Catégorie : Politiques

Emmanuel Macron nous voit comme une foule et nous sommes un peuple

La communication paradoxale du président français suscite une colère et une révolte populaire assez inédites non sans risque pour la démocratie, écrit Roland Gori, psychanalyste, auteur de «La nudité du pouvoir. Comprendre le moment Macron» (2018)

— Roland Gori psychanalyste, membre d’Espace analytique, professeur honoraire des universités —

Nombreux ont été les commentaires des propos du président Macron face aux mobilisations sociales apparues à la suite de sa réforme des retraites adoptée à marche forcée à l’Assemblée nationale par l’usage désormais intempestif du 49.3 engageant la responsabilité du gouvernement afin d’éviter de courir le risque de voir rejeter un projet de loi bruyamment débattu au parlement et vilipendé par la rue. Droit dans ses bottes et dans sa posture de libéral autoritaire, Emmanuel Macron a déclaré: «L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple et la foule quelle qu’elle soit n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus.» Une fois encore la rhétorique présidentielle ne manque pas d’audace et entre en contradiction paradoxale avec ses actes politiques. Sauver sa majorité avec seulement 9 voix d’avance sur près de 600 députés et en mettant plusieurs millions de personnes dans la rue devrait rendre la prétention à la légitimité populaire moins arrogante…

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Le chanteur et défenseur des droits civiques Harry Belafonte est mort

(New York) Voix envoûtante et physique charmeur, Harry Belafonte, surnommé « le roi du calypso », a connu la gloire dès les années 1950 et marqué son époque par ses convictions humanitaires et sa lutte pour les droits civiques aux États-Unis.

L’emblématique chanteur est mort mardi à l’âge de 96 ans, ont rapporté plusieurs médias américains.

Né à Harlem le 1er mars 1927 d’une mère jamaïcaine et d’un père martiniquais, le chanteur s’est fait le porte-voix de ces rythmes avec Matilda, Day-O, Island in the Sun, Jamaica Farewell, Try to Remember ou Coconut Woman.

C’est enfant, lorsqu’il vit en Jamaïque, que George « Harry » Belafonte découvre le calypso, une musique aux influences ouest-africaine née dans les carnavals de Trinité-et-Tobago, qui va séduire le public américain par son exotisme.

Revenu aux États-Unis, il entre au Théâtre Noir de Harlem après la guerre et monte plusieurs pièces avec son ami de toujours Sidney Poitier, avant de se lancer dans la musique où son charisme et ses qualités vocales lui réservent un succès rapide, qui sera le tremplin de son engagement contre la ségrégation raciale.

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Mayotte : Arrêtez Wuambushu !

— Association Droit Au Logement —
L’opération de destruction massive, sans relogement et en l’absence de jugement d’expulsion, de plusieurs milliers d’habitations, par le biais de l’article 197 de la loi ELAN, est d’une ampleur inédite en France depuis un siècle.
Le gouvernement prévoit aussi d’expulser de Mayotte de très nombreux migrantEs ComorienEs, qu’il aura préalablement jeté à la rue, brisant des familles et les jetant dans la grande misère.

Or la carence des services publics et l’insuffisance des moyens financiers publics mobilisés pour aider le département à sortir de la grande pauvreté sont criants. La délinquance qui justifie cette opération de force est le résultat de cette grande négligence et du mépris de l’État à l’égard de la pauvreté endémique de l’ile.

La Loi ELAN, pourtant rétrograde n’est même pas respectée :

Pour ce faire, le Gouvernement va mettre en oeuvre la mesure d’exception prévue par l’article 197 de la loi ELAN du 23 novembre 2018, que Droit Au Logement avait alors dénoncé et combattu pendant les débats :

L’article 197 permet aux Préfets de Guyane et de Mayotte de procéder de leur propre chef, sans l’avis du juge, à l’expulsion et la destruction de groupes de maisons et d’habitation édifiées sans permis de construire.

