Catégorie : Politiques

« “Le JDD” ne peut devenir un journal au service des idées d’extrême droite », dénoncent plus de 400 personnalités

— Collectif —

Les salariés et des figures du monde politique, économique, social, culturel, associatif ou sportif, parmi lesquelles Elisabeth Badinter, JoeyStarr et Lionel Jospin, se mobilisent contre la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête de l’hebdomadaire.

Sidérés et inquiets qu’un appui revendiqué d’Eric Zemmour prenne la direction du Journal du dimanche (JDD), nous soutenons la rédaction de ce dernier dans son combat. Depuis le jeudi 22 juin et l’information du journal Le Monde confirmée le lendemain par la direction du groupe Lagardère, les équipes du JDD sont en grève pour protester contre la nomination de Geoffroy Lejeune, qui dirigeait jusqu’à très récemment l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles, condamné sous sa direction pour injures publiques à caractère raciste.

Acteurs du monde politique, économique, social, culturel, associatif ou sportif, nous ne pouvons nous résoudre à voir ce rendez-vous dominical de référence véhiculer des opinions contraires aux valeurs républicaines qu’il porte depuis soixante-quinze ans. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on le lise ou qu’on ne le lise pas, le JDD, avec ses qualités et ses défauts, est toujours resté attaché à la diversité des opinions.

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Hugo Blanco, leader historique des partisans de la réforme agraire au Pérou, est mort

Originaire de la région de Cuzco, dans les Andes, le militant pour les droits des paysans autochtones et pour l’environnement, est décédé en Suède, à 88 ans.

Hugo Blanco Galdós (15 novembre 1934 – 25 juin 2023) était une personnalité politique péruvienne, chef de la Confederación Campesina del Perú (PCC, Confédération Campesino du Pérou), chef de la Quatrième Internationale de Trotsky et écrivain.

Début de la vie
Quand Blanco était enfant, il a entendu dire qu’un propriétaire terrien avait appliqué un fer rouge sur un indigène. Quand il avait 10 ans, il a rencontré un chef indigène qui lui a raconté l’histoire de ses luttes. Il s’est impliqué dans des grèves d’école contre Manuel A. Odría , que les étudiants ont gagnées. À 20 ans il a voyagé à Buenos Aires et a commencé à étudier dans l’université. Là, il a rejoint un parti ouvrier après avoir rencontré des trotskystes argentins . Sans terminer ses études agronomiques à l’Université de la Plata en Argentine, il est devenu ouvrier dans une usine parce qu’il ne voulait pas travailler pour les propriétaires terriens.

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La tragique inconséquence des responsables de la gauche martiniquaise au Pouvoir

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Les dirigeants aussi bien politiques que syndicaux se réclamant de la gauche martiniquaise n’ont de cesse de dénigrer et vilipender l’État français, qu’ils accusent de tous les maux et rendent responsable de leur incapacité à agir au profit de leurs compatriotes.En “mendiants arrogants “qu’ils sont, selon le mot de Césaire, ils réfutent leur appartenance à la nation française qui les fait vivre et s’élever et sans laquelle ils ne seraient que fétus de paille ballottés au gré de l’océan, à la merci de tous les prédateurs environnants. Ils instruisent en permanence un procès contre la France au motif de la traite négrière et de l’esclavage aboli sur l’île depuis 175 ans mais qui perdure à ce jour dans certaines contrées d’Afrique, qu’ils parent cependant de toutes les vertus.

Le résultat de cet enfermement dans le passé évoqué de manière obsessionnel, avec le concours empressé d’intellectuels engagés et de media politisés, a eu pour effet de déboussoler une partie de la jeunesse en la coupant des réalités de son époque ; n’entrevoyant aucune perspective d’avenir elle se laisse aller à des action irréfléchies dans l’espoir de compenser son inadaptation au monde et soulager son mal être.

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Harcèlement moral et soufrance au travail : la preuve par Pizza+

— Le n° 305 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

L’article du précédent RS sur le sujet, a semble-t-il suscité quelques réactions. Pawol-la ki té long!

L’éclatement en fin de semaine de la mobilisation dans la pizzeria de « Ma ville à moi » vient illustrer notre propos. Le tract du syndicat CDMT que nous reproduisons cidessous, donne les éléments principaux.

