Catégorie : Politiques

24yèm Konvwa ba réparasyon

Du lundi 13 mai au mercredi 22 mai 2024

— Par Jean Samblé —

Depuis vingt-quatre ans, le Mouvement International pour les Réparations (MIR) réunit les cœurs et les esprits lors du mois de mai pour le « Konvwa ba réparasyon ». Un événement marquant, qui s’inscrit dans le sillage de la révolution anti-esclavagiste de 1848, rappelant aux Martiniquais leur histoire, leurs richesses naturelles et culturelles, et surtout, la nécessité de réparations pour la libération totale de leur peuple.

Chaque année, le thème choisi reflète les défis et les aspirations du pays. Cette fois-ci, c’est sous le thème « Réparasyon pou palantjé matjoukann péyi-a » que se déploie le « 24yèm Konvwa ba réparasyon ». Une invitation à regarder en face les injustices passées et présentes, à défendre le patrimoine et à lutter contre la spoliation des terres.

Le parcours du « Konvwa » est jalonné de symboles et de récits. Il débute le lundi 13 mai à Sainte-Anne, berceau de l’organisateur Garcin Malsa, avec une réflexion sur la protection des Salines. Puis, de Rivière-Pilote à Fort-de-France, de Ducos au Morne-Rouge, les marcheurs honorent leurs ancêtres et discutent des enjeux agricoles, artisanaux et environnementaux.

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Haïti : vers une gouvernance en transition, entre dissensions Internes et pressions externes

— Par Jean Samblé —

La scène politique en Haïti demeure tendue alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) cherche toujours son rythme de croisière. Face à des dissensions internes persistantes, les membres du CPT ont récemment opté pour une approche de présidence tournante, dans l’espoir de stabiliser la gouvernance provisoire du pays.

Cette décision, annoncée après de longues délibérations, reflète les défis auxquels est confronté le CPT depuis sa création il y a quelques semaines. Initialement prévu pour être dirigé par un coordonnateur unique, le Conseil a dû revoir sa stratégie à la lumière des désaccords persistants sur le choix du leader.

Désormais, la présidence du CPT sera confiée successivement à quatre de ses membres, chacun ayant un mandat de cinq mois pour diriger la transition. Edgar Leblanc Fils inaugurera cette rotation, suivi par Fritz Alphonse Jean, puis Leslie Voltaire et enfin Louis Gérald Gilles. Cette approche vise à assurer une représentation équitable des différents blocs politiques au sein du Conseil, mais soulève également des questions quant à la stabilité et à la continuité de la gouvernance.

Outre la question de la présidence tournante, d’autres points cruciaux ont été discutés lors des récentes réunions du CPT.

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Le refus de voter l’interdiction des activités rémunérées des eurodéputés pour les lobbys : une polémique européenne

Par trois fois Max Orville, député Renaissance martiniquais, a voté contre l’interdiction

À l’approche des élections européennes prévues du 6 au 9 juin, la question de l’intégrité émerge comme un enjeu central dans la campagne. Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise (LFI), a suscité une vive controverse en attaquant ses principaux adversaires, y compris de gauche, sur le terrain de la probité.

Dans un article récent publié dans Libération, Aubry a appelé à l’interdiction des activités annexes rémunérées des eurodéputés, susceptibles de créer des conflits d’intérêts, afin de réduire leur vulnérabilité aux influences des lobbys. Cette proposition exclut les droits d’auteur et les indemnités d’élus. Pourtant, cette mesure a été rejetée à plusieurs reprises par une grande partie des eurodéputés français, selon les comptes rendus de votes.

Seules les délégations de La France insoumise et du Parti socialiste, ainsi que le groupe écologiste dans son ensemble, ont soutenu unanimement cette proposition lors des différents scrutins au Parlement européen au cours des deux dernières années. À l’opposé, les élus de droite et d’extrême droite, tels que Les Républicains, le Rassemblement national et Reconquête !,

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L’affaire du TCSP : l’effet guillotine de l’inéligibilité du Président

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Dans l’affaire des marchés publics du TCSP dont le jugement est prévu le 4 juillet 2024, le procureur de la République a requis des amendes et des mesures d’inéligibilité à l’encontre de la plupart des contrevenants concernés, élus ou personnels administratifs. Pour l’heure, restons aux mesures d’inéligibilité des élus et à leurs conséquences. S’agissant d’un maire, la sanction d’inéligibilité n’a aucune conséquence pour les autres conseillers municipaux. Tel n’est pas le cas lorsque cette mesure concerne le président du conseil exécutif qui a un statut unique dans le droit français.

