Catégorie : Sciences Sociales

La Fête des mères, une tradition qui occulte la condition féminine

A l’origine : la fécondité

La fête des mères – naguère fête sacrée, aujourd’hui décriée – reflète à la fois l’image de la femme dans la société tout autant que celle de la famille.

L’origine de cette fête remonte d’abord à l’antiquité où les Grecs et les Romains célébraient la fertilité. Et puis la fête disparaît, bannie par les Chrétiens qui la considéraient comme une fête païenne. C’est en 1914 que sous l’impulsion d’Anna Jarvis, les États-Unis instituent pour la première fois une fête officielle en l’honneur des mères.

En France, une première célébration de la mère remonte à 1906 dans le petit village d’Artas, on organise une fête en l’honneur des familles nombreuses. Et c’est dans le même esprit que le maréchal Pétain remet à l’honneur non pas la maman mais la natalité et la nécessaire procréation avec pour but de repeupler la France et de défendre les valeurs chrétiennes.

Pétain prône l’idée qu’il faut renvoyer les femmes dans leur foyer pour qu’elles retrouvent leur fonction première : faire des enfants

Valérie Piette, sociologue à l’ULB : « Pétain prône l’idée qu’il faut renvoyer les femmes dans leur foyer pour qu’elles retrouvent leur fonction première : faire des enfants.

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En finir avec le tabou des règles !

Agissons concrètement !

Les ragnanas”, “être indisposée”, “les anglais ont débarqué”, “les chutes du Niagara”… Vous savez ce que ça signifie ? Nous les femmes oui !

Il existe plus de 5 000 expressions dans le monde pour parler des règles sans les nommer !

Encore trop de filles, y compris chez nous, ont leurs règles pour la 1° fois dans la surprise, l’angoisse, la honte, l’inconfort, les injonctions…

C’est dire combien ce sujet, quoi qu’on en pense, reste encore tabou.

C’est la raison de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, le 28 mai.

L’instauration de cette journée date de 2014.

Pourquoi le 28 mai ?

Parce que c’est une date symbolique :

  • Le 28ème jour du mois, parce que c’est la durée moyenne d’un cycle menstruel.

  • Le mois de mai est le 5ème de l’année, soit le nombre de jours moyen de la durée des règles.

Son but est de rompre le silence sur la gestion de l’hygiène menstruelle., et d’interpeller les décideurs afin d’améliorer la vie des personnes pendant leurs règles.

  • Parce que la santé menstruelle est une question d’hygiène et de dignité, mais aussi qu’une mauvaise santé et hygiène menstruelle entravent les droits fondamentaux des femmes

  • Parce qu’elle concerne directement plus de la moitié de la population de notre pays et du monde.

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28 mai : Journée mondiale consacrée à l’hygiène menstruelle.

La communauté internationale commémore chaque 28 mai une Journée mondiale consacrée à l’hygiène menstruelle.

Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime qu’en Afrique 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles, ce qui rend l’expérience négative, et parfois traumatisante. La même source indique que sur le continent africain, une fille en âge de scolarisation sur dix s’absente régulièrement de l’école pendant ses règles.

Rompre le silence
L’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle remonte à 2014. Son but est de rompre le silence et à diffuser l’information pour permettre à la communauté en générale et à la communauté scolaire en particulier de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle.

Cette journée a aussi pour but d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles.

28/5
Le choix du jour, le 28ème du mois, a été effectué en pensant à la durée moyenne d’un cycle menstruel.

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Climat : l’ONU choisit l’Amazonie au Brésil pour organiser la COP 30 en 2025

Le président brésilien avait promis de faire de la préservation de l’environnement une priorité pour son pays. Le Brésil était censé accueillir la COP en 2019, mais les autorités avaient renoncé à l’organiser après l’élection du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

C’était attendu et c’est maintenant confirmé. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a annoncé ce vendredi que l’ONU avait choisi la ville de Belem, en Amazonie, pour accueillir la conférence sur le climat COP 30, en 2025. « Ce sera un honneur pour le Brésil de recevoir des représentants du monde entier dans notre Amazonie », a écrit Lula sur les réseaux sociaux. Capitale de l’Etat du Para (nord), Belem est une ville d’environ 1,5 million d’habitants, située près de l’embouchure du fleuve Amazone.