Le harcèlement ici, tire son origine d’un événement lamentable mais prend corps dans la légèreté, l’indifférence, l’incompétence de la hiérarchie dans le traitement du problème. Comme dans la grande majorité des cas, la victime est enbas et les responsables enhaut : un supérieur hiérarchique, une directrice, une patronne.
Pour corser l’affaire, un haut responsable du centre qui aurait dû mettre son autorité du côté de l’évidente solution, joue la posture d’une frauduleuse neutralité au service de « enhaut ».

Ajoutons que le « cadre ? » agresseur est un homme jeune, et la victime une femme plus âgée.

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Martinique : vers une offre de soins de plus en plus centralisée et rabougrie !

— Par Gracienne Laurence (*) —

Le directeur du Centre hospitalier universitaire de Martinique (CHUM), les autorités médicales et sanitaires n’ont cessé de tergiverser au sujet de l’existence de la maternité du Centre hospitalier Louis Domergue (CHLD) situé à la ville de La Trinité. Cette maternité fermera-t-elle ou ne fermera-t-elle pas ? C’est la question qui mérité d’être posée car sa suppression du paysage sanitaire martiniquais est programmée depuis 2006.

En effet le 20 avril 2023, la direction du CHUM annonçait la cessation provisoire de toute activité obstétricale et chirurgicale dans cette unité de soins à cause d’une panne des extracteurs d’air dans les blocs opératoires pour une durée de deux semaines, afin de réaliser des travaux de réparation. Pour toute personne qui connaît le milieu médico-chirurgical, les raisons avancées par le chef du CHUM paraissent peu crédibles car l’entretien de tout bloc opératoire fait l’objet d’un protocole de surveillance strict afin d’éviter toute défaillance du système sous peine de mise en danger de la vie d’autrui. De surcroît, dans ce bloc, il y a plusieurs salles opératoires. Pourquoi les fermer toutes ?

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Macron reprend les mystifications les plus éculées

—- Le n° 304 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Les mises en scène et le baratin de Macron n’arriveront pas à faire prendre pour des nouveautés les vieilles lunes de la politique capitaliste. Les ficelles sont grosses, et le bavardage reste répétitif.

Pour faire croire à une prise en compte de la hausse des prix, il fait un gros tapage sur la hausse du prix d’indice dans la fonction publique, mais tout le monde constate que la hausse des salaires en résultant, est nettement inférieure à la hausse réelle et palpable du coût de la vie.

Dans le privé, le décalage est encore plus net entre SMIC et coût de la vie.

Pour tenter de masquer la tromperie, il reprend le blabla sur la participation, l’intéressement, les primes. Ces prétendues solutions ont de gros points communs.
1. Elles laissent de côté la nécessité de la hausse des salaires
, pour rattraper celle des prix.

2.Elles sont soumises aux manipulations de patrons, experts dans l’art de maquiller leurs profits, lorsque les calculs automatiques sont en jeu, et à leur mauvaise volonté lorsqu’il s’agit de négocier des « primes » ponctuelles.

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Mayotte : nouvelles destructions de bidonvilles

Des «décasages» sont effectués ce lundi dans un quartier informel du nord-est, qui comptait 80 cases en tôle

Les autorités françaises ont déployé depuis avril des centaines de policiers et gendarmes à  Mayotte pour mener une série d’interventions des services sécuritaires et sociaux regroupées sous le nom de «Wuambushu» («reprise» en mahorais). Fin mai, les pelleteuses s’étaient attaquées à Talus 2, l’un des plus importants bidonvilles de Mayotte. Ce lundi, la destruction de logements insalubres s’est poursuivi à Mayotte avec des «décasages» dans un petit bidonville du nord-est de ce département français de l’océan Indien où vivent des migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus de l’archipel voisin des Comores.

«On fait un tour du quartier pour vérifier que tout le monde a évacué les lieux et on évite toute problématique, tout acte de rébellion», a expliqué à  l’AFP le général Olivier Capelle, qui dirige la gendarmerie de Mayotte, À l’entrée du site de Barakani, dans la commune de Koungou, avant que ne soient cassées les habitations de fortune. Là, 80 gendarmes ont été déployés depuis 07h00 locales.

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Le monument aux morts de la Savane profané et souillé

— Communiqué de Renaissance Martinique —
Samedi 17 juin 2023, le monument aux morts de Fort-de-France a été recouvert de peinture rouge. Un acte de vandales et sans doute, les ignares qui ont commis cet acte ignorent-ils l’origine et le sens du terme vandale.

