Catégorie : Sciences Sociales

Les heures sombres…

— Par Max Orville —

«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie. » (Platon, La République) Le déferlement de violence qui a sévi ces derniers jours en Martinique, les saccages sur les biens publics et privés, les pillages, les appels à la haine sur des descendants de colons, un meurtre non élucidé, des morts de jeunes en moto roulant en sens inverse, les voitures brûlées, les armes de gros calibre qui circulent allègrement,… Tout cela ne peut incarner raisonnablement la lutte contre la vie chère. Cette demande exigeante, juste et fondée. Aujourd’hui, l’économie martiniquaise déjà fragile est à terre. Combien de familles martiniquaises se retrouvent au chômage du fait de la destruction de leur entreprise ? On lutte contre la vie chère et le prix des assurances va flamber compte tenu des dégâts occasionnés !

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La chasse aux Haïtien.nes en République Dominicaine : Une tragédie ignorée

 — Communiqué —
Le 2 octobre dernier, le président Luis Abinader a présidé un conseil militaire dit de défense où il a été décidé de procéder à l’expulsion de 10000 haïtien.es par semaine.

Il faut rappeler que depuis plusieurs années, la République Dominicaine mène une campagne de répression systématique contre les Haïtien.nes et qu’en 2023, elle a expulsé plus de 250000 d’entre eux, soit environ 5000 par semaine.
Depuis le début du mois d’octobre 2024 ils sont déjà plus de 6000 migrant.es d’origine haïtienne refoulé.es vers Haïti dans des conditions dégradantes et en violation de droits humains.

Le plus souvent il s’agit d’hommes, de femmes, d’enfants, de familles entières qui vivent en République Dominicaine depuis plusieurs années et même qui ont été dominicains et qu’on a déchus de leur nationalité.
Ainsi certains sont renvoyés dans un pays qu’ils n’ont jamais connu, privés de leurs droits fondamentaux et de leur citoyenneté pour le simple fait d’être des Dominicains noirs.

En effet, la “chasse aux Haïtiens” se transforme le plus souvent en “chasse aux Noirs”.
Il s’agit d’une politique raciste et xénophobe qui permet au gouvernement de camoufler ses difficultés politiques et économiques et de gagner une popularité par démagogie.

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La crise sociale de la vie chère n’est autre que le point d’orgue de la fin d’un cycle économique.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La crise de la vie chère en Martinique, exacerbée par une inflation galopante et une stagnation des salaires, marque un tournant dans l’histoire économique de l’île. Ce phénomène n’est pas seulement la manifestation d’une détérioration du pouvoir d’achat des ménages, mais aussi le point d’orgue de la fin d’un cycle économique basé sur une dépendance aux importations et à une consommation largement soutenue par des flux extérieurs. En effet, cette crise souligne les limites d’un modèle économique qui, durant plusieurs décennies, a reposé sur l’importation de biens de consommation et une faible valorisation de la production locale. Alors que cette crise s’enracine et se complexifie, elle coïncide avec l’émergence virtuelle d’un nouveau paradigme économique qui se dessinera demain autour du développement de la production locale.

Ce nouveau cycle, bien que porteur d’espoir, repose sur des bases fragiles. L’idée est de réduire la dépendance de l’île vis-à-vis des importations en favorisant l’essor d’une économie endogène. L’objectif est d’encourager la création de valeur à partir des ressources locales, que ce soit dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme, des énergies renouvelables ou de la transformation soit des matières premières locales soit de produits primaires importés de l’Amérique du nord ou du sud .

