Aristophane, Eschyle, Euripide, Sophocle : Nous proposons de payer notre dette poélitique à la Grèce par une “Agora des mots et des idées“ où les artistes et les citoyens pourront dire à leur manière les mots d’hier et d’aujourd’hui le Jeudi 16 Juillet à 20h30 à la place du Petit Palais d’Avignon.
Nous, hommes et femmes dont le théâtre est une part de notre vie, devons tant à la Grèce.
Notre dette est immense.
Le théâtre et la démocratie sont nés en même temps, et au même endroit, sur l’Agora d’Athènes. Ils ont grandi au cœur de notre continent et du monde. Nous ne perdons pas la mémoire.
Nous croyons en l’Europe, celle du savoir et de l’imaginaire partagé. Nous croyons en l’Europe démocratique, celle où chaque citoyen compte pour un. Nous croyons que la crise actuelle sera demain un levier pour bâtir cette Europe-là, celle qui sera au service d’une mondialité de l’échange et du co-développement.
Nous sommes solidaires des Grecs, nous sommes à leurs côtés. Ils sont notre meilleur soutien pour chasser l’austérité de notre continent et remettre l’être humain et la solidarité au cœur de notre projet commun.
Catégorie : Politiques
Echos d'éco, Politiques
Une Europe contre les peuples et la démocratie
— Par François Bonnet —
L’euro a accouché d’un monstre politique. L’humiliant accord imposé à Alexis Tsipras le démontre une fois encore: il n’est pas de marges de manœuvre politiques possibles dans une zone monétaire devenue l’otage des idéologues du libéralisme.
Depuis dimanche soir, le hashstag #ThisIsaCoup est l’un des plus suivis sur Twitter. De l’économiste Prix Nobel Paul Krugman à l’ancien ministre grec Yanis Varoufakis, en passant par le souverainiste français Nicolas Dupont-Aignant, le #CestUnCoup canalise les indignations contre l’accord imposé par les Européens à la Grèce en échange de son sauvetage financier.
Coup d’Etat? L’expression peut cristalliser les désaccords mais une chose n’est guère contestable: les «institutions européennes» ont bel et bien décidé de prendre le pouvoir en Grèce. La proposition du socialiste allemand Martin Schulz, président du parlement européen, d’installer «un gouvernement de technocrates» à Athènes s’est ainsi réalisée de fait, au terme d’un week end de négociations qui a vu l’Allemagne imposer de bout en bout sa ligne.
C’est la vraie démonstration de ce week end: la zone euro et ses présumés critères de gestion ont accouché d’un monstre politique.
Echos d'éco, Politiques
Varoufakis: pourquoi l’Allemagne refuse d’alléger la dette de la Grèce
Tribune libre dans The Guardian
Publié le 11 juillet 2015
(traduit par Monica M.)
Le Sommet de l’Union européenne de demain scellera le destin de la Grèce dans la Zone Euro. Pendant que j’écris ces lignes, Euclid Tsakalotos, mon camarade, grand ami et successeur au Ministère des Finances de la Grèce, va participer à une réunion de l’Eurogroupe qui déterminera si un accord entre la Grèce et nos créanciers est possible et si cet accord comporte un allègement de la dette qui permettrait à l’économie grecque d’être viable dans la Zone euro. Euclid apporte avec lui un plan de restructuration de la dette, modéré et bien pensé, qui respecte sans aucun doute à la fois les intérêts de la Grèce et de ses créanciers (j’ai l’intention d’en publier les détails lundi, une fois que la poussière sera retombée). Si ces modestes propositions de restructuration sont rejetées, comme les propos du ministre des Finances allemand le suggèrent, le Sommet de l’Union européenne de dimanche décidera si l’UE jette la Grèce hors de la Zone Euro maintenant ou si elle l’y maintient pendant un temps plus ou moins long, dans un état de plus en plus grande misère, jusqu’à ce qu’elle s’en aille.