En janvier 2016, le mois suivant son élection, puis en avril, alors que le président Alfred Marie-Jeanne avait quelques soucis avec la justice, j’avais publié trois tribunes intitulées : « L’inéligibilité du président de l’exécutif, c’est l’effet guillotine pour les huit autres », « Le jour de l’élection du président du conseil exécutif de la CMT on entre en démocrature ». Puis « Le monstre CTM tend vers ce auquel il semble voué : la paralysie de la Martinique ».

Démocrature. Au cours du fonctionnement normal de la CTM, cette appellation fait écho aux pouvoirs exorbitants du conseil exécutif, à leur incarnation en la personne d’un président tout-puissant, à l’autorité morale de ce président sur la classe politique, la presse et la société civile.

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Reconsidérer le projet d’extension du TCSP !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —
A l’origine du projet de TCSP il y a un double constat : 3/4 des déplacements se font par la route au moyen de véhicules particuliers, dont le parc ne cesse de grandir, et ceux-ci concernent pour l’essentiel le trajet domicile-travail, plus précisément entre les communes de résidence et l‘agglomération centrale de Fort-de France. Le réseau routier supportant ce trafic est à ce jour saturé (plus de 140 000 véhicules par jour, dans les deux sens, sur l’autoroute A1!) d’où de fréquents embouteillages entraînant une déperdition considérable de temps et d’argent,évaluée en 2014 à 40M€ par an pour les acteurs économiques en particulier et plus généralement l’ensemble de la population. Côté réalisation, une première réponse a été apportée à cette problématique avec la création des lignes A et B du TCSP reliant Fort-de-France et le Lamentin, ce qui a permis d’améliorer le trafic sur l’autoroute. La question qui se pose désormais est celle de la continuation ou non de l’opération, en clair du caractère judicieux ou non des extensions envisagées vers le Nord-Est ( Robert ) et ouest (Schoelcher) et le Sud (Rivière-Salée ou Sainte-Luce).

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Jours de carence : Macron et Cie s’en prennent toujours aux mêmes !

— Par Max Dorléans (GRS) —
En évoquant ces jours derniers, l’idée de faire passer le nombre actuel de 3 jours de carence (à savoir les 3 premiers jours où les salarié/es du privé ne perçoivent pas d’indemnités en arrêt maladie) à 5 jours minimum, ce sont toujours les mêmes qui sont dans le collimateur de Macron et Cie.

Avec toujours le même argument faisant état de la supposée  » fainéantise » des salarié/es, tireurs au flanc, et en permanence prompts à abuser d’une protection sociale trop généreuse.

Une nouvelle attaque contre les salarié/es, terrible, mais néanmoins jugée insuffisante pour le patronat qui souhaiterait simplement priver les salarié/es pointés comme profiteurs, de tout revenu en arrêt de travail, ce qui les forcerait à reprendre plus vite le travail, et diminuerait ce coût pour la Sécu. Pourtant, certaines statistiques très officielles contredisent ce propos, indiquant que les jours de carence ont peu d’effet sur le nombre des arrêts maladie, à contrario de la durée de ces derniers.

Comme pour la nouvelle contre-réforme de l’assurance chômage, c’est toujours aux salarié/es et aux classes populaires que Macron et ses amis, à la recherche d’économies, s’en prennent pour boucher les trous de la Sécu qu’ils créent eux-mêmes en diminuant ses ressources (exonérations sociales patronales notamment), la menaçant quotidiennement dans son existence, et approfondissant ainsi un peu plus la crise de leur système. 

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Diên Biên Phu, étape phare de la décolonisation

Le 7 mai 1954 les troupes du Viêt Minh infligent une sévère défaite aux forces coloniales françaises!

