Catégorie : Sciences Sociales

Procès de Mazan : « Nous, parlementaires socialistes, demandons à mettre fin au mythe du devoir conjugal »

Collectif

Dans une tribune au « Monde » rédigée sous la forme d’une lettre adressée à Gisèle Pelicot, cent sept élus demandent l’amélioration du traitement judiciaire des violences sexuelles et un débat parlementaire sur la définition pénale du viol.

Chère Gisèle Pelicot,

Nous ne cessons de repenser à ces dix années d’horreur que vous avez vécues, à votre insu, tant cela paraît irréel. Irréel et glaçant, irréel et effrayant, irréel et effroyable. De l’indicible à la lumière d’un procès que vous avez voulu public et médiatisé, votre courage est immense.

Votre combat pour que la honte change de camp, vous l’avez voulu public, vous avez voulu le donner à voir à la France entière, et au-delà. Ce procès est un combat pour toutes les femmes, toutes nos filles, qui sont victimes de violences, d’agressions, de viols, pour laver votre honneur, pour réhabiliter toutes nos sœurs.

Votre conviction, nous l’avons entendue. Porter plainte après un viol est une épreuve supplémentaire infligée aux femmes, et trop peu s’y risquent. Votre détermination vous rend forte, forte de ne pas vous laisser ébranler par les excuses grotesques présentées par la défense.

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Pape François : l’Église a été complice de systèmes qui ont favorisé l’esclavage

Le 1er octobre 2024, une cérémonie exceptionnelle a marqué l’ouverture du synode sur la réforme de gouvernance de l’Église catholique au Vatican. Dans la Basilique Saint-Pierre de Rome, sept cardinaux ont lu des lettres de repentance écrites par le pape François, mettant en lumière sept nouveaux péchés, dont l’Église se reconnaît coupable. Parmi ceux-ci, la complicité dans l’esclavage et le colonialisme a suscité une vive attention.

Le cardinal Michael Czerny, dans un moment de grande solennité, a reconnu que l’Église avait été « complice de systèmes qui ont favorisé l’esclavage et le colonialisme », évoquant les souffrances des peuples indigènes et les droits bafoués de nombreuses communautés à travers l’histoire. Cet aveu sans précédent rappelle la manière dont des systèmes d’oppression ont non seulement arraché des millions d’êtres humains à leurs terres, mais ont également laissé des cicatrices profondes dans le tissu social et culturel de nombreuses nations. Les ravages de l’esclavage et de la colonisation, bien qu’appartenant au passé, continuent d’influencer les structures d’inégalités contemporaines, avec des préjugés persistants et des traumatismes hérités à travers les générations.

Outre cette reconnaissance, d’autres moments forts ont marqué la cérémonie, notamment la demande de pardon pour les torts causés aux femmes.

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L’éphéméride du 4 octobre

Création de la Sécurité Sociale par l’Ordonnance du 4 octobre 1945

La Sécurité sociale est un système assurant des ressources dans un certain espace financier prévu à cet effet ainsi que l’accès aux besoins essentiels (éducation, eau, nourriture, hygiène) à certains citoyens ayants droit hors catastrophe, guerre ou calamité, qui ont accès à une couverture de santé de par leur régime lié au statut (militaire) ou leur fonction d’état et leur pauvreté (si celle-ci est reconnue réelle par les collectivités locales et régionales par exemple). La sécurité sociale fait partie de la protection sociale, elle-même faisant partie de la politique sociale qui est intégrée dans la politique publique ou politique d’État commune. Les administrations de sécurité sociale sont les organismes de droit privé, chargés d’une mission de service public ou privée lorsque celle-ci est d’intérêt public légalement. La Sécurité Sociale est instituée en France le 19 octobre 1945 par ordonnance du général de Gaulle.

Présentation
Les termes sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 :

« Art. 22 — Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays.

