Catégorie : Politiques

Haïti et au-delà : impact de la violence des gangs et des crises familiales sur les populations vulnérables

— Par Sarha Fauré —

La situation en Haïti continue de se détériorer sous l’effet de la violence des gangs armés qui ravage le pays. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes ont été déplacées en raison de cette violence, un chiffre qui a triplé en un an, passant de 315 000 à plus d’un million de personnes déplacées. Parmi ces déplacés, plus de la moitié sont des enfants, un fait particulièrement préoccupant. Ce phénomène constitue le plus grand nombre de déplacements jamais enregistré en Haïti, et il met en lumière la profondeur de la crise humanitaire.

Les familles haïtiennes sont confrontées à une instabilité qui perdure. Beaucoup d’entre elles ont dû se déplacer plusieurs fois, fuyant la violence des gangs qui contrôlent aujourd’hui 85 % de la capitale, Port-au-Prince. L’impact de cette violence s’étend au-delà de la simple perte de logement, affectant gravement les services essentiels tels que la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. La situation est particulièrement critique dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où les déplacements ont doublé en un an, aggravant les conditions de vie des habitants.

→   Lire Plus

En Martinique, entre l’écrit et le verbe, c’est l’écrit qui s’envole et la parole qui imprime.

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Si l’expression latine panem et circenses (du pain et des jeux) traverse toutes les générations de politiciens, nos princes martiniquais y ajoutent un troisième artifice amenant le peuple à accepter leurs décisions et leurs manquements, ou à s’y résigner : la magie des mots. A cet égard, est-ce une réminiscence de l’arbre à palabres de nos ancêtres africains ? Et est-il trop audacieux de considérer comme prémonitoire le vocable souvent incompris de Négritude ?

En effet, pour faire oublier le réel et le quotidien des Martiniquais, il n’y a pas mieux que le recours à la sémantique qui n’est pas avare de formules à jeter en pâture, dont on sait rarement ce qu’ils recouvrent. Qui donnent dans l’incantation et qui disent l’inverse de la réalité. Avant-hier c’était l’autonomie, le moratoire, entre autres. Hier issue de la nébuleuse constitutionnelle des articles 73 et 74, ce fut la fumeuse “troisième voie”. Voilà qu’aujourd’hui est livrée à la cantonade, l’idée d’une rupture, qui voudrait dire rupture pour certains, mais qui, pour d’autres, ne serait pas rupture mais autonomie, entendue comme le pouvoir de dire m… à la France, à son pouvoir régalien, sa police et sa justice.

→   Lire Plus

Outre-mer : l’urgence d’une refonte totale du modèle économique et social

— Par Sabrina Solar —

En janvier 2024, Emmanuel Macron a chargé Pierre Egéa et Frédéric Monlouis-Félicité d’une mission sur les évolutions institutionnelles à envisager pour les territoires d’Outre-mer. Le 7 décembre dernier, les deux experts ont remis leur rapport au président de la République. Le journal Le Monde, ayant pu consulter ce document, a récemment publié un article sur leurs travaux. Certaines conclusions de ce rapport risquent de déplaire à plusieurs élus et acteurs économiques de Martinique.

Le rapport met en lumière l’urgence de réformes profondes dans les territoires d’Outre-mer. Commandée suite à un appel des élus ultramarins et après plusieurs mois de travail intensif, cette mission visait à analyser l’évolution des institutions et des politiques publiques en fonction des spécificités locales. Au terme de 130 auditions, le rapport s’est révélé sans équivoque : la situation économique et sociale de ces territoires, souvent perçus comme des îlots isolés au sein de la République, est préoccupante, et les modèles de développement actuels doivent impérativement être repensés.

Un modèle économique figé et des réformes inadaptées

Les experts soulignent que la multiplication des mouvements sociaux, souvent alimentés par la vie chère, n’est que le symptôme d’un dysfonctionnement plus profond.

→   Lire Plus

Tueurs de rêves… Voleurs d’espoir!

