— Par Robert Saé —
1. Des mots qui cachent une lutte politique
Est-ce un hasard si aujourd’hui on parle plus de « mouvements citoyens » que de « luttes populaires » ? Certainement pas ! Cela participe de la campagne menée par les propagandistes du système dominant pour dévoyer la résistance des peuples.
Les dirigeants des pays impérialistes occidentaux sont pleinement conscients que le fossé s’élargit entre, d’un côté, leurs institutions et leurs partis politiques et, de l’autre, les populations écœurées par les inégalités, les injustices, les magouilles et les promesses non-tenues. Constatant aussi que les luttes populaires visent de plus en plus explicitement à remettre en cause le système lui-même, il était vital pour eux d’organiser une contre offensive afin, d’une part, de masquer les enjeux et l’acuité de la lutte politique et, d’autre part, de reprendre le contrôle des populations qui échappent de plus en plus massivement aux mécanismes mis en place pour les dominer. Voila donc désormais, les maîtres du système devenus les plus grands défenseurs de la « démocratie » et des « mouvements citoyens » et ceux qui, seuls, seraient qualifiés pour en attribuer le label.