Catégorie : Sciences Sociales

Vie chère : une lecture critique des troubles en Martinique

— Par Marie Laurence Delor —

La grande majorité des martiniquais a pleinement conscience, parce qu’elle le vit au quotidien, de l’étiolement de son « pouvoir d’achat » (1) et de l’inflation alimentaire insupportable particulièrement pour les catégories les plus défavorisées. Elle est pourtant dubitative face à ce que certains médias et quelques politiques se sont évertués à qualifier « d’émeute ». Une « émeute est un « soulèvement populaire, généralement spontanée et non organisé » (2). J’insiste sur « populaire », « spontané » et « non organisé ». Ce à quoi on assiste depuis quelques jours n’a rien de « populaire », de « spontanée » et encore moins de « non organisé ».

Ce n’est pas parce qu’une petite minorité instrumentalise un problème réel (le RN a prospéré de cette façon) qu’elle peut prétendre représenter le peuple, prétendre parler et agir en son nom alors même qu’elle le violente, qu’elle l’agresse dans les faits. Rien à voir avec la grande mobilisation de masse de 2009. Combien même que le mouvement n’ait pas abouti aux bénéfices attendus il a permis aux martiniquais d’expérimenter et d’éprouver ce sentiment d’être ensemble, d’être solidaire dans le combat pour un intérêt commun.

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Impôts : en finir avec les partisans du moindre effort

 — Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités —

S’obstiner à refuser toute hausse d’impôt est démagogique et ne peut aboutir qu’à ruiner notre pays ou à remettre en cause notre modèle social. Contrairement à une idée reçue, celui ou celle qui défendra un effort collectif dans ce domaine pourrait très bien y gagner en popularité. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

La dette de la France atteint 3 000 milliards d’euros et son déficit public dépasse 5 % de la richesse produite dans l’année. Chaque année, nous payons à nos créanciers plus de 50 milliards d’intérêts, l’équivalent de 80 % du budget de l’Éducation nationale. La crise sanitaire et le « quoi qu’il en coûte » du président de la République sont passés par là. Mais nous payons aussi l’immense gabegie de plusieurs décennies de baisses d’impôts, totalement inutiles.

La hausse des taux d’intérêt a au moins eu un mérite : vu le coût des emprunts, ceux qui songent à endetter le pays à l’infini ne sont plus nombreux. Un large accord existe désormais sur la nécessité de régler l’addition.

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Éco-anxiété : une étude révèle l’impact psychologique de la crise climatique

— Par Emma Lawrance (*) —

Canicule en Amérique du Nord et certaines parties de l’Asie, inondations au Nigeria et au Brésil, typhon aux Philippines… Les catastrophes climatiques se sont encore multipliées cet été, alors que six des neuf limites planétaires de la Terre ont été franchies. En tant que spécialiste de la santé mentale, je m’inquiète pour les personnes qui ne se sentent pas concernées par l’état de l’environnement en ce moment.

Les recherches Google concernant les termes « éco-anxiété » et « anxiété climatique » ont augmenté de 4 590 % entre 2018 et 2023. Qu’est-ce que l’expérience de cet état signifie, qui est concerné ? Cela peut-il contribuer à catalyser l’action climatique ? Autant de questions que j’ai étudiées ces dernières années dans le cadre de mon travail à la tête du Climate Cares Centre à l’Imperial College de Londres.

Une myriade de définitions

Qu’est-ce que l’« éco-anxiété » ? Le terme fait référence, de façon assez large, à la détresse que l’on ressent face à la destruction de l’environnement et à ses conséquences pour la vie humaine et non humaine.