— par Heidi Fortuné, Magistrat —

Le rêve et l’espoir peuvent être perçus comme des représentations positives élaborées par la pensée, qui nous poussent à avancer, à persévérer, à espérer malgré les obstacles et les épreuves, en nous rappelant que quelque chose de meilleur nous attend au bout du tunnel. Par exemple, on entend à chaque fois : que la nouvelle Haïti est pour bientôt. Certains y croient fermement. D’autres n’y croient malheureusement pas, mais soupirent après. D’ailleurs, l’on imagine mal qu’un compatriote puisse y être défavorable face à la tragédie que traverse le pays en ce moment.

Une autre figuration sans égale dans les annales politiques haïtiennes : le conseil présidentiel de transition (CPT). On nous a annoncé avec solennité que cette institution collégiale de neuf membres, en charge du pouvoir exécutif, était la solution miracle de la crise. Après des mois de gouvernance inefficace et scandaleuse, plusieurs personnes commencent à faire grise mine et à perdre espoir. On admet certainement que rien n’est facile, mais continuer, comme si de rien n’était, pendant que les choses s’aggravent, et que le pays se délite et s’étiole à vue d’œil…ça pue au nez.

→   Lire Plus

La création de la Collectivité Territoriale Unique en Guyane et en Martinique

Une expérience pilote au cœur de la décentralisation

— Par Sarha Fauré —

La réforme de la collectivité territoriale unique (CTU), instaurée par la loi du 27 juillet 2011, a marqué un tournant décisif dans le processus de décentralisation des territoires d’outre-mer, et plus particulièrement en Guyane et en Martinique. Il s’agit d’une démarche ambitieuse, destinée à répondre aux spécificités de ces territoires tout en réorganisant leur gouvernance institutionnelle. L’objectif n’est pas simplement de fusionner les compétences départementales et régionales, mais de repenser en profondeur l’organisation politique et administrative de ces régions ultramarines, au travers de la création d’entités nouvelles, adaptées à leur réalité locale. Cependant, au-delà de cette volonté de simplification et d’efficacité, cette réforme s’accompagne de nombreux défis qui doivent être surmontés pour garantir son succès.

Un contexte historique et politique complexe

La question de l’organisation administrative et politique des territoires ultramarins est un sujet qui traverse l’histoire récente de la France. Depuis les réformes constitutionnelles de 1958, les départements et régions d’outre-mer (DROM) ont fait l’objet de débats réguliers, souvent passionnés, sur leur place dans la République. Les tentatives de réforme statutaire ont souvent été marquées par des résistances locales, voire par des échecs.

→   Lire Plus

Faut-il (re)lire Machiavel pour sauver les démocraties ? Oui

— Par Vickie B. Sullivan (*) —

Donald Trump a cherché à rester au pouvoir à l’issue de son mandat. Il a déclaré qu’il ne se comporterait comme un dictateur “que le premier jour” s’il est réélu. Sa ruse et sa capacité à remodeler la politique et le système judiciaire états-unien à son image lui ont permis, jusqu’à présent, d’éviter de répondre de ses actes. Les manigances de Donald Trump ont souvent été qualifiées de “machiavéliques”, d’après Nicolas Machiavel, l’écrivain de la Renaissance qui vécut entre 1469 et 1527. Dans son célèbre traité, Le Prince, il conseille aux monarques (dirigeants autoritaires ou dictateurs) ainsi qu’à ceux qui aspirent à régner seuls de recourir à la force et la fraude pour accéder au pouvoir et le conserver.

Mais les spécialistes de Machiavel, dont je fais partie, savent que son analyse est bien plus nuancée. Ses écrits datant du XVIe siècle traitent non seulement du règne des princes, mais aussi des gouvernements républicains, où les citoyens élisent directement ou indirectement leurs dirigeants pour des mandats dont la durée est clairement définie.

→   Lire Plus

15ᵉ anniversaire du référendum du 10 janvier : retour sur un moment décisif pour la Martinique

— Par Sabrina Solar —

Le 10 janvier 2025 marque le 15ᵉ anniversaire d’un événement marquant de l’histoire politique de la Martinique : le référendum du 10 janvier 2010. Ce scrutin, organisé simultanément en Guyane, invitait les populations des deux territoires à se prononcer sur une réforme statutaire majeure, proposant une autonomie accrue en vertu de l’article 74 de la Constitution française.

