— Pour le GRS Rita Bonheur, Max Dorléans, Gilbert Pago, Philippe Pierre-Charles, Max Rustal —
Il y a celles et ceux qui voient dans le changement de majorité dans la direction des affaires martiniquaises une « véritable libération » , une « ère nouvelle » , etc. L’avenir ne tardera pas à montrer l’outrance du propos. Mais en ce qui concerne l’autre nouveauté de la période, à savoir l’alliance Marie-Jeanne/Monplaisir, les mêmes commentateurs se divisent en deux : celles et ceux qui y voient une transformation importante inaugurant une coopération profonde, durable, riche de promesses ; et celles et ceux pour qui cette simple manoeuvre électorale ne modifiera en rien la ligne des « Patriotes » .
En réalité nous avons affaire là, à une accentuation assez radicale d’une tendance largement présente dans les orientations marijeannistes. Du fameux « blan douvan/blan dèyè » qui a prolongé le pouvoir RPR d’Émile Maurice en 1989, jusqu’à l’alliance avec Pierre Petit, il y a un fil conducteur d’alliance avec telle ou telle fraction de la droite. L’incorporation ici ou là d’un ou d’une politicienne de droite dans telle ou telle liste « patriotique » avait valeur de confirmation.
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La Dignité n’est pas une boîte de « Vache qui rit »
— Par Lucien Cidalise Montaise —
« L’Histoire n’est rien d’autre qu’une tentative de Reconstruction. L’Héritage quant à lui est une vision mystifiée du passé ».
Déchoukage après zanzolage ! L’Ephémère fusion du Vinaigre et de l’Huile parsemée de poivre s’est faite le 13/12/2015 à l’occasion des élections portant sur le devenir du Pays. Les vainqueurs prétendant « avoir surmonté leurs divergences idéologiques ( sic !) » Les vaincus dénonçant la méthode qui a intégré un mépris affiché pour les électeurs en faisant miroiter « ses intérêts mercantiles, en parlant à son ventre ! ».
Aucun n’a dénoncé l’absence flagrante d’une reconnaissance émancipatrice de la Conscience du Peuple Martiniquais, ni son éthique, ni ses valeurs…Cette réussite dont rêvent tous les cuisiniers, faire des vinaigrettes durables et solidaires nous laissent sceptiques ! Des commentaires dithyrambiques et alambiqués d’une presse qui nous avait habitués à un autre style nous ont aussi interpellés. « De nouveaux horizons ! » titre un mensuel indépendantiste…Il faut voir loin !
« Au nom d’une conjoncture et d’un contexte bien déterminés, une telle démarche est apparue aux yeux de beaucoup comme une avancée concrète ouvrant une voie possible à l’impensable cohésion (sic !)
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« Tous les coeurs des gens sont ma nationalité »
— Par Serge Letchimy —
Sans intérêt sécuritaire avéré, l’instauration de la déchéance de nationalité se présente aux dires mêmes de ses initiateurs comme une mesure essentiellement « symbolique » . Inscrivant de fait, dans les textes, une distinction fondamentale entre Français de naissance à raison de leurs origines, de très nombreux binationaux, de fait ou de droit, ont ressenti cette mesure comme une atteinte à leur dignité et à leur légitimité. Historiquement proposée par la droite ou l’extrême droite, cette mesure est perçue comme la réminiscence d’une inspiration essentialiste de l’identité nationale française dont la République n’a jamais réussi à se défaire totalement. Or ce modèle dépassé semble méconnaître le pluralisme fondamental du corps social dont la négation ne peut avoir que des effets destructeurs, aussi bien pour la cohésion nationale que pour la sécurité collective.
Ce pluralisme est une réalité contemporaine à laquelle nous autres Antillais demeurons très sensibles. Les sociétés caribéennes sont en effet de multi-appartenances. Multiplicité des origines. Multiplicité des langues. Multiplicité des ancêtres partagés. Multiplicité des phénotypes. Multiplicités des dynamiques identitaires et culturelles. Notre unité s’articule sur la multiplicité d’un archipel et de ses solidarités continentales.
