Catégorie : Politiques

Haïti : Une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent face à la violence des gangs et à l’insécurité alimentaire

La situation en Haïti se dégrade à un rythme alarmant, frappant durement une population déjà affaiblie par des années de crises politiques et économiques. Depuis fin janvier 2025, le pays, notamment sa capitale Port-au-Prince, est plongé dans une spirale de violence extrême alimentée par des gangs criminels. Les autorités haïtiennes et les organisations internationales tirent la sonnette d’alarme face à l’intensité de cette violence, qui a causé de nombreuses pertes humaines et forcé plus de 10 000 personnes à fuir leurs foyers.

Les attaques violentes des gangs se multiplient, avec des familles entières anéanties dans leurs maisons et des civils, y compris des enfants, tués alors qu’ils tentaient de fuir. Le témoignage de victimes, relatant des maisons incendiées et des agressions brutales, illustre l’ampleur du drame humain auquel les habitants sont confrontés. La violence des gangs, déjà omniprésente en Haïti, a pris une nouvelle dimension depuis février 2024, lorsque des groupes armés ont intensifié leurs attaques pour obtenir la démission du gouvernement précédent. Malgré l’intervention d’une mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS), qui déploie des policiers de plusieurs pays, la situation ne semble pas se stabiliser.

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Réguler le capitalisme ou travailler à son renversemennt ?

 Le n° 384 de « Révolution Sociliste », journal du GRS —

L’histoire du monde et notre propre expérience nous ont convaincu·e·s de deux choses.

La première : les problèmes de fond que vivent notre peuple et tous ceux du monde ne se résoudront pas dans le cadre du système colonial et capitaliste qui en est la cause principale. Faire remonter le rocher vers le sommet du morne est une activité certes courageuse, mais peu stimulante, sachant que celui-ci redescendra la pente en laissant sur son passage grand nombre de victimes.

La deuxième : passer son temps à psalmodier des visées stratégiques certes justes, mais privées d’objectifs opérationnels tangibles, n’est ni plus efficace ni plus glorieux.

« Seule l’indépendance » (version nationaliste), « Seul le communisme » (version révolutionnaire) permettra de résoudre le chômage, la vie chère, la souveraineté alimentaire etc., etc., etc., ces beaux discours sont inopérants à une échelle de masse.

L’apport fondamental des révolutionnaires russes de 1917, développé dans les quatre premiers congrès de la troisième internationale, puis systématisé dans le programme de transition de la Quatrième internationale, consiste dans une méthode permettant de surmonter les contradictions révélées précédemment.

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Intérêt collectif et planification comme base d’un autre modèle économique et social agricole ! 

— Par Max Dorléans (GRS) —

La critique que nous formulions il y a quelques années au sujet de l’attribution par la CTM d’une subvention de 15000 € à tout jeune martiniquais (diplômé) pour venir s’installer au pays, vaut également sur le fond, pour l’attribution de terres à des jeunes dans l’agriculture.

Non pas que nous soyons, loin de là, opposés à cette attribution de terres (nous n’avons cessé, dans d’autres cadres, d’exiger de cette institution, sous Marie- Jeanne et Lise notamment, de puiser dans sa banque de terres pour en mettre à la disposition de jeunes ou pas, désirant faire de l’agriculture leur activité professionnelle), mais plus prosaïquement, il nous semble que ce type de mise à disposition risque de n’avoir pas l’effet recherché – l’autonomie alimentaire – si elle ne s’inscrit pas dans un plan global (un concept qui fâche les libéraux) visant l’intérêt général.

En effet s’il importe de produire de quoi nourrir la population, et de réduire, ce faisant, notre dépendance alimentaire, une agriculture visant prioritairement la satisfaction des besoins alimentaires de la population, ne peut pas se contenter de productions agricoles pensées individuellement et déconnectées du choix d’autres agriculteur/trices, c’est-à-dire sur la base de choix strictement personnels visant l’intérêt individuel.