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Vie chère : mission impossible ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La situation financière actuelle de la France rend effectivement difficile la mise en œuvre de mesures coûteuses, pour lutter contre la vie chère comme celles envisagées pour la Martinique et potentiellement applicables pour l’ensemble des territoires d’outre-mer. Plusieurs éléments doivent être pris en compte pour évaluer la marge de manœuvre de l’État français : d’abord L’État français est  contraint par les règles budgétaires de l’Union européenne (Pacte de stabilité et de croissance) qui impose une réduction progressive du déficit et de la dette. La Commission européenne devrait surveiller de près le retour à une trajectoire budgétaire plus orthodoxe, ce qui limite la flexibilité budgétaire de la France. Puis Supprimer ou alléger la TVA sur certains produits en Martinique (et potentiellement dans d’autres DOM) pourrait avoir un coût considérable. La TVA est une source majeure de recettes pour l’État. Réduire ces recettes sans compensations budgétaires pourrait aggraver le déficit.

Continuité territoriale et péréquation pour le fret maritime : L’idée de compenser les surcoûts du fret maritime par une péréquation nécessite également des financements. Cette mesure pourrait être coûteuse si étendue à l’ensemble des DOM-TOM, car le coût du transport y est significatif et variable selon les territoires .

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La « Semaine Bleue 2024 » à Schœlcher, Sainte-Anne, Le Diamant, & Fort-de-France

Du 1er au 5 octobre 2024

La « Semaine Bleue 2024 » à Schœlcher se déroulera du 1er au 5 octobre sous le thème : « Les voies d’un vieillissement réussi : quel engagement pour entretenir la flamme ? ». Cet événement, orchestré par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), met à l’honneur les personnes âgées ainsi que leurs aidants à travers un programme riche et varié.

L’édition 2024 sera axée sur l’importance de maintenir une activité physique régulière, en mettant l’accent sur la nécessité de bouger au moins 30 minutes par jour. Que ce soit à travers des balades à vélo, des ateliers de relaxation ou encore des exercices de souplesse et d’équilibre, les seniors et leurs proches sont encouragés à participer activement pour favoriser un vieillissement sain. Ce programme est soutenu par des dispositifs locaux comme le Pass’Sport Santé Seniors (P3S) et le Pass’Hand’Inclusion (PHI) pour les personnes en situation de handicap.

Durant cette semaine, diverses activités seront proposées, allant des conférences et ateliers de création, aux actions de prévention en santé. Parmi les temps forts, la journée nationale des aidants du 1er octobre permettra d’échanger autour des problématiques liées à l’accompagnement des seniors.

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Vie chère : une équation quasi impossible à résoudre sans des réformes structurelles ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Martinique fait face à des défis macroéconomiques complexes et interconnectés. La dépendance aux importations, la faiblesse de la production locale, le chômage structurel, la concentration des entreprises, et le vieillissement démographique sont autant de freins à une économie résiliente et diversifiée. Les négociations en cours autour de la vie chère sont un symptôme de ces problèmes de fond, qui nécessiteraient une refonte structurelle pour améliorer la compétitivité et la soutenabilité de l’économie martiniquaise à long terme, mais le financement de ces mesures destinées à régler en partie la vie chère par l’État est problématique vu la dégradation des comptes publics de la France, alors la vie chère aux Antilles, un problème de longue date pas prêt d’être  résolu selon nous !

Ce biais culturel et financier de l’État en Martinique a connu

son apothéose pendant la crise sanitaire de 2020, l’économie avait alors été durant quelques mois quasiment socialisée – l’État prenant en charge les salaires des entreprises à l’arrêt et soutenant tous les acteurs en difficulté. Ce système n’est plus reproductible car depuis cet épisode, la dépense publique en France peine à refluer : elle représentait encore en 2023, 57% de la création de richesse du pays, un record européen, devant les 55% de l’Italie et la Belgique et une moyenne en zone euro de 50%.

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La possibilité du pire, l’urgence du meilleur !

— Le n° 363 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

En quelques heures seulement, la cristallisation de notre situation coloniale s’est étalée dans des faits et gestes lourds de conséquences pratiques ou de force symbolique.

