Catégorie : Politiques

La tentative de réhabilitation de J-C Duvallier est un flagrant déni de justice

Lettre ouverte d’un poète au quotidien Le Nouvelliste d’Haïti

 

Robert Berrouët-Oriol

Linguiste-terminologue

Montréal, le 13 février 2013

Courriel : tradutexte.in ter@hotmail.com

En Haïti, la période durant laquelle se tient le carnaval est un moment privilégié d’expression de toutes les outrances du langage et des frustrations de la vie quotidienne. Elle peut être également propice à la diffusion d’idées négationnistes1et fallacieuses dans les champs historique et politique. Formulées en pareil contexte, les idées négationnistes passent souvent presqu’inaperçues : l’éructation carnavalesque, seule, mugit dans la Cité, couvrant de sa bave burlesque toute autre parole.

Arthur V. CALIXTE, duvaliériste et tonton-macoute notoire, homme de main des Duvalier père et fils, vient de mettre à profit pareil contexte en publiant dans Le Nouvelliste du 8 février 2013, comme à la dérobée, anba pay, un article mystificateur et négationniste : « Jean-Claude Duvalier, la grande victime de l’histoire » (http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=113360). Fier ilote d’une sourde tentative de réhabilitation du nazillon haïtien, Arthur V. CALIXTE réécrit l’Histoire, s’inscrit dans le déni des faits connus et fabrique, pince-sans-rire, un Jean-Claude Duvalier « victime » et « dictateur progressiste ».

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50 ans après, l’O.J.A.M en débat : histoire, enjeux … et quelles continuations ?

—  Par Gilbert Pago —

–L’auteur de l’article est un de ces militants qui a vécu l’affaire de l’O.J.A.M comme ces milliers de jeunes radicalisés au moment de décembre 59 et de ses suites avec l’affaire Plénel en 1960. Agé alors de 14 ans, il assiste au  meeting du PCM, en février 60 à la Mutualité, se prononçant pour l’autonomie. Il fulmine, sympathisant actif de la Jeunesse Démocratique Martiniquaise, d’indignation après la tuerie du 24 mars 1961 au Lamentin. Il trépigne de  déception  lors de l’interdiction de la conférence de la jeunesse en juillet 61. Agé de 17 ans et admis en terminales au lycée Schoelcher, il est présent à plusieurs  réunions publiques de l’O.J.A.M en septembre-octobre 62 à la maison des syndicats. Il vécut l’atmosphère de l’arrestation des premiers militants dont Manfred Lamotte (ses frères et sa sœur étaient des fréquentations proches). Attiré par la Jeunesse Démocratique Martiniquaise, proche du Cercle Victor Schoelcher pour la défense des emprisonnés, puis membre et dirigeant de l’UJCM, il a été un actif acteur du mouvement de solidarité. 50 ans après, ce n’est pas l’historien qui parle mais le témoin partisan, resté fidèle à ce grand moment d’enthousiasme militant.  

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Tous contre le mariage pour tous ?

Par Serge Larcher, sénateur

A l’heure où s’est engagé à l’Assemblée Nationale le débat relatif au projet de loi visant à instituer le mariage pour tous, il m’a semblé utile de faire quelques mises au point. Il s’agit de rappeler et d’expliquer ce que sont mes convictions et ce que sera ma position quant à ce sujet.
J’entends que la quasi-totalité des élus des outre-mer seraient opposés à ce texte. S’il est évident que les plus farouches opposants ne manquent jamais de se faire entendre, j’ai le sentiment que la majorité est bien silencieuse. Nombreux sont ceux qui en réalité ne prennent pas ou ne défendent pas leurs positions.
J’entends que ce silence serait une façon de ne pas se mettre « en porte-à-faux » avec un électorat très majoritairement opposé au mariage homosexuel. J’ignore s’il faut donner foi à cette explication. Dans le même temps, j’ignore également si une étude sérieuse a été conduite quant à l’état de l’opinion sur ce sujet dans les outremer, et singulièrement en Martinique. Pour ma part, non seulement je voterai ce texte, mais je m’efforcerai également de le défendre toutes les fois où l’occasion m’en sera donnée.

