— Par Max Dorléans (GRS) —
La très récente prolongation du « partenariat de mécénat » (24 mai) entre le groupe Bernard Hayot (GBH) et la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (représentée par son président Jean-Marc Ayrault), est presque passée inaperçue chez nous.
Pourtant, le moins qu’on puisse dire, c’est que ce « partenariat » de GBH avec une fondation ayant explicitement pour objet de travailler sur la question de l’esclavage, n’a rien d’anodin. Voire il est même contraire aux intérêts de fond de GBH. En effet, outre l’intérêt fiscal tiré de ce type d’association, l’objet même de l’étude – comme par ailleurs son ambition – est loin d’être ordinaire. Puisqu’en l’occurrence, le plus grand groupe économique et financier martiniquais (et des DOM) se paye le « luxe » de contribuer à des travaux et recherches sur la question à l’origine de la fortune de Bernard Hayot (et de sa famille), et de la puissance de GBH. Un « luxe » donc formellement contradictoire avec ses intérêts, sauf qu’ici, l’objet de ce travail se veut abstrait (de science historique pure, comme une matière inerte), « pour l’intérêt général et la cohésion nationale », et non évidemment à portée partisane, sociale et politique.