Catégorie : Politiques

Pour une souveraineté alimentaire quantitative et qualitative !

Par Max Dorléans (GRS) —

À entendre ces temps derniers, tous ceux et toutes celles, professionnels ou pas, qui se sont intéressés à diverses occasions (colloque, conférence scientifique, plan préfectoral 4…) à la question de la chlordécone, on note que pour l’essentiel, seule la préoccupation qualitative d’ordre sanitaire (avec ses effets d’ordre pécuniaire) a été au cœur des travaux et discours. Soit. Et, s’il n’est pas question de discuter cette approche au demeurant fort nécessaire, concernant la satisfaction générale des besoins alimentaires de la population avec des produits locaux, peu ou pas se sont penchés sur cette question pourtant fondamentale, aux conséquences majeures.

En effet, s’il est indéniable que la qualité de ce qui est produit sur place doit tenir une place centrale, celle concernant l’importation (avec des contrôles significatifs) doit l’être tout autant, puisqu’il y va ici aussi de notre santé à toutes et tous. Une dimension que tous et toutes admettent et revendiquent, qui mobilise des ressources humaines variées (insuffisantes), pour non seulement aider à produire et produire sans chlordécone, mais également pour décontaminer les individus et l’environnement (sol, mer, rivières…).

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Le compte-rendu de la table ronde#5 sur la transition écologique

— Par Renaissance Martinique —

Introduction

Selon le site du gouvernement, la transition écologique est une évolution vers un nouveau modèle économique et social. Un modèle de développement durable qui renouvelle nos façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble afin de répondre aux grands enjeux environnementaux : le changement climatique, la rareté des ressources, la perte accélérée de la biodiversité et la multiplication des risques sanitaires environnementaux.

Yvon Paquit

Yvon Paquit est président d’Odyssi, vice-président de la Cacem et premier adjoint au maire de Fort-de-France. L’objectif final de l’écologie est de laisser notre planète dans le meilleur état possible aux générations futures. Il y a deux problématiques majeures en Martinique : l’eau et les déchets. Yvon Paquit propose de faire un focus sur la question des déchets.

Un enjeu de territoire

La mauvaise gestion des déchets a un impact immédiat sur la santé des populations. Jusque dans les années 1960, il y avait beaucoup de décès dus à la qualité de l’eau et aux cas de choléra.

La mauvaise gestion des déchets a aussi un impact sur le développement économique et l’attractivité du territoire car elle ne donne ni envie de s’installer ni envie d’investir.

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Contre l’extrême-droite, vigilance et action !

— Le n°277 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le 6 décembre 1987, des milliers de Martiniquais.es interdisaient l’entrée de Jean-Marie Le PEN sur le territoire.

6 décembre 2022, dans un restaurant de la place, des pompiers opposés à l’obligation vaccinale déroulaient le tapis rouge pour le sieur Philippot, un des leaders de la droite très extrême, ex-très proche conseiller de Marine Le Pen, qui a surfé sur la vague des manifestations en France contre la vaccination obligatoire.

Une coïncidence aussi curieuse qu’inquiétante, nous fait savoir que la bande à Zemmour a aussi fait le déplacement sur nos terres, pour y répandre son venin. Il serait plaisant d’entendre leurs hôtes martiniquais concernant les propos fort éclairants de leur maitre sur le « nombre anormal de Noirs » (dont le Martiniquais Raphaël Varane) dans l’équipe de France de Football !

Dans ce contexte, une photo circule à travers les réseaux sociaux montrant Serge Aribo, dirigeant de L’U.G.T.M.-santé, tout sourire aux côtés du même Philippot.

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« L’Imposture du théologico-politique », de Géraldine Muhlmann

Présentation
Le « théologico-politique », c’est l’idée selon laquelle au « fond » des choses politiques, il y a toujours quelque chose de religieux : quelque chose ayant à voir avec notre rapport au sacré. Même à l’heure où la politique moderne s’est « sécularisée » (séparée des pouvoirs religieux) et où les références religieuses, parfois présentes en elle, ont infiniment moins de poids que par le passé, la pensée théologico-politique est formelle : le fond de l’affaire serait encore et toujours « religieux ».