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Le Conseil présidentiel de transition promeut le culte de l’escroquerie impunitaire en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Impunité – Du latin impunitas, impunité.
(…) absence de sanction, de punition, de châtiment. (…) fait pour quelqu’un de ne pas risquer d’être mis en cause pour les fautes qu’il a commises, d’échapper à toute enquête qui pourrait le mettre en accusation, conduire à son arrestation ou à le juger s’il est reconnu coupable. (…) état dans lequel se trouve celui qui n’est pas exposé à des conséquences fâcheuses en raison des actes qu’il a commis. (toupie.org)

Lors de son séjour à Montréal en 2022, Arnold Antonin, le plus talentueux de tous les cinéastes haïtiens contemporains, nous a fait l’amitié de nous offrir une copie de son magistral film documentaire, « Le règne de l’impunité ». D’une durée de 65 minutes, cette œuvre filmique de premier plan réalisée en 2013 éclaire la nature, le rôle et l’étendue des crimes de masse commis pendant 29 ans par la dictature des Duvalier. « Le règne de l’impunité » –pour lequel le cinéaste a recueilli 50 témoignages sur le terrorisme d’État en Haïti et l’impunité dont les bourreaux ont longtemps bénéficié–, s’inscrit dans la vaste fresque mémorielle que peint depuis nombre d’années Arnold Antonin, réalisateur de plus de cinquante films aux formats long métrage et vidéo.

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Actualité de la décolonisation

Intervention de Alain Liméry, Porte-Parole du CNCP, Lamentin – Vendredi 21 février 2025

Notre Président Jean ABAUL nous a rappelé la sauvagerie des rapports imposés par les pays impérialistes occidentaux aux pays qu’ils dominent. Dans ma contribution, je parlerai du contexte dans lequel se pose la problématique de la décolonisation chez nous.

Notre premier constat, c’est que nous vivons un grand paradoxe !

En effet, alors que notre pays s’enfonce dans les pires difficultés dans tous les domaines, alors que le caractère colonial de la situation ne fait aucun doute, alors que sur tous les continents les Peuples dominés se dressent contre le système oppressif et ses conséquences catastrophiques pour l’ensemble du monde, dans notre pays, la plupart des dirigeants politiques continuent à espérer y porter remède en pactisant avec le Pouvoir colonial et par le biais des institutions qu’il contrôle.

Même parmi ceux qui se revendiquent du patriotisme, certains continuent à privilégier des illusions électoralistes au détriment de l’organisation du Peuple et de la lutte concrète pour l’indépendance et la souveraineté.

Les prétextes donnés pour justifier leur démarche sont toujours que «le Peuple n’est pas prêt» ou pire que «le Peuple a peur de l’indépendance».

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 « Mayotte, l’impossibilité d’une île », docu réalisé par Julie Peyrard

 Dimanche 23 février à 21h sur France 5

Le documentaire Mayotte, l’impossibilité d’une île, réalisé par Julie Peyrard, propose un état des lieux de la situation de l’île de Mayotte, quelques mois avant le passage du cyclone Chido, qui a frappé l’île en décembre 2024. À travers un format de journal de bord, ce film cherche à offrir une vision d’ensemble des problèmes sociaux, économiques et politiques qui affectent cette île, département français depuis 2011.

Le documentaire explore la vie quotidienne de différents habitants de Mayotte, qu’il s’agisse de jeunes vivant dans les bidonvilles, d’un instituteur blessé lors d’un braquage, d’une mère de famille sans papiers, ou encore de militants associatifs et de fonctionnaires. Ces témoignages permettent de mieux comprendre les tensions qui traversent l’île, notamment les conflits territoriaux entre quartiers, les difficultés d’accès aux services de base, et les défis liés à la présence importante de migrants comoriens, souvent en situation irrégulière.

En choisissant de donner la parole à un large éventail de personnes, le film montre la diversité des vécus et des opinions sur des sujets tels que la violence, la pauvreté, l’immigration ou la question de la nationalité.

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Un numéro d’Esprit sur le « travail intellectuel »

— Par Michel Herland —

« Nous disons des vertus que les unes
sont intellectuelles, les autres morales. »
Oresme, Éthique 32.


