— Par Robert Saé —
Le vote pour la désignation des conseillers qui dirigeront la nouvelle Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) était incontestablement historique. D’abord parce qu’une évolution institutionnelle venait mettre fin à l’hérésie de la « Région Monodépartementale.» Ensuite parce que ces élections ont permis d’évaluer les mutations profondes qu’a connu le paysage politique martiniquais au cours de cette dernière décennie.
Les constats
A/ L’abstention – près de 59 % – reste écrasante et confirme, d’une part, la méfiance de la majorité de la population à l’égard des partis politiques qui pratiquent le jeu de l’alternance et, d’autre part, sa désillusion quant à la possibilité des institutions de porter réponse à ses difficultés quotidiennes.
B/ Dans notre pays, comme à l’échelle internationale, s’affirme une dynamique d’engagement citoyen.
Constitué il y a moins d’un an, le mouvement NOU PEP LA a recueilli 6,4 % des suffrages exprimés. Cette dynamique regroupe des militantes et des militants politiques, féministes, associatifs, des syndicalistes, des agriculteurs, des chefs d’entreprises, des sans partis de tous âges qui se sont accordés sur des valeurs et des principes exprimés dans un manifeste « Pour une Martinique vivante, écologique, citoyenne, solidaire et écologique ».