Depuis une trentaine d’années, le théologico-politique est en plein triomphe dans la philosophie contemporaine. Très au-delà de la mode « Carl Schmitt », c’est une vague qui passe par Giorgio Agamben, Charles Taylor, le dernier Jürgen Habermas, le dernier Richard Rorty… et qui fait revivre, aussi, certaines œuvres du passé : celles de Jacob Taubes et d’Eric Voegelin, ou certains écrits de Karl Jaspers. Toute une myriade d’auteurs contemporains la nourrit (Gianni Vattimo, Marcel Gauchet, Luc Ferry…), non sans échos à un air du temps général (dont témoigne, par exemple, le succès des thèses de René Girard).

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Pour le droit à l’alimentation

— Patrick Le Hyaric —

C’est dans les files d’attente des associations de solidarité pour l’aide alimentaire que se lisent les profondes fractures sociales de notre société. Les détresses d’un monde aussi. Derrière la froideur des chiffres, des statistiques sur le nombre de paniers-repas distribués se cachent de multiples souffrances humaines de drames intimes, mais aussi de préjugés et de stigmatisations subis par les personnes qui en souffrent. La précarité alimentaire ne voyage jamais seule. Pour les sept millions de personnes qui la subissent, elle s’accompagne d’autres insécurités : celle de l’accès à l’emploi ou à un travail convenablement rémunéré, celles du droit à l’énergie, au logement, à la culture ou à la formation. L’insécurité alimentaire est aussi sœur de l’insécurité sanitaire. Songeons que 16% de celles et ceux qui ont recours aux banques alimentaires sont diabétiques contre six pour cent pour la totalité de la population française.

Des files d’attente peuplées aux trois quarts de femmes

Et, les files d’attente sont peuplées de trois quarts de femmes. Se lever contre cela est un devoir humain. Il est d’ailleurs révoltant que ces insupportables situations « d’insécurité » générale, dans l’une des plus grandes puissances du monde, soient autant banalisée, à l’heure où l’on va dépenser tant d’argent dans la militarisation.

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Décembre 1959 : un incident de ville de garnison qui a dégénéré.

— Par Yves-Léopold Monthieux  —

« Décembre 1959, témoignage d’un lycéen », c’est le titre de l’opuscule que votre serviteur publiera prochainement. Il démontrera la légèreté de la relation qu’en font les historiens des faits et dénoncera l’instrumentalisation politique de ceux-ci. Présent lors du premier jet de pierres, vers 18 heures, sur la place de la Savane de Fort-de-France, il a quitté les lieux à 19 heures 30, montre en main, après qu’un caillou destiné à l’hôtel L’Impératrice est venu terminer sa course à ses pieds, au bas de la rue Lamartine.

Ainsi donc, les jours prochains on assistera à la resucée habituelle de la présentation révolutionnaire des évènements des 20, 21 et 22 décembre 1959. C’est vrai, une simple bagarre dont les appelés du contingent seraient à l’origine ne serait pas conforme à l’esprit du récit national né du « 22 mai 1848 », date redécouverte et reconfigurée par l’historien communiste Armand Nicolas. Aussi, l’un de ses disciples en mission est allé jusqu’à affirmer que les soldats se promenaient en civil sur la Savane, faisant fi des témoignages contenus dans son propre livre d’historien.

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Pour comprendre la crise sociopolitique haïtienne(1)

 — Par Renel Exentus2

Introduction

La décennie  010-2021 a été riche en événements marquants pour la société haïtienne. Le séisme du 12 janvier 2010, avec son cortège de victimes, fut l’événement le plus visible et le plus médiatisé3. Il s’en est suivi une forte mobilisation internationale en soutien aux victimes. Cette décennie ne fut pas seulement marquée par une catastrophe humanitaire. Elle fut aussi l’occasion d’un nouvel ajustement de l’ordre néocolonial de l’État haïtien4. Ce nouvel ajustement se caractérise par une plus grande mainmise des puissances impérialistes dans la gestion du pays, au point que les termes de « domination » et de « dépendance » ne suffisent peut-être plus à expliquer la situation de la deuxième république du Nouveau Monde.