Echos d'éco, Politiques
Madame Merkel, réduisez la dette grecque pour éviter un « nouveau désastre » humain
— Collectif —
L’austérité sans fin que l’Europe impose au peuple grec ne fonctionne pas. La Grèce vient d’exprimer haut et fort son refus de nouvelles mesures. Comme beaucoup le pressentaient, les exigences financières de l’Europe ont donné l’estoc à l’économie grecque, font s’envoler la courbe du chômage, s’effondrer le système bancaire, et n’ont fait qu’empirer le problème de la dette qui a atteint le taux mirobolant de 175 % du PIB. Aujourd’hui, l’économie stagne, les recettes fiscales sont au plus bas, la production et l’emploi sont déprimés, et les entreprises manquent de capitaux.
L’impact humanitaire a été colossal : 40 % des enfants grecs vivent dans la pauvreté, la mortalité infantile monte en flèche et le chômage touche près de 50 % des jeunes. La corruption, l’évasion fiscale et la gouvernance déplorable des précédents gouvernements ont contribué à gonfler démesurément la dette. Le peuple grec s’est plié à la plupart des mesures d’austérité que vous avez imposées : contraction des salaires, réduction des dépenses publiques, coupe des retraites, privatisations et dérégulations, et augmentation des impôts.
Mais depuis quelques années, les nombreux programmes d’ajustement infligés à la Grèce et consorts n’ont conduit qu’à l’instauration d’une Grande Dépression comparable à celle qu’a dû traverser l’Europe entre 1929 et 1933.
Echos d'éco, Politiques, Sociologie
Le vote fertile du peuple grec
— Par André Lucrèce * —
Saluons d’abord cette éclosion de courage – en dépit de toutes les pressions et de tous les excès de langage – afin de faire face à une tentative consistant à réduire un peuple à l’impuissance et à l’acquiescement aux injonctions des puissants. Ces injonctions les plus folles, les plus irresponsables et les plus perverses constituaient un curieux mélange d’irrespect et de cruauté qui méritaient d’être rejeté par le peuple grec.
Mais pourquoi s’intéresser à la crise entre la Grèce et l’Europe, question qui pourrait nous paraître lointaine et extérieure à nos préoccupations ?
D’abord parce que la Grèce se trouve dans une situation qui n’est pas si éloignée de la nôtre : une économie en grande difficulté, un chômage à 28% (24% chez nous), 60% pour ce qui est du chômage des jeunes, le même taux en ce qui nous concerne, des inégalités sociales criantes, une jeunesse aux abois. Ensuite parce que les leçons de l’histoire sont toujours instructives.
Certes, la Grèce est un pays souverain. Et c’est bien là le problème.
Car à travers la crise gréco-européenne, nous assistons à une forme d’agression contre la souveraineté d’un pays et contre son gouvernement démocratiquement élu, sous prétexte que ce pays est en difficulté et que l’Europe, la Banque Centrale Européenne et le FMI se portent prétendument à son secours.
Jeunesse, Politiques
Nous valons mieux qu’une vaine bataille électorale
— Par Sarah Johannes Elisabeth *—
Nous reconnaissons que nos brèves années ne sauraient mesurer avec justesse l’éternité de votre engagement envers la jeunesse martiniquaise.
Quelles que soient vos formations politiques, vos ambitions personnelles, vos considérations intimes, vous nous avez régulièrement rappelé votre détermination à créer les conditions de notre épanouissement… futur.
Confrontés à un niveau de chômage structurellement et indécemment élevé, à une précarité angoissante et parfois même à une lassitude ankylosante, vous avez su, faut-il savoir le reconnaître, prouver votre capacité à vous rassembler sur ces sujets pour agir ensemble. Parfois. Lucides, vous avez pris conscience que vos seules actions ne suffisent plus, ni à satisfaire nos espérances ni à libérer nos entraves.
Nos expressions diverses ont permis d’aboutir à la parution d’un livre blanc « contribution de la jeunesse au PADM » soit un ensemble de propositions qui concerne notre avenir. Nous ne pouvions que nous réjouir de la reprise à un niveau politique des propositions issues du livre blanc comme le dispositif Migration Retour et le Césairus, bien que nous n’ayons malheureusement pas été associés au pilotage et à l’élaboration des projets.