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« Travail, Famille, Patrie » ?

Par Maurice Laouchez

Les débats en cours sur le mariage homosexuel et la procréation médicalement assistée interpellent sur les véritables valeurs de la République.
La Révolution française a imaginé la devise qui devait faire le tour du monde et, à tort ou à raison, a désigné la France comme LE pays des droits de l’Homme. Liberté, Egalité, Fraternité. Or, de nombreuses attitudes montrent que nous sommes davantage dans la défense du travail, de la famille et de la patrie que dans la mise en oeuvre concrète de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
La formule de « l’Etat Français » , Travail, Famille, Patrie, trouve son origine dans les pleins pouvoirs accordés au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940 par des Parlementaires issus des élections de 1936.
En ce temps-là, la France était occupée par les troupes nazies. Il s’agissait d’obtenir d’une population vaincue et humiliée l’Obeissance à l’ennemi vainqueur et au gouvernement qui avait accepté de collaborer avec lui.
La devise « Travail, Famille, Patrie » correspondait à cette situation-là, dans ce lieu-là.
Travailler et obéir à l’employeur, s’occuper de sa famille et obéir au père de Famille, servir la Patrie en respectant les instructions venues de dirigeants asservis et de leurs maîtres étrangers : telles étaient les raisons profondes de la nouvelle devise nationale.

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Le mariage pour tous, une mesure de gauche

Par Olivier Ernest Jean-Marie

Après 10 jours de bataille parlementaire, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi sur le mariage pour tous. La position des députés et des maires martiniquais sur cette mesure sociétale interroge la classique division de l’échiquier politique entre droite et gauche.
Une majorité de maires de Martinique rejette l’idée du mariage homosexuel. 3 députés martiniquais sur 4 ont voté contre le texte défendu par Christiane Taubira.
Or, il est convenu que la Martinique est aujourd’hui une terre de gauche où François Hollande a recueilli plus de 68% des suffrages le 6 mai 2012.
Il est surprenant que des élus qui se qualifient d’« homme de gauche » ne soutiennent pas la mesure du mariage pour tous qui figurait pourtant dans le programme de François Hollande.
Ceux qui se bousculaient pour être à la table de François Hollande, ou aux premiers rangs du Grand Carbet le 15 janvier 2012 lors de l’escale martiniquaise du candidat socialiste n’ont pas gagné en crédibilité en se positionnant contre cette mesure majeure du quinquennat du président de la République.
Ni ceux qui, lors de la campagne des élections législatives de juin 2012, se présentaient sur les plateaux de télévision comme les plus grands supporters de François Hollande en brandissant à bout de bras son programme (Bruno Nestor Azerot) ou en affichant les photos démontrant leur proximité avec les leaders du parti socialiste français (Raymond Occolier).

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Quand Sergio se drappe dans la jupe de Taubira pour prendre position…

 

Par Francis Carole

Après un silence pesant durant les longues semaines qui ont précédé le débat sur le mariage pour tous, après un silence dense durant tout le débat parlementaire sur cette question, après avoir laissé Christiane Taubira batailler contre les opposants à cette loi, Serge Letchimy, courageux, sort enfin de son mutisme !

Il évoque, toujours avec le même courage, sa « mission parlementaire à propos de l’article 349 du Traité de Lisbonne » pour justifier sa défection.

Le prétexte est à la fois enfantin, facile et fallacieux, tant il reste évident que cette mission ne pouvait pas constituer un obstacle à une prise de décision moins tardive, sur une question aussi sensible. Surtout quand on est parlementaire !

Pas un mot donc de soutien à la garde des sceaux durant les débats, malgré des attaques brutales, souvent injustes, le tout dans un climat politique d’une rare hostilité !

