Catégorie : Sciences Sociales

Martinique : vie chère et crise identitaire, l’explosion sociale annoncée

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La face cachée de la vie chère en question , bientôt dévoilée avec l’explosion différée en 2025 des inégalités sociales et des tensions ethniques et identitaires en Martinique ?

La crise sociale qui secoue actuellement la Martinique n’est pas seulement une révolte contre la vie chère. Les violences, pillages et destructions d’entreprises qui ont éclaté sur l’île ne peuvent être réduits à de simples « dégâts collatéraux » comme l’analyse le professeur en psychiatrie Armand Charles Nicolas . Nous sommes bien en présence d’une psychose collective de nature identitaire et d’une crise systémique qui ne se terminera certainement pas avec la signature d’un protocole d’accord sur les moyens envisagés par les acteurs politiques et économiques pour lutter contre la vie chère. La crise sociale en Martinique, centrée autour de la vie chère, risque en effet plutôt à court et moyen terme de précipiter une crise économique et financière aujourd’hui latente aux conséquences potentiellement dévastatrices pour l’île. Cette crise à venir serait le fruit de la conjonction de plusieurs facteurs structurels, hérités du modèle politique et économique de la départementalisation, et des dynamiques idéologiques actuelles de radicalisation sociale et politique.

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La biodiversité : un urgent appel à la mobilisation globale

— Par Sabrina Solar —
La biodiversité est un pilier fondamental de la vie sur Terre, soutenant les écosystèmes qui fournissent des services vitaux pour l’humanité, tels que la nourriture, l’eau potable, et la régulation du climat. Malheureusement, tous les indicateurs mondiaux révèlent un déclin alarmant de la biodiversité, avec des conséquences qui pourraient s’avérer catastrophiques pour la planète et ses habitants. Selon l’Indice Planète Vivante (IPV), la taille moyenne des populations d’animaux sauvages a chuté de 73 % entre 1970 et 2020, soulignant une crise écologique majeure qui appelle à des actions immédiates et concertées.

État des lieux de la biodiversité

L’IPV, qui suit près de 35 000 populations de 5 495 espèces, y compris des mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens, présente des résultats préoccupants. Les données révèlent des déclins dramatiques des populations selon le milieu :

– Espèces d’eau douce : En moyenne, ces espèces ont connu une chute de 85 %.
– Espèces terrestres : Les populations ont diminué de 69 %.
– Espèces marines : La diminution atteint 56 %.

Les régions les plus touchées par ce déclin sont l’Amérique latine et les Caraïbes, où les populations animales ont chuté de 95 %.

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Insulte en direction de Mme karine Mousseau

—Communiqué de l’association féministe Culture Égalité —

Depuis plusieurs semaines le peuple martiniquais est engagé dans une lutte sociale très difficile dans laquelle l’association féministe martiniquaise Culture Égalité prend toute sa part.
Cependant, si nous avons clairement choisi notre camp, comme l’a montré avec éclat notre participation à la manifestation du samedi 12/10, Culture Egalité n’admettra jamais que des femmes, de quelque bord politique qu’elles soient, soient insultées pour avoir exprimé leur opinion et soient attaquées dans leur vie privée comme on ne le ferait pas, comme on ne le fait jamais pour les hommes.
Parce que nous nous battons contre la vie chère, certes, mais aussi contre l’ordre patriarcal, pour la construction d’une société non sexiste, une société d’égalité, respectueuse des droits de tous les êtres humains et des femmes en particulier.
Aussi, nous condamnons fermement tout propos ordurier tenu sur une femme politique, quelle qu’elle soit, et nous adjurons tout.es les responsables soucieux.ses de l’union de la population pour la victoire à se désolidariser de tels propos qui relèvent des violences à l’encontre des femmes. Violences qui s’inscrivent dans la tradition colonialiste et patriarcale que nous combattons.

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Contre la vie chère : déjà six semaines de lutte !