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Scandale de la chlordécone : de nouveaux éléments contredisent la justice

 — Par Anne-Laure Barral —

Huit ans d’archives n’ont pas pu être jointes au dossier judiciaire qui s’est traduit par un non-lieu dans l’affaire de la chlordécone. La cellule investigation de Radio France a cependant pu établir que des alertes sur sa dangerosité avaient eu lieu dès 1981.

Patricia Chatenay-Rivauday espère toujours un procès dans l’affaire de la chlordécone. Elle n’accepte pas le non-lieu prononcé en janvier 2023 par les juges du pôle santé du tribunal de Paris. Cette travailleuse sociale de 57 ans, vice-présidente de l’association Vivre en Guadeloupe est atteinte de plusieurs maladies métaboliques. Elle a perdu au moins 11 proches, dont son père décédé d’un cancer de la prostate, et sa sœur d’un cancer du sein.

Je me battrai jusqu’au bout parce qu’on est trop touchés dans ma famille. Même si un jour je ne suis plus là, je voudrais que mon fils continue le combat”, explique celle qui vit aujourd’hui dans un territoire toujours contaminé par la chlordécone. On y enregistre le plus haut taux de cancer de la prostate au monde, en particulier chez les travailleurs des bananeraies.

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La situation à Mayotte, conséquence du dépeçage colonial des Comores

— Communiqué du CNCP à propos de l’opération «  »Wuambushu » —

Le C.N.C.P dénonce avec la plus grande fermeté l’opération « Wuambushu » organisée par le pouvoir colonial français sur l’île de Mayotte. Cette offensive est inhumaine, démagogique et injuste. Ce sont des populations en profonde détresse qui sont violemment attaquées. La xénophobie est instrumentalisée par les autorités, comme c’est le cas dans tous les pays occidentaux, pour désigner à la population des boucs émissaires. La violence qui sévit à Mayotte est le résultat de la grande pauvreté engendrée par la domination coloniale.

La France qui, contestant la validité des référendums organisé par les autorités de Donetsk et Lougansk, soutient la guerre en Ukraine, bafoue de façon cynique le droit international en lançant la chasse aux Comoriens, transformés par elle en « immigrants illégaux » à Mayotte. La dite «Communauté Internationale» n’a pas avalisé le dépeçage des Comores qui a suivi le référendum d’autodétermination dans ce pays.

Le CNCP exprime son total soutien au Peuple de l’archipel des Comores et à sa lutte contre le colonialisme qui lui permettra de prétendre à un avenir meilleur.

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On prémyé son sonné pou Klodo !

— Communiqué de l’UPLG —
L’UPLG prend acte avec une grande satisfaction de la décision la juge d’instruction de ne pas suivre le procureur de la République Xavier Sicot qui avait requis le non-lieu dans l’affaire Claude JEAN-PIERRE dit Klodo. Cet homme de 67 ans que le 21 octobre 2020 deux gendarmes de la brigade de Deshaies avaient mortellement agressé à la suite d’un contrôle routier et qui décédera par la suite de ses blessures le 03 décembre 2020, un veritabele assassinat à nos yeux.

Konba-la poko bout !

Désormais nous attendons les auditions complémentaires et surtout la mise en examen des gendarmes Stephen BOYER et l’adjudant Philippe CHARLIER.
Nous attendons également l’audition des témoins et l’acception des constitutions de parties civiles et tous les actes de procédures concourant à la manifestation de la vérité telle que nous avons pu la voir par les images captées par les caméras de la vidéo-surveillance de la mairie de Deshaies.

Nou paka lagé Fatia épi Kristòf

L’UPLG appelle la population guadeloupéenne à maintenir la pression populaire sur les autorités judiciaires pour transformer cette première victoire obtenue grâce à la détermination de Fatia et Christophe et le concours des guadeloupéens révoltés par l’injustice faite à Klodo.