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Les adieux de Taubira : avec panache et sans regrets
— Par Marc de Boni —
La ministre de la Justice démissionnaire s’est exprimée seule dans les locaux de la place Vendôme, et a affirmé appuyer sa décision sur «un désaccord politique majeur» avec l’exécutif.
Jusqu’à son départ du gouvernement, Christiane Taubira aura imprégné d’un style très personnel son passage au ministère de la Justice. Court-circuitant les usages en vigueur, qui veulent qu’un ministre sur le départ parle à l’issue de la passation de pouvoir, la garde des Sceaux a pris la parole seule ce mercredi après-midi, depuis son ministère de la place Vendôme. En l’absence de son successeur Jean-Jacques Urvoas, et alors que les questions au gouvernement battaient leur plein à l’Assemblée. «Ce fut pour moi un immense honneur d’être garde des Sceaux et ministre de la Justice de la France», a-t-elle d’abord lancé. Avant d’évoquer son bilan, sourire aux lèvres, et comme toujours sans notes. La ministre a rendu un hommage appuyé aux fonctionnaires de son ministère ainsi qu’aux magistrats, et rappelé avec une précision comptable ses réalisations.
En rupture de ban avec l’exécutif depuis le mois de décembre dernier, l’ancienne ministre a rappelé les raisons de sa démission: «Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur».«J
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Christiane Taubira a démissionné du gouvernement
La Garde des Sceaux Christiane Taubira a remis sa démission à François Hollande, qui a nommé aussitot le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas pour la remplacer ce mercredi matin. « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit. » a-t-elle twitté.
La Garde des Sceaux, Christinae Taubira a remis sa démission ce matin au Président de la République, « qui l’a accepté » annonce l’Elysée dans un communiqué. « Ils ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblé nationale aujourd’hui, en commission des lois. Proche de Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas a été nommé Garde des Sceaux et ministre de la Justice. Actuel président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Il était à ce titre chargé d’une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité, à laquelle Christiane Taubira s’était publiquement opposée à plusieurs reprises.
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Coût politique
— Par Laurent Joffrin, Directeur de la publication de Libération —
L’équilibre se rompt.
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NKM, Devedjian, Mariton… : «Nous ne voterons pas la révision constitutionnelle»
Les députés Sylvain Berrios (Val-de-Marne), Bernard Debré (Paris), Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine), Guy Geoffroy (Seine-et-Marne), Philippe Gosselin (Manche), Jean-Jacques Guillet (Hauts-de-Seine), Nathalie Kosciusko-Morizet (Essonne), Thierry Lazaro (Nord), Hervé Mariton (Drôme), Patrice Martin-Lalande (Loir-et-Cher), Édouard Philippe (Seine-Maritime), Christophe Priou (Loire-Atlantique), Jean-Sébastien Vialatte (Var) et les sénateurs Gilbert Barbier (Jura), Jérôme Bignon (Somme), Jean-Pierre Grand (Hérault), Michel Heinrich (Vosges), Claude Malhuret (Allier), Louis Pinton (Indre), Hugues Portelli (Val-d’Oise).
Depuis plusieurs semaines déjà, la révision constitutionnelle occupe largement le débat public. Ensemble, nous combattons ce projet inutile et dangereux. Nous dénonçons une manipulation politique, et la désinvolture avec laquelle François Hollande la conduit. Nous regrettons enfin l’effacement du débat à droite sur notre position de vote.
Cette révision est d’abord inutile. Que de temps perdu, d’énergie gâchée! Certes les Français attendent des mesures fortes dans la lutte contre le terrorisme. Mais ni l’état d’urgence ni la déchéance de nationalité ne requièrent une révision constitutionnelle. Tout peut se faire dans la loi. Sur l’état d’urgence, le Conseil constitutionnel a répondu dès 1985 aux objections, et à nouveau en décembre 2015. Les termes mêmes de l’exposé des motifs du dernier projet de loi trahissent une forme de gêne: donner un fondement constitutionnel serait «nécessaire pour moderniser le régime» de l’état d’urgence.
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Demande de déchéance de la nationalité française !
Objet : Demande de déchéance de la nationalité française
À Mr le président de la république française.
Mr le Président, nous vous faisons une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps.
Nous sommes nés dans ce pays, la France, par hasard. Nous n’avons choisi ni de naître, ni de naître en France. Il en va ainsi de tous les êtres humains.
