La notion de créolisation, portée au cœur du débat politique par Jean-Luc Mélenchon, résonne comme une réponse novatrice aux discussions sur l’assimilation et l’identité culturelle. Pourtant, ce concept, développé par le poète et philosophe martiniquais Edouard Glissant, trouve ses racines dans l’histoire complexe des îles caribéennes et de la colonisation.
À l’origine, le terme « créole » émergeait lors de la colonisation des Caraïbes, où il distinguait ce qui était né localement de ce qui provenait de la métropole européenne. Il ne catégorisait pas seulement les Blancs nés sur place, mais également les Noirs, créant des hiérarchies sociales dans le contexte esclavagiste. Ce terme évolua au fil du temps, englobant non seulement des catégories de population mais aussi des processus culturels.
Le processus de créolisation, né du métissage forcé des populations, se manifesta notamment à travers la naissance du créole, une langue commune résultant du contact entre langues coloniales et autochtones. C’est au XIXe et au XXe siècle que le terme « créolisation » fut forgé pour décrire ces phénomènes de métissage et de création culturelle dans les sociétés esclavagistes.
Deux principales perspectives émergent dans la pensée de la créolisation : une considérant la créolisation comme un processus stabilisé formant une identité culturelle, tandis que l’autre la voit comme un mouvement perpétuel.