Le gouvernement le plus à droite depuis celui de Vichy, installé avec l’aide ouverte de l’extrême droite, arrive aux affaires en France. Dans sa besace, il amène quatre cadeaux empoisonnés pour les peuples coloniaux, dit d’«outre mer » : deux nouvelles victimes de la répression en Kanaky, un budget réduit de 9,2%, un ministre qui vient de s’illustrer dans le vote d’une loi provocatrice détruisant des décennies d’une paix fragile en Kanaky, l’envoi en Martinique des CRS chassés du pays suite à la révolte de Décembre 59, il y a un 65 ans.

Ce pouvoir, dont l’instabilité prévisible est évidente, baigne dans un environnement international lourd de menaces de guerre, sur une toile de fond de génocide à Gaza et en Cisjordanie, de conflit meurtrier d’Israël avec le Liban, de guerre impérialiste russe contre l’Ukraine, de montée de l’extrême droite dans le monde entier.

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L’éphéméride du 29 septembre

16 septembre 1929 : le brusque réveil de la Pelée

Massacre de Babi Yar les 29 et 30 septembre 1941

— Par André-Marc Belvon —

Une vue de la ville de Saint-Pierre en 1929. – Archives Territoriales de Martinique

Il était environ 22 heures ce lundi 16 septembre 1929 quand une détonation surprenait les Pierrotins qui avaient fait le pari de rebâtir la ville martyre. Le cratère de la Pelée venait de vomir une grande colonne composée de vapeurs et de cendres. 27 ans après, le volcan se réveillait en grondant et en fumant.

«Les quelques nouveaux toits épars et les passants déjà nombreux rencontrés par les voies déblayées, semblent légitimer la confiance de ceux qui espèrent voir renaître la ville de ses ruines. La crainte du volcan chez beaucoup a disparu (…) ». Ces quelques lignes sont de Gustave Thomas Louis Achille, premier Noir en 1905 à être reçu au concours d’agrégation d’anglais, ancien président de l’Union des sociétés martiniquaises des sports athlétiques (USMSA) (Lire Mémoire Sensible du 22 octobre 2021), dont le stade de Bellevue porte le nom. Elles sont extraites d’une étude qu’il a publiée en décembre 1915, dans le Bulletin d’Histoire de la Martinique N°8.

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Haïti en crise : une spirale de violence et d’urgence humanitaire

— Par Jean Samblé —

Depuis plusieurs mois, Haïti vit l’une des crises humanitaires et sécuritaires les plus graves de son histoire récente. Les gangs criminels contrôlent désormais plus de 80% de la capitale Port-au-Prince et étendent leur emprise sur les principales routes du pays, plongeant la population dans un climat d’insécurité généralisée. Selon l’ONU, au moins 3661 personnes ont été tuées depuis janvier, tandis que plus de 700 000 Haïtiens ont dû fuir leurs foyers, dont plus de la moitié sont des enfants. Cette montée de la violence exacerbe une situation déjà désespérée où près de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé cette spirale de violence, appelant à une intervention internationale urgente. « Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’un embargo efficace sur les armes, qui continuent d’affluer dans le pays malgré les sanctions en place. Les gangs utilisent non seulement la violence physique, mais aussi la violence sexuelle comme arme de terreur, des enfants étant souvent victimes de viols collectifs.

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Coupe budgétaire à La Poste : l’avenir des agences communales en péril

— Par Sarha Fauré —

La Poste fait face à un avenir incertain alors qu’une coupe budgétaire de 50 millions d’euros menace son réseau de 17 000 antennes à travers la France. Ce contrat de présence postale territoriale, qui permet à l’entreprise de remplir sa mission de service public, se voit amputé d’une partie de ses financements, mettant en péril la pérennité des agences postales communales, particulièrement dans les zones rurales et plus encore dans les territoires d’outre-mer.