— Par Jean Samblé —

La bataille de Diên Biên Phu, souvent désignée comme l’une des étapes phares de la décolonisation, résonne comme un symbole poignant de la fin de l’ère coloniale française en Asie. Ce conflit, s’étendant de mars à mai 1954, oppose l’armée populaire Viêt Minh, sous la direction du général Giap, aux forces françaises commandées par le général Navarre.

Au cœur de cette confrontation se trouve Diên Biên Phu, un modeste village au nord du Vietnam, où les Français ont érigé un camp retranché dans une cuvette, pensant pouvoir bloquer l’avancée des troupes vietnamiennes vers le Laos. Cette initiative spectaculaire, orchestrée par le général Navarre en 1953, révèle l’ultime effort de la France pour maintenir son emprise sur l’Indochine.

Cependant, la réalité sur le terrain se révèle impitoyable pour les forces françaises. Malgré une préparation minutieuse, le camp de Diên Biên Phu devient rapidement un piège mortel. Les troupes vietnamiennes, habilement positionnées sur les hauteurs environnantes, encerclent progressivement les positions françaises, les isolant et les submergeant.

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Haïti entre lueur d’espoir et ombre de la corruption : révélations sur fond de crise politique

Trois jours après sa création le le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est déjà en crise!

— Par Jean Samblé —
Depuis le tumulte qui a secoué les fondations de la politique haïtienne, une lueur d’espoir semble percer les nuages d’incertitude. Dans les coulisses du pouvoir, où les alliances se font et se défont, une possible issue à la crise qui étreint le pays émerge timidement.

La semaine dernière, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) avait jeté le pays dans une confusion totale en désignant, sans consultation publique ni scrutin, le Président du groupe ainsi que le Premier ministre. Une décision qui avait provoqué un tollé parmi les membres du Conseil et la population haïtienne, laissant planer un lourd poids d’illégitimité sur les épaules du nouveau gouvernement.

Cependant, les récentes nouvelles semblent indiquer un revirement dans la tempête politique qui gronde. Les quatre membres majoritaires du CPT, à l’origine de la nomination controversée, ont accepté de faire marche arrière. Ils ont convenu de choisir le leader du gouvernement de transition parmi une liste de candidats, conformément aux accords préalablement établis le 3 avril dernier.

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Une histoire d’eau en Martinique : le mythe du pont d’abord et la rivière, ensuite.

— Par Yves-Léopold Monthieux 

La légende de la responsabilité et de l’expertise martiniquaises pourrait s’écrire à travers les récits de sources, fontaines, piscines, ponts et appontements. Des histoires d’eaux sans cesse renouvelées, parfois ubuesques. Depuis une vingtaine d’années l’eau du robinet vient régulièrement rythmer nos carêmes et mesurer l’impéritie de nos élus. Ainsi a-t-il fallu deux mandatures de la CTM, des quantités d’encre et de déclarations télévisées pour régler le sort de quelques âcres de terrain sur lequel faire passer quelques mètres de tuyaux. La présence d’un béké dans l’affaire fut l’ingrédient nécessaire à l’allongement de la sauce. La victoire n’a pas fait couler ni plus d’eau dans les foyers ni plus d’encre dans les gazettes. Plus globalement, un phénomène cyclique est bien campé dans le calendrier saisonnier, lequel donne lieu, de la part des usagers, à une résilience exemplaire et, de la part des élus, à des satisfactions plastronnantes.

On est en 1965 : deux étudiants métros sont de passage en Martinique. Prenant un verre au bar Le Foyal, au Bord de mer, ils parlent un peu de leur voyage.

