le crime a profité.

C’est donc à juste titre, que cette décision bien qu’attendu, provoque l’indignation, et plus particulièrement une sourde colère dans le monde ouvrier. Et ce, tant il est vrai, que subsiste encore cette usage intensif de pesticides en tout genre, pour satisfaire les bénéfices attendus de l’accroissement de la production des fruits agricoles et notamment la banane.

Aujourd’hui, afin d’agir contre ce scandale du ‘Non-lieu », un autre combat commence, celui de la mobilisation populaire et ouvrière. Alors, d’ores et déjà, l’organisation syndicale CGTM des Ouvriers Agricoles, appelle à l’organisation d’assemblées des ouvriers agricoles des exploitations situées dans le sud, dans le

Centre et dans le Nord du Pays.

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Nous refusons le non-lieu dans l’affaire du chlordécone

Jistis a léta fransé pa jistis pou gwadloupéyen !

— Communiqué de l’U.P.L.G. —
Après 16 années de procédures judiciaires entretaillées de nombreuses entourloupes, au niveau de l’instruction le jeudi 5 janvier 2023 les juges français ont suivi les réquisitions du procureur de la république de Paris et ont prononcé un non-lieu dans l’affaire du chlordécone frauduleusement utilisé dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique.
Les békés importaient un produit interdit avec la complicité de l’État français et le recours de certains hommes politiques pour obtenir des dérogations. La conséquence c’est qu’aujourd’hui plus de 90 % de la population en Guadeloupe et en Martinique est contaminée, les ouvriers de la banane par dizaines sont atteints de cancers, l’eau potable contient des taux de chlordécone la rendant impropre à la consommation de façon périodique, le bétail et des zones côtières de pêche sont aussi touchés.
Aujourd’hui nous avons des milliers de malades dans nos deux pays, des centaines d’hectares de terre à décontaminer et un tribunal français qui ose nous opposer un non-lieu comme pour mieux nous signifier notre qualité de citoyens de seconde zone, citoyens de la périphérie coloniale.

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Pour 2023: Lucidité, Éthique, Courage !

— Le n°279 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

L’humanité est aujourd’hui, placée devant le plus grand défi de sa longue histoire. Pour la première fois, sa survie ne dépend pas de ses capacités à étendre ses territoires, à augmenter sa production de biens matériels, à faire reculer son ignorance, à inventer des systèmes juridiques, à s’adapter aux catastrophes naturelles.

Nous avons un temps, cru au lumineux optimisme de Karl Marx, suivant lequel le développement illimité des forces productives, mis au service du bien commun par le renversement mondial du capitalisme, allait supprimer les causes publiques des malheurs humains, et nous garantir pour l’éternité le bonheur universel.

Aujourd’hui, nous savons que l’inéluctabilité « scientifique » de la victoire révolutionnaire est un dogme, faussement déduit des analyses de Marx. Mais nous avons aussi et surtout, plus récemment, pris conscience du télescopage entre les temps historiques concernant l’aventure humaine, avec les temps géologiques qui, à une toute autre échelle, ont commandé la formation des richesses du sol, du sous sol, des océans, et la régulation de l’atmosphère.

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Au temps de Pelé : c’était la belle époque du football martiniquais!

— Par Yves-Léopold Monthieux  —

L’ancien arbitre était parmi ces privilégiés qui avaient pu assister à la rencontre historique entre le Santos F.C et la sélection de la Martinique. Plusieurs points avaient retenu son attention, qu’il essaiera de restituer sommairement sur ce papier.

La visite de Pelé arrivait à un des moments les plus fastes du football martiniquais, les années 1960 – 1980, mais aussi les plus agités par les mouvements d’extrême-gauche, qui faisaient feu de tout bois. Je ne citerai pas tous les talents restés en Martinique alors qu’ils auraient pu faire carrière en France et en vivre. L’absence du championnat de la Martinique des Cayol, Lutbert, Eugénie et de bien d’autres ou d’Aurélia et Chomet qui ont longtemps brillé en sélection avant de rejoindre l’Hexagone, ne serait pas sans conséquence sur le niveau de nos clubs et la qualité du spectacle donné tous les week-ends. Un autre club brésilien d’excellent niveau, l’America Football Club, avait permis de mettre en évidence Laurent Eugénie, sans doute le plus grand gardien de but martiniquais qui, pour le coup, reçut la proposition de rejoindre le Brésil pour y faire carrière.