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Annulation de la co-officialisation du créole en Martinique : une délibération controversée

En mai 2023, l’Assemblée territoriale de la Martinique avait adopté une délibération historique visant à reconnaître le créole comme langue co-officielle de l’île, aux côtés du français. Cet acte marquait un moment fort, survenant peu après les célébrations du 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Cependant, cette initiative a rapidement été contestée par le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, garant de la légalité des actes des collectivités locales. Il avait demandé à la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) de retirer ce texte, avant de saisir le tribunal administratif de Fort-de-France.

En novembre 2023, la cour administrative d’appel de Bordeaux avait temporairement suspendu cette délibération, après une première décision favorable à la CTM. Ce jeudi, le tribunal administratif de Fort-de-France a finalement annulé la décision de l’Assemblée territoriale, s’appuyant sur l’article 2 de la Constitution française, qui stipule que « la langue de la République est le français », ainsi que sur la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française dans les services publics. Selon les juges, l’article 1er de la délibération de mai 2023 ne respectait pas ces dispositions, rendant illégale la co-officialisation du créole.

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Vie chère : les 8 propositions de Cœur Martinique

L’association Cœur Martinique dévoile huit propositions pour lutter contre la vie chère et promouvoir la production locale. Créé en 2022, le label Cœur Martinique valorise les produits cultivés, conçus, fabriqués ou transformés en Martinique. Ce label a pour objectif de soutenir le développement de la production locale, de dynamiser les secteurs économiques et de favoriser l’émergence de nouvelles filières. Alors que la mobilisation contre la vie chère s’amplifie et que des tables-rondes rassemblent divers acteurs pour élaborer des solutions, l’association propose huit pistes de réflexion :

– Appliquer un taux d’octroi de mer nul sur les produits de première nécessité non concurrents de la production locale.
– Instaurer une TVA à 0 % sur tous les produits de première nécessité, qu’ils soient importés ou locaux.
– Exclure les frais de fret du calcul de l’octroi de mer, en utilisant la valeur FOB (Free On Board) des marchandises au lieu de la valeur CIF (Cost, Insurance, and Freight), qui inclut les frais d’emballage, de transport et d’assurance.
– Encourager et renforcer la consommation de produits locaux.
– Développer la production locale pour générer davantage d’emplois et de revenus.

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En Haïti plus de 700 000 déplacés internes face à la violence et à la précarité

Autre aspect de la crise humanitaire d’une ampleur sans précédent,que traverse Haïti l’augmentation dramatique du nombre de déplacés internes. Plus de 700.000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été contraintes de fuir leur foyer, une conséquence directe de la montée en flèche de la violence des gangs et de la précarité croissante des conditions de vie. Selon les derniers rapports de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de déplacés a augmenté de 22% depuis juin, illustrant l’aggravation rapide de la situation.

La majorité de ces personnes, environ 75%, se sont réfugiées dans les provinces, avec un afflux particulièrement massif dans la région du Grand Sud, qui héberge 45% des déplacés. Ces déplacements massifs mettent une pression énorme sur les communautés d’accueil, qui, malgré leur résilience admirable, peinent à répondre aux besoins croissants. Les ressources, déjà limitées, sont insuffisantes pour faire face à la demande en nourriture, soins de santé, et services de base.

La situation à Port-au-Prince reste particulièrement préoccupante. La capitale accueille un quart des déplacés, vivant dans des conditions souvent insoutenables. Les gangs armés y règnent en maîtres, contrôlant des portions importantes de la ville et exacerbant les difficultés pour les habitants et les déplacés.

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Grande distribution : l’ouverture des livres de compte est une revendication déterminante !

— Le n° 364 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Il faut beaucoup de toupet pour présenter cette revendication comme une lubie idéologique. Dans la négociation avec le RPPRAC, on entend la grande distribution affirmer que ses marges sont faibles, égales à celles de France (comme si d’ailleurs c’était un modèle), qu’elle peut s’engager à les baisser.