La lettre ouverte de Letchimy à sa « chère Christiane » n’intervient qu’après que celle-ci, en raison de qualités qui lui sont propres et grâce à un effort de pédagogie remarqué, a contribué à dépassionner le débat et a suscité respect et admiration pour sa maîtrise des dossiers et la qualité de ses interventions.

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Mariage gay: l’envolée lyrique de Christiane Taubira après le vote du projet de loi

La garde des Sceaux Christiane Taubira a été ovationnée après l’adoption du projet de loi sur le mariage pour tous à l’Assemblée nationale.Le texte « ne supprimera pas le jeu amoureux, ni chez les homosexuels ni chez les hétérosexuels » a lancé la ministre de la Justice Christiane Taubira, après l’adoption du projet de loi sur le mariage pour tous à l’Assemblée.

« Merci à tous pour ces jours et ces nuits passés ensemble. » Complimentée, même par la droite, tout au long du débat sur le mariage pour tous, la ministre de la Justice Christiane Taubira a été ovationnée ce mardi après le vote de l’Assemblée sur le projet de loi. Il faut dire qu’elle n’a pas manqué d’humour. Ni de poésie.

« Il y a des choses que ce texte ne pourra pas accomplir. Il ne supprimera pas le jeu amoureux, ni chez les homosexuels ni chez les hétérosexuels », a-t-elle lancé. « Il restera toujours beaucoup beaucoup de femmes, pour vous regarder, messieurs, pour vous observer, pour essayer de percevoir derrière vos carapaces la tendresse qui parfois vous habite, pour essayer de percer les défauts qui se cachent parfois sous des dehors affables, et pour discerner dans l’entrelac de vos talents et vos faiblesses si vous êtes capables de tracer des chemins sur la mer, comme l’écrivait Antonio Machado » (poète espagnol, ndlr), a-t-elle dit.

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Serge Letchimy : « OUI au mariage pour tous »

Madame la Ministre, chère Christiane,

Parlementaire en mission, à propos de l’article 349 du Traité de Lisbonne, il ne m’a pas été pas possible de participer en personne aux débats concernant le mariage pour tous. Les champs de bataille ne sont jamais consécutifs et, par ces temps de crise, il nous faut très souvent faire des choix qui permettent de démultiplier nos avancées sur de larges amplitudes et de manière simultanée.

Néanmoins, il me paraissait indispensable d’expliciter mon vote et cela pour deux raisons.

La première, c’est de vous rendre hommage. Hommage à votre courage, à votre hauteur de vue. La seconde, c’est de rappeler cette coïncidence qui me semble hautement symbolique : celle qui aura porté si brillamment le projet de loi concernant la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité, est aujourd’hui la même qui se retrouve à batailler, avec tout autant de force et d’intensité, pour une transformation de nos états de conscience.

Chère Christiane, j’ai le sentiment que c’est le même combat.

Nous avons en commun ce que Césaire appelait une pression historique. Nous qui avons vécu la négation de notre humanité durant les temps esclavagistes.

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Mesdames et messieurs les sénateurs ultra marins : dites OUI à l’égalité

Votez en faveur de la loi POUR le mariage pour tous.

–Par l’équipe de KAP CARAIBE–

A l’heure où les médias et les instances politiques de nos îles manipulent l’opinion publique dans une campagne propagandiste visant clairement à fracturer un peu plus l’équilibre déjà bien fragile de nos sociétés insulaires, NOUS, citoyens ultra marins, demandons à nos sénateurs de faire preuve d’honnêteté intellectuelle et d’avoir le courage de voter cette loi égalitaire qui en finira avec l’hypocrisie ambiante. L’homosexualité n’est pas une maladie, encore moins une maladie importée, c’est un état de fait et trop de personnes en souffrent pour ne pas les protéger.
Dans un contexte caribéen propice à l’épandage de l’homophobie, ayons le courage de nous ériger en tant que modèle de liberté et d’égalité. Soyons cette vitrine de tolérance et d’humanisme pour lesquels nos grands penseurs se sont battus. Faisons entrer ensemble les Départements Français d’Amérique dans une nouvelle ère, une nouvelle histoire…