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Amanda Gorman : «La poésie est une tradition vivante, même si elle reste souvent le domaine de mâles blancs, âgés ou morts»

— Par Pascaline Potdevin —

Lors de l’investiture de Joe Biden, elle a frappé les esprits en lisant un de ses propres poèmes. Engagée dans l’alphabétisation, cette globalchangemaker d’Estée Lauder est devenue une icône millennial et une voix puissante en Amérique.

Ses mots sont limpides, pesés avec soin et énoncés sans l’ombre d’un balbutiement. Au téléphone, depuis la côte Ouest de l’Amérique, les phrases d’Amanda Gorman étincellent à côté de notre anglais un peu rouillé. Elle balaie nos gênes d’un éclat de rire : «Ça me rappelle une anecdote : quand j’étais petite, je n’arrivais pas à prononcer les “r”. Je faisais de l’espagnol, mais mes professeurs me disaient que j’aurais dû prendre le français car vos “r” sont plus doux. C’est moi qui ai raté le coche en n’apprenant pas votre langue. Alors ne vous excusez pas !»

L’investiture de Joe Biden

Derrière ces «r» réfractaires, on trouve un des fondements de l’histoire d’Amanda Gorman : celle d’une enfant noire souffrant d’un problème d’audition et d’élocution, devenue, à 22 ans, la plus jeune poétesse à déclamer un texte lors de l’investiture du plus vieux des présidents américains – Joe Biden, un homme blanc de 78 ans (lui-même jadis handicapé par un bégaiement).

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Contre l’extême-droite… ( Suite)

— Le n°278 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Dans le précédent RS, nous avons signalé la ruse des stratégies de « dédiabolisation » de l’extrêmedroite. Cette tactique n’est en réalité qu’une des opérations de tromperie de ces courants.

L’extrêmedroite, qu’on la désigne néofasciste ou pas, se nourrit de phénomènes lourds, que sont la décomposition morbide du capitalisme contemporain, et l’impuissance de la social-démocratie capitularde à défendre une alternative à ce vieux monde.

L’extrêmedroite ne cherche qu’à exploiter les conséquences de cette conjoncture : délaissement des couches marginalisées de la population, facilité du défouloir xénophobe ou raciste, colère devant les insécurités, dégoût de la politique courante.

L’extrêmedroite se donne alors des airs d’opposition radicale, et enfourche pour pimenter l’affaire tous les préjugés rances qui embrument l’esprit de certaines couches populaires : homophobie, virilisme antiféministe, inquiétudes face aux problématiques scientifiques, nostalgie de la peine de mort, opposition à l’IVG, religiosité exacerbée etc.

C’est cela qui rend dangereux le jeu de certains courants dits « radicaux », qui composent facilement avec ces travers.

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« Nous, membres de La France insoumise et de la Nupes, demandons l’exclusion d’Adrien Quatennens »

— Collectif —

Condamné pour violences contre son ancienne compagne, le député du Nord ne peut rester au sein d’un mouvement affirmant être féministe, déclarent, dans une tribune au « Monde », plus de mille militantes et militants de LFI ou de la Nupes.

Nous, militantes et militants féministes de La France insoumise (LFI) des villes de Strasbourg, Toulouse, Le Havre (Seine-Maritime), Clermont-Ferrand, Marseille, Amiens, Rennes, La Roche-sur-Yon, Saint-Etienne, Montauban, Paris, Bordeaux, Talence (Gironde), Lyon, Cluny (Saône-et-Loire), Montpellier, Sevran, Le Blanc-Mesnil, Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Villeparisis (Seine-et-Marne), Pertuis (Vaucluse), Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Poitiers, Périgueux, Lille, Le Mans, Maillezais (Vendée), des départements de l’Essonne, de la Loire, de la Martinique, de La Réunion et d’ailleurs, avec le soutien des féministes de toute la gauche, affirmons, à travers cette tribune, notre contestation des décisions prises par les dirigeants nationaux de LFI, ces dernières semaines.