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Les masques et postures tombent

— Tribune d’Habdaphaï(*) —
La Martinique traverse une crise profonde sous la pression exercée par le Rpprac, et il est impératif que nos politiciens reprennent le pouvoir pour restaurer nos libertés. Dès les premières heures de cette mobilisation, j’ai soutenu la légitimité des revendications contre la vie chère, convaincu que c’était une cause juste et noble. Cependant, cette cause a rapidement dérivé vers l’autoritarisme, incarné par le « R », le Rpprac et les extrêmes. Ce que j’ai vu m’a révélé une réalité inquiétante et sombre que je ne peux plus ignorer.
Le malaise est palpable. Il n’y a aucune considération pour les travailleurs et les entrepreneurs dont les activités se sont effondrées. Ces acteurs, pourtant essentiels au dynamisme de l’économie martiniquaise, sont marginalisés. En lieu et place du soutien, on assiste à une glorification du vandalisme et des barrages sauvages, comme si le chaos était un mode d’expression légitime. Ce n’est pas acceptable.
Monsieur Eli Domota a exposé le vrai visage du « R » et du Rpprac, révélant la manipulation qui les anime. Ils détournent une situation sociale à des fins politiques, prétendant parler au nom des populations sans aucune légitimité.

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Cessons de jouer avec le feu sur la thématique de la vie chère !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La déstabilisation n’est pas un objectif en tant que tel du RPPRAC , il peut aussi être un moyen d’attirer l’attention, entre autres sur une situation de grande précarité sociale . Dans ce cas, une intimidation à l’aide de blocage de la Martinique n’est pas à voir comme une fin en soi, comme une guerre de tranchées entre plusieurs organisations de nature différente , mais plutôt comme la manifestation d’un état émotionnel. Mais le hic , c’est que un choc émotionnel peut provoquer un traumatisme pouvant entraîner des réactions de violence ainsi que des dommages physiques et psychologiques.
Attention à la déstabilisation de l’économie avec la menace de disparition de la production locale ! 
Si vous dites que quelqu’un joue avec le feu, vous voulez dire qu’il fait quelque chose de dangereux qui peut lui causer de graves dommages et de nombreux problèmes .Le sens de l’expression populaire « jouer avec le feu » est celui qui consiste à dire que lorsqu’on prend de gros risques de se brûler à travers une action inconsidérée, on finit toujours par en payer le prix aux entournures .

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À propos du linguiste Michel Degraff

Le linguiste Michel DeGraff, actif supporteur du PHTK néo-duvaliériste, est-il également un propagandiste de l’antisémitisme ?

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article consigne une analyse approfondie et rigoureuse de l’ample controverse idéologique et politique qui s’est développée ces derniers mois entre le linguiste haïtien Michel DeGraff et le Département de linguistique du Massachusetts Institute of Technology, le MIT, où il enseigne depuis vingt-huit ans. Loin d’être un fait divers ou un banal différend entre des professionnels du monde académique américain, cette controverse idéologique et politique interpelle et renvoie à des questions majeures qui méritent d’être analysées avec rigueur et débattues publiquement. Ainsi, dans nos universités un enseignant oeuvrant aux États-Unis, en France, au Canada, en Haïti, etc., a-t-il le droit –au nom de la liberté académique–, de faire l’apologie des idées du nazisme ou des idées relevant de la pédophilie ? Un enseignant est-il autorisé à diffuser des idées xénophobes, racistes, homophobes, ou de faire la promotion d’une culture d’infériorisation des femmes couplée à l’apologie du féminicide ou d’une culture du génocide et des idées relevant d’un « nettoyage ethnique » ?

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Protocole contre la vie chère et neutralisation du RPPRAC : de la bataille de la rue à la guerre médiatique !

Nouveau couvre-feu jusqu’au 28 octobre de minuit à 5h

— Par Jean-Michel Salmon(*) —

Dans toute lutte de l’establishment contre un mouvement social, la répression du mouvement dans la rue va de pair avec la guerre médiatique contre sa position et ses actions. On voit alors les médias se transformer souvent en vecteurs de propagande, insistant lourdement sur les conséquences négatives des actions militantes, tandis qu’ils enjolivent les éléments de réponse fournis par l’establishment.

La Martinique ne fait pas exception : depuis la signature du protcoole, les médias audiovisuels locaux ont fait la part belle aux signataires de l’accord, qui se font les VRP de luxe de leur produit.