Il n’est pas trop tard pour se procurer le dernier numéro d’Esprit (janvier-février 2025) avec son dossier sur le devenir du travail intellectuel. Ce numéro est paru trop tôt pour rendre compte des ravages que le président nouvellement réélu des États-Unis d’Amérique entend exercer contre la liberté scientifique, néanmoins un article est déjà consacré à l’anti-intellectualisme dans ce pays, un article assez déroutant, au demeurant, dans la mesure où tous les exemples qu’il donne concernent les seules discriminations à l’encontre des tenants du wokisme (pour le dire vite), avant même la nouvelle ère Trump donc, et dans la mesure où l’auteur, Romain Huret, considère comme des « affabulations » toute critique à l’encontre de ce courant intellectuel, malgré les simplifications abusives, l’intolérance parfois dont il existe maints témoignages, de l’autre côté de l’Atlantique comme chez nous.

Cet article incite à accorder une attention particulière à celui qui suit, de Jean-Yves Pourchère, portant sur la « neutralité axiologique » du chercheur.

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Haïti : corruption généralisée au Fonds National de l’Education

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

« En Haïti, la corruption généralisée au Fonds national de l’éducation met encore en péril la scolarisation de 3 millions d’écoliers »

Professeure de créole et de littérature dans un lycée de Port-au-Prince, Marlène P-L. ne décolère pas. Depuis plusieurs mois elle ne perçoit plus le maigre salaire que le ministère de l’Éducation nationale verse de manière erratique aux 17 000 enseignants du secteur public détenteurs d’une lettre de nomination (de sources concordantes l’on estime à 88 000 le nombre total d’enseignants en poste dans les secteurs privé et public du système éducatif national). Le salaire brut versé aux enseignants du secteur public s’élève à 23 000 Gourdes par mois ; après prélèvement des taxes il est de l’ordre de 18 000 Gourdes… Dans le but de dénoncer à visière levée la précarité de leur situation professionnelle et financière, les enseignants du secteur public ont entrepris récemment à l’échelle nationale une courte grève pour réclamer une fois de plus le paiement des arriérés de salaire et exiger une significative augmentation de leur rémunération –« fòk Leta ayisyen respekte diyite ak konpetans pwofesè yo » a vivement exposé Marlène P-L.

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Ola nou yé ? Faire le point pour rebondir

— Le n° 382 de « Révolution Sociliste », journal du GRS —

Eu égard aux perspectives, les moments de pause de la mobilisation revendicative sont toujours propices aux questionnements.

Ces joursci, une vidéo circule largement sur le succès d’un vaste boycott des magasins et autres restaurants de Croatie, contre la vie chère. Le boycott peut en effet, être une arme très valable, et on notera que, dans le cas d’espèce, il était porté par des forces significatives, avec la bienveillance d’un premier ministre dont les propos légitimaient l’action.

Ainsi, ce serait une grande naïveté de croire que Manuel Valls va s’attaquer sérieusement aux Békés et autres capitalistes, mais ses propos inhabituels sont à prendre en compte. Les actions judiciaires contre GBH le contraignant de publier les comptes sociaux consolidés, et révélant ainsi les marges réalisées, sont un élément qui rebat les cartes, et accélère l’obsolescence du document signé à la « table ronde » des grands décideurs.

La charge du MEDEF contre la loi Bellay, avant même le débat au Sénat, est une invite, non à écouter leur diatribe très intéressée, mais à reprendre le débat.

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Dresde 1945 : destruction, mémoire et instrumentalisation d’une tragédie

Du 13 au 15 février 1945, la ville de Dresde, l’une des plus belles cités d’Allemagne, est ravagée par une pluie de bombes incendiaires et explosives. L’attaque, menée par les forces aériennes anglo-américaines, marque un tournant dans la guerre aérienne de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’alors épargnée par les bombardements, Dresde, surnommée « la Florence de l’Elbe » en raison de ses trésors artistiques et architecturaux, devient la cible d’une destruction systématique.