L’équipe de KAP CARAIBE

Association Konsey Aide Prevensyon
pour le public Lesbienne Gay Bi Trans Martinique

Signer la pétition

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Dix jours de Taubiramania à l’Assemblée

Par Sylvain Courage

Dans la nuit du 1er au 2 février, tandis que le débat sur le « mariage pour tous » s’éternise, les parlementaires de la majorité et de l’opposition souhaitent, en chœur, à Christiane Taubira un bon anniversaire. Une trêve dans la guerre de tranchées qui fait rage au Palais-Bourbon ! Aux petits soins, ses amis socialistes lui offrent un ouvrage ancien d’estampes japonaises, et, au petit matin, ils forment pour elle une haie d’honneur à la sortie de l’Hémicycle.

En dix jours, Christiane Taubira, 61 ans, a gagné l’admiration de ses pairs et forcé le respect de ses adversaires. Une rumeur persistante court l’Assemblée qui la dit fatiguée, souffrante. La garde des Sceaux ne commente pas. « Femme debout », elle veut rester « concentrée » et « dans l’action ». Les journalistes qu’elle évite « comprendront d’eux-mêmes ! » dit-elle, sibylline.
Inspiration politique

Mme Taubira siège jour et nuit, rivée sur le banc du gouvernement, un manteau jeté sur ses jambes comme un plaid pour se réchauffer. Le nez dans ses dossiers, le micro à portée de la main, elle taille en pièces les arguments de ses contradicteurs.

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«Simone Veil», «Badinter» et… Christiane Taubira

Christiane Taubira parle sans notes. Un phrasé bien scandé. Un débit maîtrisé. Son discours inaugural a duré près de trois quarts d’heure et a impressionné le public.

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Christiane Taubira : entre fous-rires et Léon-Gontran Damas

La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a été prise mardi d’un fou rire pendant le débat sur le mariage homosexuel à l’Assemblée nationale, puis a récité « Nous les gueux » de Léon Gontran Damas lors de son intervention suivante.
« Monsieur (Philippe) Gosselin, puisque c’est par petits bouts que vous êtes amené… » a-t-elle commencé en pouffant de rire, sans parvenir à terminer sa phrase. « Je vais essayer de vous répondre par pe… par petits bouts », a-t-elle poursuivi difficilement. Nouveau fou rire. « J’ai un élan à votre égard, j’ai un élan… » est-elle parvenue à ajouter en s’adressant au député UMP avant de se rasseoir sans pouvoir terminer son intervention.

Ce fou rire irrépressible de la ministre a suscité les applaudissements des députés de la majorité, l’hilarité de ceux de l’opposition et des éclats de rire du président PS de l’Assemblée, Claude Bartolone.

Quelque temps après, elle s’est permis une envolée lyrique, en réponse à Hervé Mariton (UMP), en récitant un poème du Guyanais Léon-Gontran Damas, issu du recueil « Black Label » -« je connais par coeur », a-t-elle assuré- qu’elle avait déjà cité lors de son discours d’ouverture des débats.

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L’Assemblée adopte l’article 1 ouvrant le mariage aux personnes de même sexe

L’Assemblée nationale a adopté samedi par 249 voix contre 97 le premier article du projet de loi sur le mariage homosexuel, le plus important, celui qui ouvre le mariage aux personnes de même sexe.

Sans surprise, les députés socialistes, écologistes, radicaux de gauche et Front de gauche ont voté pour. Les députés UMP, la plupart des députés centristes ont voté contre. Dans les rangs de l’UMP, seul Franck Riester s’est prononcé pour cet article 1er.

