Le Prêcheur (France) – « Peut-être qu’à la prochaine houle, ces gens-là seront obligés de laisser leur maison », soupire Jean-Guy Gabriel, marin-pêcheur au Prêcheur, au nord-ouest de la Martinique, symbole de la menace pressante de la montée des eaux sur l’île.
Dans le quartier de la Charmeuse, les dernières houles ont détruit l’enrochement érigé par l’homme pour protéger les habitations et retarder le plus possible l’arrivée de la mer.
Le phénomène naturel s’est accéléré: le niveau de la mer s’élève en moyenne de 3,5 mm par an en Martinique, selon les derniers chiffres du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), contre 2,5 mm il y a une dizaine d’années.
« A horizon 2090-2100, la Martinique devrait perdre 5% de son territoire par rapport au seul phénomène de l’élévation du niveau de la mer, avec l’apparition également d’ondes de tempêtes qui vont exacerber la force de pénétration de la mer à l’intérieur des terres« , souligne le géographe Yoann Pélis.
Jean-Guy Gabriel a grandi au Prêcheur, qui compte 1.200 habitants. Il a connu une époque où la fête communale avait lieu devant la plage de la Charmeuse.