Cette offensive, désignée sous le nom de « Thunderclap », a pour objectif de perturber les lignes de communication ennemies et de démoraliser la population allemande, déjà fragilisée par la guerre. Environ 7000 tonnes de bombes sont déversées sur la ville en une quinzaine d’heures, causant des incendies dévastateurs qui engloutissent plus de la moitié des bâtiments et plusieurs zones industrielles. Les températures atteignent parfois plus de 1000°C, et une grande partie de la ville est réduite en cendres. Le nombre exact de victimes demeure incertain, mais les historiens estiment que près de 25 000 à 35 000 personnes trouvent la mort dans cette catastrophe.

Dresde, en ce début de 1945, se trouve dans une situation paradoxale.

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Une nouvelle Utopie refondatrice pour développer la Martinique

— Par Max Orville(*) —

La Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) traverse de sa jeune carrière, une situation financière préoccupante aux répercussions inédites pour ses entités affiliées, le tissu associatif et l’ensemble du territoire. La Chambre régionale des comptes a souligné dans son dernier rapport une baisse des investissements, une augmentation de l’endettement et une gestion financière fragile. Sur un budget de 1,5 milliard d’euros, près d’1 milliard est consacré aux frais de fonctionnement et aux engagements sociaux, laissant une marge dérisoire pour les investissements structurants.

Les satellites de la CTM, tels le Parc naturel régional Martinique (PNRM), le Pôle agroalimentaire régional de Martinique (PARM), le Comité Martiniquais du Tourisme (CMT) ou encore Martinique Développement, subissent de plein fouet, des contraintes budgétaires qui affectent leurs actions. De même, le secteur associatif, poumon de la vie citoyenne, fortement dépendant des subventions publiques, fait face à une incroyable incertitude, qui met en péril, les initiatives essentielles pour la cohésion sociale, culturelle et environnementale. Cette réalité affecte directement les évènements phares de la Martinique, à l’instar du Tour des yoles, du Festival Biguine Jazz ou du colloque Frantz Fanon, ou encore la représentation de la Martinique au Salon de l’agriculture à Paris, …

La gestion des ressources humaines au sein même de l’institution territoriale interpelle le citoyen martiniquais.

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Crise de confiance en politique : une demande de plus d’autorité et d’efficacité

— Par Jean Samblé —

Le dernier Baromètre de la confiance politique, publié par le CEVIPOF et réalisé par OpinionWay, met en lumière une crise profonde de légitimité au sein de la société française. L’enquête, qui a été menée entre janvier et février 2025, révèle des résultats alarmants quant à la perception de la politique et des institutions démocratiques par les Français.

La défiance est particulièrement marquée à l’égard du gouvernement, avec seulement 23 % des Français lui faisant confiance, un chiffre bien en deçà de celui observé en Allemagne (38 %) et en Italie (35 %). Les figures politiques, à l’instar de François Bayrou, ne suscitent guère plus de soutien, avec seulement 27 % de confiance, contre 43 % pour Georgia Meloni en Italie et 53 % pour Olaf Scholz en Allemagne.

Cette défiance semble avoir atteint son paroxysme, atteignant des niveaux jamais mesurés auparavant. La crise de confiance, qui s’est intensifiée après la dissolution de l’Assemblée nationale et les troubles politiques qui ont suivi, dénonce l’incapacité de la classe politique à résoudre les enjeux du pays. Un sentiment général de découragement est partagé par 45 % des Français, contre seulement 15 % exprimant un sentiment de bien-être.

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Immigration, fascisme et nous

— Par Philippe Pierre-Charles —

Jeudi dernier plusieurs associations tenaient une réunion au TOM : regards croisés sur les migrations dans la Caraïbe, après un documentaire poignant sur le calvaire toujours actuel des Dominicain-es expulsé.es vers Haïti, rendu.es apatrides par les gouvernements racistes de République Dominicaine agissant en héritiers du massacreur Trujillo.

Occasion de me souvenir du meeting de dénonciation de cette barbarie par le GRS à la Mutualité de FDF (c’est dire si ni lontan !).