«Nous sommes heureux et fiers d’arriver à cette première étape», a salué la garde des sceaux, Christiane Taubira. «Nous allons établir la liberté pour chacune et chacun de choisir sa ou son partenaire pour construire un avenir commun (…). Il n’y avait aucune raison que l’Etat n’assure pas aussi la protection du mariage» aux couples homosexuels, a-t-elle dit.

«Un vote historique»

Pour l’UMP, Philippe Gosselin a regretté que «le gouvernement s’engage dans un choix de société que nous ne souhaitons pas». «Aujourd’hui, c’est le mariage, l’adoption, demain ce sera la PMA (procréation médicalement assistée) et la question des mères porteuses qui est toujours posée.

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Le discours historique de Christiane Taubira, la victoire des Lumières

Le discours de Christiane Taubira en faveur du mariage homosexuel est-il entré dans l’histoire ? Le plaidoyer de la Garde des Sceaux, ce 29 janvier à l’Assemblée nationale, semble indéniablement avoir marqué les esprits. À commencer par celui de la philosophe Laura-Maï Gaveriaux.

Les avancées juridiques et politiques marquantes de notre histoire démocratique ont souvent donné lieu à de grands discours devant l’Assemblée nationale, lesquels constituent autant de jalons discursifs dans l’évolution du rapport de notre société au droit, et ce depuis la Première République. Pour les plus modernes, nous en gardons des archives photographiques ou télévisuelles, aujourd’hui consignées dans la mémoire collective.

Dans les pas de Simone Veil et de Robert Badinter

Pour ma génération, c’est l’image de Simone Veil, en 1974, défendant le projet de loi visant à la dépénalisation de l’avortement. Derrière cette photographie d’histoire, recouverte aujourd’hui du voile de la sérénité que permet de la distance du temps, se trouve en fait une succession de débats houleux et parfois même violents.

Pensez que la discussion du texte s’ouvrit le 26 novembre 1974, et que la loi fut votée dans la nuit du 29 novembre.

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Un point de notre histoire dans les débats en cours.

par Gilbert Pago.

 

–Bruno Nestor-Azérot, député de la Martinique vient de faire une déclaration retentissante à l’Assemblée Nationale Française dans le débat sur le mariage pour tous. Je ne reviendrai pas sur son positionnement qui relève de ses convictions personnelles, qu’il faut tolérer même si je ne suis pas d’accord,  mais sur l’argument qu’il a considéré comme le plus important dans son argumentation. Il a déclaré :

« Moi, homme issu d’un peuple opprimé, réduit en esclavage, où le système social était un système qui refusait à un homme et à une femme de pouvoir avoir un enfant et de se marier légitimement, où le mariage était interdit et fut une conquête de la liberté ».

L’argument mérite d’être commenté car l’histoire et notre passé d’esclave sont souvent utilisés, à tort et souvent en total contre-sens. C’est donc en ma qualité d’historien que je me prononce.

Si des maîtres se sont souvent opposés aux mariages des esclaves, pour leurs intérêts. Ce n’étaient ni le cas de la totalité ni le sens de la politique royale exprimée à travers les instructions royales et le fameux Code Noir qui était enregistré par  le Conseil souverain.

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Une découverte de Nestor-Azérot : « Un homme et une femme, ce n’est pas pareil »

Dans un discours qui sent bon la calotte et le goupillon Nestor-Azérot fait une découverte fondamentale : « Un homme et une femme, ce n’est pas pareil!« . On reste coi devant le contenu informationnel inouï d’une telle déclaration. On demeure sidéré. Et pourtant!