Le PDG de La Poste, Philippe Wahl, a annoncé la réduction lors du congrès de l’Association des maires ruraux de France, expliquant que cette coupe budgétaire affecte directement le fonctionnement des points de contact locaux. Si la situation persiste en 2025, de nombreuses agences pourraient fermer, notamment celles où La Poste prend en charge une partie des salaires des employés communaux. Wahl a souligné que des dépenses importantes avaient déjà été engagées pour l’année à venir, ce qui rend la coupe d’autant plus difficile à absorber.

Signé pour la période 2023-2025 par La Poste, l’AMF et l’État, le contrat de présence postale avait pour objectif de maintenir un maillage territorial dense, où 97% de la population se trouve à moins de cinq kilomètres d’un bureau de poste ou d’une agence communale.

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Végétaliser les villes : une solution face au changement climatique, mais à quel prix sanitaire ?

Florence Fournet, directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), dans une interview accordée à Anaïs Marechal et publiée sur le site Polytechnique insights, la revue de l’INstitut Polytechnique de Paris, évoque les risques sanitaires posés par la végétalisation des villes.

En bref :

La végétalisation des villes est l’une des solutions promues pour atténuer les effets du changement climatique.

Cette approche peut réduire significativement la température urbaine, améliorer le bien-être des citadins et la consommation énergétique.

La végétalisation urbaine crée de nouvelles niches écologiques, favorisant une biodiversité plus variée dans ces milieux, mais elle peut aussi augmenter les risques sanitaires liés aux maladies vectorielles.

La gestion de la végétalisation doit être adaptée pour éviter les risques sanitaires, comme les épidémies de dengue ou la propagation de tiques porteuses de maladies.

Il est essentiel de poursuivre la recherche pour comprendre et minimiser ces risques tout en maximisant les bienfaits de la végétalisation en ville.

En résumé :

Face aux défis du changement climatique, la végétalisation des villes s’impose comme une solution clé pour améliorer la qualité de vie urbaine tout en contribuant à la lutte contre les effets néfastes de la hausse des températures.

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Règlement de la vie chère en Martinique : un dispositif en trompe-l’œil?

La grande distribution alimentaire n’est autre que l’arbre qui cache la forêt de la pwofitasyon en Martinique et Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le dispositif proposé pour lutter contre la vie chère en Martinique soulève des questions complexes et des conséquences potentielles sur le modèle économique actuel de l’île, en particulier sur les hypermarchés, et aussi toute la panoplie des commerces et des services où les marges sont tout aussi abusives. A la Guadeloupe et la Martinique, le prix des pièces détachées pour les voitures, demeure aussi un symbole de la vie chère comme d’ailleurs les services de toute nature.

Sur cette île des Antilles la Martinique en proie à un mouvement de contestation depuis le début de septembre, le budget automobile des ménages est nettement plus élevé que dans l’Hexagone, alors que les concertations menées sous l’égide de la préfecture se concentrent  quasiment sur l’alimentation. C’est là une grave erreur de nature à affaiblir le pouvoir d’achat global et changer le comportement des consommateurs victimes du système. La différence du panier alimentaire est certes de 40% avec l’Hexagone, mais pas que… !

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Sortir du débat xénophobe : le sens de la peine

— Communiqué du Syndicat de la Magistrature —
Après plusieurs semaines de calme sur fond de crise institutionnelle, la machine politico-médiatique vient d’être relancée à fond de train sur les questions de sécurité et de justice.

L’emballement a commencé avec la nomination de Didier Migaud en tant que garde des Sceaux, au deuxième rang dans l’ordre protocolaire de l’exécutif en geste  » d’ouverture » et avec celle de Bruno Retailleau comme ministre de l’Intérieur – signe beaucoup plus explicite de l’orientation du nouvel exécutif. Si le premier a d’ores et déjà assuré qu’il défendrait l’indépendance de l’autorité judiciaire, le second n’a pas attendu 24 heures avant de mettre ce serment à rude épreuve.