Occasion aussi de saluer le travail des associations qui, dans l’ombre (trop !) font un travail essentiel de soutien aux caribeen. nes immigré.es chez nous dont les témoignages racontent la même galère, la même maltraitance préfectorale, (grands et petits fonctionnaires mêlés), la même navigation entre solidarités et hostilités locales, petites combines de vie, ambiguïtés et rejets.

Occasion de noter la faible présence de responsables politiques, syndicaux à cette réunion (discrétion des invitations ?? désintérêt ??).

Occasion surtout de souligner que l’indifférence au problème des migrations, dans notre région comme dans le monde entier, est l’une des armes les plus terribles aux mains du fascisme qui monte.

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« Décrétons le salut commun ! »

— Le n° 381  de « Révolution Sociliste », journal du GRS —

Cette petite phrase que chantent à chaque grande occasion, les révolutionnaires du monde entier, prend aujourd’hui un relief saisissant.

Pourchassé par les mercenaires sanguinaires de la bourgeoisie française, le poète « communard » qui l’a écrite, du fond du galetas parisien où il se cachait, pouvait-il se douter qu’un siècle et demi plus tard, elle résonnerait encore comme une exhortation lancée à l’humanité entière ? C’est pourtant de cela qu’il est urgent de prendre conscience aujourd’hui et à une échelle de masse, planétaire. L’idée principale du petit livre rouge du GRS (« Cette heure de nous même ! ») est que l’urgence martiniquaise, aussi spécifique soitelle, coÏncide avec l’extrême urgence du monde. Et, bien sûr, la seconde surdétermine la première. Que cela déplaise à des esprits chagrins ne change rien à l’affaire.

Le global détermine le local, répète avec raison Jean-Luc Mélenchon. Déjà Jaurès écrivait au début du vingtième siècle : « Notre programme c’est l’humanité ».

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Contre le racisme anti-noir : un appel à l’égalité, à la dignité et à l’action du gouvernement

Déclaration Officielle du Comité Devoir de Mémoire

À l’attention du Gouvernement français et de l’opinion publique nationale,

Le Comité Devoir de Mémoire, dans sa mission de préserver et de défendre l’héritage des luttes contre l’esclavage, le colonialisme et toutes les formes de discrimination, exprime son indignation face à la vague de haine raciste visant Ebony, finaliste de la « Star Academy ». Ces attaques, proférées sur les réseaux sociaux, révèlent une fois de plus l’ampleur et la persistance du racisme anti-noir en France, un fléau profondément enraciné qui continue de fracturer notre société.

Un rappel au principe d’égalité :

Le Comité Devoir de Mémoire tient à rappeler que le racisme, sous toutes ses formes, est un délit, comme inscrit dans les lois de la République. En tant qu’organisation mémorielle, nous dénonçons l’absence de protection efficace des citoyens ultramarins, qui se trouvent trop souvent victimes de discriminations systémiques et d’un mépris latent. Ce silence de l’État sur des agressions d’une telle gravité constitue une atteinte aux principes fondamentaux d’égalité et de fraternité qui fondent la République française.

Un traitement inégal des discriminations

Nous observons avec regret que ce racisme anti-noir ne suscite ni le même élan de condamnation ni la même mobilisation politique et médiatique que d’autres formes de discrimination, telles que l’antisémitisme.

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Cessez-le-feu

— Par Guy Lordinot, ancien député —

Durant la décennie 1950 – il y a trois quarts de siècle – se rendant compte du niveau excessif des prix dans les départements d’Outremer, l’Etat institue une prime de vie chère qu’il évalue à 40% de la rémunération de base des fonctionnaires. Elle est destinée exclusivement aux fonctionnaires de la France hexagonale affectés dans les départements d’Outremer.

De haute et mémorable lutte, les syndicats martiniquais obtiennent son application à l’ensemble des fonctionnaires exerçant dans ces départements.

A ce jour, les salariés du secteur privé, victimes d’une inexplicable discrimination, demeurent exclus de ce dispositif alors que le coût de la vie ne cesse de renchérir.