Echos d'éco, Politiques
Grèce : « Non! Vous ne nous volerez pas nos vies!
— Par Robert Saé —
Enfin ! La Grèce sort de l’inconnu! Pendant que les propagandistes du libéralisme sauvage agitent leur épouvantail, le peuple Grec a signifié que l’incertitude et l’irresponsabilité consistaient précisément à rester sous la coupe des spéculateurs et des usuriers ! Les économistes de service et les politiques aux ordres ont eu beau rivaliser dans la désinformation, le peuple Grec a compris que les institutions financières et leurs gouvernements relais n’ont jamais « aidé la Grèce » en réduisant les salaires et les pensions ou en détruisant le secteur public, mais que leur seule préoccupation était d’aider les spéculateurs à rafler la mise. Les efforts pour attiser les égoïsmes et les chauvinismes afin d’isoler le peuple Grec ont été vains. Sa résistance a recueilli encouragement et soutien de la part de tous les autres peuples européens. Ceux-ci ont bien compris que le pillage dont ils sont victimes ne cesserait absolument pas même si les « créanciers » parvenaient à étrangler le peuple Grec.
Enfin ! La Grèce pourra envisager la fin de la faillite! Pendant que les profiteurs crient au loup, le peuple Grec énonce que sa faillite à lui est fruit de l’austérité et qu’il s’agit de reconstruire une économie qui soit au service des êtres humains !
Politiques
« La Martinique avance » ou du destin contrarié d’un slogan politique
— Par Serge Harpin —
La première attestation de la formule dans l’espace public Martiniquais date du « deuxième plan de relance régional » (2013). Ce devait être un coup médiatique pour signifier, sur un temps qu’on voulait long – la durée de la « relance » – un changement radical, voire, pour les plus exaltés, « révolutionnaire » dans la conduite des affaires locales dans ce « confetti de l’Empire » (J.-C.GUILLEBAUD,1976) où on joue à « l’État Nation » (1).
L’idée, on l’aura bien compris, était de combiner la dynamique créée par « la relance » et une campagne de communication politique d’envergure. C’était de bonne guerre. Dès lors, l’enjeu de « la relance » n’était plus simplement économique mais aussi – et on pourrait même dire « mais surtout » – politique avec cette obsession de l’image et de la mise en scène. Ainsi, la multiplication et la répartition méticuleusement pesées, et calculées des chantiers sur tout le territoire ne relevaient pas seulement d’un souci de programmation pertinente et efficace des travaux mais également et très fortement d’un parti pris électoraliste.
Politiques
3 juillet 1905, le projet de loi relatif à la séparation de l’Église et de l’État
— Par Jean-Paul Scot, historien —
Depuis les crimes de janvier 2015, tout le monde ou presque se réclame de la laïcité dans la plus grande confusion. Rien d’étonnant: elle est aujourd’hui trop souvent incomprise, falsifiée et dénaturée. Si la France est définie depuis 1946 comme une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale », c’est à la suite des très longues luttes qui ont abouti à la séparation des Églises et de l’État par la loi du 9 décembre 1905, que la Cour européenne des droits de l’homme a qualifiée de « clé de voûte de la laïcité française».
Sous l’Ancien Régime, le catholicisme était la seule religion d’État légitimant la monarchie de droit divin. Cependant, dès Philippe le Bel (XIII e – XIV e siècle), la France fut le premier État européen à rejeter la théocratie pontificale et la suprématie du pouvoir religieux sur le pouvoir politique.
Néanmoins, les pouvoirs temporel et spirituel étaient seulement distincts, pas séparés, car ils avaient le même objectif: imposer à tous les sujets du roi les « devoirs envers Dieu».
La France a également été le premier État à instaurer la tolérance.
Politiques
Manifeste contre l’indifférence
— Par Monique Manigat et Alain Louis-Gustave —
En septembre 2013, la décision de la cour constitutionnelle de la République dominicaine de déchoir de leur nationalité plusieurs centaines de milliers de citoyens (près de 500 000 selon certaines estimations) nés en République dominicaine de parents étrangers, pour la plupart Haïtiens, en remontant jusqu’à 1930, et de les déporter vers leur pays d’origine, a suscité de fortes protestations internationales. Les diverses séances de négociations entre les deux pays, sous des apparences cordiales, portant sur leurs nombreux sujets de contentieux, notamment économiques, n’ont pas empêché la mise en oeuvre de cette décision à partir du 17 juin 2015.