Renaissance Martinique s’indigne d’une telle gifle à tous nos anciens qui ont combattu pour la liberté, au péril de leur vie, et dont plusieurs venaient, ce dimanche matin, rendre hommage à travers l’appel du 18 juin à ceux, nombreux, qui ont payé de leur vie leur engagement pour la liberté et la patrie.

Lire aussi : Six monuments aux morts souillés de peinture en ce jour de commémoration de l’appel du 18 juin

Au moment où les périls climatiques nous menacent et nécessiteront la solidarité de tous ici et en Europe à notre égard, au moment où le canon retentit partout dans le monde et particulièrement en Europe, venir jouer les intéressants, incognito évidemment, témoigne de la sottise de ceux qui s’en prennent aux symboles pour revendiquer au fond une dictature.

Une fois de plus, le silence sera assourdissant par lâcheté politique et intellectuelle.

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Martinique, l’île au trésor

— Par Jean-Pierre Maurice —
Au péyi Martinique, certains rêvent -à la manière de notre illustre poète Aimé CÉSAIRE – d’un territoire libéré du joug néocolonial et devenu fleuron de la Caraïbe.
Il s’agit là bien-sûr d’un désir de fierté, désir bien naturel au regard de l’histoire, courte mais si chargée de mémoire des cruautés de l’esclavage.

Hélas, les temps actuels et leurs incertitudes en conduisent beaucoup à douter aujourd’hui de la justesse d’une démarche purement identitaire aux accents de « péyi-a cé ta nou ». C’est que, dans notre société du « débrouilla pa péché », la République (même imparfaite) avec ses idéaux et ses valeurs, ne manque pas d’intérêt.
Que serait en effet notre Martinique si elle était livrée sans contrôle aux appétits les plus féroces ?

Amis, notre Martinique -ce paradis qui fut si bien chanté par nos poètes et nos musiciens- , notre Martinique est notre trésor. Préservons-la au mieux des abus et des excès, qu’ils soient politiques, sociaux, économiques ou environnementaux.

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Selon les survivants, le naufrage aurait été provoqué par les gardes-côtes Grecs

— Par Émilien Urbach —

Vincent Cochetel, envoyé spécial de l’UNHCR en Méditerranée, a évoqué, ce vendredi 16 juin, les témoignages reçus des survivants du drame survenu deux jours plus tôt, dans le Péloponnèse. Ils accusent les gardes-côtes grecs d’avoir fait chavirer leur embarcation.

l’envoyé spécial du Haut-commissariat aux réfugiés des nations unis (UNHCR) en Méditerranée occidentale et centrale, Vincent Cochetel, a fait plusieurs déclarations, ce vendredi 16 juin, concernant le naufrage survenu, deux jours plus tôt, au large des côtes. Ces prises de position révèlent de nombreuses incertitudes sur les circonstances dans lesquelles a pu se dérouler le drame qui pourrait avoir coûté la vie à 650 exilés.

Il a en premier lieu réagi, dans la matinée, à l’inaction presque avouée des autorités maritimes le jour du drame. « De nombreuses questions restent sans réponse et nécessitent une enquête indépendante, a-t-il expliqué.  En effet, s’il y avait eu des soupçons d’armes, de drogue sur le bateau, il aurait été stoppé. Idem s’il s’agissait d’un bateau de plaisance. Interroger la détresse coûte des vie

Un peu plus tard, le responsable de l’UNHCR, ne s’est pas privé de rappeler quelques vérités à l’annonce de l’arrestation de 9 personnes soupçonnées d’être les passeurs ayant affrété le chalutier sur lequel avaient embarqué, sur les côtes libyennes, 750 personnes, 6 jours plus tôt. 

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Aides publiques, loi du silence et…reproduction sociale !

— Par Max Dorléans ( GRS) —

En déclarant que « il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables », l’un des chefs macronistes à l’Assemblée nationale, Guillaume Kasbarian, a montré en s’adressant à la réalisatrice Justine Triet – toute fraiche récipiendaire de la palme d’Or au festival du cinéma de Cannes – le fond arrogant et méprisant de la pensée macroniste, et de la droite en général : sanction, financière ou autre, contre celles et ceux qui ne sont pas des bénis oui-oui !

En effet, pour eux à la tête de l’Etat et de son budget, il est inconcevable que tout réceptionnaire d’aides publiques puisse les critiquer, sauf à accepter en retour de se les voir non attribuées !