« J’ai déjà participé à la COP en France, en Egypte, et tout le monde parlait sans arrêt d’Amazonie. Alors je me suis dit : pourquoi ne pas faire la conférence ici, pour que tout le monde connaisse l’Amazonie ? », a-t-il ajouté, dans une vidéo publiée avec le message. Aux côtés de Lula sur la vidéo, le ministre des Affaires étrangères du Brésil, Mauro Vieira, a précisé que le choix de l’ONU datait du 18 mai.

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Réchauffement climatique : les villes en première ligne pour expérimenter des solutions

Novembre 2022 : la COP27 s’achève sur des engagements manquant d’ambitionétouffés par les producteurs d’énergies fossiles et des garanties financières nettement insuffisantes ; cette fin de conférence mondiale sur le réchauffement climatique avait ainsi laissé les observateurs frustrés et déçus. Malgré la déception, l’espoir de trouver des solutions à la hauteur de ces problématiques de plus en plus complexes demeure.

Le constat est bien connu : les politiques ambitieuses, à l’image d’un Green New Deal européen ou des traités approuvés par l’ONU, se heurtent à l’éternelle difficulté d’emporter l’adhésion politique, et sont en outre notoirement peu fiables. Parmi les échecs récents, citons le fiasco qu’a constitué en 2017 la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Donald Trump avait alors clamé avoir été élu pour représenter « les habitants de Pittsburgh, pas ceux de Paris ».

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Les B.A.D. (Brigades Anti-Discriminations) se donnent en spectacle

Le 27 mai de 11h à 12 h au LP Chateauboeuf 

Les B.A.D. (Brigades Anti-Discriminations) se donnent en spectacle au LP Chateauboeuf Des élèves prennent en main la lutte contre les discriminations et s’adresse à leurs camarades

Au programme, 3 minutes «d’interpellation théâtrale » sur le thème des discriminations de genre. 3 minutes durant lesquelles stéréotypes et sexisme sont passés à la moulinette de la dérision. Sur l’air de « l’amour est enfant de bohème » de Offenbach, avec des paroles revisitées par les brigadistes de Chateauboeuf !

Qui sont les BAD ?

Des élèves volontaires du LP de Chateauboeuf.

L’objectif des BAD ? Combattre toutes formes de discriminations – sociales, sexistes, raciales, validistes, écologiques…

L’arme des BAD ? Le théâtre, l’humour, l’empathie et l’écoute

Les soutiens des BAD :

o Patrice Lénamouric, comédien et metteur en scène

o Géraldine de Thoré, professeure d’histoire-géographie, référente égalité fille-garçon du LP de Chateauboeuf et responsable du projet

o L’association Culture Égalité, porteuse du projet

o Les lycées de Chateauboeuf et de Bellefontaine, partenaires opérationnels

o La DAC et la DRDFE, partenaires financiers

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Les multiples facettes des outre-mer

— Par Jean-Christophe Gay, professeur de géographie à l’université Côte d’Azur, UMR Urmis —
Dispersés aux quatre coins de la planète, les outre-mer occupent une place importante dans la France d’aujourd’hui. Pourtant ces tout petits territoires sont l’héritage d’un système colonial fondamentalement inégalitaire sur lequel la France a bâti sa grandeur au temps des empires. Si aujourd’hui cette période est révolue, les outre-mer n’en portent pas moins les stigmates, comme autant de blessures venant parfois compliquer leurs rapports avec l’État.

Un ensemble aux quatre coins du monde
De l’immense territoire français qui couvrait 12,5 millions de kilomètres carrés à l’apogée de l’empire colonial, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il ne reste plus que le centième, soit 120 000 km². La colonisation est au fondement de la France d’outre-mer (FOM) et l’exploitation de l’empire, au profit de la mère patrie et de ses colons, a laissé des traces sur le plan à la fois humain et économique dans tous les territoires ultramarins. L’empreinte de l’héritage colonial y est variable, mais partout caractérisée par l’ambiguïté d’une décolonisation sans indépendance, combinée à une sujétion économique et à un assistanat que traduit le toponyme « outre-mer », définition exogène donnée par un centre dominant à des périphéries dominées.

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Pollens : le point sur les risques allergiques

Rhinite, conjonctivite, asthme… Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) alerte sur un niveau élevé de risque allergique aux pollens et propose une carte des départements les plus touchés. [On] fait le point sur ce phénomène qui touche 20 % des enfants à dès 9 ans et 30 % des adultes.