Un contexte de crise et der éflexion

Ce référendum a vu le jour dans un contexte de tensions sociales sans précédent. La grève générale de 2008-2009, marquée par des revendications liées à la vie chère et à une crise économique pesant lourdement sur les Antilles, a suscité un débat profond sur l’avenir institutionnel de ces territoires. En réponse, le gouvernement français, en accord avec des élus locaux, a proposé une consultation sur le passage du statut de département-région d’outre-mer (article 73) à celui de collectivité d’outre-mer (article 74).

Une consultation aux résultats sans appel

Les Martiniquais ont massivement rejeté cette proposition, avec près de 79,31 % des voix en faveur du « non ».

→   Lire Plus

Mes vœux à la classe politique martiniquaise

— par Michel Herland — Ce début d’année voit déferler, et c’est normal, les vœux de diverses personnalités de notre île. Ils appellent à mobiliser nos énergies dans le bon sens, et c’est normal, ne manquant pas de parler de nos principaux atouts : notre jeunesse pleine d’énergie, notre belle nature. Comme la plupart de ces personnalités sont aux affaires à un titre ou un autre, j’aurais préféré qu’elles annoncent ce qu’elles entendent faire concrètement dès cette année pour mobiliser la jeunesse et mieux tirer partie de la nature.

La nature nous offre la richesse de son sol et la beauté de ses paysages. Agriculture et tourisme donc. L’agriculture tout d’abord. On parle beaucoup de l’autosuffisance alimentaire : s’en soucier est en effet nécessaire. En ces temps troublés il est loin d’être inconcevable que, en raison d’une crise particulièrement grave, le cordon ombilical avec la « mère patrie » se rompe. « En temps Robert », alors que la Martinique était bien moins peuplée qu’aujourd’hui et encore principalement rurale, il lui fut bien difficile de se nourrir. Qu’en serait-il aujourd’hui ?

→   Lire Plus

En Haïti le Fonds national de l’éducation, haut-lieu de la corruption, tente de s’acheter une impunité « à vie » à Radio Magik9

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Funambulisme – « Mot dérivé de funambule, avec le suffixe -isme. Art du cirque, danseurs et acrobates marchant sur une corde tendue et pouvant s’aider d’un balancier ».

Funambule – « Acrobate qui évolue sur une corde tendue à une certaine hauteur » (OrtoLang, Centre national de ressources textuelles et lexicales, CNRS, France).

Le Fonds national de l’éducation (FNE), haut-lieu de la corruption et du népotisme dans le système éducatif haïtien, mène depuis peu une nouvelle campagne sur les ondes de plusieurs stations radio de Port-au-Prince et d’ailleurs. De l’avis de certains observateurs, cette nouvelle campagne se distingue par son amplitude nationale et par l’insistante mention de l’étendue des soi-disant domaines d’intervention du FNE dans le secteur de l’éducation en Haïti où sont scolarisés plus de 3 millions d’enfants. L’on observe que cette nouvelle campagne du FNE se déploie à l’aune d’une explicite et intrépide affabulation dont l’objectif est : (1) de tenter une fois de plus d’obtenir la confiance du public quant à l’action du FNE en général et suite à la perquisition effectuée dans ses locaux le 4 juin 2024 par l’Unité de lutte contre la corruption ; (2) de tenter encore une fois de justifier la légitimité de l’action du Fonds national de l’éducation : cette justification est d’autant plus nécessaire que la direction du Conseil d’administration du FNE est assurée, selon la loi, par le ministre en titre de l’Éducation nationale ; et (3) de faire le plaidoyer du rôle du FNE comme principale sinon exclusive institution haïtienne de financement du système éducatif national.

→   Lire Plus

Un “Congrès de la rupture”, quelle rupture ? Un référendum, quel référendum ?

— Par Yves-Léopold Monthieux 

L’organisation d’un Congrès de la rupture, c’est le message annoncé à Noël et confirmé au cours de ses vœux aux Martiniquais par le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique (CTM). Après la continuité territoriale, la discontinuité, …la rupture. Ou plutôt, les deux en même temps ! C’est en tout cas la perpétuation de la démarche schizophrénique qui ne cesse d’habiter la Martinique. Aussi, nul n’est surpris que cette situation soit incarnée par un personnage charismatique qui a réussi tant à séduire les consommateurs attachés aux dividendes de l’appartenance à la France qu’à réveiller de leur torpeur les partisans de la rupture d’avec la France.