Après la condamnation d’Adrien Quatennens à quatre mois de prison avec sursis et à 2 000 euros de dommages et intérêts pour des faits de violence sur sa conjointe, la décision de LFI était attendue par les militantes et militants.

Silence, consternation, puis explosion de colère chez une grande partie des militantes et militants « insoumis ».

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Le rôle des puissances impériales dans le chaos d’Haïti

Rappel d’articles de grande amplitude analytique à lire durant les vacances de fin d’année

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

1/ « L’ordre néocolonialiste et impérialiste dans le chaos d’Haïti », par Gary Olius, AlterPresse, 5 janvier 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27855

2/ « Le grand banditisme n’est-il pas un produit dérivé de la politique américaine en Haïti ? », par Gary Olius, AlterPtesse, 22 octobre 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27597

3/ « Haïti étouffe sous le poids de son oligarchie et des États-Unis », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 22 juin 2020. Lien : https://www.cetri.be/Haiti-etouffe-sous-le-poids-de son?var_mode=calcul&fbclid=IwAR1luc3nOBgq2ZViIDBczk07X1AoNsoqDVCum4z8sZEqwZHexF8bW5rclJg

4/ « Face à l’insécurité, la corruption et l’impunité, la France ne voit rien à Haïti », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 7 juillet 2022. Lien : https://www.cetri.be/Face-a-l-insecurite-la-corruption

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Pour une souveraineté alimentaire quantitative et qualitative !

Par Max Dorléans (GRS) —

À entendre ces temps derniers, tous ceux et toutes celles, professionnels ou pas, qui se sont intéressés à diverses occasions (colloque, conférence scientifique, plan préfectoral 4…) à la question de la chlordécone, on note que pour l’essentiel, seule la préoccupation qualitative d’ordre sanitaire (avec ses effets d’ordre pécuniaire) a été au cœur des travaux et discours. Soit. Et, s’il n’est pas question de discuter cette approche au demeurant fort nécessaire, concernant la satisfaction générale des besoins alimentaires de la population avec des produits locaux, peu ou pas se sont penchés sur cette question pourtant fondamentale, aux conséquences majeures.

En effet, s’il est indéniable que la qualité de ce qui est produit sur place doit tenir une place centrale, celle concernant l’importation (avec des contrôles significatifs) doit l’être tout autant, puisqu’il y va ici aussi de notre santé à toutes et tous. Une dimension que tous et toutes admettent et revendiquent, qui mobilise des ressources humaines variées (insuffisantes), pour non seulement aider à produire et produire sans chlordécone, mais également pour décontaminer les individus et l’environnement (sol, mer, rivières…).

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Le compte-rendu de la table ronde#5 sur la transition écologique

— Par Renaissance Martinique —

Introduction

Selon le site du gouvernement, la transition écologique est une évolution vers un nouveau modèle économique et social. Un modèle de développement durable qui renouvelle nos façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble afin de répondre aux grands enjeux environnementaux : le changement climatique, la rareté des ressources, la perte accélérée de la biodiversité et la multiplication des risques sanitaires environnementaux.

Yvon Paquit

Yvon Paquit est président d’Odyssi, vice-président de la Cacem et premier adjoint au maire de Fort-de-France. L’objectif final de l’écologie est de laisser notre planète dans le meilleur état possible aux générations futures. Il y a deux problématiques majeures en Martinique : l’eau et les déchets. Yvon Paquit propose de faire un focus sur la question des déchets.

Un enjeu de territoire

La mauvaise gestion des déchets a un impact immédiat sur la santé des populations. Jusque dans les années 1960, il y avait beaucoup de décès dus à la qualité de l’eau et aux cas de choléra.

La mauvaise gestion des déchets a aussi un impact sur le développement économique et l’attractivité du territoire car elle ne donne ni envie de s’installer ni envie d’investir.

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Contre l’extrême-droite, vigilance et action !

— Le n°277 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le 6 décembre 1987, des milliers de Martiniquais.es interdisaient l’entrée de Jean-Marie Le PEN sur le territoire.

6 décembre 2022, dans un restaurant de la place, des pompiers opposés à l’obligation vaccinale déroulaient le tapis rouge pour le sieur Philippot, un des leaders de la droite très extrême, ex-très proche conseiller de Marine Le Pen, qui a surfé sur la vague des manifestations en France contre la vaccination obligatoire.

