— Par Philippe Torreton et Frédéric Hocquard —
[…] Après deux années de mandat, François Hollande n’a toujours pas fait de la culture une ambition pour la France. Comment expliquer que la promesse de « sanctuariser » les crédits d’Etat ait conduit à un effritement du budget du ministère de la culture ? Pourquoi ne pas avoir développé un ambitieux plan pour l’éducation artistique et culturelle à la faveur de la réforme des rythmes scolaires ?
Pourquoi mettre en péril la capacité d’intervention des collectivités territoriales, qui ont permis un dynamisme de la vie culturelle, en réduisant leurs moyens et en proposant de supprimer cette « clause de compétence générale » qui leur permet d’agir au-delà de leurs compétences obligatoires ? Pourquoi les initiatives législatives envisagées pour la création artistique, le numérique ou le patrimoine sont-elles aussi peu ambitieuses et systématiquement reportées ? Pourquoi attendre qu’il y ait un conflit social pour ouvrir une concertation qui prenne en compte les propositions que les professionnels de la culture portent depuis plus de dix ans, et réfléchir à la place des artistes dans notre société ?