On entend Serge Letchimy dire que la CTM veut participer à un organisme de contrôle, mais parler en même temps du « secret des affaires » comme règle admise.

On entend le Préfet déclarer que ses services sont sans complaisance. Ah bon !... Et on doit vous croire, braves gens ?

Au pays du mensonge systémique, croire sur parole serait faire preuve d’une grande naïveté. Nous opposer le « secret des affaires », c’est dire clairement qu’on ne veut une négociation sérieuse, ni sur les prix, ni sur les salaires alors que les deux choses sont liées, et conditionnent le niveau de vie.

 

Retour de flamme assimilationniste 

C’est au prix d’une révision idéologique déchirante, que le mouvement ouvrier antillais s’est sorti de la gangue assimilationniste, qui lui faisait dire « la Martinique, c’est la France », même être un « lambeau de la France palpitant sous d’autres cieux », et réclamer « Nous voulons tout comme en France ».

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Octobre Rose en Martinique : un mois de mobilisation contre le cancer du sein

— Par Sarha Fauré —
Le mois d’octobre marque le début d’une campagne essentielle en Martinique, dédiée à la sensibilisation et à la prévention du cancer du sein. Octobre Rose, symbolisé par le ruban rose, mobilise chaque année des milliers de personnes à travers le monde, et la Martinique n’est pas en reste. Avec près de 250 nouveaux cas diagnostiqués chaque année et environ 60 décès, le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes dans l’île. Cette campagne, qui se déroule du 1er au 31 octobre, joue un rôle crucial pour encourager le dépistage et soutenir la recherche.

L’importance du dépistage en Martinique
Le dépistage précoce est essentiel pour augmenter les chances de guérison. En effet, dans 9 cas sur 10, un cancer du sein détecté tôt peut être guéri. C’est pourquoi l’Agence Régionale de Santé (ARS) et les associations locales comme Ma Tété, Les Amazones ou encore Sein’gulière intensifient leurs efforts durant ce mois pour inciter les femmes, particulièrement celles de plus de 50 ans, à se faire dépister tous les deux ans.

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Inégalité salariale : plus la femme gagne, plus le risque de séparation grandit

— Par Sabrina Solar —

Une étude approfondie menée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) révèle une dynamique intrigante au sein des couples français, où l’écart de revenus entre les partenaires, en particulier lorsque la femme gagne plus que l’homme, semble jouer un rôle crucial dans la stabilité de l’union. Selon cette étude, lorsque la femme contribue de manière significative aux finances du ménage, avec une part supérieure à 55 % des revenus totaux, le risque de séparation augmente considérablement. Ce phénomène s’applique à divers types d’unions – qu’il s’agisse de couples mariés, pacsés ou vivant en cohabitation – et se manifeste de manière encore plus marquée dans les ménages à revenus modestes.

L’étude, publiée en juin dans la revue « European Journal of Population», analyse un échantillon de près d’un million de couples vivant en France entre janvier 2011 et janvier 2017, et examine les répercussions des écarts de revenus sur la stabilité conjugale. Les résultats sont clairs : plus la part de la femme dans le revenu global du couple augmente, plus le risque de séparation s’accroît. Les couples dans lesquels la femme est la principale pourvoyeuse de revenus présentent un risque de rupture supérieur de 11 % à 40 % par rapport aux couples où les revenus sont plus équilibrés.

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Haïti : une crise humanitaire qui perdure, exacerbée par la violence des gangs

— Par Jean Smblé —
Depuis janvier 2024, Haïti vit une escalade sans précédent de la violence, exacerbée par les activités des gangs criminels. Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), plus de 3 600 personnes ont été tuées en seulement quelques mois, illustrant l’ampleur de la crise. Ce pays, déjà marqué par une instabilité politique chronique, fait désormais face à une urgence humanitaire grave, alimentée par des conflits armés et un sous-financement des efforts internationaux.