Un point de vue similaire à celui récent de Darmanin, dont les menaces à l’endroit de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), sous-tendaient également la suppression des subventions pourtant publiques, parce que simplement la LDH s’était montrée bien plus critique qu’hier, envers ceux qui ont le pouvoir, et qui distribuent les aides !

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Par tous les bouts, avec détermination et méthode

—- Le n° 303 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La Martinique progressiste se bat, quoi que disent les pessimistes têtus mais superficiels. Ici, on dénonce les magouilles d’un maire pour son profit personnel. Là, on s’insurge contre une nouvelle atteinte à l’environnement. Ailleurs, on s’en prend au passe- droit pour un gwochiap.

Pendant des mois, des équipes militantes ont accroché leurs chars au combat mené surtout en France, contre le sale coup porté aux retraites des plus modestes au profit du grand capital.

Depuis des années, le combat pour la justice et les réparations des crimes chlordécone a refait surface. La nouvelle configuration électorale dans l’assemblée nationale française (dans les colonies, mais aussi dans l’hexagone) a permis quelques escarmouches partiellement victorieuses (non vaccinés réintégrés, « continuité territoriale »...). Conférences, débats, publications, d’intérêt, de qualité et d’influences très variables, fleurissent.

 Si le sentiment de piétinement reste très fort, ce n’est pas sans raison.
Le prochain « comité interministériel de l’outremer » ne fait rêver que les acheteurs d’illusions.

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Haïti : L’actualité d’un « dap piyanp » politique à la question sociale haïtienne

— Par Renel Exentus —

Le gouvernement et le Haut Conseil de Transition (HCT)1 ont réuni leurs partisans dans le luxueux hôtel Karibe dans les hauteurs de Pétion-ville dans le cadre d’un forum politique le 23 et 24 mai 2023. Il a été question de discuter de la gouvernance, de l’insécurité et les changements constitutionnels. L’ambiance s’apparentait à une stratégie de gestion d’un « dap piyanp » politique. Le terme « dap piyanp » exprime en créole haïtien l’action d’usurper ou d’accaparer quelque chose. Sur le plan politique, c’est l’idée de vol et de confiscation du pouvoir politique. Les classes populaires et la paysannerie haïtiennes demeurent les traditionnelles victimes de ce « dap piyanp » politique dans la mesure où elles sont exclues de tout processus de prise de décision sur la gestion politique et économique du pays2. Cette exclusion a été une constante de l’histoire nationale mais elle a pris une proportion beaucoup plus importante au cours des cinq dernières décennies3. Dans ce texte, l’accent va être mis sur l’interprétation du Forum politique des 23 et 24 mai 2023 comme une tentative de consolidation du dernier « dap piyanp » politique en date.

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Chlordécone : nouveau jalon dans une bataille vitale 

— — Le n° 302 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

« LPDM à voulu réunir les élus autour de son initiative, mais il n’y avait pas beaucoup d’élus » : Tel fut le titre du reportage de Martinique 1ère samedi dernier après la rencontre élus /mouvement social. Malgré l’intérêt indiscutable du reportage, tout dans le titre mérite correction.

Lyannaj pou dépolyé Matinik (LPDM) a, du début à la fin de la rencontre, expliqué que l’initiative de la nouvelle mobilisation en cours, doit être mise au crédit d’une organisation dépassant d’emblée le cadre de LPDM, et qui s’identifiera sous le nom de Simenn Matinik Doubout (gaoulé kont chlordécone).

Il ne s’agissait d’ailleurs pas de rassembler « autour de LPDM », mais de concrétiser une jonction entre mouvement social et activité des élu-e-s comme levier pour une levée en masse de la population. Quant au nombre, si on souhaitait davantage d’élu·e·s, on retiendra surtout la présence du rapporteur de la question à la CTM, d’un des 4 députés martiniquais, des maires des deux plus grandes villes de Martinique.

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Il faut que la Démocratie respire

— Par Frantz Succab —

Au moment où un énième Congrès des élus guadeloupéens va avoir droit aux actualités dans la presse et l’opinion résiduelle encore attentive à la chose politique ; au moment où la désespérance latente se shootera au lespwa-a-malpapay, on peut se demander comme de coutume s’il s’agit en vérité d’un moment de respiration démocratique.