C’est une nouvelle catastrophe humanitaire massive qui commence dans une relative indifférence. C’est un drame effroyable qui s’annonce, en Haïti, pour ces centaines de milliers de personnes qui ne sont pas Haïtiens mais apatrides et qui souvent ne parlent ni créole, ni français.
Curieusement, les protestations semblent aujourd’hui moins fortes, ou moins audibles, qu’il y a deux ans. Le sujet est abordé anecdotiquement par les médias, comme le énième épisode anodin d’une longue série noire à laquelle on s’est lâchement habitué.
Politiques
La Grèce au cœur de l’Europe !
APPEL. Le peuple grec n’a pas un problème avec l’Europe.
Lui et nous avons un problème avec ce pouvoir « européen » qui asservit et détruit l’Europe !
Nous ne croyons pas que le peuple grec soit coupable du doublement de sa dette publique en moins de dix ans [1]. Ni qu’il doive payer cette dette artificiellement gonflée du saccage de ses droits sociaux, du naufrage de sa démocratie.
Depuis des années les pouvoirs nationaux et supranationaux qui contrôlent l’Union Européenne lui infligent une austérité assortie de « réformes structurelles » qui ruinent son économie et l’enfoncent dans une misère croissante.
Premiers signataires
Antoine Artous, Etienne Balibar, Sophie Bessis, Jacques Bidet, Luc Boltanski, Gilles Bounoure, Marie-Pierre Bourcier, Claude Calame, Patrick Chamoiseau, Patrice Cohen Seat, Jean-Numa Ducange, Jean-Louis Fabiani, Michel Husson, Michael Löwy, Marie-José Malis, Jean-Louis Martinelli, Gus Massiah, Jean-Claude Petit, Philippe Pignarre, Michèle Riot-Sarcey, Pierre Salama, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Francis Sitel, Bernard Stiegler, Hervé Télémaque, Jacques Testart, Eleni Varikas, Pierre Zarka…
Aujourd’hui le peuple grec dans un sursaut de dignité et de lucidité a donné une majorité électorale à une gauche radicale étrangère aux corruptions et aux compromissions d’hier, qui a formé un gouvernement dont le mandat est de repousser les diktats de la « Troïka » (FMI, BCE, Commission européenne) et d’appliquer une politique de rupture avec cette austérité criminelle.
Politiques
Projet de loi relatif au droit des étrangers en France: mettre fin au régime d’exception en outre-mer
Pointe-à-Pitre le 22 juin 2015
Madame, Messieurs les Députés Messieurs les Sénateurs,
La LDH Guadeloupe, par son action d’aide et assistance auprès des caribéens immigrés, est au cœur des difficultés et tracasseries administratives que ces derniers rencontrent au quotidien, soit pour obtenir un rendez-vous avec l’administration préfectorale, à l’effet de déposer une demande de titre de séjour en vue de leur régularisation sur le territoire, soit pour l’obtention d’un titre de séjour qui sont souvent rejetés, alors même, que certains remplissent les conditions exigées par le CESEDA.
La LDH qui s’est toujours opposée à la logique restrictive et répressive qui a inspiré, depuis des années, les politiques d’immigration menées par les gouvernements successifs méconnaissant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, laquelle autorise quiconque à quitter son pays et à chercher refuge ailleurs, fragilisent la situation des ressortissants des pays de la caraïbe, (singulièrement Haïti, Saint-Domingue ou la Dominique) se trouvant sur le territoire de la Guadeloupe.
La LDH Guadeloupe, de par son expérience d’accompagnement dans la défense des droits des migrants étrangers sur le terrain, est en mesure de juger que la politique du gouvernement actuel est marquée, malgré quelques avancées concernant les possibilités de régularisation offertes aux parents d’enfants scolarisés, par une continuité voire une aggravation tant en matière de séjour et de droit d’asile que de gestion de situation des dossiers par la Préfecture.