— Le n° 366 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Lorsqu’une fraction du peuple engage une lutte légitime, le premier devoir est de se mettre de son côté. Nous reviendrons plus tard sur ce qui a rendu, et qui rend toujours, ce réflexe difficile pour certains, impossible pour d’autres.

Aujourd’hui, la jonction entre le RPPRAC et les organisations de luttes plus anciennes n’est pas parfaite, mais des actions parallèles, voire communes, rendent le débat plus aisé.

Au stade où nous sommes des négociations entre le RPPRAC et les autorités, deux sujets étroitement liés méritent d’être évoqués : la transparence et le contrôle.

Comment parler des « marges » de la grande distribution, des grossistes, des transporteurs, etc., sans avoir accès à leurs livres de compte ? Interpellée sur cette question par notre camarade Philippe Pierre-Charles lors d’un débat à Martinique la première, la patronne du Medef a répondu : secret des affaires.

Un secret si coriace que le dépôt de ces comptes au tribunal de commerce, pourtant obligatoire, n’est pas respecté chez nous !

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L’éphéméride du 15 octobre

Joseph Gallieni fait fusiller les princes malgaches, dans la colonie de Madagascar et ses dépendances le 15 octobre 1896.

Gallieni est envoyé en 1896 à Madagascar en tant que résident général. Il arrive à Tananarive le 15 septembre. À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère la méthode forte pour endiguer la montée de la résistance anti-coloniale. Il instaure le travail forcé des indigènes en imposant 50 jours de corvée par adulte. La cour royale, foyer de résistance contre la France, est placée sous surveillance.
Le 11 octobre 1896, lendemain du départ de l’ancien résident général Laroche, Gallieni, qui jouit des pleins pouvoirs, fait arrêter le prince Ratsimamanga et Rainandriamampandry, ministre de l’Intérieur, et les traduit devant le Conseil de guerre pour rébellion et « fahavalisme ». Le 15 octobre, à l’issue d’une parodie de procèsNote 1,8, ils sont condamnés à mort et exécutés à titre d’exemple, souhaitant faire « forte impression sur les indigènes ». Un des membres du Conseil de guerre devait confirmer par la suite que les deux accusés avaient été « condamnés sur ordre » de Gallieni.

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Martinique : couvre-feu prolongé jusqu’au 21 octobre

Face à la persistance de graves troubles à l’ordre public, le préfet de la Martinique a pris la décision de prolonger plusieurs mesures administratives afin de garantir la sécurité des personnes et des biens. Cette prolongation concerne tout d’abord le couvre-feu, désormais en vigueur sur l’ensemble du territoire martiniquais entre 21h00 et 05h00 du lundi 14 au lundi 21 octobre 2024. Cette mesure, déjà mise en place le 9 octobre, vise à protéger les habitants ainsi que les infrastructures locales dans un contexte de crise sociale marquée par des émeutes, incendies et confrontations violentes avec les forces de l’ordre. Les autorités ont précisé que le couvre-feu pourrait être reconduit si nécessaire.

Des dérogations à cette interdiction de déplacement seront possibles pour des raisons impérieuses de santé et dans le cadre d’activités professionnelles, mais les forces de l’ordre procéderont à des contrôles renforcés.

En outre, l’interdiction d’achat, de vente et de transport de carburant, de produits pétroliers, ainsi que de produits chimiques inflammables, corrosifs ou explosifs (notamment des produits ménagers) reste en vigueur jusqu’au 21 octobre 2024. Cette mesure s’applique dans toutes les stations-service et les commerces de détail du territoire.

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Une motion, deux motions, trois motions… ou l’art de combattre le pouvoir régalien

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Pour les partisans de l’autonomie de l’article 74 qui s’adressaient aux électeurs martiniquais lors des consultations électorales de janvier 2010, la conservation par l’État des pouvoirs régaliens avait été présentée comme la parade parfaite contre les dérives éventuelles d’une nouvelle collectivité. Que fallait-il craindre de l’évolution statutaire, disait-on, dès lors que la garantie contre les dérives éventuelles allait être assurée par l’État gardien du pouvoir de police, de justice et défense ? Ce fut l’argument massue utilisé pour convaincre une population réticente à franchir le pas institutionnel. Or, nul ne peut ignorer que le refus d’accepter l’autorité de la France sur nos deux îles de Guadeloupe et de Martinique a été très précisément à l’origine des revendications de rupture.