Depuis hier et l’hyperfocalisation des médias sur un fait criminel visant une femme, révoltant et d’une gravité exceptionnelle, les détournements politiques, l’activation d’une rhétorique xénophobe et les classiques procès en laxisme de la justice se sont appuyés sur les propos du ministre de l’Intérieur qui, la veille, avait dénoncé l’existence d’un « véritable droit à l’inexécution des peines ».

Une telle formulation repose sur plusieurs confusions: d’une part, entre l’inexécution des peines – idée fallacieuse puisque près de 95 % des peines sont exécutées dans les cinq ans de leur prononcé – et les délais de mise à exécution de ces peines, certes parfois indus faute de moyens matériels et humains.

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René Silo : une figure emblématique de la communauté ultramarine s’éteint

Le 26 septembre dernier, la communauté ultramarine de France hexagonale a perdu une de ses figures les plus marquantes : René Silo, décédé à 76 ans à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif. Natif de Trois-Rivières en Guadeloupe, René Silo était bien plus qu’un simple membre actif de la diaspora antillaise. Il représentait un symbole de lutte, de fraternité et de solidarité pour les Ultramarins, ayant laissé une empreinte indélébile dans de nombreux domaines, notamment dans le sport, l’associatif et l’engagement communautaire.

Un pilier pour les Ultramarins

Arrivé en métropole à l’âge de 18 ans avec le Bumidom, René Silo a rapidement gravité dans l’univers professionnel et associatif. Après avoir débuté comme conducteur de bus à la RATP, il s’est hissé au rang de cadre au sein de l’entreprise, jouant un rôle majeur dans le recrutement des jeunes Antillais. Beaucoup lui doivent leur carrière et leur intégration dans la société française. Son engagement ne s’est pas limité à l’aspect professionnel, mais s’est également étendu à la défense des droits et intérêts des Ultramarins en Hexagone, notamment par le biais du Collectifdom et du CREFOM.

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Vaste escroquerie à la Sécurité sociale en Guyane : plus de 4 millions d’euros détournés

Une vaste escroquerie à la Sécurité sociale a été mise au jour en Guyane et en métropole, impliquant la société AZ DOM, spécialisée dans la fourniture de matériel médical à domicile. L’opération judiciaire, menée par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) et le Groupe interministériel de recherches (GIR), a révélé un préjudice de plus de 4 millions d’euros pour l’Assurance maladie. Le parquet de Fort-de-France a annoncé, le 26 septembre 2024, que plusieurs personnes, dont le dirigeant de la société, son épouse, des employés et des médecins complices, avaient été interpellées.

L’enquête, ouverte en 2022 par le parquet de Cayenne, a été confiée à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Fort-de-France, compte tenu de la gravité des faits. Selon les premières conclusions, AZ DOM aurait bénéficié de prescriptions abusives émises par des médecins urgentistes de l’hôpital de Saint-Laurent-du-Maroni, permettant à la société de réclamer des remboursements injustifiés à la caisse générale de Sécurité sociale (CGSS).

L’escroquerie ne s’est pas limitée à la Guyane ; elle aurait touché de nombreux patients, dont des enfants, avec des prescriptions incohérentes présentant parfois des risques létaux.

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La vie chère… une réalité que nous les femmes nous connaissons bien

Samedi 28 septembre. 2024 – 16h Toutes à la Maison des Syndicats

— Par l’Union des Femmes de Martinique —
En 2009, nous étions nombreuses dans ce combat. C’est un combat que nous ne pouvons gagner que dans un mouvement de toute la société. En effet. La vie chère, c’est l’affaire des citoyennes et des citoyens au-delà même des travailleurs et des travailleuses.

À l’Union des Femmes de Martinique, nous avons une définition très large de la vie chère.

Nous réclamons :

  • La baisse des prix sur les produits de première nécessité et des produits qui font le quotidien des femmes, des mères de familles : alimentation. eau, téléphonie, produits, d’hygiène et de toilettes, couches bébés, papier hygiénique, savon machine à laver, etc ..