Féminismes, Politiques
Les fous d’Allah et les trafiquants de drogue
— Par Michel Herland —
Les événements tragiques du mois de janvier 2015 ont provoqué chez quelques intellectuels classés à gauche une réaction paradoxale, que l’on peut identifier au communautarisme le plus extrême : l’État ne devrait pas seulement une forme de respect minimale aux cultures minoritaires, y compris les religions (ce qui est conforme au consensus national), il deviendrait comptable de la survie culturelle de chaque communauté. Qui plus est, nous serions, nous les Occidentaux, et les Français en particulier, collectivement responsables de ces événements et l’islam n’aurait rien à y voir.
Il suffit pourtant de réfléchir un tout petit peu pour comprendre que si les politiques suivies en France sont, pour partie au moins, à l’origine, d’un certain nombre des difficultés que rencontrent beaucoup de membres de la minorité musulmane, ces politiques ne sont pas responsables du djihad ici ou ailleurs. D’une part parce que la montée de l’intégrisme musulman est un phénomène global. D’autre part parce que, en France même, les ratés de l’assimilation ne se sont pas tous rangés sous la bannière d’un islam revanchard et cruel.
Politiques
« Imposer une limite d’âge à 70 ans pour se porter candidat n’est pas une mauvaise idée » Sauf en Martinique ?
Le ministre de la Jeunesse, Patrick Kanner, a reçu ce lundi un rapport sur les jeunes et la vie politique. Parmi les mesures proposées, l’interdiction d’exercer plus de trois mandats consécutifs pour un homme politique, mais surtout, l’instauration d’une limite d’âge. L’agence France Stratégie recommande de mettre d’office les hommes politiques à la retraite à 70 ans.
Pierre Laurent, président du Parti communiste français (PCF), estime que «ce n’est pas une mauvaise idée». Quant à la privation de plus de trois mandats, c’est «une bonne proposition» selon le sénateur qui rappelle que cette mesure «fait partie de [son] programme depuis très longtemps».
Sociologue au Centre d’études de la vie politique française (CEVIPOF, CNRS-Fondation nationale des sciences politiques), Anne Muxel démontre, dans son nouvel ouvrage L’expérience politique des jeunes*, comment ces derniers entretiennent avec la politique un lien construit entre héritage et expérimentation. Si leur intérêt pour ce domaine est bien réel, la forme de leur engagement, elle, a changé, tout comme le contexte même de l’action politique. Une analyse qui bouscule nombre d’idées reçues.
Les jeunes et la politique : autant mais autrement
—Par Anne Muxel —
Non, les jeunes ne sont pas dépolitisés !
Politiques
Je suis l’auteur de «L’insurrection qui vient»
— Par collectif —
Pour motiver son renvoi en correctionnel du groupe de Tarnac pour terrorisme, la justice s’appuie sur ce pamphlet anticapitaliste dont elle attribue l’écriture à Julien Coupat. Des intellectuels et des écrivains, dont François Bégaudeau ou Frédéric Lordon, s’inquiètent qu’un livre devienne pièce centrale d’un procès, et rappellent la liberté de critiquer la société capitaliste.
Le parquet du tribunal de grande instance de Paris vient de demander le renvoi en correctionnelle de huit personnes, dont trois pour actes de terrorisme, dans l’affaire dite «de Tarnac». Une affaire lancée, voilà sept ans, par une opération à grand spectacle qui avait vu les forces de l’ordre cagoulées se déployer autour d’une «épicerie tapie dans l’ombre». La défense pugnace des mis en cause et quelques enquêtes sérieuses ont permis depuis longtemps à tout un chacun de comprendre qu’il s’agissait d’une opération de communication du pouvoir sarkozyste de l’époque. Une opération que, par esprit de corps, la police et la magistrature, avec l’appui du personnel politique au pouvoir aujourd’hui, n’ont pas voulu démentir⋅ Et quel pouvoir peut-il, de nos jours, se passer de l’antiterrorisme, ne fût-ce que pour remonter brièvement dans les sondages ?