Hier soir dimanche 20 octobre Eddie Marajo sur ATV a reçu Alexandre Ventadour (Président e deux Commissions de la CTM, Président de Martinique Développement) dans son émission hebdomadaire « Politiquement incorrect », où il a très politiquement-correctement souligné à de nombreuses reprises « l’agilité » de Letchimy et à quel point « c’est super » d’avoir fait passer tant de sujets dans le protocole. Très surjoué.

Ce lundi 21 au matin matin Cédric Catan sur RCI a reçu Stéphane Hayot lui-même, qui a donc enfreint la devise de son père Bernard : « le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit« , et qui sans surprise a attribué la cherté de vie exclusivement à l’éloignement et l’insularité, tout en réaffirmant que la baisse des prix ressort de la responsabilité de l’Etat et des moyens qu’il y mettra.

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RPPRAC, élu-e-s, organisations populaires, syndicats,… où « vont » la Martinique ?

— Le n° 367 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Ce jeu de mots connu (sujet au singulier, verbe au pluriel, pour indiquer que le sujet part dans tous les sens) est on ne peut plus approprié à la situation que nous vivons.

Alors que les institutionnels croyaient avec la signature de leur protocole, avoir plié la partie la plus incandescente de la crise de la vie chère, le RPPRAC refuse de signer et appelle à bloquer le pays à partir de lundi 21 octobre. Certes, la foule réunie samedi, n’a pas l’ampleur de celles de 2009, de la lutte contre l’obligation vaccinale, de la mobilisation contre le nonlieu dans l’affaire du chlordécone, mais son importance et son enthousiasme témoignent de l’écho rencontré par le mouvement, et de la colère qui règne dans le pays. Vie chère, misère sociale, colère de ne pas être entendu, constituent un sérieux mélange détonant.

Tandis que les signataires, dans leur grande majorité, se congratulent, trois députés signataires ont jugé nécessaire d’exprimer des réserves.

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Matinik, kisa NOU lé vréman ?

— Par Olivier Ernest Jean-Marie (*) —

1. Martinique : redécouvrir, redéfinir, clarifier nos raisons d’être. 

La crise que traverse la société martiniquaise depuis quelques semaines a révélé le besoin de choisir ou de redécouvrir les raisons d’être de la communauté martiniquaise.

Je précise que j’entends par communauté martiniquaise, l’ensemble du vivant, humain et autre qu’humain accueilli sur et autour de notre archipel.(humains, animaux, végétaux, minéraux, les milieux vivants qui les abritent, la mer, les rivières, les mangroves, l’air, la terre, …),

La raison d’être d’un collectif, qu’il s’agisse d’une association, d’un syndicat, d’une entreprise, d’une collectivité publique, ou d’une communauté comme la Martinique, définit les finalités du collectif et les activités fondamentales qui constituent sa mission.

Je suis convaincu que l’absence d’actualisation, de clarification et de conscientisation des raisons d’être de notre communauté martiniquaise explique, entre autres, notre malaise sociétal, la perte de confiance mutuelle entre les acteurs de notre pays et notre atomisation. Notre incapacité à fournir des réponses collectives claires et ambitieuses aux défis démographiques, environnementaux, économiques, sociaux, culturels et psychologiques que nous devons relever peut être relié au défaut de boussole collective.