Selon le Réseau national de surveillance aérobiologique, tous les départements font face à un niveau élevé de risque allergique aux pollens . Les pluies favorisent la croissance des graminées, dont les pollens se dispersent à la faveur d’un retour de températures plus élevées et d’un temps ensoleillé, comme l’indique le RNSA.

Le risque allergique prévisionnel est établi notamment à partir des quantités de pollens mesurées et des prévisions météorologiques.

Découvrez les risques d’allergie en fonction de votre département grâce à la carte proposée par le Réseau national de surveillance aérobiologique.

Comment se manifeste l’allergie aux pollens

Les pollens sont responsables de réactions allergiques appelées pollinoses au niveau des muqueuses respiratoires et oculaires. Plus rarement, des réactions cutanées comme l’eczéma ou l’urticaire peuvent se développer.

Les principales manifestations de l’allergie pollinique sont la rhinite allergique ou la rhino-conjonctivite allergique, souvent appelée « rhume des foins », bien que cette dernière appellation fasse plus particulièrement référence à l’allergie aux pollens de graminées et à l’asthme allergique.

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Tina Turner, la « Reine du rock’n’roll », est morte

Tina Turner, née Anna Mae Bullock le 26 novembre 1939 à Nutbush (Tennessee) et morte le 24 mai 2023 à Küsnacht (canton de Zurich), est une chanteuse, autrice et interprète, d’origine américaine naturalisée suisse.

Ses contributions constantes à la musique rock lui ont permis d’acquérir le titre de « Queen of Rock & Roll » (« Reine du Rock & Roll »). En plus du rock, elle s’est également illustrée dans le R’n’B, la soul, la dance et la pop. Tina Turner commence sa carrière avec les Kings of Rhythm d’Ike Turner en 1957 puis au sein du duo Ike and Tina Turner. Ce dernier atteint le succès avec des titres comme River Deep, Mountain High ou Proud Mary (qui remporte un Grammy Award) avant de se dissoudre en 1976. Dans les années 1980, Tina Turner a effectué l’un des plus grands retours de l’histoire de la musique. Son album multi-platine Private Dancer (1984) contient la chanson à succès What’s Love Got to Do with It, qui a remporté le Grammy Award de l’enregistrement de l’année et est devenue aux États-Unis son premier et unique no 1 au Billboard Hot 100.

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Ces savons qui stimulent l’attirance des moustiques pour les humains

Par Géraldine Zamansky – franceinfo —

Une équipe américaine a étudié le changement d’attractivité de la peau pour les moustiques selon le savon utilisé, qui peut changer notre odeur.

C’est injuste, c’est toujours vous qui attirez les moustiques ? Et bien c’est peut-être à cause de votre savon ! Son rôle a en tout cas été démontré par une équipe scientifique américaine.  Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.

franceinfo : Cette recherche n’a pas sciemment exposé des volontaires aux piqûres de moustiques ?

Géraldine Zamansky : Cette équipe s’est servie de petits bracelets de tissus que 4 volontaires avaient juste gardés sur leur peau, pendant une heure. Ces bracelets ont été mis dans une cage remplie de moustiques femelles, affamées. Car ce sont elles qui nous piquent pour « nourrir » leurs œufs. Elles se servent des odeurs pour trouver leur repas préféré. Du sang bien sûr. Mais aussi du sucre issu du nectar de certaines fleurs.

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22mai : soyons de dignes héritiers.e.s !

— — Le n° 300 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Nous appuyer sur les leçons du passé est une excellente chose. Penser le futur, en esquisser les variantes possibles, est une nécessité. N’oublions pas cependant que c’est au présent, que l’on doit conjuguer le verbe résister pour qu’il ait tout son sens !

Le chemin parcouru, pour faire sortir de l’oubli « La révolution anti-esclavagiste de mai 1848 à la Martinique » (ainsi nommée par Armand Nicolas, celui qui a le plus fait pour sa divulgation, sans être pour autant son découvreur), est considérable.

Devenu une date incontournable du calendrier martiniquais, cet évènement majeur, son contexte, ses antécédents, ses prolongements, restent des sujets d’étude pratiqués par plusieurs chercheurs et chercheuses. Il reste encore beaucoup à faire. Et, l’on peut en dire autant de l’esclavage pour dépasser les approximations et les schématisations abusives.