Echos d'éco, Politiques
Octroi de mer : la déductibilité, nécessaire réforme
— Par Eric Eloré, adjoint au maire du Marin —
Dans la conjoncture économique actuelle, les mesures visant à favoriser les échanges commerciaux entre la Martinique et son environnement régional (confère le président de la République lors de sa visite), rendent nécessaire de créer un dispositif fiscal lui aussi favorable à la facilitation des échanges commerciaux.
L’octroi de mer est reconnu à travers ses fondements juridiques et historiques, pour la place qu’il tient dans le financement des collectivités et sur son rôle de stimulateur de l’économie. Selon l’étude d’impact qui accompagne l’actuel projet de loi, il répond à un double objectif : un élément essentiel pour une stratégie de développement des filières de production, une manne importante qui donne aux collectivités d’Outre-mer une capacité d’autofinancement exceptionnelle. L’ancrage juridique communautaire reconnaît le dispositif conforme aux normes européennes, car il n’établit pas de discrimination entre les produits fabriqués localement et ceux de fabrication nationale ou communautaire.
Le cadre communautaire reconnaît toutefois, comme stratégique dans le développement de l’économie locale, la possibilité pour les conseils territoriaux de voter une exonération de l’octroi de mer.
Politiques
Le citoyen et la lutte politique
— Par Robert Saé —
1. Des mots qui cachent une lutte politique
Est-ce un hasard si aujourd’hui on parle plus de « mouvements citoyens » que de « luttes populaires » ? Certainement pas ! Cela participe de la campagne menée par les propagandistes du système dominant pour dévoyer la résistance des peuples.
Les dirigeants des pays impérialistes occidentaux sont pleinement conscients que le fossé s’élargit entre, d’un côté, leurs institutions et leurs partis politiques et, de l’autre, les populations écœurées par les inégalités, les injustices, les magouilles et les promesses non-tenues. Constatant aussi que les luttes populaires visent de plus en plus explicitement à remettre en cause le système lui-même, il était vital pour eux d’organiser une contre offensive afin, d’une part, de masquer les enjeux et l’acuité de la lutte politique et, d’autre part, de reprendre le contrôle des populations qui échappent de plus en plus massivement aux mécanismes mis en place pour les dominer. Voila donc désormais, les maîtres du système devenus les plus grands défenseurs de la « démocratie » et des « mouvements citoyens » et ceux qui, seuls, seraient qualifiés pour en attribuer le label.
Politiques
« Hébétés, nous marchons vers le désastre… »
TRIBUNE – L’ancien ministre Arnaud Montebourg se rappelle au bon souvenir de François Hollande et Manuel Valls. Avec le banquier d’affaires Matthieu Pigasse, il publie dans le JDD une tribune au vitriol contre la politique du gouvernement. La voici en intégralité.
Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C’est la démocratie qui est cette fois menacée, car les progrès du Front national dans le pays sont aussi graves que spectaculaires et son accession possible au pouvoir est désormais dans toutes les têtes. Prenant la mesure de la gravité de la situation, peut-être serait-il nécessaire que nos dirigeants cessent de commenter ce que fait ou dit le FN ou que cesse encore cette culpabilisation inutile des électeurs dans cette « lutte » purement verbale et artificielle « contre » le Front national. Faire semblant de combattre le FN pour se donner bonne conscience n’a aucun effet. On serait, au contraire, bien avisé d’agir sur les causes réelles et profondes qui jettent des millions de Français dans ses bras : l’explosion du chômage, la hausse de la pauvreté et la montée du sentiment de vulnérabilité dans presque toutes les couches de la société française.
Politiques, Sculpture
Joseph René-Corail : le talent et l’engagement
— Par Selim Lander —
Un artiste sorti du peuple et qui y est resté, ce n’est pas si fréquent, surtout quand cet artiste fut aussi prolifique que talentueux. Faut-il y voir l’influence du soleil des Antilles ? Toujours est-il que Joseph René-Corail (dit Khokho), né en 1932 (la Martinique est encore une colonie ; elle ne deviendra département français qu’après la Deuxième guerre mondiale) dans une pauvre masure de paysans, mourra dans la misère, en 1998[1].