Hélas, que pour que la démocratie respire dans nos parages, il faut lui ôter toute la charge qui lui pèse sur la gorge. Cette charge ne vient pas seulement d’un seul ou de plusieurs élus ou d’un quelconque parti politique, mais de la Guadeloupe entière telle qu’elle fonctionne. C’est le poids des mentalités, celles qui ont conduit à la municipalisation des esprits, à l’électoralisme forcené pervertissant le sens profond du libre choix citoyen. En somme, le poids du clocher sur l’esprit public et la liberté.

Interrogeons-nous honnêtement, du fond du cœur ? Les guadeloupéens ont-ils jamais exercé sans peur de leur ombre leur pouvoir de tout changer, tel qu’on l’entend bougonner dans les foules toute la sainte journée ? Il ne s’agit pas que de changer de maire, mais surtout de société et, partant, de vision de l’avenir : le mode de production et les rapports sociaux, les modes de délibération collective et de gestion des affaires de la Cité. 

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GBH, mécénat et travaux sur l’histoire de l’esclavage…

— Par Max Dorléans (GRS) —

La très récente prolongation du « partenariat de mécénat » (24 mai) entre le groupe Bernard Hayot (GBH) et la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (représentée par son président Jean-Marc Ayrault), est presque passée inaperçue chez nous.

Pourtant, le moins qu’on puisse dire, c’est que ce « partenariat » de GBH avec une fondation ayant explicitement pour objet de travailler sur la question de l’esclavage, n’a rien d’anodin. Voire il est même contraire aux intérêts de fond de GBH. En effet, outre l’intérêt fiscal tiré de ce type d’association, l’objet même de l’étude – comme par ailleurs son ambition – est loin d’être ordinaire. Puisqu’en l’occurrence, le plus grand groupe économique et financier martiniquais (et des DOM) se paye le « luxe » de contribuer à des travaux et recherches sur la question à l’origine de la fortune de Bernard Hayot (et de sa famille), et de la puissance de GBH. Un « luxe » donc formellement contradictoire avec ses intérêts, sauf qu’ici, l’objet de ce travail se veut abstrait (de science historique pure, comme une matière inerte), « pour l’intérêt général et la cohésion nationale », et non évidemment à portée partisane, sociale et politique.

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Une journaliste du Télégramme auditionnée par l’IGPN : la protection des sources menacée

— Syndicat National des Journalistes —

Le jeudi 25 mai dernier, Anne-Cécile Juillet, journaliste à la rédaction du Télégramme a été convoquée au commissariat de police de Lorient en vue d’une audition par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Cette convocation entrait dans le cadre d’une enquête pour « violation du secret de l’instruction et recel de violation du secret de l’instruction » diligentée par le procureur de la République de Vannes, et faisait suite à un article publié le 17 septembre 2021 à la suite d’agressions à l’acide d’une mère de famille à Vannes puis d’un footballeur professionnel du FC Lorient.

La journaliste a bien évidemment refusé de révéler l’origine de ses informations au nom de la protection du secret des sources, comme le permet la loi du 4 juillet 2010.

Cette audition intervient après des procédures similaires, la dernière en date, début avril, concernait deux journalistes de Ouest-France et du Courrier de l’Ouest.

Moins récemment, mais dans la même logique de chasse aux sources des journalistes, des journalistes du Monde, de Radio France et du site d’information Disclose avaient été convoqués en mai 2019 et décembre 2022, par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), pour des soupçons d’atteinte au secret de la défense nationale.

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A propos du drapeau Rouge-Vert-Noir et de l’attitude des maires des communes de Martinique

— Par Marie-Hélène Léotin —
Une question a été posée, par un media, le 1er juin 2023, aux maires de Martinique à propos du drapeau Rouge-Vert-Noir: Pourquoi ce drapeau n’est-il pas hissé au fronton de votre mairie? 7 maires pour le moment l’ont fait.Certains maires ont répondu: le drapeau rouge-vert-noir n’est pas une priorité pour mes administrés. Il y a des choses bien plus importantes à faire pour améliorer la vie quotidienne de la population.
Je trouve étrange ce genre de réponse. C’est comme si un directeur d’école disait aux enseignants de son établissement: Vous savez, il faut donner la priorité aux matières « dites » fondamentales: lire, écrire, parler, le français, les mathématiques, les sciences. Les autres matières comme les arts, la musique, le dessin, la peinture, le sport, ne sont pas prioritaires. Vous faites si vous avez le temps. C’est une attitude criminelle. L’enfant a besoin, pour son équilibre physique et psychique, de toutes les matières, y compris de l’éducation artistique et sportive.
Le drapeau rouge-vert-noir est un symbole d’identité pour les Martiniquais. Il n’appartient plus aux seuls patriotes et indépendantistes.