Célébrer les pages glorieuses, en étudier tous les aspects et toutes les contradictions, sont des devoirs qui vont ensemble. La vérité seule est révolutionnaire, répétons nous.

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À Mayotte, l’ONG Médecins du monde dénonce un blocage de l’accès aux soins

— Par Lola Fourmy —

Depuis le début du mois de mai, et en lien avec l’opération « Wuambushu », une série d’événements a conduit à une perturbation importante de l’accès aux services de santé. Aujourd’hui, Médecins du monde appelle à sanctuariser ces lieux de soins.

L’accès aux soins est une problématique centrale à Mayotte. En 2019, 45% des habitants de plus de 15 ans déclaraient avoir dû renoncer à des soins. Alors, début mai, les collectifs pro-« Wuambushu » ont utilisé les différents lieux de santé pour se faire entendre et ont organisé des blocages pour réclamer le départ des étrangers en situations irrégulières.

Ces blocages ont été levés au moment où les rotations vers les Comores ont repris. Mais ces manifestantes – des femmes pour l’essentiel – continuent de se rassembler devant certains lieux, comme au dispensaire de Jacaranda (Mamoudzou), où elles affirment soutenir les soignants exerçant leur droit de retrait. En effet, l’intrusion violente dans le dispensaire de Dzoumogné et le caillassage d’un bus où se trouvaient des membres du personnel hospitalier ont entraîné droits de retraits et déclenchement du plan blanc par le Centre Hospitalier de Mamoudzou (CHM).

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« Bwa kale », quelle interprétation dans la conjoncture actuelle ?

Par Fortenel Thélusma —

Cet article se propose d’expliquer l’usage actuel de l’expression « Bwa kale » dans le cadre de l’opération portant le même nom, initiée par des membres de la population haïtienne complètement abandonnée par les tenants du pouvoir afin de se défendre contre les bandits armés qui les massacrent sans pitié. À l’aide d’arguments scientifiques appropriés, il tentera d’appréhender la réalité en tenant compte de la situation de communication, du contexte dans lequel le syntagme nominal « Bwa kale » est utilisé. Il prendra le contre-pied des traductions et définitions relevées dans certains articles francophones de l’étranger.

Les mouvements sociaux, politiques, économiques, culturels, etc. donnent souvent naissance à de nouveaux mots ou donnent lieu à l’usage nouveau de mots existant déjà dans la langue. Il en est ainsi, dans ce dernier cas, de l’expression « bwa kale » revenue en force ces temps -ci à la fois comme slogan, mouvement de révolte, moyen de défense. En effet, elle est en usage depuis plusieurs mois déjà dans certaines stations de radio de Port-au-Prince, soit comme slogan, soit dans des commentaires visant à mobiliser la population haïtienne (voir par exemple, radio Regard FM/ plateforme Vouzan en ligne).

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À propos de la mémoire de l’esclavage

—Par Marie-Hélène Léotin, ancienne Conseillère exécutive —

Lors des démarches pour la création de la Fondation de la Mémoire de l’Esclavage, créée en 2019, les responsables du projet avaient pris contact avec la CTM, pour un partenariat, pour envisager des actions en commun. Alfred Marie-Jeanne était Président du Conseil Exécutif. J’étais Conseillère exécutive en charge de la Culture et du Patrimoine. Nous avons refusé d’intégrer cette Fondation. Nous estimions que la mémoire de l’esclavage, telle qu’elle est vécue de l’autre côté de l’Atlantique, ne peut être celle des descendants d’esclavisés. On ne peut fusionner dans le même sac, d’un côté, l’Etat qui a institutionnalisé le système esclavagiste à travers le Code Noir, qui l’a ensuite aboli au moment où le système n’était plus rentable, et d’autre part, les descendants de ceux qui ont subi le crime. La mémoire ne peut fusionner le bourreau et la victime.

Adhérer à la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, réaliser des actions en commun, c’est laisser à d’autres, à la République, à l’Etat français, le soin de construire pour nous notre mémoire de l’esclavage. Il est temps que nous regardions notre histoire du dedans, et non à travers le prisme imposé par l’Etat français.