Le texte dont on prendra connaissance ci-après est une anthologie de truismes, de fausses évidences, et d’incohérences intellectuelles. Ces dernières n’étant que l’expression d’un déplacement de la pensée du registre de la raison à celui de la croyance. Nestor-Azérot verse dans un naturalisme social grand teint. On voudrait lui rappeler avec Maurice Godelier que « L’humanité n’a cessé d’inventer de nouvelles formes de mariages et de descendance« , on voudrait lui dire que « les paradigmes sociologiques les plus opposés s’accordent pour traiter le social et le culturel comme le résultat d’un patient travail de dénaturalisation qui creuse un fossé incompressible entre l’ordre réducteur des causes naturelles et l’ordre respectable, de facture mentale ou sociale, des raisons, entre les instincts de base de l’organisme et la logique de haut-niveau des significations partagées et des normes culturelles » ( Kaufmann-Cordonnier).

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L’émancipation d’Abraham Lincoln

Président en guerre, Abraham Lincoln dut se défaire d’un dilemme entre ses convictions personnelles et son mandat politique.

Le 1er janvier 1863, il y a 150 ans, Abraham Lincoln signait la Proclamation d’émancipation des esclaves. Anniversaire notoire, souligné par la Maison-Blanche, pour un texte décisif mais sans poésie.

Son style juridique tend à faire oublier l’audace qu’il fallut pour le promulguer. Document alambiqué, il n’est pas formulé avec la simplicité qui fit de la Déclaration d’indépendance une référence.

Au moment où Abraham Lincoln s’apprête à refonder la république encore naissante, il choisi d’émettre un décret, plutôt que de chercher une voie plus solennelle pour marquer l’importance de sa cause. Le procédé traduit tout le poids des difficultés auxquelles le président se trouvait confronté.

La Guerre de sécession fait rage. Et Lincoln, comme il l’écrivit, était déchiré entre son « combat pour sauver l’Union » et son « souhait souvent répété que tous les hommes soient en tous lieux libres ».

La formule retenue pour libérer les esclaves, l’émission d’un décret militaire, lui permit de résoudre l’opposition entre ces deux exigences. Il trouva dans ses pouvoirs de commandent en chef des armées (« commander-in-chief ») une voie pour s’exprimer.

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Chronique cubaine : voyageurs, émigrants et émigrés

Par Francis Rosemond (La Havane, 23 janvier 2013)

Il était ce jour là las 6 y 45 pm, le téléphone sonnait. Comme d’habitude c’est Teresita qui répondait.

99, 90 des appels étaient pour elles. J’entendis « Ah comment vas-tu mi amiga ? Je me suis toujours promis de t’appeler et puis tu sais comment sont les choses… Ma Maman ? Bien. Et toi ton nouveau fiancé ? L’Italien ou le Serbo-Croate ? Déjame contarte. Raconte-moi, yo te cuento después… ».

J’avais donc (au moins) plus de deux heures trente devant moi, le temps de mettre noir sur blanc pour Géro ce que j’avais glané dans mon épuisette rapport aux affaires candentes sur « la actualización de la Política Migratoria ».

Miami sera toujours à 180 km de La Havane à vol d’oiseau et à quelque 35 mn à bord d’un vol d’une compagnie aérienne. Pour la modique (?) somme de 220/250 dollars ou plus selon la durée du séjour fuera (dehors). Jusque là rien de changé. Mais faut-il toujours croire les dépliants touristiques ou les bulletins de la National Geographic ?

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Martinique : La violence aveugle, un phénomène social sur le terreau d’une société en crise.

–Par Combat Ouvrier–

La « Région Martinique » a organisé du 16 au 23 janvier une campagne de sensibilisation et de prévention contre la violence, avec notamment des affiches ayant comme slogan «La violence en Martinique j’aime pas ! Je m’engage pour la non-violence». Son objectif est «de mobiliser l’ensemble de la population», à savoir : les familles, les jeunes, les écoles, mais aussi, les médias, les artistes, les associations, les organisations politiques, les entreprises et le sport.
En effet, depuis plusieurs mois, on assiste à une recrudescence de faits violents commentés régulièrement dans le quotidien France-Antilles ou sur les ondes. Cette violence inquiète de plus en plus la population, notamment celle des quartiers populaires. La violence se manifeste dans les établissements scolaires, ou encore parmi les jeunes, souvent des petits délinquants sans repère, en chômage pour la plupart, qui se laissent entrainer par le phénomène de la drogue ou de l’alcool.
A tel point que la Région souligne que c’est un «fléau d’autant plus inquiétant qu’il se veut en crescendo et divers (agressions sous la menace d’armes, braquages en tout genre, règlements de compte à l’arme blanche, viols etc.).