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L’éphéméride du 22 octobre

La panique bancaire américaine de 1907 débute le 22 octobre

La Panique bancaire américaine de 1907, aussi nommée Panique des banquiers, est une crise financière qui eut lieu aux États-Unis lorsque le marché boursier s’effondra brusquement, perdant près de 50 % de la valeur maximale atteinte l’année précédente. Cette panique se produisit au milieu d’une période de récession, marquée par d’innombrables retraits de fonds des banques de détail et d’investissement. La panique de 1907 se propagea à tout le pays, de nombreuses banques et entreprises étant acculées à la faillite. Parmi les premières causes de la crise, on peut citer le retrait de liquidités des banques de New York, la perte de confiance des dépositaires et l’absence d’un fonds de garantie des dépôts.
Illustration : Theodore Roosevelt lance deux ours nommés Interstate Commerce Commission et Federal Courts sur Wall Street. Puck Magazine, 8 mai 1907
La crise éclata en octobre après une tentative ratée de corner sur les actions de la compagnie United Copper. Les banques qui avaient prêté de l’argent pour réaliser le corner furent victimes de retraits massifs, qui se propagèrent aux établissements affiliés, causant en l’espace d’une semaine la chute de la société fiduciaire Knickerbocker Trust Company, troisième établissement en importance de ce genre à New York.

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Martinique : couvre-feu prolongé jusqu’au 28 octobre avec des ajustements

Face aux violences urbaines récurrentes, la préfecture de Martinique a annoncé la prolongation du couvre-feu, initialement instauré le 9 octobre. Ce dispositif sera maintenu jusqu’au lundi 28 octobre 2024, avec des horaires allégés pour soutenir la reprise des activités économiques et associatives. Désormais, les restrictions de circulation s’appliqueront de minuit à 5 heures du matin, permettant aux entreprises de restauration, du spectacle, ainsi qu’aux associations sportives de fonctionner en soirée.

Outre le couvre-feu, des mesures de sécurité renforcées ont également été prises. L’achat, la vente et le transport au détail de carburants, de produits chimiques inflammables ou explosifs, ainsi que d’artifices de divertissement et de produits pyrotechniques, restent interdits sur l’ensemble du territoire martiniquais jusqu’au 28 octobre inclus. Ces restrictions visent à limiter les risques d’incendie et à faciliter l’intervention des forces de sécurité, alors que des épisodes de violences nocturnes se sont encore produits récemment.

Le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a souligné que cette prolongation du couvre-feu et les mesures associées visent à préserver l’ordre public tout en tenant compte des besoins économiques locaux. Des contrôles seront effectués pour garantir le respect de ces mesures, et le représentant de l’État a exprimé sa gratitude envers la population pour sa résilience face à ces tensions.

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Notre Martinique aujourd’hui

-Par Guy Lordinot —

Octobre 2024

Statut de la Martinique

Le 19 mars 1946, le Parlement vote une loi (dite loi d’assimilation) qui modifie le statut les colonies françaises de Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion en départements d’Outre-Mer (DOM).

Désormais, à la faveur de cette loi, les habitants de ces nouveaux départements bénéficient des mêmes droits que leurs compatriotes de la France hexagonale.

L’État n’applique cette loi que de façon très partielle. Il se contente de remplacer le gouverneur par un préfet. Aucune mesure n’est prise afin de réaliser l’égalité des droits avec les citoyens hexagonaux.

Profondément déçus, fatigués d’attendre l’application complète de la loi, les syndicats – avec le soutien du parti communiste – entrent en lutte pour la conquête des droits que la Constitution confère à l’ensemble des citoyens de la République.

Deux conquêtes majeures sont obtenues : l’instauration de la Sécurité Sociale, l’attribution de la prime de vie chère accordée aux fonctionnaires hexagonaux affectés dans les DOM à l’ensemble des fonctionnaires des DOM. Quelques années plus tard, perdant l’espoir d’une vie meilleure pour tous, les partis de gauche des quatre départements se réunissent le 18 août 1971 dans la commune du Morne-Rouge en Martinique.