Aucune des actions menées pour l’obtention d’une baisse des prix, n’a abouti durablement.

L’année 2024 a singulièrement modifié la situation. Constatant l’incapacité des représentants syndicaux et des élus politiques à obtenir de façon durable une diminution des prix, un petit groupe de citoyens anonymes décide de prendre en charge un combat contre la vie chère. Dans ce but il crée une association dénommée RPPRAC. Au mois de juillet, cette association présidée par monsieur Rodrigue PETITOT apparaît sur la scène publique.

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Rodrigue Petitot condamné à « un an d’emprisonnement, avec sursis !

Le 24 janvier 2025, le tribunal correctionnel de Fort-de-France a rendu son jugement dans l’affaire de Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère en Martinique. Accusé de plusieurs infractions, dont la violation de domicile, l’outrage à l’ordre public et la rébellion en réunion, il a été condamné à un an de prison avec sursis et à une amende de 500 euros. Les faits reprochés à Petitot remontent au 11 novembre 2024, lorsqu’il s’est introduit sans autorisation, accompagné de trois militants, dans la résidence préfectorale en marge d’une visite ministérielle. À cette occasion, il s’en est pris verbalement au préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier.

Cette condamnation intervient après un procès tendu, marqué par des manifestations de soutien à Petitot, bien connupour ses prises de position contre les prix élevés des denrées alimentaires en Martinique. Le tribunal a souligné que, bien que certaines de ses actions s’inscrivent dans une démarche militante, elles ne pouvaient être excusées, d’autant plus qu’elles risquaient de banaliser l’idée que l’intrusion dans un domicile privé pourrait être un mode de revendication acceptable. Lors de son procès, Rodrigue Petitot a fermement nié être responsable de la violation de domicile, expliquant que la barrière de la résidence était ouverte au moment de son arrivée.

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Brisons les chaînes de l’aliénation !

— Par le CNCP —

Le monde dispose d’une masse de biens extrêmement importante qui suffirait à répondre aux besoins d’une population dépassant des dizaines de fois ses sept milliards d’habitants. Pourtant, les classes populaires vivent dans le dépouillement et ne peuvent avoir accès à une vie décente ; même ceux qui disposent d’une apparente aisance matérielle n’en bénéficient pas vraiment parce que, agressés par des violences sociales et étatiques de tout ordre, ils sont soumis à une tension psychique incessante. Tout cela parce qu’une minorité d’individus, évaluée à 1 % de la population mondiale, accapare toutes les richesses planétaires et impose sa dictature.

Les courageuses résistances populaires, qui n’ont jamais cessé sur aucun coin du globe, ne sont pas encore parvenues à éradiquer le système prédateur qui est entièrement responsable de cette folie.

Plusieurs révolutions*1 lui ont porté des coups de boutoir, mais il reste dominant à l’échelle planétaire car disposant d’atouts majeurs : bien sur, l’architecture des institutions, les forces armées et les services de renseignement, les répressions policières et judiciaires, le chantage économique ; mais, surtout, l’arme de destruction massive sans laquelle, il serait impossible aux vampires de rester au pouvoir : l’aliénation !

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Libération de prisonniers politiques à Cuba après le retrait de l’île de la liste des pays soutenant le terrorisme

Le 15 janvier 2025 marque un tournant important pour les familles de prisonniers à Cuba, avec la libération de près de 20 d’entre eux, un geste salué comme un signe d’espoir. Ce développement survient juste après que Washington ait retiré Cuba de sa liste des pays soutenant le terrorisme, une décision qui a ouvert la voie à un assouplissement des sanctions américaines et à la promesse de libérer 553 détenus.

Les premiers témoignages de cette libération ont émergé rapidement : Rosabel Loreto a indiqué que sa belle-mère, Donaida Perez Paseiro, avait été libérée à 07h30 du matin à Villa Clara. Cette dernière, ancienne prisonnière d’opinion en raison de sa participation aux manifestations anti-gouvernementales de juillet 2021, a dénoncé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux que sa détention, comme celle de nombreux autres prisonniers, avait été utilisée comme « monnaie d’échange » pour obtenir le retrait de Cuba de la liste noire des États soutenant le terrorisme.

