Catégorie : Parutions

Un amour de TikTokeur ! ( Parties 1 & 2)

— Par -Myrna Nérovique —

Partie 1

Il me plaisait, mais je ne savais pas comment lui parler. J’étais une jeune femme sans expérience. Apparemment, il avait fait Harvard et moi, je me sentais toute petite avec mon niveau master à l’Université des Antilles.

Non, toute fac a ses honneurs, mais il me plaisait et avec mon anglais rudimentaire, je me demandais s’il verrait plus que de la plastique, chez moi.

Il était polonais, moi, j’étais martiniquaise. Je ne savais pas si je pouvais lui plaire. La reine du France-Antilles, la princesse des éditions Baudelaire, la duchesse de Madinin’art.

Pour moi, c’était le roi de TikTok et de Harvard, peut-être. Un homme simple et distingué, que j’aurai aimé avoir auprès de moi.

Je n’avais plus vingt ans. Je pensais à des choses un peu plus sérieuses. Il avait une copine. Une blondinette aux yeux gris et moi, j’étais juste une jolie chabine aux yeux noirs, belle en rouge et belle en orange. Et, défrisée par-dessus le marché.

Pendant qu’on discutait, mon cœur se réchauffait en plein hivernage et s’attristait de l’éloignement de ce beau prétendant, irrésistible et cuisinier.

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« Le Chaos qui vient », de Peter Turchin

 Élites, contre-élites, et la voie de la désintégration politique.

Dans Le Chaos qui vient, Peter Turchin, historien et chercheur en sciences sociales, livre une analyse percutante des mécanismes qui conduisent à la désintégration politique des sociétés. S’appuyant sur plus de 10 000 ans d’histoire et l’étude de plus de 700 sociétés, de l’Égypte ancienne à l’Amérique contemporaine, il interroge les causes profondes des effondrements politiques et sociaux, et propose une réflexion audacieuse sur la fragilité des systèmes démocratiques contemporains.

Une analyse transhistorique des crises sociales

Peter Turchin adopte une approche unique, combinant les données historiques et les tendances sociales à court terme pour démontrer que les sociétés, qu’elles soient anciennes ou modernes, suivent des schémas récurrents dans leurs dynamiques de pouvoir. En analysant l’équilibre entre les élites dirigeantes et les masses populaires, il fait ressortir un facteur clé de l’instabilité : l’inégalité croissante et la surproduction d’élites. Lorsque le fossé se creuse trop entre les classes sociales, que les élites s’enrichissent toujours plus tandis que les populations se paupérisent, la société se trouve en situation de crise, entraînant souvent des turbulences politiques, des révoltes populaires et, dans les cas les plus extrêmes, des guerres civiles.

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Parutions du 12 novembre 2024

Politique, France, Relations internationales, Ukraine, Afrique, Inde, Ecologie, Démocratie, Histoire, Philosophie, Récit, ect.

Etats-Unis
Les leçons de l’Amérique
Nation et puissance
Rama Yade
Après des années à Washington au sein de la Banque mondiale et de l’influent think tank Atlantic Council, Rama Yade livre une analyse stimulante de cette époque où l’Amérique a basculé : assassinat de George Floyd, attaque du Capitole, remise en cause de l’avortement par la Cour suprême, guerre en Ukraine, controverses culturelles.
Aux premières loges de la présidence Biden et de la c[…] EAN : 9782336490694
07/10/2024
135 x 215 mm
Collection : Hors Collection
186 pages
19.00 €

Comment comprendre la politique américaine ?
Jonathan Turak, En collaboration avec Isabelle Parizet
Comment le pays qui a sauvé l’Europe du fascisme au XXe siècle a-t-il pu élire Donald Trump – et que se passe-t-il ensuite ?
Qu’en est-il de cette étrange Constitution américaine qui permet à un candidat à la présidentielle de gagner avec une minorité de voix ?
Comment comprendre l’élection américaine de 2024 ?
Allant au-delà des stéréotypes, ce livre explique les forces démographiques, h[…] EAN : 9782379991202
24/10/2024
135 x 215 mm
Collection : Hors collection – SPM
176 pages
18.00 €

France
La politique étrangère d’Emmanuel Macron
Une grandeur revisitée
Wassim Tayssir, Préface par Gérard Araud
Plus de sept ans après son arrivée à l’Élysée, comment analyser la politique étrangère d’Emmanuel Macron ?