En organisant d’ici au 28 février 2025 le Congrès de la rupture, la CTM entre dans les deux voies contradictoires ouvertes par le RPPRAC, la “continuité territoriale totale”, assimilationniste, et “l’autonomie totale”, anti assimilationniste. Aujourd’hui comme hier, l’heure n’est pas à la cohérence mais à la surenchère dans l’incohérence. Aux mots indépendance et autonomie s’est substitué le mot rupture. N’est-ce pas le dernier vocable chatt’ en sac appelé à se décliner sous toutes les formes possibles d’entourloupe ?

→   Lire Plus

Face à l’escalade de la violence et des meurtres, Trinité-et-Tobago déclare l’état d’urgence

Le 30 décembre 2024, le gouvernement de Trinité-et-Tobago a officiellement proclamé l’état d’urgence, une mesure exceptionnelle face à l’augmentation dramatique de la criminalité, en particulier des assassinats, qui secoue le pays. Cette décision a été prise sur la recommandation du Premier ministre Keith Rowley, après un avis des autorités sécuritaires, notamment du Conseil de sécurité nationale et de la police, qui ont alerté sur l’intensification de l’activité criminelle menaçant gravement la sécurité publique. Le rapport détaillait notamment une hausse des homicides, qui a atteint 623 meurtres en 2024, contre 577 en 2023 et 599 en 2022, un chiffre en constante augmentation depuis plusieurs années.

Le procureur général, Stuart Young, lors de sa conférence de presse, a expliqué que la déclaration de l’état d’urgence était directement liée à ce climat d’insécurité de plus en plus inquiétant. Selon lui, 61 assassinats ont été enregistrés rien qu’en décembre, accentuant l’urgence de la situation. Les autorités ont précisé que cette mesure exceptionnelle n’imposerait pas de couvre-feu ni de restrictions à la circulation des citoyens, contrairement à d’autres états d’urgence dans le monde, afin de ne pas perturber l’économie nationale, un point sensible dans un pays où la population est déjà soumise à de nombreux défis économiques.

→   Lire Plus

Plaidoyer pour une Martinique attractive

— Antoine Delblond —

Attractif, « qui a la propriété d’attirer ». Appliquer aujourd’hui ce qualificatif à la Martinique peut sembler irréaliste, rêveur, voire réfractaire à l’évidence. Pourtant, une Martinique attractive est non seulement une ambition réaliste, mais une nécessité, qui mérite un plaidoyer. Pas n’importe lequel, ni à n’importe quel prix. Il faut une raison, une stratégie, des moyens.

Quelles raisons de rechercher une Martinique attractive ? Au vu des événements récents, d’abord et avant tout pour la cohésion sociale. Paradoxal, direz-vous ? Pas du tout. La Martinique ne sera attractive que par la convergence de toutes ses forces vives, de toutes les composantes de sa société, sans distinction d’origine, de race, de milieu social. Attractive pour l’extérieur bien sûr, mais surtout pour elle-même, dans l’estime de soi et la cohabitation bienveillante. Ces deux dimensions sont intimement liées. Il serait illusoire de déployer tous les programmes imaginables d’attractivité si certaines personnes ont le sentiment d’être laissées pour compte de cette action et d’autres considérées comme les éternels boucs émissaires des maux de notre société. Attirer les familles, les entreprises, les salariés, les talents, sur un territoire, c’est développer des dynamiques sociales plurielles, valorisantes pour tous.