Jusqu’à présent, ce non-choix ne nous posait pas de trop gros problèmes. Nous aurions pu tomber plus mal.
Depuis déjà quelque temps, cependant, entre Notre-Dame-des-Landes et la condamnation de syndicalistes à de la prison ferme, nous avions quelques doutes sur votre capacité à faire rêver d’une France dite pays des droits de l’homme. Vous nous accorderez de ne même pas parler de socialisme.
Avec votre dernier tripatouillage politicard à propos de la déchéance du droit de nationalité, les choses sont claires. Vous jouez avec les allumettes. Vous savez que les terroristes se moquent comme de leur première chemise d’être déchus ou non de… Et pourtant, vous êtes en train de mettre en place un arsenal juridique démagogue qui assigne aujourd’hui à résidence des écolos et des syndicalistes et qui, demain, se retournera contre vous.
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La déchéance de nationalité serait une victoire des terroristes
— Par Nicolas Seydoux —
Prendre des mesures symboliques ne nous aidera pas à vaincre l’idéologie du djihad. La République doit plutôt déradicaliser ses citoyens qui ont basculé dans le fanatisme
Honte sur nous qui avons élu directement un président de la République, des députés et indirectement des sénateurs qui s’apprêtent à voter la déchéance de la nationalité française.
Dans notre histoire, hélas, un Etat de fait a appliqué cette mesure et c’est un général déchu de notre nationalité qui a restauré notre honneur et notre dignité. Cet Etat de fait, élu par une grande majorité de croupions, ne représentait pas la France. Pour le général de Gaulle, pour d’autres et pour moi, la France était à Londres, à Bir Hakeim, à Koufra, dans les maquis ou dans les geôles des nazis.
Certains, comme Stéphane Courtois (Le Figaro, 9 janvier), vont jusqu’à prétendre que la déchéance de nationalité serait une » tradition républicaine « . Oui, celle de cette République qui a voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
La déchéance de nationalité est un symbole – nous dit-on –, la mesure ne sera jamais, ou presque jamais appliquée.
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Après le report des élections, les Haïtiens manifestent
Le second tour de l’élection présidentielle et des législatives n’a finalement pas eu lieu ce dimanche en Haïti, reporté à la dernière minute pour des raisons de sécurité. Si l’opposition, qui refusait de participer à ce qu’elle considère comme « un coup d’Etat électoral » fomenté par le pouvoir en place, s’en réjouit et réclame le départ immédiat du président Michel Martelly, les partisans du candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, sont déçus et en colère. Ils estiment avoir été privés de leur droit de vote.
Les passants se frayent un chemin entre les fruits et légumes des marchandes de Jalousie. Dans ce bidonville, la crise électorale est sur toutes les lèvres. « Je ne suis pas satisfait du report des élections. Nous, le peuple haïtien, nous savons qu’un président élu doit être remplacé par un autre président élu, souligne cet homme. J’étais disposé à aller voter ce dimanche. J’ai l’habitude de remplir ce devoir de citoyen. J’ai voté au premier tour pour mon candidat préféré et là, je ne suis pas d’accord que l’on reporte le second tour. »
Un peu plus loin, Montreuil Kenan porte fièrement le bracelet rose de Tet Kale, le parti de son champion, Jovenel Moïse, le candidat du parti au pouvoir, arrivé en tête au premier tour.
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CMT : une nouvelle période politique?
— Déclaration du Groupe Révolution Socialiste —
Il y a celles et ceux qui voient dans le changement de majorité dans la direction des affaires martiniquaises une « véritable libération », une « ère nouvelle », etc. L’avenir ne tardera pas à montrer l’outrance du propos. Mais en ce qui concerne l’autre nouveauté de la période, à savoir l’alliance Marie-Jeanne/Monplaisir, les mêmes commentateurs se divisent en deux: celles et ceux qui y voient une transformation importante inaugurant une coopération profonde, durable, riche de promesses ; et celles et ceux pour qui cette simple manœuvre électorale ne modifiera en rien la ligne des « Patriotes ».