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Don Quichotte et la leçon contemporaine de la lutte contre la vie chère en Martinique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La situation est chaotique en Martinique et l’heure grave et nous avions écrit précédemment que le mouvement de lutte contre la vie chère était voué à l’impasse. Aujourd’hui nous nous dirigeons droit vers cette voie sans issue. L’appel à un sursaut de la pensée rationnelle en Martinique doit donc se faire plus pressant face aux événements actuels, qui menacent de plonger l’île dans une crise politique , sociale et économique majeure. Le mouvement mené par le RPPRAC, organisation luttant contre la vie chère, a su galvanisé une foule nombreuse, acquise à sa cause. Lors d’un discours prononcé ce samedi à Dillon, son leader a lancé un cri de ralliement à la mobilisation totale, annonçant des blocages à partir du lundi suivant. Ce discours évoque des barrages qui rendraient la circulation sur l’île impossible, ce qui fait craindre un retour à une situation de tensions et émeutes rappelant les débuts des négociations sur la vie chère. Force est de reconnaître que cette organisation à travers son leadership excelle en matière de communication, mais cette stratégie du bras de fer teintée de populisme- passablement improvisée dans le feu de l’action de mécontentement est totalement inepte dans la mesure où le blocage va se révéler mortifère.

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Le RPPRAC dernier rempart contre un destin d’Ephad général ?

— Par Jean-Michel Salmon(*) —

Il est à la fois clair et fondamental que ce mouvement social lancé par le RPPRAC MARTINIQUE  constitue une force endogène de contestation, comme le souligne le R lui-même.

C’est le cas parce que l’on voit bien qu’avec Glawdys Roger et Aude Goussard, ils ont tous les trois un cerveau très aiguisé et qu’ils le font travailler à bon escient, l’ordre établi étant ainsi quelque peu déboussolé même s’il retombe vite sur ses pattes, comme on l’a vu avec l’accord non pas « historique » mais très « hayotien », donc a-historique. Ou alors historique au sens où il réutilise une fois de plus certaines des  méthodes historiques en place depuis plusieurs siècles, à savoir la caste locale qui fait payer à la France qui elle se soumet à son jeu de dupes.

Pour qui prend la peine de les écouter attentivement, sans a priori et avec un esprit libre (au sens d’ André Comte Sponville), il est évident ces trois là, Aude, Glawdys et Rodrigue maîtrisent parfaitement leur sujet et que le R quant à lui est devenu expert de l’action militante.

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Martinique : La contestation contre la vie chère s’intensifie, nouveaux blocages prévus

Le samedi 19 octobre, environ 2 000 personnes se sont rassemblées à Fort-de-France, répondant à l’appel du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens (RPPRAC) pour continuer la mobilisation contre la vie chère en Martinique. Bien que l’État ait annoncé avoir signé un accord avec les distributeurs pour une baisse de 20 % en moyenne des prix de l’alimentaire, cet accord a été jugé insuffisant par le collectif à l’origine du mouvement, qui a décidé de ne pas y adhérer. Le RPPRAC a appelé à une intensification des actions, avec des blocages prévus sur l’ensemble du territoire dès le lundi 21 octobre.

Le leader du mouvement, Rodrigue Petitot, surnommé « le R », a pris la parole devant une foule habillée de rouge, la couleur symbolique de la mobilisation. Accueilli comme une rock star sous les applaudissements de ses partisans, Petitot a dénoncé l’accord signé par les autorités, rappelant qu’il ne concernait que 6 000 articles. « Peut-on accepter ça ? », a-t-il lancé à la foule. En réponse, un « Non ! » retentissant a fusé, suivi de poings levés en signe de protestation.

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Crise en Martinique : radicalisation du mouvement contre la vie chère et montée des tensions sociales

Après le refus de signature de l’accord, pourquoi le RPPRAC n’a d’autre choix que d’investir le champ politique Martiniquais ?

— Par Jean-Marie Nol économiste —

Aujourd’hui samedi devant une importante foule totalement acquise à la cause défendue par le RPPRAC. Le leader du mouvement contre la vie chère a lancé à la cantonade un cri de guerre : « À partir de lundi, péyi-a blotché », et de surenchérir  » ayen paka passé ». Alors retour à la case départ crescendo où goj’ à gogo ?

