Marseille – « Nous sommes des activistes et vous ne pouvez pas entrer dans le port de Marseille »: mi-juin, quelques canoës ont brièvement bloqué le plus grand paquebot de croisière du monde, illustrant le ras-le-bol croissant en Méditerranée face à cette industrie jugée trop polluante.
« Quand on a des aberrations comme celle-là sous nos yeux qui nous impactent aussi directement, on ne peut que se sentir investis d’une mission de se mobiliser« , explique Rémy Yves du collectif « Stop Croisières« , créé en mai dans la deuxième ville de France.
Lire aussi : Reprise des croisières : 205 escales de paquebots envisagées dans les eaux de la Martinique
Les activités maritimes sont responsables de 39% des émissions de dioxyde d’azote (NOx) –un polluant de l’air– sur la métropole marseillaise, juste derrière le trafic routier (45%), selon AtmoSud.
Un navire de croisière à quai pendant une heure émet autant que 30.000 véhicules roulant à 30 km/h, estime cet organisme chargé de surveiller la qualité de l’air dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« Aberration« , le mot est martelé par les militants pour décrire le « Wonder of the Seas » qu’ils ont bloqué, propriété de Royal Caribbean: 362 mètres de long, 15 piscines, un simulateur de surf, une patinoire, des robots à cocktail…
Une activité très consommatrice « qui n’a plus lieu d’être dans le monde de demain« , estime Rémy Yves.