→   Lire Plus

Pour le renouveau d’une Droite Martiniquaise avachie

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Face aux autonomo -indépendantistes, aucune voix ne s’élève pour faire entendre l’opinion de la majorité silencieuse qui rejette massivement, en son for intérieur, la volonté séparatiste clairement affichée par cette mouvance, avec la complicité active des médias à leur solde. Cette situation ne peut s’expliquer que par la démission, pour ne pas dire la trahison des ex-leaders de la Droite qui, à l’instigation du défunt Pierre PETIT, se sont progressivement alignés sur les revendications statutaires du PPM. Le résultat de cette orientation contre-nature a été la complète démobilisation de l’électorat de la Droite qui ne sait plus à quel saint se vouer et s’enfonce dans un brouillard idéologique profitant à ses adversaires pourtant minoritaires dans la population; aux élections de 2021 à la Collectivité Territoriale de Martinique 55,17 % des électeurs s’étaient abstenus, soit plus de la moitié des votants, et l’actuel Président du Conseil Exécutif quant à lui ne totalisait sur son nom que 16,35% des suffrages ( source Ministère de l’Intérieur).Dans ces conditions, il est stupéfiant d’entendre ce même personnage annoncer, sans que cela ne provoque aucune réaction d’indignation de la part des membres de l’assemblée territoriale ( au moins de ceux qui ont été élus avec les voix des partisans du maintien dans la France !),

→   Lire Plus

La Jamaïque en route vers la république : un projet de loi pour remplacer le roi Charles III par un président jamaïcain

— Sabrina Solar —

La Jamaïque se prépare à franchir une étape historique en annonçant son intention de devenir une république, un projet qui pourrait signifier la fin de la monarchie constitutionnelle après plus de six décennies. Le 5 décembre 2024, le gouvernement jamaïcain a présenté un projet de loi visant à abolir la monarchie et à remplacer le roi Charles III par un président jamaïcain en tant que chef d’État. Ce changement, longuement débattu, marque une volonté forte de la part des autorités jamaïcaines de se détacher définitivement de la couronne britannique, un processus qui s’inscrit dans une dynamique de républicanisme croissante dans les Caraïbes.

Un changement mûri et symbolique

Bien que la monarchie en Jamaïque soit un rôle essentiellement cérémonial, son maintien est perçu par de nombreux citoyens comme un vestige du colonialisme britannique. Depuis l’indépendance du pays en 1962, la Jamaïque conserve le monarque britannique comme chef d’État, un arrangement souvent jugé incompatible avec l’idéal d’une nation pleinement souveraine. La ministre des Affaires juridiques et constitutionnelles, Marlene Malahoo Forte, a expliqué que la présentation de ce projet de loi répondait à une volonté populaire exprimée chaque année lors des célébrations de l’indépendance.

→   Lire Plus

Libérez Le R !

Halte à la répression judiciaire et au mépris colonial !

— Communiqué de Combat Ouvrier —

Toutes et tous au rassemblement, Palais de justice de Fort de France, lundi 30 décembre 2024 dès 13H

Voilà un mois que Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC et du mouvement contre la vie chère a été kidnappé sur son lieu d’habitation par la police, puis jeté derrière les barreaux de la prison de Ducos.

Petitot n’a pas volé. Il n’a tué ni blessé personne. Ce n’est ni un empoisonneur, ni un criminel !

Il a été jeté en prison le 26 novembre dernier suites aux déclarations dans lesquelles il exigeait le départ du préfet de Martinique et demandait aux maires de fermer les mairies en soutien.

Son crime est d’avoir parlé « d’attaques politiques » dans une vidéo.

Une incarcération pour des déclarations, au mépris du plus élémentaire droit d’expression, c’est de la discrimination et de l’acharnement ! Parce que Petitot est un « petit colonisé », exploité, noir et contestataire du pouvoir colonial !

L’Etat et ses représentants, préfet et procureure en tête, au service des grands possédants, ont recours à des méthodes répressives rappelant celles employées aux Antilles contre les militants anticolonialistes ou simplement jugés rebelles dans les années 60 : Ordonnance de 1960 et mesures d’éloignement contre des militants communistes ; Procès contre les militants de l’OJAM en 1963.

→   Lire Plus

« Nouvelle-Calédonie : l’invraisemblable verdict»,  par Olivier Pighetti

Hienghène, 5 décembre 1984 : Massacre, procès et mémoire d’une tragédie calédonienne

Disponible jusqu’au 29/12/2024 sur FranceTV

Le 5 décembre 1984, dans la vallée de Hienghène, un drame sanglant bouleversa la Nouvelle-Calédonie et marqua durablement les mémoires. Dix Kanaks, militants indépendantistes, furent abattus dans une embuscade tendue par un groupe de caldoches. Ce massacre, véritable paroxysme des tensions politiques et ethniques de l’époque, cristallisa les divisions au sein de l’archipel et précipita une série d’événements violents qui marquèrent la fin des années 1980.