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Un an après l’élection d’Emmanuel Macron, que reste-t-il de la « Macronie » ?

Par Pierre Bréchon, Professeur émérite de science politique, Sciences Po Grenoble

DECRYPTAGE. Un an après le début de son second quinquennat, Emmanuel Macron suscite défiance et discrédit. Par Pierre Bréchon, Professeur émérite de science politique, Sciences Po Grenoble

Dans quelles conditions le second quinquennat d’Emmanuel Macron peut-il se poursuivre ? L’actualité sociale et politique permet de douter d’un déroulement politique serein au vu des nombreuses mobilisations, aussi bien sur le front social (mouvement contre la réforme des retraites) mais aussi écologique et politique, avec un fort bouleversement de la vie parlementaire et partisane.

Au cœur de la crise politique actuelle figure la personnalité du président, fortement décriée par ses adversaires politiques et également désormais critiqué à l’étranger. Le socialiste Boris Vallaud n’a ainsi pas hésité à qualifier le chef de l’État de « forcené retranché à l’Élysée ».

Comment comprendre cette situation et cette crispation un an après l’élection d’Emmanuel Macron pour un second mandat ?

Un président inattendu

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La violence du pouvoir macronien est une invitation au renforcement de la lutte !

— — Le n° 295 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Chaque provocation de Macron, destinée à persuader que la lutte est terminée, a eu l’effet contraire. La colère monte d’un cran. La promulgation en pleine nuit de la loi scélérate n’a pas failli à la règle. La violence du procédé a coupé le souffle à celles et ceux qui croyaient un tant soit peu à la « sagesse » du monde capitaliste,voire à l’influence présumée du président Fabius.

Chien maré pou lapidé, proclament les Dominants. En d’autres termes, ils ne veulent pas apaiser comme ils le proclament, mais écraser, quoi qu’il en coûte. Leur soif insatiable de démolir tout ce que les luttes prolétariennes du passé ont permis de conquérir, ne sera étanchée que par la résistance ouvrière et populaire.

En dépit des flottements, que l’on peut percevoir à demimots chez certains de l’intersyndicale de France, la ligne officielle, tout comme la volonté majoritaire, reste à la poursuite de la lutte, à la combinaison d’actions locales et sectorielles avec le grand rendezvous du premier mai que les responsables annoncent historiques.

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#PasDeRetraitPasDeJO

Réforme des retraites : #PasDeRetraitPasDeJO… Les opposants menacent les JO 2024 à Paris

RÉSEAUX SOCIAUX Pour le recrutement des bénévoles, des appels à se porter candidat pour se désister au dernier moment circulent également sur le Net

L’impopulaire réforme des retraites, avec sa mesure phare de recul de l’âge de départ à 64 ans, a été promulguée en pleine nuit par le président de la République. « Une provocation » pour les opposants à cette réforme, qui menacent désormais de perturber le bon déroulement des Jeux olympiques 2024 à Paris.

Le hashtag #PasDeRetraitPasDeJO est rapidement devenu viral sur Twitter, se plaçant ce samedi à la mi-journée en tête des trending topic, avec près de 15.000 tweets déjà partagés.

« Pas une mauvaise idée, du tout »

De nombreux internautes, en colère, ont abondamment relayé ce hashtag, dès l’annonce de la promulgation de la loi. « Vous passez en force en pleine nuit comme un fourbe@EmmanuelMacron ? C’est bien simple ! Pas de retraite, pas de jeux en 2024 », a écrit un utilisateur de Twitter. « Je découvre le #PasDeRetraitPasDeJO.

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Après la décision du Conseil constitutionel , le combat continue et s’élargit !

— Communiqué de l’intersyndicale de Martinique —

Loin d’affaiblir le combat contre les plans scélérats du pouvoir macronien, la décision du Conseil Constitutionnel ravive la colère de la population et crée les conditions d’un nouvel essor de la mobilisation.