Traditionnellement, la catégorie de « pays dominé » renvoie à un pays dans lequel la bourgeoisie et l’État sont en grande partie subordonnés aux intérêts des puissances impérialistes. Les pays qui se trouvent dans cette situation de vassalisation sont nombreux et diversifiés. Toutefois, plusieurs d’entre eux ont un certain niveau d’autonomie institutionnelle et de développement des forces productives relativement autocentrées.

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Discours de la Prix Nobel de la paix : « La guerre en Ukraine n’est pas une guerre entre deux États, mais entre deux systèmes : l’autoritarisme et la démocratie »

« Le Monde » publie l’intégralité du discours prononcé, samedi 10 décembre à Oslo, par Oleksandra Matviichuk, présidente du Centre pour les libertés civiles, ONG ukrainienne, lors de la remise du prix Nobel de la paix, également attribué au militant biélorusse Ales Bialiatski et à l’ONG russe Memorial.

Cette année, l’Ukraine entière attendait avec impatience l’annonce des lauréats du prix Nobel de la paix. A nos yeux, ce prix est la reconnaissance des efforts du peuple ukrainien, qui résiste avec courage aux tentatives de destruction de l’évolution pacifique de l’Europe. Ce prix rend également hommage au travail réalisé par les milOKitants des droits humains pour lutter contre la menace militaire qui pèse sur le monde entier. Nous sommes fiers que, pour la première fois de l’histoire, la langue ukrainienne résonne lors de cette cérémonie officielle.

Nous recevons aujourd’hui le prix Nobel de la paix tandis que sévit cette guerre déclenchée par la Russie, une guerre qui se poursuit depuis maintenant huit ans, neuf mois et vingt et un jours. Pour des millions de personnes, les termes « bombardements », « torture », « déportation », « camps de filtration » sont devenus des termes ordinaires.

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Nouvelle étape dans la mobilisation anti-chlordécone !

— Le n°276 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le pouvoir compte sûrement sur la lassitude et le découragement de la population qui constate bien son refus de faire condamner les responsables de la pollution, de l’empoisonnement des terres, des océans et des gens.

La réquisition du parquet demandant le non-lieu, nest en fait que le prolongement des crimes précédents : avoir autorisé la production, la commercialisation, l’épandage forcené d’un produit notoirement toxique. Avoir accordé une dérogation à l’interdiction concernant les seules colonies. Avoir permis, couvert, sinon organisé les lenteurs de la justice pour « justifier » aujourd’hui, l’argument de la prescription. Avoir menti délibérément et ordonné le silence aux fonctionnaires scandalisés par l’affaire. Avoir réprimé, depuis, les militant-e-s agissant contre l’impunité !

C’est tout cela qui a motivé les mobilisations, dont les dernières se sont déroulées en Martinique, mercredi 7 et samedi 10 décembre à Fort-de-France, et à Pointe-à-pitre. Environ deux cent personnes mercredi, et un millier samedi ont répondu aux appels lancés par une série d’organisations dont nous donnons la liste cidessous.

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Tôt ou tard, nous obtiendrons justice et réparation !