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Sans langue de bois

— Par Heidi Fortuné —

Il est des pays contre lesquels le malheur semble s’acharner. Haïti en est hélas l’un des tristes exemples. De l’asservissement à l’insurrection, les esclaves haïtiens chassent les colons français et fondent leur propre nation. Le monde occidental, en particulier, les États-Unis d’Amérique, la France, l’Angleterre et l’Espagne feront payer cher sa témérité pendant des générations à la première république noire d’avoir osé se rebeller. Ils ne reconnaîtront pas son indépendance qu’ils considèrent comme un mauvais exemple pour leurs propres esclaves et feront tout pour la rendre instable. Et depuis, c’est le chaos politique, le marasme économique, la mise sous tutelle, le pillage des richesses, le vol, la corruption, la mauvaise administration, ajouter à cela, les multiples catastrophes, à répétition, liées aux phénomènes climatiques. Le destin a toujours été cruel avec le peuple haïtien.

Privée d’État et d’élites, pillée par les étrangers et trahie par ses propres fils, Haïti est un pays martyr. Et des soi-disant amis de la communauté internationale portent une part énorme de responsabilité dans le désastre. Aujourd’hui, on a le sentiment de vivre dans un territoire délaissé des pouvoirs publics au profit des bandes armées.

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Appel pour la candidature de la Montagne pelée et des Pitons du Carbet au patrimoine mondial de l’Unesco

Patrick Chamoiseau lance un appel en ligne pour la candidature de la Martinique au patrimoine mondial de l’Unesco

L’écrivain martiniquais plaide dans une vidéo en faveur de la candidature de la montagne Pelée et des pitons du Carbet au patrimoine mondial de l’Unesco. Le texte est lu par le réalisateur et comédien Lucien Jean-Baptiste.

Toi Volcan Liberté, creuset de biodiversité qui a été témoin de la lutte des esclaves qui, il y a 175 ans a permis l’abolition de ce crime contre l’humanité…En ce 22 Mai 2023, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique mais aussi journée mondiale de la biodiversité, nous partageons (…) cet hymne.

 

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Guadeloupe : le préfet interdit plusieurs catégories d’armes après une hausse inquiétante des crimes de sang

Cette mesure temporaire prise par le préfet de Guadeloupe vient en réponse à l’augmentation de la délinquance à main armée constatée sur le terrain par les forces de l’ordre

Le préfet de Guadeloupe Xavier Lefort a interdit par arrêté plusieurs catégories d’armes dans l’archipel antillais, confronté à une augmentation de la délinquance à main armée, a-t-il annoncé vendredi.

Les armes de catégorie C3 (armes de poing non létales) et D (historiques, de collection…) sont interdites « à la vente, détention » et au « port ou transport », précise un communiqué. L’arrêté vise à lutter contre « la circulation des armes, à empêcher que les armes de catégorie D ne soient transformées en armes létales ou utilisées pour commettre des vols à main armée », poursuit la préfecture.

« Depuis le début de l’année 2023, la police nationale de la Guadeloupe a saisi 90 armes et plus de 12 000 munitions », ont indiqué ses services sur Facebook. « En 2022, 137 armes ont été saisies », ajoutent-ils. La gendarmerie des îles de Guadeloupe a relevé fin avril « 112 armes saisies depuis le début de l’année » pour la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

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Jim Brown, légende du football américain, acteur et figure du mouvement des droits civiques, est mort

Jim Brown, qui fut un des plus grands joueurs de football américain de l’histoire, sous le maillot des Cleveland Browns, mais aussi acteur et activiste, est mort à l’âge de 87 ans, a annoncé vendredi son épouse Monique.

« C’est avec une profonde tristesse que j’annonce la mort de mon mari, Jim Brown. Il est décédé paisiblement (jeudi) soir dans notre maison à Los Angeles », a-t-elle écrit sur son compte Instagram.

« Pour le monde entier, il était un activiste, un acteur et une star du football. Pour notre famille, il était un mari, un père et un grand-père aimant et merveilleux. Nos cœurs sont brisés… », a-t-elle ajouté.

Jim Brown est considéré comme l’un des meilleurs running-backs (coureurs) de tous les temps, à avoir brillé en NFL mais aussi en championnat universitaire à Syracuse.

Sélectionné au premier tour de la draft de 1957, il a joué neuf saisons pour les Cleveland Browns (1957-65), parcourant au total 12.312 yards, avec un Super Bowl remporté en 1964 et trois trophées de MVP décrochés.

En 1966, il a stoppé sa carrière à 30 ans, bien qu’étant au sommet, pour se consacrer au cinéma.