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L’équilibre du monde d’après José Martí

Par Rolando López del Amo

 Portrait de José MartiLe Bureau du Programme sur José Martí de Cuba et l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture  (UNESCO) ont convoqué une Conférence Mondiale « Pour l’équilibre du monde » à l’occasion du 160ème  anniversaire de José Martí concernant la lutte pour l’indépendance de Cuba et de Porto Rico, qui préconisait que le  triomphe de cette cause  allait aussi contribuer à l’équilibre du monde.

À cette occasion le Prix International José Martí sera remis , sous les auspices de l’UNESCO, remporté cette année par le Brésilien Frei Betto. La conférence a lieu  à La Havane en tant que partie des activités prévues par le Programme Mondial de Solidarité José Martí adopté par l’UNESCO et consacré à la diffusion de la vie et de l’ouvrage de notre Héros National. L’UNESCO a aussi inclus l’ouvrage écrit de José Martí dans la Mémoire du Monde. Il est donc naturel que l’organisation internationale la plus importante consacrée à l’éducation  et à la culture puisse démontrer son attachement à la personnalité, la pensée et l’ouvrage des plus brillants des Cubains.

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Fanon, mauvaise conscience des Antilles

Par Michel Herland. À propos de Frantz Fanon et les Antilles, un livre d’André Lucrèce.

Publié en 2011 pour marquer le cinquantenaire de la mort de Frantz Fanon (né en 1925, décédé prématurément en1961), ce livre petit par ses dimensions mais bel objet (par son papier, sa typographie, sa couverture à rabats), et bien écrit, a surtout le mérite de poser quelques bonnes questions (1). La préface annonce la couleur : « En quoi la mise à l’écart de la pensée fanonienne et la promotion du discours-monde constituent-elles une possibilité offerte à l’homme antillais de prendre la mesure du monde et de se défaire des formes d’aliénation moderne ? » (p. 19).

Le premier chapitre du livre rappelle opportunément combien chez Fanon la théorie était inséparable de l’action. Quand il s’intéressait aux névroses de l’homme noir ou du combattant algérien, il savait exactement de quoi il parlait pour avoir reçus ces hommes en tant que patients, pour les avoir soignés. Et de même sa connaissance de la révolution algérienne était-elle directe, intime puisqu’il en était lui-même l’un des acteurs. Intellectuel atypique à cet égard, chez Fanon l’engagement ne se limitait pas à la publication d’écrits non-conformistes ou à l’addition de sa signature au bas d’un manifeste.

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Mensonges officiels érigés en système de « nouvelle gouvernance ».

 

par Daniel Marie-Sainte

 

Invitée du journal télévisé de Martinique 1ère, le 18 janvier 2013,  la directrice du PARM (Pôle Agroalimentaire Régional de Martinique) reprenant à son compte une contre-vérité qui avait été dite par la nouvelle présidente du PARM lors d’une séance  plénière de l’Assemblée Régionale, a affirmé que :

 

«  Les recherches sur les plantes médicinales avaient commencé au PARM grâce  au vote de l’amendement Letchimy ».

 

  J ‘avais immédiatement dénoncé cette contre-vérité, lors de la séance plénière régionale !

 

C’est pour cela que j’ai été choqué par ces propos mensongers, repris publiquement par un cadre de direction pourtant présent au PARM depuis son inauguration.

 

En effet, cet amendement qui a été repris à l’article 97 de la LOI n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dispose que :

« Six mois après la publication de la présente loi, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport relatif aux méthodes d’encouragement et de développement de la recherche en matière de valorisation et d’exploitation de la pharmacopée des territoires ultramarins. »

Il date de juillet 2010 !