Réunie ce vendredi 14 avril, l’intersyndicale de Martinique se réjouit de la volonté des camarades de l’hexagone de maintenir la mobilisation jusqu’au retrait de la réforme.

En Martinique, nous décidons d’élargir la lutte aux différents problèmes qui assaillent la population : bas salaires, vie chère, précarité, chômage, dégradation des services publics, chlordécone, …

L’intersyndicale a retenu le principe d’un 1er mai unitaire, d’ampleur exceptionnelle, et travaille à un calendrier de mobilisations avant et après ce 1er mai.

Le 1er acte sera l’opposition totale à la menace ridicule de répression contre le camarade Bertrand Cambusy mardi 18 avril 2023.

Plus que jamais, le combat continue contre la régression sociale, pour la démocratie sociale et pour le mieux vivre de toutes et de tous.

Les organisations syndicales soussignées : CDMT, CFDT, CFE-CGC, CGTM, CSTM, FO, FSU, UNSA, ainsi que celles qui décideront de se joindre à cet appel.

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La loi, les normes et la vie

— Par Robert Saé, du CNCP —

Bien sur, il faut des règles et des lois pour régenter la vie en société. Évidemment, des institutions doivent être mises en place pour les faire respecter afin de garantir l’harmonie sociale. Une fois cela admis, qui peut ignorer que, dans la société, existent des classes sociales dont les intérêts sont divergents ? Qui ne sait pas que celles qui s’emparent du pouvoir par la violence imposent des lois visant à perpétuer leur domination sur les classes exploitées ? Le coup de force perpétré par le gouvernement Français pour imposer le saccage des retraites nous donne l’occasion de déconstruire la propagande menée par les classes dominantes pour légitimer leurs exactions.

Dans l’opinion publique, s’est imposée comme une évidence, l’idée que le respect de la Constitution, de « l’état de droit » et des lois ne peut ni ne doit, en aucun cas, être remis en cause. C’est le résultat d’un endoctrinement qui commence à l’école et qui est entretenu par la propagande de ceux qui contrôlent le pouvoir. Pourtant, la quasi totalité des lois régissant la propriété, les brevets, le droit des affaires, les rapports entre salariés et patrons, les relations commerciales entre pays (etc.)

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Continuité territoriale: les défaillances de l’État français

— Par Henri Clavier —

Il s’agit d’un sujet brûlant pour les outre-mer, l’aide à la continuité territoriale vise à ne pas isoler les territoires et découle du principe d’égalité entre les citoyens. Par définition, les outre-mer ne peuvent pas disposer d’une offre de services (qu’ils soient sportifs, économiques ou scolaires) équivalente à celle existante en métropole. Identifiée de longue date comme une solution, la continuité territoriale peine de plus en plus à produire les effets attendus. La faute principalement à un manque de budget de l’organisme chargé de faciliter la continuité territoriale, l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (LADOM). Pour les rapporteurs, Catherine Conconne, sénatrice socialiste de la Martinique, et Guillaume Chevrollier, sénateur Les Républicains de la Mayenne, la continuité territoriale est aussi un enjeu d’attractivité et de cohésion des territoires. Un sujet relativement transpartisan selon Stéphane Artano (RDSE), président de la délégation sénatoriale aux outre-mer, conçoit le rapport comme une « prise de pouls des territoires ». Ce dernier pointe la nécessité d’une réforme « systémique », pour « faire en sorte que la continuité territoriale ne soit pas perçue comme un facteur d’isolement ».

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Répartition vraie ou transition vers la capitalisation ?