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Croissance et inégalités au cœur d’un dialogue entre Thomas Piketty et Kenneth Pomeranz

— Par Antoine Reverchon —

DÉCRYPTAGES
L’économiste français et l’historien américain ont débattu, le 16 mai à Paris, des ressorts complexes qui relient la richesse économique, les modalités de sa répartition et l’histoire des conflits politiques et sociaux. Compte rendu.

La fulgurante croissance économique qu’a connue à partir du milieu du XVIIIe siècle l’Europe de l’Ouest est-elle indissociable de sa domination coloniale sur les autres continents, et de l’esclavage des Africains en particulier ? Esclavage et colonialisme sont-ils les facteurs d’explication des inégalités actuelles entre nations et, au sein des nations les plus riches, entre des classes sociales de plus en plus « racisées » par l’héritage de l’esclavage et l’immigration depuis les anciennes colonies ?

Ces sujets lourds d’enjeux idéologiques et politiques méritaient d’être débattus entre l’économiste qui a su mettre la question des inégalités au sommet de l’agenda de sa discipline, Thomas Piketty, et l’historien qui a lancé le débat sur les origines de la « grande divergence » entre l’Europe et le reste du monde au XIXe siècle, Kenneth Pomeranz.

Pour Thomas Piketty, Une grande divergence, le livre-phare de Kenneth Pomeranz, paru en 2000, et son propre livre Une brève histoire de l’égalité, paru en 2021 – « celui qui résume le mieux le message que je veux porter », précise-t-il –, ne racontent pas deux histoires différentes ou contradictoires, mais complémentaires.

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La mort de Madjiguène Cissé, célèbre figure du mouvement des sans-papiers

Madjiguène Cissé, née le 26 septembre 1951 à Dakar (Sénégal) et morte le 15 mai 2023, est une militante sénégalaise et fondatrice du Réseau des femmes pour le développement durable en Afrique (Refdaf). Elle est une figure du mouvement des sans-papiers à Paris en 1996 et de l’occupation de l’église Saint-Bernard de la Chapelle.
Biographie

Madjiguène Cissé est née en 1951 à Dakar. Ses parents étaient analphabètes lorsqu’ils sont venus de la campagne dans la ville. Ambitieux et progressiste, son père apprend à lire et obtient son permis de conduire. À l’initiative de ce père, elle entre à partir de 1958 à l’école. En 1968, elle participe à des manifestations. Après le Baccalauréat, elle poursuit par des études de germanistique. À partir de 1974, elle bénéficie d’une bourse de deux ans pour de études à Sarrebruck, qui lui permet de décrocher un diplôme de professeure d’allemand.

Ensuite, elle revient à Dakar et devient enseignante d’allemand au lycée. En 1993, mère de trois enfants, elle fait un séjour à Paris pour les études d’une de ses filles. Elle ne dispose alors que d’un d’un visa de tourisme, mais devient cheffe d’une équipe de télémarketing en langue allemande.

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Haïti : que signifie aujourd’hui la fête du drapeau ?

— Par La Coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti (CHCDH) —

Dans notre imaginaire collectif, la valeur symbolique du drapeau réside dans l’union des forces révolutionnaires indigènes contre l’expédition militaire dirigée par Leclerc et le pouvoir esclavagiste napoléonien. 

L’histoire officielle a toujours présenté cette union comme étant celle des Noirs et des Mulâtres, comme si la question de couleur était objectivement la question centrale dans la lutte contre l’esclavagisme, et dont le dépassement était nécessaire pour venir à bout de ce système. 

Il n’est pas étonnant que la rhétorique politicienne et les discours de nos différents gouvernements soient dominés par l’idéologie de la couleur. Car cette idéologie rend possible la marginalisation de la participation des masses populaires dans la lutte pour l’indépendance, bien que toutes les analyses historiques montrent clairement que sans cette participation, en particulier sans l’intégration des marrons dans l’armée révolutionnaire, donc sans la participation concrète du peuple, cette indépendance n’aurait pas été possible.

Or si, une fois de plus, on devait souligner la valeur symbolique de notre drapeau, s’il continue à signifier l’union contre les forces de l’oppression, il est de toute urgence de se demander aujourd’hui de quelle union s’agit-il?

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Le harcèlement sexuel

— Par Huguette Emmanuel Bellemare militante et cofondatrice de Culture Égalité —

Qu’appelle-t-on harcèlement sexuel ?

