— par Pierre Pastel —
On peut comparer la vague de protestation qu’ont connu, dans le premier trimestre de 2009, les départements français de la Caraïbe (la Martinique et la Guadeloupe) à un cyclone qui, en un rien de temps, met tout à nu et nous oblige tous à la réflexion et à la réaction. Ici, c’est l’ensemble de la conscience collective française qui reçoit en pleine face la poussée du vent… de la contestation. Nous savons que, face à ce type de tourmente climatique, nul ne peut prétendre ne pas être affecté par ce qui se passe. De manière tout azimut, tous, et surtout les « spécialistes », de quelque niche qu’ils se réclament ou s’auto-proclament, cherchent, non sans une certaine frénésie, l’explication, la solution.
Le déni séculaire
Là où est contestée une pratique séculaire de la « profitation/exploitation », de la discrimination à l’embauche, là où est pointé du doigt un chômage endémique, un mal développement économique systémique, là où est fustigé un mode, presque congénital, de partage inégal des richesses, on veut encore y voir une crise économique et financière conjoncturelle.