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Parutions du 7 novembre 2024

Psychanalyse et Philosophie

Études psychanalytiques
Monologue partagé avec la folie
Guy Briole
Comment parler de la folie, ce terme aux contours parfois énigmatiques ? Cet ouvrage se propose d’en explorer les multiples facettes et expressions dans des contextes très divers. Dès lors qu’on l’associe à la psychanalyse et au lien transférentiel, ce mot, folie, prend un sens tout à fait singulier qui met au travail le psychanalyste et ceux qui s’adressent à lui quand il leur arrive de perdre la[…] EAN : 9782336490816
31/10/2024
135 x 215 mm
Collection : Études Psychanalytiques
184 pages
20.00 €

Psychanalyse du clash
Transgressions et adolescence
Claude Savinaud, Préface par Philippe Gutton
Au décours de l’adolescence notamment, les transgressions sont monnaie courante. Elles font parfois appel à une réponse judiciaire ou sanitaire, laquelle s’assortit souvent d’une incitation à aller voir du côté des motifs de l’acte transgressif, pour en débrouiller les arcanes inconscients. Notre travail de praticien de la psychopathologie nous amène à en proposer une écoute psychanalytique qui te[…] EAN : 9782336470979
14/11/2024
135 x 215 mm
Collection : Études Psychanalytiques
232 pages
24.00 €

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Plaidoyer pour une gauche universaliste : Susan Neiman contre les dérives du wokisme

— Par Sarha Fauré —

Le livre de Susan Neiman, « La gauche n’est pas woke », apporte une réflexion inédite dans le débat contemporain sur le wokisme, un terme aujourd’hui largement controversé. Alors que de nombreux essais abordant ce sujet adoptent une approche résolument réactionnaire ou conservatrice, Neiman se distingue par une perspective philosophique, nuancée et profondément ancrée dans les idéaux de la gauche universaliste et progressiste. Directrice du prestigieux Einstein Forum à Potsdam, et ayant enseigné dans des universités telles que Yale et Tel-Aviv, Susan Neiman critique les dérives identitaires qu’elle observe au sein de son propre camp politique, tout en réaffirmant son engagement en faveur des valeurs des Lumières.

Dans cet ouvrage, Neiman dénonce ce qu’elle appelle le « tribalisme » de certains mouvements actuels qui, bien qu’animés par une volonté sincère de défendre les opprimés, adoptent des méthodes qu’elle considère comme fondamentalement réactionnaires. Selon elle, le mouvement woke repose sur des émotions traditionnellement associées à la gauche, comme l’empathie et l’indignation face aux injustices, mais se perd en appliquant des idées basées sur l’identité, qui s’opposent à l’universalisme progressiste.

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Au loin, l’appel de la liberté : l’émancipation par la littérature selon Jacques Rancière

Au loin la liberté – Essai sur Tchekhov de Jacques Rancière (La fabrique éditions), 128 p., 13 €.

— Par Hélène Lemoine —
Dans son essai « Au loin la liberté », Jacques Rancière propose une analyse approfondie de l’œuvre d’Anton Tchekhov, en particulier de ses nouvelles. Le point de départ de cette réflexion est une courte nouvelle de l’écrivain russe, où deux gendarmes escortent un vagabond vers la prison. Ce dernier exprime ses rêves de liberté, amenant les gendarmes à se confronter à la « distance effrayante qui les sépare du pays de la liberté ». Cet épisode devient pour Rancière une clé de lecture de l’œuvre de Tchekhov, qui montre à quel point la vie de ses contemporains est éloignée de la liberté, tout en la désignant comme un horizon vers lequel tendre.