En réalité nous avons affaire là, à une accentuation assez radicale d’une tendance largement présente dans les orientations marijeannistes. Du fameux « blan douvan/blan dèyè » qui a prolongé le pouvoir RPR d’Émile Maurice en 1989, jusqu’à l’alliance avec Pierre Petit, il y un fil conducteur d’alliance avec telle ou telle fraction de la droite. L’incorporation ici ou là d’un ou d’une politicienne de droite dans telle ou telle liste « patriotique » avait valeur de confirmation.
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La Ligue des droits de l’homme demande la fin de l’état d’urgence
Refusons la déchéance de nationalité et la constitutionnalisation de l’état d’urgence
En réaction à l’horreur des attentats qui ont frappé notre société tout entière, l’état d’urgence a été décrété par le gouvernement, puis prolongé pour une durée de trois mois. Un projet de loi constitutionnelle prévoit l’inscription, dans la Constitution, non seulement de l’état d’urgence mais aussi de la déchéance de la nationalité pour les binationaux auteurs de « crimes constituant une atteinte grave à la vie de la nation ».
Sortons de l’état d’urgence
L’état d’urgence conduit à des décisions arbitraires, des dérives autoritaires. Depuis novembre 2015, plus de trois mille perquisitions sont intervenues. Tout comme les assignations à résidence, elles ont donné lieu à de nombreux dérapages, à un accroissement des discriminations à l’égard de populations déjà stigmatisées en raison de leur origine et/ou leur religion supposée ou réelle. Toutes ces mesures, dont l’efficacité n’est pas démontrée, mettent à mal la séparation des pouvoirs : l’exécutif s’accapare le pouvoir législatif et relègue le pouvoir judiciaire hors de son rôle de gardien des libertés.
Lire : Perquisitions musclées, arrestations injustifiées : les abus de l’état d’urgence
Inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, c’est graver dans le marbre ce régime d’exception qui permet l’action des forces de sécurité sans contrôle du juge.
Politiques
Parlementaire, élu aux régionales et… toujours cumulard
Le 13 décembre dernier, 92 parlementaires français ont été élus aux élections régionales. Parce qu’ils détiennent depuis deux mandats locaux, 42 d’entre eux sont tenus par la loi contre le cumul des mandats de renoncer à au moins une de leurs fonctions.
Pourtant, plus d’un mois après le scrutin, certains ne se sont toujours pas prononcés.
Les textes de lois, promulgués le 14 février 2014, prévoient d’interdire aux députés et sénateurs d’exercer :
- les fonctions de maire, de maire d’arrondissement, de maire délégué et d’adjoint au maire,
- les fonctions de président de l’Assemblée de Corse, de président et de vice-président des assemblées et conseils des collectivités d’outre-mer,
- les fonctions de présidents et de membres des conseils exécutifs de Corse, de Martinique, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Saint-Pierre-et-Miquelon,
- les fonctions de président et de vice-président des conseils régionaux, départementaux et des établissements de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre,
- les fonctions de président, de vice-président et de membre du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française,
- les fonctions de président et de vice-président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie et des assemblées de province de la Nouvelle-Calédonie,
- les fonctions de président de l’Assemblée des Français de l’étranger, de membre du bureau de l’Assemblée des Français de l’étranger et de vice-président de conseil consulaire,
- plus largement, les fonctions de président et de vice-président de l’organe délibérant de toute autre collectivité territoriale créée par la loi .
Politiques
Aux élus et au nom de la France
Aux élus de la République, et au nom de la France, nous vous demandons de ne pas inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution.
Nous faisons nôtre cette réflexion de l’écrivain Patrick Chamoiseau : « Les nationalités révocables dessinent en France un effondrement éthique d’une ampleur sidérante. Une indécence majeure qu’aucun bénéfice politicien ne saurait justifier. De très vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler »
Nous condamnons la déchéance de nationalité car en créant deux types de citoyens, les expulsables et les autres, elle signe la rupture du pacte symbolique de l’Egalité inscrit dans la devise de la République Française « Liberté Egalité Fraternité », comme il est inscrit dans la Constitution et son article premier : «Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
La déchéance de nationalité stigmatise une fois de plus les Français binationaux comme « illégitimes » ou suspects et l’ensemble des étrangers comme l’ennemi potentiel. La déchéance de nationalité relance le débat sur l’identité nationale et autorise des atteintes graves aux libertés individuelles.