Par Max Dorléans (GRS) —

A observer la macronie, les LR, et le Modem, tous ne jurent apparemment très sincèrement depuis l’écriture de la réforme des retraites pondue ces derniers mois, que par la répartition. On aurait même oublié la réforme par points – qui ouvrait largement la porte à la capitalisation – proposée en 2019 par Macron, tant lui et ses partisans apparaissent comme les plus ardents défenseurs de la répartition. Pourtant, lorsqu’a été créée la Sécurité sociale en 1945, tout ce que la droite comptait comme réactionnaires, a combattu celle-ci, précisément parce que c’était un système par répartition, à l’opposé de la capitalisation dans lequel c’est la capacité pécuniaire individuelle qui prime, et pas les besoins de chacun. Avec la Sécu et la répartition, on passait alors au moins partiellement, de « à chacun selon ses capacités » à « à chacun selon ses besoins ». Sauf que leur apparente sincérité tiendrait la route si tous, depuis des décennies, n’avaient pas combattu et cherché en permanence à casser la Sécu, au point de la rendre dans son état actuel, presque « hostile » aux intérêts du plus grand nombre.

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Retraites, misères et grandes menaces : quelles statégies pour une résistance victorieuse ?

— Le n° 294 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La peur du débat et le refus de l’unité des masses, relèvent d’une même faiblesse : le manque de confiance dans le mouvement populaire et dans son rôle central dans le combat émancipateur. Ces peurs entretiennent les malentendus et nourrissent l’impuissance des tiraillements stériles.

Sans prétendre détenir des vérités d’évangile, nous soumettons sous une forme très ramassée, quelques axes de réflexion.

1. Devant la gravité des menaces qui nous assaillent, tant chez nous qu’au niveau mondial, le premier devoir est de résister. Sans le combat immédiat, aucun plan ne vaut.

2. La confrontation engagée en France, et suivie avec intérêt et sympathie dans bien des pays, décidera largement des conditions des luttes à venir.

3. Le rôle principal est joué par les forces sociales de France, mais notre participation à ce combat est une question d’intérêt pour nousmêmes, pour les générations à venir, et une question élémentaire de dignité.

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Réforme des retraites : les citoyens au miroir de leurs émotions

—  Par Alain Faure, Université Grenoble Alpes (UGA) —

ANALYSE. Les mots entendus lors de la contestation contre la réforme des retraites sont empruntés au registre des émotions et traduisent un ressenti qui vient de loin.

La spontanéité et l’intensité avec lesquelles les opposants à la réforme des retraites expriment leur mécontentement ont-elles une influence sur la structuration de leurs argumentaires ?

Les termes utilisés pour décrire le phénomène parlent d’eux-mêmes : révolte, déni de démocratie, honte, scandale, humiliation, trahison…

Dans tous les témoignages, la perception des enjeux semble indexée à des ressentis personnalisés, comme si le contexte de la réforme libérait la parole sur des sentiments enfouis.

Les avis mettent volontiers en scène des souffrances personnalisées. Des situations de mal-être, qui semblaient jusqu’alors contenues ou indicibles, sont avancées pour commenter les effets de la réforme. On est presque sur le registre de la révélation : les colères contre la réforme mettent des mots inédits sur des fragilités et des impuissances.

Les émotions influencent-elles les opinions ?

Ces émotions influencent-elles la formation et l’expression des opinions politiques ?

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En Martinique le combat continue !

— Le n° 293 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

On nous dira qu’à cause de l’Histoire, de la géographie, de la politique et je ne sais quoi encore, les colonies ne sont pas l’épicentre du combat pour bloquer la réforme Macron. Certes ! Il est pourtant arrivé, que tel ou tel territoire se trouve aux avant-postes. Lors du dernier combat sur la retraite, les enseignant·e·s martiniquais·es avaient montré une détermination plus grande qu’en France.

En attendant, le pouvoir s’est trompé en pensant avoir sifflé la fin de la partie chez nous. Le 49-3 est dans les conversations les plus inattendues ! Les arguments sont assez largement connus.

Le mouvement syndical est traversé par des tactiques diverses. Certains ne pensent qu’aux manifestations des journées « nationales ». D’autres se concentrent sur les sites « sensibles » pour la circulation ou les services. CDMT et CGTM alternent les blocages de zones « économiques », en réalité commerciales, et les manifestations de rues. Le pouvoir politique et les milieux d’affaires sont vus, dans cette optique, comme les cibles privilégiées.