Une coïncidence aussi curieuse qu’inquiétante, nous fait savoir que la bande à Zemmour a aussi fait le déplacement sur nos terres, pour y répandre son venin. Il serait plaisant d’entendre leurs hôtes martiniquais concernant les propos fort éclairants de leur maitre sur le « nombre anormal de Noirs » (dont le Martiniquais Raphaël Varane) dans l’équipe de France de Football !

Dans ce contexte, une photo circule à travers les réseaux sociaux montrant Serge Aribo, dirigeant de L’U.G.T.M.-santé, tout sourire aux côtés du même Philippot.

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« L’Imposture du théologico-politique », de Géraldine Muhlmann

Présentation
Le « théologico-politique », c’est l’idée selon laquelle au « fond » des choses politiques, il y a toujours quelque chose de religieux : quelque chose ayant à voir avec notre rapport au sacré. Même à l’heure où la politique moderne s’est « sécularisée » (séparée des pouvoirs religieux) et où les références religieuses, parfois présentes en elle, ont infiniment moins de poids que par le passé, la pensée théologico-politique est formelle : le fond de l’affaire serait encore et toujours « religieux ».

Depuis une trentaine d’années, le théologico-politique est en plein triomphe dans la philosophie contemporaine. Très au-delà de la mode « Carl Schmitt », c’est une vague qui passe par Giorgio Agamben, Charles Taylor, le dernier Jürgen Habermas, le dernier Richard Rorty… et qui fait revivre, aussi, certaines œuvres du passé : celles de Jacob Taubes et d’Eric Voegelin, ou certains écrits de Karl Jaspers. Toute une myriade d’auteurs contemporains la nourrit (Gianni Vattimo, Marcel Gauchet, Luc Ferry…), non sans échos à un air du temps général (dont témoigne, par exemple, le succès des thèses de René Girard).

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Pour le droit à l’alimentation

— Patrick Le Hyaric —

C’est dans les files d’attente des associations de solidarité pour l’aide alimentaire que se lisent les profondes fractures sociales de notre société. Les détresses d’un monde aussi. Derrière la froideur des chiffres, des statistiques sur le nombre de paniers-repas distribués se cachent de multiples souffrances humaines de drames intimes, mais aussi de préjugés et de stigmatisations subis par les personnes qui en souffrent. La précarité alimentaire ne voyage jamais seule. Pour les sept millions de personnes qui la subissent, elle s’accompagne d’autres insécurités : celle de l’accès à l’emploi ou à un travail convenablement rémunéré, celles du droit à l’énergie, au logement, à la culture ou à la formation. L’insécurité alimentaire est aussi sœur de l’insécurité sanitaire. Songeons que 16% de celles et ceux qui ont recours aux banques alimentaires sont diabétiques contre six pour cent pour la totalité de la population française.

Des files d’attente peuplées aux trois quarts de femmes

Et, les files d’attente sont peuplées de trois quarts de femmes. Se lever contre cela est un devoir humain. Il est d’ailleurs révoltant que ces insupportables situations « d’insécurité » générale, dans l’une des plus grandes puissances du monde, soient autant banalisée, à l’heure où l’on va dépenser tant d’argent dans la militarisation.

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Décembre 1959 : un incident de ville de garnison qui a dégénéré.

— Par Yves-Léopold Monthieux  —

« Décembre 1959, témoignage d’un lycéen », c’est le titre de l’opuscule que votre serviteur publiera prochainement. Il démontrera la légèreté de la relation qu’en font les historiens des faits et dénoncera l’instrumentalisation politique de ceux-ci. Présent lors du premier jet de pierres, vers 18 heures, sur la place de la Savane de Fort-de-France, il a quitté les lieux à 19 heures 30, montre en main, après qu’un caillou destiné à l’hôtel L’Impératrice est venu terminer sa course à ses pieds, au bas de la rue Lamartine.