Politiques
Lois anti-terroristes : le cri des hauts magistrats
Il est rare que les hauts magistrats sortent de leur sacro-saint droit de réserve et de leur légendaire prudence. Leur initiative est donc suffisamment rare pour être soulignée. Dans un texte commun rédigé jeudi 14 janvier, la conférence des premiers présidents de cour d’appel s’alarme contre les dispositions anti-terroristes que la garde des Sceaux Christiane Taubira doit porter dans les toutes prochaines semaines dans son projet de loi contre la criminalité organisée.
Délibération adoptée par la conférence des premiers présidents le 14 janvier 2016.
Dans un pays tragiquement endeuillé et attaqué dans ses fondements démocratiques les plus précieux, l’autorité judiciaire doit, plus que jamais, assumer le rôle et laplace qui lui sont reconnus par la Constitution.
Il est essentiel que le juge judiciaire retrouve l’intégralité de ses fonctions premières de garant des libertés individuelles, notamment de contrôle des mesures d’enquêtes et de privation des libertés.
Les premiers présidents rappellent que c’est dans toutes ses composantes, civiles aussi bien que pénales, que l’institution judiciaire contribue à la paix sociale et au mieux vivre ensemble, indispensables à la prévention de toutes les formes de dérives.
Politiques
Savane de Fort-de-France : l’enlisement
— Par Pierre Alex MARIE-ANNE —
Voila une opération qui se voulait emblématique du renouveau du chef-lieu de la Martinique dénommée désormais Ville-Capitale.
Lancée en grande pompe dès 2006, après moult rencontres participatives et battage publicitaire , à grand renfort de fonds européens pour un coût initial de quelques quinze millions d’euros , son achèvement était programmé pour 2009 .
Dix ans plus-tard ,en dépit d’un quasi doublement du coût des travaux ,la deuxième phase du chantier sur l’Avenue des Caraïbes (Parvis des livres ,face à la bibliothèque SCHOELCHER ,Mail des caraïbes, réorganisation du parking Vinci en bien piteux état , sans compter les fameuses îles, bassins et statues ), n’est même pas entamée.
La SEMAFF qui dans cette affaire comme pour l’aménagement du Parc Floral a montré ses limites, à bien tenté de se sortir de ce guêpier en refilant le bébé à la SEMSAMAR ; peine perdue ! les choses demeurent désespéré ment en l’état.
Tout ceci ne peut qu’interpeller sur la capacité de la mouvance politique en place à la mairie de Fort-de- France, depuis plus d’un demi siècle, à gérer avec rigueur , efficacité et dans la transparence les deniers publics.
Politiques
L’art du compromis en politique
— Max Pierre-Fanfan —
Le compromis est devenu aujourd’hui une nouvelle offre politique au point de brouiller tous nos repères …Dans les 28 pays membres de l’Union européenne, 11 sont dirigés par une coalition transcendant les habituels clivages entre la droite et la gauche. Même tendance pour certaines collectivités en outre-mer, au vu des résultats des dernières élections régionales du 13 décembre 2015.
En Guadeloupe, c’est une coalition, avec à sa tête Ary Chalus(divers gauche), composée du parti « Guadeloupe unie socialisme et réalités » (GUSR), de plusieurs personnalités de droite, dont Marie-Luce Penchard(Les Républicains), maire de Basse-Terre, ancienne ministre de l’outre-mer dans le gouvernement Fillon, ainsi que des nationalistes, qui remporte le scrutin. En Guyane, la liste conduite par Rodolphe Alexandre(divers) réunissant des élus de droite et de gauche l’emporte nettement. En Martinique, c’est une coalition formée par la liste « Gran sanblé » conduite par le leader du « Mouvement des indépendantistes martiniquais » (MIM), Alfred Marie-Jeanne et celle, « Ba peyi-a an chans », emmenée par un entrepreneur de droite, Yan Montplaisir qui a remporté le premier scrutin disputé pour désigner les membres de la nouvelle collectivité territoriale de Martinique (CTM).
Politiques
PS: décès de Siméon Salpétrier (Martinique)
La mémoire de Siméon Salpétrier, 75 ans, ancien premier secrétaire de la fédération socialiste de la Martinique, décédé hier à Fort-de-France des suites d’une maladie, a été saluée aujourd’hui par plusieurs réactions en Martinique.