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22mai : soyons de dignes héritiers.e.s !

— — Le n° 300 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Nous appuyer sur les leçons du passé est une excellente chose. Penser le futur, en esquisser les variantes possibles, est une nécessité. N’oublions pas cependant que c’est au présent, que l’on doit conjuguer le verbe résister pour qu’il ait tout son sens !

Le chemin parcouru, pour faire sortir de l’oubli « La révolution anti-esclavagiste de mai 1848 à la Martinique » (ainsi nommée par Armand Nicolas, celui qui a le plus fait pour sa divulgation, sans être pour autant son découvreur), est considérable.

Devenu une date incontournable du calendrier martiniquais, cet évènement majeur, son contexte, ses antécédents, ses prolongements, restent des sujets d’étude pratiqués par plusieurs chercheurs et chercheuses. Il reste encore beaucoup à faire. Et, l’on peut en dire autant de l’esclavage pour dépasser les approximations et les schématisations abusives.

Célébrer les pages glorieuses, en étudier tous les aspects et toutes les contradictions, sont des devoirs qui vont ensemble. La vérité seule est révolutionnaire, répétons nous.

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À propos de la mémoire de l’esclavage

—Par Marie-Hélène Léotin, ancienne Conseillère exécutive —

Lors des démarches pour la création de la Fondation de la Mémoire de l’Esclavage, créée en 2019, les responsables du projet avaient pris contact avec la CTM, pour un partenariat, pour envisager des actions en commun. Alfred Marie-Jeanne était Président du Conseil Exécutif. J’étais Conseillère exécutive en charge de la Culture et du Patrimoine. Nous avons refusé d’intégrer cette Fondation. Nous estimions que la mémoire de l’esclavage, telle qu’elle est vécue de l’autre côté de l’Atlantique, ne peut être celle des descendants d’esclavisés. On ne peut fusionner dans le même sac, d’un côté, l’Etat qui a institutionnalisé le système esclavagiste à travers le Code Noir, qui l’a ensuite aboli au moment où le système n’était plus rentable, et d’autre part, les descendants de ceux qui ont subi le crime. La mémoire ne peut fusionner le bourreau et la victime.

Adhérer à la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, réaliser des actions en commun, c’est laisser à d’autres, à la République, à l’Etat français, le soin de construire pour nous notre mémoire de l’esclavage. Il est temps que nous regardions notre histoire du dedans, et non à travers le prisme imposé par l’Etat français.

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Sans langue de bois

— Par Heidi Fortuné —

Il est des pays contre lesquels le malheur semble s’acharner. Haïti en est hélas l’un des tristes exemples. De l’asservissement à l’insurrection, les esclaves haïtiens chassent les colons français et fondent leur propre nation. Le monde occidental, en particulier, les États-Unis d’Amérique, la France, l’Angleterre et l’Espagne feront payer cher sa témérité pendant des générations à la première république noire d’avoir osé se rebeller. Ils ne reconnaîtront pas son indépendance qu’ils considèrent comme un mauvais exemple pour leurs propres esclaves et feront tout pour la rendre instable. Et depuis, c’est le chaos politique, le marasme économique, la mise sous tutelle, le pillage des richesses, le vol, la corruption, la mauvaise administration, ajouter à cela, les multiples catastrophes, à répétition, liées aux phénomènes climatiques. Le destin a toujours été cruel avec le peuple haïtien.

Privée d’État et d’élites, pillée par les étrangers et trahie par ses propres fils, Haïti est un pays martyr. Et des soi-disant amis de la communauté internationale portent une part énorme de responsabilité dans le désastre. Aujourd’hui, on a le sentiment de vivre dans un territoire délaissé des pouvoirs publics au profit des bandes armées.

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Guadeloupe : le préfet interdit plusieurs catégories d’armes après une hausse inquiétante des crimes de sang

Cette mesure temporaire prise par le préfet de Guadeloupe vient en réponse à l’augmentation de la délinquance à main armée constatée sur le terrain par les forces de l’ordre

Le préfet de Guadeloupe Xavier Lefort a interdit par arrêté plusieurs catégories d’armes dans l’archipel antillais, confronté à une augmentation de la délinquance à main armée, a-t-il annoncé vendredi.