Un contexte explosif : tensions politiques et fractures sociales

Au début des années 1980, la Nouvelle-Calédonie est le théâtre d’un affrontement entre deux visions irréconciliables : l’indépendance pour les Kanaks, portée par le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), et le maintien de l’archipel dans le giron français, défendu par les Européens, majoritairement caldoches. À cette époque, les Kanaks revendiquent non seulement leur souveraineté, mais aussi la reconnaissance des injustices historiques subies depuis l’instauration de la colonisation française en 1853.

Dans ce climat déjà tendu, les élections territoriales prévues pour le 18 novembre 1984 deviennent un catalyseur de violence.

→   Lire Plus

Rue Oudinot, le Petit Matignon des Outremers

— Par Yves-Léopold Monthieux 

La question se pose régulièrement de savoir pourquoi il y a un ministre des Outremers (ex-DOM – TOM) puisque nous sommes Français ? Autrement dit, une bonne administration des pays dits des Outremers ne peut elle pas se passer d’un organe de liaison ? La coordination de la gestion de l’outremer par un même département ministériel serait-elle intellectuellement inepte et techniquement inopérante ? En réalité, pour ceux qui conceptualisent cette idée, elle est politique. Même si le bon sens apparent conduit de nombreux candides à y adhérer.

Dès lors, faudrait-il supprimer l’étape du ministère pour permettre aux représentants de l’Outremer de traiter des affaires de leurs pays respectifs directement avec les ministères thématiques ou directement avec le Premier ministre ? En réalité, placé auprès du Premier ministre, ce cabinet ne serait-il pas l’équivalent du ministère des Outremers, qu’il soit hébergé à Matignon ou à la rue Oudinot ?

→   Lire Plus

Mayotte meurtrie ! Mayotte humiliée, Mayotte en colère !

Le n° 376  de « Révolution Sociliste », journal du GRS —

Les images sont terribles, et on n’en a aucune du reste des Comores. La solidarité doit aller à toutes les victimes de l’archipel. La réflexion, elle, doit aller audelà de l’urgence immédiate qu’il faut, bien sûr, traiter en priorité. Le geste par la CTM du vote d’une solidarité financière d’urgence, serait utilement suivi d’une coordination avec les autres territoires coloniaux.

On pourrait gloser sans fin sur le côté artificiel du rattachement de nos destins réciproques, en arguant de la géographie. Mais, la réalité réelle est que nous sommes légitimement touchés par la tragédie vécue par un peuple que la France a décidé de garder sous sa tutelle coloniale, malgré les décisions internationales. Et nul n’ignore que, par la logique des dynamiques historiques et administratives, un nombre non négligeable de Martiniquais, de Guadeloupéens vivent, provisoirement ou pas, dans ce lointain territoire.

La goujaterie de Macron, humiliant les Mahorais·e·s avec des propos suffisamment commentés pour qu’on ait besoin de les répéter ici, ignore cette règle élémentaire : le pays qui a décidé de s’adjoindre un autre, quelle que soit l’opinion que l’on a du consentement des habitant·e·s de l’endroit, peutil s’exonérer des obligations découlant de cette annexion ?

→   Lire Plus

Valls , ministre des outre-mer : une « sinistre » nouvelle !

— Communiqué de la CGTM —

Après la désignation de Manuel Valls comme ministre des outre-mer

Vendredi 13 décembre 2024, Bayrou a été désigné Premier Ministre. Il remplace Michel Barnier après le vote de censure qui a fait tomber le gouvernement de ce dernier le 4 décembre 2024.

Lundi 23 décembre 2024, Bayrou a désigné comme ministre des outre-mer Manuel Valls, un aventurier politique depuis ses différents échecs pour être président de la république, maire de Barcelone, député et membre à part entière du parti de Macron. Valls est le 8ème ministre des outre-mer de Macron !