— Déclaration du CNCP 10 Décembre 2022—

Jamais une telle ignominie n’aurait été possible en France : Des milliers d’êtres humains empoisonnés par des pesticides interdits en Europe et semés sous la contrainte, décimés par d’horribles pathologie, se voient interdits d’accès à la justice et aux réparations par des jugements indignes de magistrats ! Jamais dans la soi-disant « patrie-des-droits-de-l’homme», un expert venu déposer pour le compte des victimes d’un crash aérien n’aurait été interdit d’entrer dans un tribunal. C’est parce que le pouvoir colonial français et la caste ségrégationniste qui dominent notre pays sont racistes qu’ils n’ont eu aucun scrupule à empoisonner consciemment tout notre peuple afin de s’enrichir et qu’ils estiment n’avoir de compte à rendre à personne ! Après tout, ce n’est que la continuité des massacres qu’ils n’ont cessé de perpétrer dans toute l’histoire de la colonisation, de la traite et de la mise en esclavage barbares des peuples africains. Oui, c’est parce qu’ils sont pétris d’une idéologie suprémaciste, dans toute sa laideur, qu’ils s’autorisent à commettre des crimes qui, selon eux devraient rester impunis. Pendant que les magistrats français parlent de prescription et de non-lieu, les travailleurs qui ont semé les poisons sous la contrainte continuent à mourir de multiples cancers et de maladies endocriniennes ; leurs enfants naissent avec des malformations cardiaques ou génitales ou des retards de développement; leurs filles souffrent d’endométriose et, pour beaucoup, ne peuvent plus procréer; ceux que les fongicides ont intoxiqués dans les hangars ou lors des épandages aériens, sont frappés par les cancers de l’utérus ou du poumon, les polyarthrite et les cécités.

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Chlordécone: les manifestants en Martinique dénoncent « un mépris d’État »

— Par Hugo Septier avec AFP —

Un fédilé contre un « mépris d’État. » Environ 800 personnes, selon la police, ont manifesté samedi à Fort-de-France pour dénoncer le non-lieu requis par le parquet de Paris dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, pesticide autorisé dans les bananeraies de 1972 à 1993.

En symbole des décès liés au chlodécone, responsable d’une pollution des sols sans précédent en Martinique et en Guadeloupe, les manifestants ont organisé un « die-in » en s’allongeant devant la préfecture.

Ancienne ouvrière agricole de 69 ans, Christiane Césaire explique qu’elle a vu sa famille emportée par les cancers: ses deux frères et son père, décédés du cancer de la prostate, et sa mère de cancers du sein et de l’utérus. Elle-même a été frappée par la maladie et, si elle a pu s’en sortir, elle dit garder « beaucoup de séquelles ».

« Avec mes parents, nous travaillions dans les champs de bananes à Basse-Pointe », dans le nord de la Martinique, a-t-elle raconté à l’AFP. « Le patron ne nous donnait aucune protection, pas de gants, pas de bottes, et nos ongles, nos doigts, nos orteils étaient rongés ».

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Merci, Rachel Kéké !

— Communiqué de l’ U.F.M. & de la C.D.M.T.

Le séjour de Rachel Kéké, députée de la France insoumise du 2 au 7 décembre en Martinique à l’invitation de l’UFM et de la CDMT, a été un succès total, riche en échanges, en informations réciproques, en contacts, en émotion et en engagements.

Cette courte mais intense séquence a suscité un intérêt très palpable dans la population. Les témoignages de sympathie se sont multipliés.

– Rachel Kéké à largement informé sur son mémorable combat, sur les luttes qui continuent à l’Assemblée Nationale comme sur le terrain.

– Elle a maintes fois, devant divers publics et dans les médias, appelé à la lutte, à l’union des opprimé.es, à la solidarité des forces de progrès de Martinique et de France  » hexagonale ».

– Elle a pu rencontrer des dizaines de salarié.es des « métiers essentiels » rendu.es invisibles par le système, de nombreuses agricultrices en lutte pour la vie et pour des retraites décentes.

– Elle s’est aussi adressée à un public militant attentif à ses appels.