Une violence en hausse et des répercussions dévastatrices

Haïti, en proie à la violence des gangs depuis des années, a vu la situation se détériorer rapidement ces derniers mois. Le rapport de l’ONU publié en septembre 2024, qui couvre la période de janvier à juin, dresse un tableau sombre : 860 personnes ont été tuées et 393 blessées lors d’opérations de police dans des zones comme Port-au-Prince et d’autres départements autrefois épargnés. Parmi les victimes, des enfants, dont au moins 36, victimes d’un usage disproportionné de la force.

En plus des homicides, la violence sexuelle a pris une ampleur alarmante. L’ONU souligne que les gangs utilisent cette forme de violence comme une arme pour punir, terroriser et contrôler les populations, avec des cas horrifiants de viols collectifs d’enfants, certains âgés de moins de 5 ans.

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Animaux abandonnés en Martinique : révélations sur un massacre programmé.

— Par Julie Bessard, adhérente de l’Association Martiniquaise de Défense des Animaux de Compagnie (AMDAC) —

« Les animaux ne vont pas en enfer, ils y sont déjà »
Victor Hugo

En Martinique, deux dates importantes approchent concernant nos animaux domestiques :

9 octobre : Assises de la prédation animale à la Préfecture pour lesquelles les éleveurs ont proposé l’éradication massive et systématique des chiens errants, divagants, abandonnés ou fugueurs, sans aucune autre solution effective que la mort au bout de la chaîne. Les quelques attaques en meute de troupeaux justifiant ce traitement massif sans alternative sérieuse, même pour les chiens divagants isolés.

10 octobre : date limite de la remise des demandes pour une dotation de 156 000 euros pour la Martinique provenant du ministère de l’Agriculture, projet adressé aux communes et EPCI, pour la stérilisation des chats et chiens errants toutes les mairies que j’ai contactées disent ne pas être au courant de l’appel d’offre et la plupart ne s’y intéressent pas.

La première question serait de savoir pourquoi veut-on se débarrasser des animaux errants ?

« Ce ne sont pas les nôtres », « ils font du bruit », « ils volent de la nourriture », « ils se reproduisent trop », « ils attaquent les autres animaux ».

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La table ronde sur la « vie chère » : l’aboutissement d’une farce et le début d’une tragédie ?

— Par Mireille Pierre-Louis

Contribution à titre personnel

Sommaire

Quelques enseignements de la révolte de 2009

Baisse des taux de l’Octroi de mer aux Antilles après 2009 & Flambée des prix. 2

La « descente aux Enfers » de la Martinique après 2009 2

Table ronde sur la « vie chère » : vers un remake de 2009 encore plus ravageur? 6

Annexes 9

Autres mesures fiscales pour lutter contre la « vie chère »…coûteuses ou inflationnistes 10

Le schéma de la refonte de l’Octroi de mer dans la TVA nationale pour lutter contre « la vie chère » conduira  à une déflagration économique et à une flambée des prix … 11

Et à une ruine des finances locales … 13

Baisse des taux de l’Octroi de mer aux Antilles après 2009 & Flambée des prix.

Après la révolte sociale de 2009, au terme de deux mois de palabres (Les Etats-Généraux de l’Outre-mer), l’Etat a financé des projets (!)1 tous azimuts. Mais le cœur du problème n’avait pas été abordé, il avait même été aggravé, c’est-à-dire la crise des finances locales résultant d’un désengagement budgétaire de l’Etat disproportionné dans les DOM2.

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La solution à la vie chère passe par la refonte du modèle économique actuel !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La problématique de la vie chère est de nature structurelle, et donc ne peut être réglée par des mesures conjoncturelles et limitées dans le temps, telles que la baisse au demeurant illusoire des marges,la péréquation financière, la continuité territoriale trop coûteuse , la baisse de l’octroi de mer et de la TVA contre productive à moyen terme . Ce ne sont là que des cautères sur une jambe de bois !