Cette désignation n’est pas un honneur fait aux populations de ces différents pays. Elle montre plutôt le mépris que Macron et Bayrou témoignent à leur égard en nommant un homme ayant un tel parcours politique. La seule et unique préoccupation de Valls est son intérêt personnel.

Manuel Valls a été ministre de l’Intérieur durant le mandat de François Hollande. A ce poste, ses prises de position n’avaient rien à envier à celles de Retailleau dont il est maintenant le collègue.

Manuel Valls a ensuite été le Premier Ministre de François Hollande et son ministre de l’économie était un certain … Emmanuel Macron.

→   Lire Plus

« Le désir d’exister », un film de Laure Martin Hernandez et Catherine Farges

Jeudi 19 décembre – 18h30 | Tropiques-Atrium
Entrée libre (sur réservation au : 0696 38 15 25)
Places limitées

Le désir d’exister est un documentaire poignant réalisé par Laure Martin Hernandez et Catherine Farges. Ce film retrace le parcours exceptionnel de Madeleine de Grandmaison, une figure incontournable de la Martinique, dont l’histoire se confond avec les luttes sociales, politiques et culturelles de son époque. À 85 ans, Madeleine de Grandmaison fait une rétrospective de sa vie à travers ses carnets, dans lesquels elle a consigné ses souvenirs et réflexions personnelles tout au long de sa vie.

Ce documentaire offre un regard intime et profondément humain sur sa trajectoire, de ses modestes origines dans le nord de la Martinique coloniale, à sa montée en puissance en tant que militante, puis à son engagement politique comme députée européenne. En se plongeant dans ses écrits, le film met en lumière les valeurs qui ont guidé son action : la justice sociale, la défense de la condition féminine, l’écologie, et l’importance de la culture.

Lire sur Madinin’Art : L’inacceptable démantèlement de notre système éducatif — Par Madeleine de Grandmaison —

À travers ses mots, Madeleine de Grandmaison révèle ce qui l’a animée tout au long de son parcours : un « désir d’exister », de se faire entendre et de transformer la société.

→   Lire Plus

Rage et impuissance du pouvoir , la situation nouvelle

Le n° 375 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le contraste entre l’acharnement répressif sur place, et l’incapacité du pouvoir de garantir le peu qu’il avait promis dans son protocole d’objectifs et de moyens, souligne l’impasse de la situation actuelle.

Le pire qui pourrait nous arriver serait un enlisement sans perspectives ni solutions. Ce n’est pas en diminuant sur les exigences et sur les moyens pour les conquérir, mais au contraire en augmentant l’audace et la cohésion qu’on avancera.

Il faut décrocher l’ouverture d’une nouvelle négociation, il faut acter la fin de la répression et obtenir la libération des emprisonnés, dans un cadre élargi accepté clairement par toutes les parties, et en particulier par le RPPRAC, initiateur de la phase actuelle de la lutte. Les syndicats qui ont cherché l’action commune avec le RPPRAC devraient, selon nous, y travailler.

KREY MOUVMAN POPILÈ MATINIK

VOUS DONNE RENDEZVOUS

Krey Mouvman Popilè Matinik est un regroupement en construction d’organisations de natures, de tailles et d’histoires diverses (des organisations politiques, un syndicat, des associations).

→   Lire Plus

Trop c’est trop !

— Communiqué de la CGTM —

La justice, celle au service des riches, des patrons (békés, afro descendants, indiens, etc.), et des élus complices, s’est exécutée : Petitot restera en prison en dépit des efforts de ses trois avocats et de la mobilisation populaire.

Il y a quinze ans, la justice n’avait pas poursuivi les békés, notamment de Meillac, en dépit de la provocation le 6 mars 2009 pour amener Mancini, le préfet de l’époque, à faire intervenir les forces de répression. En 2009, la mobilisation était beaucoup plus forte. La grève générale avait gagné les salariés des grandes surfaces. Toutes les grandes enseignes étaient fermées.