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Iran : l’avocate Nasrin Sotoudeh est sortie de prison

 Condamnée à six ans d’emprisonnement pour avoir défendu les droits de l’homme en Iran, le Prix Sakharov 2012 a obtenu une libération provisoire.

Deux ans. Il aura fallu plus de deux ans de combat acharné à l’illustre avocate iranienne Nasrin Sotoudeh pour que les autorités iraniennes daignent lui accorder une libération, provisoire, de prison. « L’avocate emprisonnée Nasrin Sotoudeh a été autorisée à quitter la prison (d’Evin) pour trois jours après le versement d’une caution de 300 millions de toumans iraniens (180 000 euros, NDLR), a révélé jeudi le site iranien d’opposition Kaleme. Une nouvelle confirmée par le quotidien britannique The Guardian, qui, citant l’époux de la prisonnière politique, affirme que la permission de sortie de trois jours de l’avocate iranienne pourrait être prolongée.

Très vite, des photographies de la lauréate du prix Sakharov 2012 enlaçant son jeune fils se propagent sur Facebook, réseau social prisé par la jeunesse iranienne pour s’informer en temps réel, malgré la censure gouvernementale. C’est que celle qui est devenue l’icône de la démocratie en Iran a mené pendant vingt-huit mois un véritable combat à mort contre Téhéran.

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Un nouvel avatar de la Françafrique

Par Michel Galy, politologue

Ainsi, Cassandre avait raison ! La guerre africaine de François Hollande a bien commencé au Mali. Pendant que stratèges, politiques et humanitaires se mobilisent sur le Moyen-Orient et la Syrie, c’est en Afrique que la France intervient.

Laissons tomber quelques instants, pour une analyse sereine, le pesant catéchisme diplomatico-communicationnel, qui veut que c’est « en appui de », « à la demande de », que la France est intervenue !

MOBILISER LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

« En appui » de quoi ? Comme pour d’autres interventions, le schéma de la diplomatie française était bien, par le biais des régimes relais, de mobiliser la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine, l’ONU dans un savant crescendo de demandes, déclarations et résolutions légitimant l’intervention militaire.

Cette dernière aurait eu pour fer de lance les forces tchadiennes habituées du désert, les corps du Nigeria et du Sénégal, et des contingents régionaux.

La réalité était déjà tout autre : des forces spéciales françaises, dirigées depuis Ouagadougou, étaient à pied d’oeuvre au Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie et même au Mali !

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« Où est allé l’argent donné à Haïti après le séisme ? »

Trois ans après le séisme qui a ravagé son pays, le président Michel Martelly veut revoir le mode de gestion de l’aide internationale.

Le président haïtien Michel Martelly a affirmé qu’il n’était « pas satisfait » de la coopération internationale avec son pays qui commémore ce 12 janvier le violent séisme qui l’a ravagé en 2010.

« Où est allé l’argent donné à Haïti après le séisme ? », s’est demandé le chef de l’Etat lors d’une rencontre vendredi soir avec plusieurs journalistes. Selon lui, un tiers seulement de l’aide internationale a été confiée au gouvernement haïtien.

« La majorité de l’aide a été dépensée par les ONG pour les urgences, mais pas pour la reconstruction d’Haïti », a déploré Michel Martelly, qui souhaite revoir la coopération internationale afin d’obtenir de meilleurs résultats.

« Travailler avec le gouvernement »

« Nous ne demandons pas de gérer toute l’aide de la coopération, mais il faut parvenir à un équilibre. Et nous disons que la meilleure chose à faire est de travailler avec le gouvernement », a souhaité Michel Martelly.

Le gouvernement haïtien va notamment effectuer un audit de la coopération avec le Canada, qui va reconsidérer son aide à Haïti en vue d’une gestion plus efficace, a indiqué le président haïtien.

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