La problématique de la vie chère en Guadeloupe et en Martinique est l’un des principaux facteurs de tensions sociales et économiques dans ces territoires. Ce phénomène, qui pèse lourdement sur le quotidien des habitants, trouve ses racines dans des dysfonctionnements structurels profonds qui nécessitent une refonte complète du modèle économique et social pour être résolus. Toute solution durable à cette question doit passer par un changement de paradigme qui prenne en compte les spécificités locales, notamment la dépendance économique, les monopoles de distribution, les inégalités sociales et le cadre législatif particulier des départements d’outre-mer.La première raison pour laquelle la solution à la vie chère passe par une refonte structurelle tient à la forte dépendance économique des Antilles françaises vis-à-vis de la France métropolitaine.

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Vide-dressing à l’Ecolieu de Tivoli.

Prenez! Donnez ! Échangez! Un vide-dressing gratuit pour échanger ses vêtements

C’est encore la rentrée, l’occasion de faire du tri dans ses placards et de donner une seconde vie aux vêtements que l’on ne porte plus ! L’équipe de l’Ecolieu de Tivoli vous attend à son grand VIDE DRESSING GRATUIT lors de son prochain mini-marché le 5 octobre !
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Le principe est simple : apportez à l’écolieu de Tivoli, les vêtements dont vous ne voulez plus, jusqu’à la veille du marché (le 4 octobre avant 15h30) et venez le jour J faire de nouvelles trouvailles pour renouveler votre garde-robe.
Tous types de vêtements sont attendus : bébé, enfant, femme ou homme, tout est accepté du moment que l’état est correct. On pense seconde main et solidaire, on offre une 2ème vie aux vêtements qu’on ne porte plus ♻️

Au programme :
Vide dressing gratuit
Visite libre du parcours sensoriel et pédagogique et du site (Plantothèque école médicinale d’Urgence).
VENTE de fruits & légumes, plantes et artisanat
Quiz sur l’industrie textile
Restauration Ital

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RDV à l’Ecolieu de Tivoli de 8h à 12h
Entrée libre – renseignements sur WhatsApp au +596696197892

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Vie chère : une lecture critique des troubles en Martinique

— Par Marie Laurence Delor —

La grande majorité des martiniquais a pleinement conscience, parce qu’elle le vit au quotidien, de l’étiolement de son « pouvoir d’achat » (1) et de l’inflation alimentaire insupportable particulièrement pour les catégories les plus défavorisées. Elle est pourtant dubitative face à ce que certains médias et quelques politiques se sont évertués à qualifier « d’émeute ». Une « émeute est un « soulèvement populaire, généralement spontanée et non organisé » (2). J’insiste sur « populaire », « spontané » et « non organisé ». Ce à quoi on assiste depuis quelques jours n’a rien de « populaire », de « spontanée » et encore moins de « non organisé ».

Ce n’est pas parce qu’une petite minorité instrumentalise un problème réel (le RN a prospéré de cette façon) qu’elle peut prétendre représenter le peuple, prétendre parler et agir en son nom alors même qu’elle le violente, qu’elle l’agresse dans les faits. Rien à voir avec la grande mobilisation de masse de 2009. Combien même que le mouvement n’ait pas abouti aux bénéfices attendus il a permis aux martiniquais d’expérimenter et d’éprouver ce sentiment d’être ensemble, d’être solidaire dans le combat pour un intérêt commun.

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Impôts : en finir avec les partisans du moindre effort

 — Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités —

S’obstiner à refuser toute hausse d’impôt est démagogique et ne peut aboutir qu’à ruiner notre pays ou à remettre en cause notre modèle social. Contrairement à une idée reçue, celui ou celle qui défendra un effort collectif dans ce domaine pourrait très bien y gagner en popularité. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

La dette de la France atteint 3 000 milliards d’euros et son déficit public dépasse 5 % de la richesse produite dans l’année. Chaque année, nous payons à nos créanciers plus de 50 milliards d’intérêts, l’équivalent de 80 % du budget de l’Éducation nationale. La crise sanitaire et le « quoi qu’il en coûte » du président de la République sont passés par là. Mais nous payons aussi l’immense gabegie de plusieurs décennies de baisses d’impôts, totalement inutiles.