Dans les cinq premiers chapitres de l’ouvrage, Rancière met en lumière la dramaturgie de la servitude dans les récits tchekhoviens. Les personnages de Tchekhov, qu’ils soient riches ou pauvres, semblent piégés dans une vie où la soumission est devenue une manière d’être, un état de fait auquel ils ne peuvent échapper.

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Les sœurs Nardal : pionnières de la Cause Noire

Léa Mormin-Chauvac Préface d’Alain Mabanckou

— Par Sabrina Solar —

Paulette, Émilie, Alice, Jane, Cécile, Lucie et Andrée Nardal : sept sœurs originaires de la Martinique, se sont distinguées par leur engagement littéraire et musical. Paulette et Jane, parmi les premières femmes noires admises à la Sorbonne dans les années 1920, ont fondé le « salon littéraire de Clamart ». Paulette a également co-fondé La Revue du monde noir, tandis que ses sœurs ont rédigé des articles engagés et universalistes.

Lire aussi : Les sœurs Nardal, A l’avant-garde de la cause noire — Par Dominique Daeschler

Un printemps éditorial historique

Léa Mormin-Chauvac, avec sa biographie publiée chez Autrement, éclaire l’importance historique des sœurs Nardal dans le mouvement de la négritude. Cette biographie est la première à leur être consacrée et offre une documentation minutieuse sur leur parcours. Les sœurs, élevées par leur père Paul Nardal pour être indépendantes, ont été des figures emblématiques de l’engagement féministe et antiraciste.

La publication simultanée de deux autres ouvrages par les éditions Ròt-Bò-Krik sur des thématiques similaires révèle un intérêt renouvelé pour ces figures historiques.

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« Jesse Owens (Folio Biographies) » par Alain Foix

—  Par Sarha Fauré —

Le livre « Jesse Owens » de la collection Folio Biographies, écrit par Alain Foix, présente une biographie détaillée de l’athlète américain Jesse Owens, connu pour ses exploits sportifs et son impact social durant l’entre-deux-guerres. Owens, né James Cleveland Owens, est devenu une figure de renommée internationale grâce à ses performances exceptionnelles aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, où il remporta quatre médailles d’or (100m, 200m, saut en longueur et relais 4x100m). Cet ouvrage explore non seulement ses prouesses athlétiques, mais aussi son contexte historique et personnel.

Contexte historique et social

Jesse Owens est né le 12 septembre 1913 à Oakville, Alabama, dans une famille pauvre de onze enfants. Ses parents, Henry et Emma Owens, luttent pour subvenir aux besoins de la famille, influençant la jeune vie de Jesse. Sa santé fragile et les conditions économiques difficiles marquent son enfance. En 1920, la famille déménage à Cleveland, cherchant de meilleures opportunités. C’est là que Jesse découvre sa passion pour la course à pied.

Le livre se penche sur la période de ségrégation raciale aux États-Unis et l’impact de cette réalité sur la vie de Jesse Owens, même après ses victoires olympiques.

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Recherches en Esthétique, n° 29, « Le choc », janvier 2024

— Par Mireille Bandou Kermarrec —

Les lecteurs de Recherches en Esthétique seront sans doute surpris de ne pas trouver dans ce numéro l’entretien entre Dominique Berthet et Marc Jimenez qui depuis 1999 ouvre chacun des numéros de la revue. Marc Jimenez, philosophe et professeur émérite en Esthétique et Sciences de l’art, a hélas quitté ce monde. Un choc pour tous les collaborateurs de la revue. Dominique Berthet, fondateur et directeur de Recherches en Esthétique, lui rend hommage dans les premières pages de ce numéro : « Avec la disparition de Marc Jimenez, Recherches en Esthétique perd un précieux collaborateur et un soutien fidèle. En participant à chacun des numéros, il confirmait le fait que la revue est un laboratoire de pensée et que les thèmes traités dépassent le domaine artistique pour toucher au social et au politique, bref à l’existence » (p. 10).