Né le 10 août 1940 à Grand-Rivière, au nord de l’île, Siméon Salpétrier avait assuré, en tant que Premier secrétaire de la fédération socialiste de la Martinique (FSM), la direction du PS local de 1977 à 1984. Membre fondateur de la FSM, créée en octobre 1972, peu après le congrès d’Epinay en France, il avait accompagné l’arrivée de la gauche au pouvoir après le 10 mai 1981.
A ce titre, il a été proche des grandes figures socialistes de l’époque comme François Mitterrand, Pierre Mauroy, Gaston Defferre, Claude Estier entre autres. Il a été membre du conseil national du Parti socialiste. Dans un communiqué, la FSM a salué mercredi « la mémoire de Siméon Salpétrier ». « Il fut une des figures marquantes du socialisme en Martinique » et sa « disparition est une triste nouvelle pour l’ensemble des socialistes ». « Il incarnait une certaine idée du socialisme, de son histoire et de ses conquêtes ».
Politiques
« Et si la République avait vieilli, s’était sclérosée au point de devenir un régime ancien ? »
— Par Pierre Serna. Professeur d’histoire de la Révolution Française, Université Paris I Panthéon-Sorbonne —
Qui peut encore croire à une République indépassable ? À son pacte social ? À sa vigilance quant aux problèmes qui nous rongent ? En posant ces questions iconoclastes, l’historien Pierre Serna explique la désaffection à l’égard de ce régime. Et fait de l’imagination, le levier d’une révolution qui puisse construire un monde nouveau.
À quoi sert un historien si ce n’est à expliquer le sens du temps passé et lui enlever toute forme d’évidence qui le relie de façon mécanique au présent ? Le présent n’a rien d’immuable et je demande toujours aux étudiants de se rendre compte que la monarchie en 1789 était pour l’écrasante majorité des Français, leur régime, certes avec des problèmes, des limites, des défauts terribles, mais c’était leur univers mental et leur horizon d’attente à transformer, à réformer… avant qu’en quelques semaines, en moins d’un été, Mirabeau n’invente de façon assez géniale le concept d’Ancien Régime, stigmatisant pour le reste de l’avenir la monarchie comme une chose ancienne, dépassée, surannée, qui pourrait revenir mais qui ne s’imposerait plus jamais… De là l’évidence d’avoir atteint le futur avec l’arrivée de la République comme régime indépassable, pour les siècles des siècles à venir ?
Politiques
« Pour que nos rêves d’aujourd’hui soient la réalité de demain »
— Par Robert Saé —
Les conditions de la victoire sont en nous!
La plupart des rétrospectives qui nous sont proposées mettent en avant les drames terribles qui ont obscurci 2015. Nous préférons, quant à nous, poser d’abord notre regard sur tous les flambeaux qui nous ont permis de traverser la forêt.
Nous pensons à la détermination des centaines d’habitants de Bangui qui ont organisé une caravane traversant les barrages afin de remettre à la Mission des Nations Unies un mémorandum lui demandant de « chasser les ennemis de la paix ».
Nous pensons au courage de ces passagers musulmans qui, au Kenya, ont mis leur vie en danger pour protéger des chrétiens dans un bus attaqué par des intégristes Shebab,
Nous pensons à l’humanisme de ces milliers d’hommes et de femmes qui se sont mobilisés pour protéger et aider les immigrés venus trouver refuge en Europe,
Nous pensons à l’empathie de cette boulangère française qui a permis de sauver un client dont elle s’inquiétait de l’absence,
Nous pensons à la solidarité dont nos compatriotes ont fait massivement preuve pour aider nos voisins Dominiquais à se relever de la catastrophe du 27 août.