– Elle a pu échanger avec des organisations féministes et des mouvements politiques (GRS, Peyi-a, Insoumis.es

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Religion et colonisation chez Frantz Fanon

— Par Maroun Eddé —

Avant-propos : la philosophie de Frantz Fanon

La pensée de Fanon est indissociable de sa vie et de ses engagements personnels.[…] Ces expériences l’ont conduit à découvrir les effets psychiques de la domination coloniale sur les colonisés, et à étudier les ressorts du sentiment d’infériorité et d’impuissance de ce dernier, et ainsi que de l’acceptation de son statut et de son sort. Fanon dévouera alors sa vie à lutter pour l’émancipation de ses « frères  » opprimés, à la fois par ses ouvrages théoriques que par son engagement pratique auprès de la lutte nationale menée par le FLN en Algérie, la théorie étant pour lui indissociable d’une praxis révolutionnaire. Conscient des effets psychiques de la colonisation, il soutient tout au long de son œuvre à la fois la difficulté et l’insuffisance d’une libération territoriale, si elle ne s’accompagne pas en même temps d’une décolonisation des esprits et d’une rupture avec l’héritage culturel colonial. Ce- faisant, il rejette à la fois l’attitude de certains Noirs consistant à vouloir imiter les colons en intériorisant le racisme colonial et en méprisant leurs frères pour s’identifier aux Blancs ; que le «   retournement du stigmate   » et la valorisation d’une culture ou d’une race « Noire  », qui ne constitue qu’une autre façon de perpétuer la séparation binaire héritée de la colonisation.

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Table ronde sur la transition écologique

Le jeudi 15 décembre 2022 au Lamentin

La dernière Table Ronde  de l’année, du groupe Renaissance-972, aura lieu jeudi 15 décembre, et portera sur la transition écologique. Vous êtes invités à donner de l’écho à cet événement.

Après le succès des quatre 1ères rencontres, celle sur l’emploi (CR ici), celle sur la transition énergétique (CR ici), celle sur l’insertion des jeunes (CR ici), puis celle d’hier sur le partenariat Martinique-Europe, Renaissance Martinique vous invite à assister à la cinquième Table Ronde qui se déroulera le jeudi 15 décembre à 18h, dans l’amphithéâtre du Crédit Agricole du Lamentin, sur le thème suivant :

Comment accélérer la transition écologique en Martinique ?

Trois intervenants de qualité viendront clôturer l’année sur un sujet majeur qui conditionne une grande part de notre avenir : Yvon PACQUIT de la Cacem, Daniel CHOMET de Martinique île durable et Stéphane ABRAMOVICI de Entreprises & Environnement. Ils aborderont les grands sujets de la transition écologique et proposeront des solutions concrètes : l’eau, les déchets, l’environnement… La rencontre sera animée par Serge THALY, et ouverte au public.

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Debout contre le non-lieu, pour la réparation du crime chlordécone

— Le n°275 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

A l’évidence, le Pouvoir comptait sur la lassitude de la population. Avec un art consommé de jouer la montre, il s’imaginait obtenir notre passivité, au moment décisif de son plan machiavélique. Son but final est de protéger les criminels empoisonneurs, en se cachant derrière une prétendue « séparation des pouvoirs ». Mais le plan est éventré, puisque c’est le parquet qui réclame le non-lieu, c’est-à-dire le « circulez, y a rien à voir », et surtout rien à faire d’autre que se soumettre. Mais, non ! Mille fois, non !

Une série d’organisations, dont nous sommes, donnent unitairement deux rendez-vous de mobilisation.

Mercredi 7 décembre à 17h 30, à la maison des syndicats, nous invitons à un rassemblement pour partir dans une marche aux flambeaux dans Fort-de-France ! Toutes et tous, vêtu-e-s de blanc, nous irons poser des bougies en honneur des innombrables victimes du chlordécone ! Tanbou ké palé ! Fok nou la, an mas !

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Vingt mois de captivité au Mali pour le journaliste français Olivier Dubois

Dans l’attente de la libération d’Olivier Dubois, 48 ans, journaliste d’origine martiniquaise (sa famille réside notamment au François), chaque 8 du mois, RFI propose à ses proches de lui adresser un message. Dans sa dernière preuve de vie, Olivier confirmait qu’il pouvait les entendre, là où il se trouve.

Il y a 20 mois, le 8 avril, notre confrère Olivier Dubois a été enlevé à Gao, dans le nord du Mali, alors qu’il était en reportage. Journaliste français indépendant, il travaille notamment pour LibérationJeune Afrique et le Point. Il devait interviewer un cadre local du Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, dirigé par Iyad Ag Ghaly et lié à al-Qaïda au Maghreb islamique. Il n’est jamais revenu de son rendez-vous.