« Le choc », un titre percutant pour ce numéro 29 qui s’intéresse au choc dans l’art au travers de 22 textes, dont deux entretiens d’artistes. Vingt-deux auteurs ont collaboré à la rédaction. Ils sont philosophes, professeurs émérites des universités, esthéticiens, sociologues de l’art, professeurs d’art en lycée et collège, commissaires d’exposition, critiques d’art, performeurs, vidéastes, artistes plasticiens.

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Parutions : les nouveautés du 28 mai 2024

parutions_sciences_socL’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« Histoire du soldat », de Charles Ferdinand Ramuz traduit en créole par Rodolf Étienne

Préface de Jean-Louis Pierre
L’Histoire du Soldat est un conte de Charles Ferdinand Ramuz sur une musique d’Igor Stravinsky.

Un soldat pauvre vend son âme (représentée par son violon) au Diable contre un livre qui prédit l’avenir. Après un séjour offert par le Diable, il revient dans son village. Mais au lieu de durer trois jours, le séjour a duré trois ans. Lorsqu’il revient dans son village, personne ne le reconnaît. Le soldat utilise alors le livre pour devenir riche. Mais incapable d’être heureux avec sa fortune, il joue aux cartes contre le Diable, son argent contre son violon. Le Diable se laisse voler le violon et le soldat peut s’enfuir. Il arrive dans un royaume où une princesse malade est promise par son père le Roi à qui la guérira. Il réussit cette épreuve et épouse la princesse. Malheureusement, cette dernière cherche à connaître son passé. Le soldat quitte le royaume et sa protection et il est emporté par le diable.

« Étrange rencontre » que celle de ces deux immenses créateurs ; profitable à l’un comme à l’autre. Précieuse pour Stravinsky à une étape particulièrement difficile de sa vie, marquante pour Ramuz dont l’écriture va se faire encore plus audacieuse et novatrice comme en témoignent les textes écrits entre 1917 et 1920.

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De mai 68 au Mouvement de Libération des Femmes (MLF)

— Par Michèle Bigot —

« A l’occasion des 40 ans de Mai 68, le réseau féministe « Ruptures » a organisé trois tables rondes, au cours desquelles diverses personnalités féminines sont venues témoigner du creuset qu’a représenté le mouvement de Mai 68 pour la création de ce qui deviendra en 1970 le MLF. Le présent ouvrage figure donc le recueil de ces interventions à vocation historique. Il se divise en trois parties, la première consacrée à l’héritage de Mai 68 et à la création du MLF (100 pages), la seconde à la révolution féministe des années 1970-80 (50 pages) et la troisième aux résonances et à la transmission telles qu’on a pu les connaître des années 90 à aujourd’hui. On remarquera d’emblée que la plus grande part de l’ouvrage est consacrée à revisiter la fin des années soixante, comme le titre de l’ouvrage le laissait supposer. Ce retour en arrière n’est certes pas inutile, ne fût-ce que pour corriger certaines idées qui se sont imposées dans les générations d’aujourd’hui, à savoir que les prémices du mouvement se sont inscrites contre le marxisme et les combats révolutionnaires.

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Les sœurs Nardal, A l’avant-garde de la cause noire

 — Par Dominique Daeschler —

Fraîchement paru aux éditions Autrement, un long plaidoyer pour la reconnaissance du travail des Sœurs Nardal ( antiracisme, féminisme, élaboration d’une conscience noire…), écrit par la journaliste Léa Mormin-Chauvac dont on a pu récemment voir le documentaire qui leur est consacré (en collaboration avec MC Gambart) sur France Télévisions.