Une autre mère a partagé l’émotion de la libération de sa fille, emprisonnée à La Havane après les manifestations de 2021. Cependant, elle a ajouté que son mari, également condamné pour les mêmes faits, restait derrière les barreaux.

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Haïti et au-delà : impact de la violence des gangs et des crises familiales sur les populations vulnérables

— Par Sarha Fauré —

La situation en Haïti continue de se détériorer sous l’effet de la violence des gangs armés qui ravage le pays. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes ont été déplacées en raison de cette violence, un chiffre qui a triplé en un an, passant de 315 000 à plus d’un million de personnes déplacées. Parmi ces déplacés, plus de la moitié sont des enfants, un fait particulièrement préoccupant. Ce phénomène constitue le plus grand nombre de déplacements jamais enregistré en Haïti, et il met en lumière la profondeur de la crise humanitaire.

Les familles haïtiennes sont confrontées à une instabilité qui perdure. Beaucoup d’entre elles ont dû se déplacer plusieurs fois, fuyant la violence des gangs qui contrôlent aujourd’hui 85 % de la capitale, Port-au-Prince. L’impact de cette violence s’étend au-delà de la simple perte de logement, affectant gravement les services essentiels tels que la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. La situation est particulièrement critique dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où les déplacements ont doublé en un an, aggravant les conditions de vie des habitants.

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21 janvier 2025 : Petitot convoqué !

Le n° 378  de « Révolution Sociliste », journal du GRS —

Malgré la brièveté des délais de préparation, la mobilisation du lundi 30 décembre pour la libération immédiate de R.Petitot, a rassemblé une foule compacte et déterminée. Le renvoi des traditionnels « Boucans de la baie », la rapidité avec laquelle les gaz lacrymogènes ont été lancés sans aucune action préalable des manifestant·e·s montrent que la décision de maintenir Petitot n’avait que faire des plaidoiries des avocats, ni de l’intervention convaincante de l’intéressé. Ce dernier a eu beau concéder que ses propos n’étaient peutêtre pas assez veloutés, de souligner le contexte qui prouve nettement le parti pris malveillant d’un parquet particulièrement balourd, rien n’y a fait. Petitot devait rester en prison malgré le vide du dossier d’accusation.

Le 21 janvier, il s’agira de monter le niveau de la mobilisation de solidarité. Les prises de position depuis le début, de la CGT et de la CDMT, l’implication des organisations du KREY MOUVMAN POPILÈ MATINIK, la participation à titre individuel de militantes et militants d’autres mouvements, aux côtés du RPPRAC, doivent déboucher sur une mobilisation suffisante pour que l’État et ses sbires prennent la mesure de la colère populaire.

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En Martinique, entre l’écrit et le verbe, c’est l’écrit qui s’envole et la parole qui imprime.

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Si l’expression latine panem et circenses (du pain et des jeux) traverse toutes les générations de politiciens, nos princes martiniquais y ajoutent un troisième artifice amenant le peuple à accepter leurs décisions et leurs manquements, ou à s’y résigner : la magie des mots. A cet égard, est-ce une réminiscence de l’arbre à palabres de nos ancêtres africains ? Et est-il trop audacieux de considérer comme prémonitoire le vocable souvent incompris de Négritude ?

En effet, pour faire oublier le réel et le quotidien des Martiniquais, il n’y a pas mieux que le recours à la sémantique qui n’est pas avare de formules à jeter en pâture, dont on sait rarement ce qu’ils recouvrent. Qui donnent dans l’incantation et qui disent l’inverse de la réalité. Avant-hier c’était l’autonomie, le moratoire, entre autres. Hier issue de la nébuleuse constitutionnelle des articles 73 et 74, ce fut la fumeuse “troisième voie”. Voilà qu’aujourd’hui est livrée à la cantonade, l’idée d’une rupture, qui voudrait dire rupture pour certains, mais qui, pour d’autres, ne serait pas rupture mais autonomie, entendue comme le pouvoir de dire m… à la France, à son pouvoir régalien, sa police et sa justice.