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La corruption au Fonds national de l’éducation en Haïti 

Ce que nous enseignent l’absence d’états financiers et l’inexistence d’audits comptables entre 2017 et 2024

  —Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Publié le 20 avril 2024 sur plusieurs sites en Martinique, en France et aux États-Unis, traitant d’un sujet majeur de société et amplement diffusé par courriel auprès de milliers de destinataires, notre article « Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption créé par le PHTK néo-duvaliériste » a eu un écho considérable comme en témoignent les correspondances qui nous ont été acheminées. Par son approche analytique et documentée, cet article a mis en lumière le fait que le Fonds national de l’éducation (FNÉ), à l’instar du PSUGO, est au sommet d’une vaste entreprise de corruption et de détournement des ressources financières de l’État dans le système éducatif national haïtien. Les nombreuses et pertinentes références documentaires que nous avions fournies, en plus d’éclairer et de conforter notre analyse, ont permis aux lecteurs de mieux comprendre en quoi consiste la corruption systémique qui sévit au Fonds national de l’éducation. Le présent article approfondit l’analyse élaborée dans celui du 20 avril 2024 et il explore amplement, documents à l’appui, l’une des caractéristiques majeures du FNÉ, à savoir l’invisibilisation des données financières qui est au cœur du dispositif de la corruption systémique au Fonds national de l’éducation.

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Haïti : le Conseil de Transition se choisit Edgard Leblanc Fils comme Président

Après la démission du Premier ministre contesté, Haïti entre dans une nouvelle ère sous la houlette du tout nouveau Conseil de transition. Lors d’une cérémonie solennelle, retransmise en direct à la télévision haïtienne, l’annonce retentit : Edgard Leblanc Fils, figure politique respectée, est désigné pour présider cet organe crucial.

Issu du Collectif du 30-Janvier, un regroupement politique comprenant notamment le PHTK de l’ancien président assassiné Jovenel Moïse, Edgard Leblanc Fils prend la barre dans une période critique. Son rôle de coordination au sein du Conseil est essentiel alors que le pays est en proie à une violence incessante perpétrée par des gangs.

Dans un discours poignant, en créole, il exprime sa détermination à restaurer la sécurité, une condition sine qua non pour mener à bien la mission première du Conseil : organiser des élections transparentes et crédibles d’ici le 7 février 2026, date à laquelle le mandat de l’organe devra prendre fin.

Mais le Conseil ne se limite pas à la présidence. Une autre nomination importante émerge : celle de Fritz Bélizaire au poste de Premier ministre. Ancien ministre des Sports, il apporte une expertise précieuse dans ce contexte complexe.

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L’ignorance militante de la Réforme foncière martiniquaise

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Rien de ce qui suit ne figure aux programmes des Écoles et de l’Université. Dans les années 1960 – 1970, parmi les décisions faisant suite aux évènements de décembre 1959, trois mesures majeures ont été décidées par le gouvernement. Elles ont marqué de façon indélébile la société et l’histoire martiniquaises, mais aussi sa géographie. On les nomme BUMIDOM, SMA, Réforme foncière. Fruits d’un volontarisme incontestable, ces mesures s’étaient heurtées à l’opposition de la gauche classique (PCM, PPM, PS) et des mouvements indépendantistes. Regroupés à la marge du parti communiste sous le vocable ”gauchiste”, ces derniers se recommandaient des idées maoïstes, trotskystes, castristes et autres. Un condensé sulfureux qui a pu s’expérimenter lors des événements de Chalvet, en février 1974.

Tandis que le BUMIDOM est devenu la victime expiatoire de la lutte anticolonialiste et que le SMA (service militaire adapté) a su s’arracher à l’accusation d’“armée d’occupation coloniale”, les adversaires de la Réforme foncière usèrent et usent encore d’un artifice intellectuel inédit : le silence militant et la tenue des Martiniquais dans une totale ignorance de ce moment de leur histoire.

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États-Unis : un Afro-Américain meurt encore étouffé sous le genou d’un policier

Le décès tragique de Frank Tyson, un Afro-Américain de 53 ans, lors d’une interpellation brutale par deux policiers à Canton, Ohio, le 18 avril, résonne comme un écho funeste de l’affaire George Floyd qui a secoué l’Amérique en 2020. Les similitudes entre les deux événements sont frappantes : l’utilisation excessive de la force par les autorités, les derniers mots étouffés de la victime – « Je ne peux pas respirer » – et l’indignation généralisée qui s’ensuit dans la société américaine.