Le pouvoir régalien, un piège pour l’État.

Dès lors, la question se pose de savoir si l’État peut exercer en Martinique le pouvoir régalien qui lui est reconnu sur le papier même en cas d’autonomie, et si cette prérogative ne constitue pas en réalité un véritable piège pour les gouvernements. Votre serviteur n’avait pas craint dans plusieurs articles de signaler que dans les perspectives annoncées le pouvoir régalien n’était qu’un leurre.

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L’éphéméride du 14 octobre

Création « officielle » de l’OJAM le 14 octobre 1962

Le Manifeste de l’OJAM (OJAM pour Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique) ou « La Martinique aux martiniquais », est un manifeste rédigé en 1962 en Martinique par 18 auteurs. Il fut placardé en Martinique les 23 et 24 décembre 1962

Les 18 auteurs
Rodolphe Désiré, Renaud de Grandmaison, Henri Pied, Hervé Florent, Marc Pulvar, Joseph René-Corail, Léon Sainte-Rose, Charles Davidas, Roger Riam, Victor Lessort, Gesner Mencé, Henri Armougon, Manfred Lamotte, Guy Dufond, Guy Anglionin, Georges Aliker, Josiane Saint-Louis-Augustin et Roland Lordinot.

Conséquences et réactions
Les 18 jeunes auteurs de ce manifeste sont arrêtés, emprisonnés à Fresnes et accusés d’atteinte à la sûreté de l’État. Ils sont jugés, lors d’un procès politique en 1964 qui se soldera par un acquittement général.

En décembre 1959, 3 fils de la Martinique, BETZI, MARAJO, ROSILE, tombaient victimes des coups du colonialisme français. Ce sacrifice montra à la jeunesse de notre pays la voie de l’émancipation, de la fierté, de la dignité.
Depuis, notre peuple, si longtemps plongé dans les ténèbres de l’histoire, offre une résistance de plus en plus grande à l’oppression coloniale.

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Et si l’État réactivait le BUMIDOM…

Par Michèle Latouche

Les Compagnies républicaines de sécurité avaient été bannies de l’île après la mort d’Edmond Eloi, surnommé Rosile, Christian Marajo et Julien Betzi, lors des « événements » de 1959.

Le 24 décembre 1959, le Conseil Général adoptait une motion demandant le retrait de tous les C.R.S. et des éléments racistes indésirables.

Un certain émoi a accompagné l’arrivée depuis deux semaines de la huitième Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS 8), une unité d’élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines créée en 2021.

Cette décision a constitué pour de nombreux martiniquais un chiffon rouge qui ravive les rancœurs et les douleurs et enfouies et a force symbolique de réitération du rapport de domination de l’État sur la population et les institutions locales. Mais le rétablissement de l’ordre ne s’est pas opéré. Au contraire, du nord au sud, de ronds- points occupés aux nuits incendiaires, l’embrasement gagne.

Quel sens donner à ces manifestations spontanées et violentes, quasi concomitantes avec des mouvements sociaux revendicatifs, telles des braises couvant sous une cendre qui depuis des décennies ne parvient pas à refroidir ?

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S’extraire du présentisme pour mieux comprendre et dessiner les perspectives d’avenir de la Martinique !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La probabilité de la signature  du protocole d’accord sur la vie chère en Martinique, bien qu’importante, ne suffira pas à mettre fin au malaise profond qui agite l’île. La crise actuelle de la vie chère aurait pu être évitée si ce n’était pas l’influence de la dictature de l’émotion , du présentisme et le culte par les élus de la métaphore du nez dans le guidon et surtout de la radicalisation qui interdisent toute analyse prospective de la situation politique et économique en Martinique. Le préfet de la Martinique a eu grandement tort de prendre l’initiative d’une table ronde sur la vie chère sous la pression d’un groupe d’activistes. Cela constitue une faute d’appréciation de la problématique de la vie chère qui s’avère structurelle et impossible à régler dans un temps court comme le dénote des négociations ardues qui traînent en longueur. Dans cette affaire de la vie chère,il y a eu sans conteste une très mauvaise appréhension de la notion de gestion de crise . Ainsi la gestion de crise permet de prendre conscience d’une réponse à la crise dans sa globalité , ce qui n’a été le cas des acteurs politiques et économiques en Martinique.