La hausse des taux d’intérêt a au moins eu un mérite : vu le coût des emprunts, ceux qui songent à endetter le pays à l’infini ne sont plus nombreux. Un large accord existe désormais sur la nécessité de régler l’addition.

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Éco-anxiété : une étude révèle l’impact psychologique de la crise climatique

— Par Emma Lawrance (*) —

Canicule en Amérique du Nord et certaines parties de l’Asie, inondations au Nigeria et au Brésil, typhon aux Philippines… Les catastrophes climatiques se sont encore multipliées cet été, alors que six des neuf limites planétaires de la Terre ont été franchies. En tant que spécialiste de la santé mentale, je m’inquiète pour les personnes qui ne se sentent pas concernées par l’état de l’environnement en ce moment.

Les recherches Google concernant les termes « éco-anxiété » et « anxiété climatique » ont augmenté de 4 590 % entre 2018 et 2023. Qu’est-ce que l’expérience de cet état signifie, qui est concerné ? Cela peut-il contribuer à catalyser l’action climatique ? Autant de questions que j’ai étudiées ces dernières années dans le cadre de mon travail à la tête du Climate Cares Centre à l’Imperial College de Londres.

Une myriade de définitions

Qu’est-ce que l’« éco-anxiété » ? Le terme fait référence, de façon assez large, à la détresse que l’on ressent face à la destruction de l’environnement et à ses conséquences pour la vie humaine et non humaine.

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Vie chère : mission impossible ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La situation financière actuelle de la France rend effectivement difficile la mise en œuvre de mesures coûteuses, pour lutter contre la vie chère comme celles envisagées pour la Martinique et potentiellement applicables pour l’ensemble des territoires d’outre-mer. Plusieurs éléments doivent être pris en compte pour évaluer la marge de manœuvre de l’État français : d’abord L’État français est  contraint par les règles budgétaires de l’Union européenne (Pacte de stabilité et de croissance) qui impose une réduction progressive du déficit et de la dette. La Commission européenne devrait surveiller de près le retour à une trajectoire budgétaire plus orthodoxe, ce qui limite la flexibilité budgétaire de la France. Puis Supprimer ou alléger la TVA sur certains produits en Martinique (et potentiellement dans d’autres DOM) pourrait avoir un coût considérable. La TVA est une source majeure de recettes pour l’État. Réduire ces recettes sans compensations budgétaires pourrait aggraver le déficit.

Continuité territoriale et péréquation pour le fret maritime : L’idée de compenser les surcoûts du fret maritime par une péréquation nécessite également des financements. Cette mesure pourrait être coûteuse si étendue à l’ensemble des DOM-TOM, car le coût du transport y est significatif et variable selon les territoires .

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La « Semaine Bleue 2024 » à Schœlcher, Sainte-Anne, Le Diamant, & Fort-de-France

Du 1er au 5 octobre 2024

La « Semaine Bleue 2024 » à Schœlcher se déroulera du 1er au 5 octobre sous le thème : « Les voies d’un vieillissement réussi : quel engagement pour entretenir la flamme ? ». Cet événement, orchestré par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), met à l’honneur les personnes âgées ainsi que leurs aidants à travers un programme riche et varié.

L’édition 2024 sera axée sur l’importance de maintenir une activité physique régulière, en mettant l’accent sur la nécessité de bouger au moins 30 minutes par jour. Que ce soit à travers des balades à vélo, des ateliers de relaxation ou encore des exercices de souplesse et d’équilibre, les seniors et leurs proches sont encouragés à participer activement pour favoriser un vieillissement sain. Ce programme est soutenu par des dispositifs locaux comme le Pass’Sport Santé Seniors (P3S) et le Pass’Hand’Inclusion (PHI) pour les personnes en situation de handicap.