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« Terrorisme intellectuel », un concept d’extrême droite dans la bouche de Gérald Darmanin

Par Xavier Régnier —

Le ministre de l’Intérieur a donné une longue interview au « Journal du dimanche » et assène ses vérités qui peuvent être contredites

  • Alors que les récentes manifestations contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline ont été marquées par des violences policières dénoncées jusqu’au sein de l’ONU, Gérald Darmanin a accordé une interview au Journal du dimanche.
  • Le ministre de l’Intérieur y dénonce le « terrorisme intellectuel » de l’extrême gauche, accusant Jean-Luc Mélenchon de vouloir une « révolution ».
  • Le concept mobilisé par Gérald Darmanin est issu de l’extrême droite, et sert une rhétorique qui enchaîne contre-vérités, oublis et volonté de mettre la Nupes en marge du champ politique.

Après Emmanuel Macron dans Pif Gadget et Marlène Schiappa annoncée dans Playboy, l’exécutif boucle sa semaine médiatique de manière plus traditionnelle, avec une interview de Gérald Darmanin dans le Journal du Dimanche. Comme d’autres ministres avant lui, l’ancien maire de Tourcoing y prend ses aises, et répond dès la deuxième question, portant sur « le comportement de certains effectifs » des forces de l’ordre, qu’il « refuse de céder au terrorisme intellectuel de l’extrême gauche ».

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Garder le cap de l’unité face à l’ennemi commun

— Par Alain Limery, porte-parole du CNCP —

le Mardi 28 mars la police nationale française et un escadron de gendarmerie mobile ont procédé à l’évacuation des militants anti-chlordécone qui, depuis janvier 2023, occupaient la cour de l’ancien « Palais de justice » de Fort-de-France, rebaptisée « Lakou kont non-lieu ». Les militants entendaient en faire un lieu de résistance face à l’arrogance et au mépris des autorités qui tentent d’étouffer à tout prix le scandale de l’empoisonnement de notre peuple et de notre pays par les pesticides. La présence de ce lieu de contestation alertait tous les étrangers traversant la capitale quant à ce crime commis par les autorités françaises et la caste des grands planteurs de banane.

L’arrêté pris par le Maire de fort-de-France pour interdire l’accès aux lieux, après des tentatives avortées de concertation, a offert au pouvoir colonial l’opportunité de poursuivre l’offensive de persécution qu’il mène contre les militants anti-chlordécone depuis plusieurs années. Provocations policières, gardes à vue, procès à répétition n’ont jamais cessé. L’opération d’évacuation de « Lakou kont non lieu » a été suivie de l’arrestation de trois militants et de procès.

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Le Rassemblement national, l’adversaire utile des « présidentiables »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Prévu par la constitution de 1958 modifiée, le mode de scrutin de l’élection présidentielle, – suffrage universel à 2 tours, le second réservé au 2 candidats arrivés en tête au premier – avait conduit à un faux two party system et au renforcement du président de la République. Reste qu’aucun président n’a jamais été élu au premier tour qui, en réalité, fait fonction de « primaire » pour le second. Le vainqueur n’en a pas moins toujours été, suivant la formule consacrée, le président de tous les Français.

Désormais, il est dénié au président, réputé comptable des seuls suffrages du premier tour, la possibilité de mettre en œuvre ses objectifs de campagne électorale. Ainsi donc, les 27% de voix obtenus au premier tour par Emmanuel Macron ne l’autoriseraient pas à prendre des décisions pour tous les Français. C’est aussi ce que semble corroborer, en creux, l’ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, qui affirme avec un cynisme confondant qu’avec les maigres sondages qui lui sont favorables, le président « contente son électorat ». Ainsi, au moment où le monde s’enflamme, la France retombe dans les jeux de la 4ème République avec la compréhension du fils du Père de la constitution.