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Étudiants africains et discrimination au pays de Césaire ?

—Par Jean-Michel Salmon(*) —

A la suite d’une décision par les instances de l’Université des Antilles d’appliquer aux étudiants de Licence la réforme Macron dite des « droits différenciés », les étudiants de nationalité extra-communautaire (ne relevant pas de l’Union Européenne), avec dérogation pour « la grande Caraïbe et l’Inde »(1) ,  soit, pour la seule Faculté de Droit et d’Économie de la Martinique, une centaine d’étudiants pour la quasi-totalité Africains, sont depuis cette rentrée universitaire 2024-25 sommés de payer des droits d’inscription de l’ordre de 3 000 euros, environ dix fois plus élevés que ceux que doivent donc payer les étudiants antillais, européens, caribéens et indiens.

Ces droits sont particulièrement exorbitants pour ces étudiants africains qui ont déjà dû faire face au coût de leur voyage et doivent en sus bien entendu assumer aussi le coût global de leur résidence en Martinique (logement, alimentation, transport…). Pour pouvoir eux aussi échapper à l’application de ces droits différenciés, ils sont signé une pétition qu’ils ont adressé aux différentes instances de l’Université des Antilles.

Leur demande en exonération de ces droits différenciés – novlangue pour dire que le coût est dix fois plus élevé – doit être soutenue par les enseignants-chercheurs du pôle Martinique, pour les motifs suivants :

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Comment l’État a contribué à transformer les Antilles en dynamite

Un regard sur les finances des communes des DOM à la lumière de la révolte antillaise

— Mireille Pierre-Louis —
Contribution à titre personnel, mise-à-jour le 10 octobre 2024

  • Un désengagement budgétaire de l’Etat disproportionné dans les DOM
  • L’exemple d’une pression fiscale démesurée, la Guyane
  • Les effets irrémédiables de la baisse des dotations des communes
  • Un mea culpa de l’Etat… sans véritable remise à niveau des dotations de péréquation
  • L’étau se resserre autour des communes antillaises
  • Ajustements structurels/Chaos : un remède étendu aux DOM?
  • Les enseignements de la crise de 2009
  • Une pénurie de fonds publics?
  • La jeunesse antillaise laissée pour compte…
  • Le marché de l’emploi se restreint …pour les Antillais
  • Des « préjugés officiels « en guise de diagnostic
  • Une carence de l’Etat à garantir l’équité sur tout le territoire

  • Annexe : Le motif de la « vie chère »… pour parachever une mainmise?

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La révolte actuelle aux Antilles, provoquée par le refus de la vaccination obligatoire des soignants et du passe sanitaire, et dont les enjeux dépassent leurs frontières, fait, à maints égards, écho à celle de 2009 dans les 4 DOM, puis à celles plus récentes à partir de 2017, en Guyane, Mayotte, et à la Réunion.

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Réduction du budget des Outre-mer : tensions et incertitudes face à une baisse de 9 % en 2025

— Par Jean Samblé —

Le budget des Outre-mer pour 2025 suscite de vives inquiétudes dans les territoires ultramarins. Annoncé le 10 octobre, il prévoit une réduction de 9 % par rapport à l’année précédente, soit une diminution de 250 millions d’euros, portant le total à 2,49 milliards d’euros. Cette baisse significative intervient dans un contexte de crises sociales multiples, notamment en Martinique, où les tensions sur le coût de la vie continuent de croître.