C’est cette situation qui avait contraint leurs propriétaires et leurs représentants à s’assoir pour négocier sur les revendications des travailleurs.Aujourd’hui, une telle situation n’existe pas ! Après 6 mois de mobilisation contre la vie chère, les patrons des grandes surfaces n’ont rien lâché sur la baisse des prix. Ils continuent de faire la sourde oreille face aux revendications salariales tout en encaissant le maximum de profits durant la période des fêtes. De plus ils sont confortés par une justice répressive envers Petitot et ses camara des du RPPRAC, initiateurs du mouvement social contre la vie chère depuis le 1er juillet 2024.

→   Lire Plus

Violences et répression coloniale en Martinique

— Par Alain Limery, porte-parole du CNCP —

Déclaration relative aux violences qui secouent la société martiniquaise et à la répression coloniale qui sévit dans notre pays.

Personne ne saurait nier que notre pays se trouve aujourd’hui dans une zone de graves turbulences : débâcle économique et absence totale de visibilité quant à l’avenir, aggravation des difficultés et de toutes les formes de violences que subit notre Peuple, aiguisement des contradictions entre, d’une part, le Pouvoir colonial et la caste dominante béké et, d’autre part, les Martiniquais et Martiniquaises qui aspirent à l’autodétermination et à l’émancipation.

La responsabilité de l’État colonial français est manifeste quant à la dégradation de la situation de notre pays, comme l’illustrent parfaitement les données rappelées dans la réponse du Président du Conseil Exécutif de la CTM aux propos méprisants tenus par le Préfet à l’encontre des élus Martiniquais. Notre pays est, en effet, victime des politiques de démantèlement s’attaquant aux services publics de santé et d’éducation et des choix faits par le gouvernement français de mener une lutte contre le trafic de stupéfiants à notre détriment.

→   Lire Plus

Quelle était la situation sociale et politique de la Martinique en décembre 1959 ?

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Au moment où la politique de continuité territoriale est plébiscitée et que la dénonciation de ses manquements remonte de toutes parts (RPPRAC, collectivité territoriale, communes, syndicats, partis autonomistes et indépendantistes, parlementaires, maires, patronat), il ne s’agit pas ici de dresser la défense et illustration de l’assimilation. Celle-ci n’en a pas besoin lorsqu’on voit un tel consensus autour d’elle, de la société martiniquaise. Aussi, refusant de jouer “petit bras”, la Martinique veut consommer comme à Paris au prix de Paris, au titre de la continuité territoriale. Il convient juste de tordre le cou à l’antienne soigneusement entretenue qui voudrait que les évènements de décembre 1959 fussent prévisibles, inévitables et quasiment attendus, tant la situation politique et sociale aurait été insupportable. C’est ce qu’on pourrait appeler des “prédictions du lendemain”, celles qui sont savamment annoncées après qu’elles se sont réalisées. En effet, aucun prévisionniste ni aucune gazette de l’époque n’avait décrit une situation aussi désespérante et fait état de signes précurseurs.

La Cinquième république avait un an. Né en 1946, le département avait été créé par la volonté du général de Gaulle et de son gouvernement, au titre des seuls intérêts géopolitiques de la France.

→   Lire Plus

Haïti : 184 morts à Cité Soleil, un chef de gang lance un massacre en quête de vengeance vaudou

Le week-end du 6 au 7 décembre, un massacre tragique a frappé le quartier de Cité Soleil, à Port-au-Prince, faisant au moins 184 victimes, selon l’ONU. Ce massacre a été orchestré par Monel Felix, un chef de gang puissant, convaincu que la mort de son fils avait été provoquée par un sort vaudou lancé par des habitants du quartier. Cet acte de violence porte à 5000 le nombre de victimes tuées en Haïti cette année, un chiffre effarant, rapporté par Volker Türk, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme.

Les victimes, principalement des femmes et des personnes âgées, ont été victimes de mutilations horribles avant que leurs corps ne soient brûlés en pleine rue, une scène de terreur qui témoigne de la brutalité des violences. Le chef de gang, surnommé Micarnord, aurait agi par vengeance, cherchant à punir ceux qu’il suspectait d’être responsables de la mort de son fils.

Haïti traverse une période extrêmement difficile, marquée par une instabilité politique chronique et une crise sécuritaire due à la présence de gangs armés, responsables de meurtres, d’enlèvements et de violences sexuelles à grande échelle.

→   Lire Plus