Les Nardal ? Sept sœurs, un clan, une tribu qui vit dans une famille cultivée ( père ingénieur, mère musicienne) hors d’une société de classes où les mulâtres et les francs-maçons tiennent le haut du pavé. Pour leurs congénères, les Nardal sont excentriques. Les sept filles voyagent, partent à Paris faire des études dans les années 20 (Sorbonne pour Paulette et Jane les plus connues) et ne tardent pas à tenir salon le dimanche dans leur appartement de Clamart. Un salon où le brassage des idées fait loi…

Cette appétence à discourir, cette capacité à assembler les sœurs Nardal les tiennent d’une éducation singulière pour l’époque où l’on mélange idées, théâtre, concerts( piano, orgue, violon, flûte) dans la grande maison de bois de la rue Schoelcher dont elles se partageront plus tard les étages.

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« L’adonne antillaise – Ressemblance et politique » de Harry Jean

« Les Antilles prêtes à partir, à se défaire du carcan colonial s’inventent un but médian, celui d’une mise en concordance des moyens et des besoins. De fait : que valent la planification, les programmes et à plus forte raison la revendication de réparation face au phénomène de l’échéance électorale érigé en superstructure ? »

« Ce que Bernard Fricoteaux rapporte comme étant un métalangage de la société guadeloupéenne n’engage la capacité de Noir à faire peuple, à faire pays ou à se concevoir comme acteur libre de la politique, mais désigne les affaires judiciaires conçues et portées par un outillage juridictionnel affûté, des magistrats à la solde, pilotes et arrangeurs d’élections truquées au moyen de décisions d’injustice mettant en cause notamment Hégésippe Légitimus et écartant du pouvoir les récalcitrants ou ceux que l’on ne peut plus tenir… » 

« Et l’on aura compris ce qu’insinue cette provocation grossière, au croisement d’une mode littéraire et d’un replâtrage de la colonisation de « papa ». Romans d’espions ambassadeurs de leur sang, feignant la détestation des îles, (d’insignifiantes ant-îles) et qui nous annoncent la disparition de toute forme d’espèces et de coutumes locales (faune, flore et leur usage) par sélection naturelle… par épuisement de la ressource combative… préparant ainsi l’esprit à une sorte de remplacement !

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Art et pratiques du détournement, Dominique Berthet (dir.)

Art et pratiques du détournement, Dominique Berthet (dir.), Paris, L’Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », série « Esthétique », 2023.

— Par Alain Joséphine —

Art et pratiques du détournement est un recueil qui rassemble en un peu moins de deux cents pages les textes du colloque intitulé « Art et détournement » qui s’est déroulé en Guadeloupe en novembre 2018. La première de couverture présente une reproduction d’une installation que l’artiste Richard-Viktor Sainsily Cayol a exposée à la Biennale Internationale d’Art Contemporain de Florence en 2017.

L’ouvrage est articulé autour de deux grands axes. Le premier, « Esthétique du détournement », regroupe cinq textes qui interrogent, précisément, les enjeux esthétiques de cette thématique. Le deuxième axe intitulé « Détournements en Caraïbe », se compose de huit textes qui interrogent davantage les modalités du détournement à travers l’analyse de différentes pratiques d’artistes de la Caraïbe.

Qu’est-ce qu’un détournement ? En avant-propos, Dominique Berthet en rappelle quelques particularités : « Le détournement modifie l’apparence d’un objet, d’une chose, d’une œuvre et propose un écart, un décalage, une nouveauté. Il est une modification de l’usage, de la fonction du contexte, du lieu, de la nature, de l’aspect » (p.

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« Wopso ! ou l’envie de vivre », un essai de Daniel Seguin-Cadiche

Écrite par Marius Gottin, Wopso ! est considérée comme un classique du répertoire théâtral martiniquais. Quelles sont les raisons d’un tel succès ? Cette pièce met en scène deux hommes, Auguste et Fulbert, attendant leur avion pour Sainte-Lucie, île voisine de la Martinique. Ce temps d’attente dans un aéroport – lieu de passage, de transition – est l’occasion pour eux de se remémorer le passé : leurs anecdotes individuelles se mêlent aux évènements politiques et sociaux d’une époque troublée. La langue de chacun des personnages, les intonations, le rythme de la parole, le corps témoignent d’une appartenance à une culture authentique dont ils sont les fiers représentants. Une interrogation sur l’amitié, l’amour et la mort.