La Martinique, est désormais un territoire fracturé qui  traverse une crise profonde où se mêlent enjeux économiques, frustrations politiques , crise sociale, et aspirations identitaires. La montée en puissance des mouvements contre la vie chère, notamment à travers l’association RPPRAC , révèle une situation d’exception parmi les territoires d’outre-mer français. Si la question du coût de la vie frappe l’ensemble de ces régions, c’est en Martinique que la révolte a pris une ampleur singulière, marquée par des tensions sociales grandissantes et une radicalité inédite.

Après plus d’un mois de mobilisation intense, ponctué par des négociations, des manifestations et des actes de violence, un protocole d’accord a finalement été signé entre l’État, les élus locaux et les représentants de la grande distribution.

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Accord de vie chère sans le RPPRAC : chak bètafé ka kléré pou nanm yo.

— Par Jean-Michel Salmon, Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Économie de la Martinique, expert des petites économies insulaires. —

Il aura donc fallu l’émergence d’une association auto-proclamée de défense du peuple, le RPPRAC, avec des menaces de mises en exécution de blocage de l’île, suivies de violences urbaines et d’un climat insurrectionnel contre lequel l’Etat a appelé la CRS8 pour maintenir un tant soit peu l’ordre républicain, pour que tous les parties prenantes – Etat, CTM, députés, opérateurs de la grande distribution…- finissent enfin par se mettre autour d’une table, afin de se donner urgemment les moyens d’identifier des mesures de lutte contre la vie chère plus significatives que le cache-sexe du BQP issu d’une première crise en ce domaine, 15 ans plus tôt.

Cela témoigne de l’inertie naturelle de nos pouvoirs publics et de la crise de la démocratie représentative en Martinique. Pour ce qui est du grand capital isiya, ayen pa ka changé.

Tout ça pour ça : quel est le résultat ?

La signature d’un protocole d’accord1 le 16 octobre 2024, qui met en place ce qu’il conviendrait d’appeler la réforme Hayot – on pourrait dire Hayot-Ajjar, mais c’est la version Hayot qui a été retenue, comme on va le montrer.

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Réduction de notre dépendance alimentaire et processus de développement agricole radical et socialisé

— Par Max Dorléans (GRS) —

Depuis quelques temps se fait jour un discours formellement pro-libéral, condamnant le monopole ou quasi-monopole de quelques groupes de la grande distribution, et vrai plaidoyer pour le libéralisme pur et parfait.

Ce discours rencontre aujourd’hui, avec la crise sociale actuelle, avec la question de la vie chère et la baisse des prix des produits alimentaires de première nécessité, une nouvelle actualité, puisque à travers la question de l’agriculture, celle des fonds européens, du Poséi (programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité), et de sa nécessaire réforme, c’est bien la question du modèle actuel qui est posée.

Un modèle tourné vers l’exportation, dominé presque en totalité par Banamart et le groupe de békés dominant en son sein, où non seulement la banane s’octroie la part du lion avec 81% des 118 millions d’€ de fonds du Poséi alloués à la Martinique en 2021, mais où également, ce sont seulement 25% des 2700 agriculteurs qui en bénéficient. A savoir une infime poignée de capitalistes, békés et non békés.

Une répartition inique qui offusque non seulement l’immense majorité des agriculteurs, mais également la population et la majorité des élus.

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Causes et conséquences de l’irruption du populisme mâtiné de nationalisme en Martinique ?

— Par Jean-Marie Nom, économiste —

L’irruption à l’occasion du combat contre la vie chère d’une nouvelle idéologie populiste teintée d’accents nationalistes au sein de la société martiniquaise est un phénomène complexe qui trouve ses racines dans des dynamiques historiques, contemporaines , économiques et sociales spécifiques à la mutation politique de la Martinique. La montée du RPPRAC, une association de 5 personnes se proclamant porte-parole des intérêts populaires, s’inscrit dans une logique de rupture avec l’ordre établi, en particulier la classe politique traditionnelle et le mouvement syndical, souvent perçus comme incapables de répondre aux besoins urgents de la population. Les causes de ce mouvement sont multiples, tout comme ses conséquences, qui se manifestent à travers des bouleversements dans l’équilibre institutionnel, sociétal, économique, politique et social de l’île.