Ainsi donc, les jours prochains on assistera à la resucée habituelle de la présentation révolutionnaire des évènements des 20, 21 et 22 décembre 1959. C’est vrai, une simple bagarre dont les appelés du contingent seraient à l’origine ne serait pas conforme à l’esprit du récit national né du « 22 mai 1848 », date redécouverte et reconfigurée par l’historien communiste Armand Nicolas. Aussi, l’un de ses disciples en mission est allé jusqu’à affirmer que les soldats se promenaient en civil sur la Savane, faisant fi des témoignages contenus dans son propre livre d’historien.

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Pour comprendre la crise sociopolitique haïtienne(1)

 — Par Renel Exentus2

Introduction

La décennie  010-2021 a été riche en événements marquants pour la société haïtienne. Le séisme du 12 janvier 2010, avec son cortège de victimes, fut l’événement le plus visible et le plus médiatisé3. Il s’en est suivi une forte mobilisation internationale en soutien aux victimes. Cette décennie ne fut pas seulement marquée par une catastrophe humanitaire. Elle fut aussi l’occasion d’un nouvel ajustement de l’ordre néocolonial de l’État haïtien4. Ce nouvel ajustement se caractérise par une plus grande mainmise des puissances impérialistes dans la gestion du pays, au point que les termes de « domination » et de « dépendance » ne suffisent peut-être plus à expliquer la situation de la deuxième république du Nouveau Monde.

Traditionnellement, la catégorie de « pays dominé » renvoie à un pays dans lequel la bourgeoisie et l’État sont en grande partie subordonnés aux intérêts des puissances impérialistes. Les pays qui se trouvent dans cette situation de vassalisation sont nombreux et diversifiés. Toutefois, plusieurs d’entre eux ont un certain niveau d’autonomie institutionnelle et de développement des forces productives relativement autocentrées.

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Discours de la Prix Nobel de la paix : « La guerre en Ukraine n’est pas une guerre entre deux États, mais entre deux systèmes : l’autoritarisme et la démocratie »

« Le Monde » publie l’intégralité du discours prononcé, samedi 10 décembre à Oslo, par Oleksandra Matviichuk, présidente du Centre pour les libertés civiles, ONG ukrainienne, lors de la remise du prix Nobel de la paix, également attribué au militant biélorusse Ales Bialiatski et à l’ONG russe Memorial.

Cette année, l’Ukraine entière attendait avec impatience l’annonce des lauréats du prix Nobel de la paix. A nos yeux, ce prix est la reconnaissance des efforts du peuple ukrainien, qui résiste avec courage aux tentatives de destruction de l’évolution pacifique de l’Europe. Ce prix rend également hommage au travail réalisé par les milOKitants des droits humains pour lutter contre la menace militaire qui pèse sur le monde entier. Nous sommes fiers que, pour la première fois de l’histoire, la langue ukrainienne résonne lors de cette cérémonie officielle.

Nous recevons aujourd’hui le prix Nobel de la paix tandis que sévit cette guerre déclenchée par la Russie, une guerre qui se poursuit depuis maintenant huit ans, neuf mois et vingt et un jours. Pour des millions de personnes, les termes « bombardements », « torture », « déportation », « camps de filtration » sont devenus des termes ordinaires.

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Nouvelle étape dans la mobilisation anti-chlordécone !

— Le n°276 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le pouvoir compte sûrement sur la lassitude et le découragement de la population qui constate bien son refus de faire condamner les responsables de la pollution, de l’empoisonnement des terres, des océans et des gens.

La réquisition du parquet demandant le non-lieu, nest en fait que le prolongement des crimes précédents : avoir autorisé la production, la commercialisation, l’épandage forcené d’un produit notoirement toxique. Avoir accordé une dérogation à l’interdiction concernant les seules colonies. Avoir permis, couvert, sinon organisé les lenteurs de la justice pour « justifier » aujourd’hui, l’argument de la prescription. Avoir menti délibérément et ordonné le silence aux fonctionnaires scandalisés par l’affaire. Avoir réprimé, depuis, les militant-e-s agissant contre l’impunité !

C’est tout cela qui a motivé les mobilisations, dont les dernières se sont déroulées en Martinique, mercredi 7 et samedi 10 décembre à Fort-de-France, et à Pointe-à-pitre. Environ deux cent personnes mercredi, et un millier samedi ont répondu aux appels lancés par une série d’organisations dont nous donnons la liste cidessous.

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Tôt ou tard, nous obtiendrons justice et réparation !