Les circonstances de l’arrestation de Tyson sont troublantes. Alertés après un accident de la route où Tyson aurait arraché un poteau électrique avec sa voiture, les policiers l’ont trouvé dans un bar voisin, apparemment agité. Les images de la caméra corporelle d’un des agents révèlent une confrontation violente, aboutissant au plaquage au sol de Tyson et à son immobilisation par un genou sur la nuque. Ses supplications, sa détresse, ses cris de douleur résonnent dans nos esprits, rappelant tragiquement les derniers instants de George Floyd.

Après plusieurs minutes sous cette contrainte, Tyson devient inerte. Malgré les tentatives de réanimation, il est déclaré mort à l’hôpital peu de temps après son arrestation.

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Intelligence artificielle et services publics : Ne pas confondre vitesse et précipitation

— Communiqué de presse —
Le 23 avril, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vouloir réhumaniser le service public grâce à l’intelligence artificielle, ce qui constitue un tournant sans précédent. Si pour lutter
contre le non-recours aux droits sociaux, les objectifs de simplification fixés par le Premier ministre sont louables aux yeux des élus locaux, Intercommunalités de France, France urbaine
et Les Interconnectés estiment qu’une généralisation – même progressive – de l’IA générative dans les services publics, est fortement prématurée. Les élus locaux appellent à une grande concertation concernant les modalités d’utilisation de ces outils auprès des usagers et des agents territoriaux, et à tirer les enseignements des expérimentations menées jusqu’alors.
Les élus locaux s’étonnent de telles annonces sans concertation, alors que le 4 avril dernier, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini préconisait lors du Forum des Interconnectés la nécessité de tirer les enseignements des premières expérimentations de l’IA. Celles-ci, lancées seulement en janvier 2024 auprès des agents de l’État et des collectivités territoriales, semblent encore bien trop précoces au regard du souhait d’une généralisation progressive de l’intelligence artificielle dans de nombreux services de
l’administration.

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Déclaration des organisations patriotiques de Martinique, Guadeloupe et Guyane

— Communiqué de presse —

Déclaration des organisations patriotiques de Martinique, Guadeloupe et Guyane réunies en Martinique le 20 avril 2024

Le samedi 20 avril 2024 s’est tenue en Martinique une rencontre marquant la volonté des organisations patriotiques de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane d’affirmer la solidarité de nos pays dans la lutte contre la domination coloniale de l’État français.

Le PALIMA et le MODEMAS pour la Martinique, le MDES pour la Guyane et, pour la Guadeloupe, l’ANG, le KSG et l’UPLG (délégation du « collectif Sanblé pou Nasyon Gwadloup ») se sont réunis afin d’échanger sur la situation respective et les perspectives politiques de chacun de nos trois pays.

L’objectif de cette rencontre consistait aussi à mieux coordonner nos actions, en particulier sur le plan international.

Nos organisations se sont accordées pour retenir que la période actuelle est caractérisée par de profondes mutations des rapports de force au niveau mondial, le déclin progressif des anciennes puissances coloniales européennes et l’émergence de nouvelles puissances capables de rivaliser avec les États-Unis.

Ces phénomènes, liés à l’impasse de la mondialisation conçue par l’impérialisme et au retour du protectionnisme, suscitent tensions et conflits qui expo-sent le monde à des risques de guerre mondiale.

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26 avril : Journée internationale du Droit de Vote pour Toutes et Tous

Le collectif J’y suis j’y vote ! en partenariat avec le réseau européen VRAR (Voting Rights for All Residents) célèbrent la 4e édition de la journée internationale du droit de vote pour toutes et tous les résident.es à PARIS.

Le 26 avril a été choisi en référence au référendum « sauvage » pour le droit de vote des femmes en France organisé il y a 110 ans, le 26 avril 1914, à Paris et dans toute la France par des militantes féministes, soutenues par un quotidien Le Journal. Les luttes pour le droit de vote des femmes se poursuivirent en France entre les deux guerres mondiales mais il a fallu attendre une ordonnance de 1944 pour que les femmes françaises obtiennent le droit de vote.