Daniel Seguin-Cadiche s’intéresse à l’œuvre romanesque de Joseph Zobel et de Vincent Placoly, ainsi qu’à l’œuvre poétique de Césaire et de Léon-Gontran Damas, les pères de la négritude. Interroger « Wopso !«  est une continuité dans le regard qu’il porte à ces œuvres. En 2002, il publie Vincent Placoly : »Une explosion dans la cathédrale » ou regards sur l’œuvre de Placoly aux Editions L’Harmattan.

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Nos ancêtres les pharaons: Cinq siècles d’illusions sur l’Égypte ancienne

Un livre indispensable de Jean-Loïc Le Quellec

L’Égypte ancienne fascine depuis toujours et de nombreux groupes – aux buts parfois opposés – s’en sont revendiqués ou l’ont instrumentalisée. Ce livre décrypte cette égyptomanie.

Captivés par la grandeur de cette civilisation, il est des convaincus qui soutiennent que les Égyptiens auraient découvert l’Amérique, laissant des hiéroglyphes dans une grotte du Grand Canyon. D’autres voient leur influence dans les pyramides précolombiennes ou dans les boomerangs aborigènes australiens…

Anthropologue, mythologue et préhistorien, Jean-Loïc Le Quellec nous propose de nous pencher sur cette Égypte mythique et sur ceux qui s’en réclament. Au-delà des rêveurs ou des escrocs de l’archéologie, des savants et des idéologues cherchent à lui emprunter sa splendeur pour servir d’autres fins : missionnaires chrétiens, théoriciens racistes du XIXe siècle, abolitionnistes afro-américains, afrocentristes, suprémacistes blancs contemporains.

Avec érudition et humour, l’auteur nous invite à étudier les ressorts de ce mythe égyptien aujourd’hui encore si puissant.

Résumé

Depuis la Renaissance en Europe, l’Egypte antique est considérée comme un modèle dont l’influence s’étend des pyramides précolombiennes au rap contemporain en passant par la culture aborigène australienne, les suprémacistes blancs du XIXe siècle et les abolitionnistes afro-américains.

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Sciences sociales : nouveautés du 1er avril 2024

parutions_sciences_socL’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Urgence obésité : Un cri d’alarme pour la santé des Antillais et Guyanais

— Par Hélène Lemoine —

Aux Antilles et en Guyane, l’obésité s’est transformée en une menace criante pour la santé publique, touchant plus de la moitié de la population. Face à cette situation préoccupante, le journaliste et écrivain André Berthon a lancé un appel vibrant à la conscience collective à travers son dernier ouvrage intitulé « Alerte Obésité!» (Caraibeditions.)

André Berthon expose les faits alarmants : un manque d’activité physique et une alimentation inadaptée sont les principaux coupables de cette épidémie, frappant particulièrement les femmes et mettant en péril la santé des enfants et des adolescents. Les conséquences de l’obésité ne sont pas à prendre à la légère, allant des maladies cardiaques aux troubles sexuels, compromettant ainsi l’espérance de vie des générations à venir.

L’auteur souligne l’urgence de la situation, déplorant le manque de sensibilisation et d’actions concrètes de la part des autorités. Il interpelle les consciences individuelles et collectives, pointant du doigt le manque d’initiatives pour contrer ce fléau. Les femmes, en particulier les jeunes, sont les plus touchées, et la pandémie de COVID-19 a probablement accentué le problème.

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Renée Greusard : « Choisir d’être mère »

Renée Greusard, née en 1984, est une journaliste française dont le parcours professionnel est marqué par une diversité de collaborations avec des médias renommés. Au cours de sa carrière, elle a exercé au sein de différentes rédactions telles que L’Humanité, Les Inrocks, Libération, Causette, Arte Radio, le Mouv, et France Inter. Cependant, c’est en 2011 qu’elle rejoint la rédaction de Rue89, aujourd’hui intégrée à L’Obs, où elle continue d’exercer son métier de journaliste.