Deux tiers du budget seront alloués aux exonérations de cotisations sociales pour stimuler l’emploi, tandis que le soutien à la compétitivité des entreprises bénéficiera d’une augmentation de 100 millions d’euros. Cependant, le programme dédié aux conditions de vie subira une baisse conséquente de 300 millions d’euros, une réduction jugée inquiétante par les députés ultramarins. Christian Baptiste, député socialiste de Guadeloupe et rapporteur spécial du budget, a souligné l’importance de maintenir une stabilité budgétaire, face aux défis structurels et au coût élevé de la vie dans ces territoires.

Cette annonce n’a pas tardé à faire réagir l’opposition. Les députés de La France insoumise et du Rassemblement national à La Réunion, notamment Jean-Hugues Ratenon, Perceval Gaillard et Joseph Rivière, ont co-signé une lettre au Premier ministre Michel Barnier pour demander une exemption de leur département des réductions de budget, notamment sur les pensions de retraite.

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Alerte sur la Martinique : une crise (de la vie chère) peut en cacher une autre !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Un cap a été franchi en Martinique avec les émeutes et violences de tout ordre qui ont émaillé l’île dans la soirée du 9 octobre 2024 . La fin de la départementalisation selon certains esprits apeurés ? Plutôt selon moi l’ultime étape d’un processus de recomposition , en profondeur, de la carte politique de la Martinique. Et la confiance désormais perdue donnera bien lieu à des conséquences financières fâcheuses pour tous les martiniquais !

La «vraie» crise de confiance ne vient pas de la vie chère , mais des partis politiques Martiniquais et de leur incapacité à créer du sens pour appréhender le réel. Loin d’être un signe de puissance de l’expression d’un peuple en colère , cette crise réitérée est l’aveu d’un échec politique. A ce propos je réitère ma mise en garde de ne pas toucher aux institutions même avec la main tremblante.

Sur le fond de la problématique de la vie chère , il s’agit de débats en Martinique de même nature que ceux traversant l’ensemble des outres-mers qui pour autant ne s’embrasent pas , témoignant certes de la réalité inflationniste accomplie mondialement , mais également de tensions politiques sur la répartition et la régulation des compétences locales en Martinique .

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Santé mentale en septembre 2024 : une hausse alarmante des troubles chez les jeunes, un système sous pression

— Par Sarha Fauré —

Le rapport mensuel de Santé publique France de septembre 2024 met en lumière une dégradation marquée des indicateurs de santé mentale, particulièrement chez les enfants et adolescents. Ces données, issues des réseaux OSCOUR® (pour les urgences) et SOS Médecins, révèlent des augmentations préoccupantes des passages aux urgences et des actes médicaux pour des troubles psychiques divers, notamment les gestes suicidaires, les idées suicidaires, et les troubles anxieux.

Situation des enfants et adolescents : une hausse alarmante

Chez les jeunes de 11 à 17 ans, les chiffres sont particulièrement inquiétants. En septembre 2024, les passages aux urgences pour gestes suicidaires ont bondi de 70 % par rapport au mois d’août, soit +587 passages. Ce phénomène, observé chaque année à cette période, est cette fois plus sévère. Entre 120 et 170 jeunes de 11 à 14 ans se sont rendus aux urgences chaque semaine pour des gestes suicidaires, une augmentation notable par rapport aux années précédentes où ces chiffres restaient bien en dessous de 100. Chez les adolescents de 15 à 17 ans, entre 200 et 250 jeunes ont été admis chaque semaine pour des raisons similaires, un niveau comparable à celui de 2022 mais largement supérieur à celui de 2021 et 2023, où les passages restaient sous les 180.

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Escalade de violences et barrages en Martinique, symptômes d’une profonde crise sociale

Vers un accord pour apaiser la crise? Des négociations sous tension!