Enfant brillant, reçu premier de son école au certificat d’études, boursier de la République jusqu’à la fin de ses études, faut-il pourtant conclure de son échec au BEPC qu’il était déjà un rebelle ? Quoi qu’il en soit, c’est au cours complémentaire qu’il a découvert l’art, grâce à son professeur de dessin. Il a seize ans quand il entre à l’École des Arts appliqués de Fort-de-France, expédie le cursus en deux années au lieu des trois prévues, et intègre alors l’École nationale des Arts appliqués, à Paris. Il reviendra en Martinique en 1956 et enseignera, brièvement, la céramique dans l’école dont il fut l’élève.
Politiques
La Nouvelle-Calédonie rend hommage à Nidoish Naisseline, pionnier de la lutte kanak
Le monde politique de Nouvelle-Calédonie a salué jeudi la mémoire de Nidoish Naisseline, pionnier de la revendication identitaire kanak, décédé la veille à Nouméa d’un cancer, à l’âge de 69 ans.
« Il a été le premier à défendre l’identité kanak, à prouver que cette identité devait avoir une place qui ne lui était alors pas reconnue », a déclaré à l’AFP Elie Poigoune, président de la Ligue des droits de l’homme de Calédonie et lui aussi figure historique du combat indépendantiste.
Malade depuis plusieurs années, Nidoih Naisseline est décédé mercredi un an et demi après s’être retiré de la vie politique en janvier 2014. « La mort, je l’attends comme une délivrance », avait-il alors déclaré.
Grand chef kanak du district de Guahma sur l’île de Maré, cet homme au visage de dieu grec a été le fondateur du premier mouvement identitaire kanak « Les foulards rouges » à la fin des années 1960.
Titulaire d’une maîtrise en sociologie, Nidoish Naisseline a siégé sans discontinuer dans les institutions locales de 1977 à 2014, sous la bannière à partir de 1981 du LKS (Libération kanak socialiste), petite formation qui lui était totalement dévouée.
Manifestations culturelles, Politiques
Kolétètkolézépol : le 07 juin à Fort-de-France
KOLETETKOLEZEPOL
CERCLE POUR LA PROMOTION DE LA REFLEXION ET DE L’ENGAGEMENT COLLECTIFS AU SERVICE DE LA MARTINIQUE
AN LAWONN POU VOYE PLI DOUVAN KATJIL EK ANGAJMAN TOUTT MOUN NAN SEVISS MATNIK
Contacts: koletetkolezepol@ymail.com / 0696.50.94.99 / 0696.73.85.00 / 0696.32.21.21 / www.ktkz-martinique.com
Cher (e) compatriote
Le prochain colloque du cercle « -e-» se tiendra le Dimanche 7 juin de 8 h à 13 h dans les locaux de la F.O.L. route de Didier autour du thème générique « Payons-nous trop d’impôts ? »
L’objectif que nous donnons à ces rencontres est de favoriser une réflexion collective pour porter les solutions les plus efficaces possibles aux problèmes auxquels notre société est confrontée. Nous sommes convaincus que des échanges sereins basés sur le respect mutuel entre tous les acteurs concernés nous permettront de porter des réponses fécondes et consensuelles.
Politiques
Un appel au secours !
— Lucien Cidalise Montaise —
Ce titre est loin d’être défaitiste . Il est tout bonnement alarmant et annonce une fiction.
La présidente du F.N. Parti d’extrême droite français, Parti de la droite démesurée, ou de l’ultime droite, rendra « visite » à la Martinique, dans peu de temps. Le paysage politique du pays s’en trouvera –t-il modifié ? Nous croyons à cette occasion, qu’un violent et agressif relent de racisme et de xénophobie tentera d’étouffer la Martinique.
Des identités et des choix s’affirmeront dans une atmosphère toxique. Il nous appartiendra d’en prendre note.