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Aperçus du festival « Ceiba » (mars 2023)

– Par Selim Lander –

Ceiba ? Un « genre » (famille) d’arbres de ce pays (fromager, kapokier, mapou rouj, bois coton) comme le rappelle opportunément le directeur de Tropiques Atrium, puissance organisatrice, dans son édito en forme de poème. Onze spectacles (théâtre, danse, musique et même opéra) qui se sont déroulés tantôt à l’Atrium tantôt sous le chapiteau installé dans la commune de Saint-Esprit. Nous avons déjà dit ici-même tout le bien que nous pensions de l’adaptation des Noces de Mozart sous forme réduite mi opéra-mi théâtre (1), il n’est donc pas nécessaire d’y revenir, pas davantage que sur la pièce de théâtre Chasser les fantômes vue lors du dernier festival d’Avignon (2). Nous voudrions simplement exprimer brièvement notre ressenti à propos des autres spectacles du festival auxquels nous avons pu assister.

Danse : Näss (les gens)

Peut-être le sommet de ce festival. Le chorégraphe, Fouad Massoud, est franco-marocain et c’est au Maroc qu’il a passé son enfance. Il a intitulé sa pièce en hommage au groupe Nass el Ghiwane (les gens bohèmes), qui ont popularisé la culture gnawa dans les années (19)80, les Gnawa étant une confrérie religieuse qui mêle l’islam et des pratiques animistes importées de l’Afrique subsaharienne.

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Gouverner c’est prévoir

– Par Michel Herland –

[Article repris de France Antilles Martinique, 2 mars 2023]

Dans un entretien publié dans France Antilles le 27 janvier 2023, le professeur Justin Daniel revient sur « l’Appel de Fort-de France » lancé lors de la Conférence des présidents des régions ultrapériphériques de l’Union européenne, Huguette Bello, présidente de la Région Réunion, Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, Serge Letchimy, président de la Collectivité territoriale de Martinique, Guy Losbar, président du Département Guadeloupe, Louis Mussington, président de la Collectivité de Saint-Martin, Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental de Mayotte et Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane, le 16 mai 2022. Cet « appel solennel » mentionnait trois orientations :

« – Refonder la relation entre nos territoires et la République par la définition d’un nouveau cadre permettant la mise en œuvre de politiques publiques conformes aux réalités de chacune de nos régions,
– Conjuguer la pleine égalité des droits avec la reconnaissance de nos spécificités, notamment par une réelle domiciliation des leviers de décision au plus près de nos territoires,
– Instaurer une nouvelle politique économique fondée sur nos atouts notamment géostratégiques et écologiques. 

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Retraites: de retour dans la rue, les syndicats réclament en vain une « médiation »

Les opposants à la réforme des retraites étaient moins nombreux dans la rue mardi pour une dixième journée d’action à l’appel des syndicats qui ont réclamé une « médiation », rejetée par le gouvernement mais soutenue par ses alliés du Modem.

Cinq jours après un sursaut terni par de nombreux débordements, les premiers chiffres des autorités comme des syndicats attestaient d’une participation en repli, comme à Bayonne (6.500 à 13.000), Nice (3.700 à 25.000) ou Clermont-Ferrand (11.000 à 40.000).

« Le mouvement ne s’essouffle pas », a cependant affirmé depuis Clermont-Ferrand le leader de la CGT Philippe Martinez, jugeant « la détermination toujours aussi importante » pour exiger le retrait de la réforme et de sa mesure-phare: le report de l’âge légal de 62 à 64 ans.

Après que les violences lors de 9e journée de mobilisation le 23 mars, puis autour de la bassine de Saint-Soline (Deux-Sèvres) durant le week-end, sont encore dans toutes les têtes, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté mardi à Nantes ainsi qu’à Rennes. A Nantes, une agence bancaire a été incendiée et le tribunal administratif visé, tandis qu’à Rennes ont eu lieu de nombreuses dégradations.