Politiques, Sociologie
L’acharnement contre Mumia va jusqu’à falsifier des documents
— Par Gaël De Santis —
Le journaliste Mumia Abu-Jamal, ancien condamné à mort, poursuit les autorités pénitentiaires pour recevoir un traitement contre l’hépatite C. Les audiences ont montré que ces dernières avaient falsifié les témoignages du médecin, facilité l’erreur de diagnostic et qu’il existe un protocole secret de traitement…
L’administration pénitentiaire de Frackville, en Pennsylvanie, ne recule devant rien. La semaine passée, au troisième jour d’une audience destinée à répondre à la demande de soins formulée par Mumia Abu-Jamal, atteint d’hépatite C, l’audition sous serment du médecin chef de la prison a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Le docteur Paul Noel a déclaré que la pénitentiaire avait « enrichi »les certificats qu’il avait signés et qui étaient présentés au tribunal de paragraphes entiers réfutant la gravité de l’état de santé de Mumia. Il s’agit d’une grave falsification. L’acharnement raciste continue donc.
Condamné sans preuve et à l’issue d’un procès tronqué, Mumia Abu-Jamal a dû passer près de trente ans dans le couloir de la mort. Depuis 2011, il a pu en sortir mais au prix d’une peine de perpétuité réelle.
Politiques
La liberté est le plus difficile des devoirs
— Par Amandine, 34 ans, rescapée du Bataclan —
Le 13 novembre, j’étais à un concert avec une amie quand des hommes armés sont entrés dans la salle et ont tiré dans le public. Nous sommes toutes les deux sorties vivantes. Elle a pu s’échapper au bout de vingt minutes, à la faveur d’un chargeur vide. Moi, au bout d’une heure trente durant laquelle je me suis cachée. Je suis allée à un concert et j’en suis sortie en ayant vécu une scène de guerre.
Depuis, j’écris beaucoup. J’ai écrit pour mes proches, pour leur dire ce que j’avais vécu. J’écris pour moi, pour tenter de m’apaiser en mettant des mots sur cette parenthèse barbare qui balafre désormais ma vie. Pour ne jamais oublier toutes les émotions par lesquelles je passe : choc et sensation d’irréalité face à cette violence inouïe et soudaine, joie d’être en vie, tristesse immense en pensant aux personnes blessées et tuées. Mais aussi colère et solitude. Colère contre la classe politique, solitude vis à vis de mes concitoyens qui plébiscitent dans leur grande majorité l’état d’urgence prolongé.
Politiques
Pétition « Pour nous, c’est définitivement non !
Ainsi le président de la République a décidé de modifier la Constitution dans le pire sens qui soit. Nous appelons les citoyens et les citoyennes à manifester d’ores et déjà leur opposition à ces projets en signant la pétition suivante :
Non au projet de déchéance de la nationalité, non à une démocratie sous état d’urgence, non à une réforme constitutionnelle imposée sans débat, en exploitant l’effroi légitime suscité par les attentats.
Nous n’acceptons pas la gouvernance de la peur, celle qui n’offre aucune sécurité mais qui assurément permet de violer nos principes les plus essentiels.
Notre rejet est absolu. Nous appelons tous ceux et celles qui partagent une autre idée de la France à le manifester. »
Les signatures sont recueillies à l’adresse suivante : http://www.nousnecederonspas.org/petition/
A l’initiative de :
AFD International, Agir pour le changement démocratique en Algérie (Acda), Altertour, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF), Association femmes solidaires comité Saint-Denis, Association France Palestine solidarité (AFPS), Association des Marocains en France (AMF), Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes (ARDLFM), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens en France (ATF), Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (Aurdip), Attac, Cadac, Cedetim, CGT Police Paris, Centre islamique Philippe Grenier (CIPG), Cercle Condorcet de Paris, Collectif BDS Saint-Etienne, Collectif CGT Insertion-Probation (UGFF-CGT), Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Collectif féministes pour l’égalité, Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP), Collectif Mémorial 98, Collectif national des Faucheurs volontaires, Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif Stop le contrôle au faciès, Comité pour le développement et le patrimoine (CDP), Commission islam et laïcité, Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Confédération générale du travail (CGT), Coordination de l’action non-violente de l’Arche (Canva), Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), Droit solidarité, Emmaüs international, Espace franco-algérien, Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), Fédération nationale de la Libre pensée, Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Femmes égalité, Filles et fils de la République (FFR), Fondation Copernic, Halte OPGM07, Ipam, Justice et libertés Strasbourg , La Cimade, Le Gisti, Le Mouvement de la paix, Liberpensula Frakcio de Sat, Ligue des droits de l’Homme, Mamans toutes égales (MTE), Minga-agir ensemble pour une économie équitable, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Osez le féminisme !,
Politiques, Sociologie
« L’expulsion de Chine de notre consœur Ursula Gauthier est injustifiable »
Nous nous élevons contre le traitement injurieux réservé par la République populaire de Chine à la correspondante à Pékin du magazine « L’Obs », Ursula Gauthier. Après avoir subi une campagne d’insultes dans les médias officiels et essuyé des menaces de mort postées sur sa page Facebook, celle-ci vient de se voir signifier par les autorités chinoises son expulsion du pays le 31 décembre à minuit. Nous déplorons par ailleurs l’apparente volonté des autorités françaises de ne pas faire de vagues autour de cette expulsion injustifiable.