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Outre-mer : l’urgence d’une refonte totale du modèle économique et social

— Par Sabrina Solar —

En janvier 2024, Emmanuel Macron a chargé Pierre Egéa et Frédéric Monlouis-Félicité d’une mission sur les évolutions institutionnelles à envisager pour les territoires d’Outre-mer. Le 7 décembre dernier, les deux experts ont remis leur rapport au président de la République. Le journal Le Monde, ayant pu consulter ce document, a récemment publié un article sur leurs travaux. Certaines conclusions de ce rapport risquent de déplaire à plusieurs élus et acteurs économiques de Martinique.

Le rapport met en lumière l’urgence de réformes profondes dans les territoires d’Outre-mer. Commandée suite à un appel des élus ultramarins et après plusieurs mois de travail intensif, cette mission visait à analyser l’évolution des institutions et des politiques publiques en fonction des spécificités locales. Au terme de 130 auditions, le rapport s’est révélé sans équivoque : la situation économique et sociale de ces territoires, souvent perçus comme des îlots isolés au sein de la République, est préoccupante, et les modèles de développement actuels doivent impérativement être repensés.

Un modèle économique figé et des réformes inadaptées

Les experts soulignent que la multiplication des mouvements sociaux, souvent alimentés par la vie chère, n’est que le symptôme d’un dysfonctionnement plus profond.

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Tueurs de rêves… Voleurs d’espoir!

— par Heidi Fortuné, Magistrat —

Le rêve et l’espoir peuvent être perçus comme des représentations positives élaborées par la pensée, qui nous poussent à avancer, à persévérer, à espérer malgré les obstacles et les épreuves, en nous rappelant que quelque chose de meilleur nous attend au bout du tunnel. Par exemple, on entend à chaque fois : que la nouvelle Haïti est pour bientôt. Certains y croient fermement. D’autres n’y croient malheureusement pas, mais soupirent après. D’ailleurs, l’on imagine mal qu’un compatriote puisse y être défavorable face à la tragédie que traverse le pays en ce moment.

Une autre figuration sans égale dans les annales politiques haïtiennes : le conseil présidentiel de transition (CPT). On nous a annoncé avec solennité que cette institution collégiale de neuf membres, en charge du pouvoir exécutif, était la solution miracle de la crise. Après des mois de gouvernance inefficace et scandaleuse, plusieurs personnes commencent à faire grise mine et à perdre espoir. On admet certainement que rien n’est facile, mais continuer, comme si de rien n’était, pendant que les choses s’aggravent, et que le pays se délite et s’étiole à vue d’œil…ça pue au nez.

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La création de la Collectivité Territoriale Unique en Guyane et en Martinique

Une expérience pilote au cœur de la décentralisation

— Par Sarha Fauré —

La réforme de la collectivité territoriale unique (CTU), instaurée par la loi du 27 juillet 2011, a marqué un tournant décisif dans le processus de décentralisation des territoires d’outre-mer, et plus particulièrement en Guyane et en Martinique. Il s’agit d’une démarche ambitieuse, destinée à répondre aux spécificités de ces territoires tout en réorganisant leur gouvernance institutionnelle. L’objectif n’est pas simplement de fusionner les compétences départementales et régionales, mais de repenser en profondeur l’organisation politique et administrative de ces régions ultramarines, au travers de la création d’entités nouvelles, adaptées à leur réalité locale. Cependant, au-delà de cette volonté de simplification et d’efficacité, cette réforme s’accompagne de nombreux défis qui doivent être surmontés pour garantir son succès.

Un contexte historique et politique complexe

La question de l’organisation administrative et politique des territoires ultramarins est un sujet qui traverse l’histoire récente de la France. Depuis les réformes constitutionnelles de 1958, les départements et régions d’outre-mer (DROM) ont fait l’objet de débats réguliers, souvent passionnés, sur leur place dans la République. Les tentatives de réforme statutaire ont souvent été marquées par des résistances locales, voire par des échecs.

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