Le champ d’expertise de Renée Greusard s’articule principalement autour des sujets relatifs à l’intimité, la sexualité, et le genre. Cette orientation thématique souligne son engagement à explorer des questions sociétales cruciales et souvent délicates. En parallèle à ses contributions journalistiques, elle a étendu son influence en collaborant avec la revue Topo et en adaptant sa série intitulée « Tinder Surprise » pour Arte Creative, témoignant ainsi de sa polyvalence et de sa capacité à toucher différents publics.

En 2020, Renée Greusard élargit son spectre médiatique en co-présentant l’émission « Crac-Crac » avec Monsieur Poulpe sur Canal+. Cette incursion dans le monde de la télévision ajoute une nouvelle dimension à sa carrière, confirmant sa capacité à se diversifier dans le paysage médiatique contemporain.

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« Immanence : dans l’intensité de la vibration d’Aimé Césaire », de Michèle Charles-Nicolas

—-Par Fernand Tiburce Fortuné —

Cet article se veut davantage comme une présentation de l’artiste Michèle Charles-Nicolas (MC-N) de ses œuvres, de ses réflexions sur son esthétique, qu’une analyse complète, approfondie de ses productions plastiques elles-mêmes.

Au sein même du livre, Michèle Charles-Nicolas, des Critiques d’art de qualité, éminents spécialistes font ce travail de décryptage sur lequel je me suis appuyé.

« Le travail de critique littéraire est insuffisant, car il ne parvient pas
à percer tous les mystères d’une création poétique »

R.M RILKE

1 –La pensée créatrice de Michèle Charles-Nicolas

Il est toujours passionnant de découvrir une artiste, un livre d’art, des œuvres avec un mélange de crainte et de curiosité esthétique. Ce livre, parrainé par la Fondation Clément, offre à notre lecture critique, d’une part une appréciation de l’artiste sur son travail et ses motivations profondes, d’autre part une longue interview de l’artiste par Patrick Chamoiseau, enfin des jugements de qualité portés par des critiques d’art sur ses œuvres et son parcours.

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« Guadeloupe, Mai 67 : Massacrer et laisser mourir »

Par Elsa Dorlin (dir.) avec Jean-Pierre Sainton et Mathieu Rigouste.

En mai 1967 en Guadeloupe, un mouvement de grève est réprimé dans le sang par les forces de l’ordre françaises. Elles ouvrent le feu sur la foule en ciblant des militants du mouvement anticolonialiste et syndicaliste ; tirent sur les passants, blessent et arrêtent des dizaines de personnes. Le préfet de Guadeloupe alors en poste est Pierre Bolotte, ancien haut fonctionnaire en Algérie, futur préfet de Seine-Saint-Denis où il créera la BAC. Ce livre revient sur le déroulement des journées de mai et plus largement sur le contexte des années 1950 et 1960 aux Antilles et en Guyane ; sur les mouvements sociaux, indépendantistes et révolutionnaires et la répression sans précédent dont ils ont fait l’objet. Il analyse la politique de maintien de l’ordre en termes de gouvernementalité impériale pour révéler la circulation transatlantique des fonctionnaires, des militaires, des théories et techniques contre-insurrectionnelles de l’Algérie française et de l’OAS aux Antilles, en revenant en métropole. Aux massacres d’État et crimes républicains qui égrènent ces décennies se substituent progressivement des politiques migratoires, sociales et économiques discriminatoires, des idéologies sexuelles, raciales et familiales, qui matérialisent la colonialité du biopouvoir, dont la compréhension est vitale pour les luttes présentes.