Depuis son enlèvement, Olivier Dubois est apparu dans deux vidéos diffusées par ses ravisseurs, dans lesquelles il explique lui-même être détenu par le Jnim. Les autorités maliennes et françaises ont indiqué à plusieurs reprises être pleinement mobilisées pour sa libération, tout en rappelant la nécessité d’une grande discrétion sur les actions pouvant être entreprises.

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Peut-on transformer nos contraintes en opportunités ?

Par Marie-Laurence Delor

J’ai reçu courant mois de Mai une invitation du Conseil de Sages de Fort-de-France à venir exposer, à la suite de quelques autres personnalités, dans le cadre d’une réflexion autour du thème « Peut-on transformer nos contraintes en opportunités ? ». J’y ai répondu favorablement et il était convenu que ce serait les vacances scolaires de Toussaint. N’ayant eu ni confirmation, ni relance j’ai considéré que ce n’était plus à l’ordre du jour. J’ai alors pensé que les notes que j’avais consignées à cet effet pourrait être rendues publiques et contribuer, je l’espère, à alimenter le débat.

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La question soumise à la réflexion par votre Conseil est la suivante : « Peut-on transformer nos contraintes en opportunités ? ». Pour mieux en discerner les limites je l’ai reformulée comme suit en spécifiant les déterminations de temps (« aujourd’hui ») et de lieu (la « Martinique ») : « Peut-on aujourd’hui en Martinique transformer nos contraintes en opportunité ? ». Il en ressort que l’objet est la « société globale martiniquaise contemporaine ». J’use de la notion de « société globale » par opposition aux groupes ou catégories sociales particuliers qui la composent.

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L’École haïtienne sous la loupe du philosophe Patrice Dalencour, ancien ministre de l’éducation nationale

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue—

Dans un texte retentissant et qui porte haut un questionnement de fond sur les errements linguistiques du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti, « Réforme éducative ou coup d’État linguistique ? » (Le National, 5 mai 2022), Patrice Dalencour invitait à une réflexion analytique exigeante. Auparavant, il avait livré une dense réflexion sur plusieurs goulots d’étranglement du système éducatif haïtien dans l’article « Le diable se cache dans les détails… » (revue Haïti Perspectives, cahier thématique « L’École fondamentale haïtienne », vol. 5, no 1, printemps 2016). Plus récemment et suite à la demande, formulée par l’actuel Exécutif haïtien issu du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste, d’une intervention militaire internationale en Haïti, il a soumis au débat public une réflexion citoyenne sous le titre évocateur « La vingt-sixième heure » (Le National, 15 novembre 2022). Enseignant de carrière, Patrice Dalencour est licencié en sciences de l’éducation et détenteur d’un doctorat en philosophie de l’Université de Toulouse-le Mirail (France). Il a enseigné la philosophie au Lycée Anténor Firmin, à l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti et dans divers établissements privés de la capitale.

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De la responsabilité des militants et militantes qui appellent le Peuple à lutter pour l’indépendance

— Contribution du CNCP —

Que de chemin parcouru depuis le début des années 70 où ceux qui appelaient notre peuple à se battre pour l’indépendance ne constituaient qu’une infime minorité. Diabolisés par l’ensemble d’une classe politique, gauche et droite confondues, ils étaient présentés au peuple comme des irresponsables qui, en prônant la rupture avec la « mère patrie » coloniale, lui feraient perdre les allocations et les retraites et le jetteraient dans « une misère pire qu’en Haïti ». Après un demi-siècle de luttes pendant lequel les militants de différentes organisations ont été confrontés à la répression policière et judiciaire, aux sacrifices et aux trahisons, nous vivons un moment où les conditions objectives et subjectives se réunissent pour rendre possible la libération nationale.