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Amnesty International pointe la nette dégradation des droits humains à travers le monde en 2022

— Par Étienne Cherchour —

Dans son rapport annuel publié ce mardi 28 mars, Amnesty International note qu’aucune région n’est épargnée par la dégradation des droits humains et met en avant les droits des femmes, premières victimes des crises.

Le lieu n’a pas été choisi par hasard. Il y a 75 ans, l’Assemblée générale des nations unies avait adopté la Déclaration universelle des Droits de l’Homme au palais de Chaillot à Paris. Et c’est ici que l’ONG Amnesty International a choisi de présenter son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un document qui souligne la nette dégradation des droits civiques et politiques des individus à travers le monde. Un constat qui « n’épargne aucune région du monde », insiste la secrétaire générale d’Amnesty international, Agnès Callamard.

La guerre en Ukraine, une aide humanitaire contrastée

Événement géopolitique majeur de l’année passée, l’offensive russe en Ukraine a entraîné une vague de réfugiés sans précédent en Europe — environ 5 millions. Pour Amnesty International, la réponse rapide et à grande échelle de la communauté internationale confrontée à ce défi humanitaire a prouvé que l’Occident avait les moyens de se coordonner pour venir en aide de manière efficace et sans délai à un pays en détresse.

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Pétition pour la dissolution de la BRAV-M

La répression policière qui s’abat sur notre pays doit conduire à remettre à l’ordre du jour l’impératif démantèlement de la BRAV-M.

Le pays étouffe de témoignages d’exactions violentes et brutales commises par ces brigades motorisées à l’encontre des manifestants qui tentent de faire entendre leur opposition à un projet de régression sociale.

Ces témoignages circulent dans le monde entier, interpellent la communauté internationale et entachent l’image de notre pays. Ils font état d’un emploi disproportionné et arbitraire de la force et en contrariété avec le schéma national de maintien de l’ordre.

Brigade créée en mars 2019 sous l’impulsion du préfet Lallement pour bâillonner le mouvement des Gilets Jaunes, elle est devenue l’un des symboles de la violence policière.

Loin d’assurer un retour à l’apaisement, son action participe de l’augmentation des tensions, y compris à l’encontre des forces de l’ordre.

Aussi, son mode d’intervention évoque le souvenir des voltigeurs, des duos de policiers montés sur une moto pour disperser les manifestants, brigade dissoute en 1986 après l’assassinat de Malik Oussekine, roué de coups par trois voltigeurs en marge de contestations étudiantes.
Le droit de manifester convoque des droits fondamentaux garantis par notre corpus constitutionnel : la libre communication des pensées et des opinions, la liberté d’aller et venir ou encore la liberté de réunion et d’association.

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Mardi 28 mars : Annou déboulé an lari Fodfrans !

— Le n° 292 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le gouvernement BorneMacron, dos au mur, n’arrive ni à imposer sa contre-réforme, ni à convaincre la population. La répression renforcée ne changera rien à l’affaire. Mardi 28 mars, est une occasion de porter un nouveau coup au pouvoir, de montrer la puissance du rejet populaire.

Les différentes actions de terrain ont montré et continueront de montrer une détermination sans faille, contre une régression caractérisée de nos droits. Ce recul se fait au profit des grosses fortunes qui engrangent des profits, et qui se nourrissent, chez nous plus qu’ailleurs, des bas salaires, des retraites de misère, de la précarité, des mauvaises conditions de travail, du chômage, de l’abandon du service public.

Pour éviter des plans encore plus menaçants, nou toujou la ! Nou toujou Doubout.

 Mardi 28 mars, ensemble, disons non à cette pwofitasyion, en commençant par arracher le retrait du plan scélérat contre la retraite.

 MANIFESTONS PAR MILLIERS ! RENDEZ-VOUS 8 HEURES À LA MAISON DES SYNDICATS.

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