Depuis 48 heures, la Martinique se retrouve plongée dans une tourmente sociale sans précédent, marquée par une escalade de violences. Les forces de l’ordre peinent à maintenir l’ordre sur l’île, alors que des barrages se dressent et se redressent sur plusieurs axes majeurs. Le sud de l’île est particulièrement touché, notamment autour de Rivière-Salée où les automobilistes doivent faire face à des routes encombrées de débris et de carcasses de voitures, tandis que les gendarmes tentent d’intervenir, appuyés par des véhicules blindés.

La nuit de couvre-feu n’a pas calmé les esprits. Au contraire, elle a été le théâtre d’incendies criminels, d’émeutes et de pillages d’une ampleur rarement vue. L’aéroport a été l’un des points névralgiques des tensions, où des affrontements entre manifestants et policiers ont éclaté. Des incendies ont ravagé plusieurs concessions automobiles et commerces de la région. Des magasins emblématiques comme Carrefour et Auchan ont été pillés, tandis que d’autres bâtiments, tels qu’une pharmacie au Carbet, ont été réduits en cendres.

Les témoignages affluent, et les barrages continuent de paralyser les principales routes.

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Martinique : report de la date de paiement de la taxe foncière

La taxe foncière fait partie des impôts locaux que les propriétaires doivent régler une fois par an. Elle s’applique à tout détenteur d’un bien immobilier. Toutefois, selon votre situation et la nature de votre bien, vous pouvez bénéficier d’une exonération partielle ou totale.

Qui est concerné par la taxe foncière et comment est-elle calculée ?
La taxe foncière doit être payée par toute personne propriétaire, au 1er janvier, d’un bien immobilier, qu’il s’agisse d’un appartement ou d’une maison.

Le saviez-vous ?
Les propriétaires de biens non fixés au sol, comme les caravanes, sont exemptés de cette taxe.

Le calcul de cet impôt se base sur la valeur locative cadastrale, c’est-à-dire sur le loyer annuel théorique que le bien pourrait générer s’il était loué. Ensuite, un taux d’imposition, voté par les collectivités locales (principalement les communes), est appliqué. Il est donc important pour le propriétaire de déclarer toute modification du logement, comme un agrandissement.

À noter :
L’avis d’imposition est envoyé une fois par an, généralement durant le dernier trimestre, et peut être consulté en ligne sur le site www.impots.gouv.fr.

Responsabilité en cas de vente
La taxe foncière est due pour l’année entière par le propriétaire au 1er janvier.

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Journée internationale de la fille 2024 : le 11 octobre

La vision des filles pour l’avenir

La Journée internationale de la fille 2024 sera célébrée sous le thème « La vision des filles pour l’avenir ».

Ce thème exprime à la fois la nécessité d’une action urgente et un espoir qui persiste, porté par le pouvoir de la voix des filles et leur vision de l’avenir.

La génération des filles d’aujourd’hui est touchée de manière disproportionnée par les crises mondiales liées au climat, aux conflits, à la pauvreté et au recul des acquis durement obtenus en matière de droits de l’homme et d’égalité des sexes. Trop de filles sont encore privées de leurs droits, ce qui restreint leurs choix et leur avenir.

Pourtant, des analyses récentes montrent que les filles ne sont pas seulement courageuses face à la crise, mais qu’elles sont aussi pleines d’espoir pour l’avenir. Chaque jour, elles agissent pour concrétiser la vision d’un monde dans lequel toutes les filles sont protégées, respectées et autonomes.

Mais les filles ne peuvent pas réaliser cette vision seules. Elles ont besoin d’alliés qui les écoutent et répondent à leurs besoins.

Avec le soutien, les ressources et les opportunités adéquats, le potentiel de plus de 1,1 milliard de filles dans le monde est illimité.

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Le Prix Nobel de la Paix 2024

Le prix Nobel de la paix 2024 a été attribué à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo, un groupe réunissant les survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. Cette récompense met en lumière l’engagement incessant de l’association contre les armes nucléaires, en soulignant l’importance de maintenir le tabou autour de leur utilisation, un sujet de plus en plus préoccupant dans le contexte international actuel.