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Pesticides – Un colonialisme chimique : L’analyse percutante de Larissa Mies Bombardi

Les pesticides, devenus omniprésents dans notre alimentation et notre environnement, constituent un défi mondial majeur. Larissa Mies Bombardi, chercheuse brésilienne exilée en Europe, dévoile dans son dernier ouvrage, « Pesticides – Un colonialisme chimique », les rouages complexes de cette problématique qui transcende les frontières nationales.

L’emprise de l’agro-industrie mondiale : L’auteure expose le rôle prédominant de l’agro-industrie dans la prolifération massive des pesticides à l’échelle mondiale. Un constat alarmant est dressé, mettant en lumière la mainmise idéologique et physique de cette industrie sur la planète. Le Brésil occupe une place singulière dans ce scénario en tant que plus grand consommateur mondial de pesticides, majoritairement produits par des multinationales européennes.

L’exportation cynique de poisons : Larissa Mies Bombardi dénonce le paradoxe de l’Europe, exportatrice de pesticides qu’elle refuse sur son sol. Cette pratique cynique crée un véritable colonialisme chimique, intoxiquant les terres et les corps étrangers. Un cercle d’empoisonnement s’installe, alimenté par les produits agricoles brésiliens qui ramènent ces poisons sur le continent européen, appelant à une action immédiate pour briser cette chaîne néfaste.

Exil et engagement en Europe : L’exil de Larissa Mies Bombardi en Europe est évoqué sans concession.

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« Mission  à contre-courant – De la Martinique à la Guyane », autobiographie de Charles Jesbac

Auteur : Originaire de la Martinique, où il vit le jour  en  octobre 1944, Charles JESBAC évoque  à travers ce récit, la Mission qui l’a conduit de la Martinique à la Guyane.

Son embarquement en 1964, en tant que militaire, à bord de l’avion où il sera enchaîné, marque le début d’un parcours tumultueux

en terre inconnue.

Contre vents et marées, l’auteur va nous entrainer dans un tourbillon, une lutte de tous les instants pour maintenir son navire à flot jusqu’au bout de sa Mission.

Un parcours atypique, parsemé d’embûches, mais riche en apprentissage ; une école de la vie.

Résumé :

Charles JESBAC

Militaire incorporé au Galion, en 1964 à son arrivée en Guyane, il intègre par la suite, L’Office Nationale des Forêts (l’O.N. F) en tant que prospecteur forestier.

Après avoir parcouru durant trois ans, l’Ouest Guyanais (Saint-Laurent du Maroni à Maripasoula), il devient spécialiste forestier.

A la fin des années 60, il travaillera comme aide-météorologiste au Centre Spatial Guyanais avant d’intégrer la Police Nationale (1969-1995).

Malgré son métier, il gardera un lien très fort avec l’espace naturel et le monde rural.

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« Sunu Gaal Ka Ki Mas – Nou Nou Ka Vwayajé AFreeKa »

La genèse : un voyage au Sunu Gaal

— Par Malik Duranty —

Aux mois de juin, Juillet, Août, Septembre 2022, j’ai en l’honneur de participer à un projet de film documentaire. Il a pour sujet le masque emblématique de la société martiniquaise. Ce dernier qui officie au moment du Carnaval, en particulier le Mardi Gras. Le mas de Papa Djab. Ce film documentaire intitulé « Papa Djab la face cachée du masque » est le fruit de l’initiative de Christian Foret et est réalisé par lui. La démarche de réalisation de ce film documentaire nous emmènera dans une pérégrination au sein du Pays Martinique. À la rencontre de plusieurs Personnalités nous permettant d’appréhender la réalisation, la fonction, l’histoire et la symbolique de ce masque.

Cependant, il est de notoriété publique qu’Aimé Césaire – Chantre de la Négritude – ait déclaré avoir rencontré Papa Djab de retour d’un voyage au Sénégal. À l’occasion du Premier Festival des Arts Nègres, il l’a vu au détour d’une ruelle dans un village de Casamance.

C’est ainsi que lors de la réalisation de ce film documentaire.

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