  • L’accès à des services publics décents : transport, soins pour tous et pour toutes….

Partout dans le monde, et particulièrement à la Martinique, différentes forces posent le problème de la vie chère en liaison avec toutes les souffrances sociales qui nous affectent.

Nous Femmes en majorité.

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De la Révolution à la Révolution …

…le parallèle de 1789 à 2024-2025 !

— Par Bernard Leclaire(*) —
Je ne ferai pas de commentaire direct sur la dissolution de l’Assemblée nationale décrétée par le président de la République. Sachons que cette facture revient à 28,5 millions d’euros pour l’instant. Le temps perdu pour les élections législatives, la longue attente pour la nomination d’un premier ministre et encore le temps compté pour la constitution d’un gouvernement Barnier.  Quel gâchis ! Situation inédite, la France n’a jamais aussi longtemps demeuré dans le flou artistique politique ! Le pire est-il à venir ?

La géopolitique est sur la braise avec la guerre en Ukraine et le torchon continue de brûler entre Israël et la Palestine. Nous pouvons à tout moment déboucher sur une énorme catastrophe. Les grandes puissances nucléaires n’hésitent plus à affirmer leur choix en cas de conflit majeur.

Que se passe-t-il aujourd’hui en France et dans les DOM-TOM ?

Y aurait-il même, quelques similitudes contextuelles entre la période de la prise de la Bastille et la situation de notre époque ? Pourrait-on établir un parallèle entre les conditions de la Révolution française de 1789 et une éventuelle révolution en 2024 ou 2025 à venir ?

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Journée internationale pour le droit à l’avortement, le 28 septembre

— Par l’Association féministe Culture Égalité —

Le samedi 28 septembre 2024 L’avortement est un droit !

Le droit des femmes à disposer de leur corps est menacé dans le monde entier, et les femmes de la Caraïbe sont en première ligne de ce combat. Le 28 septembre, Journée internationale pour le droit à l’avortement, en Martinique aussi, nous ferons entendre nos voix. Notre détermination est sans faille : défendre un droit essentiel qui recule face aux offensives conservatrices.

Malgré un cadre légal apparemment protecteur, l’accès à l’IVG en Martinique demeure précaire. Selon une étude récente du Haut Conseil à l’Égalité, le recours à l’avortement, en hausse ces dernières années, reste inégal en fonction du profil socio-économique des femmes et de la disponibilité des structures médicales. La question de la « liberté garantie » soulève le problème des ressources allouées à cette politique de santé publique. Sans moyens suffisants, ce droit fondamental reste théorique pour beaucoup d’entre nous.

À travers le globe, les droits reproductifs des femmes sont attaqués. En Argentine, aux États-Unis, en Pologne, des mouvements conservateurs tentent de restreindre, voire d’interdire, l’accès à l’avortement.

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L’habitat intergénérationnel : pour qui ?

L’habitat intergénérationnel est un ensemble de logements pouvant accueillir des personnes de tous âges et de situations différentes : étudiants, familles, personnes âgées, etc. Ces différentes générations partagent un même complexe résidentiel sans pour autant partager le même toit. On vous informe sur ce type de logement.

Les projets d’habitation intergénérationnelle sont le plus souvent à l’initiative de structures publiques comme les bailleurs sociaux et les communes, en partenariat avec des associations ou des investisseurs privés. Ces habitations collectives s’adressent à tout le monde, que vous soyez seul, une famille, étudiant ou retraité.

L’habitat intergénérationnel a pour vocation d’améliorer la qualité de vie des résidents :

  • en développant la solidarité entre voisins, à travers le mélange des générations ;
  • en luttant contre l’isolement des personnes vivant seules (étudiants, personnes âgées…).

Comment se compose l’habitat intergénérationnel ?

Par définition, l’habitat intergénérationnel s’adresse à tous les âges.

