— Le n°270 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
Il faut savoir écouter l’herbe qui pousse, percevoir les frémissements les plus subtils, deviner les menaces d’orage ou au contraire de calme plat, et avancer sans transiger.
La Martinique bruisse de multiples initiatives pou sové kréyol-la. Le tabou d’hier est devenu conscience d’un combat nécessaire. Les débats sur « les Métropolitains en Martinique » se multiplient. La chute de cet autre tabou est un prélude aux mesures politiques à définir, et à prendre. La parenthèse loufoque d’un drapeau au konlanbi, décidé par le pouvoir d’un seul et rejeté avec dédain par beaucoup, se referme, dégageant la voie pour d’autres choix.
Les députés du cru ne votent plus mécaniquement les « budgets de l’outre-mer » (malgré leur « anticolonialisme » officiel !), et ruent dans les brancards. Les Parlementaires ne se divisent plus en trois catégories ineptes : les suiveurs dociles de la droite, les suiveurs dociles du P.S., les abstentionnistes feignant de remplacer les oppositions idéologiques et de classes sociales par un clivage sommaire et impuissant entre Français toutes tendances confondues, et Martiniquais toutes nuances sacrifiées.