Lettre ouverte d’un poète au quotidien Le Nouvelliste d’Haïti
Robert Berrouët-Oriol
Linguiste-terminologue
Montréal, le 13 février 2013
Courriel : tradutexte.in ter@hotmail.com
En Haïti, la période durant laquelle se tient le carnaval est un moment privilégié d’expression de toutes les outrances du langage et des frustrations de la vie quotidienne. Elle peut être également propice à la diffusion d’idées négationnistes1et fallacieuses dans les champs historique et politique. Formulées en pareil contexte, les idées négationnistes passent souvent presqu’inaperçues : l’éructation carnavalesque, seule, mugit dans la Cité, couvrant de sa bave burlesque toute autre parole.
Arthur V. CALIXTE, duvaliériste et tonton-macoute notoire, homme de main des Duvalier père et fils, vient de mettre à profit pareil contexte en publiant dans Le Nouvelliste du 8 février 2013, comme à la dérobée, anba pay, un article mystificateur et négationniste : « Jean-Claude Duvalier, la grande victime de l’histoire » (http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=113360). Fier ilote d’une sourde tentative de réhabilitation du nazillon haïtien, Arthur V. CALIXTE réécrit l’Histoire, s’inscrit dans le déni des faits connus et fabrique, pince-sans-rire, un Jean-Claude Duvalier « victime » et « dictateur progressiste ».