Les logements sont conçus pour répondre aux besoins particuliers des différentes générations et structures familiales (équipements adaptés pour les personnes âgées, plusieurs chambres pour les familles, espaces extérieurs pour les enfants, etc.).

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Plaidoyer pour une gauche universaliste : Susan Neiman contre les dérives du wokisme

— Par Sarha Fauré —

Le livre de Susan Neiman, « La gauche n’est pas woke », apporte une réflexion inédite dans le débat contemporain sur le wokisme, un terme aujourd’hui largement controversé. Alors que de nombreux essais abordant ce sujet adoptent une approche résolument réactionnaire ou conservatrice, Neiman se distingue par une perspective philosophique, nuancée et profondément ancrée dans les idéaux de la gauche universaliste et progressiste. Directrice du prestigieux Einstein Forum à Potsdam, et ayant enseigné dans des universités telles que Yale et Tel-Aviv, Susan Neiman critique les dérives identitaires qu’elle observe au sein de son propre camp politique, tout en réaffirmant son engagement en faveur des valeurs des Lumières.

Dans cet ouvrage, Neiman dénonce ce qu’elle appelle le « tribalisme » de certains mouvements actuels qui, bien qu’animés par une volonté sincère de défendre les opprimés, adoptent des méthodes qu’elle considère comme fondamentalement réactionnaires. Selon elle, le mouvement woke repose sur des émotions traditionnellement associées à la gauche, comme l’empathie et l’indignation face aux injustices, mais se perd en appliquant des idées basées sur l’identité, qui s’opposent à l’universalisme progressiste.

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Le retour des CRS en Martinique : entre provocation et souvenirs amers

Le retour des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) en Martinique suscite une vague de réactions mêlées de crainte, de colère et de nostalgie amère. Depuis les émeutes sanglantes de décembre 1959, au cours desquelles trois jeunes Martiniquais avaient trouvé la mort, la présence des CRS était devenue un symbole de tensions profondes entre l’île caribéenne et l’État français.

Aujourd’hui, l’envoi de la CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, enflamme à nouveau les esprits. Pour Yann, 43 ans, habitant de Fort-de-France, cette décision est « la goutte d’eau qui va faire déborder le vase ». Dans un contexte où les Martiniquais expriment leur colère face à la vie chère, l’arrivée de cette unité répressive apparaît comme une provocation. « Au lieu de s’engager dans un dialogue sincère, l’État choisit la répression », s’insurge Yann.

Mi-septembre, les tensions s’étaient déjà accentuées lorsque le collectif RPPRAC, fer de lance de la mobilisation, avait quitté les négociations en raison du refus du préfet de retransmettre les débats en direct. La préfecture, bien que promettant une nouvelle table ronde, n’a pas encore annoncé les modalités précises de ce dialogue, laissant place à l’incertitude.

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Suppression ciblée de l’Octroi de Mer en Martinique : une première réponse à la crise sociale contre la vie chère

Face à la montée des tensions sociales et aux revendications croissantes contre le coût élevé de la vie en Martinique, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) a annoncé le mercredi 25 septembre 2024 la mise en place d’un dispositif exceptionnel. Ce dernier prévoit la suppression de l’octroi de mer, une taxe sur les biens importés, pour des milliers de produits de première nécessité, tels que les pâtes, conserves et couches. Cette mesure concerne 54 familles de produits essentiels, soit plus de 5 900 articles, et sera proposée à l’Assemblée de Martinique lors de la session prévue les 3 et 4 octobre 2024.

Cette décision intervient en réponse à un large mouvement de protestation contre la vie chère, qui a débuté en septembre sous l’impulsion du collectif RRPRAC (Rassemblement pour la Réduction des Prix et la Réforme de l’Octroi de Mer). Le collectif exige une harmonisation des prix des produits alimentaires avec ceux de la France métropolitaine, où ils sont en moyenne 40 % moins chers.