Les armes de catégorie C3 (armes de poing non létales) et D (historiques, de collection…) sont interdites « à la vente, détention » et au « port ou transport », précise un communiqué. L’arrêté vise à lutter contre « la circulation des armes, à empêcher que les armes de catégorie D ne soient transformées en armes létales ou utilisées pour commettre des vols à main armée », poursuit la préfecture.

« Depuis le début de l’année 2023, la police nationale de la Guadeloupe a saisi 90 armes et plus de 12 000 munitions », ont indiqué ses services sur Facebook. « En 2022, 137 armes ont été saisies », ajoutent-ils. La gendarmerie des îles de Guadeloupe a relevé fin avril « 112 armes saisies depuis le début de l’année » pour la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

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La mort de Madjiguène Cissé, célèbre figure du mouvement des sans-papiers

Madjiguène Cissé, née le 26 septembre 1951 à Dakar (Sénégal) et morte le 15 mai 2023, est une militante sénégalaise et fondatrice du Réseau des femmes pour le développement durable en Afrique (Refdaf). Elle est une figure du mouvement des sans-papiers à Paris en 1996 et de l’occupation de l’église Saint-Bernard de la Chapelle.
Biographie

Madjiguène Cissé est née en 1951 à Dakar. Ses parents étaient analphabètes lorsqu’ils sont venus de la campagne dans la ville. Ambitieux et progressiste, son père apprend à lire et obtient son permis de conduire. À l’initiative de ce père, elle entre à partir de 1958 à l’école. En 1968, elle participe à des manifestations. Après le Baccalauréat, elle poursuit par des études de germanistique. À partir de 1974, elle bénéficie d’une bourse de deux ans pour de études à Sarrebruck, qui lui permet de décrocher un diplôme de professeure d’allemand.

Ensuite, elle revient à Dakar et devient enseignante d’allemand au lycée. En 1993, mère de trois enfants, elle fait un séjour à Paris pour les études d’une de ses filles. Elle ne dispose alors que d’un d’un visa de tourisme, mais devient cheffe d’une équipe de télémarketing en langue allemande.

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Haïti : que signifie aujourd’hui la fête du drapeau ?

— Par La Coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti (CHCDH) —

Dans notre imaginaire collectif, la valeur symbolique du drapeau réside dans l’union des forces révolutionnaires indigènes contre l’expédition militaire dirigée par Leclerc et le pouvoir esclavagiste napoléonien. 

L’histoire officielle a toujours présenté cette union comme étant celle des Noirs et des Mulâtres, comme si la question de couleur était objectivement la question centrale dans la lutte contre l’esclavagisme, et dont le dépassement était nécessaire pour venir à bout de ce système. 

Il n’est pas étonnant que la rhétorique politicienne et les discours de nos différents gouvernements soient dominés par l’idéologie de la couleur. Car cette idéologie rend possible la marginalisation de la participation des masses populaires dans la lutte pour l’indépendance, bien que toutes les analyses historiques montrent clairement que sans cette participation, en particulier sans l’intégration des marrons dans l’armée révolutionnaire, donc sans la participation concrète du peuple, cette indépendance n’aurait pas été possible.

Or si, une fois de plus, on devait souligner la valeur symbolique de notre drapeau, s’il continue à signifier l’union contre les forces de l’oppression, il est de toute urgence de se demander aujourd’hui de quelle union s’agit-il?

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Loi vaccinale : suspension ou abrogation 

— Le n° 299 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Alors que l’assemblée nationale, sur proposition des députés guyanais, a voté l’abrogation de la loi imposant la vaccination anti covid à toute une série de personnel, le gouvernement publie un décret de suspension.

Selon certains défenseurs de la suspension, il s’agirait de maintenir intacte la possibilité de revenir à l’obligation, en fonction de la situation sanitaire. Cette argumentation cache ce qui est peutêtre l’enjeu essentiel : une affaire d’argent.

Pour la gent au pouvoir, il n’y a pas de petits bénéfices. L’annulation rendrait obligatoire une indemnisation totale des personnels suspendus, tandis qu’une simple suspension laisserait la porte ouverte à toutes les tractations, pour limiter au maximum la nécessaire indemnisation des victimes.

L’empressement du gouvernement à sortir un décret, ne traduit pas un désir de mettre fin au plus vite au calvaire des suspendus, mais un signe donné à la majorité de droite du sénat, pour qu’elle tente de modifier la loi dans la direction indiquée par le décret.

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