Durant cette semaine, diverses activités seront proposées, allant des conférences et ateliers de création, aux actions de prévention en santé. Parmi les temps forts, la journée nationale des aidants du 1er octobre permettra d’échanger autour des problématiques liées à l’accompagnement des seniors.

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Vie chère : une équation quasi impossible à résoudre sans des réformes structurelles ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Martinique fait face à des défis macroéconomiques complexes et interconnectés. La dépendance aux importations, la faiblesse de la production locale, le chômage structurel, la concentration des entreprises, et le vieillissement démographique sont autant de freins à une économie résiliente et diversifiée. Les négociations en cours autour de la vie chère sont un symptôme de ces problèmes de fond, qui nécessiteraient une refonte structurelle pour améliorer la compétitivité et la soutenabilité de l’économie martiniquaise à long terme, mais le financement de ces mesures destinées à régler en partie la vie chère par l’État est problématique vu la dégradation des comptes publics de la France, alors la vie chère aux Antilles, un problème de longue date pas prêt d’être  résolu selon nous !

Ce biais culturel et financier de l’État en Martinique a connu

son apothéose pendant la crise sanitaire de 2020, l’économie avait alors été durant quelques mois quasiment socialisée – l’État prenant en charge les salaires des entreprises à l’arrêt et soutenant tous les acteurs en difficulté. Ce système n’est plus reproductible car depuis cet épisode, la dépense publique en France peine à refluer : elle représentait encore en 2023, 57% de la création de richesse du pays, un record européen, devant les 55% de l’Italie et la Belgique et une moyenne en zone euro de 50%.

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La possibilité du pire, l’urgence du meilleur !

— Le n° 363 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

En quelques heures seulement, la cristallisation de notre situation coloniale s’est étalée dans des faits et gestes lourds de conséquences pratiques ou de force symbolique.

Le gouvernement le plus à droite depuis celui de Vichy, installé avec l’aide ouverte de l’extrême droite, arrive aux affaires en France. Dans sa besace, il amène quatre cadeaux empoisonnés pour les peuples coloniaux, dit d’«outre mer » : deux nouvelles victimes de la répression en Kanaky, un budget réduit de 9,2%, un ministre qui vient de s’illustrer dans le vote d’une loi provocatrice détruisant des décennies d’une paix fragile en Kanaky, l’envoi en Martinique des CRS chassés du pays suite à la révolte de Décembre 59, il y a un 65 ans.

Ce pouvoir, dont l’instabilité prévisible est évidente, baigne dans un environnement international lourd de menaces de guerre, sur une toile de fond de génocide à Gaza et en Cisjordanie, de conflit meurtrier d’Israël avec le Liban, de guerre impérialiste russe contre l’Ukraine, de montée de l’extrême droite dans le monde entier.

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L’éphéméride du 29 septembre

16 septembre 1929 : le brusque réveil de la Pelée

Massacre de Babi Yar les 29 et 30 septembre 1941

— Par André-Marc Belvon —

Une vue de la ville de Saint-Pierre en 1929. – Archives Territoriales de Martinique

Il était environ 22 heures ce lundi 16 septembre 1929 quand une détonation surprenait les Pierrotins qui avaient fait le pari de rebâtir la ville martyre. Le cratère de la Pelée venait de vomir une grande colonne composée de vapeurs et de cendres. 27 ans après, le volcan se réveillait en grondant et en fumant.

«Les quelques nouveaux toits épars et les passants déjà nombreux rencontrés par les voies déblayées, semblent légitimer la confiance de ceux qui espèrent voir renaître la ville de ses ruines. La crainte du volcan chez beaucoup a disparu (…) ». Ces quelques lignes sont de Gustave Thomas Louis Achille, premier Noir en 1905 à être reçu au concours d’agrégation d’anglais, ancien président de l’Union des sociétés martiniquaises des sports athlétiques (USMSA) (Lire Mémoire Sensible du 22 octobre 2021), dont le stade de Bellevue porte le nom. Elles sont extraites d’une étude qu’il a publiée en décembre 1915, dans le Bulletin d’Histoire de la Martinique N°8.