En France, depuis plus de trente ans, de nombreuses associations et syndicats mènent le combat pour plus de démocratie. Malgré des promesses électorales et de nombreux sondages montrant une opinion favorable, la révision constitutionnelle nécessaire pour que toutes les résidentes et tous les résidents étrangers obtiennent le droit de vote n’a toujours pas eu lieu.

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Couvre-feu en Guadeloupe : une solution en trompe-l’œil

— Par Sarha Fauré —

Le couvre-feu récemment mis en place en Guadeloupe pour contrer la montée de la délinquance juvénile a suscité un débat intense et révélateur des multiples enjeux socio-économiques et politiques qui traversent l’île.

Tout d’abord, examinons les raisons invoquées pour justifier cette mesure. Les autorités, confrontées à une augmentation alarmante des infractions impliquant des mineurs, ont présenté le couvre-feu comme une réponse urgente pour protéger la jeunesse guadeloupéenne des risques accrus de violence et de criminalité. Cependant, cette approche se focalise principalement sur la répression des comportements déviants, sans véritablement s’attaquer aux causes profondes de la délinquance juvénile.

En effet, la Guadeloupe est confrontée à des défis socio-économiques majeurs, tels que le taux élevé de déscolarisation et de chômage parmi les jeunes. Ces problèmes structurels sont souvent exacerbés par des politiques publiques insuffisantes en matière d’éducation, de formation professionnelle et d’emploi. Ainsi, le couvre-feu apparaît comme une solution superficielle et réactive qui ne résout pas les véritables problèmes auxquels est confrontée la jeunesse guadeloupéenne.

De plus, certains observateurs critiquent le caractère politique du couvre-feu, le qualifiant d’initiative électoraliste visant à répondre aux préoccupations sécuritaires de manière simpliste, sans réelle prise en compte des réalités sociales et économiques.

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« Haïti brûle, cessons de regarder ailleurs. »

 Un appel du conseil d’administration de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage en faveur du peuple haïtien.

Dans une déclaration adoptée par son conseil d’administration le 4 avril 2024, la FME appelle à la solidarité en faveur du peuple haïtien, alors que la capitale et une partie du pays sont otages des gangs criminels. Le CA de la FME demande plus particulièrement au gouvernement français :

-d’assumer son rôle de puissance membre permanent du conseil de sécurité des Nations Unies en travaillant à une réponse internationale rapide, à la mesure de l’ampleur de la crise ;

-d’adapter sa politique d’accueil des réfugiés haïtiens, notamment en suspendant toutes les obligations de quitter le territoire français vers Haïti, au regard de l’extrême gravité de la situation dans le pays ;

-de mobiliser davantage en faveur d’Haïti les outils qu’elle a mis en place ou auxquels elle participe, comme le programme PAUSE pour les scientifiques et les artistes en exil, ou l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit ;

-d’ouvrir la question de la réparation à l’égard du peuple haïtien, comme nous y invite un mouvement mondial dans lequel d’autres démocraties européennes se sont déjà engagées, comme l’Allemagne et les Pays-Bas ;

-d’inviter les institutions françaises dont l’histoire est indissolublement liée à l’histoire d’Haïti à s’associer elles aussi à cette démarche de reconnaissance, comme l’ont fait avant elles des institutions telles que les banques nationales d’Angleterre et des Pays-Bas.

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Mumia Abu Jamal : « De Gaza aux droits civiques aux États-Unis, toutes les luttes sont liées »

— Par Vadim Kamenka —
Depuis sa prison de Mahanoy, en Pennsylvanie, le journaliste Mumia Abu Jamal adresse des remerciements à ses collectifs de soutien en France et à l’Humanité.

Journaliste, écrivain et activiste des Black Panthers, Mumia Abu-Jamal a été injustement condamné en 1982 à la peine capitale pour le meurtre du policier Daniel Faulkner à Philadelphie. La mobilisation internationale pour sa libération lui a permis d’éviter la peine de mort, mais il est resté en prison depuis. Mumia est devenu l’un des détenus politiques les plus connus au monde et un symbole de la lutte pour l’abolition de la peine de mort. Il n’a jamais cessé d’écrire et de dénoncer le sort réservé aux prisonniers aux Etats-Unis.
« Merci mes amis pour votre soutien (ce début en français, la suite en anglais – NDLR) et pour cette possibilité qui m’est offerte de m’exprimer. J’avais envie de vous soumettre ma réflexion sur les luttes qui ont lieu actuellement à Gaza ou aux États-Unis. Ces mouvements de résistance sont-ils liés ? Je pense que toutes les formes de contestation, de combats, qu’ils soient nationaux ou internationaux, sont liées du point de vue des droits de l’homme.