Le dispositif, d’une durée expérimentale de 36 mois, représente un effort fiscal annuel de 5,98 millions d’euros pour les collectivités locales.

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« Ainsi l’animal et nous » de Kaoutar Harchi

— Par Sabrina Solar —

Dans son essai « Ainsi l’animal et nous » (Actes Sud, 2024), Kaoutar Harchi, sociologue et écrivaine, propose une réflexion inédite et ambitieuse sur les liens profonds entre les violences subies par les animaux et celles infligées aux humains marginalisés. En explorant le concept d’ »animalisation », elle démontre comment la réduction des individus à une supposée « animalité » a servi d’outil de domination et de marginalisation à travers l’histoire, et continue de structurer les rapports sociaux contemporains.

L’animalité au cœur de la violence sociale

Partant de sa propre expérience, Harchi ancre son ouvrage dans une « scène marquante de son enfance ». Lors d’un été dans un quartier populaire, un jeune garçon nommé Mustapha est mordu par un chien policier. La réaction violente des forces de l’ordre, qui menacent la foule en criant « c’est vous les chiens », illustre la manière dont le pouvoir établit une hiérarchie entre humains, traitant certains comme des êtres inférieurs, réduits à l’animalité. Cet événement devient un exemple frappant de la façon dont « l’animalisation des minorités » a été et demeure un « instrument de domination sociale« .

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Martinique : un retour au « calme », qui ne règle rien

Après plusieurs jours de tensions intenses en Martinique, les autorités ont annoncé un retour progressif au calme. Les manifestations contre la vie chère, qui avaient débuté début septembre 2024, ont donné lieu à des violences urbaines sans précédent, marquant profondément l’île des Caraïbes. Le préfet Jean-Christophe Bouvier, représentant de l’État, a déclaré lors d’une conférence de presse le 24 septembre que « l’ordre avait été rétabli » après des nuits marquées par de graves incidents.

Malgré ce regain de stabilité, la préfecture a maintenu un couvre-feu partiel instauré le 18 septembre, interdisant les déplacements de 21 h 30 à 5 h dans plusieurs quartiers de Fort-de-France et de Lamentin. Cette mesure, prolongée jusqu’à jeudi, a été élargie au quartier de Sainte-Thérèse, épicentre des violences. En marge de ce dispositif, les forces de l’ordre ont procédé à une série d’interpellations, avec 33 personnes arrêtées depuis le début de la crise, et plusieurs barrages levés.

Le mouvement social a cependant été marqué par des épisodes particulièrement graves. Trois personnes ont été blessées, dont une par balle, et plusieurs incidents ont menacé la sécurité des policiers.

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Les CRS n’ont jamais tué personne en Martinique

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Le sujet n’est pas de porter de jugement sur l’envoi de la CRS 8 en Martinique. Dans les circonstances difficiles, le préfet a toujours fait appel à des forces spéciales de police venant de l’Hexagone. Malgré les protestations convenues, toujours au rendez-vous, comme celles d’aujourd’hui, les élus et les syndicalistes s’en sont toujours trouvés satisfaits à la fin. Oubliant leurs préventions, l’ordre rétabli sans bavures, c’est comme s’ils en étaient à l’origine. Il en fut ainsi des gendarmes mobiles, à plusieurs reprises, comme du GIGN, il y a 3 ans, et comme il en sera probablement de la CRS 8. Si, à entendre ses contempteurs, l’acronyme CRS est devenu un mythe fantasmé et diabolisé, de sorte qu’une compagnie d’exception ne peut être à leurs yeux que plus proche du diable. Sauf qu’en réalité, les de bavures policières, comme pour toutes les professions, sont plus à craindre des services et des hommes inexpérimentés que l’inverse. Reste qu’aucun élu ne veut être en retard d’une bavure possible de la part d’un corps aussi sulfureux et idéologiquement signifiant que celui des CRS.

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