Nihon Hidankyo, fondée en 1956, représente les hibakusha, ces survivants des deux attaques nucléaires qui ont fait plus de 214 000 morts et marqué la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le groupe a consacré des décennies à sensibiliser le monde aux horreurs des armes atomiques, par des témoignages poignants et une campagne visant à leur abolition totale. Ce prix Nobel, salué par des figures comme le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient renforcer l’appel à un monde sans armes nucléaires.

Les discours autour de la guerre en Ukraine et les menaces récurrentes de la Russie et de la Corée du Nord d’utiliser ces armes renforcent l’urgence de protéger ce tabou. « Les armes nucléaires sont le mal absolu », a rappelé le maire d’Hiroshima, et la remise de ce prix met en lumière la responsabilité collective des nations nucléaires de garantir que de telles tragédies ne se reproduisent jamais.

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Matinik konba-la angagé. Gwadloupéyen doubout !

— Communiqué de l’UPLG —
Solidarité totale avec le peuple martiniquais
L’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG) exprime sa profonde solidarité avec le peuple martiniquais dans sa lutte légitime contre les pratiques économiques abusives qui sévissent sur les territoires colonisés. Nous dénonçons fermement les marges exorbitantes appliquées aux produits vendus en Martinique, pratiques encouragées par la bienveillance de l’État colonial.
La situation en Martinique témoigne d’un climat insoutenable né d’une gestion coloniale injuste et inefficace.
Depuis le 1er septembre, la Martinique est le théâtre de manifestations courageuses, marquées par un ras-le-bol face à la vie chère et les promesses non tenues des autorités. Les écoles ont dû fermer leurs portes, et les violences éclatent, témoignant de l’intensité de ce mouvement.
Nous sommes préoccupés par les violences commises contre les manifestants, violences qui viennent museler des voix revendicatrices de dignité et de justice sociale. Notre organisation condamne avec force ces actes répressifs et renouvelle son soutien entier aux organisations en lutte sur le terrain.
Il est clair que la situation est très difficile malgré les tentatives de dialogue à travers des tables rondes qui n’ont produit que des résultats infructueux.

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« Fidel Castro » par Gary Klang

Fidel Castro (tout comme le Che) représente à mes yeux l’un des plus grands héros de tous les temps.
— Par Gary Klang —

Avant la prise du pouvoir, j’habitais à Port-au-Prince, dans le quartier de Bourdon, et à côté de chez moi se trouvait une pension de famille qui appartenait à ma grand-tante et où logeait l’ambassadeur de Batista, un certain Valdivia. Comme à l’époque il y avait couvre-feu, car le vieux fou de Duvalier jouissait de terroriser son peuple et que tout le monde s’ennuyait, Valdivia venait tous les soirs s’entretenir avec mes parents. La zone étant isolée, il n’y avait aucun danger. Les deux voisins, qui habitaient de l’autre côté, venaient eux aussi se joindre à nous. Il s’agissait de l’avocat Georges Rigaud et d’Hubert Legros, deux opposants à Duvalier qui tuaient le temps en ourdissant des complots qui, hélas, furent tous des échecs. Je revois encore Valdivia disant en souriant malicieusement que Fidel était un hurluberlu qui n’avait aucune chance de vaincre. Mais le Destin fit mentir Monsieur l’Ambassadeur qui fut rappelé à la Havane et fusillé.

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Retour du couvre-feu en Martinique après une nuit de violences

Face à une escalade de violences sans précédent, la préfecture de Martinique a réinstauré le couvre-feu à compter du jeudi 10 octobre, de 21h à 5h du matin. Cette décision fait suite à une nuit de chaos marquée par des violences urbaines d’une intensité inédite. Le directeur de cabinet du préfet, Paul-François Chira, a annoncé sur les ondes de RCI que toutes les manifestations sur la voie publique seraient interdites sous peine de sanctions, afin de restaurer l’ordre dans l’île.