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La dette historique d’Haïti envers la France : un fardeau financier et moral à décharger

Que la France rembourse à Haïti les milliard de dollars extorqués comme « rançon » de l’indépendance!

— Par Jean Samblé —

Depuis son émancipation en 1804, Haïti a été confrontée à un fardeau financier hérité de son passé colonial. À cette époque, le pays nouvellement indépendant a dû verser à la France une somme exorbitante de 150 millions de francs-or en échange de sa reconnaissance internationale et de la garantie de sa souveraineté. Cette somme, imposée sous la menace d’une intervention militaire française, représentait alors plus de dix fois le budget annuel de la France.

Ce paiement, exigé pour compenser la perte des propriétés et des revenus des colons français après la révolution haïtienne, a plongé Haïti dans un cycle de dette et de dépendance économique qui perdure jusqu’à nos jours. En effet, l’île a dû emprunter des fonds importants sur les marchés internationaux pour honorer cette dette, ce qui a contribué à son endettement croissant au fil des ans.

La dette contractée par Haïti envers la France était non seulement financière, mais aussi morale. Elle symbolisait les séquelles persistantes de l’esclavage et de la colonisation, et rappelait la manière dont les anciennes puissances coloniales ont exploité les richesses des colonies pour leur propre bénéfice, au détriment des populations locales.

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Haïti : meurtres en hausse de 50% au premier trimestre, selon un rapport de l’ONU

— Communiqué de presse du BINUH(*) —

Port-au-Prince, le 19 avril 2024 : Au cours du premier trimestre de l’année 2024, le BINUH a enregistré 2.505 personnes de meurtres et de blessures à la suite de violences liées aux gangs, une augmentation de plus de 53 % par rapport à la période précédente (octobre-décembre 2023), faisant des trois premiers mois de 2024 la période la plus violentedepuis au moins le début de 2022.Parallèlement, au moins 438 personnes ont été enlevées contre rançon, dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite.

Le plus grand nombre de victimes de meurtres et de blessures a continué d’être documenté dans la capitaleoù, dans la continuité des violences documentées à la fin de l’’année 2023, des affrontements extrêmement violents entre gangs se sont multipliés en janvier et février, motivés principalement par l’expansion territoriale.

Cependant, à partir du 29 février, avec l’intention autoproclamée d’expulser le gouvernement en place, la plupart des gangs ont changé de tactique et coordonné des attaques d’envergure contre des institutions publiques et les infrastructures stratégiques.Plus de 4.600 détenus se sont évadés des deux principales prisons de la capitale, au moins 22 commissariats et sous-commissariats et bâtiments de police ont été saccagés ou incendiés, et 19 officiers de police ont été tués ou blessés.

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Hommage du Forum France-Algérie aux militants anticolonialistes

Mardi 23 avril 2024 à 19h00 Au Maltais Rouge, 40, rue de Malte, 75011, Paris

Hommage aux militants anticolonialistes Nills Andersson, Allice Cherki et à l’4ACG

Animation : Farid Yaker

Nombre de places limité. Réservation obligatoire ici .

  • L’hommage du Forum France-Algérie

Le Forum France-Algérie rend hommage à trois figures du combat anti-colonialiste et de l’action sociale Nils Andersson, Alice Cherki, et Nelly Forget. Un hommage sera aussi rendu à l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre (4ACG) dont les membres anciens appelés reversent leur retraite de combattant pour financer des opérations de développement en Algérie et dans les pays qui souffrent de la guerre.