La première cause de l’émergence de ce mouvement réside dans la crise économique et sociale latente qui frappe la Martinique depuis plusieurs décennies et plus récemment depuis le COVID et la spirale inflationniste . Cette crise aujourd’hui sous -jacente conjuguée à la mutation technologique de la société martiniquaise a conduit à une paupérisation de la classe moyenne mais surtout à une augmentation du chômage et à une précarisation chez les jeunes, qui atteint aujourd’hui des taux alarmants, tandis que le coût de la vie continue d’augmenter.

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La Martinique face à son avenir démographique : l’enjeu d’une transition incertaine

— Par Jean Samblé —

La Martinique est aujourd’hui confrontée à une profonde mutation démographique qui dessine un avenir incertain pour son développement socio-économique. Pour la quatrième année consécutive, l’île connaît un recul significatif de sa population, marquée par des soldes naturel et migratoire négatifs. Cette tendance met en lumière des dynamiques préoccupantes : un exode massif des jeunes, un vieillissement accéléré de la population et une chute constante du taux de natalité. Ces éléments combinés fragilisent la capacité de l’île à renouveler ses forces vives et à assurer son développement futur.

Une jeunesse en exil

Le départ des jeunes adultes en quête d’opportunités professionnelles ou de formations universitaires est devenu une réalité persistante en Martinique. Le solde migratoire, déficitaire depuis 2006, s’est aggravé en 2023 avec un déficit de 3 040 personnes. Cette fuite de talents affecte directement la vitalité de la région, puisque les jeunes représentent un moteur essentiel du dynamisme économique et social. En 2023, la Martinique se classe parmi les régions françaises avec la plus faible part de jeunes de moins de 25 ans, ceux-ci ne représentant plus que 25 % de la population, un chiffre en baisse notable par rapport à 2013 où ils en constituaient 30 %.

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Crise mondiale du blanchissement des coraux : un écosystème vital en péril face au réchauffement climatique

— Par Sabrina Solar —

Les récifs coralliens subissent actuellement une crise mondiale sans précédent, provoquée par le réchauffement des océans lié au changement climatique. Selon les données recueillies par la NOAA (Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique), plus des deux tiers des récifs de la planète sont affectés par un épisode de blanchissement massif, le quatrième depuis 1998. Ce phénomène, accéléré par les vagues de chaleur marine, expose les coraux à un stress thermique sévère. Les récifs, qui abritent un quart de la biodiversité marine et protègent les côtes, sont gravement menacés par cette situation, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour les écosystèmes et les populations humaines qui en dépendent.

Le blanchissement des coraux survient lorsque la température des océans dépasse un certain seuil, entraînant l’expulsion des zooxanthelles, des algues symbiotiques essentielles à la survie des coraux. Privés de ces algues, les coraux perdent leur couleur et leurs nutriments, et si les conditions extrêmes persistent, cela peut mener à leur mort. Des zones comme la Grande Barrière de corail en Australie, la mer des Caraïbes, l’Atlantique Nord et les océans Pacifique et Indien sont particulièrement touchées par ce phénomène.

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L’éphéméride du 19 octobre

À Grenade, Maurice Bishop, chef du Gouvernement révolutionnaire populaire, est tué par la faction radicale de son parti. Un conseil militaire prend le pouvoir le 19 octobre 1983.

Maurice Rupert Bishop, né le 29 mai 1944 à Aruba et mort le 19 octobre 1983 à la Grenade, est un homme politique et révolutionnaire grenadin, Premier ministre de l’île entre 1979 et 1983.