D’abord, tout au long des dernières décennies, l’évolution de la situation économique et sociale de notre pays a pu révéler à l’ensemble du Peuple Martiniquais la validité des arguments développés par les anticolonialistes conséquents.

Pour perpétuer la domination qu’il exerce sur l’économie du pays, en partenariat avec la caste béké, le pouvoir colonial s’est acharné à combattre tout ce qui pourrait constituer l’ossature d’une économie endogène et autocentrée.

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Chlordécone, le dernier masque tombe !

— Par Philippe Pierre-Charles pour le Lyannaj pou dépolyé Matinik —

La position prise ouvertement par le Parquet en faveur du non-lieu dans l’affaire du crime nommé chlordécone fait tomber le masque derrière lequel le pouvoir politique n’a cessé de se cacher : la « séparation des pouvoirs ». Suivant ce grand principe, la justice, indépendante, décide seule, sans interférence du politique. Fort bien. Il se trouve néanmoins que le Parquet, appelé aussi ministère public, est le représentant attitré de l’État, qui affirme parler au nom de la société mais dépend directement du ministre de la Justice. Dans le dossier d’aujourd’hui, le Parquet plaide ouvertement, en fin de compte, pour l’impunité sous couvert de non-lieu. La boucle est bouclée. La justice ne peut condamner pénalement l’État. L’État demande à la justice d’absoudre les divers responsables civils de l’empoisonnement. Confronté à notre interpellation directe en préfecture sur la position exacte de l’État face aux responsables non étatiques du crime, le précédent préfet avait répondu par une pirouette sur « la responsabilité morale (sic !) des concernés.

On connaît donc les coupables. On qualifie de ‘‘ morale ’’ leur responsabilité !

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Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage le 2 décembre

L’esclavage n’est pas simplement un vestige du passé

L’esclavage n’est pas seulement un vestige du passé, mais une réalité tristement actuelle. Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), plus de 40 millions de personnes sont victimes du travail forcé à travers le monde. L’esclavage moderne est un terme recouvrant plusieurs pratiques telles que le travail forcé, la servitude pour dettes, le mariage forcé et la traite d’êtres humains. Cela implique des situations d’exploitation qu’une personne ne peut refuser ou quitter en raison de menaces, de violence, de contraintes et/ou d’abus de pouvoir.

L’OIT a adopté un protocole juridiquement contraignant destiné à renforcer les efforts mondiaux visant à éliminer le travail forcé, entré en vigueur en novembre 2016.

La Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage commémore l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui [A/RES/317(IV)] du 2 décembre 1949.

L’objectif de cette journée est d’éradiquer les formes contemporaines d’esclavages telles que la traite d’êtres humains, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, les mariages forcés et le recrutement forcé d’enfants dans les conflits armés.

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La Route du Rhum vivement contestée

— Par Max Dorléans ( GRS) —

Organisée tous les 4 ans, la fameuse course nautique transatlantique entre la Guadeloupe et St Malo (site de départ de la course) dénommée Route du Rhum, a fait l’objet de part et d’autre de l’océan Atlantique de contestations vives et d’ampleur dont nous sommes totalement solidaires. Et si évidemment ce n’est pas le sport voile qui est en cause ici, par contre, ce qui est hautement scandaleux, inadmissible et condamnable, surtout dans la situation actuelle faite de restriction de toutes natures pour le plus grand nombre, c’est cette débauche de moyens financiers, techniques et autres en cette période de crise ainsi que l’impact écologique de cet évènement. Une débauche de moyens ainsi qu’un subventionnement public considérable tant en Guadeloupe qu’à St Malo en France, qui ont conduit de part et d’autre, à la dénonciation et la contestation de cet évènement. En Guadeloupe notamment sur les questions de l’hôpital, de l’eau, des transports, des services publics, de l’environnement saccagé… et en France, en plus de ces mêmes thématiques générales, sur l’histoire, avec la mise en relief de ce qu’a été ce crime contre l’humanité, avec l’esclavage et le commerce triangulaire à partir des ports de cette région atlantique… Des contestations portant sur les mêmes exigences, et dont l’idée de leur coordination pourrait demain être envisagé pour donner la priorité aux préoccupations du plus grand nombre plutôt qu’aux intérêts d’une petite sphère.