Nils Andersson

Nils Andersson est né en 1933 à Lausanne d’un père suédois et d’une mère française. En 1958, La Question d’Henri Alleg, qui dénonce la torture que l’auteur a subie dans les mains des militaires français, est interdit par le gouvernement français. Nils Andersson le republie aussitôt en Suisse. De même l’année suivante, avec La Gangrène. Militant anticolonialiste convaincu, Nils Andersson poursuit son combat pendant toute la guerre, en tant qu’éditeur, mais aussi en soutenant matériellement les réfractaires et les combattants algériens dans leur lutte de libération nationale.

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L’indivision successorale, élément majeur de dérégulation de la société martiniquaise

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Dans la seconde moitié du siècle dernier est apparu un phénomène qui a consisté à adopter des normes propres au département tout en ignorant des règles constantes touchant au fondement de la société. En réalité, grâce au nouveau vent de liberté, il s’est déployé petit à petit une permissivité, faussement vénielle, tendant à s’affranchir au quotidien de la règle de droit. En effet, le phénomène d’indivision qui fait l’actualité de l’île et des ravages dans les familles voire au sein de la société, elle-même, tient à une pratique connue dans d’autres domaines : l’ignorance du droit au bénéfice d’un aimable empirisme voire un laisser-aller et même la tentation d’un certain défi à la loi, façon Robin des bois.

Incontestablement, l’indivision successorale figure au premier rang des nœuds gordiens nés de cette douce inclination. La plupart des achats fonciers réalisés par nos ancêtres avaient eu lieu vers l’an 1900 : un peu avant, un peu après. Aujourd’hui, lorsqu’on considère le volume du contentieux, l’étendue des surfaces concernées et le nombre de leurs successeurs, c’est la société entière qui s’en trouve impactée.

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Réponse à « L’innovation sans crainte » de Patrick Chamoiseau et quelques autres (Madinin’Art, 18 mars 2024)

— Par Yvon Joseph-Henri (*) —

J’ai reçu, il y quelques temps déjà, dans la livraison de Madinin’art, un article de Patrick Chamoiseau au titre racoleur : « L’innovation sans crainte ». Apparemment l’article est de Patrick Chamoiseau, co-signé de deux sociologues dont on se demande ce qu’ils font là. S’agit-il de sociologie ? Je n’en vois pas la trace.

Autre bizarrerie, surtout portant la signature d’un écrivain prestigieux qui semble scandaleusement méconnu en Martinique, il m’a semblé que l’écriture était bien médiocre, au point que je me suis interrogé sur le fait de savoir si ce texte était bien de Chamoiseau ! Ce serait étonnant ; et puis, après tout, peu importe s’il endosse par sa signature la paternité d’un texte médiocre, d’une facture publicitaire tout aussi douteuse.

S’agit-il d’une confession, d’une pensée à bâtons rompus ou d’un article qui tente de convaincre un public qui n’est absolument ni convaincu par l’autonomie, ni convaincu par celui au plus haut chef qui porte cette idée ? Il n’y a bien entendu aucune perfidie à dire cela qui n’est au fond qu’un constat.

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Partis politiques martiniquais : répartition 2024 de l’aide publique

Le principe d’un financement public des partis politiques a été posé par la loi du 11 mars 1988. Les partis politiques reçoivent une aide de l’État en contrepartie de l’interdiction des dons entreprises ou autres personnes morales. des Une aide en deux fractions

L’enveloppe est partagée en deux fractions :
la première fraction est répartie entre les partis politiques en fonction des résultats qu’ils ont obtenus au premier tour des élections législatives de juin 2022, sous réserve que ces partis politiques soient …

1.reconnus comme parti politique par la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP),
2.éligibles à l’aide publique, et
3.qu’ils aient déposé leurs comptes auprès de la CNCCFP.

Le montant de cette fraction est minoré pour les partis qu n’ont pas respecté l’obligation de parité des candidatures lors du scrutin. C’est le cas du MIM qui a présenté 3 candidats masculins en juin 2022 et aucune aide durant cette législature.

La seconde fraction aux partis et est attribuée aux partis et groupements politiques représentés à l’ Assemblée nationale et au Sénat. Sa répartition tient compte du nombre de parlementaires ayant déclaré se rattacher à chacun de ces partis.

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