Souvenons nous de la désolante attitude d’un ministre socialiste qui regrettait le comportement de ce courageux peuple, avec à sa tête des intellectuels de toutes tendances progressistes, qui voulant manifester contre ce scandale de la présence du fasciste Le Pen, s’est opposé avec succès à sa descente d’avion. Ce ministre prétendait doctement que « Le Pen étant un citoyen français , devrait être reçu comme tel sur un territoire français »…
Politiques
« Les pleureuses de la République »
— Par Serge Harpin —
C’est sans doute parce que la parole est aujourd’hui – dans une Démocratie malmenée et en dépit des apparences, insidieusement surveillée, balisée et bâillonnée que les quelques observateurs qui se risquent encore à commenter l’actualité politique ont préféré ignorer le discours de l’Atrium du 09 mai 2015 du Président de la Région Martinique. Discours prononcé en présence de François HOLLANDE et des élus locaux invités par ce dernier. Or, de toute évidence, c’est une de ses prises de parole la plus signifiante par ce qu’elle « dévoile » de son bilan et aussi de la réception de celui à qui il le destinait. Sa composition semble obéir aux règles du genre : situation initiale, solutions mises en oeuvres, résultats et enseignements prospectives. L’intention n’en demeure pas moins d’exhiber ce que notre impénitent rhéteur croit être une trouvaille : « le changement de modèle ». Nous ne nous étendrons pas sur l’indigence intellectuelle d’une telle croyance. La fonction du texte sera ainsi de construire un cheminement qui aboutisse à cette « idée du siècle » qui ouvrirait une ère nouvelle et dont la seule pensée, disent les mauvaises langues, épouvanterait le gotha des Hauts du Cap Est.
Politiques
« Appel à un sursaut citoyen ».
— Par Thierry Ichelmann —
1. La Démocratie Représentative est-elle arrivée à ses limites ?
La Démocratie Représentative, dans son fonctionnement actuel semble être arrivée à une certaine limite de son développement. On ne peut plus élire quelqu’un, le mettre au pouvoir pendant 5 ou 6 années, le laisser fonctionner, et revenir en fin de mandature, en se disant que si on en est satisfait, on continue avec cette personne, sinon, on vote contre elle.
Les choses ne peuvent plus continuer de la sorte. Pour plusieurs raisons.
En particulier, à la fin de la mandature, les personnes sont tellement désabusées, qu’elles n’ont plus de ressort citoyen et elles ne se remobilisent pas.
Ce sont alors les mêmes équipes décriées qui repassent, grâce à la mobilisation (acquise) de leurs partisans. Le principe de la sanction en fin de mandature ne fonctionne plus.
Une autre raison, c’est qu’il devient extrêmement difficile d’imaginer un déroulement de la mandature sans intervention du citoyen.
Cinq années, c’est beaucoup trop long. En effet, s’il était possible auparavant d’attendre plus ou moins sereinement la fin de la mandature, cela ne l’est plus maintenant.
Politiques, Sociologie
Le 22 mai 1848
Sous la Révolution française, les députés de la Convention abolissent l’esclavage une première fois pour calmer la révolte des esclaves dans les colonies des Antilles et empêcher l’Angleterre de s’en emparer. Mais Napoléon Bonaparte abroge cette mesure le 20 mai 1802, sitôt acquise la paix avec l’Angleterre.
Ce faisant, le Premier Consul répond à une demande du Sénat et cède à la pression de sa femme, Joséphine de Beauharnais, née Tascher de la Pagerie, originaire de la Martinique ( Point contesté).
En 1833, l’esclavage est définitivement aboli dans les colonies britanniques. La France attend l’avènement de la Deuxième République, quinze ans plus tard, pour suivre son exemple. Le décret d’abolition est publié grâce à la ténacité de Victor Schoelcher (44 ans), qui libère par décret 250.000 esclaves noirs ou métis aux Antilles, à la Réunion comme à Saint-Louis du Sénégal.
Lire Edouard de Lépine : Sur l’abolition de l’esclavage
Le décret, qui prévoit l’abolition dans un délai de deux mois, arrive dans les colonies quatre à cinq semaines plus tard. Mais sur place, les gouvernants des colonies et les planteurs ont en général pris les devants.