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Haïti en crise : une spirale de violence et d’urgence humanitaire

— Par Jean Samblé —

Depuis plusieurs mois, Haïti vit l’une des crises humanitaires et sécuritaires les plus graves de son histoire récente. Les gangs criminels contrôlent désormais plus de 80% de la capitale Port-au-Prince et étendent leur emprise sur les principales routes du pays, plongeant la population dans un climat d’insécurité généralisée. Selon l’ONU, au moins 3661 personnes ont été tuées depuis janvier, tandis que plus de 700 000 Haïtiens ont dû fuir leurs foyers, dont plus de la moitié sont des enfants. Cette montée de la violence exacerbe une situation déjà désespérée où près de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé cette spirale de violence, appelant à une intervention internationale urgente. « Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’un embargo efficace sur les armes, qui continuent d’affluer dans le pays malgré les sanctions en place. Les gangs utilisent non seulement la violence physique, mais aussi la violence sexuelle comme arme de terreur, des enfants étant souvent victimes de viols collectifs.

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Coupe budgétaire à La Poste : l’avenir des agences communales en péril

— Par Sarha Fauré —

La Poste fait face à un avenir incertain alors qu’une coupe budgétaire de 50 millions d’euros menace son réseau de 17 000 antennes à travers la France. Ce contrat de présence postale territoriale, qui permet à l’entreprise de remplir sa mission de service public, se voit amputé d’une partie de ses financements, mettant en péril la pérennité des agences postales communales, particulièrement dans les zones rurales et plus encore dans les territoires d’outre-mer.

Le PDG de La Poste, Philippe Wahl, a annoncé la réduction lors du congrès de l’Association des maires ruraux de France, expliquant que cette coupe budgétaire affecte directement le fonctionnement des points de contact locaux. Si la situation persiste en 2025, de nombreuses agences pourraient fermer, notamment celles où La Poste prend en charge une partie des salaires des employés communaux. Wahl a souligné que des dépenses importantes avaient déjà été engagées pour l’année à venir, ce qui rend la coupe d’autant plus difficile à absorber.

Signé pour la période 2023-2025 par La Poste, l’AMF et l’État, le contrat de présence postale avait pour objectif de maintenir un maillage territorial dense, où 97% de la population se trouve à moins de cinq kilomètres d’un bureau de poste ou d’une agence communale.

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Végétaliser les villes : une solution face au changement climatique, mais à quel prix sanitaire ?

Florence Fournet, directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), dans une interview accordée à Anaïs Marechal et publiée sur le site Polytechnique insights, la revue de l’INstitut Polytechnique de Paris, évoque les risques sanitaires posés par la végétalisation des villes.

En bref :

La végétalisation des villes est l’une des solutions promues pour atténuer les effets du changement climatique.

Cette approche peut réduire significativement la température urbaine, améliorer le bien-être des citadins et la consommation énergétique.

La végétalisation urbaine crée de nouvelles niches écologiques, favorisant une biodiversité plus variée dans ces milieux, mais elle peut aussi augmenter les risques sanitaires liés aux maladies vectorielles.

La gestion de la végétalisation doit être adaptée pour éviter les risques sanitaires, comme les épidémies de dengue ou la propagation de tiques porteuses de maladies.

Il est essentiel de poursuivre la recherche pour comprendre et minimiser ces risques tout en maximisant les bienfaits de la végétalisation en ville.

En résumé :

Face aux défis du changement climatique, la végétalisation des villes s’impose comme une solution clé pour améliorer la qualité de vie urbaine tout en contribuant à la lutte contre les effets néfastes de la hausse des températures.

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