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L’U.F.M. et la C.D.M.T. accueillent la députée Rachel Kéké et la syndicaliste Tiziri Kandi Levy

Rachel Kéké est née en 1974 à Abidjan en Côte d’Ivoire. Elle part pour la France en 2000 et, trois ans plus tard, commence à travailler comme femme de chambre dans l’hôtellerie. Embauchée en soustraitance, ses conditions de travail sont particulièrement difficiles. Les cadences sont infernales, les salaires très bas, le métier abime le corps et le harcèlement sexiste et raciste structure son quotidien.

En juillet 2019, épaulées par le syndicat CGT-HPE, Rachel Keke et ses collègues partent en grève pour exiger des conditions de travail, d’embauche et de rémunération dignes. 8 mois de grève et 22 mois de lutte plus tard, elles obtiennent gain de cause. Le puissant groupe hôtelier ACCOR, ainsi que la boite de sous-traitance qui les emploient sont contraints de céder à la quasi-totalité de leurs revendications. Elles obtiennent entre autres des augmentations de salaires entre 250€ à 500€ par mois et une baisse significative des cadences Fin Juin 2022, Rachel Keke est élue députée de la 7ème circonscription du Val-de-Marne. Elle rejoint la commission des affaires sociales et s’intéresse tout particulièrement au sort des travailleurs et travailleuses essentielles et invisibles, ainsi qu’à celui des femmes et des personnes racisées.

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Assurer le succès du séjour de Rachel Kéké et Tiziri Tandi Levy !

— Le n°274 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La visite, à l’invitation de l’U.F.M. et de la C.D.M.T., de ces deux militantes, mérite d’être couronnée de succès pour plusieurs raisons.

Leur séjour permettra de renforcer une solidarité entre mouvements ouvriers et démocratiques des deux côtés de l’Atlantique. Il y a déjà eu, bien sûr, des visites de militant-e-s de France chez nous, organisées par divers mouvements dont le G.R.S.. La particularité aujourd’hui, c’est que ce sont des organisations de masse (un mouvement de femmes et une centrale syndicale) qui reçoivent une députée et son attachée parlementaire, syndicaliste elle aussi, audelà de la diversité des opinions et des stratégies de lutte.

Nous avons besoin de cette solidarité dépassant les frontières géographiques et les clivages idéologiques. D’autant que nous vivons un moment particulier, où les urgences s’imbriquent et se cumulent de façon dramatique. La course de vitesse entre les défenseurEs de la vie et les tenants d’un système mortifère pour les humains et la nature, est évidente chez nous et dans le monde.

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Le Massacre de 142 esclaves commence le 29 novembre 1781 sur le navire négrier le Zong

Le massacre du Zong (anglais : Zong Massacre) est le meurtre estimé à 142 esclaves à partir du 29 novembre 1781, sur le Zong, navire négrier britannique de Liverpool qui se livrait au commerce triangulaire pour le compte du Gregson slave-trading syndicate (« syndicat du commerce d’esclaves Gregson »).
Ci-contre : Le Négrier, représentation par Joseph Mallord William Turner de meurtres d’esclaves inspirée par le massacre du Zong.

Comme pratique courante, le syndicat a pris une assurance sur les vies des esclaves du navire. Quand, à la suite d’erreurs de navigation, le Zong est sur le point se retrouver à court d’eau potable selon les estimations erronées, l’équipage jette des esclaves par-dessus bord pour les noyer, pour assurer la survie du reste de l’équipage et de sa cargaison d’esclaves et pour empocher l’assurance sur les esclaves, en ne perdant pas d’argent sur les esclaves qui seraient mort de soif.

Quand le Zong arrive au port de Black River en Jamaïque, il fait une demande aux assureurs afin d’obtenir la compensation pour la perte des esclaves. Lorsque les assureurs refusent de payer, l’affaire est résolue en justice.

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