Une vague de violences d’une ampleur exceptionnelle

La nuit du 9 au 10 octobre a été le théâtre d’actes de vandalisme généralisés. Des bandes organisées ont déferlé dans plusieurs communes de l’île, semant la destruction à travers des incendies et des pillages. Le bilan est particulièrement lourd : 500 véhicules incendiés, 30 policiers et gendarmes blessés, 12 arrestations, et un mort par balle au Robert. Une vingtaine de commerces ont été pillés, dont une quinzaine également incendiés, ainsi que deux bâtiments publics entièrement détruits par les flammes.

Des barricades enflammées ont été signalées dans plusieurs zones de l’île, notamment sur la rocade de Fort-de-France, où des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de chaos.

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Retour de la CRS en Martinique : un symbole lourd de tensions

Le 21 septembre dernier, une compagnie de CRS a débarqué en Martinique pour la première fois depuis 1959, marquant un retour historique et lourd de symboles. À l’époque, l’intervention des CRS avait déclenché de violentes émeutes à Fort-de-France, dans un contexte de tensions liées à la décolonisation. Ces affrontements avaient coûté la vie à trois jeunes Martiniquais et marqué la mémoire collective de l’île. Aujourd’hui, soixante-cinq ans plus tard, la situation sociale explosive, alimentée par la lutte contre la vie chère, ravive les fantômes du passé.

Le retour de la CRS 8 dans un climat de révolte sociale

Cette nouvelle compagnie de CRS, la CRS 8, réputée pour son expertise en maintien de l’ordre et ses interventions musclées, est perçue par une grande partie de la population comme un outil de répression. Depuis son déploiement, elle est au cœur de violentes confrontations avec les militants du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (RPPRAC), le collectif à l’origine du mouvement contre la vie chère. Le dernier incident en date a eu lieu lors d’un blocage au Lamentin, où les CRS ont été accusés d’user de la force de manière disproportionnée.

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Festival Pop & Psy 2024

Du 11 au 13 octobre au Ground Control à Paris

— Par Hélène Lemoine —

Le Festival Pop & Psy est un événement culturel et scientifique unique, à la croisée de la pop culture et de la santé mentale. Conçu en 2018 par le Dr Jean-Victor Blanc, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine et enseignant à la Sorbonne, Pop & Psy est devenu une référence dans l’éducation et la sensibilisation autour des troubles psychiques. Après plusieurs conférences et une première édition réussie en 2022, ce festival s’agrandit et revient cette année pour sa troisième édition, du 11 au 13 octobre 2024, à Ground Control à Paris.

Ce festival est fondé sur une idée simple : utiliser la puissance de la pop culture pour briser les tabous autour des troubles mentaux. Films, séries et personnalités publiques peuvent jouer un rôle déterminant pour déstigmatiser des sujets comme la dépression, la bipolarité ou la schizophrénie. À travers des personnages comme Carrie Mathison dans *Homeland* ou des prises de parole d’artistes comme Mariah Carey et Selena Gomez, la pop culture a déjà fait des avancées significatives pour changer la perception de la santé mentale dans l’imaginaire collectif.

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Réunion de la Quatrième commission de l’ONU : un pilier de la décolonisation et des questions politiques spéciales

La Quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, également connue sous le nom de Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, joue un rôle clé dans le traitement de questions sensibles liées à la décolonisation et à d’autres sujets d’importance internationale. Ses travaux couvrent un éventail de thématiques allant de la décolonisation des territoires non autonomes aux effets des radiations atomiques, en passant par les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales. La Commission se réunit chaque année dans le cadre de l’Assemblée générale, et son programme de travail est rythmé par des sessions qui s’étendent généralement d’octobre à novembre.

Missions et enjeux de la Quatrième Commission

La Quatrième Commission a pour mandat d’examiner la situation des 17 territoires non autonomes encore sous administration coloniale, dont la Nouvelle-Calédonie, les Samoa, le Sahara occidental, Gibraltar et les Îles Vierges britanniques. Son objectif principal est de garantir que ces territoires progressent vers l’autodétermination conformément à la Déclaration de 1960 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Cette déclaration affirme la nécessité de mettre rapidement et inconditionnellement fin au colonialisme sous toutes ses formes.

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