« Monsieur le président de la République,
Après 2 semaines seulement d’épidémies hivernales, habituelles et prévisibles, les services de réanimations pédiatriques partout en France sont saturés, les services d’hospitalisation débordent, les soins dits non urgents sont reportés et plus de 15 enfants parisiens ont été transférés hors région, à Reims, Rouen, Amiens, Orléans, alors que leur situation médicale était critique.
Monsieur François Braun, ministre de la Santé, a jugé récemment que nous avions l’habitude de ces pics hivernaux et que ces transferts se font sans mettre en danger les enfants. Nous dénonçons ici la dégradation criante des soins apportés aux enfants qui les met quotidiennement en danger.
Alors, nous, pédiatres et soignants en pédiatrie, nous tiendrons, comme d’habitude. Nous ferons le maximum pour offrir les meilleurs soins possibles aux enfants : nous garderons des enfants sur des brancards aux urgences, hospitaliserons des enfants dans des réanimations adultes qui, par solidarité, essayeront de faire au mieux, rassurerons des parents désemparés de voir leur enfant transféré dans un hôpital à plusieurs centaines de kilomètres. Nous serons auprès des patients suivis pour maladie chronique, nous tiendrons un discours rassurant en expliquant que l’annulation des examens nécessaires n’aura pas de conséquence, que le 3e report d’une chirurgie du rachis programmée pour améliorer la respiration et la qualité de vie de leur enfant sera le dernier.