— Déclaration du CNCP 10 Décembre 2022—

Jamais une telle ignominie n’aurait été possible en France : Des milliers d’êtres humains empoisonnés par des pesticides interdits en Europe et semés sous la contrainte, décimés par d’horribles pathologie, se voient interdits d’accès à la justice et aux réparations par des jugements indignes de magistrats ! Jamais dans la soi-disant « patrie-des-droits-de-l’homme», un expert venu déposer pour le compte des victimes d’un crash aérien n’aurait été interdit d’entrer dans un tribunal. C’est parce que le pouvoir colonial français et la caste ségrégationniste qui dominent notre pays sont racistes qu’ils n’ont eu aucun scrupule à empoisonner consciemment tout notre peuple afin de s’enrichir et qu’ils estiment n’avoir de compte à rendre à personne ! Après tout, ce n’est que la continuité des massacres qu’ils n’ont cessé de perpétrer dans toute l’histoire de la colonisation, de la traite et de la mise en esclavage barbares des peuples africains. Oui, c’est parce qu’ils sont pétris d’une idéologie suprémaciste, dans toute sa laideur, qu’ils s’autorisent à commettre des crimes qui, selon eux devraient rester impunis. Pendant que les magistrats français parlent de prescription et de non-lieu, les travailleurs qui ont semé les poisons sous la contrainte continuent à mourir de multiples cancers et de maladies endocriniennes ; leurs enfants naissent avec des malformations cardiaques ou génitales ou des retards de développement; leurs filles souffrent d’endométriose et, pour beaucoup, ne peuvent plus procréer; ceux que les fongicides ont intoxiqués dans les hangars ou lors des épandages aériens, sont frappés par les cancers de l’utérus ou du poumon, les polyarthrite et les cécités.

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Chlordécone: les manifestants en Martinique dénoncent « un mépris d’État »

— Par Hugo Septier avec AFP —

Un fédilé contre un « mépris d’État. » Environ 800 personnes, selon la police, ont manifesté samedi à Fort-de-France pour dénoncer le non-lieu requis par le parquet de Paris dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, pesticide autorisé dans les bananeraies de 1972 à 1993.

En symbole des décès liés au chlodécone, responsable d’une pollution des sols sans précédent en Martinique et en Guadeloupe, les manifestants ont organisé un « die-in » en s’allongeant devant la préfecture.

Ancienne ouvrière agricole de 69 ans, Christiane Césaire explique qu’elle a vu sa famille emportée par les cancers: ses deux frères et son père, décédés du cancer de la prostate, et sa mère de cancers du sein et de l’utérus. Elle-même a été frappée par la maladie et, si elle a pu s’en sortir, elle dit garder « beaucoup de séquelles ».

« Avec mes parents, nous travaillions dans les champs de bananes à Basse-Pointe », dans le nord de la Martinique, a-t-elle raconté à l’AFP. « Le patron ne nous donnait aucune protection, pas de gants, pas de bottes, et nos ongles, nos doigts, nos orteils étaient rongés ».

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Merci, Rachel Kéké !

— Communiqué de l’ U.F.M. & de la C.D.M.T.

Le séjour de Rachel Kéké, députée de la France insoumise du 2 au 7 décembre en Martinique à l’invitation de l’UFM et de la CDMT, a été un succès total, riche en échanges, en informations réciproques, en contacts, en émotion et en engagements.

Cette courte mais intense séquence a suscité un intérêt très palpable dans la population. Les témoignages de sympathie se sont multipliés.

– Rachel Kéké à largement informé sur son mémorable combat, sur les luttes qui continuent à l’Assemblée Nationale comme sur le terrain.

– Elle a maintes fois, devant divers publics et dans les médias, appelé à la lutte, à l’union des opprimé.es, à la solidarité des forces de progrès de Martinique et de France  » hexagonale ».

– Elle a pu rencontrer des dizaines de salarié.es des « métiers essentiels » rendu.es invisibles par le système, de nombreuses agricultrices en lutte pour la vie et pour des retraites décentes.

– Elle s’est aussi adressée à un public militant attentif à ses appels.

– Elle a pu échanger avec des organisations féministes et des mouvements politiques (GRS, Peyi-a, Insoumis.es

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