Jeunesse et formation en Angleterre
Maurice Rupert Bishop est né le 29 mai 1944 à Aruba, alors colonie néerlandaise. Ses parents, Rupert et Elment Bishop, venaient de Grenade, où son père ne gagnait que 5 pence britanniques par jour. À la fin de 1930, pour améliorer sa situation financière, il déménage à Aruba pour travailler dans l’industrie du pétrole. En 1950, la famille revient à Grenade où son père ouvre un petit commerce à Saint-Georges. Il suit des études dans des écoles méthodistes puis catholiques de Grenade. Il obtient ensuite une bourse du gouvernement pour étudier dans un des établissements catholique les plus prestigieux de l’île où il devient président du club des élèves et rédacteur du journal de l’école.

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Martinique, éléments d’analyse d’une crise sociétale majeure

— Par André Lucrèce, sociologue —
En s’enfermant dans la seule problématique de la vie chère, nous pratiquons un aveuglement instinctif, s’agissant de la crise sociétale majeure qui affecte notre pays. Certes la vie chère est une des questions vitales que nous nous devons de régler, tant le différentiel entre les prix de vente des éléments de première nécessité dans l’hexagone et la Martinique, s’avère scandaleux. Nous subissons les effets d’une dépendance issue d’une colonialité qui tend à prolonger une relation politique et économique qui ne correspond pas au statut de département.

Mais cette question n’est pas la seule. Plusieurs éléments m’ont en effet interpelé à propos de l’évolution de l’humaine condition à l’œuvre dans notre société martiniquaise. J’ai souligné que certaines de mes analyses pouvaient nous faire craindre que notre société tendrait vers le statut d’une chaumière morale et intellectuelle qui se dégrade de plus en plus. J’avais également souligné que cette tendance à la décivilisation n’était pas une opinion, mais une analyse conçue à partir d’une observation attentive. Ce travail exigeait une intelligibilité plus ample et une mise à nu qui révèlent le fond des orientations signifiantes d’aujourd’hui.

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Le racisme en Martinique : une latence conflictuelle qui pourrait s’amplifier

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Les événements qui agitent en ce moment la Martinique conduisent votre serviteur à republier un récapitulatif en forme de brefs résumés de chroniques sur le racisme parues pendant près de 20 ans. Celles-ci ont été reprises dans leur intégralité dans son ouvrage « En finir avec les blessures de la peau » , 2023, vendu en librairie (12 octobre 2024).

Ainsi, dès ses premiers écrits sur le sujet, il a compris que la Martinique évoluait tranquillement vers une collectivité racialiste. Plus que tout autre pays, sa littérature croule sous le vocabulaire racialiste. Après « Négritude », « nègreries », « peau noire et masques blancs », « métissage » et autres sous-déclinaisons, il est désormais question de « noirisme », « békéisme », « mulâtrisme », « africanisme », « afro-caribéens » ….

En 2010, il écrivait : « Je ne suis pas surpris par le cours que prennent aujourd’hui les choses, sauf en ce qui concerne leur rapidité et leur ampleur. Notre rapport au racial est certainement le fait sociétal le plus important apparu au cours du mouvement social de février 2009.

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Conflit de la vie chère : alea jacta est !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Alea jacta est une locution latine signifiant « le sort en est jeté », ou « les dés sont jetés », que Jules César aurait prononcée en se préparant à franchir le Rubicon avec ses troupes, en violation de la loi romaine, pour pénétrer sur le territoire italien.

C’est une métaphore de ce qui peut se produire en Martinique en matière de franchissement de ligne rouge par le RPPRAC.

Un accord historique a été signé ce mercredi 16 octobre en Martinique entre la grande distribution, les élus et l’État pour abaisser les prix de 20 % en moyenne sur 6.000 à 7.000 produits de première nécessité dans le secteur alimentaire de l’île. Si cette décision a pu être perçue comme un geste de soulagement pour une partie de la population, elle n’a pas suffi à calmer les ardeurs du RPPRAC, un collectif à l’origine de la mobilisation du 1ᵉʳ septembre dernier, qui refuse de signer le protocole d’accord. Le mouvement réclame une baisse généralisée sur tous les produits alimentaires et a lancé un appel à poursuivre la contestation et amplifier la mobilisation de masse .

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