« Le harcèlement est une violence fondée sur des rapports de domination et d’intimidation qui a pour objet ou effet une dégradation des conditions de vie de la victime et un impact sur sa santé physique ou psychique. » (Le Gouvernement)

Plus précisément, c’est un enchaînement d’agissements hostiles et à connotation sexuelle. Il se manifeste, par exemple, par :

* des propositions sexuelles non voulues et répétées (dès la deuxième fois)

* des remarques répétées sur le physique ou la tenue vestimentaire qui mettent mal à l’aise, des moqueries déstabilisantes, des commentaires sexuels

* des questions et confidences intrusives sur la vie privée

* des photos intimes prises ou diffusées à l’insu de la victime.

Qui est la victime?

Le plus souvent, c’est une femme :

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Loi vaccinale : suspension ou abrogation 

— Le n° 299 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Alors que l’assemblée nationale, sur proposition des députés guyanais, a voté l’abrogation de la loi imposant la vaccination anti covid à toute une série de personnel, le gouvernement publie un décret de suspension.

Selon certains défenseurs de la suspension, il s’agirait de maintenir intacte la possibilité de revenir à l’obligation, en fonction de la situation sanitaire. Cette argumentation cache ce qui est peutêtre l’enjeu essentiel : une affaire d’argent.

Pour la gent au pouvoir, il n’y a pas de petits bénéfices. L’annulation rendrait obligatoire une indemnisation totale des personnels suspendus, tandis qu’une simple suspension laisserait la porte ouverte à toutes les tractations, pour limiter au maximum la nécessaire indemnisation des victimes.

L’empressement du gouvernement à sortir un décret, ne traduit pas un désir de mettre fin au plus vite au calvaire des suspendus, mais un signe donné à la majorité de droite du sénat, pour qu’elle tente de modifier la loi dans la direction indiquée par le décret.

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En Guyane, l’économie informelle comme « mode de vie »

— À Cayenne, Guillaume Reuge —
Subie ou choisie, l’économie informelle est multifactorielle en Guyane et représenterait un quart du PIB de ce territoire français aux usages sud-américains. Un système parallèle de références qui ne concerne pas que les marginaux de la société.

C’est 2 € la mangue. » Protégé de la pluie par un parasol, Kerwin1, 52 ans, vend sur le bord d’un axe routier fréquenté de Cayenne, ville capitale de la Guyane, quelques fruits cueillis à proximité. Comme d’autres habitants du quartier informel de la Source de Baduel, situé à deux pas, Kerwin « jobbe » (travaille) pour nourrir sa famille. Sans papiers en règle, difficile pour lui de trouver un emploi déclaré.

Comme Kerwin, arrivé d’Haïti il y a huit ans, 15 % des 300 000 habitants de Guyane seraient dans cette situation « d’informel par défaut, pour une question de survie », selon le géographe de l’université de Reims, Olivier Piantoni, qui a travaillé sur les stratégies d’intégration des immigrés en Guyane. « 33 % de la population est étrangère d’après l’Insee et parmi ces 33 %, la moitié est en situation irrégulière.

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Une colonie sans les mots pour le dire.

—Par Yves-Léopold Monthieux —

De l’art d’être Martiniquais à part entière et citoyen français à part entière dans une société de perroquets. Il en va ainsi de la pensée unique qui submerge la vie politique et intellectuelle martiniquaise. Il est aujourd’hui tendance, de bon aloi et de bonne convenance politique d’éviter tous les mots et expressions qui rappellent la réalité des territoires situés loin de l’Europe et rattachés, d’une manière ou d’une autre, à la France … et à l’Europe. Bref, la Martinique n’est pas la France. Sachant qu’à l’inverse, il est toujours de saison de sortir les armes de la continuité territoriale et du Français à part entière. Miracle, la Martinique est la France !

S’agissant de nos députés, indépendantistes, il semble désormais convenu, lorsqu’ils ne peuvent pas éviter le vocable outre-mer, de le faire par la formule : « qu’on dit » ou « qu’on appelle ». C’est ainsi qu’on entend de plus en plus dans la bouche de ceux de nos élus qui s’expriment, la formule département ou collectivité « qu’on dit d’outre-mer ». Ainsi donc, même si la Martinique est regardée comme une colonie, elle n’est, pour la doxa, l’outre-mer de personne ni la colonie d’aucun colonisateur.

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