Ursula Gauthier est singulièrement accusée par Pékin d’avoir « encouragé le terrorisme » dans un article publié le 18 novembre sur le site de l’hebdomadaire « L’Obs », et en conséquence de ne pas être « apte » à travailler comme journaliste en Chine. La situation est digne d’un roman de Franz Kafka. Les autorités communistes exigent d’elle « une autocritique » en bonne et due forme, pour des propos qui lui sont faussement attribués.
L’article qui lui est reproché traite de la situation au Xinjiang, une vaste région de l’ouest du pays où s’affrontent, depuis de nombreuses années, la police et l’armée chinoise, d’un côté, et une frange militante de la « minorité ethnique » ouïgoure, turcophone et majoritairement musulmane, de l’autre.
Politiques, Psy_choses etc.
Roland Gori : « Le néolibéralisme détruit les biens communs et le lien social depuis 40 ans »
— Entretien réalisé par Lucie Fougeron de l’Humanité Dimanche —
Après les attentats de novembre 2015, le psychanalyste et essayiste* revient sur la nature des groupes terroristes et pose les jalons d’une réponse à une crise de civilisation qui suppose de repenser totalement le monde.
HD. De quoi les groupes terroristes qui ont mené notamment les attentats de novembre en France se nourrissent-ils ?
ROLAND GORI*. Ils émergent de la niche écologique d’une crise de civilisation qui s’est développée dès lors que les démocraties libérales ont voulu imposer ce que Pierre Bourdieu a appelé un faux universel, c’est-à-dire une raison du monde qui repose essentiellement sur le droit et les affaires. La prétention de rétablir par la tyrannie et la terreur des valeurs intégristes en matière de religion et de famille correspond à ce que la rationalité, que j’appelle « pratico-formelle » – la raison du droit et celle des affaires –, a laissé de côté : les valeurs traditionnelles de la morale et de la religion. Elles constituent le fonds de commerce d’une propagande à même d’appâter les individus les plus « désaffiliés » de notre société.
Politiques
La Communauté des États latino-américains et caribéens : vers une émancipation définitive ?
— Par Salim Lamrani —
Université de La Réunion (DIRE) // Centro de Estudios Martianos
La CELAC déclare ll’Amérique latine et la Caraïbe comme Zone de Paix basée sur le respect du Droit international
Introduction
En décembre 2011, sous l’égide du Président vénézuélien Hugo Chávez, naissait la Communauté des Etats latino-américains et caribéens (CELAC) qui regroupe les 33 pays du continent, à l’exception des Etats-Unis et du Canada. L’objectif, clairement exprimé, était de s’affranchir du carcan de l’Organisation des Etats américains, « Ministère des Colonies des Etats-Unis », pour reprendre la célèbre formule du ministre cubain des Affaires étrangères Raúl Roa, entité historiquement sous influence de Washington et discréditée pour son alignement récurrent avec la politique du puissant voisin.
La diversité idéologique caractérise cette nouvelle entité à vocation intégratrice. Les gouvernements progressistes tels que ceux de Cuba, de la Bolivie, de l’Equateur ou du Venezuela côtoient des régimes plus conservateurs présents en Colombie, au Mexique ou au Honduras. Néanmoins, la volonté de s’émanciper de la tutelle étasunienne et de revendiquer une nouvelle indépendance cimente cette alliance. De quelle manière, la naissance de la CELAC remet-elle en cause l’hégémonie étasunienne sur le continent latino-américain ?